Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LA GRANDE AVENTURE
AU SERVICE DE DIEU


CHAPITRE V

OU EST FASL-BEGH ?

« Ainsi, vous allez reprendre vos tournées à travers le Turkestan pour y répandre la Parole de Dieu ? Que Dieu vous accompagne !... Essayez donc d'y découvrir mon ami Fasl-Begh.
- Votre ami Fasl-Begh ? Qui est-il ? Où vit-il ? » demandai-je au vieux monsieur auquel je faisais mes adieux. Autrefois mullah d'Erzéroum, il était depuis bien des années un zélé missionnaire chrétien parmi les musulmans dans l'un des États balkaniques.
« C'est précisément ce que je vous demande de trouver, répondit-il ; il y a une quinzaine d'années, Fasl-Begh était mon auxiliaire à Kachgar où nous avons traduit le Nouveau Testament en kachgari, Un homme remarquable, de noble naissance et d'un esprit noble aussi, « pas loin du Royaume de Dieu »... Si vous voulez bien faire de ma requête un sujet de prière, le Seigneur lui-même vous guidera là où mon ami doit se trouver, Vous pourrez lui donner des nouvelles du travail qu'on m'a confié et lui transmettre mes voeux fraternels avec ma bénédiction ! »
Je souris en lui donnant une poignée de mains.

« C'est comme de chercher une aiguille dans un tas de foin, mais cela me dit beaucoup comme étant un acte de foi de rechercher « quelqu'un quelque part » dans un espace de trois à quatre mille kilomètres et qui compte environ huit millions d'habitants. Je veux avoir confiance en Dieu qui a promis de nous guider en ayant son regard sur nous. Certainement, il sait où se trouve votre ami Fasl-Begh, même si c'est à l'extrémité de la terre. »
Je partis donc pour le Turkestan afin d'y passer un nouvel été de travail comme colporteur de l'Écriture sainte.

Quatre ans auparavant, j'avais été appelée à quitter une oeuvre féconde dans les bas-fonds de Moscou, pour mener la vie d'un « chevalier errant » dans l'Asie centrale russe, c'est-à-dire ne dépendant d'aucune société missionnaire ; j'étais partie sous la direction du Maître afin de faire connaître le nom du Seigneur Jésus-Christ à ce pays presque entièrement musulman.

Je parcourus les quelques milliers de kilomètres, du Ferghana sur la frontière occidentale de la Chine jusqu'à la mer Caspienne, par chemin de fer ou dans les chars employés par la population musulmane ; je traversai aussi du nord au sud le pays qui s'étend des confins du Kirghisistan en passant par Samarkand et l'émirat à demi sauvage de Boukhara jusqu'à la frontière de l'Afghanistan où le fleuve Amou-Daria roule ses eaux boueuses à travers le désert de sable de Kara-Koum, vers la mer d'Aral. Toute cette immense étendue de pays est musulmane, avec une petite minorité d'Européens, Russes pour la plupart. Et c'est dans ce vaste « tas de foin » que j'étais chargée de retrouver Fasl-Begh, un homme qui m'était totalement inconnu !

Deux ou trois mois s'écoulèrent ainsi pour moi à voyager, munie de livres de l'Écriture sainte, à travers le pays, par chemin de fer, puis par bateau ou encore dans la carriole indigène à deux roues très hautes, appelée araba. J'étais en contact avec des centaines d'Uzbeks, de Kirghiz, de Turcs, de Tadjiks et d'Afghans ; cependant, pas une fois je ne me sentis poussée à demander à qui que ce soit s'il était Fasl-Begh ou s'il avait jamais entendu parler de lui. Mais je n'avais pas oublié la requête du vieux M. Awetaranian. Dans un esprit de prière, j'avais confié le nom de son ami à ma mémoire d'où il avait glissé dans mon subconscient et j'étais certaine qu'au moment voulu par Dieu, il réapparaîtrait.

En attendant, j'avais travaillé avec tout l'amour, l'énergie, l'initiative et la « sainte hardiesse » dont j'étais capable dans les circonstances les plus diverses et parmi des « hommes de toutes sortes et de toutes conditions », faisant connaître à tous, soit de vive Voix, soit par des traités écrits en vingt-deux langues différentes, le précieux nom du Seigneur, sa gloire, l'amour qu'il manifesta jusqu'à sa mort !

Beaucoup entendirent parler de lui ; certains m'interrogeaient à son sujet, poussés par la curiosité ou par des sentiments hostiles à l'égard de sa divinité et de sa croix. Quelques-uns méditaient le message qui apportait à leurs âmes sincères mais enténébrées la promesse de la vie et de la lumière, du pardon et de la paix.

