Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LA GRANDE AVENTURE
AU SERVICE DE DIEU


CHAPITRE X

PRISONNIÈRE DE LA GUÉPÉOU

La lourde porte de fer de ma cellule s'ouvrit à une heure inaccoutumée et un docteur entra, revêtu de sa blouse blanche. « Soyez prête dans la soirée, me dit-il ; vous allez être transférée à Moscou, mais à présent, suivez-moi dans mon cabinet. » Je le suivis, me demandant ce qui allait arriver. Tandis qu'il m'interrogeait sur ma santé, il sortit un bloc de papier imprégné d'encre et me pria d'y appuyer mon pouce et mes doigts de façon à laisser leur empreinte sur le papier officiel. Ceci fait, je fus reconduite à ma cellule.

Ce n'avait l'air de rien, mais pour moi c'était d'une grande signification car c'était la preuve que mon cas avait été jugé assez grave pour qu'on m'envoie à l'Administration politique centrale et probablement dans la plus grande et la plus sévère des prisons de Russie, celle de « Boutyrky ». Mon séjour dans la grande prison de « Chpalernya » avait pris fin ; il n'y avait plus qu'à me conformer aux ordres. J'emballai mes quelques affaires dans un sac et une valise, je fis mes adieux à mes deux compagnes de cellule et je suivis le gardien, le long des escaliers et des corridors, jusqu'à la cour. Un soldat était chargé de me conduire à la gare ; il faisait nuit quand nous y arrivâmes. C'est grâce à ses fenêtres à barreaux de fer que nous trouvâmes notre compartiment. Je grimpai les quelques marches qui y accédaient ; comme j'étais la seule femme on me mit dans un petit compartiment à part ; dans le compartiment voisin, se trouvaient quelques hommes qui venaient de terminer leur peine d'exil et de travaux forcés dans la fameuse île de Solovietsky, à l'extrême nord de la mer Blanche. Pendant des siècles et jusqu'à une date récente, cette île avait été un célèbre lieu de pèlerinage au grand monastère qui y est situé.

Le gardien m'ordonna de m'étendre de façon que ma tête fût près de la porte ouverte afin qu'en circulant dans le petit couloir il pût avoir constamment l'oeil sur moi. J'étais parfaitement calme et paisible, me sachant sous la protection de Dieu. Mes appréhensions au sujet de Moscou s'étaient vite effacées. Cela n'était qu'une des étapes inévitables sur le chemin dans lequel je m'étais volontairement engagée et je « connaissais bien mon guide ».

On roulait lentement en s'arrêtant souvent pour laisser passer les trains rapides. Notre wagon de prisonniers, facilement reconnaissable à ses fenêtres à barreaux de fer, attirait la curiosité des voyageurs, pour la plupart des paysans, qui se tenaient ou se promenaient sur les quais des gares. Je me souviens d'une vieille paysanne à l'expression sévère qui, après avoir jeté un regard curieux à travers les barreaux des fenêtres de mon compartiment et n'y apercevant qu'une seule dame, bien vêtue, secoua la tête d'un air de reproche comme pour dire : « Qu'avez-vous donc fait, vieille « barina » (dame) pour mériter d'être enfermée derrière des barres de fer ? » Je lui souris avec bonne humeur ; sur quoi elle secoua de nouveau la tête, parut avoir honte pour moi et disparut.
Nous avions déjà eu notre ration de pain de seigle et un morceau de hareng salé. On nous apportait matin et soir de l'eau bouillie, mais chacun était censé avoir son gobelet de fer-blanc.

Le second jour, au matin, nous arrivâmes à Moscou. On n'était qu'au premier septembre, mais, déjà, le froid était piquant. On nous fit vivement grimper dans un gros camion qui nous attendait et, entourés de soldats armés, nous filâmes rapidement dans la direction du grand bâtiment où la Police politique de la Guépéou avait son siège. J'étais la seule à descendre là, étant une détenue politique ; les hommes, qui étaient des criminels de droit commun, furent conduits dans une autre prison, la « Taganka ».

On m'amena dans une salle d'attente où quelques fonctionnaires étaient en train de travailler. Comme j'entrais dans la pièce, un flot de souvenirs m'assaillit. Cette même pièce, en effet, avait été autrefois la salle de vente de la Société biblique britannique et étrangère ! C'est ici que j'avais maintes fois, jadis, acheté mon stock de livres de l'Écriture sainte et c'est d'ici que j'étais partie en 1909 avec des caisses pleines d'extraits de la Bible en diverses langues, pour mon premier voyage de colporteur, qui m'avait amenée jusqu'à la Volga, à Perm et par-dessus l'Oural jusqu'en Sibérie. Ah ! quelle belle époque que celle-là ! et quel changement depuis lors ! (Nous étions en 1927.) Et quelle étrange coïncidence de se trouver comme prisonnière dans cette même salle qui évoquait ces souvenirs sacrés, prisonnière précisément à cause de cette Parole de Dieu et du témoignage que je lui avais rendu.

