Voix Chrétiennes dans la
Tourmente
LA VIOLENCE ET L'ÂME
Pasteur A. -N. BERTRAND
21 Mars 1943
LECTURES BIBLIQUES
Achab apprit à
Jézabel tout ce qu'avait fait Elie, et
comment il avait fait périr par
l'épée tous les prophètes de
Baal. Jézabel envoya un messager à
Elie pour lui dire : « Que les dieux
me traitent avec la rigueur la plus extrême
si demain, à pareille heure, je n'ai pas
fait de ta vie ce que tu as fait de la
leur ! »
Saisi de crainte, Elie se leva et partit
pour sauver sa vie. Arrivé à
Béer-Séba, en Juda, il y laissa son
serviteur. Quant à lui, il fit dans le
désert une journée de chemin ;
pu il alla s'asseoir sous un genêt, et il
demanda la mort en disant : « C'en
est assez, O Éternel ! Reprends mon
âme, car je ne vaux pas mieux que mes
pères. »
Ensuite il se coucha et s'endormit sous le
genêt. Et voici qu'un ange le toucha et lui
dit : « Lève-toi,
mange ! » Il regarda et vit à
son chevet un gâteau cuit sous la braise et
une cruche d'eau. Il mangea, il but, puis il se
recoucha. L'ange de l'Éternel vint une
seconde fois, le toucha et lui dit :
« Lève-toi, mange, car le chemin
est trop long pour toi. » Il se leva
donc, il mangea et il but. Puis, avec la force que
lui donna ce repas, il marcha pendant quarante
jours et quarante nuits, jusqu'au mont Horeb, la
montagne de Dieu. Là, il entra dans une
caverne, où il passa la nuit.
Et voici que la parole de l'Éternel
lui fut adressée en ces mots
« Que fais-tu ici,
Elie ? » Il répondit :
« J'ai été saisi d'une
ardente jalousie pour l'Éternel, le Dieu des
armées ; car les enfants d'Israël
ont abandonné ton alliance ; ils ont
démoli tes autels ; ils ont fait
périr tes prophètes par
l'épée ; moi seul je suis
resté, et ils cherchent à
m'ôter la vie. » Dieu lui
dit : « Sors, tiens-toi sur la
montagne devant l'Éternel. » Et
voici que l'Éternel allait passer. Et,
devant l'Éternel, il s'éleva un vent
fort et violent qui fendait les montagnes et
brisait les rochers ; mais l'Éternel
n'était pas dans le vent. Après le
vent, il y eut un tremblement de terre ; mais
l'Éternel n'était pas dans le
tremblement de terre. Après le tremblement
de terre il y eut un feu ; mais
l'Éternel n'était pas dans le feu.
Et, après le feu il y eut un murmure doux et
subtil. Aussitôt qu'Elie l'eut entendu, il
s'enveloppa le visage de son manteau, il sortit et
se tint à l'entrée de la caverne.
I. ROIS, CH. XIX, V. 1 A 13.
-
-
Dieu
n'était pas dans le tremblement de
terre.
-
I.
Rois, XIX, 12.
Aujourd'hui, 21 mars 1943, premier jour d'un
printemps tout chargé de promesse et
d'espérance, d'un printemps
écrasé d'inquiétude et
d'angoisse. Jours de lumière et de soleil
sous leur brume légère, jours de
renouveau où la terre s'éveille
à la vie ; jours de douleur et de nuit,
jours d'horreur où la mort étend son
empire, où sur les champs de bataille et
dans les camps de concentration les hommes, les
femmes, les enfants sont fauchés en une
tragique moisson, où le crime des hommes
multiplie par un coefficient inattendu la naturelle
fragilité des créatures :
l'herbe sèche, la fleur tombe ; en
vérité l'homme est comme l'herbe et
toute sa gloire comme la fleur des champs. -
Mystérieux printemps que nous attendions
comme un allié, et devant lequel cependant
nous ferions volontiers le geste d'Elie voilant son
visage, tant nous redoutons de regarder en face cet
inconnu : demain !
