L'ÉTERNEL TE BÉNISSE
ET TE GARDE
Et maintenant, envisageons la
bénédiction même :
- L'Éternel te bénisse et te
garde !
- L'Éternel fasse luire sa face sur
toi et te fasse grâce !
- L'Éternel tourne sa face vers toi
et te donne sa paix !
Nous avons là une triple
bénédiction et chacune des trois
bénédictions contient deux
expressions qui ne peuvent être
séparées l'une de l'autre. Nous
verrons qu'il est absolument impossible de les
séparer.
L'Éternel te bénisse et
te garde !
Une bénédiction est une
communication réelle de dons et de
puissances divines tant matériels que
spirituels. Par la bénédiction de
Dieu nous recevons un don quelconque pour combler
un vide en nous ; ou bien ce que nous
possédons déjà dans une mesure
limitée nous est multiplié.
Après la création d'Adam et d'Eve, il
nous est dit,
Genèse 1, 28 - « Et
Dieu les bénit et leur dit : Croissez
et multipliez et remplissez la
terre et
l'assujettissez ! » Il nous est
montré clairement dès le début
que cette bénédiction a
été pour les premiers hommes une
dispensation des plus grandioses. Communication et
multiplication de dons, n'est-ce pas là le
contenu du dessein de Dieu à notre
égard ?
Nous trouvons un exemple de
bénédiction terrestre dans l'histoire
de Job. Dès le commencement il y est
question de ses grandes richesses et nous entendons
Satan dire à Dieu : « Est-ce
pour rien que Job craint Dieu ? N'as-tu pas
fait comme une haie autour de lui, autour de sa
maison, autour de tout ce qui lui appartient ?
Tu as béni l'oeuvre de ses mains, et
ses troupeaux se répandent sur la
terre. »
(Job 1, 9 et 10). Et à la fin
du livre nous lisons encore : « Et
l'Éternel bénit le dernier
état de Job plus que le premier et il eut
quatorze mille brebis, six mille chameaux et mille
couples de boeufs et mille
ânesses. »
(Job 42, 12).
Pourtant la bénédiction
temporelle n'est pas
l'essentiel ; elle peut se réduire
à peu de chose chez des hommes qui toutefois
sont comptés parmi les bénis de
l'Éternel.
Après la noce de Cana, il nous est
dit :
« Et ses disciples crurent en
lui. »
(Jean 2, 11). N'était-ce pas
là aussi une
bénédiction ? Mais plus tard
nous lisons encore : « Et ses
disciples crurent en lui. »
(Jean 2, 22 ;
16, 31 ;
20, 29). Et finalement ils implorent
le Maître : « Seigneur,
augmente-nous la foi. »
(Luc 17, 5). Leur prière
fût exaucée, leur foi approfondie,
fortifiée, augmentée, et
c'était là la
bénédiction !
Le soir du jour de Pâques,
Jésus souffla sur ses disciples en leur
disant : « Recevez le
Saint-Esprit ! »
(Jean 20, 22). Quelle
bénédiction ! Mais à la
Pentecôte il nous est dit :
« Ils fuirent tous remplis du
St-Esprit. »
(Act. 2, 4). N'était-ce pas
là une nouvelle bénédiction,
infiniment plus grande encore ?
Les enfants de Coré chantent dans le
Ps.
84, 8 : « Ceux qui
vont de force en force
pour se présenter
devant Dieu en Sion. » Vous voyez
là bien des exemples de
bénédiction, de communication,
d'augmentation de dons. « À celui
qui a, il sera donné et il aura encore
davantage. »
(Matth. 13, 12). Où est
l'enfant de Dieu qui ait reçu dès la
première rencontre avec Jésus une
pleine lumière, une intelligence
complète des Écritures Saintes ?
Celui qui sonde les Écritures ne fait-il pas
l'expérience que nous faisons souvent par
une belle soirée d'été ?
