En ce temps-là, la Bible
N° 40 pages I-II.
J. DHEILLY
Professeur
à l'Institut catholique de Paris
|
.
LES JUIFS
D'EGYPTE devant le monde «grec»
C'est aux Juifs
d'Égypte
que, par la lettre-prologue placée en tête de l'ouvrage, le 2" livre
des Maccabées semble en quelque sorte dédié. Il se peut d'ailleurs que
l'auteur ait été lui-même un Juif d'Alexandrie, tant il sait manier en
finesse la langue grecque; les spécialistes estiment en tout cas qu'il
fut probablement formé là-bas par les rhéteurs, même s'il a écrit son
oeuvre en Judée. La communauté juive qui vit paisiblement dans le
royaume des Lagides, non seulement à Alexandrie mais sur les rives du
Nil et dans le delta, tandis que les Juifs de Palestine subissent la
persécution des Séleucides, est très nombreuse et prospère. Ses
notables ne comprennent pas toujours que les « frères de Jérusalem » ne
s'accommodent pas aussi bien de leurs souverains qu'ils ne le font
eux-mêmes des leurs. L'effort qu'ils fournissent pour s'adapter au
monde hellénistique, tout en restant fidèles à leur Dieu, ajoute un
élément riche de promesses au judaïsme des derniers siècles qui
précèdent l'ère chrétienne, et ce courant ira se développant.
Un souci de
prosélytisme
anime ces Juifs de la « diaspora » égyptienne. Ils veulent se faire
connaître, dans l'espoir de conquérir ceux qui les entourent. D'où
l'activité littéraire qu'ils déploient.
Tout d'abord sur
le plan
biblique : les Grecs et ceux qui ont adopté leur langue en même temps
que leur civilisation ne connaissent pas l'hébreu.
Le « prodige»
des 72
traductions identiques
Les Juifs
parlent aux
païens
© En ce temps-là, la Bible
|
Nouvelles d'Israël
08 / 1983
Schalom Ben-Chorin
|
.
L'Etat
d'Israël
a 35 ans
En cette année
1983,
l'Etat d'Israël fête son 35 éme anniversaire. On peut considérer cet
événement à la lumière de l'histoire. A la fin de la deuxième guerre
mondiale commença une époque de décolonisation. De nombreux nouveaux
Etats furent créés depuis le Congo jusqu'en Birmanie. Les puissances
coloniales européennes devaient quitter les régions qu'elles avaient
gérées jusque-là, et la population autochtone devint une population
autonome.
Différence
fondamentale
Ce fut le cas pour
la
Palestine, en partie sous mandat britannique. Cependant, il existait
une différence fondamentale. Alors que les autres jeunes Etats
pouvaient prétendre à une population indigène, il n'en était pas ainsi
du jeune Etat d'Israël, formé par le partage de la Palestine. Les 600
000 à 650 000 habitants juifs représentaient la communauté juive
appelée «Jischuw». Ce n'est qu'APRES la proclamation de l'Etat d'Israël
par David Ben Gurion au musée de Tel Aviv, le 14 mai (5. Ijar) 1948,
que l'immigration massive dans un Israël libre de la domination
étrangère, mais entouré d'armées ennemies, pouvait commencer.
Résurrection
visible
De l'herbe à la
place
des épinards
Désillusion ?
Reconnaissance
©
Nouvelles d'Israël
|
Nouvelles d'Israël
10 / 1999
LE PROFESSEUR MARK ZONIS
Texte intégral
|
.
Les
Marranes
espagnols et portugais sont venus en Argentine au 16e siècle.
Au milieu du 19e,
il y
eut quelques immigrations en provenance d'Europe centrale et
occidentale. La première communauté juive se forma en 1862. En 1905,
des juifs arrivèrent du Maroc et du Proche-Orient, et ils
s'installèrent dans les villes. Après 1933, plus de 40.000 juifs
vinrent en Argentine, ayant fui l'Allemagne et l'Autriche. Selon
l'«Association des juifs de langue allemande», 25.000 juifs d'Autriche
et de Tchécoslovaquie purent trouver le salut en Argentine durant la
Deuxième Guerre mondiale. Buenos Aires vit le dernier îlot du judaïsme
d'empreinte allemande. Parmi les juifs allemands qui purent s'installer
en Argentine, il y avait un grand nombre d'universitaires de toutes les
facultés (scientifiques, artistes, ingénieurs, entrepreneurs et hommes
d'affaires). Ils contribuèrent largement à l'industrialisation du pays
et au développement de sa vie culturelle (littérature, théâtre,
musique).