Le récit qui doit inspirer ce
matin notre méditation, évoque une
heure semblable à celle que nous
vivons ; il est tout chargé de
révélations nouvelles, gros d'un
véritable printemps spirituel ; le
vieux Dieu qui se manifeste par les tremblements de
terre et par les tempêtes, est
dépossédé de sa
souveraineté un Dieu nouveau s'annonce, dont
la présence est révélée
par le vent doux et léger. Le
prophète vient au-devant de lui ;
à son approche il sort de la caverne
où l'enfermaient ses terreurs et ses
lassitudes ; il veut baigner son visage
enfiévré dans ce souffle de douceur
qui porte en lui toutes les promesses de la
jeunesse et de la paix ; - mais il n'ose pas
se livrer tout entier à
cette sublime faiblesse. Engagé comme il
l'est dans le plus terrible des conflits, peut-il
se passer du Dieu qui s'affirme dans les combats,
dans la violence, et vouer sa foi au Dieu qui
vient ? Il rabat sur son visage le pan de son
manteau, il n'ose pas regarder en face la
vérité qui monte au levant sur
l'horizon, en sorte que cette heure toute
pénétrée d'une sorte
d'évangélisme avant la lettre,
restera sans lendemain, isolée dans la vie
du prophète et dans l'histoire de son
peuple : le voile demeurera sur leur visage
quand ils voudront regarder vers Dieu.
Mais nous qui avons appris du Christ
à regarder, le visage découvert, la
face de Dieu, peut-être pourrons-nous
arracher à cette page toutes les
leçons qu'elle contient, et apprendre d'elle
à rendre plus féconde notre recherche
de Dieu.
La première leçon à
recueillir, c'est que Dieu ne se
révèle pas dans les
événements, pas même - et je
serais tenté de dire : surtout pas -
dans les plus sensationnels et les plus
redoutables. La terre tremble, la tempête se
déchaîne, et la superstition
dit : Dieu passe ! Mais la foi
évangélique dit : non, Dieu
n'est pas dans la tempête ; non, Dieu
n'est pas dans le tremblement de terre. Dieu n'est
pas dans ce qui est, Dieu est dans ce qui doit
être. Il est dans la force patiente qui
conduit le monde vers ses fins normales, Il n'est
pas dans l'accident qui l'en détourne. Dieu
n'est pas dans l'exceptionnel mais dans le normal,
dans le permanent, dans l'éternel. La terre
tremble, c'est l'affaire de quelques secondes, et
les maisons des hommes jonchent le sol de leurs
ruines ; mais le croyant dit avec le
Psalmiste : Dieu règne, aussi la terre
est solide. La royauté de Dieu ne se
révèle pas dans cet instant fugitif
qui anéantit le travail d'une
génération, elle se
révèle dans la stabilité qui
encadre cet instant, qui le précède
et qui le suit, et qui demeure lorsqu'il est
passé ; elle se révèle
dans l'équilibre qui maintient debout nos
constructions, non dans la secousse qui les jette
par terre, dans la loi éternelle, non dans
le fait passager.
