LA GRANDE AVENTURE
AU
SERVICE DE
DIEU
CHAPITRE X
PRISONNIÈRE DE LA
GUÉPÉOU
La lourde porte de fer de ma cellule s'ouvrit
à une heure inaccoutumée et un
docteur entra, revêtu de sa blouse blanche.
« Soyez prête dans la
soirée, me dit-il ; vous allez
être transférée à
Moscou, mais à présent, suivez-moi
dans mon cabinet. » Je le suivis, me
demandant ce qui allait arriver. Tandis qu'il
m'interrogeait sur ma santé, il sortit un
bloc de papier imprégné d'encre et me
pria d'y appuyer mon pouce et mes doigts de
façon à laisser leur empreinte sur le
papier officiel. Ceci fait, je fus reconduite
à ma cellule.
Ce n'avait l'air de rien, mais pour moi
c'était d'une grande signification car
c'était la preuve que mon cas avait
été jugé assez grave pour
qu'on m'envoie à l'Administration politique
centrale et probablement dans la plus grande et la
plus sévère des prisons de Russie,
celle de « Boutyrky ». Mon
séjour dans la grande prison de
« Chpalernya » avait pris
fin ; il n'y avait plus qu'à me
conformer aux ordres. J'emballai mes quelques
affaires dans un sac et une
valise, je fis mes adieux à mes deux
compagnes de cellule et je suivis le gardien, le
long des escaliers et des corridors, jusqu'à
la cour. Un soldat était chargé de me
conduire à la gare ; il faisait nuit
quand nous y arrivâmes. C'est grâce
à ses fenêtres à barreaux de
fer que nous trouvâmes notre compartiment. Je
grimpai les quelques marches qui y
accédaient ; comme j'étais la
seule femme on me mit dans un petit compartiment
à part ; dans le compartiment voisin,
se trouvaient quelques hommes qui venaient de
terminer leur peine d'exil et de travaux
forcés dans la fameuse île de
Solovietsky, à l'extrême nord de la
mer Blanche. Pendant des siècles et
jusqu'à une date récente, cette
île avait été un
célèbre lieu de pèlerinage au
grand monastère qui y est
situé.
Le gardien m'ordonna de m'étendre
de façon que ma tête fût
près de la porte ouverte afin qu'en
circulant dans le petit couloir il pût avoir
constamment l'oeil sur moi. J'étais
parfaitement calme et paisible, me sachant sous la
protection de Dieu. Mes appréhensions au
sujet de Moscou s'étaient vite
effacées. Cela n'était qu'une des
étapes inévitables sur le chemin dans
lequel je m'étais volontairement
engagée et je « connaissais bien
mon guide ».
On roulait lentement en s'arrêtant
souvent pour laisser passer les trains rapides.
Notre wagon de prisonniers, facilement
reconnaissable à ses fenêtres à
barreaux de fer, attirait la curiosité des
voyageurs, pour la plupart des paysans, qui se
tenaient ou se promenaient
sur
les quais des gares. Je me souviens d'une vieille
paysanne à l'expression sévère
qui, après avoir jeté un regard
curieux à travers les barreaux des
fenêtres de mon compartiment et n'y
apercevant qu'une seule dame, bien vêtue,
secoua la tête d'un air de reproche comme
pour dire : « Qu'avez-vous donc
fait, vieille « barina » (dame)
pour mériter d'être enfermée
derrière des barres de
fer ? » Je lui souris avec bonne
humeur ; sur quoi elle secoua de nouveau la
tête, parut avoir honte pour moi et
disparut.
Nous avions déjà eu notre
ration de pain de seigle et un morceau de hareng
salé. On nous apportait matin et soir de
l'eau bouillie, mais chacun était
censé avoir son gobelet de
fer-blanc.
Le second jour, au matin, nous
arrivâmes à Moscou. On n'était
qu'au premier septembre, mais, déjà,
le froid était piquant. On nous fit vivement
grimper dans un gros camion qui nous attendait et,
entourés de soldats armés, nous
filâmes rapidement dans la direction du grand
bâtiment où la Police politique de la
Guépéou avait son siège.
