LA GRANDE AVENTURE
AU
SERVICE DE
DIEU
CHAPITRE V
OU EST FASL-BEGH ?
« Ainsi, vous allez reprendre vos
tournées à travers le Turkestan pour
y répandre la Parole de Dieu ? Que Dieu
vous accompagne !... Essayez donc d'y
découvrir mon ami Fasl-Begh.
- Votre ami Fasl-Begh ? Qui
est-il ? Où vit-il ? »
demandai-je au vieux monsieur auquel je faisais mes
adieux. Autrefois mullah d'Erzéroum, il
était depuis bien des années un
zélé missionnaire chrétien
parmi les musulmans dans l'un des États
balkaniques.
« C'est
précisément ce que je vous demande de
trouver, répondit-il ; il y a une
quinzaine d'années, Fasl-Begh était
mon auxiliaire à Kachgar où nous
avons traduit le Nouveau Testament en kachgari, Un
homme remarquable, de noble naissance et d'un
esprit noble aussi, « pas loin du Royaume
de Dieu »... Si vous voulez bien faire de
ma requête un sujet de prière, le
Seigneur lui-même vous guidera là
où mon ami doit se trouver, Vous pourrez lui
donner des nouvelles du travail qu'on m'a
confié et lui transmettre
mes voeux fraternels avec ma
bénédiction ! »
Je souris en lui donnant une
poignée de mains.
« C'est comme de chercher une
aiguille dans un tas de foin, mais cela me dit
beaucoup comme étant un acte de foi de
rechercher « quelqu'un quelque
part » dans un espace de trois à
quatre mille kilomètres et qui compte
environ huit millions d'habitants. Je veux avoir
confiance en Dieu qui a promis de nous guider en
ayant son regard sur nous. Certainement, il sait
où se trouve votre ami Fasl-Begh, même
si c'est à l'extrémité de la
terre. »
Je partis donc pour le Turkestan afin
d'y passer un nouvel été de travail
comme colporteur de l'Écriture
sainte.
Quatre ans auparavant, j'avais
été appelée à quitter
une oeuvre féconde dans les bas-fonds de
Moscou, pour mener la vie d'un
« chevalier errant » dans
l'Asie centrale russe, c'est-à-dire ne
dépendant d'aucune société
missionnaire ; j'étais partie sous la
direction du Maître afin de faire
connaître le nom du Seigneur
Jésus-Christ à ce pays presque
entièrement musulman.
Je parcourus les quelques milliers de
kilomètres, du Ferghana sur la
frontière occidentale de la Chine
jusqu'à la mer Caspienne, par chemin de fer
ou dans les chars employés par la population
musulmane ; je traversai aussi du nord au sud
le pays qui s'étend des confins du
Kirghisistan en passant par Samarkand et
l'émirat à demi sauvage
de Boukhara jusqu'à la
frontière de l'Afghanistan où le
fleuve Amou-Daria roule ses eaux boueuses à
travers le désert de sable de Kara-Koum,
vers la mer d'Aral. Toute cette immense
étendue de pays est musulmane, avec une
petite minorité d'Européens, Russes
pour la plupart. Et c'est dans ce vaste
« tas de foin » que
j'étais chargée de retrouver
Fasl-Begh, un homme qui m'était totalement
inconnu !
Deux ou trois mois
s'écoulèrent ainsi pour moi à
voyager, munie de livres de l'Écriture
sainte, à travers le pays, par chemin de
fer, puis par bateau ou encore dans la carriole
indigène à deux roues très
hautes, appelée araba. J'étais en
contact avec des centaines d'Uzbeks, de Kirghiz, de
Turcs, de Tadjiks et d'Afghans ; cependant,
pas une fois je ne me sentis poussée
à demander à qui que ce soit s'il
était Fasl-Begh ou s'il avait jamais entendu
parler de lui. Mais je n'avais pas oublié la
requête du vieux M. Awetaranian. Dans un
esprit de prière, j'avais confié le
nom de son ami à ma mémoire
d'où il avait glissé dans mon
subconscient et j'étais certaine qu'au
moment voulu par Dieu, il
réapparaîtrait.