Cette leçon nous est salutaire,
car beaucoup d'hommes aujourd'hui cherchent l'image
de Dieu et de sa volonté dans l'état
présent du monde, et s'étonnent de ne
pas l'y trouver. Mais l'état présent
du monde, ce chaos si douloureux pour nos coeurs
qu'il nous semble durer éternellement, n'est
cependant qu'une parenthèse dans l'histoire
humaine, un instant au regard de
l'éternité ; comment
révélerait-il l'être
éternel de Dieu ? Pourquoi est-ce au
moment où la création de Dieu est
saccagée par la folie des hommes, que nous
voulons juger du Créateur d'après son
oeuvre ? Pourquoi ne pensons-nous pas à
Lui dans les jours paisibles où la
tempête ne souffle pas, où les hommes
travaillent pour les oeuvres de vie et non pour les
oeuvres de mort ? Verrons-nous Dieu
tantôt dans l'ordre et tantôt dans le
désordre, suivant que ce sera l'un ou
l'autre qui régnera parmi les hommes ;
ou comprendrons-nous enfin qu'il ne faut pas le
chercher dans les événements d'un
jour ? Les événements, mais
c'est un flot qui s'écoule, c'est du sable
qui glisse entre nos doigts ; l'état
présent du monde, ... mais quand
j'achèverai cette phrase, il ne sera plus le
même que lorsque je l'ai
commencée ; il est l'instabilité
même, un passage insaisissable entre
avant et après ;
comment
révélerait-il le Dieu éternel,
immuable ? Et quelle folie de nous faire une
image de l'Éternel, d'après ce dont
l'essence même est de passer, de
s'évanouir et si l'on ose dire, de
n'être pas ?
Mais laissons cela, qui peut paraître un
peu abstrait, un peu étranger à notre
vie de chaque jour. Une autre
révélation est accordée
à Elie, c'est que Dieu n'est pas dans la
violence qui détruit ; et
peut-être le prophète qui n'avait pas
craint d'opposer la violence à la violence
et le meurtre au meurtre, avait-il besoin de cette
leçon ; mais nous, qui la recueillons
après lui, prenons garde de
l'interpréter exactement ; ne faisons
pas de cette condamnation de la violence une sorte
d'apothéose de la faiblesse. Nous autres
Français en particulier, nous avons un
certain mépris instinctif de la force ;
nous lui accolons volontiers
l'épithète de brutale. Lorsque nous
avons dit « la force
brutale », nous
avons
tout dit. Et certes, lorsque la force devient
brutale, elle est haïssable ; mais elle
n'est pas nécessairement brutale ; elle
ne le devient que lorsqu'elle n'est pas sûre
d'elle-même. En soi, la force n'a rien de
méprisable ; être fort n'est pas
un vice, être faible n'est pas une
vertu.
Il y a eu souvent sur ce point dans la
pensée chrétienne, et en particulier
dans la pensée protestante contemporaine,
une sorte de déviation analogue à
celle qui faisait dire a Pascal :
« La maladie est l'état naturel du
chrétien. » Et l'on comprend bien
ce que voulait dire le saint janséniste, que
la maladie nous amène à rentrer en
nous-mêmes et donne à notre être
spirituel une sensibilité, une
délicatesse qu'il n'a pas lorsqu'il
s'épanouit dans un organisme de santé
un peu épaisse ; il n'en reste pas
moins que l'état normal du chrétien
comme de tout homme, c'est la santé, non la
maladie. De même la faiblesse peut nous
prémunir efficacement contre certaines
tentations d'orgueil ou d'autoritarisme ; mais
il n'en reste pas moins que l'état normal du
chrétien n'est pas la faiblesse mais la
force. Parce que saint Paul a dit que Dieu se sert
des choses faibles pour confondre les fortes, il ne
faut pas en conclure qu'il suffit d'être
faible pour devenir un instrument de choix entre
les mains de Dieu. Ce qui est vrai, c'est que
certaines faiblesses apparentes recouvrent une
force cachée que Dieu sait dégager et
mettre en oeuvre ; mais être fort d'une
force réelle et saine n'est pas une
déchéance ; c'est au contraire
une forme du devoir chrétien. Il ne faut pas
envelopper la force dans le discrédit de la
violence.