J'étais la seule à descendre
là, étant une détenue
politique ; les hommes, qui étaient des
criminels de droit commun, furent conduits dans une
autre prison, la
« Taganka ».
On m'amena dans une salle d'attente
où quelques fonctionnaires étaient en
train de travailler. Comme j'entrais dans la
pièce, un flot de souvenirs m'assaillit.
Cette même pièce, en effet, avait
été autrefois la salle de vente de la
Société biblique
britannique et
étrangère ! C'est ici que
j'avais maintes fois, jadis, acheté mon
stock de livres de l'Écriture sainte et
c'est d'ici que j'étais partie en 1909 avec
des caisses pleines d'extraits de la Bible en
diverses langues, pour mon premier voyage de
colporteur, qui m'avait amenée
jusqu'à la Volga, à Perm et
par-dessus l'Oural jusqu'en Sibérie.
Ah ! quelle belle époque que
celle-là ! et quel changement depuis
lors ! (Nous étions en 1927.) Et quelle
étrange coïncidence de se trouver comme
prisonnière dans cette même salle qui
évoquait ces souvenirs sacrés,
prisonnière précisément
à cause de cette Parole de Dieu et du
témoignage que je lui avais rendu.
Je dus attendre plusieurs heures,
tombant presque d'inanition, avant d'être
appelée pour répondre à
quelques questions posées par un
fonctionnaire. Puis une femme vint me fouiller, me
soumettant moi et mes affaires à une
inspection minutieuse, après quoi on me
conduisit à une petite
« camera » - c'est ainsi que
dans le jargon de la prison, on appelait les
cellules ; celle-ci portait le nom humiliant
de « chenil ». Les femmes
ramassées par la police aussi bien que les
prisonnières proprement dites étaient
détenues ici jusqu'à ce que les
ordres soient donnés pour leur internement
dans l'une ou l'autre des prisons de
l'État,
Ce n'est que tard dans la soirée
qu'on me fit sortir de ce lieu peu enchanteur et
qu'on m'escorta à la prison où on
était logé provisoirement.
Anciennement un hôtel,
c'était un long bâtiment que les
prisonniers des deux sexes, ses habitants
malgré eux, avaient surnommé le
« navire » ; le
régime de la prison était des plus
sévères ; il n'y avait point de
femme comme gardienne ainsi que c'était le
cas à Leningrad, uniquement des soldats. Les
prisonnières devaient parler à voix
basse et les cameras étaient journellement
visitées et inspectées par des
fonctionnaires de la police. Chacune de nous avait
une misérable paillasse en guise de matelas
pour l'étroit lit de fer garni de
planches.
On nous donnait de la nourriture chaude
une fois par jour ; elle était pire que
celle de toutes les autres prisons où je
vécus au cours des huit années qui
suivirent ; un bol de soupe à l'orge
mal cuit et du poisson salé à
moitié cru, voilà de quoi se
composait notre nourriture si l'on y ajoute du
thé chaud avec un morceau de sucre et une
tranche de pain noir. Une petite table et deux
chaises, c'est tout ce que nous avions comme
mobilier pour dix personnes, dans la camera.
J'étais la plus âgée de ces
détenues et la seule qui fût
incarcérée pour des motifs
« religieux » que le
gouvernement persistait à appeler
« contre-révolutionnaires ».
Toutes mes compagnes étaient jeunes et
venaient de Moscou. Elles passaient leurs
journées à chuchoter entre elles et
à fumer d'une façon ininterrompue. On
pouvait se procurer des cigarettes auprès du
geôlier ; cette fumée rendait
l'air de la cellule épais, l'unique petite
fenêtre restait ouverte toute
la journée et le courant
d'air froid me faisait frissonner. J'en souffrais
beaucoup.
