LES OISEAUX DE PASSAGE
La cigogne elle-même,
là-haut dans le ciel, connaît
sa saison. La tourterelle, l'hirondelle et
la grue observent le temps de leurs
migrations. Mais mon peuple ne
connaît pas la loi de
l'Éternel.
(Jérémie 8 -
7.)
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À chaque printemps, l'heure venue,
les cigognes déploient leurs ailes. D'un vol
sûr, elles franchissent les mers. Elles vont
retrouver aux pays du Nord le nid familial,
posé sur la tour de quelque église ou
de quelque château ruiné.
La guerre les avait chassées de
leur chère Alsace. Au printemps de 1918, on
les a vues revenir. On eût dit qu'elles
avaient compris ce que ne comprenaient pas les
hommes : que la terrible guerre était
proche de sa fin. Elles revenaient,
obéissant à ces intuitions
divinatrices de l'instinct qui devancent les
réflexions méthodiques des
hommes.
Ils reviennent au printemps, les oiseaux
migrateurs. Mais quand souffle le vent froid de
l'automne, on les voit se concerter et repartir
ensemble au pays du soleil.
Et le même instinct qui les pousse
alors vers le sud les ramènera, messagers du
renouveau, quand une brise plus douce passera sur
la terre. Ils obéissent aux lois de la vie,
ces êtres, qui semblent les plus libres de
tous, puisqu'ils ont des ailes qui leur ouvrent
l'infini de l'espace.
Quel contraste entre l'humanité
et la nature entière, qui obéit
à des lois, et qui, en leur
obéissant, persévère dans son
être et réalise la perfection de sa
destinée !
Le prophète, aux prises avec
l'infidélité de son peuple, regarde
les cigognes qui, très haut, se
détachent sur le ciel éclatant de
Palestine : « Elles connaissent leur
saison, dit-il, avec mélancolie. Mais mon
peuple ne connaît pas la Loi de
l'Éternel. »
Ainsi, les êtres les plus divers
agissent suivant la ligne de conduite qui leur est
tracée par la nature. Ils s'adaptent aux
exigences de leur milieu. Ils font ce qu'ils
doivent faire pour vivre.
Les merveilles de l'instinct ont
été célébrées
avec un véritable lyrisme par cet
observateur passionné de la vie des insectes
qu'était Henri Fabre ; et Bergson a pu
assimiler la faculté morale et religieuse de
l'homme à un instinct ; car il n'y a,
selon lui, que l'instinct qui, moulé sur la
forme même de la vie, et en sympathie avec
elle, permette de pénétrer au coeur
de la réalité.
Vous vous souvenez de ses
définitions : « L'instinct,
dit-il, est une connaissance à distance. Il
est à l'intelligence ce que la vision est au
toucher. Si on pouvait l'interroger, l'instinct
nous livrerait les secrets les plus intimes de la
vie. »
Ces analyses ont été
développées du point de vue
chrétien, avec une singulière
profondeur, dans les livres de M. Edouard Le
Roy.
Tous les êtres sont en communion
avec la vie et avec ses lois. Le seul qui s'isole
de l'ensemble, c'est celui qui, par la
fidélité à la Loi,
était appelé à reproduire
l'image divine. L'humanité ne connaît
pas la Loi de l'Éternel.
Pourtant, il y a un instinct moral de
l'homme, qui, s'il était obéi,
mettrait la vie individuelle à l'unisson de
la vie universelle. Mais l'homme a commencé
par lui désobéir. Ensuite il l'a,
à son gré, façonné et
perverti.
Or, cet instinct primordial de la
conscience, le christianisme est venu le restaurer
dans l'âme. Il a remis en vigueur les lois de
la vie dans leur sens primitif, qui avait
été faussé par l'esprit
humain.
Les deux grandes
révélations de Dieu, a dit Kant, sont
les cieux étoilés au-dessus de
l'homme et la conscience au dedans de lui.
Pour la cigogne et la tourterelle, les
cieux sont en effet une
révélation ; mais l'homme a
désappris la lecture du livre
intérieur.