En attendant, j'avais travaillé
avec tout l'amour, l'énergie, l'initiative
et la « sainte hardiesse » dont
j'étais capable dans les circonstances les
plus diverses et parmi des « hommes de
toutes sortes et de toutes conditions »,
faisant connaître à tous, soit de vive
Voix, soit par des traités écrits en
vingt-deux langues différentes, le
précieux nom du Seigneur,
sa gloire, l'amour qu'il manifesta jusqu'à
sa mort !
Beaucoup entendirent parler de
lui ; certains m'interrogeaient à son
sujet, poussés par la curiosité ou
par des sentiments hostiles à l'égard
de sa divinité et de sa croix. Quelques-uns
méditaient le message qui apportait à
leurs âmes sincères mais
enténébrées la promesse de la
vie et de la lumière, du pardon et de la
paix.
L'arrière-automne avait fait son
apparition et l'heure était venue de
m'établir dans une des grandes villes du
Turkestan où je pourrais me consacrer
à l'étude des langues. Je sentais
peser sur moi le travail de
l'été : la fatigue de tant de
conversations, d'exhortations, de cette lutte
contre le mur d'airain de l'islam ; le chagrin
de la résistance et du dédain que
j'avais rencontrés lorsqu'il s'agissait du
Fils de Dieu, l'effort accompli pour lire, parler
et penser en tant de langues différentes. Je
ne possédais pas encore suffisamment les
plus nécessaires de ces idiomes tels que
l'uzbek et le farsi. Mon corps se ressentait aussi
des pénibles voyages effectués d'une
façon si primitive, à la façon
indigène, de la chaleur excessive pendant le
jour et du froid de la nuit souvent passée
à la belle étoile, avec une
nourriture et un sommeil insuffisants. Mon
être tout entier : esprit, âme et
corps, s'était épuisé dans un
effort passionné pour « en appeler
beaucoup » et « en sauver
quelques-uns ». Et cependant, Dieu soit
loué, malgré cette tension et cette
lassitude humaines, il y avait de
la joie dans mon coeur à cause du grand
privilège que j'avais eu d'être
envoyée « comme une voix dans le
désert » dans un pays
entièrement musulman !
Alors que je faisais mes
préparatifs pour passer l'hiver à
Samarkand, la pensée me vint soudain que, au
cours de mes voyages de l'été,
j'avais passé par la petite ville d'Och,
peuplée par des Uzbeks et située dans
les montagnes, sur la route allant à Kachgar
dans le Turkestan chinois. Je ne pouvais finir mon
été ni prendre du repos avant
d'être retournée à Och.
Le souvenir de mon précédent
voyage par la route menant à Kachgar
m'était resté cher. Il n'avait
guère réussi du point de vue purement
spirituel et pourtant cela avait été
un véritable acte de
« pionnier ». Le grand village
que je visitai est situé plus haut encore
qu'Och et jamais encore un messager de la Croix n'y
avait pénétré. Je me rappelai
la longue montée dans l'araba sur une route
taillée dans l'albâtre rose et blanc
de la montagne et mon arrivée le soir, au
milieu d'une grande foire qui attirait des
centaines de gens de la montagne, tous
mahométans. J'avais passé la nuit
sans sommeil dans ma haute carriole à deux
roues, dans la grande cour du caravansérail
où les rats me sautaient dessus et où
les chiens rôdaient autour
de moi. Je méditai sur la
responsabilité qu'il y avait à
apporter l'Évangile de Jésus-Christ
aux musulmans. Je savais par expérience que
même si aucun d'entre eux ne me permettait de
lui expliquer le message, plusieurs
achèteraient ces passages de la Bible
joliment reliés et bon marché,
écrits en uzbek, en kirghiz ou en persan, et
qu'ils les emporteraient dans leurs lointains
villages de montagne où on les lirait. Ainsi
la semence tomberait dans des terrains pierreux ou
couverts d'épines, ou dans un bon terrain...
