Nouvelles d'Israël
03 / 1993
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Des
Britanniques ont livre des Juifs déportés de Guernsey vers Auschwitz -
trois femmes assassinées?
Des membres du
personnel
de l'administration de l'île de Guernsey, située dans la Manche et
appartenant aux Britanniques, ont livré, pendant la seconde Guerre
mondiale, des habitants juifs aux forces d'occupation allemandes. Cela
ressort de documents tenus secrets jusqu'à présent. Six femmes juives
ont été déportées alors par les Allemands. Trois d'entre elles ont
vraisemblablement été assassinées au camp de concentration d'Auschwitz.
La deuxième île en importance de la Manche se trouvant au large de la
côte nord-ouest de la France a été occupée par la Wehrmacht le 1er
juillet 1940. Elle est restée aux mains des Allemands jusqu'à la fin de
la guerre. Les 1800 documents en provenance des archives de Guernsey,
maintenant connus, indiquent que beaucoup des quelque 23.000 habitants
de l'île ont eu une attitude courageuse. Mais les responsables
politiques de l'endroit ont souvent collaboré étroitement avec les
Allemands, surtout quand il s'agissait de mesures anti-juives. Cette
collaboration n'a pas eu de suites pénales. Le 22 novembre 1940, les
autorités allemandes exigèrent du chef du gouvernement Victor Carey
qu'il leur livre les noms et la nationalité de tous les Juifs vivant
sur l'île. Le chef de la police William Sculpher dressa la liste. Trois
jours plus tard, il déclara «avoir l'honneur de communiquer» que six
étaient enregistrées comme telles. Une ménagère de 41 ans, Elizabeth
Duquemin, et une veuve de 56 ans, Elda Brouard, furent renseignées
comme étant des citoyennes britanniques. Une employée de maison de 39
ans, Augusta Spitz, et Theresia Steiner, professeur de musique âgée de
24 ans venant de Vienne, qui avait fui le régime et s'était réfugiée en
Angleterre où elle travaillait comme bonne d'enfants sur l'île voisine
de Sark, furent déclarées citoyennes allemandes. Sur la liste, Annie
Wranowski, âgée de 45 ans, figurait comme Tchèque ... A la lecture des
documents, il apparaît que Carey, qui fut anobli par le roi Georges VI
après la guerre, avait, sur ordre des Allemands, promulgué toute une
série de décrets qui visaient les Juifs. Un seul des huit membres du
Conseil de contrôle, Sir Abraham Laine, refusa de signer. En avril
1942, les Allemands réclamèrent une liste actualisée de tous les
habitants étrangers de l'île; elle leur fut remise le 15 mai. Les noms
de Madame Steiner et de Madame Spitz, qui, entre-temps, avaient
travaillé comme infirmières à l'hôpital de Guernsey, n'y figuraient
plus. D'après des documents se trouvant au Mémorial de l'Holocauste à
Jérusalem, ces deux personnes ont été déportées de France en direction
d'Auschwitz où elles ont péri. (DW)
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Nouvelles d'Israël
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Nouvelles d'Israël
Janvier 2000
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DES
SOLDATS DE
NAPOLÉON INHUMÉS
L'ambassadeur
français
présent
Deux cents ans
après la
bataille autour de la ville d'Akko, les ossements de quatre soldats de
l'armée napoléonienne y furent mis en terre.
Ces soldats
étaient des
membres de l'armée de Napoléon, qui combattit autour de la ville
d'Akko. Leurs ossements furent découverts lors de fouilles effectuées
il y a quelques années. Une tête manquait à l'un des squelettes; les
archéologues trouvèrent des indices indiquant que l'homme avait été
décapité, vraisemblablement sur l'ordre du gouverneur d'Acre (Akko) de
l'époque, le pacha al-Jaszar.
Les autres soldats
furent manifestement pendus par les Turcs après leur emprisonnement.
Parmi les squelettes, on trouva également les restes de l'ingénieur
chef de l'armée napoléonienne, auquel il manquait une main et une
jambe. On découvrit aussi les ossements d'un juif, qui était employé
comme interprète par l'armée française.
