Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



Oeuvres posthume de A. Rochat
Ministre du Saint Évangile

LETTRE CIV.

La vie d'une Église tient à quelque chose de plus haut qu'une prédication de plus ou de moins.

 

Il est des circonstances auxquelles Dieu seul peut quelque chose, et où l'on avance beaucoup plus l'oeuvre en se tenant tranquille et en priant, qu'en agissant d'une manière prématurée. « L'homme prudent se tiendra dans le silence en ce temps-ci, car le temps est mauvais : » « En vous tenant tranquilles, en repos et en espérance, vous serez délivrés. »
Soyez persuadée qu'un des grands moyens d'avoir la paix, c'est de regarder beaucoup au Seigneur et à l'oeuvre qu'Il nous donne à faire, et de ne s'occuper des autres et de leur oeuvre qu'autant que la charité le demande. Deux ouvriers qui travaillent dans un champ ne peuvent se disputer qu'en arrêtant chacun son travail.

Je ne suis nullement inquiet de vous, même dans le cas où le frère.... ne viendrait pas dimanche. La Parole de Dieu et son Esprit ne sont-ils pas avec vous ? Si vous savez les écouter, vous ne regretterez pas la présence d'un homme. La vie d'une Église tient à quelque chose de plus haut qu'une prédication de plus ou de moins dans l'année ; et je suis bien persuadé que même un mois sans prédication, qu'on passerait dans un esprit de prière habituel, serait le mois le plus béni de l'année.

 LETTRE CV

 Quelques idées sur l'affranchissement du péché.

Chère soeur,
Voici quelques idées sur l'affranchissement du péché dont je vous parlais dans ma précédente lettre.
Pour traiter ce sujet, il faut partir de ce point qu'on fait trop peu ressortir que Christ est mort pour nous affranchir du péché aussi bien que pour nous affranchir de la condamnation.

Ce point de vue est surtout développé dans le VIe chap. des Romains, qui n'est qu'une parenthèse entre le chap. V et le chap. VII ; parenthèse qui a pour but de repousser l'abus qu'on pourrait faire de ce qui a été établi dans le chap. V, c'est que là où le péché avait abondé, la Grâce y a surabondé. L'apôtre prévoit qu'à cette occasion on pourrait dire : Péchons, afin que la Grâce abonde. Pour parer à cette objection, il présente la mort de Jésus-Christ non sous le point de vue de mort pour supporter la peine du péché, mais sous celui de mort pour nous affranchir du péché. Dans ce sens, notre vieil homme fut crucifié avec Lui, afin que le corps du péché fût détruit, et que nous ne fussions plus asservis au péché. Comme Christ, en expirant sur la croix, est mort au péché qu'Il avait pris sur Lui pour en faire l'expiation ; de même nous aussi mourant avec Christ, nous devenons quittes du péché.

C'est une chose faite, arrêtée, accomplie en la croix de Christ ; ensorte que nous sommes aussi bien affranchis en Christ que pardonnés en Christ. Ce double but de la mort de Christ est exprimé en plusieurs endroits des Écritures, par exemple Tite II, 14 ; Gal. I, 4 ; Acte III, 26.

Cet affranchissement se saisit par la foi tout comme le pardon. On en reçoit le principe à la conversion, et le développement par des actes de foi réitérés et par l'emploi des moyens par lesquels Dieu le développe en nous.
L'état d'un homme affranchi est celui-ci :

Sa volonté est rendue libre ; il désire faire le bien et éviter le mal. Il prend plaisir à la Loi de Dieu, quant à l'homme intérieur, et il hait le mal (Rom. VII).

Il combat contre tout péché ; il combat en s'appuyant sur Christ ; il combat assuré de la victoire, et disant : « Je suis plus que vainqueur par Celui qui m'a aimé. » Il ne livre point ses membres au péché, pour servir d'instruments à l'iniquité ; il n'obéit point à la chair, et à ses convoitises. En un mot, il n'est l'esclave d'aucun péché, car celui qui est né de Dieu ne fait pas le péché. Aucun homme qui vit dans un péché d'habitude, n'héritera le royaume de Dieu (I Cor. VI, 10).
Tout homme qui a un péché d'habitude et qui y persévère, malgré des avertissements suffisants, doit être exclu de l'Eglise dont il fait partie, et traité comme méchant. Donc l'état d'un chrétien n'est pas de vivre dans un péché sans repentance, et sans une repentance réelle qui le fait combattre sincèrement.

Enfin, celui qui est affranchi, fait des progrès dans la sainteté. Il peut tout en Christ qui le fortifie. Le péché n'a pas la domination sur lui, parce qu'il n'est pas sous la Loi, mais sous la Grâce. Il se purifie de toute souillure de la chair et de l'esprit, achevant sa sanctification dans la crainte du Seigneur. Il oublie les choses qui sont derrière lui, il s'avance vers celles qui sont devant.

