Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



UN PROGRAMME DE VIE INDIVIDUELLE ET COLLECTIVE

V
Lire Romains XIII, 8 à 14.

Paul remonte des actes particuliers, privés ou publics, à la source à l'esprit qui doit les animer : c'est l'amour pour Dieu et pour les hommes.

Ne devez rien à personne. Nos dettes, ce sont nos torts, nos fautes, nos mauvaises paroles ou nos mauvaises actions égard du prochain, aussi bien que ce que nous empruntons ou ce que nos fournisseurs ont à nous réclamer. « Remets-nous nos dettes comme nous les, remettons à nos débiteurs. » Telle est la traduction littérale de la demande de l'oraison dominicale. (Matth. 6, 12.) Elle montre clairement que tout péché doit être considéré comme une dette, et que nos dettes d'argent ne sont pas les plus graves et celles qui pèsent le plus dans la balance divine. Cependant, l'exhortation de l'apôtre concerne aussi et d'abord les dettes matérielles. On ne saurait trop dire aux chrétiens : Évitez autant que possible de contracter des dettes. - D'éminents serviteurs de Dieu, un Jung-Stilling, un Zinzendorf, se sont créé des tourments qui ont paralysé leur activité et ont affaibli leur témoignage, soit en empruntant de l'argent, soit en négligeant de payer ce qu'ils achetaient. S'il vous est impossible d'éviter certaines dettes, en particulier à vos fournisseurs, efforcez-vous de vous acquitter le plus tôt possible ; n'ayez point de repos que vous n'ayez la conscience déchargée à cet égard, car toute dette est et doit rester un poids sur la conscience. Soyez hommes et femmes de parole ; que l'on puisse compter à coup sûr sur vos engagements. Cette attitude vaut mieux qu'une multitude de discours pieux. Dans ce domaine comme ailleurs soyons sans tache et sans reproche.

Une seule dette est permise et même requise de nous, dette qui ne s'éteint jamais, mais qui au contraire s'étend et s'augmente à mesure que nous la reconnaissons et que nous nous en acquittons : c'est l'amour réciproque et fraternel. Par cet amour, nous accomplissons vraiment tous les commandements, qui comprennent à la fois le décalogue et la loi du Christ. L'amour, en effet, est sous-entendu dans les dix commandements, il en constitue la base, l'inspiration et le sommet ; il est à leur point de départ et à leur point d'arrivée. Nous ne saurions nous y conformer dans la lettre et dans l'esprit sans amour. La crainte, la peur, est le signe des esclaves ; l'amour est ce qui caractérise les enfants. Or, si le véritable Israël de l'ancienne Alliance déjà était formé des fils et des filles de Dieu, à plus forte raison celui de la nouvelle. Il y a trois sortes d'esprits dans lesquels on peut se soumettre et obéir : l'esprit servile qui obéit pour éviter le châtiment, l'esprit mercenaire qui se soumet pour gagner les faveurs du Maître et obtenir quelque avantage, et l'esprit filial qui obéit par amour et d'une manière toute désintéressée. Ce dernier seul est agréable à Dieu. Vous connaissez le sommaire de la loi emprunté par Jésus à l'Ancien Testament : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée. (Deut. 6, 5.) Tu aimeras ton prochain comme toi-même. (Lév. 19, 13.) » Luther, dans son petit catéchisme, commence l'explication de chacun des commandements du décalogue par cette formule invariable : Nous devons craindre et aimer Dieu de telle sorte que nous évitions : de nous livrer à l'idolâtrie, de faire par son nom aucune imprécation ni jurement, ou de mépriser ou irriter nos parents. Le grand réformateur avait bien saisi le véritable esprit de la loi.

L'amour ne fait point de mal au prochain, dit l'apôtre, et, par suite, il lui fait du bien, tout le bien possible, ajouterons-nous. L'attitude purement négative ou simplement neutre n'existe pas et ne saurait exister. L'amour, nous l'avons dit, est la plénitude de la loi, sa perfection, son essence et son but. Or l'amour se donne et il doit se donner, se consacrer au bien temporel et spirituel du prochain. Souvenons-nous, de plus, avec Adolphe Monod, que si la foi rend tout possible, l'amour rend tout facile.

