Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



À l'ombre de ses ailes...


 « Il te couvrira de ses plumes, et sous ses ailes tu auras un refuge. » (Ps. 91, 4.)

Vous savez que dans ce verset, c'est Dieu qui parle. Que signifient les « ailes » de Dieu ? C'est une image qui nous fait comprendre les tendres soins qu'il prend des siens pendant qu'ils traversent le territoire de l'ennemi, c'est-à-dire le monde où nous vivons.

Avez-vous jamais vu un nid de cygnes ? Ces beaux oiseaux les construisent souvent parmi les roseaux au bord d'un lac ou d'un cours d'eau. Ces nids sont très étranges à voir et il a fallu que le cygne se donne beaucoup de mal pour apporter et empiler les uns sur les autres tant de bâtons et de branches sèches. J'ai vu bien des fois la mère cygne accroupie sur son nid, protégeant ses oeufs de ses belles plumes blanches. Si on s'approche d'elle, elle s'aplatit autant qu'elle le peut, comme si elle voulait se rendre invisible. Le mâle, lui, se promène majestueusement sur les eaux et lorsqu'on fait mine de déranger sa femelle il hérisse son plumage neigeux, il avance son cou et fait entendre un sifflement menaçant. On dit qu'il pourrait, d'un coup d'aile, casser le bras d'un homme. Lorsque le danger est écarté, de quelques coups de ses robustes nageoires, il revient vers le nid, il lisse ses plumes et redresse fièrement son long cou si gracieux.

Au moment de l'éclosion, les petits cygnes sont tout gris de plumes et tout maladroits sur leurs pattes trop grosses pour leur corps. Bien vite les parents leur apprennent à nager et alors il faut voir les tendres soins dont ils les entourent et comme les petits viennent se réfugier sous l'aile maternelle dès qu'ils aperçoivent le plus lointain danger.

J'aime aussi voir une mère poule rassembler ses poussins sous ses ailes. Comme par enchantement, toutes les petites boules jaunes viennent se mettre à l'abri près d'elle et la poule élargit ses ailes afin de cacher toute sa progéniture. Ah ! les petits cygnes connaissent et apprécient la protection de leurs parents et les poussins obéissent immédiatement à l'appel de la mère poule. Il n'y a que les enfants de Dieu qui trop souvent doutent de l'amour et des soins de leur Père céleste !

Comme le Seigneur Jésus devait être triste quand, en contemplant la ville de Jérusalem, il devait s'écrier : « Jérusalem, Jérusalem, que de fois j'ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! » Ah ! il pleura sur cette ville qui devait être détruite à cause de son incrédulité. Et maintenant Il appelle au près et au loin tous ceux qui veulent l'entendre à venir chercher un abri à l'ombre de Ses ailes. Lui voit le danger qui s'approche, Il sait que la fin n'est pas loin et Il fait entendre sa voix en supplications : « Venez à Moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés et Moi, je vous donnerai du repos. » Heureux ceux qui lui répondent : « Je me réfugierai sous l'abri de tes ailes. » (Ps. 61, 4.)

Des ailes qui abritent ! quel sentiment de sécurité ces paroles nous donnent ! En les écrivant il me revient à la mémoire une histoire que ma mère me racontait quand j'étais une petite fille et qu'elle me prenait sur ses genoux dans les longues soirées d'hiver - une de ces histoires vraies, comme elle aimait à me les dire et à me les répéter et que je n'ai jamais oubliées depuis lors. Puisque je suis sûre que vous aimez aussi les histoires, j'essayerai de vous l'écrire maintenant.