La cérémonie
d'inhumation fut effectuée par des employés de l'administration de la
ville d'Akko. Les squelettes des soldats furent déposés dans des
cercueils, qui furent enveloppés de drapeaux français. La mise en terre
se fit dans le domaine que l'on put identifier, grâce aux fouilles,
comme ayant été le camp de l'armée de Napoléon lors du siège d'Akko.
La cérémonie
terminée,
les participants - parmi eux, l'ambassadeur de France, le président de
l'autorité chargée des antiquités israéliennes et le maire d'Akko - se
réunirent pour un cocktail avec du vin et des friandises français.
Commentaire:
Aucun être humain,
vivant ou mort, n'est oublié de Dieu, même s'il a été mis en terre des
milliers d'années auparavant. Tous ressusciteront, soit pour la vie
éternelle soit pour la condamnation éternelle (cf. Jean 5, 28-29; Apoc.
20, 11-15; etc.). Ces soldats français de l'armée napoléonienne
passeront l'éternité selon ce qu'ils ont cru et comment ils ont vécu
(Jean 3, 16).
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Nouvelles d'Israël
CM
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Nouvelles d'Israël
10 / 1999
FREDI WINKLER
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D'où
vient la
coutume juive des mesusa aux montants des portes et des phylactères
pour la prière.
Cet usage est
dicté par
ce passage biblique particulièrement important pour les Juifs, le
«Shema Israël», la profession de foi judaïque: «Ecoute, Israël!
L'Eternel, notre Dieu, est le seul Eternel» (Deut. 6, 4). Et ceci
encore: «Tu les lieras comme un signe sur tes mains, et ils seront
comme des frontaux entre tes yeux. Tu les écriras sur les poteaux de ta
maison et sur tes portes» (v. 8-9). Il s'agissait donc de ne pas
oublier Sa Parole. Pour se la rappeler encore et toujours, les
Israélites devaient en tout temps avoir devant eux un signe visible en
souvenir de cette recommandation expresse: sur les poteaux de la porte
de leur demeure et sur la main.
On a toujours la
main
devant les yeux, et on franchit la porte plusieurs fois par jour. Ce
passage biblique ainsi que deux autres versets semblables sont inscrits
sur un petit rouleau et placés dans une douille que l'on attache aux
poteaux de la porte (en hébreu: «mesusa»). Il y a des juifs qui, chaque
fois qu'ils passent par une porte, touchent la «mesusa» et se baisent
la main.
Nous ne savons
s'il
était d'usage, au temps biblique, d'avoir cet objet continuellement lié
sur la main. Mais au départ de ce commandement se sont développés les
phylactères (en hébreu: «tefillin»), qui, sur base du verset 7, sont
mis, par les Juifs orthodoxes, pour les prières du matin et du soir. A
ces lanières sont attachés deux petits étuis contenant les mêmes
versets bibliques, qui sont liés pour la prière sur le bras et sur le
front. L'intention, à l'origine, n'était pas seulement de les lier sur
le bras pour la prière, mais d'avoir continuellement devant les yeux la
Parole. Pour le «tefillin», l'expression «devant les yeux» était prise
au sens littéral, la petite boite étant fixée sur le front. Parmi les
signes visibles rappelant les commandements, il y avait aussi les
«franges», ainsi qu'il est écrit en Nombres 15, 38-39: «Parle aux
enfants d'Israël, et dis-leur qu'ils se fassent, de génération en
génération, une frange au bord de leurs vêtements, et qu'ils mettent un
cordon bleu sur cette frange du bord de leurs vêtements. Quand vous
aurez cette frange, vous la regarderez, et vous vous souviendrez de
tous les commandements de l'Eternel pour les mettre en pratique, et
vous ne suivrez pas les désirs de vos coeurs et de vos yeux pour vous
laisser entraîner à l'infidélité. » Actuellement, les juifs orthodoxes
ont ces franges attachées à la ceinture; mais au temps biblique, les
gens portaient de longs vêtements et, conséquemment, les franges qui
étaient bleues se trouvaient en bas sur l'ourlet.
Effectivement, les
signes visibles qui nous rappellent les commandements de Dieu et
manifestent notre appartenance à Sa personne sont de toute importance
et fort utiles, particulièrement en rapport avec nos habits et notre
présentation.