Vient ensuite dans notre texte le motif pour lequel nous devons nous conduire ainsi, motif aujourd'hui trop rarement invoqué : c'est le temps, l'époque, l'occurrence où nous nous trouvons. Le Seigneur est proche, il viendra bientôt sur les nuées du ciel avec une grande puissance et une grande gloire. Il est « Celui qui vient ». (Apoc.1, 8.) Nous sommes ici en présence d'une allusion manifeste à la parousie, au retour de notre Maître, si souvent annoncé par ses apôtres et si fermement attendu par eux. Avec lui vient le salut complet, définitif, y compris la rédemption de nos corps. (Rom. 8, 23.) C'est-à-dire leur résurrection et leur glorification. Ayant participé à la chute et étant devenus des instruments de péché, il faut qu'ils participent à la restauration de notre être et deviennent des instruments de sainteté.

Actuellement, nous sommes sauvés en espérance, virtuellement ; nous possédons seulement les arrhes et les gages du salut. L'Esprit nous a convaincus de péché et nous a amenés au Sauveur. L'Esprit rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Enfin l'Esprit nous a régénérés et travaille incessamment à notre sanctification. Certes, tout cela est déjà beaucoup et suffit à nous garantir l'avenir. Mais cet avenir nous apportera bien au delà de ce que nous pouvons penser et espérer.

En attendant, nous sommes dans la nuit. Remarquons-le et insistons-y. Le jour ne luira dans tout son éclat que lorsque le soleil de justice, qui porte la santé dans ses rayons, apparaîtra dans toute sa majesté. En attendant, la nuit, dans laquelle personne ne peut travailler (Jean 9, 4 et 5) s'épaissira de plus en plus. Il semble bien, en effet, que l'obscurité s'étende et s'intensifie toujours, même sur la théologie et sur l'église contemporaines. Nous sommes tout enveloppés d'un brouillard dense et froid qui transperce l'âme et la rend malade. « La civilisation progresse, dit César Malan fils, dans ses Grands traits de l'Histoire religieuse de l'humanité, mais en même temps la nature de l'homme lui-même se détériore et se corrompt. L'humanité perd en vérité, en pureté et en valeur réelle ce qu'elle gagne en connaissance et en puissance extérieure. C'est l'histoire de toutes les civilisations partielles comme aussi celle du progrès humain dans son ensemble.

Il ne fait jour que lorsque Jésus est là en personne. Mais, courage ! Le moment où la nuit est la plus noire est précisément celui où vont se montrer les premières lueurs de l'aurore ! La nuit est avancée, voici bientôt le point du four !
Ceci n'est point affaire d'intelligence, de curiosité, ou matière à discussions, mais doit aboutir à quelque chose de pratique que nous allons indiquer :

A une attitude. Puisque Jésus doit revenir bientôt, « soyons comme celui qui attend son maître. » (Luc 12, 35 - 38), Qu'Il nous trouve prêts à l'accueillir avec des transports de joie, veillant, priant, étant sobres et travaillant avec lui et pour lui à l'exécution de ses desseins d'amour.

Nous sommes appelés par cette même pensée de arrivée prochaine de notre Maître à nous dépouiller des oeuvres issues des ténèbres et que les ténèbres favorisent et à nous revêtir des armes de lumière. Paul traite ce sujet d'une manière plus détaillée et approfondie dans son épître aux siens (chap. 4, 22 et 24 ; chap. 5, 11 à 14 ; chap. 6, 11 à 20). Les oeuvres sont un vêtement, une chose qui se voit, une manifestation extérieure de ce que nous sommes. On pense pouvoir découvrir le caractère d'une personne par l'examen de son écriture ou de sa démarche, ou des traits de son visage ; on le pourrait tout aussi bien par l'aspect de ses vêtements. Tel vêtement, tel homme ; telle enveloppe extérieure, telle âme. Pour se dépouiller des oeuvres mauvaises, c'est-à-dire du vêtement d'orgueil et de vanité d'égoïsme et de méchanceté, il faut tout d'abord que les sentiments impurs soient détruits. C'est là le travail du Saint-Esprit. Vois n'ignorez pas qu'il procède du dedans au dehors. Il ne s'agit point d'une toilette tout extérieure destinée à satisfaire les convenances et à sauvegarder les apparences. Défions-nous des séductions du Diable. Il s'ingénie sans se lasser à nous détacher du centre pour nous attirer à la surface.

Les armes de lumière sont aussi un vêtement qui frappe le regard mais qui a son point de départ et son point d'appui au dedans C'est parce que nous sommes intérieurement revêtus du Seigneur Jésus, c'est parce qu'il remplit et pénètre nos pensées, nos coeurs et nos volontés que nous prenons la livrée et l'armure du chrétien.