Dieu seul le savait ! Dès mon
arrivée, je m'étais rendu compte que
la tournée du lendemain à travers la
foire promettait d'être difficile. Les gens
paraissaient plus rudes que ceux de la
plaine ; un grand nombre d'entre eux n'avaient
sans doute jamais vu de femme européenne,
une femme non voilée ! Ils regardaient
d'un air menaçant et hostile l'hôte
indésirable. Qu'allaient-ils répondre
à son message ?
En dépit de tout cela, je sentais
dans mon coeur une joie et une paix profondes.
Autour de moi, la clarté de la lune dans la
nuit silencieuse, le frémissement du vent
dans les hauts peupliers, la voix mélodieuse
des rossignols, le léger gazouillement
d'oiseaux à moitié endormis, le
parfum odorant de la terre au repos. Je sentais la
présence de celui que j'aimais et servais,
et tout alentour la terre et le ciel et toutes les
créatures vivantes semblaient se joindre au
chant de louange qui me remplissait le coeur. C'est
sur l'impression de mon premier
voyage dans cette contrée que je
décidai de me rendre à Och et de voir
ce que Dieu avait préparé là
pour moi.
C'est un grand village uzbek bien
caractéristique, ou plutôt une petite
ville avec une garnison russe pour garder la route
de montagne qui monte à Kachgar et qui est
construite au pied du mont Suliman en souvenir
d'une visite que fit à Och le roi Salomon,
d'après la légende. La vue y est
vaste et de toute beauté. À droite on
voit la Chine occidentale, à gauche le
Boukhara oriental où s'élèvent
des chaînes de montagnes couronnées de
neige ; des rivières d'un vert
argenté et au cours rapide se
précipitent à travers des
déserts de sable jusqu'aux plaines fertiles
non loin d'Andijan blotti dans des vignes d'un vert
tendre et dans de sombres mûriers.
Je logeais dans un petit
caravansérail. Pendant plusieurs jours je
parcourus les rues de la ville et m'enfonçai
dans le labyrinthe de ruelles à travers les
bazars, chargée de mes portions de
l'Écriture sainte en russe et dans la langue
du pays.
Mais ni dans les boutiques, ni dans les
maisons de thé, on ne témoigna
d'intérêt pour mon message ou pour mes
livres. C'était pour moi comme un lieu
fermé ! Je m'en étonnais
puisqu'un appel intérieur m'avait fortement
poussée à retourner sur mes pas pour
monter jusqu'ici. Je me demandais quel dessein
avait eu le Maître en me dirigeant si
nettement vers ce village isolé
d'Och.
La nuit tombait, les boutiques se
fermaient et les hommes se
rendaient dans les maisons de thé ou bien
rentraient chez eux. J'allais retourner dans mon
logement. Je venais de terminer un brin de
conversation avec un vieux juif boukharien plein de
curiosité, lorsque mes yeux tombèrent
sur un homme qui, selon toute évidence,
avait écouté notre conversation
traitant de questions religieuses. Son aspect me
frappa. Vêtu comme un Uzbek avec le kaftan et
la coiffure musulmane, il n'avait cependant pas le
visage d'un Turc et paraissait de race aryenne.
C'était un visage long et mince, à
barbe grise, au nez aquilin qui n'avait rien de
mongol, aux yeux gris foncé. Son regard
intelligent, qui brillait d'une lumière
intérieure, se posa sur moi d'un air
interrogateur ; nous continuâmes
à nous regarder ainsi, comme étant
sous le charme.
