LA PUISSANCE
DE LA PRIÈRE
X
LA PRIÈRE ET L'IDÉAL
NATIONAL
Ce qui importe par dessus tout à
l'heure actuelle, c'est de former au coeur de la
jeunesse un idéal qui mérite ce nom,
qui soit vrai, noble et bienfaisant.
Une nation vaudra toujours ce que
vaut son idéal. Tel idéal, tel
peuple. Si vous avilissez l'idéal d'un
peuple, vous avilissez par là même ce
peuple. Si vous donnez à un peuple un
autre idéal que la liberté et le
droit, dont le Dieu juste et bon est le garant
suprême ; si, par exemple, vous donnez
à un peuple pour idéal le plaisir ou
le gain, la force ou la science, vous trahissez la
cause de l'humanité.
Voilà pourquoi la vraie
prière, signe de la vraie religion ; la
vraie prière, compagne inséparable de
la foi au Dieu juste et bon, est aussi la plus
solide forteresse de l'idéal d'un
peuple. Si vous ôtez la prière
à un peuple, vous lui ôtez son
âme et, à la place, vous mettez de la
matière et de la chair, or, volupté,
appétit d'oppression et de domination,
toutes choses qui sont précisément le
contraire d'une âme. Si vous ôtez la
prière à un peuple, vous lui
ôtez tout l'idéal qui mérite ce
nom.
Et quand, après avoir
ôté à un peuple la vraie
prière et le vrai Dieu, on essaie, comme on
le fait avec ostentation, avec effronterie, en
certains pays, de maintenir le
nom et le simulacre de Dieu et de la
prière ; quand on place le parjure, le
massacre et la barbarie sous la devise Gott mit
um, que fait-on, sinon trahir et se ranger
parmi les hypocrites ?
Pour les nations comme pour les
individus, il y a un idéal, seul vrai, seul
salutaire : c'est l'idéal moral et
religieux, chrétien et humain à la
fois ; c'est l'idéal qui met au centre
de l'univers, au centre de chaque conscience et de
chaque être humain, le Dieu d'amour et de
justice.
Mais cet idéal a un ennemi,
une contrefaçon : c'est le soi-disant
idéal immoral et irréligieux,
antihumain et antichrétien, qui se
résume aujourd'hui par ces mots : La
force prime le droit.
De deux choses l'une : ou bien
l'idéal moral triomphera ; il
deviendra, l'idéal des nations qui
poursuivront ce but suprême : faire
régner entre les hommes l'amour et la
justice ; réaliser le programme du
premier Noël : « Paix sur la
terre ! Bienveillance parmi les hommes !
Gloire à Dieu dans les cieux très
hauts ! »
Ou bien ce sera l'idéal de la
force matérielle, l'idéal
antichrétien et antihumain qui l'emportera.
Alors malheur aux faibles et aux petits !
L'avenir est aux forts, aux madrés, aux
habiles, à ceux qui savent haïr et
mentir. L'avenir est aux renards et aux loups. Tant
pis pour les agneaux !
Ce faux idéal a montré de
quelle sinistre moisson il est la graine : les
Arméniens, les Alsaciens, les Serbes et les
Belges en savent quelque chose ; les
Français des provinces envahies en ont fait
l'apprentissage.
Que ceux qui sont pour l'idéal de
force, cet idéal de Kurdes
et d'Apaches, mettent au rancart Dieu et la
prière : en agissant ainsi ils seront
dans la logique.
Que ceux qui préfèrent
l'idéal moral et religieux, l'idéal
de la fraternité et du droit, que
ceux-là, au contraire, gardent la foi au
Dieu de Jésus-Christ et qu'ils pratiquent la
prière. Qu'ils mettent à la base
de l'éducation nationale la foi en Dieu et
la prière. Ainsi, logiquement, ils seront
des semeurs de justice et d'amour.