L'arrière-automne avait fait son apparition et l'heure était venue de m'établir dans une des grandes villes du Turkestan où je pourrais me consacrer à l'étude des langues. Je sentais peser sur moi le travail de l'été : la fatigue de tant de conversations, d'exhortations, de cette lutte contre le mur d'airain de l'islam ; le chagrin de la résistance et du dédain que j'avais rencontrés lorsqu'il s'agissait du Fils de Dieu, l'effort accompli pour lire, parler et penser en tant de langues différentes. Je ne possédais pas encore suffisamment les plus nécessaires de ces idiomes tels que l'uzbek et le farsi. Mon corps se ressentait aussi des pénibles voyages effectués d'une façon si primitive, à la façon indigène, de la chaleur excessive pendant le jour et du froid de la nuit souvent passée à la belle étoile, avec une nourriture et un sommeil insuffisants. Mon être tout entier : esprit, âme et corps, s'était épuisé dans un effort passionné pour « en appeler beaucoup » et « en sauver quelques-uns ». Et cependant, Dieu soit loué, malgré cette tension et cette lassitude humaines, il y avait de la joie dans mon coeur à cause du grand privilège que j'avais eu d'être envoyée « comme une voix dans le désert » dans un pays entièrement musulman !

Alors que je faisais mes préparatifs pour passer l'hiver à Samarkand, la pensée me vint soudain que, au cours de mes voyages de l'été, j'avais passé par la petite ville d'Och, peuplée par des Uzbeks et située dans les montagnes, sur la route allant à Kachgar dans le Turkestan chinois. Je ne pouvais finir mon été ni prendre du repos avant d'être retournée à Och.

Le souvenir de mon précédent voyage par la route menant à Kachgar m'était resté cher. Il n'avait guère réussi du point de vue purement spirituel et pourtant cela avait été un véritable acte de « pionnier ». Le grand village que je visitai est situé plus haut encore qu'Och et jamais encore un messager de la Croix n'y avait pénétré. Je me rappelai la longue montée dans l'araba sur une route taillée dans l'albâtre rose et blanc de la montagne et mon arrivée le soir, au milieu d'une grande foire qui attirait des centaines de gens de la montagne, tous mahométans. J'avais passé la nuit sans sommeil dans ma haute carriole à deux roues, dans la grande cour du caravansérail où les rats me sautaient dessus et où les chiens rôdaient autour de moi. Je méditai sur la responsabilité qu'il y avait à apporter l'Évangile de Jésus-Christ aux musulmans. Je savais par expérience que même si aucun d'entre eux ne me permettait de lui expliquer le message, plusieurs achèteraient ces passages de la Bible joliment reliés et bon marché, écrits en uzbek, en kirghiz ou en persan, et qu'ils les emporteraient dans leurs lointains villages de montagne où on les lirait. Ainsi la semence tomberait dans des terrains pierreux ou couverts d'épines, ou dans un bon terrain... Dieu seul le savait ! Dès mon arrivée, je m'étais rendu compte que la tournée du lendemain à travers la foire promettait d'être difficile. Les gens paraissaient plus rudes que ceux de la plaine ; un grand nombre d'entre eux n'avaient sans doute jamais vu de femme européenne, une femme non voilée ! Ils regardaient d'un air menaçant et hostile l'hôte indésirable. Qu'allaient-ils répondre à son message ?

En dépit de tout cela, je sentais dans mon coeur une joie et une paix profondes. Autour de moi, la clarté de la lune dans la nuit silencieuse, le frémissement du vent dans les hauts peupliers, la voix mélodieuse des rossignols, le léger gazouillement d'oiseaux à moitié endormis, le parfum odorant de la terre au repos. Je sentais la présence de celui que j'aimais et servais, et tout alentour la terre et le ciel et toutes les créatures vivantes semblaient se joindre au chant de louange qui me remplissait le coeur. C'est sur l'impression de mon premier voyage dans cette contrée que je décidai de me rendre à Och et de voir ce que Dieu avait préparé là pour moi.

C'est un grand village uzbek bien caractéristique, ou plutôt une petite ville avec une garnison russe pour garder la route de montagne qui monte à Kachgar et qui est construite au pied du mont Suliman en souvenir d'une visite que fit à Och le roi Salomon, d'après la légende. La vue y est vaste et de toute beauté. À droite on voit la Chine occidentale, à gauche le Boukhara oriental où s'élèvent des chaînes de montagnes couronnées de neige ; des rivières d'un vert argenté et au cours rapide se précipitent à travers des déserts de sable jusqu'aux plaines fertiles non loin d'Andijan blotti dans des vignes d'un vert tendre et dans de sombres mûriers.