Je dus attendre plusieurs heures, tombant presque d'inanition, avant d'être appelée pour répondre à quelques questions posées par un fonctionnaire. Puis une femme vint me fouiller, me soumettant moi et mes affaires à une inspection minutieuse, après quoi on me conduisit à une petite « camera » - c'est ainsi que dans le jargon de la prison, on appelait les cellules ; celle-ci portait le nom humiliant de « chenil ». Les femmes ramassées par la police aussi bien que les prisonnières proprement dites étaient détenues ici jusqu'à ce que les ordres soient donnés pour leur internement dans l'une ou l'autre des prisons de l'État,

Ce n'est que tard dans la soirée qu'on me fit sortir de ce lieu peu enchanteur et qu'on m'escorta à la prison où on était logé provisoirement.
Anciennement un hôtel, c'était un long bâtiment que les prisonniers des deux sexes, ses habitants malgré eux, avaient surnommé le « navire » ; le régime de la prison était des plus sévères ; il n'y avait point de femme comme gardienne ainsi que c'était le cas à Leningrad, uniquement des soldats. Les prisonnières devaient parler à voix basse et les cameras étaient journellement visitées et inspectées par des fonctionnaires de la police. Chacune de nous avait une misérable paillasse en guise de matelas pour l'étroit lit de fer garni de planches.

On nous donnait de la nourriture chaude une fois par jour ; elle était pire que celle de toutes les autres prisons où je vécus au cours des huit années qui suivirent ; un bol de soupe à l'orge mal cuit et du poisson salé à moitié cru, voilà de quoi se composait notre nourriture si l'on y ajoute du thé chaud avec un morceau de sucre et une tranche de pain noir. Une petite table et deux chaises, c'est tout ce que nous avions comme mobilier pour dix personnes, dans la camera. J'étais la plus âgée de ces détenues et la seule qui fût incarcérée pour des motifs « religieux » que le gouvernement persistait à appeler « contre-révolutionnaires ». Toutes mes compagnes étaient jeunes et venaient de Moscou. Elles passaient leurs journées à chuchoter entre elles et à fumer d'une façon ininterrompue. On pouvait se procurer des cigarettes auprès du geôlier ; cette fumée rendait l'air de la cellule épais, l'unique petite fenêtre restait ouverte toute la journée et le courant d'air froid me faisait frissonner. J'en souffrais beaucoup.

Je me sentais affaiblie et étrangement indifférente à tout ce qui m'entourait. Mon âme était comme engourdie et ne percevait pas les sensations de l'extérieur, mais dans le tréfonds de mon être, je me sentais en communion vivante avec Dieu ; je pouvais prier et me confier en lui. Au moment de mon arrestation - presque deux mois auparavant - je m'étais chargée volontairement du joug que le Père m'avait donné à porter, le joug de Jésus qui est « aisé et le fardeau léger ». C'est une grâce que Dieu me fit de l'accepter ainsi et j'étais décidée, avec son aide, à le porter où et aussi longtemps qu'il le voudrait.
Cependant les journées et les nuits sans sommeil s'écoulaient longues et mornes. Un jour on m'appela pour me photographier ; pour qui connaissait les coutumes de la prison, cela signifiait - de même que les empreintes digitales prises à Leningrad - que j'étais détenue pour un temps plus ou moins long.

Il se produisit une seconde fois une petite diversion à la monotonie de ces longues journées que je passais assise ou blottie sur mon grabat : on m'appela à comparaître devant le juge d'instruction.
J'avais déjà passé par ce genre d'épreuves à Leningrad. Le juge d'instruction, qui avait l'air d'un homme cultivé, voulut m'inciter à discuter avec lui sur la religion ; lorsque après quelques remarques de sa part je lui expliquai que ma foi n'était pas basée sur des doctrines « philosophiques ou encyclopédiques » mais qu'elle avait ses fondements dans le domaine surnaturel, il se mit subitement en colère, approcha son visage du mien et d'une voix sifflante, il me dit : « Et maintenant, qu'avez-vous à répondre à ce revolver ? » (J'avais vu un revolver sur son bureau, en entrant.) D'un coup je me sentis frémir de toutes les fibres de mon être. Je me campai devant lui et pendant quelques secondes, nous nous regardâmes les yeux dans les yeux fixement et d'un air de défi. Puis je lui dis, d'un ton de triomphe tranquille - « Faites ce que vous voulez ; votre revolver ne me séparera pas de Jésus-Christ. »
Il bondit et, d'une voix rude, il récita l'article de la loi selon lequel je devais être jugée. Puis je rentrai dans ma cellule, me sentant, comme les apôtres, heureuse de souffrir pour son nom.