A cet égard, il
est
intéressant de noter que le signe de la bête sera appliqué sur la main
droite ou sur le front (Apoc. 13, 16), donc à des endroits visibles,
exactement comme pour les signes que l'Eternel avait ordonnés à Son
peuple Israël. De plus, nous avons également ici un sens symbolique:
les mains sont pour l'action et le front pour la pensée.
Il importe donc
que dans
nos pensées et nos agissements, nous soyons conduits par l'Esprit de
Dieu et Sa Parole pour être gardés de l'esprit antichrist de l'impiété.
On affirme également souvent que Jésus, en temps que juif pieux, se
conformait à cette prescription biblique concernant les franges.
Effectivement, nous lisons, par exemple, en Matthieu 9, 20 qu'une femme
désireuse d'être guérie toucha précisément les bords de la tunique de
Jésus. Et ceci également en Matthieu 14, 36: «Ils le prièrent de leur
permettre seulement de toucher le bord de son vêtement. Et tous ceux
qui le touchèrent furent guéris. »
Cependant, Jésus
condamnait vivement la pratique de cette prescription religieuse, quand
elle ne servait qu'à l'apparence extérieure: «Ils font toutes leurs
actions pour être vus des hommes. Ainsi, ils portent de larges
phylactères, et ils ont de longues franges à leurs vêtements» (Matth.
23, 5). Les prescriptions concernant l'aspect extérieur n'avaient pour
but que d'aider à mener une vie sainte; elles n'étaient jamais une fin
en soi. Tout comme les juifs d'autrefois, nous aussi sommes exposés au
danger de faire de l'accessoire l'essentiel. Les mises en garde de
Jésus à cet égard doivent nous rendre particulièrement attentifs à
notre sanctification personnelle.
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Nouvelles d'Israël
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Ichtus
1985-4 (No 131)
Pierre Courthial
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L'Edit de
Nantes et sa révocation
La France
était-elle
lasse de trente années de « guerres de religion » ? Avec son nouveau
Roi, né et longtemps protestant mais devenu catholique-romain,
aspirait-elle à la paix ?
« Cote mal taillée
», «
affaire joliment mal emmanchée », comme on l'a dit, l'Edit de Nantes
(après deux longues années de discussion et de marchandages entre les
Commissaires royaux et l'Assemblée politique des protestants - années
durant lesquelles la rouerie d'Henri IV fit merveille -) fut signé le
13 avril 1598. Il faisait du protestantisme français « une confession
religieuse désavantagée mais un corps social et politique privilégié ».
l*
(Une confession
religieuse désavantagée... ». L'Edit commence par rétablir dans tout le
Royaume... le culte catholique-romain. Les réformés, même là où il n'y
a qu'eux, ou presque, doivent rendre à l'Eglise catholique-romaine les
édifices et les terrains qui étaient devenus les leurs. Et, si les
réformés se voient accorder la liberté de conscience, l'égale admission
aux charges publiques et aux divers métiers, ainsi qu'une justice
impartiale par la création de Chambres mi-parties auprès des Parlements
de Bordeaux, de Toulouse et de Grenoble, leur liberté de culte (même
assortie de la promesse d'une somme de 45 000 écus par an pour
l'entretien des pasteurs) est fort restreinte. Le culte réformé ne peut
être célébré que là ou il l'était habituellement en 1596 et jusqu'en
août 1597 ainsi que là où l'avaient établi ou rétabli les Edits de
Poitiers ( 1577 ), de Nérac ( 1579 ) et de Fleix (1580) à raison d'un
ou deux lieux par baillage. Le plus souvent dans les faubourgs et non
pas dans les villes. Cela ne permettait en tout, pour un « peuple »
réformé d'un million et demi de personnes au moins, que 921 églises.