C'est pourquoi le Christ est venu lui
rendre le sens de la vie.
Rien n'est plus faux que de dire de son
enseignement qu'il contrarie la nature. Il
dégage la vraie nature de l'homme ; il
lui rend sa véritable physionomie,
déformée par le
péché.
Sans doute, le monde renferme des
éléments qui ne s'harmonisent pas du
tout avec le christianisme. Il y a dans la vie des
êtres inférieurs d'indicibles
férocités. L'éclat radieux
d'une matinée de printemps cache aux regards
des drames sombres. Dans ce bruissement de la vie
universelle qui monte comme un hymne d'adoration
vers le ciel, il y a une plainte : il y a ce
soupir de la nature que saint Paul entendait. Et
c'est un douloureux mystère. Toutefois, dans
l'instinct, il y a la ligne de conduite qu'il faut
suivre pour que l'espèce vive. Or, ce sens
de la direction, cette intelligence des lois de la
vie, c'est ce que l'humanité avait perdu de
vue, et que le Christ a retrouvé. Il est
venu découvrir aux hommes les principes sur
lesquels doit se régler leur vie, s'ils
veulent que la société vive et
progresse : le sens de l'évolution par
laquelle l'ange doit se dégager de la
bête. Il ne violente pas la nature humaine.
Il ne l'asservit pas. Il la rend à
elle-même ; il lui restitue sa
liberté, et par là son plein
épanouissement.
L'Évangile dit à
l'homme : « Sois pur. »
Non seulement de conduite, mais de pensée et
d'intention. Et les hommes disent :
« C'est un esclavage. Il n'est qu'une
chose qui compte ici-bas, c'est de vivre sa vie.
Suivre sa nature, obéir à ses
instincts. » C'est la
célèbre histoire de Nora,
l'héroïne du drame d'Ibsen, qui, pour
affirmer sa personnalité, quitte son mari et
ses enfants, et déclare qu'en faisant son
devoir elle a vécu dans le mensonge. C'est
en s'affranchissant du devoir qu'elle rentrera dans
la vérité. On ne compte plus
aujourd'hui les descendantes de Nora.
Et je demande : quelle
vérité ? Quelle nature ?
S'agit-il de la nature vraie, ou bien d'une nature
artificielle, produit d'intoxications
savantes ? Dans ce goût pour certains
poisons artistiques qui caractérise un si
grand nombre de nos contemporains, il y a
déjà la preuve d'une
altération profonde. Cette altération
de la nature, chacun y ajoute, et l'action du
milieu achève ce que
l'hérédité avait
commencé.
Mais ce n'est pas impunément
qu'on méconnaît les lois de la vie. La
loi méconnue se venge, le vice empoisonne la
race. Il corrompt les sources de la vie
physique ; et, finalement, il les tarit.
Plus sûrement, il empoisonne les
sources de la vie morale, en mettant sur le coeur
une flétrissure irréparable.
Et l'on voit, sous son influence, les
affections conjugales en apparence les plus solides
qui, après bien des années souvent,
se dissolvent et tombent en poussière ;
ou bien, ce sont les enfants qui meurent en bas
âge ; ou bien, il n'y a plus d'enfants,
la race finit, le pays se dépeuple. c'est la
loi qui se venge. Pour des êtres
supérieurs, la loi, c'est la monogamie
(1) ; et le
spectacle de l'univers entier nous enseigne qu'un
instinct profond pousse ces êtres à se
sacrifier pour la postérité, ce qui
devrait exclure le divorce et
généraliser la famille nombreuse.
Mais la race des hommes - la race de ceux qui
devaient être les fils de Dieu - ne
connaît plus la Loi de l'Éternel.
