Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



L'ÉTERNEL TE BÉNISSE ET TE GARDE



PRÉFACE

La biographie d'Arnold Bovet, récemment publiée, et qui évoque si puissamment la figure sympathique du vaillant champion de la Croix Bleue, a mis en lumière le fait que ce héros chrétien a été avant tout un homme de Maennedorf. Nous voudrions nous en autoriser pour offrir aujourd'hui au public de langue française un spécimen de l'interprétation biblique de l'homme en qui l'esprit de Maennedorf s'est absolument personnifié, de M. Zeller. Si sa parole vivante et originale peut se comparer à la fleur sauvage qui croît sur les sommets, il est certain que ce qui en reste à la lecture n'est plus en comparaison qu'une fleur d'herbier, et qu'elle a dû perdre encore de son charme à être traduite dans une langue qui ne se prête pas à la liberté d'allure de l'orateur. Néanmoins ce qui en reste peut donner une idée de ce qu'est la nourriture spirituelle qui a formé un homme de la trempe d'Arnold Bovet. En même temps cette interprétation si puissante, si sobre, si simple et si absolument biblique d'une parole qui revient si souvent dans nos cultes, peut être d'une grande bénédiction aux âmes désireuses de saisir et de s'approprier les réalités puissantes et régénératrices de notre foi. Elle a l'avantage d'être à la portée des âmes les plus simples et a trouvé un accueil sympathique dans les unions, lors de son apparition en langue allemande. Que le Seigneur la mette en bénédiction !

L'Éternel te bénisse et te garde.
Et l'Éternel parla à Moïse et dit :
Parle à Aaron et à ses fils et dis-leur :
Vous bénirez ainsi les enfants d'Israël :
L'Éternel te bénisse et te garde !
L'Éternel fasse luire sa face sur toi et te fasse grâce !
L'Éternel tourne sa face vers toi et te donne sa paix !
Ils mettront ainsi mon nom sur les enfants d'Israël, et moi, je les bénirai. (Nomb. 6, 22-27.)

La bénédiction d'Aaron n'est pas une formule composée par Aaron, mais une instruction divine pour lui et ses fils. L'Eternel parla à Moïse et dit : Parle à Aaron et à ses fils et dis-leur : Vous bénirez ainsi les enfants d'Israël.
Cet ordre de l'Éternel ne nous rappelle-t-il pas d'autres instructions divines, surtout celles données par Jésus à ses disciples :

« Quand tu feras l'aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi comme font les hypocrites.... Mais quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite. »

« Et quand tu prieras, ne sois pas comme les hypocrites.... Mais quand tu pries, entre dans ton cabinet, et, avant fermé ta porte, prie ton Père qui est dans le lieu secret, et le Père qui te voit dans le secret, te le rendra publiquement. Or quand vous priez, n'usez pas de vaines redites comme les païens, car ils croient qu'ils seront exaucés en parlant beaucoup.... Vous donc, priez ainsi : « Notre Père, qui es aux cieux.... » (Matth. 6, 2-9).

« Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air triste comme les hypocrites, car ils se rendent le visage tout défait.... Mais toi, quand tu jeûnes, oins ta tête et lave ton visage, afin qu'il ne paraisse pas aux hommes que tu jeûnes, mais seulement à ton Père qui est en secret, et ton Père qui te voit dans le secret te récompensera publiquement » (Matth. 6, 16-18).

Et dans la bénédiction d'Aaron :
Lorsque vous bénirez les enfants d'Israël dites-leur :
« L'Éternel te bénisse et te garde ! »

Ah ! qu'il est précieux de savoir que les enfants de Dieu peuvent avoir pour toutes leurs actions des instructions divines ! La manière dont on donne l'aumône, dont ou jeûne, dont on prie, la manière dont ou entre dans une maison n'est certes pas indifférente. Tout cela peut se faire d'une manière qui est loin d'être agréable à Dieu. Mais celui qui observe les instructions divines fera l'expérience qu'aucune de ses actions n'est perdue. Il en est de même pour la bénédiction. Il y a une manière de bénir qui ne mérite pas ce nom, une manière de bénir qui n'est autre chose qu'un vain souffle, qu'une cymbale retentissante, tout au plus un pieux souhait. Mais il y a aussi une manière de bénir purement humaine qui est d'une valeur divine, car n'est-il pas dit aux versets 23 et 27 : « Si vous bénissez, vous direz.... Car vous mettrez mon nom sur les enfants d'Israël, afin que moi je les bénisse. » N'est-ce pas admirable comme dans cet ordre de l'Éternel la bénédiction divine s'unit à la bénédiction humaine !

Aaron et ses fils béniront.
Aaron et ses fils parleront.

