Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



Cellule 33



 Reminiscere, 25 février 1945.

QUE LA GRÂCE ET LA PAIX NOUS SOIENT DONNÉES DE LA PART DE CELUI QUI EST, QUI ÉTAIT ET QUI VIENT ! AMEN.

L'Évangile du dimanche Reminiscere se lit dans Matthieu 15 : 21-23 :

Jésus, partant de là, se retira dans la région de Tyr et de Sidon. Et une femme cananéenne, qui venait de ce pays, s'écria : Seigneur, fils de David, aie pitié de moi, ma fille est cruellement tourmentée par un démon. Il ne lui répondit rien. Sur quoi ses disciples, s'étant approchés, le priaient, disant : Renvoie-la, car elle crie après nous. Et il répondit : Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël.
Mais elle vint et se prosterna, en disant : Seigneur, aide-moi. Il lui répondit : Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux chiens. Mais elle dit : Oui, Seigneur ; pourtant les chiens mangent des miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. Jésus reprit alors : 0 femme, ta foi est grande ; qu'il te soit fait comme tu veux !
Et à cette heure même sa fille fut guérie.

C'est là un des récits de miracles de la Bible, un de ces épisodes des tout premiers temps de la foi chrétienne, que l'on a discutés pendant tout un siècle, dans l'espoir de les écarter comme n'étant que de pieuses légendes. Aujourd'hui ces débats ont pris fin, soit que l'éloignement du temps et la précarité des sources rendent impossible une appréciation historique et scientifique des faits, soit surtout que l'on ait compris que, dans la plupart des récits de ce genre, l'accent n'est pas mis sur le miracle proprement dit, mais plutôt sur les circonstances qui amenèrent le Seigneur Jésus-Christ à accomplir des actes qui ne pouvaient qu'étonner ses disciples.

Dans l'Évangile de ce jour, il est manifeste que la guérison de la jeune fille n'est qu'un trait accessoire du récit. Il est de plus absolument indifférent de savoir si cette guérison est explicable ou s'il faut y voir un phénomène inexplicable, c'est-à-dire un miracle. Tout l'intérêt se concentre sur la lutte personnelle entre la mère et le Seigneur Jésus, et c'est par là aussi que cette histoire nous concerne directement. C'est même dans cette lutte qu'il faut chercher le vrai miracle, un fait qui ne nous surprend pas moins qu'il n'a surpris Jésus lui-même, dont il est écrit que son étonnement fut tel qu'il finit par exaucer la prière de cette mère tourmentée et lui dit : « 0 femme, ta foi est grande ». Cette parole de Jésus nous donne la clé pour la compréhension du récit tout entier, où nous avons un exemple d'une grande foi, d'une foi comme il l'a très rarement rencontrée pendant sa vie terrestre.

Le Nouveau Testament nous parle fréquemment de l'incrédulité opiniâtre des compatriotes de Jésus et particulièrement de ses concitoyens de Nazareth. Nous l'entendons aussi se plaindre de la petite foi de ses disciples et de ses adhérents. Une « grande foi » qui provoque en lui un étonnement plein de joie, il ne la trouve que chez le centenier de Capharnaüm, qui le prie de guérir son serviteur malade, et précisément chez cette mère syrienne poussée vers lui par son anxiété pour sa fille. Jésus a jugé grande la foi du centenier, parce qu'il y a vu une confiance absolue dans la toute puissance divine de Jésus : « Prononce un mot seulement, et mon serviteur sera guéri ».

Chez cette femme, il y a quelque chose d'autre et de plus grand : c'est la persévérance de la foi. Nous allons voir qu'il y a plus encore.


Tout comme ce centenier, cette femme n'est pas israélite ; c'est une « païenne », selon le langage courant, et, comme telle, elle n'a aucun droit au secours du Messie juif. On ne nous dit pas non plus qu'elle fut une prosélyte, rattachée au culte israélite, comme le fut le centenier de Capharnaüm. Elle n'a donc aucun titre à faire valoir pour donner plus de poids à sa supplique. Pour Jésus, elle n'est ni compatriote ni coreligionnaire, mais à tous égards une étrangère.