À présent que j'allais comparaître devant un autre juge, je me demandai comment se passerait notre entretien. Je fus surprise de trouver en lui un tout autre type d'homme ; son état d'épuisement complet, qui se peignait sur son visage, me frappa ; ses yeux surtout trahissaient une extrême lassitude ; on le sentait saturé de toutes les scènes douloureuses dont il avait été le témoin. Nous nous regardions amicalement et dans l'expectative. Puis il me demanda de lui parler de ma vie. Je lui racontai quelques-unes de mes expériences comme évangéliste et travailleuse sociale dans l'île de Sakhaline et dans les fameux bas-fonds de Moscou, le « Khitroff Rynok », et aussi de mes voyages dans le Turkestan. « Pourquoi avez-vous choisi un chemin aussi difficile ? me dit-il alors. Pour quelles raisons avez-vous passé vos meilleures années parmi des gens tombés si bas et aussi misérables que les criminels et que le peuple des bas-fonds ?
- C'est Dieu, répondis-je, qui, dès mon enfance, a mis dans mon coeur ce désir ; j'étais attirée vers ces êtres considérés comme le rebut de l'humanité ; j'ai toujours eu le sentiment que dans chacun de ces hommes et chacune des ces femmes, ainsi rejetés de la société des « justes », il y a une corde sensible, que l'on peut faire vibrer, un petit coin de leur coeur par où on peut les approcher. Toute personne a le droit d'avoir un avocat ou un ami pour le défendre ; pourquoi ces pauvres parias ne l'auraient-ils pas ? Dieu veut que nous leur témoignions l'amour, la compassion et l'esprit de pardon que nous-mêmes avons reçus de sa part. »

Mon juge garda le silence. Je lui demandai alors : « Puis-je savoir pour quel motif j'ai été arrêtée ? Est-ce parce que je suis croyante ? » Il esquissa un geste d'indifférence :
*Avoir la foi, être croyant, cela nous est égal, pourvu que vous n'en parliez pas. Surtout pas de propagande !
- Comment ? Trouveriez-vous, répliquai-je, qu'un homme du parti serait fidèle à ses convictions marxistes s'il n'en parlait jamais et ne disait mot de son adhésion aux principes de Marx ou de Lénine ? Vous l'expulseriez certainement du parti !
Et nous les croyants, nous ne pouvons que rendre témoignage à notre grand Chef et Seigneur. Nous ne pourrions ni ne voudrions être des « chiens muets ».

Le juge eut alors un regard songeur. « Nous reparlerons de ces sujets » dit-il, puis il ordonna au soldat de me reconduire à mon triste logis.

Quand l'une ou l'autre de mes compagnes me demandaient de quoi j'étais accusée et que je leur répondais que c'était d'avoir rendu témoignage au Sauveur soit par écrit, soit verbalement, elles me regardaient d'un air étonné et se tenaient à distance. Pauvres femmes ! Quelle triste bande ! Ce que je voyais de leur conduite, ce que j'entendais ou comprenais de leurs chuchotements ininterrompus, leurs caresses, leurs rires étouffés, me révélaient leur état d'âme. Cependant nous avions des rapports amicaux et elles manifestaient de la pitié pour leur pauvre vieille compagne frissonnante et épuisée. Mais quelle tristesse remplissait mon coeur à la pensée que, désormais, mon sort était de vivre parmi elles et leurs semblables et peut-être pendant des années et des années ! Que Dieu me soutienne et me fasse la grâce de leur parier de lui et de son amour, qu'il m'aide à surmonter la répulsion qui s'emparait de ma chair et de mon âme, la première, affaiblie par la souffrance, la sous-alimentation, les nuits sans sommeil et les lugubres journées, la seconde en danger d'être suffoquée par l'atmosphère de vices où je vivais. Que son Esprit me fortifie, afin que je puisse m'élever jusqu'à lui, le saint et le miséricordieux. Qu'il me donne une gorgée de vin fortifiant, une goutte « d'huile de joie » !

Une quinzaine de jours s'étaient écoulés dans cette prison de passage, lorsque tout à coup, un soir, on me fit sortir avec toutes mes affaires et on me conduisit dans une pièce où étaient rassemblés dix-huit à vingt hommes, également pourvus de leurs sacs. Je compris alors que nous allions être transférés dans notre prison définitive. Nous nous tenions là, dans un profond silence, jusqu'au moment où on nous amena dans la cour. Le « corbeau » nous attendait ; c'est ainsi qu'on appelait une petite voiture cellulaire noire, que tout le monde connaissait à Moscou ; elle n'avait qu'une porte par derrière et point de fenêtres, sauf la petite ouverture à côté du conducteur et près de laquelle était assis un officier avec un revolver chargé.