À peine ai-je besoin de dire que cet affranchissement s'opère en nous par le saint-Esprit que Christ nous a obtenu, et dont il est dit : « Là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté » (2 Cor. III, 17).

Rien n'est consolant et fortifiant, comme de savoir qu'en Christ on est affranchi, aussi bien que pardonné. Plus on croit à cet affranchissement, plus on le reçoit, parce qu'il nous est fait selon notre foi. Plus on y croit, plus on a de courage, parce qu'on est assuré de la victoire. On ne juge pas des choses selon sa faiblesse, mais selon la force qui nous est acquise en Christ. Au milieu des chutes, on peut s'écrier : « Toi, mon ennemie, ne te réjouis point sur moi ; si je suis tombée, je me relèverai ; si j'ai été gisante dans les ténèbres, l'Éternel m'éclairera » (Michée VII, 8). L'Éternel achèvera ce qui me concerne : Celui qui a commencé la bonne oeuvre, la perfectionnera jusqu'au jour de Christ.

Voilà, chère soeur, une idée fort abrégée de ce sujet important. Si ce que je vous ai dit excite de votre part quelque question et vous paraît devoir donner lieu à des éclaircissements, je m'y prêterai selon mon pouvoir.

Paix vous soit en notre Seigneur !

Votre frère.


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FRAGMENT D'UNE MÉDITATION INACHEVÉE

SUR JEAN IV, 1-26.

L'envie arma Caïn contre son frère. Il le tua, parce que ses oeuvres étaient mauvaises et que celles de son frère étaient justes.
L'envie excita la haine des Pharisiens contre Jésus. Il est dit que, Pilate savait bien qu'ils l'avaient livré par envie. Jésus, qui n'avait pas besoin qu'on lui rendît témoignage de ce qui était dans l'homme, connaissait les sentiments qu'allait exciter dans le coeur des Pharisiens sa réputation croissante, et la nouvelle que le nombre de ses disciples surpassait déjà celui des disciples de Jean. Comme son heure n'était pas encore venue, et qu'Il ne voulait pas encore se livrer entre les mains des méchants, Il quitta la Judée pour échapper à leurs mauvais desseins, et s'en retourna en Galilée, dans ce pays qui est appelé sa patrie (Marc VI, 1), et qui lui avait fait donner le nom de Nazarien ou de Galiléen.

Il est donc permis à celui qui prêche l'Évangile de quitter momentanément un pays, pour laisser calmer une rumeur trop grande et pouvoir y retourner ensuite et continuer son oeuvre.
Mais le soldat de Christ ne doit reculer que pour reprendre ensuite position d'une manière plus avantageuse. S'il est un temps où il doit ménager sa vie pour pouvoir servir son Maître plus long-temps et mieux, il en est un autre où il doit retourner faire son oeuvre au risque de sa vie, lors même que ceux qui l'aiment lui diraient comme les disciples à Jésus « Il n'y a que peu de temps que les Juifs cherchaient à te lapider et tu y retournes encore » (Jean XI, 8) !

Si l'ouvrier du Seigneur a l'oeil simple et qu'il regarde à son Maître, il recevra un discernement spirituel qui lui enseignera dans quel cas il faut s'éloigner pour éviter une persécution flagrante, et dans quel cas il faut, non la braver, mais faire son devoir sans la craindre et sans reculer, disant avec Paul : « Je ne me mets en peine de rien, et ma vie ne m'est point précieuse, pourvu que j'achève avec joie ma course et le ministère que j'ai reçu du Seigneur Jésus pour rendre témoignage à l'Evangile de la grâce de Dieu » (Actes XX, 24 ; XXI, 13) - « Pour moi je suis prêt, non seulement à être lié, mais même à mourir pour le nom du Seigneur Jésus. »
Le Seigneur Lui-même ne tarda pas à retourner à Jérusalem, comme nous le voyons dans Jean V, 1) ; et lorsque le temps auquel Il devait être enlevé de ce monde approcha, Il se mit en chemin (ou, Il fortifia sa face pour aller à Jérusalem.), résolu d'aller à Jérusalem) (Luc IX, 51).

Ne passons pas plus loin sans faire une réflexion sur l'envie qui a poursuivi le Seigneur pendant toute sa carrière, qui l'a cloué à la croix, et qui, dans la suite des siècles, a fréquemment causé la mort des fidèles confesseurs de Jésus-Christ, qui ne devaient pas avoir un sort meilleur que celui de leur Maître, lequel avait dit. « S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ; s'ils ont épié mes paroles, ils épieront aussi les vôtres » (Jean XV, 20).