Aaron et ses fils mettront le nom de l'Éternel sur les enfants d'Israël, les enfants d'Israël bénis par Aaron et ses fils sont bénis par Dieu lui-même. Si notre manière de bénir doit être en même temps bénédiction de Dieu, il faut que nous participions de la race d'Aaron, c'est-à-dire, il faut que le St-Esprit nous rende clairement témoignage que nous sommes « la race élue, le sacerdoce royal » (1 P. 2, 9), il faut que nous soyons à même de nous écrier avec St-Jean : « Il nous a aimés, et par son sang nous a lavés de nos péchés, et nous a faits rois et sacrificateurs de Dieu, son Père » (Ap. 1, 6).

En bénissant, Aaron et ses fils doivent parler. Leur parole doit communiquer la bénédiction. Ce fait ne nous rappelle-t-il pas l'histoire de la création ? « Dieu dit, et il fut » (Gen. 1, 3, etc.) ; ainsi que les instructions de Jésus données à ses disciples ?

« Quand vous entrez dans une maison, dites : « La paix soit sur cette maison ! » Et s'il y a là quelque enfant de paix, votre paix reposera sur lui ; sinon, elle retournera à vous. » (Luc 10, 5. 6). Quelle puissance admirable de la Parole de Dieu ! Quelle puissance n'a-t-il pas mise aussi dans la parole de ses enfants, des sacrificateurs de la nouvelle alliance ! Pensons-y lorsque nous sommes chargés de parler en son nom. En parlant, Aaron et ses fils doivent mettre le nom de l'Éternel sur les enfants d'Israël.

Dans la formule de bénédiction même, ce nom de l'Éternel est prononcé à trois reprises ; « L'Éternel .... l'Eternel.... l'Éternel ... » Abstraction faite de l'allusion au mystère de la Trinité, il se trouve quelque chose de tout particulier. dans le nom de l'Éternel, qui le distingue de tout nom humain. Son nom est l'expression de tout son être : Il est ce que dit son nom. Ce n'est pas toujours le cas pour nous. Nous nous sommes habitués à donner des noms plus qu'insignifiants. Lorsqu'un père doit donner un nom à son fils, il consulte le calendrier pour y choisir le nom qui lui plaît ; ou bien la mère propose le nom du père sans se soucier s'il répond à ce que selon leur désir cet enfant devra être un jour. De cette manière il arrive que le jeune homme le plus dissipé, le plus éloigné de Dieu peut s'appeler Théophile, ou la jeune fille la plus sotte et la plus frivole Sophie.
Nous nous sommes tout à fait habitués à cette manière de faire, et c'est de là aussi que provient le manque de respect vis-à-vis du nom de Dieu. Esaïe 63, 16, il nous est dit : « Éternel, tu es notre Père ; notre Rédempteur, voilà ton nom de tout temps. » Le nom répond à ce qu'il est. Je ne puis pas m'arrêter ici à vous citer les différents noms de Dieu ; mais il suffit de relever que tous nous disent qu'il est ce que dit son nom. C'est pourquoi Salomon dit dans les proverbes (chap. 18. 10) : « Le nom de l'Éternel est une forte tour ; le juste y court et y est dans une haute retraite. » Il veut exprimer par là que nous pouvons compter aussi sûrement sur le nom de l'Éternel que l'on comptait jadis dans les temps de persécutions et de dangers sur les châteaux forts qui offraient un abri sûr contre les attaques de l'ennemi. Les puissances des ténèbres ne peuvent nuire à celui qui s'appuie en simplicité de foi sur le nom de Dieu et qui s'y réfugie. La Sulamite s'écrie dans le Cantique des cantiques : « Ton nom est comme un parfum répandu » (chap. 1. 3). « Parce que ton nom me dévoile tout ton être et tes pensées à mon égard, il est pour moi le plus grand rafraîchissement, tel que le parfum d'un nard pur. » En effet, celui qui saisit le nom de Dieu par une foi vivante sera certainement infiniment soulagé. Je vous rappellerai encore aussi brièvement que possible quatre passages de la parole de Dieu qui nous illustrent la puissance du nom de l'Éternel.

Pierre dit au peuple qui s'étonnait de la guérison du paralytique à la porte du temple : « Hommes israélites, pourquoi vous étonnez-vous de ceci ? Ou pourquoi avez-vous les yeux arrêtés sur nous, comme si c'était par notre propre puissance, ou par notre piété que nous eussions fait marcher cet homme ? ... Dieu a ressuscité Jésus-Christ, de quoi nous sommes témoins. C'est par la foi en son nom que son nom a raffermi cet homme que vous voyez et que vous connaissez ; et c'est la foi que nous avons en Lui qui a opéré dans cet homme cette parfaite guérison en présence de vous tous. » (Act, 3, 12-16).

« Tous les prophètes rendent de Lui ce témoignage que quiconque croira en Lui aura la rémission des péchés par son nom. » (Act. 10, 43).