À l'entrée du « corbeau », se tenait un fonctionnaire de la Guépéou qui regardait avec colère et mépris le pauvre troupeau de brebis sans défense que nous étions, entassés pêle-mêle ! Avec des jurons, il nous ordonna d'entrer dans l'auto. L'un après l'autre, nous disparaissions à l'intérieur ; si on était trop lent, un coup vigoureux administré par un soldat nous aidait à y grimper.
En voyant mes compagnons s'engouffrer dans la voiture, je me demandais comment tant de gens pouvaient se caser dans un si petit espace. À la fin, ce fut mon tour. On me poussa violemment à l'intérieur avec des imprécations et des menaces provoquées par mon sac, jugé trop grand, et je tombai sur les genoux d'un des hommes. Aucun de nous ne proféra un mot et je restai là où j'étais. C'était un pêle-mêle d'hommes, de ballots et de valises.

Finalement, deux soldats entrèrent, armés naturellement ; on ferma la porte bruyamment et nous voilà partis à toute allure, la voiture penchant à chaque coin de rue, ayant la priorité de passage avec sa charge de prisonniers ; nous étions projetés les uns sur les autres, sans mot dire. C'était une situation des plus humiliantes ; je le ressentais vivement ; les autres aussi sans aucun doute.

Soudain, à travers la petite fenêtre, au-dessus de la tête du gardien et de son revolver, dans une trouée, entre les maisons, un coucher de soleil d'une éclatante beauté, d'une majesté et d'une splendeur supra-terrestre s'offrit à ma vue. Un élan d'adoration souleva tout mon être ; cela n'avait duré que quelques secondes tandis que comme un éclair nous passions devant la trouée.

Mais cette vision est demeurée profondément gravée dans ma mémoire ; aujourd'hui encore, après tant d'années, elle ne s'est pas effacée : une lumière dorée, ondoyante, mouvante, une masse d'or lumineuse qui se déployait au milieu et au-dessus des nuages flamboyants, des rayons s'élevant, comme des lances, d'un globe de feu ; ce couchant était l'un des plus merveilleux et des plus majestueux que j'aie jamais vus, mais si mes yeux avaient contemplé ce spectacle avec ravissement, à mon âme et à mon esprit altérés, il avait été accordé une vision plus précieuse encore.

Alors que je subissais l'humiliation de ce vil « corbeau », que j'avais devant moi un avenir de solitude et de souffrances, je recevais, au sein même de la désolation et de l'abandon, un message du Souverain de la terre et du ciel. Quelle force, quel réconfort et quelle joie cela me donnait !
« Regarde, pauvre âme et réjouis-toi ; enivre-toi du vin de la jubilation en contemplant ma gloire... qui surpasse toute autre gloire. »
Telles furent les paroles qui jaillirent en moi tandis que je me laissais retomber sur mon siège dans la sombre voiture, l'âme soulevée par un élan d'adoration.

Je ne me souviens plus comment nous arrivâmes au grand portail de « Boutyrky », ni comment on réussit à m'extraire de ce tas d'êtres humains empilés à l'intérieur. Je me trouvai dans une salle à moitié obscure, attendant avec beaucoup d'autres qu'on me conduisit à la place qui m'était destinée dans cette énorme fourmilière où vivaient plus de onze mille hommes et femmes privés de liberté.

Bien que Dieu m'ait manifesté sa gloire en quelque sorte « dans le tremblement de terre, dans le vent et dans le feu », comme jadis à son serviteur le prophète Elie, toutefois j'entendais dans mon coeur moi aussi « le murmure doux et léger », plein de compassion et de tendresse paternelle :

« Ne crains rien car je suis avec toi pour te délivrer.
Si tu traverses les eaux, je serai avec toi.
Et les fleuves, ils ne te submergeront point.
Si tu marches dans le feu, tu ne brûleras pas,
Et la flamme ne t'embrasera pas.
... Car je suis avec toi et tu es à moi. »

Ainsi, revêtue de la force que Dieu m'avait donnée par cette vision de sa gloire et de sa miséricorde souveraines, je m'engageais sur un sentier solitaire pour huit années encore ! Mais non pas seule. Dans mes fautes et mes chutes, je trouvais le pardon ; dans mes souffrances du corps et de l'âme, le réconfort de sa présence ; dans le témoignage que je lui rendais, la joie et la bénédiction. Oui, en toutes choses j'ai éprouvé sa fidélité dans ses promesses.


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