Ce qui la pousse vers lui malgré tout, c'est sa grande détresse, le tourment de sa fille dont elle porte le fardeau et qui lui arrache l'appel au secours : « Aie pitié de moi ! » Elle nourrit aussi l'espoir que l'homme qu'elle poursuit de ses cris pourrait lui venir en aide et lui aidera effectivement. Elle l'aborde : « Seigneur, fils de David ». Elle a donc appris, n'importe comment, que ce Jésus est précédé de la réputation d'être le Sauveur attendu depuis des générations par le peuple juif voisin du sien.

Cela ne lui suffit pas. Elle juge que sa détresse a des droits sur lui, en quoi elle a raison. Nous avons devant nous une croyante dont la foi sort de l'ordinaire. Nous nous imaginons toujours, nous autres, que notre foi doit remplir certaines conditions. Nous avons le sentiment, inné, que nous n'oserions pas paraître devant Dieu les mains vides, que nous devons avoir à offrir une contre-partie, soit sous forme de sacrifice matériel, comme dans les religions primitives, soit un minimum de certitudes, soit une certaine perfection morale qui nous rende agréables à Dieu.

Mais quand il s'agit de Jésus-Christ, tout cela n'est que superstition, qui loin de nous aider est un obstacle et nous empêche d'aller à lui et de prendre au sérieux notre foi en lui et en son secours. Il nous dit bien plutôt : « Tu peux et tu dois venir tel que tu es ». Ceux qu'il dit heureux, ce sont les misérables et les pauvres, qui n'ont rien et ne peuvent rien donner, les affamés et les altérés ; ce sont les travaillés et chargés qu'il invite ; les pécheurs, auxquels il veut apporter son secours.

Veillons donc à ne pas céder à ce sentiment trop humain qui nous souffle à l'oreille : parce que je suis intérieurement pauvre, dénué comme un mendiant qui n'a rien à donner, je ne puis pas me tourner vers Dieu ; parce que je ne suis pas pieux, pas croyant, pas assez recueilli, je ne puis pas le prier. Mon expérience personnelle de ces années m'a appris que précisément la monotonie de notre situation actuelle, son immense détresse qui pèse sur nous comme un destin invariable, l'absence apparente de toute perspective, nous inspirent de pareilles pensées, nous oppressent et rongent les racines mêmes de notre foi.

Il importe alors que toujours à nouveau et pour ainsi dire journellement, nous repensions à ce que nous avons entendu de ce Jésus et que nous allions à lui avec notre fardeau et qu'avec un « désespoir plein de confiance », selon le mot de Luther, nous criions à lui : « Fils de David, aie pitié de nous », comme l'a fait cette pauvre païenne. La foi, c'est cela, et non je ne sais quelle orthodoxie ou quelle perfection morale, ni rien de ce que nous pourrions offrir. Non. La foi, c'est apporter ma détresse au Seigneur Jésus-Christ, avec la certitude ou du moins l'espoir que Dieu l'a envoyé pour moi aussi, oui précisément pour moi.

Or, voici que la foi de cette femme est mise à une rude épreuve. Jésus ne paraît même pas entendre ses cris. « Il ne lui répondit rien. » Les cris de cette femme et le silence de Jésus créent une situation si, pénible que les compagnons de Jésus interviennent : « Renvoie-la, car elle crie après nous ». Ces mots veulent-ils dire : Renvoie-la, dis-lui que tu n'es pas là pour elle, ou bien : aide-lui afin que nous soyons débarrassés d'elle ! ... Peu importe d'ailleurs, car si, même les disciples ont pitié de la malheureuse, ce n'est que de la pitié humaine, qui trop souvent ne recherche que son propre confort. Et leur intercession, si elle n'est que cela, demeure sans effet, car Jésus n'obéit jamais à des motifs opportunistes. Ce qui compte pour lui, c'est sa vocation, la mission que son Père céleste lui a confiée et qui consiste à aller vers les « brebis perdues de la maison d'Israël ». Il écarte donc sévèrement et sans équivoque l'intervention de son entourage et poursuit son chemin sans s'occuper de la femme.