Par l'entretien du
concept de la coopérative, les juifs ont apporté beaucoup à l'évolution
de l'Argentine. Mais la Constitution, comme par le passé, ne concerne
que l'Eglise chrétienne comme corps de droit public. C'est pourquoi les
communautés juives se sont organisées en associations de droit privé.
L'Acociation
Mutual
Israelita, fondée à Buenos Aires en 1884, est la plus grande assemblée
individuelle sur le continent sud-américain. Elle a été reconnue par le
gouvernement argentin comme représentante officielle des juifs dans le
pays. Les organisations judaïques sont fort attachées à Israël; et
jusqu'à ce jour, la langue yiddish a été maintenue. Les journaux et les
revues paraissent en yiddish, en espagnol et en allemand.
Les juifs ont été
et
restent tolérés en Argentine. Il y a cependant parfois eu, à des
périodes de troubles politiques et économiques, quelques manifestations
d'hostilité vis-à-vis des juifs: en 1919, 1930, 1942/43 et 1946/47.
Adolf Eichmann, alias Ricardo Klement, l'organisateur des tueries
pendant l'Holocauste, fut kidnappé par un commando israélien le 11 mai
1960, peu après la tombée de la nuit, sur le chemin allant de l'arrêt
du bus à sa maison; quelques jours après, il fut transféré, par avion,
en Israël où il fut condamné à mort et exécuté. Peu de temps après, il
y eut en Argentine des actes antisémites; et 1963 connut de graves
faits de violence, commis par la Takuara radicale de droite. En 1964,
il y eut des manifestations antisionistes et anti-juives de la part des
Péronistes au parlement.
Plus de 100
personnes
ont perdu la vie lors de l'attentat à la bombe du 19 juillet 1994
contre le Centre juif de Buenos Aires. Ce bâtiment de sept étages fut
complètement détruit. Le service de sécurité argentin supposa que
l'explosion provenait d'une auto bourrée d'explosifs, d'une fabrication
semblable à celle qui avait anéanti l'ambassade israélienne à Buenos
Aires en mars 1992. Celle-ci avait fait 28 tués et plus de 220 blessés.
Cet acte affreux est resté inexpliqué jusqu'à ce jour. L'Association
pour l'amitié israélo-argentine, dont le Centre fut détruit par
l'attentat, est une des plus importantes institutions juives
d'Argentine. Yitzhak Rabin, le Premier ministre israélien de l'époque,
accusa les extrémistes islamiques pro-iraniens d'être responsables de
cette attaque contre le Centre juif.
Après les USA,
c'est
l'Argentine qui héberge la plus forte communauté juive du monde
occidental, Israël naturellement excepté. Des 480.000 Juifs en
Argentine, 300.000 sont originaires de l'Est. La capitale Buenos Aires
abrite plus de 300.000 juifs; des plus petits groupes sont éparpillés
partout dans le pays. L'Argentine entretient aujourd'hui des relations
amicales avec Israël.
©
Nouvelles d'Israël
|
En ce temps-là, la Bible
No 40 pages II-III.
Andrée NORDON
|
.
MASSADA:
dernier bastion de la dernière révolte juive
Commencée par la
révolte
des Maccabées, la lutte de l'antique peuple juif pour son Indépendance
religieuse, qui exigeait alors une certaine indépendance politique,
finira avec la chute de la forteresse de Massada, tombée aux mains des
Romains en l'an 73 de notre ère. Cet épisode n'est pas raconté par le
texte sacré, mais Il est connu par l'historien juif Flavius Josèphe,
l'héroïsme qu'on y découvre, au service d'une fanatique volonté de
résistance, évoque bien sûr la lutte des frères Maccabées. Les lecteurs
des livres bibliques qui racontent les exploits des « premiers
résistants » d'Israël prendront donc un vif intérêt à l'exposition qui
fait revivre l'ultime résistance de Massada. Actuellement à Paris, au
musée des Arts décoratifs, elle deviendra, fin juillet, itinérante à
travers la France.