Je sais bien ce que quelques-uns me
diront :
« L'homme ne vit pas de
prières seulement. Il faut vendre,
acheter... »
Non, l'homme ne vit pas de
prières seulement mais sans la vraie
prière, l'homme ne peut vivre de sa vraie
vie ; il ne peut prospérer, même
dans le domaine matériel.
Le Dieu que les chrétiens prient
est le Dieu parfait. Ceux qui le prient seront
toujours portés à obéir au
précepte de l'Évangile :
« Soyez parfaits, comme votre
Père qui est dans les cieux est
parfait. » Ils tendront à la
perfection. Ils tendront à bien faire tout
ce qu'ils font ; car on devient toujours
semblable à son Dieu, au Dieu des
chrétiens, si c'est lui que l'on prie ;
au vieux dieu allemand, au dieu Thor, fils d'Odin,
dieu de la guerre et de la violence, si c'est
à lui qu'on réserve son culte.
Tendre à la perfection ! Quelle
garantie meilleure voulez-vous donner au commerce
et à l'industrie ?
Jean Jaurès, de
très chimérique et très
généreuse mémoire ;
Jaurès qui était spiritualiste
à ses heures, disait un jour, en substance,
à ses collègues de la Chambre
française : « Messieurs,
donnez à tous du pain, un
logement sain, agréable et
ensoleillé ; donnez leur des loisirs,
du bien-être et même un peu de luxe...
Après cela, mais après cela
seulement, vous verrez les hommes se tourner vers
le monde invisible et supérieur pour lequel
ils sont faits et auquel ils ne pourront renoncer
à toujours. »
On applaudit parce qu'il y avait
là une pensée juste,
développée comme toujours en
magnifiques périodes. Mais il y avait
là aussi une utopie.
S'il veut atteindre le bonheur et,
par surcroît, le bien-être, il faut que
l'homme croie et prie. Sans Dieu, en effet, sans
prière, une nation ne sera jamais qu'un
corps sans âme.
Vous aurez beau organiser, avec les
méthodes les plus perfectionnées, les
plus scientifiques, une nation commerçante
et industrieuse ; vous aurez beau enrichir
cette nation et transformer son territoire en un
moderne Eden : sans Dieu et sans
prière, vous n'empêcherez pas la
haine, les convoitises, les folles ambitions
d'envahir votre Eden ; vous ne les
empêcherez pas de former dans le sous-sol de
l'édifice que vous aurez si savamment
construit un amas de matières explosibles
qui, tôt ou tard, provoqueront de formidables
explosions.
Vouloir sans Dieu et sans
prière installer un Eden sur terre, c'est le
plus sûr moyen d'y installer l'enfer. Seule
la vraie prière nous apprend à
réaliser l'union avec Dieu, et c'est
là, sur terre déjà, le vrai
chemin du paradis.
XI
LA PRIÈRE ET LE PROGRÈS DU
MONDE
Au temps où nous vivons, les
barrières tombent ; les distances se
raccourcissent. Tout devient mondial. Au dessus
des nations surgit l'humanité. Il n'est plus
permis aux esprits larges et généreux
de se cantonner dans les limites, si vastes
soient-elles, d'un seul pays, d'une seule nation.
Tout doit être en fonction du monde et de
l'humanité.
On ne remontera pas ce courant.
L'humanité doit s'affirmer, se grouper et
s'organiser. Tout y concourt et tout y
court.
Que peut la prière, puisque c'est
d'elle que nous parlons ici, pour le progrès
du monde et de l'humanité ? Et d'abord,
en quoi consiste ce progrès ?
Le progrès du monde et de
l'humanité, ce sera, n'est-ce pas ?
d'enterrer la guerre et les engins de guerre, de
les réduire au moins au plus strict minimum,
de fondre les canons pour en faire des cloches et
des outils de production, après avoir fait
le contraire. Le progrès du monde, ce sera
la paix universelle ; ce sera non seulement de
ne plus se battre et s'entre-tuer entre peuples,
mais encore de s'aimer et de s'entr'aider. Ce sera
l'union sacrée, l'universelle
fraternité. Ce sera de fonder non-seulement
les États-Unis de l'Europe, mais les
États-Unis du monde, et,
dans ces États-Unis, de réconcilier
les frères ennemis, de substituer, l'union
des classes à la haine des classes. Le
progrès du monde, ce sera, suivant la jolie
expression d'un soldat français, que le
monde entier vive en gentillesse.