L'Évangile dit à
l'homme : « Sois sobre. »
L'animal ne sait pas ce que c'est qu'aller au
delà de la satisfaction de ses
appétits, sauf lorsqu'il a subi de trop
près l'influence de l'homme. L'homme, lui,
le sait, et il prétend être
entraîné dans l'intempérance
par son instinct. En réalité, il ne
connaît pas la Loi de l'Éternel. La
brute ne mange pas au delà de sa faim. Mais
l'instinct se pervertit chez l'homme, qui mange au
delà de son appétit, et boit au
delà de sa soif. Et cet instinct perverti,
l'homme le divinise. Pendant les années de
guerre, où le besoin de
s'étourdir lui était une excuse, il a
restauré le culte du vin ; et
aujourd'hui, l'alcool à repris la place
d'où l'avait chassé l'effort
persévérant de nos
sociétés de tempérance. S'il
n'y avait encore que cette campagne en faveur du
vin de France, qui cache sous le manteau du plus
noble patriotisme des intérêts parfois
bien vulgaires ! Mais il y a l'ignominie des
concours de cocktails, et l'abomination des
cocktails de bienfaisance. Et nous voyons les
défenseurs les plus autorisés de
l'idéal traditionnel restaurer le
privilège des bouilleurs de cru, rivalisant
ainsi avec ces dominateurs de la Russie qui
demandent aujourd'hui à la vodka leur
suprême ressource !
Dans la Grèce de jadis, il y
avait la lutte de Dionysos et d'Apollon l'un, qui
représentait l'harmonie et la clarté
l'autre, l'esprit brutal et violent, les sombres
délires de l'ivresse. Ces troubles
inspirations de l'orgie, elles n'ont jamais
répandu sur la terre que la mort ; et
les peuples qui s'y abandonnent sont soumis
à l'esclavage et à la ruine.
Dans la France actuelle, le conflit de
Dionysos et d'Apollon recommence.
L'intempérance, en gagnant les femmes,
menace de faire dans la famille française
une brèche irréparable. D'ailleurs,
ce n'est pas, aujourd'hui que, dans notre cher
pays, nous assistons à
l'une des plus prodigieuses
déformations de l'instinct. Dans un lexique
français composé pendant la guerre
à l'usage des soldats américains, je
lisais ce dialogue :
« - Avez-vous quelque chose
à boire ?
- Naturellement.
- Quoi ? de l'eau ?
- Non, n'ayez pas peur, l'eau est
très dangereuse ! du
vin. »
L'eau est très dangereuse !
Les animaux ne s'en sont jamais douté. Leur
instinct ne leur a jamais dit cela. Mais les hommes
ne connaissent plus la Loi de
l'Éternel.
L'Évangile dit à
l'homme : « Sois
fraternel. » Ceci,
décidément, nous dit-on, n'est pas
conforme aux lois de la vie. Dans la nature, le
progrès se fait par sélection. Dans
la lutte universelle, les faibles
s'éliminent au profit des forts. La
société, elle aussi, progresse par le
conflit. La guerre ne disparaîtra pas. Ni les
guerres de race, ni les guerres sociales. Et c'est
peine perdue de vouloir supprimer la concurrence,
qui est l'âme même du progrès.
Le christianisme, on le sait bien, est une utopie.
C'est une généreuse, une admirable
utopie, mais c'est une utopie.
Et ici, je remarque que, dans la nature,
il y a la lutte, sans doute, mais qu'il y a aussi
l'entr'aide, dont cet admirable et étrange
Kropotkine, qui, lui, était un
représentant du
véritable
idéalisme russe, a donné
naguère de si frappants exemples. C'est par
l'entr'aide que les sociétés animales
se maintiennent. À plus forte raison
lorsqu'il s'agit des hommes, unis entre eux par des
liens toujours plus complexes de solidarité.
Les paysans ont besoin des ouvriers, qui les
munissent de produits manufacturés ;
les ouvriers ont besoin des paysans, qui leur
fournissent le pain. Tous ont besoin des
intellectuels. Il faut des cerveaux qui inventent,
pour faire naître des industries nouvelles et
pour perfectionner l'outillage des industries
existantes. Pour faire marcher celles-ci, il faut
des cerveaux qui dirigent. Les hommes ne peuvent
pas se passer les uns des autres. La lutte de
classes développe certaines
énergies ; mais elle tend à
anéantir. finalement, des valeurs humaines.