De 1520 à 1598
De 1598 à 1656
De 1656 à 1685
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Ichtus
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Nouvelles d'Israël
08 / 1999
LE PROFESSEUR MARK ZONIS
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En
Hongrie - La
naissance de la question juive
Il y a eu, en tout
temps, des Juifs en Hongrie. Mais ce n'est qu'au 18ème siècle qu'ils
ont afflué dans ce pays, et cela parce que l'acquisition de la Galicie
par l'impératrice Marie-Thérèse (1717-1780) leur ouvrait alors l'accès
à la Hongrie. Selon les statistiques hongroises, il y avait en 1785 en
Hongrie 75.000 juifs; en 1805, leur nombre s'élevait à 128.000 et en
1840, à plus de 240.000. D'après les statistiques mondiales du
judaïsme, la Hongrie, après les événements du recensement de 1830, avec
ses 840.000 Juifs - 5,1% de l'ensemble de la population -, occupait le
4ème rang.
Au cours des cent
dernières années, les juifs sont entrés en masse dans les villes en
raison du fait que leurs portes s'ouvraient grâce aux pensées libérales
des années 30 et 40 du siècle précédent. Voilà pourquoi ils occupent
aujourd'hui une forte position dans le commerce citadin. Dans les
villes (à l'exception de Budapest), le nombre total des commerçants est
de 54.000, dont 20.000 sont juifs. D'une importance capitale pour le
judaïsme est assurément Budapest, la capitale, où vivent les trois
quarts des juifs de Hongrie.
Extrait des
archives
officielles de Nuremberg Tiré du discours prononcé au Reichstag par
Hitler en 1939: «Une nouvelle guerre mondiale signifierait la
destruction de la race juive en Europe.» (Document 2663 PS/Beweisstück
US-268).
Un héros suédois
à
Budapest
Les synagogues
et les
assemblées
Antisémitisme et
holocauste
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Nouvelles d'Israël
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Nouvelles d'Israël
08 / 1994
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L'espion
qui
venait du froid
Selon la célèbre
«théorie du chaos», le battement des ailes d'un papillon à Singapour
peut provoquer une réaction en chaîne susceptible de se terminer par
une tornade sur la côte Est des Etats-Unis. En appliquant la même
logique, il est possible d'arriver à la conclusion que la chute du mur
de Berlin n'aurait jamais eu lieu si Viktor Greibsky n'avait pas
existé. Il y a environ 38 ans, le destin a donné l'occasion à cet
Israélien, aujourd'hui âgé de 70 ans, d'écrire un chapitre déterminant
de l'histoire mondiale.
C'est dans les
années
cinquante que Greibsky, à l'époque journaliste de renom en Pologne et
aujourd'hui ombudsman de la société de radiodiffusion israélienne,
influença le cours de l'histoire. En effet, il réussit à livrer aux
services secrets israéliens l'intégralité du discours secret de
Khrouchtchev dans lequel celui-ci dénonçait pour la première fois les
crimes de Staline.
En 1956, tous les
services secrets occidentaux tentèrent de s'approprier la version
intégrale et officielle de ce discours historique. Les meilleurs agents
furent utilisés pour cette mission et des sommes considérables y furent
consacrées. La C.I.A. proposait à elle seule un million de dollars -
une somme colossale pour l'époque - à celui qui ramènerait ce document
tant convoité. Mais les tentatives américaines furent vaines. Seul
Viktor Greibsky parvint à exécuter ce coup de maître, et comme dans
tous les thrillers dignes de ce nom, le hasard l'aida beaucoup dans son
entreprise.
Tout se passe en
mai
1956. Quelques semaines plus tôt, à l'occasion du vingtième congrès du
parti communiste de l'URSS, Khrouchtchev avait dénoncé dans un discours
les atrocités commises par Staline. La stupéfaction des 1200 personnes
présentes dans la salle n'eut d'égale que l'émotion profonde provoquée
par cette allocution. Pour la première fois, un homme politique
soviétique de haut rang osait critiquer publiquement celui qui
jusqu'alors était unanimement considéré comme le «petit père des
peuples», comme un demi-dieu en quelque sorte. L'intention de
Khrouchtchev était de garder ce discours secret. Il savait qu'une large
diffusion non contrôlée de ce texte provoquerait une dangereuse
agitation dans le monde communiste. Le discours ne fut donc tiré qu'en
sept exemplaires et envoyé aux présidents de parti du bloc communiste,
avec l'instruction formelle de garantir la confidentialité de son
contenu. L'une de ces copies atterrit sur le bureau du premier
secrétaire du parti communiste polonais, Edouard Ochab.
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Nouvelles d'Israël
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