Nous ne crierons pas ici avec le Seigneur : malheur au monde Nous parlons dans ce moment à des frères, et nous disons Malheur aux enfants de Dieu à cause de l'envie ! Ce péché, cette oeuvre de la chair, qui est un des caractères de ceux qui n'hériteront pas le royaume des cieux (Gal. V, 21), fait d'affreux ravages parmi le peuple de Dieu. Déjà du temps de Paul, il était des gens qui prêchaient Christ par envie et dans un esprit de contention (Phil. I, 15), cherchant leurs intérêts et non ceux de Christ (Phil. II, 21).
Déjà dans l'Eglise de Corinthe, des chrétiens encore charnels avaient parmi eux de l'envie, des disputes et des divisions (1 Cor. III, 5).
Dès lors, que de fois l'envie a excité des chrétiens les uns contre les autres ! Que de fois elle a engendré des disputes entremêlées de personnalités, l'esprit de parti, les schismes et toutes sortes de maux qui ont miné la piété et desséché l'âme des chrétiens qui, en commençant leur carrière, avaient reçu de beaux dons et l'onction de l'Esprit ! Que de fois, poussés par l'envie, se sont-ils exposés aux châtiments dont l'Esprit saint les menace en disant : « Si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits l'un par l'autre » (Gal. V, 15).

Oui, malheur aux chrétiens à cause de l'envie ! car elle leur fait voir un ennemi dans celui dont l'oeuvre ou les dons leur paraissent les éclipser ou s'opposer à l'accroissement de leur oeuvre particulière. Malheur aux chrétiens à cause de l'envie, car elle fait parfois prêcher l'Évangile et agir dans le règne de Dieu avec l'Esprit de Satan. Elle jette des germes de froideur et quelquefois de haine entre des personnes qui ne devraient être qu'un coeur et qu'une âme en Jésus. Alors, au lieu de se consoler ensemble par la foi qui leur est commune et de trouver ensemble le soulagement que procure la charité, des chrétiens égarés s'abreuvent de mauvais procédés, qui contribuent à leur rendre pénible le voyage de la vie et qui sont pour le monde un sujet de scandale.

Pourquoi ne prêche-t-on presque jamais sur l'envie ? Pourquoi ne la met-on presque jamais dans le catalogue des péchés que l'on confesse ? Sans doute parce que c'est un vice tellement bas et odieux que chacun aurait honte de s'en avouer coupable, et éprouverait peut-être une crainte secrète de se condamner en l'attaquant.

Disciples du Seigneur, ce n'est pas là agir franchement ce n'est pas là le moyen d'être guéri. « Celui qui cache ses transgressions ne prospérera point. » Si nous excusons nos péchés, nous nous séduisons nous-mêmes et la vérité n'est point en nous ; mais si nous les confessons, Il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute iniquité.

Courage donc, frères ! Ne craignons pas de signaler ce mal. Arrachons, coûte que coûte, ce serpent qui se cache entre les racines de l'arbre. Laissons tomber sur sa tête le sang de Christ qui lui est mortel. Car il est écrit : « Ils l'ont vaincu par le sang de l'Agneau. » Au lieu de nous vanter d'un prétendu zèle qui produit des contentions, du trouble et toutes sortes de mauvaises actions, disons franchement avec l'Esprit saint, que c'est là une sagesse qui est de la terre et des démons (Jaq. III, 16).
S'il y a parmi vous quelque homme sage et intelligent, qu'il montre ses oeuvres par une bonne conduite avec la douceur que donne la sagesse (v. 13).

On peut dire de l'envie ce que Salomon dit des rapporteurs, c'est que là où l'envie cessera, les querelles cesseront. « Car là où il y a de l'envie et de l'irritation, là est le désordre et toute sorte de mal. Mais la sagesse qui vient d'en haut, est premièrement pure, et ensuite pacifique, modérée, traitable, pleine de miséricorde et de bons fruits, ne faisant point beaucoup de difficultés et sans hypocrisie. Or, le fruit de la justice se sème dans la paix pour ceux qui s'adonnent à la paix » (v. 16, 17, 18).

Jésus devait passer par la Samarie pour retourner en Galilée. Il le devait, non seulement par une nécessité tenant à la position de ces diverses contrées, mais bien plus encore parce que dans les décrets de Dieu, il y avait des pensées d'amour envers une pauvre pécheresse de Sichar, et envers un grand nombre des habitants de la ville, qui furent convertis par son moyen.

Un serviteur de Dieu qui voyage ne doit jamais traverser un pays comme un homme qui fait un commerce et qui le traverse tout simplement pour se rendre dans un autre.
Lumière du monde, il doit laisser partout sur sa route quelque trace lumineuse.
Témoin de Jésus-Christ, partout il doit chercher à lui rendre témoignage. Son air, son ton, ses manières, sa conversation, ses oeuvres, tout en lui devrait, s'il était ce qu'il doit être, annoncer au monde les vertus de Celui qui l'a appelé des ténèbres à sa merveilleuse lumière, et annoncer à ceux qu'il rencontre qu'il y a en lui une vie du ciel dont ils ne sont pas encore participants.



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