Nous voyons d'abord une ou deux
étoiles ; puis nous en apercevons
d'autres toujours plus nombreuses, et finalement
nous n'arrivons plus à les compter. Il en
est toujours ainsi lorsque le Seigneur nous
bénit, non seulement pour les
lumières dans la parole de Dieu, mais aussi
pour la foi, l'amour et l'espérance, pour
tout ce qui fait partie du vrai christianisme.
Ah ! mes amis, combien souvent il nous arrive
de dire : « J'ai été
richement béni ! » Je vous en
prie, ne parlez pas de bénédiction si
vous n'avez reçu quelque
chose de réel de votre Dieu ! Mais
celui sur lequel le nom de Dieu a
été mis et sur lequel ce nom
repose comme jadis sur les chérubins de
l'arche de l'alliance
(2 Sam. 6, 2), fera certainement
l'expérience d'une communication et d'une
augmentation incessante des dons et des puissances
d'en haut.
L'Éternel n'a pu bénir son
peuple qu'en ajoutant : et qu'Il te
garde.
Cette parole est étroitement
liée à la première :
« Que l'Éternel te
bénisse ! » Ou bien y
aurait-il quelque bénédiction qui ne
renfermât pas en elle un danger
quelconque ? Le danger accompagne les
bénis de l'Éternel comme l'ombre le
voyageur marchant an grand soleil. Nous voyons
clairement dans l'histoire des individus comme des
peuples que les chutes, les décadences se
préparent peu à peu et datent d'une
époque où il ne restait que la
bénédiction sans préservatif.
Où a commencé la chute de tant
d'enfants de Dieu ? Toujours après une
grande bénédiction. Il n'y
a rien de plus dangereux pour
l'homme que la bénédiction en
elle-même. Certes le Seigneur veut nous
bénir, mais il veut aussi nous garder. C'est
pourquoi nous ne voulons pas seulement demander
d'être bénis, mais aussi d'être
gardés dans la
bénédiction.
Dans
2 Chr. 26) le roi Osias nous est
décrit comme un homme agréable
à l'Éternel et jouissant de ses
bénédictions. Dieu l'assista contre
les Philistins. Les Ammonites lui
apportèrent des présents ; il
fut célèbre et devint de plus en plus
puissant. Sa renommée se répandit au
loin ; car il fut merveilleusement aidé
jusqu'à ce qu'il fut devenu fort puissant.
C'était la bénédiction de
l'Éternel. Mais lorsqu'il fut devenu
puissant, son coeur s'éleva jusqu'à
se corrompre. Le voyez-vous là, le sinistre
acolyte de la bénédiction
divine ? Il s'appelle l'orgueil.
Il en était de même pour
Nébucadnetsar.
(Dan. 4). Ce roi païen fut
extrêmement béni par
l'Éternel ; mais il ne se laissa pas
garder. Le danger de l'orgueil fut plus fort que
lui, lorsque du haut de sa tour il contempla
Babylone la grande qu'il avait bâtie.
Pour les premiers habitants de la
terre la bénédiction consistait
principalement dans la multiplication des hommes.
« Ils commencèrent à se
multiplier sur la face de la terre. »
Plus loin nous lisons : « Les fils
de Dieu virent que les filles des hommes
étaient belles et ils prirent des femmes
d'entre toutes celles qui leur plurent. »
Et l'Éternel dit : « Les
hommes ne veulent plus se soumettre à la
discipline de mon esprit, car ils ne sont que
chair. »
(Gen. 6, 1-3.) Nous trouvons
là trois autres symptômes
accompagnateurs des bénédictions
divines :
1° Une fausse direction du
regard ! Le regard dirigé sur ce
qui flatte les sens. Ah, ces regards mal
dirigés ! Notre regard doit être
le regard de la foi fixé sur la croix de
Christ.