Je logeais dans un petit caravansérail. Pendant plusieurs jours je parcourus les rues de la ville et m'enfonçai dans le labyrinthe de ruelles à travers les bazars, chargée de mes portions de l'Écriture sainte en russe et dans la langue du pays.
Mais ni dans les boutiques, ni dans les maisons de thé, on ne témoigna d'intérêt pour mon message ou pour mes livres. C'était pour moi comme un lieu fermé ! Je m'en étonnais puisqu'un appel intérieur m'avait fortement poussée à retourner sur mes pas pour monter jusqu'ici. Je me demandais quel dessein avait eu le Maître en me dirigeant si nettement vers ce village isolé d'Och.

La nuit tombait, les boutiques se fermaient et les hommes se rendaient dans les maisons de thé ou bien rentraient chez eux. J'allais retourner dans mon logement. Je venais de terminer un brin de conversation avec un vieux juif boukharien plein de curiosité, lorsque mes yeux tombèrent sur un homme qui, selon toute évidence, avait écouté notre conversation traitant de questions religieuses. Son aspect me frappa. Vêtu comme un Uzbek avec le kaftan et la coiffure musulmane, il n'avait cependant pas le visage d'un Turc et paraissait de race aryenne. C'était un visage long et mince, à barbe grise, au nez aquilin qui n'avait rien de mongol, aux yeux gris foncé. Son regard intelligent, qui brillait d'une lumière intérieure, se posa sur moi d'un air interrogateur ; nous continuâmes à nous regarder ainsi, comme étant sous le charme.
Alors, de mon subconscient surgit un nom presque oublié ; mue par une soudaine inspiration je lui dis lentement :
« Est-ce que vous êtes Fasl-Begh ? » Son regard s'éclaira plus encore et il répondit : « Oui, je suis Fasl-Begh ! »

La joie inonda mon âme. En un clin d'oeil nous nous étions saisi les mains et nous nous sentîmes aussitôt liés l'un à l'autre par une vraie amitié, je dirais même une communauté d'âme. À la fin, je lui dis : « M. Awetaranian m'a demandé de vous trouver « quelque part » dans l'Asie centrale et de vous transmettre son message d'amour fraternel. Dieu savait où l'on pouvait vous trouver et il m'a conduite ici, en ce lieu éloigné aux fins fonds du Turkestan ! »
Fasl-Begh fut enchanté d'avoir des nouvelles de son ancien ami et collaborateur avec lequel il avait perdu contact depuis des années. Je promis d'aller chez lui le lendemain et nous nous séparâmes pour la nuit.

Seuls les croyants qui ont fait l'expérience des directions divines dans des chemins où c'était pure « folie » de s'engager aux yeux du monde et qui étaient prêts, comme Abraham, à tout laisser et à partir « ne sachant où ils allaient » ni pourquoi ils devaient partir comprendront la joie dont mon coeur débordait et mon immense reconnaissance d'avoir reçu une fois encore le privilège d'éprouver la fidélité de Dieu.

Le lendemain, je me rendis au domicile de Fasl-Begh et me sentis immédiatement à l'aise avec ses enfants et sa femme qu'il me présenta comme la « meilleure des femmes », expression fort insolite chez les musulmans. Je partageai le repas de la famille et nous allâmes ensuite dans la pièce où se tenait habituellement Fasl-Begh; elle était remplie de livres; on s'y sentait bien dans la demeure d'un intellectuel. « Avez-vous trouvé et accepté la vérité telle qu'elle est en Jésus-Christ, en faisant votre traduction des Évangiles en kachgari ? » lui demandai-je. En guise de réponse, il me montra sa Bible en persan et je fus très émue de voir que les marges étaient couvertes d'annotations, preuve irréfutable que je me trouvais en présence d'un chercheur sérieux, et qui prenait un réel intérêt à la Parole de Dieu.

Je demandai de nouveau : « Ami Fasl-Begh, avez-vous accepté Jésus-Christ comme votre Sauveur ? »
Il me regarda d'un oeil pensif et répondit : « Je crois que Jésus-Christ est mort sur la croix.
- Mais est-ce qu'il est mort pour vous personnellement ? » Il garda le silence mais son attitude n'était pas celle d'un musulman pour qui la croix du Christ est une offense. Il ressemblait davantage à un « Nicodème » qui cherche et qui demande avec sincérité :
« Comment ces choses peuvent-elles être ? Comment puis-je faire mienne la vérité en laquelle je crois comme en un fait historique ? »
Le Saint-Esprit qui a révélé le plan de Dieu à l'humanité avait aussi le pouvoir d'éclairer cette âme solitaire et sincère qui cherchait et de lui faire faire l'expérience de la vérité.