Que s'est-il passé à ce moment dans le coeur de celle-ci ? Nous ne pouvons que le pressentir. De l'absence de réponse à ses appels et des propos de Jésus à ses disciples, elle ne peut que conclure à la vanité de son espoir et de sa foi. Elle n'a rien à attendre de ce Fils de David pour elle-même et pour sa détresse. Et s'il lui reste une étincelle de fierté et de dignité, elle renoncera à son entreprise et disparaîtra de la scène. Ce serait en tout cas la réaction la plus naturelle. Un appel au secours, auquel à dessein on n'a pas prêté attention, ne provoque en nous que de l'entêtement, surtout lorsque, comme dans le cas particulier, celui que nous ayons supplié nous donne à entendre clairement qu'il n'a rien voulu savoir.

Peut-être semblables, détresses de la foi ne nous sont-elles pas étrangères ! Peut-être nous est-il arrivé d'invoquer Dieu du fond de l'abîme, parce que nous ne savions plus de quel côté nous tourner, et Dieu s'est tu. Puis nos appels ont cessé et nous nous sommes résignés à l'inévitable, avec le sentiment que notre foi avait subi un choc violent duquel nous ne nous relèverions que lentement ou même jamais tout à fait.

Que d'hommes qui, dans de semblables éprouves de leur foi, ont définitivement perdu l'assurance que Dieu était aussi pour eux. Combien d'hommes, dans ces jours tragiques crient à Dieu parce que toute perspective de secours humain fait défaut. Mais Dieu ne répond rien. Nous-mêmes, peut-être, pouvons être du jour au lendemain dans la même situation.

Ce choc, la femme de l'Évangile l'a soutenu et surmonté. Elle ne veut pas qu'il soit dit que Jésus n'est pas venu pour elle en particulier. Il est son dernier et suprême espoir, elle n'y renonce pas. La voici donc qui se jette devant Jésus, au travers du chemin, et sa supplication se réduit à ce cri unique : « Seigneur, aide-moi ! » Toute fierté est mise de côté. Il y a une chose au moins qu'elle a obtenue : Jésus ne peut plus éviter de lui parler directement, les yeux dans les yeux, et la décision doit venir avec netteté : un oui ou un non ! Et de nouveau c'est un non catégorique, voire très dur « Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux chiens ». Le, sens de la parole est clair : les enfants, c'est le peuple d'Israël ; les chiens, ce sont les païens. Si le récit ne nous était pas si familier, nous nous indignerions de cette sévérité tranchante, de l'amertume blessante de la réponse par laquelle Jésus écarte le cri de détresse de cette pauvre mère pour la guérison de sa fille. Cela ne cadre pas du tout avec l'image traditionnelle que nous nous sommes faite de Jésus, pas plus que mainte autre parole du Seigneur.

Jésus n'est donc pas cette nature tendre, toujours affable, indulgente, toujours prête à fermer les yeux. Il est constamment et en pleine conscience l'Envoyé et le Mandataire de Dieu. Et son Dieu n'est pas le Bon Dieu qui, de loin, assiste avec un sourire béat au commerce des hommes, mais il est le Dieu saint et miséricordieux de la Bible, le Créateur des mondes, qui jamais ne se laisse dessaisir du gouvernement qui lui appartient, le Père de tous les hommes, dont il est aussi le juge et dont il exige des comptes. C'est de ce Dieu-là que Jésus tient sa mission, et cette mission le destine au peuple d'Israël et non aux peuples païens, ainsi qu'il l'avait dit à ses disciples. Restriction qui ne tombera qu'avec la mort de Jésus. Le Ressuscité seulement enverra ses apôtres dans le vaste monde.

