Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



Nous les jeunes

VI.
LA GÉNÉRATION FUTURE

« AIMEZ LES ENFANTS DE VOTRE PAYS, QUE CET AMOUR SOIT VOTRE NOUVELLE NOBLESSE. »

NIETZSCHE.

 Et je le répète : Notre volonté a besoin d'aide !

Si l'instinct sexuel nous apparaît, tout d'abord, sous la forme d'une attraction puissante exercée sur nous par la femme, d'un besoin de nous unir à elle pour compléter notre être, et d'un désir ardent de posséder une compagne, sa principale raison d'être, cependant, est la perpétuation de notre race. Nous portons en nous les corps et les âmes de nos enfants. La force sexuelle est l'avenir ! Sans aucun doute, tous nous désirons avoir des enfants bien portants et joyeux, et donner ce que nous avons de meilleur à l'avenir de notre famille, de notre peuple. Eh bien, l'avenir est continuellement en germe dans le présent. Nous le portons en nous. Plus nous estimerons la valeur de notre force sexuelle, et mieux nous saurons conserver intacte notre puissance créatrice, plus les services que nous rendrons à nos enfants seront grands. Lorsque mon enfant me regarde avec ses yeux brillants et me réjouit par la vue de son corps souple et vigoureux, par sa joie enfantine et sa fraîche intelligence, je ne regrette pas d'avoir soutenu le combat pendant des années ; je sais que j'ai travaillé, non seulement pour moi, mais aussi pour la génération future. Seul, celui dont les enfants ne s'élèvent pas en muette accusation contre lui, pourra dire avec Liliencron :

« Mon enfant dans mes bras, ma main à la charrue,
Un coeur joyeux, et c'est assez ! »

Dans notre force procréatrice, apprenons déjà à aimer nos enfants.

L'alcool, on ne peut le nier, exerce une influence énorme sur le germe dont sortira notre postérité, sur le cerveau de nos futurs enfants et sur leur vie sexuelle. La science et l'expérience sont d'accord sur ce point. Il est aussi indubitable que les maladies sexuelles du père, même s'il croit les avoir vaincues, agissent d'une façon pernicieuse sur la formation du sperme, et par là, sur le développement de l'embryon. La loi de l'hérédité, du péché héréditaire, dont les poètes ont tant parlé, n'est que la terrible réalisation de l'antique menace : « L'iniquité des pères sera punie, sur les enfants, jusqu'à la troisième et à la quatrième génération. » D'innombrables aveugles-nés, sourds-muets et idiots, doivent le malheur de leur existence à la maladie sexuelle de leur père, ou à la dilapidation de ses forces dans le commerce sexuel illégitime, qui l'a rendu incapable de procréer un enfant normal et sain.

Quant à l'absence de scrupules, toute bestiale, avec laquelle tant de jeunes gens se marient, bien que se sachant encore atteints ou imparfaitement guéris de maladies vénériennes, je dirai seulement que je voudrais voir rétablir à leur usage la peine de la bastonnade. Je voudrais gifler ces grossiers personnages, aux yeux desquels la santé et la vie d'une femme n'ont pas assez de valeur pour leur arracher un honnête aveu. Aucune loi ne devrait fermer la bouche au médecin qui voit une telle atrocité se commettre. Lorsqu'un homme est atteint de folie, le médecin doit le constater, afin que le malade soit conduit dans un asile ; lorsque la diphtérie, ou toute autre maladie contagieuse, sévit dans une maison, on isole soigneusement le malade et ceux qui le soignent. Et lorsque la fièvre aphteuse régnait il y a quelques années, dans notre pays, un écriteau était apposé devant chaque étable contaminée.

Le bétail est protégé contre toute épizootie dévastatrice, tandis que les femmes sont à la merci du poison monstrueux des maladies vénériennes ! Si j'avais une fille qui soit demandée en mariage, j'enverrais, en tout cas, le jeune homme vers mon médecin, et je sommerai celui-ci de me dire, sur son honneur, si le jeune homme est en bonne santé ou malade. Je me suis conservé pur et sain pour mes enfants et mes petits-enfants, et je ne tolérerai pas qu'un débauché vienne corrompre ma race.

L'expérience prouve qu'un instinct sexuel déréglé rabaisse le caractère, et fausse le sens moral, qui vont diminuant de génération en génération, jusqu'à la complète dégénérescence, avec tout son cortège de misères et de souffrances. C'est pourquoi, en me gardant pur et sain, j'ai fait plus pour mes enfants que si je leur léguais des millions.

Par la procréation, non seulement nous donnons un corps à nos enfants, mais nous coopérons à la formation de leur âme. Sans cela, pourquoi parlerait-on de dispositions héréditaires, morales ou immorales ? On aura beau élever un enfant de Bohémiens dans un couvent, il ne pourra pas facilement renier son penchant au vol, il l'a dans le sang. Et de même que les défauts de caractère et la faiblesse de volonté se transmettent du père au fils, ainsi une forte volonté, un coeur pur, peuvent être légués, par nous, à nos enfants. Nous nous donnons beaucoup de peine pour leur faciliter la lutte pour l'existence, mais songeons qu'en combattant nous-mêmes, vaillamment et fidèlement, nous leur facilitons aussi la lutte pour la pureté et la dignité. De même que dans la dégénérescence, la faiblesse et la corruption vont grandissant en se transmettant d'une génération à l'autre, de même la pureté du père se transmet, accrue, à l'enfant, pour s'augmenter encore chez le petit-fils et procréer, finalement, une génération qui portera sur son front la couronne de cette victoire, pour laquelle l'humanité combat depuis des siècles.

