En ce temps-là, la Bible
No 68
François SENTEIN
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La
pieuse légende du 4 ème grand prophète, héros d'un très authentique
livre saint
L'inspiration
divine du « livre de Daniel » est bien attestée par les écrits de
l'Église primitive et par les ouvrages des premiers artistes chrétiens.
Mais le personnage principal autour duquel l'ouvrage est construit
incite aux hypothèses. Sans doute le déporté favorisé du don
prophétique, connu seulement par les premiers versets du texte biblique
qui porte son nom, a-t-il pu bénéficier de l'aura d'un sage beaucoup
plus ancien, cité par Ézéchiel (chap. 14, vers. 14) entre Noé et Job.
Le caractère extra-temporel des récits groupés dans le recueil a permis
lui aussi aux pieux conteurs d'en imaginer le héros au gré de leur
propre inspiration poétique. On ne prête qu'aux riches. Or, on prêta au
prophète Daniel durant de nombreux siècles, non seulement après le
temps où les auteurs sacrés situent son ministère, mais après celui où
la version qui nous est parvenue fut définitivement fixée. François
Sentein (1) a recueilli cette « légende » et en rapporte ici quelques
traits curieux.
Au
nom de Daniel s'attacha dans l'orient - même dans l'Orient chrétien une
idée de magie. C'est ainsi que l'islam le reçut. Mas'Udî, dans ses
Prairies d'or, distingue Daniel le jeune, de la captivité de Babylone,
et un autre Daniel, qui aurait vécu entre le temps de Noé et celui
d'Abraham, auquel sont attribués en plus des prophéties, un livre de
divination, Kitab ai-Diafr, la science des rêves et l'invention de la
géomancie. Selon une légende rapportée par AI Biruni, le prophète avait
puisé sa science dans la « caverne du trésor » où Adam déposa les
secrets de la connaissance primitive. Et le chroniqueur Tabari, au IXe
siècle, raconte que Daniel ressuscita, mille ans après leur mort, un
millier de victimes qu'avait fait une épidémie, que les ressuscités
procréèrent, mais que leur descendance exhale une odeur de cadavre
Les
divers tombeaux du « sage »
Le
symbole de Daniel
© En ce temps-là, la Bible
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Nouvelles d'Israël
Juillet 1990
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Les
procès-verbaux des sages de Sion
Plutôt honteux,
une
génération à peine après l'holocauste, de devoir prouver à des
contemporains crédules, se disant «éclairés et humanitaires», que le
pamphlet antisémite «Die Protokolle der Weisen von Zion (Les
procès-verbaux des sages de Sion)» est un faux.
Ces fameux «
procès-verbaux» sont à nouveau cités en Union Soviétique dans le
contexte des campagnes de provocation anti-juive du Pamyat; dans les
pays arabes, on en trouve des versions traduites et même dans notre
Allemagne d'après-guerre, nous entendons à nouveau des voix cherchant à
justifier leur attitude antisioniste par ces soi-disant
«procès-verbaux».
De quoi s'agit-il,
en
fait?
1905 en Russie: un
fonctionnaire scribe jusqu'alors inconnu, Sergius Nilus, publie un
livre sous le titre «La grandeur dans les petites choses ou
l'antéchrist comme alternative politique la plus proche». Une première
édition doit déjà avoir paru en 1901 sous le titre «La grandeur dans
les petites choses ou l'avènement de l'antéchrist et la règne du diable
sur la terre», toujours à Moscou.
1907, nouvelle
édition
sous le titre «Accusations portées contre les ennemis du genre humain»,
signé par un réactionnaire russe nommé S. Butmy comme éditeur et dédié
à «l'Union du peuple russe».
©
Nouvelles d'Israël
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Promesses
1986 - 3 / No 77
Jean-Marc BERTHOUD
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QUELQUES
OUVRAGES RECENTS RETABLISSANT UNE INTERPRETATION CHRETIENNE DE
L'HISTOIRE DE L'EUROPE
Il nous parait
utile de
signaler quelques ouvrages historiques récents nous permettant enfin de
percevoir clairement l'orientation foncièrement anti-chrétienne du
développement et de l'interprétation courante de l'histoire européenne
depuis la Renaissance des XVe et XVIe siècles. La plupart de ces
ouvrages sont dus à la plume d'auteurs catholiques, car il n'existe
guère d'ouvrages protestants ou évangéliques en français sur ces
questions si importantes. Le lecteur fera les rectifications
nécessaires.