Je me sentais affaiblie et
étrangement indifférente à
tout ce qui m'entourait. Mon âme était
comme engourdie et ne percevait pas les sensations
de l'extérieur, mais dans le tréfonds
de mon être, je me sentais en communion
vivante avec Dieu ; je pouvais prier et me
confier en lui. Au moment de mon arrestation -
presque deux mois auparavant - je m'étais
chargée volontairement du joug que le
Père m'avait donné à porter,
le joug de Jésus qui est
« aisé et le fardeau
léger ». C'est une grâce que
Dieu me fit de l'accepter ainsi et j'étais
décidée, avec son aide, à le
porter où et aussi longtemps qu'il le
voudrait.
Cependant les journées et les
nuits sans sommeil s'écoulaient longues et
mornes. Un jour on m'appela pour me
photographier ; pour qui connaissait les
coutumes de la prison, cela signifiait - de
même que les empreintes digitales prises
à Leningrad - que j'étais
détenue pour un temps plus ou moins
long.
Il se produisit une seconde fois une
petite diversion à la monotonie de ces
longues journées que je passais assise ou
blottie sur mon grabat : on m'appela à
comparaître devant le juge
d'instruction.
J'avais déjà passé
par ce genre d'épreuves à Leningrad.
Le juge d'instruction, qui avait l'air d'un homme
cultivé, voulut m'inciter à discuter
avec lui sur la religion ; lorsque
après quelques remarques de sa part je lui
expliquai que ma foi
n'était pas basée
sur des doctrines « philosophiques ou
encyclopédiques » mais qu'elle
avait ses fondements dans le domaine surnaturel, il
se mit subitement en colère, approcha son
visage du mien et d'une voix sifflante, il me
dit : « Et maintenant, qu'avez-vous
à répondre à ce
revolver ? » (J'avais vu un revolver
sur son bureau, en entrant.) D'un coup je me sentis
frémir de toutes les fibres de mon
être. Je me campai devant lui et pendant
quelques secondes, nous nous regardâmes les
yeux dans les yeux fixement et d'un air de
défi. Puis je lui dis, d'un ton de triomphe
tranquille - « Faites ce que vous
voulez ; votre revolver ne me séparera
pas de Jésus-Christ. »
Il bondit et, d'une voix rude, il
récita l'article de la loi selon lequel je
devais être jugée. Puis je rentrai
dans ma cellule, me sentant, comme les
apôtres, heureuse de souffrir pour son
nom.
À présent que j'allais
comparaître devant un autre juge, je me
demandai comment se passerait notre entretien. Je
fus surprise de trouver en lui un tout autre type
d'homme ; son état d'épuisement
complet, qui se peignait sur son visage, me
frappa ; ses yeux surtout trahissaient une
extrême lassitude ; on le sentait
saturé de toutes les scènes
douloureuses dont il avait été le
témoin. Nous nous regardions amicalement et
dans l'expectative. Puis il me demanda de lui
parler de ma vie. Je lui racontai quelques-unes de
mes expériences comme
évangéliste et travailleuse sociale
dans l'île de Sakhaline et dans les fameux
bas-fonds de Moscou, le
« Khitroff
Rynok », et aussi de mes voyages dans le
Turkestan. « Pourquoi avez-vous choisi un
chemin aussi difficile ? me dit-il alors. Pour
quelles raisons avez-vous passé vos
meilleures années parmi des gens
tombés si bas et aussi misérables que
les criminels et que le peuple des
bas-fonds ?
- C'est Dieu, répondis-je, qui,
dès mon enfance, a mis dans mon coeur ce
désir ; j'étais attirée
vers ces êtres considérés comme
le rebut de l'humanité ; j'ai toujours
eu le sentiment que dans chacun de ces hommes et
chacune des ces femmes, ainsi rejetés de la
société des
« justes », il y a une corde
sensible, que l'on peut faire vibrer, un petit coin
de leur coeur par où on peut les approcher.