Alors, de mon subconscient surgit un nom
presque oublié ; mue par une soudaine
inspiration je lui dis lentement :
« Est-ce que vous êtes
Fasl-Begh ? » Son regard
s'éclaira plus encore et il
répondit : « Oui, je suis
Fasl-Begh ! »
La joie inonda mon âme. En un clin
d'oeil nous nous étions saisi les mains et
nous nous sentîmes aussitôt liés
l'un à l'autre par une vraie amitié,
je dirais même une communauté
d'âme. À la fin, je lui dis :
« M. Awetaranian m'a demandé de
vous trouver « quelque part »
dans l'Asie centrale et de vous transmettre son
message d'amour fraternel. Dieu savait où
l'on pouvait vous trouver et il m'a
conduite ici, en ce lieu
éloigné aux fins fonds du
Turkestan ! »
Fasl-Begh fut enchanté d'avoir
des nouvelles de son ancien ami et collaborateur
avec lequel il avait perdu contact depuis des
années. Je promis d'aller chez lui le
lendemain et nous nous séparâmes pour
la nuit.
Seuls les croyants qui ont fait
l'expérience des directions divines dans des
chemins où c'était pure
« folie » de s'engager aux yeux
du monde et qui étaient prêts, comme
Abraham, à tout laisser et à partir
« ne sachant où ils
allaient » ni pourquoi ils devaient
partir comprendront la joie dont mon coeur
débordait et mon immense reconnaissance
d'avoir reçu une fois encore le
privilège d'éprouver la
fidélité de Dieu.
Le lendemain, je me rendis au domicile
de Fasl-Begh et me sentis immédiatement
à l'aise avec ses enfants et sa femme qu'il
me présenta comme la « meilleure
des femmes », expression fort insolite
chez les musulmans. Je partageai le repas de la
famille et nous allâmes ensuite dans la
pièce où se tenait habituellement
Fasl-Begh; elle était remplie de livres; on
s'y sentait bien dans la demeure d'un intellectuel.
« Avez-vous trouvé et
accepté la vérité telle
qu'elle est en Jésus-Christ, en faisant
votre traduction des Évangiles en
kachgari ? » lui demandai-je. En
guise de réponse, il me montra sa Bible en
persan et je fus très émue de voir
que les marges étaient couvertes
d'annotations, preuve irréfutable que je me
trouvais en présence d'un
chercheur sérieux, et qui
prenait un réel intérêt
à la Parole de Dieu.
Je demandai de nouveau :
« Ami Fasl-Begh, avez-vous accepté
Jésus-Christ comme votre
Sauveur ? »
Il me regarda d'un oeil pensif et
répondit : « Je crois que
Jésus-Christ est mort sur la croix.
- Mais est-ce qu'il est mort pour vous
personnellement ? » Il garda le
silence mais son attitude n'était pas celle
d'un musulman pour qui la croix du Christ est une
offense. Il ressemblait davantage à un
« Nicodème » qui cherche
et qui demande avec
sincérité :
« Comment ces choses
peuvent-elles être ? Comment puis-je
faire mienne la vérité en laquelle je
crois comme en un fait
historique ? »
Le Saint-Esprit qui a
révélé le plan de Dieu
à l'humanité avait aussi le pouvoir
d'éclairer cette âme solitaire et
sincère qui cherchait et de lui faire faire
l'expérience de la
vérité.
Nous eûmes une conversation
amicale comme si nous étions en
présence de celui qui, au long de toutes ces
années, avait voulu attirer à lui
cette âme précieuse. Fasl-Begh
était un homme sensible et
réservé; il lui en aurait trop
coûté de sortir du Beit-ul-Islam pour
entrer dans la famille de Dieu en
Jésus-Christ. Il était encore trop
attaché aux traditions et aux coutumes de
l'islam ; c'était un des hommes les
plus importants du village ; comme le
« jeune homme riche », il
n'aimait pas assez Jésus pour
« tout laisser et le suivre ».
Je fus heureuse lorsqu'il me demanda
d'emmener deux de ses enfants en Europe ou au
Proche-Orient pour quelques années, afin
qu'ils y fussent élevés.
« Désirez-vous qu'ils
reçoivent une éducation
chrétienne ? demandai-je.
- Oui, c'est précisément
ce que je désire », fut sa
réponse.
La petite fille avait encore besoin de
soins maternels mais nous convînmes que je
viendrais chercher leur fils le printemps prochain
et l'amènerais chez mes amis missionnaires
au Caire ou à Beyrouth.
Ceci se passait en septembre 1913.