Nous eûmes une conversation amicale comme si nous étions en présence de celui qui, au long de toutes ces années, avait voulu attirer à lui cette âme précieuse. Fasl-Begh était un homme sensible et réservé; il lui en aurait trop coûté de sortir du Beit-ul-Islam pour entrer dans la famille de Dieu en Jésus-Christ. Il était encore trop attaché aux traditions et aux coutumes de l'islam ; c'était un des hommes les plus importants du village ; comme le « jeune homme riche », il n'aimait pas assez Jésus pour « tout laisser et le suivre ».
Je fus heureuse lorsqu'il me demanda d'emmener deux de ses enfants en Europe ou au Proche-Orient pour quelques années, afin qu'ils y fussent élevés.
« Désirez-vous qu'ils reçoivent une éducation chrétienne ? demandai-je.
- Oui, c'est précisément ce que je désire », fut sa réponse.

La petite fille avait encore besoin de soins maternels mais nous convînmes que je viendrais chercher leur fils le printemps prochain et l'amènerais chez mes amis missionnaires au Caire ou à Beyrouth.
Ceci se passait en septembre 1913.

L'hiver s'écoula rapidement pour moi, en partie à Djeddah parmi les pèlerins qui passaient par ce port en route pour la Mecque, en partie à Samarkand pour étudier les langues. Au mois de mai 1914, j'étais de nouveau à Och, cordialement accueillie par Fasl-Begh et sa famille.

Je le retrouvai plus ferme dans sa foi ; il en parlait plus ouvertement autour de lui. Nous avons pu remercier Dieu du mépris et de l'opprobre qu'il subissait pour le nom du Christ. Il fut convenu que le grand-père, ayant cette année l'intention de faire le pèlerinage de la Mecque, m'amènerait l'enfant à Djeddah où j'espérais retourner pour y reprendre mon oeuvre pendant le « Hadj ».
En nous séparant nous étions loin de prévoir la guerre destructive qui allait se déchaîner sur le monde quelques mois plus tard balayant et écrasant comme un ouragan les royaumes, les nations et les individus.

La Grande Guerre avait éclaté. L'Europe entière et particulièrement les États méditerranéens étaient dans la tourmente. Les personnes qui étaient en voyage devaient ou s'arrêter avec anxiété là où la foudre les frappait ou retourner précipitamment, frappés de panique, dans leurs pays respectifs. Le pèlerinage de la Mecque avait été interdit par presque tous les gouvernements ; par conséquent ni le père de Fasl-Begh ni son fils ne purent me rejoindre à Djeddah d'où j'avais été expulsée par le gouvernement turc.

Mon espoir d'aller revoir mes amis d'Och avait également été réduit à néant ; mes voyages extraordinaires à travers l'Asie centrale avaient toujours paru indésirables au gouvernement ; mais, lorsque la guerre eut éclaté, leur mécontentement se changea en une véritable suspicion à mon égard. Afin de ne pas entraîner mes amis dans mes difficultés personnelles, je renonçai à aller à Och ; mais chez Fasl-Begh, la semence avait été jetée, la foi fortifiée et une communion d'âme me liait au chercheur solitaire et lointain.

Jamais plus je ne revis cet ami. D'après les quelques lettres que nous avons échangées, lors de mon séjour à Samarkand, je constatai avec joie que malgré les épreuves matérielles amenées par la guerre mondiale et sa complète solitude dans ce milieu musulman, il avançait vers le but et trouvait le Christ. Je confiai Fasl-Begh et sa famille à mes amis mennonites dans le Khirghishtan mais avant tout je le remis entre les mains de Dieu.

Six ans plus tard, en 1922, je retournai au Turkestan ; je me mis aussitôt à rechercher Fasl-Begh et j'appris que durant mon absence les frères mennonites avaient visité tous mes amis musulmans et avaient trouvé Fasl-Begh très vivant au point de vue spirituel, acceptant avec reconnaissance d'être instruit et rendant témoignage au Christ, si bien qu'on espérait le baptiser l'année suivante.

Il est probable qu'il avait ouvertement confessé sa foi en son Sauveur parmi ses voisins car ceux-ci étaient devenus ses ennemis déclarés. Lorsque les frères mennonites retournèrent ensuite à Och, ils ne le retrouvèrent plus. À l'époque où régnait l'arbitraire en Russie et où chacun pouvait lever la main contre son prochain avec impunité, une troupe de villageois s'approcha de sa maison avec des insultes et des menaces et en réclamant à grands cris sa Bible, objet de leur haine farouche !

Personne ne le défendit à cette heure critique ; il fut tué par la foule et entra en présence de son Dieu, l'un des premiers convertis parmi les musulmans du Turkestan.
C'est ainsi que mon ami Fasl-Begh, que j'avais cherché et trouvé, avait été cherché et trouvé par le Seigneur Jésus-Christ pour demeurer avec lui à jamais.


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