En théorie, tout le monde est
d'accord là-dessus. On l'est beaucoup moins
sur les moyens de réaliser ce programme.
Cependant il me semble que Jésus de Nazareth
a clairement indiqué ce moyen quand il a
dit : « Vous donc priez
ainsi : Notre Père qui es aux
cieux » et la suite.
Le mal, c'est d'avoir nationalisé
la prière modèle, le Notre
Père ; c'est d'avoir exclu le
Samaritain - celui qui déplaît - du
royaume de Dieu. Si chaque peuple nationalise
Dieu et le naturalise, substituant au Père
de tous les hommes le Père d'une seule
nation, d'une seule langue et d'une seule race, le
progrès du monde est rendu
impossible.
Que faire ?
Il faut dénationaliser le
Notre Père ; il faut lui rendre son
premier sens, son sens humain, universel.
Conformément aux principes affirmés
par le Notre Père, il faut que le
Dieu de Jésus règne sur le monde. Il
faut que tous les hommes, dans les vallons les plus
reculés, dans les îles les plus
lointaines, du pôle à
l'équateur, d'un océan à un
autre océan, se sachent et se sentent
frères, issus d'un même sang,
glorifiés par le même rayon divin
déposé dans la même argile,
appelés à la même
destinée, soumis aux mêmes devoirs,
dotés des mêmes droits. Il faut que
l'hymne de l'avenir soit : « Avant
tout, le Père qui fait de nous des
frères ! Avant tout, la justice !
Avant tout, l'humanité et la
fraternité ! »
La perversion de la prière et de
la religion a perdu le monde. Le retour à la
vraie prière et, par elle, à la vraie
religion, sauvera le monde. La vraie
prière établira sur la terre, au
terme de l'histoire humaine, un Eden bien
supérieur à celui que l'on place au
début. Elle replantera sur la terre l'Arbre
de vie. Elle en bannira le Serpent.
CONCLUSION
ALLIANCE POUR LA PRIÈRE
0 toi qui écoutes la
prière, tous les hommes viennent
à toi.
Ps. LXV,
|
Les temps nouveaux réclament que l'on
prie. Ils réclament aussi qu'il y ait pour
prier des ententes, des alliances.
Dans ce but, je propose un calendrier
de la prière, indiquant un sujet pour
chaque dimanche et chaque semaine de l'année
et l'accompagnant de quelques suggestions.
Que des chrétiens de tous les
pays et de toutes les Églises
présentent ensemble au Seigneur les
mêmes requêtes dans le culte
individuel, dans le culte de famille, dans le culte
public, ne serait-ce pas beau et bon ?
Tout est promis à la
prière de plusieurs offerte à Dieu au
nom de Jésus-Christ.
I. NOTRE PÈRE QUI ES AUX
CIEUX
Que tous les hommes se sachent
appelés à être enfants de Dieu.
Que nul ne se sente orphelin. Que tous se sachent
frères. Que tous aiment leur commun
Père.
II. QUE TON NOM SOIT
SANCTIFIÉ.
Que tous, grands et petits, puissants et
faibles, riches et pauvres, honorent le saint nom
de leur Père qui est aux cieux.
III. QUE TON RÈGNE
VIENNE.
Que le règne de Dieu, le
Père juste et bon, s'étende d'un bout
du monde à l'autre sur les individus, sur
les familles et sur les peuples, sur les monarchies
et sur les républiques.
IV. QUE TA VOLONTÉ SOIT FAITE
SUR LA TERRE COMME AU CIEL.
Que la terre, province
révoltée de l'immense empire de Dieu,
se soumette à sa loi, qui est celle du Bien,
du Beau, du Vrai.