Toute personne a le droit d'avoir un avocat ou un
ami pour le défendre ; pourquoi ces
pauvres parias ne l'auraient-ils pas ? Dieu
veut que nous leur témoignions l'amour, la
compassion et l'esprit de pardon que
nous-mêmes avons reçus de sa
part. »
Mon juge garda le silence. Je lui
demandai alors : « Puis-je savoir
pour quel motif j'ai été
arrêtée ? Est-ce parce que je
suis croyante ? » Il esquissa un
geste d'indifférence :
*Avoir la foi, être croyant, cela
nous est égal, pourvu que vous n'en parliez
pas. Surtout pas de propagande !
- Comment ? Trouveriez-vous,
répliquai-je, qu'un homme du parti serait
fidèle à ses convictions marxistes
s'il n'en parlait jamais et ne disait mot de son
adhésion aux principes de Marx ou de
Lénine ? Vous l'expulseriez
certainement du parti !
Et nous les croyants, nous ne pouvons
que rendre témoignage à notre grand
Chef et Seigneur. Nous ne pourrions ni ne voudrions
être des « chiens
muets ».
Le juge eut alors un regard songeur.
« Nous reparlerons de ces
sujets » dit-il, puis il ordonna au
soldat de me reconduire à mon triste
logis.
Quand l'une ou l'autre de mes compagnes
me demandaient de quoi j'étais
accusée et que je leur répondais que
c'était d'avoir rendu témoignage au
Sauveur soit par écrit, soit verbalement,
elles me regardaient d'un air étonné
et se tenaient à distance. Pauvres
femmes ! Quelle triste bande ! Ce que je
voyais de leur conduite, ce que j'entendais ou
comprenais de leurs chuchotements ininterrompus,
leurs caresses, leurs rires étouffés,
me révélaient leur état
d'âme. Cependant nous avions des rapports
amicaux et elles manifestaient de la pitié
pour leur pauvre vieille compagne frissonnante et
épuisée. Mais quelle tristesse
remplissait mon coeur à la pensée
que, désormais, mon sort était de
vivre parmi elles et leurs semblables et
peut-être pendant des années et des
années ! Que Dieu me soutienne et me
fasse la grâce de leur parier de lui et de
son amour, qu'il m'aide à surmonter la
répulsion qui s'emparait de ma chair et de
mon âme, la première, affaiblie par la
souffrance, la sous-alimentation, les nuits sans
sommeil et les lugubres journées, la seconde
en danger d'être suffoquée par
l'atmosphère de vices où je vivais.
Que son Esprit me fortifie, afin que je puisse
m'élever jusqu'à
lui, le saint et le miséricordieux. Qu'il me
donne une gorgée de vin fortifiant, une
goutte « d'huile de
joie » !
Une quinzaine de jours s'étaient
écoulés dans cette prison de passage,
lorsque tout à coup, un soir, on me fit
sortir avec toutes mes affaires et on me conduisit
dans une pièce où étaient
rassemblés dix-huit à vingt hommes,
également pourvus de leurs sacs. Je compris
alors que nous allions être
transférés dans notre prison
définitive. Nous nous tenions là,
dans un profond silence, jusqu'au moment où
on nous amena dans la cour. Le
« corbeau » nous
attendait ; c'est ainsi qu'on appelait une
petite voiture cellulaire noire, que tout le monde
connaissait à Moscou ; elle n'avait
qu'une porte par derrière et point de
fenêtres, sauf la petite ouverture à
côté du conducteur et près de
laquelle était assis un officier avec un
revolver chargé.
À l'entrée du
« corbeau », se tenait un
fonctionnaire de la Guépéou qui
regardait avec colère et mépris le
pauvre troupeau de brebis sans défense que
nous étions, entassés
pêle-mêle ! Avec des jurons, il
nous ordonna d'entrer dans l'auto. L'un
après l'autre, nous disparaissions à
l'intérieur ; si on était trop
lent, un coup vigoureux administré par un
soldat nous aidait à y grimper.
En voyant mes compagnons s'engouffrer
dans la voiture, je me demandais comment tant de
gens pouvaient se caser dans un si petit espace.