Depuis près d'un
siècle.
la Judée est sous la domination de Rome; en 66, une révolte juive
contre l'occupant a embrasé tout le territoire. Mais en 70, Jérusalem
était prise par Titus, le Temple mis à sac, les Juifs déportés en
masse, Pourtant, sur un piton rocheux dominant la mer Morte, dans le
désert de Judée, une poignée d'insurgés juifs - des zélotes - tiennent
encore un bastion : c'est la citadelle de Massada, dont le nom signifie
forteresse.
© En ce temps-là, la Bible
|
Ichthus
1986-3 (No 124)
Jean-Marc BITTNER
|
.
LE
MESSAGE DE
JEAN-SEBASTIEN BACH
« A l'unique Dieu
suprême pour l'honorer, au prochain pour en faire son éducation »
Jean-Sébastien Bach
1685 -1723
Ironie de Dieu que
cette
année 1685. Louis XIV s'apprête à révoquer l'Edit de Nantes, pensant
porter un coup fatal au protestantisme français, et voilà qu'à l'autre
bout de l'Europe naît, le 21 mars, à Eisenach en Thuringe,
Jean-Sébastien Bach. Celui-ci était loin de se douter que par la seule
vertu de son art, il allait, plus qu'aucun autre, contribuer à diffuser
le message évangélique que l'orgueilleux monarque voulait précisément
étouffer.
Jean-Sébastien
Bach
était-il prédisposé à devenir un musicien génial ? Son hérédité y a
certes contribué, issu qu'il était d'une lignée déjà longue de
musiciens, mais cela ne l'a pas empêché de dire lui-même « j'ai
beaucoup travaillé, quiconque s'appliquera autant, pourra faire ce que
je fais ». Quatrième enfant d'une famille modeste, le jeune
Jean-Sébastien perd très tôt ses deux parents. Après des études
secondaires vite achevées au collège Saint Michel de Lüneburg, où son
talent musical a déjà été remarqué, le jeune homme est embauché en 1703
comme organiste de la Nouvelle Eglise de la petite ville d'Arnstadt.
Mais le musicien désire accroître sa culture musicale et demande à ses
supérieurs un congé de 4 semaines pour se rendre en la ville de Lübeck
afin d'y entendre l'illustre organiste Buxtehude ; enthousiasmé, il ne
revient... qu`au bout de 4 mois. Ce qui n'est pas pour plaire au
Consistoire, d'autant plus que le jeune et fougueux organiste a décidé
de renouveler le répertoire, et l'on comprend qu'à l'audition d'une
pièce comme la Toccata et Fugue en Ré mineur, datant de cette époque,
les bons paroissiens aient pu se trouver quelque peu déroutés, voire
même choqués ! A la suite de remontrances, le peu accommodant musicien
présente sa démission pour retrouver bien vite un poste d'organiste à
l'Eglise Saint Blaise de Mülhausen. Il faut bien dire que Bach sera
toute sa vie un homme de caractère, colérique même, et peu diplomate,
surtout lorsque ses supérieurs voudront se mêler de son art.
1723 - 1750
Le génie de Bach
La foi de Bach
|
Nouvelles d'Israël
Avril 1990
Texte intégral
|
.
«PALESTINE»
et
«RIVE OCCIDENTALE»
Après sa victoire
sur la
Judée, en l'an 135 de notre ère, l'empereur romain imposa à Israël, en
lieu et place de ISRAEL ou JUDEE «afin que plus jamais le nom d'Israël
ne réapparaisse à la mémoire» - le nom de PHILISTAEA, ce qui signifie
en latin PALAAESTINEI (PALAESTINA), et forma ainsi, à partir de
l'ancien Israël, l'état syro-palestinien, vassal de Rome. Les ennemis
acharnés d'Israël qu'étaient alors les Philistins poursuivent ainsi, à
l'heure actuelle, en tant que Palestiniens, leur vieille querelle
contre Israël.