À vues humaines, la situation de la femme suppliante paraît donc désespérée. La réponse qu'elle obtient dit ni plus ni moins que Jésus ne peut pas lui venir en aide. « Tu n'as aucun droit sur moi ; le pain que j'ai à donner revient aux enfants, je ne puis donc le jeter aux chiens. »


Le miracle, c'est que l'histoire ne finit pas là. La foi de la femme est à la hauteur de cette difficulté. Certes, elle pourrait se rebiffer contre cette décision, discuter avec le Seigneur Jésus-Christ, faire valoir ses droits. Nous le comprendrions. Nous serions même tentés de lui souffler sa réponse : « Nous autres, païens, sommes aussi des êtres humains et peut-être meilleurs que les Juifs ».

Si elle avait parlé ainsi, c'en serait resté là. Une prétention humaine se serait dressée contre le dessein de Dieu ; un fossé se serait creusé, dont même le bras de Jésus n'eût pu atteindre l'autre bord, car il ne peut rien contre la volonté de Dieu.


Et qu'en serait-il si la femme s'était sans autre inclinée devant le verdict de Jésus et avait accepté d'être définitivement repoussée ? La rencontre aurait également été sans effet. Car dans ce cas, c'est la femme elle-même qui aurait reculé devant le fossé, ouvert et n'aurait pas osé, faire le saut.

Révolte ou résignation : le résultat est le même. Le pont entre Dieu et moi s'effondre, quand je me révolte, quand je tente de demander à Dieu de se justifier et que je m'érige en juge de ses actes. D'autre part ce pont reste inutile, quand je me résigne et que, dans le silence ou dans la réponse de Dieu, je crois percevoir un non définitif, dont je prendrais mon parti pour, ensuite, m'éloigner de lui.

La Cananéenne ne fait ni l'un ni l'autre. Elle répartit : « Oui, Seigneur, mais pourtant les chiens mangent les miettes qui tombent de la table des maîtres ». En conclurons-nous que cette femme est avisée et combative ? C'est possible, mais, au fond, cela n'explique rien. La situation s'éclaire si nous nous en tenons à la version littérale de sa réponse : « Sans doute, Seigneur, car les chiens ne mangent que les miettes qui tombent de la table des maîtres ». Elle veut dire par là : Tu as parfaitement raison ; il ne faut pas jeter aux chiens le pain des enfants, et ce ! n'est pas ce que je demande. Mais quand les enfants sont rassasiés, il reste bien quelques petits morceaux qui suffisent au petit chien couché sous la table.

C'est cette parole et toute l'attitude qu'elle exprime, que Jésus qualifie de « grande foi ». Ce n'est pas une révolte contre une disposition humainement incompréhensible, en vertu de laquelle Dieu donne aux Juifs la priorité sur leurs voisins. Ce « Oui, Seigneur » reconnaît la souveraineté de Dieu, sans articuler de si ou de mais. « Il est le Seigneur, qu'il fasse comme il lui plaît. Qui suis-je pour disputer avec Dieu ? C'est tout le contraire de la rébellion. Ainsi s'exprime l'humilité de la créature devant son Créateur, humilité hors de laquelle il n'y a pas de joie possible, car la foi n'est vivante et réelle que si je n'attends rien de moi, mais tout de Dieu.

Or voici bien un être qui attend tout de Dieu. Par delà le non qui l'écarte de la table des enfants, qui résonne durement à son oreille, l'intuition de son âme perçoit un oui secret qui ne lui refuse pas une modeste place à côté des chiens.
C'est aussi le contraire de toute résignation, mais la foi victorieuse qui ne connaît pas le mot de capitulation, parce qu'elle sait que Dieu est si riche en grâce et en compassion qu'il y a une place auprès de lui pour moi et pour ma détresse. Cette foi est grande, comme le dit Jésus, parce que cette femme se fait de la grâce de Dieu une idée si grande qu'aucune tentative pour l'éconduire, si sévère qu'elle parût, ne parvient à la détourner de la conviction : « Et pourtant tu es là pour moi et ma misère ».
Lorsque je suivais le catéchisme de mon bienheureux père, il termina son commentaire de cet épisode par ces mots : « Cette femme était une vraie princesse d'Anhalt (1) ».