À la fin, ce fut mon tour. On me poussa
violemment à l'intérieur avec des
imprécations et des menaces
provoquées par mon sac,
jugé trop grand, et je tombai sur les genoux
d'un des hommes. Aucun de nous ne proféra un
mot et je restai là où
j'étais. C'était un
pêle-mêle d'hommes, de ballots et de
valises.
Finalement, deux soldats
entrèrent, armés naturellement ;
on ferma la porte bruyamment et nous voilà
partis à toute allure, la voiture penchant
à chaque coin de rue, ayant la
priorité de passage avec sa charge de
prisonniers ; nous étions
projetés les uns sur les autres, sans mot
dire. C'était une situation des plus
humiliantes ; je le ressentais vivement ;
les autres aussi sans aucun doute.
Soudain, à travers la petite
fenêtre, au-dessus de la tête du
gardien et de son revolver, dans une trouée,
entre les maisons, un coucher de soleil d'une
éclatante beauté, d'une
majesté et d'une splendeur supra-terrestre
s'offrit à ma vue. Un élan
d'adoration souleva tout mon être ; cela
n'avait duré que quelques secondes tandis
que comme un éclair nous passions devant la
trouée.
Mais cette vision est demeurée
profondément gravée dans ma
mémoire ; aujourd'hui encore,
après tant d'années, elle ne s'est
pas effacée : une lumière
dorée, ondoyante, mouvante, une masse d'or
lumineuse qui se déployait au milieu et
au-dessus des nuages flamboyants, des rayons
s'élevant, comme des lances, d'un globe de
feu ; ce couchant était l'un des plus
merveilleux et des plus majestueux que j'aie jamais
vus, mais si mes yeux avaient contemplé ce
spectacle avec ravissement,
à mon âme et à mon esprit
altérés, il avait été
accordé une vision plus précieuse
encore.
Alors que je subissais l'humiliation de
ce vil « corbeau », que j'avais
devant moi un avenir de solitude et de souffrances,
je recevais, au sein même de la
désolation et de l'abandon, un message du
Souverain de la terre et du ciel. Quelle force,
quel réconfort et quelle joie cela me
donnait !
« Regarde, pauvre âme et
réjouis-toi ; enivre-toi du vin de la
jubilation en contemplant ma gloire... qui surpasse
toute autre gloire. »
Telles furent les paroles qui jaillirent
en moi tandis que je me laissais retomber sur mon
siège dans la sombre voiture, l'âme
soulevée par un élan
d'adoration.
Je ne me souviens plus comment nous
arrivâmes au grand portail de
« Boutyrky », ni comment on
réussit à m'extraire de ce tas
d'êtres humains empilés à
l'intérieur. Je me trouvai dans une salle
à moitié obscure, attendant avec
beaucoup d'autres qu'on me conduisit à la
place qui m'était destinée dans cette
énorme fourmilière où vivaient
plus de onze mille hommes et femmes privés
de liberté.
Bien que Dieu m'ait manifesté sa
gloire en quelque sorte « dans le
tremblement de terre, dans le vent et dans le
feu », comme jadis à son serviteur
le prophète Elie, toutefois j'entendais dans
mon coeur moi aussi « le murmure doux et
léger », plein de compassion et de
tendresse paternelle :
- « Ne crains rien car je suis
avec toi pour te délivrer.
- Si tu traverses les eaux, je serai avec
toi.
- Et les fleuves, ils ne te submergeront
point.
- Si tu marches dans le feu, tu ne
brûleras pas,
- Et la flamme ne t'embrasera pas.
- ... Car je suis avec toi et tu es
à moi. »
Ainsi, revêtue de la force que Dieu
m'avait donnée par cette vision de sa gloire
et de sa miséricorde souveraines, je
m'engageais sur un sentier solitaire pour huit
années encore ! Mais non pas seule.
Dans mes fautes et mes chutes, je trouvais le
pardon ; dans mes souffrances du corps et de
l'âme, le réconfort de sa
présence ; dans le témoignage
que je lui rendais, la joie et la
bénédiction. Oui, en toutes choses
j'ai éprouvé sa
fidélité dans ses promesses.
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