Cela se passait en Écosse, il y a deux cent cinquante ans maintenant. Vous savez tous sans doute que l'Écosse est un pays montagneux et sauvage ressemblant quelque peu à la Suisse. Il est situé au nord de l'Angleterre. Or dans ce temps-là régnait sur l'Écosse un roi très cruel; il avait ordonné que tous ses sujets adorent Dieu de la façon que lui trouvait bonne et tous ceux qui refuseraient de le faire seraient traités comme des rebelles et mis à mort. Les Écossais furent indignés en apprenant ces choses et ils avaient raison de l'être. Jusque-là ils avaient prié Dieu du fond de leurs coeurs et non en répétant des paroles imprimées dans un livre et ceux d'entre eux qui étaient de vrais chrétiens, sentirent que ce serait un grand péché d'obéir au roi plutôt qu'à Dieu. Malheureusement, parmi le peuple il s'en trouva un certain nombre qui n'avaient pas appris à se confier en Dieu seul et, plutôt que de supporter le tort qui leur était fait et de continuer tranquillement à servir Dieu d'une manière qui lui plaise, ils prirent les armes et voulurent revendiquer leurs droits par la force.

Cette manière d'agir ne fit que rendre la situation plus terrible encore. Jésus a dit. « Tous ceux qui ont pris l'épée, périront par l'épée » et il en fut ainsi cette fois encore. Le plus triste à dire est que beaucoup de ceux qui n'avaient pas pris l'épée, périrent avec ceux qui l'avaient fait. Le roi, pensant que tous les chrétiens étaient des rebelles, défendit qu'on leur donnât asile ou nourriture. Il envoya des escadrons de soldats à cheval qui devaient parcourir le pays et fusiller tous les chrétiens qui se trouvaient sur leur chemin.

L'homme dont je veux vous parler se nommait Peden. C'était un paisible vieillard qui jamais n'aurait songé à prendre les armes, car il avait appris à se confier en son Dieu. Pendant de longues années, il avait prêché l'Évangile aussi, sa tête avait été mise à prix et maintenant qu'il était vieux et faible, il fut chassé de sa demeure et obligé de chercher un refuge dans la partie la plus sauvage et la plus désolée du pays, où il pouvait se cacher loin de ses persécuteurs. C'était au milieu de l'hiver ; aucun de ses amis n'osait l'héberger, ni même lui donner à manger. Pauvre vieillard ! Nous pouvons aisément nous figurer qu'il n'est pas facile d'avoir confiance en Dieu au milieu de pareilles difficultés ! Semblable aux héros de la foi dont nous parle l'épître aux Hébreux, Peden errait d'un endroit à l'autre, « dans le besoin, affligé, maltraité ». Il ne lui resta bientôt pas d'autre ressource que de se réfugier comme eux « dans les cavernes et les trous de la terre ».

Si vous n'avez jamais parcouru un pays de montagnes, vous ne pouvez guère vous figurer la sauvagerie des hautes vallées écossaises. Ce sont à proprement parler des gorges étroites et solitaires et la plus étroite et la plus solitaire de toutes est la gorge de Glendyne ; un torrent impétueux la traverse et de sombres parois de rochers l'enserrent. Ce fut là, au milieu des forêts qui s'agrippent aux pentes abruptes, que Peden s'enfuit et dans cet endroit terrible, il trouva une caverne dont l'entrée était dissimulée par un gros bloc granitique.

Vous, enfants, vous vous dites peut-être que ce devait être très amusant de se cacher dans une forêt et de vivre dans une caverne. Cela ne m'étonne pas, surtout si vous n'avez jamais tenté l'aventure. Mais, pour ma part, depuis que j'ai visité une grotte profonde, non loin d'ici, je suis arrivée à la conclusion que je ne voudrais pas passer même une nuit d'été dans cette demeure souterraine. Elle est froide et humide et si sombre ! la clarté du soleil ne saurait y pénétrer et l'air ne s'y renouvelle que difficilement.

Il se peut fort bien que le pauvre vieillard ait réussi à rendre sa caverne quelque peu confortable, car beaucoup de gens l'aimaient et ils étaient nombreux ceux qui auraient risqué leur vie pour lui venir en aide. Je ne saurais vous raconter comment il passa l'hiver si long et si froid dans ce climat septentrional, mais je puis vous dire qu'un matin, au mois de mai, il s'aventura hors de sa cachette et se prit à jouir du gai soleil et de la beauté du paysage qui l'environnait.