Remarquons que ce que l'apôtre nous invite à endosser, ce n'est ni une robe de chambre ou un coin de feu, - qui éveillent les idées de repos, de tranquillité, de rêverie pleine de charme ; - ni une redingote ou un habit de cérémonie, - qui éveillent l'idée de fêtes ou de plaisirs, - mais une armure. La vie chrétienne n'est ni une douce quiétude, un délicieux farniente, ni une réjouissance perpétuelle ; elle est avant tout une action, un combat. Le chrétien est un soldat. Il lutte sans cesse pour défendre sa vie et celle de ses frères sans cesse menacées. Les fameuses lois de la lutte pour l'existence et de l'entraide ne doivent s'exercer nulle part d'une manière plus rigoureuse que dans la société des enfants de Dieu.

Le chrétien attaque aussi l'Ennemi. Sa panoplie, ou armure complète, ne comprend pas seulement des armes défensives : casque, cuirasse, bouclier, etc., mais aussi des armes offensives, entre autres une épée, « l'épée de l'Esprit qui est la Parole de Dieu. » Toutes ces armes sont prises dans le grand arsenal divin ; elles ont été forgées dans la lumière d'En-Haut ; dès lors, elles peuvent paraître au grand jour de la terre ; elles y brilleront du plus vif éclat. Le serviteur de Christ, qui est un chevalier de la Croix, reçoit son armure des mains mêmes de son divin Chef. Une fois armé, il ne fait pas une guerre sourde, dissimulée ; il n'emploie pas la ruse et les faux-fuyants ; mais il va droit à l'ennemi et le regarde en face comme jadis David devant Goliath.

La vertu maîtresse d'un chevalier n'est-elle pas la loyauté en même temps que le loyalisme, l'entier dévouement à la cause et à Celui qui l'incarne dans sa personne adorable ?
Toute guerre, en effet, réclame du soldat certaines qualités essentielles : il faut qu'il soit toujours en éveil, l'oeil ouvert, l'oreille au guet, qu'il ne perde jamais de vue que l'ennemi est là dans les ténèbres de la nuit et que sa tactique c'est la surprise.

Au soldat du Christ, comme au soldat de nos armées, l'exercice est indispensable. Il doit apprendre à manier ses armes « de la droite et de la gauche. » (2 Cor. 6, 7.) Sans cela il est bien emprunté et bien maladroit ; il risque de se blesser ou de se tuer avec ses propres armes. La guerre chrétienne, la sainte guerre, requiert un apprentissage tout comme l'autre. Il y faut des instructeurs et surtout l'habitude, la pratique, l'expérience, que rien ne peut remplacer.

Enfin le soldat de Jésus doit se soumettre à une discipline stricte tout comme l'autre. Il doit obéir à son Capitaine sans discuter les ordres qui lui sont donnés et sans murmurer ; qu'il suive humblement et docilement Celui qui combat avec lui et le mène à la victoire !

Le combattant chrétien possède un règlement de service, la Bible, qu'il doit étudier sans cesse et connaître sinon par coeur, du moins par le coeur ; non pour satisfaire sa curiosité et y découvrir des problèmes intéressants, mais pour se conformer à la volonté du Roi sous l'étendard duquel il s'est enrôlé.

Un élément important de la discipline, c'est la sobriété ( 1 Pierre 1, 13 à 16 ; 4, 7 et 8), La modération, la maîtrise de soi. Il s'agit de marcher « honnêtement », avec sincérité, droiture, intégrité « comme de jour ». Et pour cela il faut traiter durement son corps et le tenir assujetti (1 Cor : 9, 27) ; pour qu'il devienne non un maître, mais un serviteur. En un mot que le combattant se garde de prendre soin de la chair pour satisfaire ses désirs, d'ailleurs insatiables. La chair est comme le sépulcre, elle ne dit jamais : Assez ! Plus on lui accorde, plus elle se montre exigeante. - Nous ne devons pas, du reste, identifier la chair avec le corps, mais nous souvenir cependant que le corps est souvent l'organe de la chair. La chair n'est autre chose que notre vieille nature corrompue et vendue au péché. Elle doit être vaincue en elle-même et aussi dans ses manifestations et ses instruments. Si nous réalisons cela, nous serons des soldats dignes de faire partie des saintes milices de notre Dieu.


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