L'hiver s'écoula rapidement pour moi, en
partie à Djeddah parmi les pèlerins
qui passaient par ce port en route pour la Mecque,
en partie à Samarkand pour étudier
les langues. Au mois de mai 1914, j'étais de
nouveau à Och, cordialement accueillie par
Fasl-Begh et sa famille.
Je le retrouvai plus ferme dans sa
foi ; il en parlait plus ouvertement autour de
lui. Nous avons pu remercier Dieu du mépris
et de l'opprobre qu'il subissait pour le nom du
Christ. Il fut convenu que le grand-père,
ayant cette année l'intention de faire le
pèlerinage de la Mecque, m'amènerait
l'enfant à Djeddah où
j'espérais retourner pour y reprendre mon
oeuvre pendant le
« Hadj ».
En nous séparant nous
étions loin de prévoir la guerre
destructive qui allait se déchaîner
sur le monde quelques mois plus
tard balayant et écrasant comme un ouragan
les royaumes, les nations et les individus.
La Grande Guerre avait
éclaté. L'Europe entière et
particulièrement les États
méditerranéens étaient dans la
tourmente. Les personnes qui étaient en
voyage devaient ou s'arrêter avec
anxiété là où la foudre
les frappait ou retourner précipitamment,
frappés de panique, dans leurs pays
respectifs. Le pèlerinage de la Mecque avait
été interdit par presque tous les
gouvernements ; par conséquent ni le
père de Fasl-Begh ni son fils ne purent me
rejoindre à Djeddah d'où j'avais
été expulsée par le
gouvernement turc.
Mon espoir d'aller revoir mes amis d'Och
avait également été
réduit à néant ; mes
voyages extraordinaires à travers l'Asie
centrale avaient toujours paru indésirables
au gouvernement ; mais, lorsque la guerre eut
éclaté, leur mécontentement se
changea en une véritable suspicion à
mon égard. Afin de ne pas entraîner
mes amis dans mes difficultés personnelles,
je renonçai à aller à
Och ; mais chez Fasl-Begh, la semence avait
été jetée, la foi
fortifiée et une communion d'âme me
liait au chercheur solitaire et lointain.
Jamais plus je ne revis cet ami.
D'après les quelques lettres que nous avons
échangées, lors de mon séjour
à Samarkand, je constatai avec joie que
malgré les épreuves
matérielles amenées par la guerre
mondiale et sa complète solitude dans ce
milieu musulman, il avançait vers le but et
trouvait le Christ. Je confiai
Fasl-Begh et sa famille à mes amis
mennonites dans le Khirghishtan mais avant tout je
le remis entre les mains de Dieu.
Six ans plus tard, en 1922, je retournai
au Turkestan ; je me mis aussitôt
à rechercher Fasl-Begh et j'appris que
durant mon absence les frères mennonites
avaient visité tous mes amis musulmans et
avaient trouvé Fasl-Begh très vivant
au point de vue spirituel, acceptant avec
reconnaissance d'être instruit et rendant
témoignage au Christ, si bien qu'on
espérait le baptiser l'année
suivante.
Il est probable qu'il avait ouvertement
confessé sa foi en son Sauveur parmi ses
voisins car ceux-ci étaient devenus ses
ennemis déclarés. Lorsque les
frères mennonites retournèrent
ensuite à Och, ils ne le retrouvèrent
plus. À l'époque où
régnait l'arbitraire en Russie et où
chacun pouvait lever la main contre son prochain
avec impunité, une troupe de villageois
s'approcha de sa maison avec des insultes et des
menaces et en réclamant à grands cris
sa Bible, objet de leur haine
farouche !
Personne ne le défendit à
cette heure critique ; il fut tué par
la foule et entra en présence de son Dieu,
l'un des premiers convertis parmi les musulmans du
Turkestan.
C'est ainsi que mon ami Fasl-Begh, que
j'avais cherché et trouvé, avait
été cherché et trouvé
par le Seigneur Jésus-Christ pour demeurer
avec lui à jamais.
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