Bien loin d'être, en effet, comme
on le croit souvent, un paroxysme de la force, la
violence est plutôt l'exaspération de
l'impuissance, l'effort
désespéré d'une faiblesse qui
veut dépasser ses propres
possibilités. Car la violence peut
détruire, certes, nous ne voyons que trop
comment elle peut couvrir l'Europe de ruines depuis
la Volga jusqu'à la Tamise ; mais
construire n'est pas en son pouvoir. Il est au
contraire de l'essence même de la violence de
susciter une violence adverse, de dresser les
hommes les uns contre les autres ; et
prétendre qu'elle peut engendrer un ordre
est une utopie ou une imposture. Il n'y a pas en
elle de force réelle, de
puissance
créatrice ; Dieu seul crée, et
Il n'est ni dans le tremblement de terre ni dans la
tempête qui jette sur le sol la
fraîcheur des feuilles encore vertes et des
branchages brisés.
Il est dans le souffle du printemps qui
ouvre les bourgeons, Il est dans
l'impérieuse montée des sèves
qui fait reverdir la forêt ; Il est dans
la vie qui reprend. La violence peut
piétiner les blés en herbe ou
incendier la blonde maturité des
moissons ; mais inlassablement, de printemps
en printemps, Dieu renouvellera le miracle du
renouveau ; la véritable force, la
voilà, la force que nul n'arrête, que
nul ne domine, celle qui crée d'année
en année et de siècle en
siècle. Aucune autre ne peut lui être
comparée, parce qu'elle est vivante, parce
qu'elle est naturelle, parce qu'elle est
souveraine, patiente, créatrice. Tous les
explosifs du monde ne suffiraient pas à
détruire en hiver la banquise qui bloque les
mers boréales ; mais que se lève
la tiède douceur des souffles du printemps,
et la mer reprendra sa liberté ; une
force irrésistible et discrète aura
fait ce que nulle violence n'aurait jamais obtenu.
La véritable force est là ;
comme au temps d'Elie, Dieu est dans le souffle
doux et léger, lion dans la tempête ou
le tremblement de terre. Ainsi la force
véritable est si loin de se confondre avec
la violence que plutôt elle s'oppose à
elle comme la vie s'oppose à la mort ;
et si Dieu n'est jamais dans aucune violence, il y
a des forces qui manifestent l'être
même de l'Éternel.
Cependant, pour aller jusqu'au fond des choses,
il faut faire un pas encore ; tout ce que nous
venons de dire des violences inhumaines et de la
force de Dieu dans la nature, ne saurait être
autre chose que l'ombre des réalités
définitives ; ce n'est à vrai
dire qu'une parabole, une grandiose image de
l'action de Dieu dans le monde des âmes,
dominant la violence par laquelle on cherche
à dépouiller de leur
personnalité profonde et de leur
liberté spirituelle des enfants de Dieu en
possession de son salut. Jésus aussi a
parlé de la force silencieuse et
fidèle qui fait croître et mûrir
les moissons : Que le
laboureur dorme ou qu'il veille, chaque jour, la
semence pousse et grandit, elle devient d'abord
herbe verte, puis épi, puis grain
formé dans l'épi ; puis
aussitôt que le grain est mûr, on y met
la faucille, parce que la moisson est venue.
Mais en parlant ainsi, il pensait à d'autres
moissons que celles du froment palestinien ;
il songeait à une autre force que celle qui
fait éclater l'enveloppe du grain de
blé afin qu'il meure avant de donner son
fruit ; Il songeait au Royaume de son
Père, au royaume des âmes et à
la force qui les vivifie. Là aussi, la
violence prétend exercer son empire ;
là aussi elle accumule des ruines plus
douloureuses encore que celles du monde
visible ; car ce serait peu que notre sol
fût ravagé, si les personnes au moins
demeuraient intactes, si les âmes
étaient respectées ; mais vous
le savez, elles aussi subissent les assauts de la
violence.