- Oh toi, qu'assaille le doute,
- Toi que le monde a séduit,
- Toi qui marches sur la route
- Dans la nuit et vers la nuit,
- Même en doutant, prie, adore
- Celui qui meurt sur le bois ;
- Regarde, oh ! regarde encore
- Vers la croix !
2° Volonté propre !
« Ils prirent des femmes qui leur
plurent. » Et pourtant il s'agirait de
dire :
- Je veux ta volonté, je la veux
tout entière
- Hors d'elle, il n'est pour moi ni repos,
ni bonheur
- Je la veux, ô mon Dieu pour force
et pour lumière,
- Je la veux pour ma paix au jour de la
douleur.
3° Indiscipline !
« Les hommes ne veulent plus se
laisser punir par mon esprit. » (Trad.
all.). Mais l'enfant de Dieu dira toujours :
- Si Dieu me refuse la joie,
- Je veux me soumettre à sa voix
- Sans murmurer.
- S'il me mène un chemin
austère,
- Je veux prendre sa main de
Père
- Pour y marcher.
Ainsi les hommes avant le déluge
succombèrent aux dangers qui accompagnent
les bénédictions divines.
L'église de Corinthe nous est
décrite dans les épîtres de
l'apôtre Paul comme celle qui avait
été particulièrement
comblée des dons de l'esprit. Mais
précisément au sein de cette
église se développa un tel scandale
« que même parmi les gentils on
n'entendait parler de rien de
semblable. »
(1 Cor. 5, 1).
À côté de toutes ces
grandes bénédictions ils
succombèrent au danger de
sécurité de la chair.
Vous voyez que dans tous les exemples
cités il n'y a que la parole :
« Que l'Éternel te
bénisse » qui s'effectue, mais pas
la parole préservative : « et
qu'il te garde. » Ah ! que c'est
terrible lorsque ce préservatif fait
défaut ! Heureusement que dans la
parole de Dieu il n'est dit nulle part qu'il faille
nécessairement succomber aux dangers qui
accompagnent les grandes
bénédictions ; oh ! non,
celui qui est pour ainsi dire couvert du nom de
l'Éternel fera l'une et l'autre
expérience, il sera béni et
gardé. Paul nous en
fournit un exemple frappant. Celui qui était
jadis un ennemi de Christ et le persécuteur
de son église fut béni plus qu'aucun
autre. Il fut ravi dans le paradis, jusqu'au
troisième ciel, et il était en danger
de s'élever. Mais de peur qu'il ne
s'élevât trop à cause de
l'excellence de ses révélations, il
lui fut mis une écharde dans la chair,
un ange de Satan pour le souffleter, pour
l'empêcher de s'élever.
(2 Cor. 2, 2-7). Ah oui, notre Dieu
dans son amour a bien des préservatifs
à sa disposition : des anges de Satan,
des soufflets, des maladies, des fils prodigues et
bien d'autres choses encore pour nous garder et
nous tenir dans la poussière lorsque le
danger nous menace. - Un jour une de nos
aliénées avait réussi à
s'évader. On me rapporta qu'elle se trouvait
cachée dans une certaine maison du village.
Plusieurs personnes s'y rendirent pour la chercher.
Elle ne bougea pas de place. Finalement je me mis
moi-même à sa recherche et j'eus la
joie de la voir obéir sans
réplique et revenir avec
moi douce comme un agneau. Chemin faisant, je
sentis la pensée s'élever dans mon
coeur : « N'est-ce pas merveilleux
comme elle t'obéit à toi tandis que
les autres n'ont su faire façon
d'elle ? » Mais immédiatement
je demandai à mon Dieu de me
préserver de pensées orgueilleuses.
À peine fus-je rentré avec ma brebis
retrouvée, que la malade m'appliqua un
soufflet magistral en pleine figure comme preuve
qu'elle ne me craignait pas plus que les autres.
C'était l'exaucement de ma demande à
Dieu de me garder, et c'est ainsi que j'entends
cette parole : L'Éternel te
bénisse et te garde !
Qu'il en soit glorifié !
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