Que Dieu soit obéi par les hommes
sur cette terre, comme Il l'est au ciel par les
anges et par les bienheureux.
V. DONNE-NOUS AUJOURD'HUI NOTRE PAIN
QUOTIDIEN.
Que chacun, selon la loi divine,
travaille pour mériter le pain quotidien.
Que nul ne chôme par paresse. Que nul ne se
rende invalide par ses excès et par ses
vices.
Que chacun fasse son devoir, et Dieu lui
donnera le nécessaire. Que chacun soit
reconnaissant.
VI. PARDONNE-NOUS NOS OFFENSES, COMME
NOUS PARDONNONS à CEUX QUI NOUS ONT
OFFENSÉS.
Que l'homme pécheur implore le
pardon de son Père céleste. Il
l'obtiendra, s'il pardonne lui-même
et s'il est disposé,
suivant les occasions, à rendre le bien pour
le mal.
VII. NE Nous AMÈNE PAS EN
TENTATION, MAIS DÉLIVRE-NOUS DU
MAL.
Nous sommes faibles. Que Dieu nous
apprenne à fuir la tentation et à
lutter contre elle. Qu'Il nous épargne les
tentations qui seraient au-dessus de nos
forces.
VIII. CAR À TOI APPARTIENNENT
LE RÈGNE, LA PUISSANCE ET LA GLOIRE AUX
SIÈCLES DES SIÈCLES.
Dieu est puissant pour nous
délivrer du mal et du Malin. Il a soutenu
les héros du bien dans leurs luttes.
Implorons-le. Il nous soutiendra et nous
délivrera. Sa puissance éternelle est
pour notre salut. Il met sa gloire à nous
sauver.
IX. LA FOI.
La foi est le lien qui nous unit
à Dieu. Elle est la main qui saisit la main
du Père et du Sauveur.
Que Dieu soutienne et augmente notre
foi.
X. L'ESPÉRANCE.
L'espérance est notre
arc-en-ciel. C'est le sourire, même au milieu
des larmes. Dieu nous fait en Christ des promesses
splendides.
Que Dieu nous donne d'espérer
toujours, dans la vie, dans la mort, en attendant
le ciel et la vie éternelle.
XI. LA CHARITÉ.
Charité signifie amour. Dieu est
amour. Qu'Il nous donne d'aimer comme lui.
XII. LIBERTÉ.
Christ est le grand libérateur.
Que Dieu nous donne en Christ la liberté
promise à ses enfants. Qu'Il nous
affranchisse du mal et de l'erreur.
XIII. CONSOLATION.
Dieu est le grand consolateur. Qu'Il
console ceux qui pleurent, ceux qui sont dans le
deuil, par son amour et par la certitude du revoir
dans le ciel.
XIV. LA PRIÈRE.
Prier, c'est vivre en Dieu.
Que Dieu nous donne l'amour de la
prière. Qu'Il nous enseigne à prier,
comme Jésus, dans une soumission
complète à sa volonté.
XV. LE CORPS ET
L'ÂME.
Le corps est précieux, mais
l'âme l'est bien plus encore.
Que Dieu nous aide à garder sans
reproche et à lui consacrer notre corps et
notre âme.
XVI. LA PAROLE DE DIEU.
Que la Parole de Dieu soit le pain de
notre âme et la lampe qui éclaire
notre chemin. Qu'elle soit nos délices.
Qu'elle mette en nous la semence de la vie
éternelle.
XVII. L'ESPRIT SAINT.
Que l'Esprit saint souffle sur la terre
avec force, en particulier sur les jeunes.
XVIII. DES GUIDES ET DES
CHEFS.
Que Dieu donne à
l'humanité les guides et les
chefs qu'il lui faut :
éducateurs, savants, inventeurs,
écrivains, artistes, journalistes, hommes
d'État, hommes d'action, prophètes et
apôtres.
XIX. L'ÉDUCATION.
Que l'éducation soit remise en
honneur. Qu'on ne se borne pas à instruire.