A côté de ceci, on
a vu
s'affirmer ces derniers temps le concept tout aussi erroné de «Rive
occidentale» pour le noyau du territoire biblique d'Israël que sont la
JUDÉE et la SAMARIE. Ce terme apparut cependant pour la première fois
en 1950, lorsque, après avoir annexé illégalement ces territoires, Abdullah, le premier roi de
Jordanie, tenta d'effacer jusqu'au souvenir de ces anciennes positions
juives et les appela «Rive occidentale».
Seul le Pakistan
reconnut alors l'annexion de la «Rive occidentale» et de Jérusalem-Est
de la part de la Jordanie. Même les Britanniques continuèrent à
utiliser les termes JUDEE et SAMARIE.
C'est en fait le
zèle
antisioniste qui a permis que s'impose le concept erroné de «Rive
occidentale» ou «Jordanie occidentale». Le respect envers la Bible et
l'histoire exigerait cependant qu'on appelle JUDEE et SAMARIE les
territoires administrés par Israël. Les tentatives de rebaptiser ISRAËL
en PALESTINE et JUDÉE et SAMARIE en RIVE OCCIDENTALE rappellent le
Psaume 83, 3-6:
«Car voici,
tes
ennemis s'agitent,
Ceux qui Te
haïssent
lèvent la tête!
Ils forment
contre
Ton peuple des projets pleins de ruse,
Et ils
délibèrent
contre ceux que Tu protèges.
Venez,
disent-ils,
exterminons-les du milieu des nations,
Et qu'on ne se
souvienne plus du nom d'Israël!
Ils se
concertent
tous d'un même coeur,
Ils font une
alliance contre Toi ... »
|
Nouvelles d'Israël
04 / 1998
Texte intégral
|
.
Le
passé d'Israël - l'Holocauste - Des codes pour décrire l'horreur
Une
carte postale récemment retrouvée et envoyée d'un camp d'extermination
en Pologne, cachait sous un message d'amour la description de toutes
les horreurs qui y étaient pratiquées. Cette carte était un appel à
l'aide désespéré lancé vers l'extérieur. Ce document rare date de 1943
et a été consigné dans les archives de Yad Vashem en tant que pièce de
la collection privée de Theodor Feldmann, un survivant de l'Holocauste.
Cet homme est décédé en Israël il y a cinq ans.
Ecrite
de la main d'une certaine Lola Bergmann, la carte avait très
probablement été envoyée d'Auschwitz. Le destin de cette Juive
polonaise est resté inconnu. Elle avait adressé la carte à Jacob
Rosenblum à Bucarest. On pouvait notamment y lire: «Mon amour, je me
souviens de toi avec tendresse.» La carte avait été vérifiée par la
censure du camp.
Lorsque
la carte comprise dans la collection de M. Feldmann fut apportée aux
archives de Yad Vashem, elle éveilla la curiosité du chercheur Shaul
Greenstein. Il la fit analyser aux rayons infrarouges par le
laboratoire de la police criminelle israélienne. L'examen mit à jour un
autre texte effrayant et très émouvant, écrit à l'encre invisible. Le
texte codé était rédigé en allemand. Il avait été écrit par un dénommé
Otto et devait révéler les atrocités commises dans le camp de la mort
et que les Allemands essayaient de cacher.
Le
texte écrit à l'encre invisible disait ceci: «Camp d'extermination -
tout le reste n'est que mensonge.
Des
enfants de 4 ans et même plus jeunes. Racaille.
Effroyable.
Une chasse aux sorcières: famine, mort par inanition, nourriture
infecte, épidémies, tortures, chambres de torture, humiliations,
mépris, violence, incitations à la rébellion, angoisse de la mort, mort
par intoxication au gaz, exécutions, gibets, meurtres, fours
crématoires, martyrs.» Pour conclure, Otto implore de l'aide. Il
demande de lui faire parvenir un pistolet éclairant, un appareil photo
et de l'encre invisible. «Il est temps. La coupe est pleine.» On
suppose que l'auteur de la carte est Otto Haas qui dirigeait le
mouvement clandestin de résistance autrichienne à l'époque de
l'Holocauste. Il fut arrêté par les Nazis en 1942 et exécuté deux ans
plus tard.
©
Nouvelles d'Israël
|