Dans la ruche, dans la fourmilière, il n'y a
pas de lutte des classes. il y a subordination des
uns aux autres, en vue d'un but commun. Chacun a sa
fonction propre, qui lui est assignée pour
le bien de l'ensemble, et à laquelle il ne
songe pas à se dérober. C'est la loi
de la vie. Mais les hommes ne connaissent pas la
Loi de l'Éternel.
Il y a des hommes religieux qui sont
restés au point de vue de Moltke,
écrivant ces paroles si souvent
citées:
« La guerre est sainte,
d'institution divine ; c'est une des lois
sacrées du monde ; elle
entretient chez les hommes tous
les grands, les nobles sentiments : l'honneur,
le désintéressement, la vertu, le
courage, et les empêche. de tomber dans le
plus hideux matérialisme. »
Eh bien, en face de cet affreux
gaspillage de valeurs spirituelles qu'a
été la dernière guerre, devant
les ruines incalculables qu'elle a causées,
je pense qu'on en a fini avec cette application
soi-disant scientifique de la lutte pour
l'existence aux sociétés humaines. Si
la guerre opère une sélection, il est
évident que cette sélection-là
ne constitue pas un progrès, puisqu'elle
élimine les meilleurs. L'Évangile,
lorsqu'il prêche la solidarité
humaine, et qu'il fait appel à l'amour, a
raison contre la haine, Il est d'accord avec les
lois de la vie. Le progrès se fait dans le
sens du Royaume de Dieu, c'est-à-dire de la
coopération fraternelle des hommes, unis
sous la loi d'amour du Père.
Ainsi, lorsque vous obéissez
à la loi du Christ, vous n'entrez pas en
conflit avec les lois de la vie. Elles se
confondent finalement avec les exigences de la
nature. Et c'est à la nature qu'il faut
revenir.
L'idéal du sage antique,
c'était déjà vivre
conformément à la nature, en
entendant par là la nature supérieure
de l'homme. Mais ce n'était qu'une
façon de parler, car le modèle
manquait. Or, ce modèle, nous l'avons :
c'est le Christ. C'est lui qui est l'homme vrai,
l'homme idéal, l'homme
conforme à la pensée de Dieu. L'Homme
méconnu, rejeté, crucifié par
l'humanité de tous les temps, mais qui ne
s'en impose pas moins à elle lorsqu'en toute
sincérité elle cherche à
découvrir son idéal. Et pour nous, le
but à atteindre, c'est que, comme
l'écrivait saint Paul, « le Christ
soit formé en nous », et que nous
arrivions finalement à « la
stature parfaite du Christ ».
Sans doute, ce n'est point là une
tâche aisée. Il y faut le secours
permanent de la grâce ; et celle-ci, qui
rend possible l'effort humain, ne l'adoucit pas
nécessairement.
Nous savons combien il est douloureux de
rendre sa souplesse première à un
bras ankylosé. La
mécanothérapie fait des merveilles,
mais elle impose à l'homme qui y recourt un
traitement qui peut être
singulièrement douloureux. Et lorsqu'il
s'agit de rendre à une âme son
fonctionnement normal, il y faut un traitement qui
est aussi, parfois, bien douloureux. Il s'agit de
retrouver, sous l'instinct perverti et
faussé, la vraie nature de l'homme, et de
lui rendre la souplesse de ses articulations, le
libre jeu de ses muscles ; ceci suppose un
entraînement méthodique, un constant
effort, des retranchements raisonnés. Il
s'agit de se rendre maître d'anciennes
habitudes, ce qui n'est point facile. La
conquête de la liberté est une
entreprise longue et douloureuse. La Bible parle
à ce propos d'une
nouvelle naissance. Cet enfantement de l'homme
nouveau se fait, comme l'autre, dans la
douleur.