Comment le prédicateur
chrétien, dont le ministère est tout
de consolation et d'affermissement, pourrait-il
feindre aujourd'hui d'ignorer l'indicible
détresse qui étreint tant de foyers
français, tant de foyers même au sein
de notre Église ? Comment garderait-il
le silence lorsque nos jeunes hommes sont
contraints par la violence de quitter le sol natal
et d'aller travailler en faveur d'une cause dont le
moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle n'est pas la
leur ? Que dirons-nous devant cette
tempête qui ébranle tant de familles,
qui fait vaciller tant de jeunes coeurs ? -
Prenons garde, Chrétiens, que si nous
voulons avoir le droit, en tant que croyants,
d'élever notre protestation contre cette
violence, la force que nous lui opposerons doit
être telle que nous puissions dire en toute
sécurité de conscience qu'elle
exprime la volonté de Dieu ; elle doit
être telle qu'au moment de la mettre en
oeuvre nous n'ayons pas à voiler notre
visage, mais que nous puissions regarder les choses
et les hommes en face, parce que d'abord nous
aurons regardé vers Dieu. Ici, dans l'Eglise
de Jésus-Christ, à l'heure de la
prière, nous ne voulons évoquer ni la
rancoeur des familles privées de leurs fils
ou de leur chef, ni la révolte du peuple
injustement opprimé ; c'est au nom de
la loi de Dieu que nous élevons la voix, au
nom de Celui dont la volonté sainte est
foulée aux pieds, chaque fois que les hommes
sont traités comme des
choses ou comme des bêtes, et non comme des
âmes.
Car l'âme est la seule force
à laquelle ici nous voulions faire appel.
Ailleurs d'autres questions se posent, dont nous ne
méconnaissons ni l'urgence ni la
gravité ; ici une seule a le droit de
nous retenir : dans cette épreuve
nouvelle, la France va-t-elle garder son
âme ? Saura-t-elle trouver en
elle-même la force qui lui évitera de
sombrer dans les désordres de la violence ou
dans la faiblesse des abdications ? Car la
grande force de Dieu, c'est l'âme. Ce que la
violence détruit, l'âme le
réédifie sans cesse ; ce que la
violence nie, elle l'affirme avec une inlassable
patience, avec la patience du Dieu éternel.
Son action est silencieuse, je le sais ; elle
ne crie pas, elle n'élève pas la voix
sur les places publiques, mais elle est, elle est
inlassablement. Son action est lente, nous l'avons
constaté ensemble à maintes
reprises : Il faut plus longtemps pour faire
croître un arbre que pour le voir abattre, il
faut plus longtemps pour élever des enfants
que pour les voir tuer ; à Dieu
Lui-même il a fallu des siècles pour
préparer la venue de son Fils, à
Caïphe et à Pilate il a suffi de
quelques heures de nuit pour l'envoyer à la
Croix.
Mais là où l'âme
demeure intacte elle a toujours le dernier
mot ; au pied de l'arbre coupé
verdissent les rejetons, et le Crucifié est
vivant aux siècles des siècles. Que
la France, ou tout au moins les chrétiens de
France, ne l'oublient pas. Celui qui est
maître de son coeur est plus fort -
vous entendez, plus fort - que celui qui prend des
villes ; et il y a parmi nous plus de sept
mille hommes qui n'ont pas fléchi les genoux
devant les idoles de corruption et de
mensonge.
Notre foi serait vraiment peu de chose,
mes Frères, si elle ne savait
intégrer les plus terribles épreuves
dans le cadre de notre vie chrétienne. Dans
ce monde où Dieu semble absent, c'est
à nous de faire passer le souffle de
l'âme qui révélera sa
présence et qui établira en nous la
conviction que toute violence aura son terme, que
la figure de ce monde passe et que seul celui qui
fait la volonté de Dieu construit sur le
terrain solide où les choses sont
établies pour l'éternité. Il
n'est pas possible, si nous savons être
fidèles, que cette nouvelle épreuve
brise la volonté
française, la volonté
chrétienne ; car la force
véritable est celle d'une âme qui
repose entre les mains de Dieu et trouve en Lui une
paix qui est une énergie, une douceur qui
est déjà une victoire.
Que la France garde son âme
paisible, unie, calme, inébranlable ;
et tout le reste lui sera donné par
surcroît.
Ainsi soit-il.
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