Ne sont-ce là que de vagues rêves d'avenir, qui ne se transformeront jamais en réalités ? Non ! Souvenons-nous du point de départ de notre humanité ; le progrès n'est-il pas plus sensible, n'apparaît-il pas à la surface d'une façon plus distincte qu'à n'importe quelle autre époque ? Mais il faut que le progrès ait un but, et si, aujourd'hui, la recherche de tout ce qui est vrai et pur est le mot d'ordre partout donné, attendons alors, avec une joyeuse certitude, le moment où l'instinct sexuel contribuera, lui aussi, comme le veut la nature, à la prospérité matérielle et intellectuelle de l'humanité, et où nous verrons la pureté et l'énergie devenir notre bien et celui de nos enfants. Nous nous réjouirons, alors, de pouvoir, par notre collaboration, hâter un progrès si vraiment humain.

Cet aperçu sur l'avenir ne paraîtra téméraire qu'à celui qui ne veut pas y travailler. Toute vérité qui n'est pas banale, se présente à nous avec son inexorable : « Tu dois ! » Il semblerait que la vérité soit à la recherche d'une demeure, dans ce monde, et qu'elle ne puisse la trouver ailleurs que dans une humanité pure. Accueillons-la, et obéissons à son commandement en lui disant résolument : « Oui, je veux ! »

« Pensons à ce qu'est la nature, quel jugement, quelle grandeur, quel profond repos, quelle indulgence elle possède. Tu prends du blé et tu le sèmes dans le sein de la terre : Ton froment est peut-être entouré de paille, de balayures, de poussière et de toutes sortes de débris cela ne fait rien. Tu le confies à la terre juste et bonne elle fait croître le froment sans mot dire ; elle prend tous les débris, les recouvre et n'en parle plus.

Le blé doré croît, la bonne mère qu'est la terre, se tait sur tout le reste, se l'assimile sans bruit et, sans se plaindre, le transforme en quelque chose d'utile. Il en est partout de même dans la nature. Elle est vraie, et cependant grande, juste et maternelle. Elle exige seulement qu'une chose soit juste dans son principe, et à cette condition, lui accorde sa protection. N'est-ce pas, ici-bas, l'histoire de toute vérité supérieure, dans le passé comme dans l'avenir ? Son enveloppe est imparfaite, mais elle-même est une lumière brillant dans l'obscurité ; elle nous apparaît parfois enveloppée dans des dogmes purement scientifiques sur l'univers, dogmes forcément incomplets, qui seront même, un jour, trouvés imparfaits, erronés, et devront disparaître. L'enveloppe de toute vérité meurt, mais la vérité, elle, a une âme qui ne meurt jamais, qui revit dans une nouvelle incarnation, toujours plus noble, tout comme l'homme lui-même. C'est ainsi qu'agit la nature. L'essence intime de la vérité est immortelle. Qu'elle soit authentique, comme doit l'être une voix sortant des profondeurs de la nature, c'est l'essentiel. Ce que nous nommons pur ou impur ne l'arrête pas. Elle ne considère pas combien tu renfermes de paille, mais si tu es du vrai froment. Pur ? À beaucoup d'hommes, je pourrais dire : Oui, tu es assez pur ; mais tu n'es que paille, ton apparence est trompeuse, ta réputation est usurpée et repose sur des on-dit ; tu n'as jamais essayé de comprendre la grande âme de l'univers ; tu n'es ni pur, ni impur ; tu n'es rien, la nature n'a rien à faire avec toi ». (Carlyle.)

Il a raison, le célèbre Écossais. Ce n'est que des profondeurs de la nature, des sources éternelles de notre être, que nous pourrons tirer ce que nous donnerons de meilleur à l'avenir. Eh bien, que la vérité et la pureté ne soient plus, pour nous, des hypothèses, mais des réalités et des armes !

Encore une chose, concernant ton enfant à venir !

Tu n'as pas seulement à le procréer, mais aussi à l'éduquer. Comment comprends-tu l'éducation de ton enfant, spécialement à l'âge où les questions sexuelles commenceront à prendre une importance peut-être décisive ? Ne nous flattons pas de l'espoir que, dans le cours des années, la sagesse et la fermeté dont nous avons besoin pour élever nos enfants, nous viendront tout naturellement. Ce qui a de la valeur, ce qui est nécessaire, n'est jamais tombé du ciel pour personne. Si nous n'avons pas été sérieux dans notre propre éducation, si nous n'avons pas la conscience pure vis-à-vis de notre enfant, si nous ne pouvons le regarder en face, il ne faudra pas nous étonner lorsque son sûr instinct découvrira en nous le défaut de la cuirasse, et que tous nos essais d'éducation échoueront. L'éducation de nos enfants doit commencer par notre propre éducation. Nos préceptes et nos paroles ne peuvent avoir du poids et du succès que s'ils servent de règle de conduite à notre propre vie. Lorsque, dans notre personnalité, théorie et pratique forment un tout harmonique, toutes les forces de notre âme sont, à la fois, flexibles et résistantes, et peuvent servir à l'attaque comme à la défense, semblables à un acier bien trempé !

N'est-ce pas, nous voulons aimer nos enfants !


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