Normalement, il y a de la
sérénité sur le visage des
chrétiens ; et, dans toute leur
façon d'être, quelque chose
d'harmonieux et de paisible. On sent bien qu'ils
sont dans la vérité des choses, et
qu'ils font partie de cet univers invisible,
conforme à la pensée divine dont
l'univers visible est une déformation. Mais
ne vous y trompez pas : dans ce domaine aussi,
ce qui paraît simple et naturel est un effet
de l'art, et le produit d'une longue patience. Les
oiseaux de passage émigrent suivant le cours
des saisons, obéissant à une
impulsion dont ils ne sont pas maîtres, et
qui les ramène au nid. Mais pour que notre
âme en vienne à régler ses
mouvements sur ceux du soleil de justice, il faut
qu'elle ait lutté contre elle-même et
qu'elle se soit domptée au prix d'un long
effort. Ne dites donc pas, mes frères, qu'il
est facile de vivre en chrétiens. Pour
beaucoup, cette existence, qui vous paraît si
simple et si naturelle, et qui l'est en effet
maintenant, a été
préparée et
précédée par de
véritables agonies. Ce bonheur que vous
admirez avec une sorte de condescendance n'est pas
celui de l'être inconscient qui se laisse
vivre au gré des influences
héréditaires ; il a
été acquis de haute lutte, par un
être qui connaissait les lois de la vie et
qui avait pris la
résolution de rentrer dans l'ordre,
dût-il faire crier de souffrance sa chair et
son coeur. Vous dites, sans ironie
d'ailleurs : quel brave homme ! quelle
excellente créature ! Ne vous y trompez
pas : c'est mieux qu'une bonne âme,
c'est une âme héroïque ; et
un jour, elle connaîtra la récompense
de son sacrifice.
Les oiseaux migrateurs s'en vont au pays
du soleil. Quand la neige s'accumule par les
chemins, quand le vent emporte les dernières
feuilles, quand le ciel s'assombrit dans lés
brouillards de l'automne, comme on aimerait pouvoir
les suivre là-bas, ces hirondelles de nos
pays, vers l'Égypte prestigieuse !
Il est d'autres terres plus
merveilleuses que celles-là ; il est
des soleils plus lumineux.
L'hiver n'est-il pas déjà,
venu pour vous ? L'hiver de la souffrance et
du deuil, l'hiver où l'on se sent seul,
abandonné sur la terre, l'hiver du
découragement, où l'on a l'impression
d'être dépaysé et
solitaire ?
Qu'importent cependant les
épreuves dont votre route est semée,
si vous avez retrouvé le rythme de la vie,
et si vous vous abandonnez à cet instinct
puissant qui attire les âmes vers
l'éternelle patrie ! Il ne s'agit pas de
reployer vos ailes, de demeurer inertes, sous le
froid qui vous assiège. Il ne faut pas
rester confinés dans ces régions
inférieures. L'air est malsain à
respirer pour les consciences, au niveau de terre.
Il y a trop de calculs mesquins,
trop de convoitises basses, une trop furieuse
ruée vers le plaisir ou vers le gain, trop
d'égoïsme tranquille et satisfait.
Évadez-vous, par la prière, de ce
monde obscur et triste où tant de
fatalités sont à l'oeuvre.
Déployez-les, vos ailes de
lumière. Ne craignez pas qu'elles vous
emportent trop haut. N'ayez pas peur de vous perdre
dans l'azur. Envolez-vous vers les cimes, par
delà cette mer mouvante et
tempétueuse de la vie, avec ses passions,
ses combats, ses hontes et ses deuils. La terre
lumineuse de l'espérance, la patrie de vos
âmes est là devant vous qui vous
attend, Laissez-vous emporter par ce sûr
instinct qui entraîne une âme à
la rencontre de son idéal.
Ne craignez pas non plus que vos ailes
défaillent. Elles seront portées par
les brises de l'Esprit. Celui qui veille sur les
destinées de ses enfants n'a-t-il pas
dit : « je te garderai des
pièges du chasseur et de la mortalité
funeste. Je te porterai dans mes
bras... » Laissez-vous diriger par lui.
Toujours plus haut, dans la lumière, dans la
Vie, avec Dieu !
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