Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



PROMENADES À TRAVERS LE PARIS DES MARTYRS
1523 - 1559



CHAPITRE VII

Devant Sainte-Catherine
(rue St-Antoine).

Il y avait deux églises Sainte-Catherine dans le Paris du XVIe siècle. L'une se trouvait rue St-Martin. L'autre, celle dont il est ici question, s'appelait Sainte-Catherine du-Val-des-Écoliers. Elle donnait sur la rue St-Antoine et se trouvait dans un emplacement compris, à peu près, entre la rue de Sévigné et la rue du Colombier, à l'endroit où se trouve aujourd'hui le marché de la Culture Ste-Catherine. Bâtie sous St-Louis, elle était célèbre au XVIIe siècle encore, par ses tombeaux somptueux, ceux du chancelier Pierre d'Orgemont, du cardinal et chancelier René de Birague, mort en 1583. Germain Pilon passait pour n'avoir rien fait de plus beau que ce monument de Birague. Cette église appartenait aux chanoines réguliers de St-Augustin de la Congrégation de Ste-Geneviève du Mont.

C'est devant cette église que fut brûlé le 21 novembre 1534 un maçon, natif d'Aulnay, nommé Barthélémy Poille. On remarquera qu'Aulnay est un village voisin de Livry et de Meaux où les semences de la Réforme avaient été répandues de bonne heure parmi le peuple. Le Martyrologe de Crespin (I p. 304), nous raconte en ces termes le martyre du pauvre maçon :

« Henri Poille, (1) était du nombre de ceux qui moururent constants en la fureur de cette persécution. C'était un poure macon, d'un village près de Meaux en Brie, qui avait eu la connoissance de la vérité en ceste eschole de Meaux à laquelle l'Evesque Briçonnet en son temps avait donné les commencements comme il a esté touché ci-devant en l'histoire de Jacques Pavanes (2). Sa persévérance et entière confession de la vérité se montra au dernier supplice. La langue lui fut percée et attachée, avec un fer à la joue qui lui fut ouverte en cruel et horrible spectacle pour l'empêcher de parler au peuple. »

En 1548, le 4 juillet, Henri II, qui venait de monter sur le trône, assista des fenêtres de l'hôtel du sire de Rochepot, au supplice d'un hérétique qu'il fit, paraît-il, admonester de se convertir.

C'est aussi devant Sainte-Catherine qu'avait ou lieu le 2 juin de la même année, le supplice de Pierre Ravon, dit Coquebillette, accusé de blasphèmes séditieux, hérétiques et scandaleux à l'égard de Dieu, du St-Sacrement de l'autel, de la très sacrée Vierge, Marie et de notre sainte mère l'Eglise. Il fut condamné à être pendu à une potence et à être brûlé. Ses biens furent confisqués au profit du roi. Le retentum du jugement portait que si Pierre Ravon persistait dans ses opinions, la langue, lui serait coupée au sortir de la Conciergerie et qu'il serait brûlé vif.

Le paisible marché de la Culture Ste-Catherine remplace aujourd'hui l'ancien prieuré de Sainte-Catherine, et l'Eglise qui y était attenante (3).


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(1) Il est appelé ailleurs Barthélemy.

(2) Jacques Pouant.

(3) Cf. Weiss, Chambre ardente, p. CXVII et 64.

 

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