Il nous faudrait
d'abord
avoir une juste perception de ce que fut l'histoire chrétienne de
l'Europe. Toute l'oeuvre extraordinairement riche de l'historienne
française, Régine PERNOUD (que certains considèrent comme l'un des
premiers historiens de notre époque), depuis son premier ouvrage de
synthèse, "Lumière du Moyen Age", datant de 1944 (Grasset, 1981),
jusqu'à son admirable "La femme au temps des cathédrales" (Stock, 1980)
et "Les Saints au Moyen Age" (Plon, 1984), nous a appris à revoir
l'interprétation humaniste courante de l'histoire médiévale. Les
institutions, la culture et toute l'histoire de la période que nous
appelons, depuis la Renaissance, "Le Moyen Age", sont de manière
absolument évidente marquées par l'influence profonde et durable du
christianisme. Pour les historiens de la Renaissance, le "Moyen Age"
représente une période de régression de la civilisation entre ces deux
périodes "bienheureuses" qu'auraient été l'Antiquité romaine et
grecque, païenne, et le renouveau païen de la Renaissance. Le Moyen
Age, entre la chute de l'Empire romain et la Renaissance aux XVe et
XVIe siècles, d'inspiration païenne de l'Antiquité, était considéré
comme une période de ténèbres, d'obscurantisme, d'inculture et de
barbarie. Pour ces historiens, qui nous ont tous marqués de leur
interprétation de l'histoire, le retour aux valeurs antiques du
paganisme représentait la "renaissance" de la vraie civilisation. Ainsi
calomniait-on mille ans de civilisation chrétienne en Europe.
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Nouvelles d'Israël
12 / 1997
Texte intégral
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Qui
a vraiment découvert la Chine?
Il
se pourrait bien qu'il faille modifier les livres d'histoire. Un
chercheur britannique d'Oxford a découvert que le célèbre marchand
vénitien Marco Polo ne fut pas le premier Occidental à se rendre en
Chine. Un commerçant juif nommé Jacob et originaire d'Italie l'aurait
en effet précédé
Le
chercheur britannique David Sellborn fonde cette hypothèse sur les
journaux de Jacob retrouvés en Italie. Il ressort de ces écrits que
Jacob s'est rendu pour la première fois en Chine en 1271, soit 200 ans
avant le célèbre navigateur Marco Polo. Le journal recèle des
informations fascinantes sur la vie de l'époque en Chine. Jacob y
décrit la ville portuaire de Saitun dans le sud-est de la Chine, où il
séjourna en août 1271. Il parle des marchés, de l'utilisation de poudre
combustible pour l'éclairage via des «dragons cracheurs de feu» ainsi
que des moeurs de la ville et surtout des femmes orientales se
promenant «dans des vêtements transparents et excitants».
Les
découvertes de Sellborn relancent le débat scientifique sur les voyages
de Marco Polo. Dans le passé, de nombreux chercheurs ont déjà accueilli
avec scepticisme l'affirmation selon laquelle Marco Polo se serait
rendu en Chine. Selon eux, ses écrits relevaient davantage du guide
officiel que de la description authentique d'expériences personnelles.
Les journaux de Jacob, par contre, regorgent de vécus personnels
donnant l'impression d'une expérience directe. Néanmoins, son nom ne
figurera pas de sitôt dans les livres d'histoire en tant que découvreur
de la Chine, car le chercheur britannique refuse de publier ses
journaux. En effet, il a promis au propriétaire de ces écrits de ne Pas
refaire. D'autre part, il affirme que si l'existence de ces journaux
est restée si longtemps cachée, c'est parce que les Italiens
appréhendaient de révéler que c'est un Juif et non un chrétien qui a
découvert la Chine.
©
Nouvelles d'Israël
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Appel de Minuit
11/98
Texte intégral
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«Quiconque
me
confessera devant les hommes ....»
Parmi ses
officiers, le
roi Frédéric le Grand avait la plus grande estime pour le vieux général
des hussards Von Ziethen. Après la fin de la guerre de Sept ans, il
l'invitait souvent à dîner. A chacune de ces occasions, l'officier
prenait place à côté du roi.
Une fois, le roi
l'invita le Vendredi saint, jour où le vieux général assistait à la
Sainte Cène. Il se fit donc excuser auprès du roi. Peu après, le
monarque l'invita de nouveau. Pendant le repas, il lui demanda tout à
coup: (Alors, Ziethen, la Cène du Vendredi saint vous a-t-elle plu?