Que le sentiment moral et religieux ne soit pas
cultivé avec moins de soin que
l'intelligence.
XX. IDÉES JUSTES ET
IDÉES FAUSSES.
Qu'on se souvienne que l'idée
mène le monde. Qu'on recherche et
répande les idées justes. Qu'on ne
laisse pas les idées fausses couper, comme
une hache, l'arbre du bonheur humain.
XXI. LES PÈRES.
Après avoir engendré leurs
enfants à la vie physique, que les
pères se préoccupent de les engendrer
à la vie morale, d'en faire des citoyens du
Royaume de Dieu.
XXII. LES MÈRES.
Que les mères ne se bornent pas
aux soins matériels. Qu'elles soient de
vraies mères, formant des consciences
droites, des coeurs généreux, de
nobles caractères, en un mot de vrais
échantillons d'humanité.
XXIII. DANS LA FAMILLE.
Que Jésus-Christ, dans la
famille, ait la place d'honneur. Que dans chaque
famille il y ait un autel dressé, un feu
sacré allumé, nuit et jour, à
la gloire de Dieu.
XXIV. PARENTS ET ENFANTS.
Que parents et enfants s'aiment et se
comprennent.
Que la famille de plus en plus soit le
berceau aimé, l'asile accueillant, le
sanctuaire où l'on revient toujours avec
bonheur.
XXV. LES DOUX ACCENTS DE LA
PRIÈRE.
Qu'au bruit des batailles
succèdent les doux accents de la
prière. Que nuit et jour d'innombrables
mains soient levées vers le ciel.
XXVI. SOUPIR VERS DIEU.
Qu'à la fièvre de
l'argent, du plaisir et des distractions
succède la soif de Dieu, le soupir
après les réalités invisibles
et éternelles.
XXVII RECONSTRUCTION.
Après qu'ont été
détruites tant d'églises et de
cathédrales, qu'on reconstruise et surtout
que l'on construise dans les coeurs un temple
indestructible.
XXVIII. FRANCE.
Que la France vive et
prospère !
Qu'elle reste fidèle au culte de
l'idéal, de la justice et de la
liberté ; et que, librement, elle adore
le Dieu juste et bon, Dieu de Jeanne d'Arc, de
Bayard, de Pascal, Dieu de
l'humanité.
XXIX. ANGLETERRE.
Que Dieu bénisse l'Angleterre
pour son admirable élan, pour ses
généreux sacrifices, pour son
indomptable ténacité au service du
droit.
XXX. ITALIE.
Qu'une ère nouvelle s'ouvre pour
l'Italie. Qu'à ton glorieux passé
succède un avenir plus glorieux
encore.
XXXI. ÉTATS-UNIS.
Bénis soient les fils des
puritains ! Béni soit le pays de
Washington, de Lincoln, de Garfield. Que l'esprit
des pères revive dans les enfants ! Que
les États-Unis d'Amérique et leurs
alliés inaugurent les temps
nouveaux !
XXXII. RUSSIE.
Qu'elle passe des ténèbres
à la lumière, de l'asservissement
à la vraie liberté. Qu'elle
échappe à l'anarchie ! Qu'elle
devienne une avant-garde
XXXIII. ALLEMAGNE.
Qu'elle reconnaisse et confesse ses
torts, sa colossale erreur. Que son humiliation
soit son relèvement. Qu'elle rentre dans
l'humanité et dans la
chrétienté.
XXXIV. BELGIQUE, ALSACE, POLOGNE,
SERBIE, ARMÉNIE.
Que ces pays martyrs connaissent la
joie. Qu'après avoir porté la
couronne d'épines, ils portent la couronne
de gloire.
XXXV. SUISSE.
Berceau de la liberté et de la
démocratie en Europe, qu'elle reste
fidèle à ses origines. Fondée
« au nom du Dieu
tout-puissant », qu'elle s'inspire
toujours de lui. Qu'elle ne plie pas le genou
devant les idoles modernes.