Paul écrit aux Corinthiens : « Vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus et par l'esprit de notre Dieu. » (1 Cor. 6, 11).

Et Joël prophétise : « Il arrivera que quiconque invoquera le nom de l'Éternel sera sauvé. » (Joël 2, 32).
Voyez donc ce qu'opère le nom de l'Éternel.

Il y a même des impies qui tirent parti de ce fait. Ce sont tous ceux qui pratiquent la magie dans ses diverses formes. ils se servent aussi du nom de l'Éternel, c'est-à-dire ils en abusent. Ils ne l'invoquent ni ne l'adorent, mais ils le chuchotent. (Esaïe 8, 19), ils le profanent, et pourtant ils opèrent de cette manière des miracles. Par exemple, si quelqu'un a une brûlure, un de ces charlatans souffle sur la plaie en nommant les trois noms suprêmes, c'est-à-dire le nom de l'Éternel, et la douleur est apaisée. Ces magiciens seront de ceux qui au grand jour diront : « Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé en ton nom ? et n'avons-nous pas chassé les démons en ton nom » Mais le Seigneur leur dira ouvertement « Je ne vous ai jamais connus ; retirez-vous de moi, vous qui faites métier d'iniquité. » (Matth. 7, 22. 23). J'ai eu souvent l'idée que ces gens-là condamneront les chrétiens ; ils se lèveront et diront : « Nous avons employé le nom de l'Éternel en le profanant et nous avons vu des miracles. Et vous autres croyants, qui étiez en droit de compter sur la puissance du nom de l'Éternel, vous avez fait si peu d'usage de ce privilège. Quelles expériences infiniment plus merveilleuses encore n'auriez-vous pas faites ? »

Nous voulons en prendre note. Nous ne péchons peut-être pas par la profanation du nom de Dieu, mais par négligence, par indifférence vis-à-vis de ce nom, au sujet duquel l'Éternel avait donné cet ordre à Aaron et à ses fils : « Vous mettrez mon nom sur les enfants d'Israël ! » Ne prendrons-nous pas plus en considération dorénavant l'importance du nom de l'Éternel en nous réjouissant de tout ce qui nous est donné dans le nom de Dieu ? Il s'appelle « Rédempteur. » (Es. 63, 16). Le croyons-nous réellement ? Il s'appelle « Admirable-Conseiller. » Est-il notre Conseiller ? Celui qui a saisi la puissance du nom de l'Éternel et s'en est prévalu, peut aussi porter ce nom à d'autres et le mettre sur eux ; non seulement il le peut, mais il doit le faire. Jésus dit à Ananias dans une vision au sujet de Paul : « Cet homme est un instrument que j'ai choisi pour porter mon nom devant les Gentils, devant les rois et devant les enfants d'Israël. » (Act. 9, 15).

L'expression « mettre le nom de Dieu sur quelqu'un » n'est pas si facile à comprendre. Nous connaissons plusieurs paroles bibliques qui parlent de « l'imposition des mains, » une expression qui se conçoit facilement ; mais comment faire pour mettre le nom de Dieu sur quelqu'un ? Un passage de l'ancien Testament pourra peut-être nous donner quelque lumière. Dans Lév. 4 il nous est raconté qu'un Israélite après avoir péché, était tenu d'apporter comme offrande à l'Éternel une chèvre sans défaut. Il devait appuyer sa main sur la bête et transmettre de cette manière son péché à l'animal. Alors la chèvre, chargée du péché de l'homme, devait être immolée. Cet acte solennel nous est décrit d'une manière encore plus précise à l'occasion du grand jour des expiations. Aaron était chargé de jeter le sort sur les deux boucs destinés au sacrifice d'expiation. L'un des deux devait être offert en holocauste et son sang devait servir à l'aspersion devant et sur le propitiatoire en vue de l'expiation pour lui et sa maison, et toute l'assemblée des enfants d'Israël. Puis il avait ordre d'amener le bouc vivant, d'appuyer ses deux mains sur sa tête et de confesser sur lui les iniquités des enfants d'Israël et toutes leurs rébellions, de les mettre sur la tête du bouc et de l'envoyer dans le désert par un homme chargé de cet office. Ainsi le bouc devait emporter sur lui toutes leurs iniquités dans une terre déserte. (Lév. 16, 20-22).
Si donc dans l'ancienne alliance le péché d'un peuple entier pouvait être déposé sur une pauvre bête, combien plus la plénitude de tout ce que contient le nom de Dieu devrait-elle pouvoir être placée sur les enfants de la nouvelle alliance par le moyen des sacrificateurs de cette alliance ? Les enfants d'Israël furent bénis par le fait que le nom de Dieu était mis sur eux. Nous aussi nous sommes bénis par ce moyen et nous sommes à même de bénir les autres afin qu'ils soient bénis par Dieu lui-même.


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