Tout en bas dans la vallée, à l'entrée de la gorge, il y avait une chaumière dans laquelle habitait un chrétien qui avait fréquemment secouru Peden dans sa détresse. Le vieillard résolut d'aller jusqu'à la chaumière et de passer quelques heures auprès de son ami. Son bâton à la main, il descendit la pente abrupte, en se dissimulant derrière les arbres et les buissons et arriva sain et sauf à sa destination.
Quel bonheur pour le vieillard de s'asseoir enfin près de l'âtre hospitalier, de partager un repas chaud et surtout de pouvoir parler à quelqu'un du Seigneur qu'il aimait et pour l'amour duquel il souffrait joyeusement ! Cela ne m'étonne pas qu'il s'oubliât quelque peu et que le soleil fût couché et que les ombres du soir fussent déjà bien sombres, lorsqu'il songea à regagner son sauvage asile. Il n'aurait osé passer la nuit chez son ami, car les soldats du roi se trouvaient dans le voisinage et, d'un instant à l'autre, pouvaient envahir la chaumière.

Donc, Peden se mit en route, lentement et péniblement vu son grand âge. Il marchait, son bâton à la main, lorsque, tout à coup, d'une vallée latérale déboucha une troupe de cavaliers. Il n'y avait pas à s'y tromper. C'étaient les dragons du roi. Le vieillard, de son pas tremblant, gagna le bord du torrent et, se glissant dans une cavité que les eaux avaient creusée dans la berge, il se trouva complètement caché. Les soldats passèrent au galop au-dessus de l'endroit où Peden était couché, si près de lui que le sabot d'un des chevaux, traversant la mousse, le blessa très légèrement au front !

Combien le bon vieillard dut se sentir reconnaissant lorsque, ce soir-là, il s'agenouilla dans sa sombre caverne. Et, tandis que le vent gémissait dans les grands arbres et s'engouffrait en hurlant dans les couloirs rocheux, que d'actions de grâces durent s'élever vers Celui qui l'avait délivré d'une mort cruelle ! Sûrement, il avait trouvé un refuge à l'ombre des ailes du Tout-Puissant.
Peut-être aimeriez-vous encore entendre quelque chose au sujet du vieux Peden.

Quelques amis s'étaient joints au vieillard - comme lui, de fidèles témoins de Christ qui ne possédaient plus d'abri dans ce monde - et un jour, comme ils étaient tous exténués de fatigue et de faim, ces héros de la foi s'aventurèrent jusque dans une ferme où vivait un paysan dont ils savaient qu'il leur donnerait asile et nourriture pour l'amour du Seigneur.
La ferme et ses dépendances étaient bâties en carré, renfermant entre de hauts murs une cour pavée ; à chaque angle s'ouvrait une étroite poterne donnant sur la rase campagne.

Or pendant que nos amis se chauffaient près de l'âtre où flambaient les épaisses bûches de fayard, une troupe de dragons du roi envahit la cour à grand renfort de cris et d'imprécations. Que faire ? Le temps manquait pour mûrir longuement un plan d'évasion. Nos gens prirent au plus court, s'élancèrent hardiment au-dehors, se jetèrent parmi les chevaux en agitant leurs bérets écossais et en faisant grand bruit. Les chevaux épouvantés ruèrent et se cabrèrent ; leurs cavaliers, cherchant à se rendre maîtres de leurs montures, laissèrent partir les proscrits. Ceux-ci eurent vite fait de gagner la lande voisine. Mais déjà les troupiers qui s'étaient ressaisis, les suivaient au galop.

Cependant nos amis avaient eu le temps de descendre un talus très rapide où les chevaux ne pouvaient pas les suivre ; puis ils avaient franchi le torrent et couraient à toutes jambes dans la direction de la forêt. Quelle terrible chasse à l'homme ce fut alors ! Il y allait de la vie des fuyards, car les dragons étaient sans pitié. Pendant un moment, il sembla que les chrétiens allaient échapper à leurs persécuteurs, mais ceux-ci, lançant leurs chevaux au triple galop, gagnèrent un gué où ils pouvaient facilement franchir le torrent et alors la poursuite reprit de plus belle.