XXXVI. MAHOMÉTANS.
Que le croissant cède devant la
croix et le Coran devant l'Évangile.
XXXVII. JAPON ET CHINE.
Que le Japon et la Chine acceptent la
royauté bénie du Prince de la paix.
Qu'ils deviennent ainsi des garants de la paix du
monde.
XXXVIII. AFRIQUE.
Que le continent noir devienne un foyer
de lumière. Que les Européens qui s'y
installent s'inspirent de l'esprit de Livingstone.
Qu'ils soient les amis des noirs Africains, non
leurs corrupteurs, non leurs tortionnaires.
XXXIX. ISRAÉLITES.
Que, retrouvant Jérusalem, les
Israélites y retrouvent Jésus, leur
gloire, et reconnaissent en lui le Fils de David,
leur Messie.
XL. LA FEMME.
Que la femme, coeur de
l'humanité, soit de plus en plus l'aide de
l'homme, qui en est la tête. Qu'elle ne soit
plus traitée en mineure. Ayant
été si longtemps à la peine,
qu'elle soit admise à l'honneur.
XLI. LA JEUNE FILLE.
Que sa plus belle parure soit la
modestie, l'élévation des sentiments,
le courage souriant, la bonté unie à
la fermeté.
Qu'on la respecte et qu'elle se
respecte.
XLII. MORALITÉ.
Que les moeurs publiques et
privées s'épurent
et se relèvent. Que les
instincts inférieurs soient dominés
par la raison et par la conscience. Qu'on surmonte
le mal par le bien.
XLIII. ALCOOLISME.
Prier pour la disparition de
l'alcoolisme, ce grand démolisseur du corps
et de l'âme, de la santé physique et
de la santé morale, ce
générateur de folie et de
tuberculose, ce tueur de la famille, ce tueur de la
race, ce tueur des nations qui ne le tuent
pas.
XLIV. TRAVAIL ET REPOS.
Que la loi du travail soit
observée par tous avec des intervalles de
repos.
Que l'institution humanitaire du
dimanche soit entourée de garanties.
Que le dimanche soit de plus en plus la
perle des jours, jour de prière et de
recueillement, jour de la vie en famille, et de
saine récréation.
XLV. LA VIE SIMPLE.
Que l'on revienne à la vie
simple, aux joies simples, au coeur simple. Ce sera
revenir à Dieu et au bonheur.
XLVI. RELATIONS SOCIALES.
Que ces paroles du Christ :
« A chacun selon sa
capacité » et :
« Vous êtes tous frères...
Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai
aimés », soient la règle
des relations sociales.
XLVII. ARBITRAGE.
Que les différends entre nations
comme entre particuliers soient
réglés par arbitrage.
XLVIII. MORALE ET
POLITIQUE.
Que les relations politiques et
internationales soient soumises à la loi
Morale comme les relations entre individus.
XLIX. INDUSTRIE ET
COMMERCE.
Que l'activité industrielle et
commerciale soit soumise à la loi de justice
et d'amour.
L. LA MISÈRE.
Que la misère disparaisse du
monde.
Que toutes les bonnes volontés
s'unissent dans ce but.
LI. LA SAINTE ALLIANCE DES
PEUPLES.
Que chaque peuple décide de son
sort.
Qu'il n'y ait entre les peuples d'autre
lutte qu'une émulation pacifique. Que les
conquêtes entre peuples civilisés
soient interdites.
Que la colonisation des tribus ou des
peuples de civilisation très
inférieure se fasse sans violence et sans
cruauté. Qu'elle ait pour but
d'élever ces tribus et ces peuples à
un degré supérieur de civilisation et
de les émanciper.
LII. L'UNION
SACRÉE.
Que les chrétiens renoncent
à imposer à d'autres chrétiens
leur manière de voir.
Que tous les chrétiens de toutes
les Églises s'unissent pour servir Dieu et
le prochain et qu'ainsi s'accomplisse la
prière du Christ Qu'ils soient un, comme
nous sommes un. »
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