Avez-vous bien digéré le corps et le sang du Christ?
Tous les convives
se
mirent à rire. Ziethen se leva, s'inclina devant le roi et dit d'une
voix ferme: «Votre majesté royale sait que je n'ai jamais reculé devant
les dangers de la guerre. Quand il le fallait, je risquais ma vie pour
mon roi et ma patrie. Ce courage est toujours le mien. S'il faut et si
mon roi l'ordonne, j'inclinerai ma tête blanche jusqu'à ses pieds. Mais
il y a quelqu'un qui dépasse votre majesté royale ainsi que tout être
humain. C'est le Sauveur du monde. Et je ne permettrai pas que l'on
touche à Sa sainteté ni que l'on se moque de Lui, car c'est sur Lui que
reposent ma foi, ma consolation et mon espérance dans la vie et dans la
mort. C'est par la force de cette foi que votre courageuse armée a
combattu et triomphé. Si votre majesté royale porte atteinte à cette
foi, elle porte atteinte au véritable intérêt de la patrie. Et cet
intérêt est de demeurer dans la grâce.»
Toute l'assistance
fut
interdite. Visiblement ému par cette confession de son général, le roi
se leva. Ziethen se trouvait toujours devant lui. Le roi lui tendit la
main droite, lui mit la gauche sur l'épaule et dit: «Heureux Ziethen!
J'admire sa foi. Qu'il ne l'abandonne pas. Cela n'arrivera plus.»
Silence absolu
dans la
salle! Personne n'osait bouger. Le roi termina bientôt le repas, quitta
les convives et invita Ziethen à le suivre dans son bureau. Personne
n'a jamais su ce que les deux hommes se sont dit.
Voilà ce qu'on
appelle
le courage de confesser sa foi. C'est autrement difficile que de faire
la guerre. Une confession est un choix: pour le monde ou pour Dieu.
L'enjeu est l'amitié de Celui dont Ziethen disait: «Il y a un seul qui
nous dépasse, toi et moi, ainsi que tout être humain.» Celui-là
déclara:«Quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai
moi aussi devant mon Père qui est dans les cieux» (Matth 10,32).
(«STIMME
DES TROSTES», No 9/1998
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Ichtus 1985
4 (No 131)
Alain Probst
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Religion
et
politique
Dans la pensée des
écrivains bibliques, l'homme est défini par un rapport continuel à la
réalité de Dieu : qu'il le sache ou l'ignore, dans la direction
véridique ou dans l'orientation apostate de l'existence, le religieux
constitue l'englobant pour tous les aspects finis de l'existant, il est
l'ultime qui ne cesse pas de viser la créature. La sphère religieuse ou
sphère sacrale concerne le centre même de l'existence humaine, le coeur
du moi-sujet créé, ce « leb » (hébreu) qui est « l'organe de
l'intelligence, de la pensée et de la liberté, le lieu d'où surgit
l'acte même de la liberté et de l'intelligence, (...), les secrets du
coeur, c'est-à-dire nos intentions et nos vouloirs les plus secrets, et
nos passions les plus secrètes, ce que nous appelons « l'inconscient».
l* Toutes les dimensions de l'humanité et de la culture, jusqu'à la
politique et l'histoire sont concentrées dans le coeur de l'homme :
celui-ci est « point focal de concentration de l'être», réfraction dans
la créature intelligente de Celui qui est, le Premier, l'Origine. 2*
La société
occidentale
développée au XXème siècle repose sur la séparation de la société
civile juridique et politique vis-à-vis du spirituel et du religieux.
L'activité technicienne et l'organisation rationnelle des ensembles
collectifs modernes, la mission de l'Etat, écartent la revendication
totalisante du sujet éthique ou de l'homme de foi. La « cité séculière
» laïque qui tolère, à l'Ouest, tous les courants philosophiques et
idéologiques les plus contradictoires, se présente comme une cité sans
religion! L'adepte du système biblique contestera l'expression de «
cité séculière »: il montrera derrière les pensées laïques, des idées
religieuses dissimulées. Il décèlera, dans l'institution politique
libérale à l'Ouest, le dogme de l'autonomie du moi individuel cultivant
sa libre spontanéité créatrice et son choix absolu d'existence.
Monarchie et
société
pluraliste
Séparation de
l'Eglise
et de l'Etat dans les sociétés pluralistes
La religion de
la
Révolution française
©
Ichtus
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