Peden était vieux et faible ; il ne pouvait courir longtemps et les cavaliers gagnaient du terrain à chaque seconde. Tout espoir avait disparu ; une mort cruelle menaçait les pauvres gens, car ils n'avaient devant eux aucun lieu de refuge quel qu'il fût.

« Garçons, fit le vieillard en s'arrêtant pour regarder les cavaliers qui gagnaient déjà le pied de la colline escarpée sur laquelle les fuyards étaient arrivés, garçons, les gens qui prient sont les seuls qui puissent traverser la tourmente ! »
Mais ses amis ne songeaient qu'à aller plus loin ; ils cherchaient partout quelque cavité où ils pussent cacher le pauvre vieux pour ensuite devoir leur propre salut à la vitesse de leurs jambes. Mais Peden ne leur permit pas de partir. S'agenouillant sur la bruyère qui bientôt peut-être serait teinte de son sang, il éleva ses mains vers le ciel et pria ainsi :

« Seigneur, nous avons besoin de ta forte main. Tu nous as commandé de t'invoquer au jour de la détresse et tu nous a promis de nous répondre au temps de la calamité. Si nous ne pouvions nous appuyer sur toi, que ferions-nous aujourd'hui ? Si tu as encore quelque travail à faire par nous dans ce monde, veuille étendre l'ombre de tes ailes sur le vieux Peden et sur ces pauvres jeunes gens. Mais si ce jour doit être le dernier que nous passions ici-bas, accorde-nous la grâce de nous en aller paisiblement et pour ta gloire. Ainsi, dans l'éternité bienheureuse, nous pourrons te louer pour tout ce que tu as fait pour nous. Amen. »

Sa prière achevée, Peden se releva et fit quelques pas en avant, mais, revenant rapidement vers ses compagnons :
« Garçons, leur dit-il, le plus fort de la tempête a passé. Nous n'aurons plus rien à craindre de nos ennemis aujourd'hui ! »

Il avait raison. Dieu avait entendu son cri de détresse et allait couvrir ses enfants de Son aile protectrice. Pendant toute la journée, le brouillard s'était amassé en masses blanches et floconneuses sur le sommet des montagnes. Mais, tandis que Peden priait, les nuages, en vagues épaisses, semblables à une cavalerie géante, descendaient les flancs escarpés de la colline ; un voile humide et impénétrable couvrit les pentes abruptes dérobant à la vue tous les objets qui n'étaient pas à quelques pas de distance ; cela se fit silencieusement, paisiblement, mais sûrement - une réponse effective à la prière de la foi.

Le brouillard descendait, descendait toujours jusqu'à ce que les dragons, enveloppés d'un linceul de nuages ne purent plus rien distinguer au-delà de la tête de leurs chevaux. Des cris de rage et des blasphèmes s'élevèrent du sein de la nuée protectrice, mais la colère des hommes était vaine et les enfants de Dieu, sauvés de la mort, purent continuer leur chemin en louant le Seigneur.

Et maintenant, enfants, puis-je vous demander si ces ailes protectrices vous abritent ce soir ? Allez-vous vous coucher et dormir en paix parce que vous avez trouvé un sûr refuge sous les ailes du Tout-Puissant ? Dieu le veuille, car un sort terrible est réservé à ceux qui refusent cet abri ; le jour viendra où ils devront rencontrer l'ennemi sans trouver de refuge. Leur cri de terreur s'élèvera en vain vers le ciel, car il est dit d'eux : « Parce que j'ai crié et que vous avez refusé d'écouter, parce que j'ai étendu ma main et que personne n'a pris garde... moi aussi je rirai lors de votre calamité, je me moquerai quand viendra votre frayeur, quand votre frayeur viendra comme une subite destruction et que votre calamité arrivera comme un tourbillon, quand la détresse et l'angoisse viendront sur vous. » (Proverbes 1.)

Vous ne voudrez pas être de ceux-là, chers enfants qui lisez ces lignes ?


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