En réalité, l'histoire se termine ici. Ce qui suit, le oui explicite de Jésus, la délivrance accordée, la guérison de la jeune fille, tout cela n'est plus que l'Amen divin, l'exaucement de la prière de cette femme. Le combat est livré, l'épreuve est surmontée. Il en ressort pour nous l'exhortation : « Combats, toi aussi, le bon combat de la foi ».


Il y a sans doute peu de gens dont la foi soit mise à une aussi rude épreuve, quelque obscurs que soient les chemins où Dieu conduit plus d'un d'entre nous. Mais il peut nous arriver également, et il arrive parfois, que certaines directions de notre vie nous laissent l'impression : Dieu ne veut rien savoir de moi, Il me charge au delà de ce que je puis porter ; il me refuse la force quand elle me fait le plus besoin ; il se désintéresse de moi, quand j'essaye de vivre comme son enfant, selon ses commandements et dans toutes mes tribulations, c'est toujours le même non que je dois entendre.
Toutefois, ce non n'a d'autre but que de nous rendre bien conscients du fait que nous n'avons, aucune espèce de droit à faire valoir vis-à-vis de Dieu. Ce non nous appelle à l'humilité ; il nous invite à renoncer à tout essai de mériter la bienveillance de Dieu par n'importe quelle prestation, à toute prétention devant Dieu.

Mais à quiconque supporte ce non et s'abandonne humblement à la grâce libre et imméritée de Dieu, dont la richesse est telle que nul ne l'invoque en vain, il est réservé d'entendre aussi le oui de Dieu, qui met un terme à la tentation. Et pour nous, ce oui est encore plus perceptible que pour la femme de l'Évangile de ce jour. Que savait-elle, au fond, de ce Jésus de Nazareth auquel s'adressait son appel au secours ? qu'on le tenait pour le Messie des Juifs et qu'il était venu en aide à plus d'un de ses compatriotes dans la peine. Rien de plus. Nous, en revanche, nous le connaissons comme celui qui s'est chargé pour nous de nos douleurs, comme le Crucifié et le Ressuscité, dont la mort signifie le non définitif que Dieu a prononcé à l'adresse de tous les efforts de l'homme pour se secourir par ses propres moyens, mais du même coup le oui secret destiné à tous ceux qui acceptent son jugement sur nous et qui sont prêts à recevoir de la plénitude de sa grâce ce dont nous avons besoin et ce qui nous fait défaut.

L'issue du récit évangélique de ce jour nous fait voir clairement le chemin par lequel Jésus, en parfait guide de l'âme, a fait passer la pauvre femme pour éveiller en elle la « grande foi ». Il en va toujours ainsi. C'est au terme seulement que nous discernons et comprenons rétrospectivement les voies que Dieu nous trace. Pour vous comme pour moi, il n'en sera pas autrement que pour Moïse, à qui Dieu dit : « Tu ne peux pas voir ma face ; mais quand je retirerai ma main, tu me verras par derrière ».

Cela peut nous suffire et nous suffira, pourvu que dans nos combats nous gardions fermement, à l'instar de cette femme, la conviction que la grâce de Dieu est toujours assez riche pour nous envelopper nous aussi, et que nous ne nous lassions pas de nous tenir près de celui qu'il nous a donné comme Sauveur, en le suppliant, au besoin, comme des mendiants : « Seigneur, aide-moi ! » Car c'est là que s'accomplit la parole : « Quiconque demande, reçoit ; celui qui cherche, trouve ; et l'on ouvre à celui qui frappe ».

Amen.


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1 Jeu de mots : « Anhalt » était une province prussienne dont le nom est dérivé d'un verbe signifiant : persévérer.

 

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