Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LA FORCE DE LA VÉRITÉ.

TROISIÈME PARTIE. (Suite)


V.

La prière semble avoir exercé une grande influence sur ce changement. Je sais que le monde, bien qu'honoré du nom de Chrétien, en est venu à un tel degré d'irréligion, que l'on ne saurait parler de ce sujet dans plusieurs compagnies, sans s'exposer au ridicule. Je sais que, pour mériter le nom de Méthodiste, il suffit qu'où entretienne avec Dieu une communion constante, par des prières, des supplications, des actions de grâces. Cependant, il est certain que la parole de Dieu est pleine de préceptes, d'exhortations, de promesses et d'exemples qui se rapportent à la prière. Quiconque l'ignore ne l'a jamais lue ; et l'on ne peut, sans la mépriser, et sans outrager les plus beaux modèles qu'elle nous présente, se moquer, sous aucun prétexte, de ce grand devoir, de cette noble prérogative du chrétien.

Que les hommes, tout en professant extérieurement le Christianisme, soient aussi irréligieux et aussi profanes qu'il leur plaira ; pour moi, je n'aurai point honte de recommander un devoir aussi important et aussi saint, quoique généralement négligé, et trop souvent méprisé. Si la parole de Dieu est vraie, l'homme qui ne lui a pas demandé, par de ferventes prières, ses lumières, sa repentance et les moyens de lui obéir, n'a jamais eu une véritable foi, un repentir sincère, ni une obéissance qui plaise au Seigneur. Ce prétendu Chrétien a un nom de vivre, mais il est mort. Trop long-temps, pendant que le soin des âmes m'était confié, j'ai vécu dans l'oubli de la prière, et ainsi j'ai été sans Dieu dans le monde. Mais depuis que, par sa grâce, je me suis sérieusement occupé de mon salut et de celui de mes semblables, je n'ai pas laissé passer un seul jour sans adresser mes prières au Seigneur.

J'invite le lecteur à examiner les passages suivans :
« Si vous, tout méchans que vous êtes, savez donner de bonnes choses à vos enfans, combien plus votre Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent. »
« Si quelqu'un n'a pas l'esprit de Christ, il ne lui appartient pas. » Comme le Saint-Esprit est l'esprit de vérité, son office est de nous enseigner toutes choses, et de nous conduire en toute vérité ; car il sonde les choses profondes de Dieu, et les révèle. Le Seigneur a expressément promis à la vraie Église, ce que tous ses enfans seraient enseignés de lui. » ( Esaïe LIV. 13.).

C'est en faisant allusion à cette promesse que Christ a déclaré que « nul ne peut venir à lui, si le Père ne l'attire, s'il n'est enseigné de Dieu. » ( Jean VI. 44. 45. ).
St. Paul dit formellement :
« que l'homme animal ou naturel ne reçoit point les choses de l'Esprit de Dieu ; qu'elles lui sont folie, et qu'il ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. » ( I. Cor. II. 14.).
St. Jude explique ce qu'il faut entendre par l'homme naturel, en l'appelant celui qui n'a pas l'Esprit. L'on ne peut douter que ce ne soit là le vrai sens du passage de St. Paul ; car il déclare, dans le verset précédent, qu'il a prêché l'Évangile, « non avec les paroles qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec celles qu'enseigne le Saint-Esprit, accommodant les choses spirituelles à ceux qui sont spirituels. »

Je conclus de ces déclarations, que l'homme naturel ne peut recevoir salutairement la connaissance des saints mystères, s'il n'est pas éclairé par l'Esprit-Saint. J'en conclus également, que dans notre état naturel, nos yeux sont aveuglés par Satan, le prince et le dieu de ce monde ; que notre entendement est rempli de ténèbres, et qu'un voile couvre nos coeurs quand nous lisons la parole de Dieu ; ensorte que la lettre des Écritures, sans l'Esprit, ne sert qu'à tuer l'âme, au lieu de la vivifier. De-là la nécessité que notre intelligence soit éclairée pour comprendre les Écritures. Tant que les disciples du Seigneur furent privés de cette lumière, ils ne purent comprendre les discours les plus clairs de leur Maître, sur ses souffrances, sur sa mort et sa résurrection. Le voile, dont parle saint Paul, doit être levé de dessus le coeur ; c'est ce voile qui empêche les Juifs, lorsqu'ils lisent le Vieux Testament. de comprendre les déclarations les plus claires de Moïse et des Prophètes, touchant le Sauveur promis. Toutes les Écritures nous enseignent que la vraie sagesse est un don de Dieu et que nous devons la lui demander, si nous voulons devenir sages à salut ; elles nous disent
« que le secret du Seigneur est pour ceux qui le craignent, et que ceux qui ne reçoivent pas l'amour de la vérité pour être sauvés, sont abandonnés à un esprit d'erreur, ensorte qu'ils croient au mensonge ; afin que tous ceux-là soient punis, qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'iniquité. » 2. Thes. II. 10. 12.).

Appuyé sur les promesses et les invitations nombreuses et positives du Seigneur, dès l'origine de mes recherches, je lui demandai ses directions. À mesure que mes difficultés s'accrurent, je le priai, avec plus de zèle et de constance, de me tirer du labyrinthe de là controverse ; de me délivrer de l'orgueil, de la prévention, de l'aveuglement du coeur, du mépris de la vérité, de l'opiniâtreté, de l'enthousiasme, de l'ignorance et de l'erreur. Je le priai de m'enseigner lui-même la vérité telle qu'elle est en Jésus ; d'éclairer mon entendement, d'ôter le voile qui couvrait mon coeur.

Servant ainsi le Seigneur de la manière qu'il a prescrite dans sa parole, me reposant sur lui, et sollicitant tous les jours l'accomplissement de ses promesses, je fus insensiblement conduit d'une doctrine à une autre, jusqu'à ce que mes vues sur l'Évangile furent entièrement changées. L'intime conviction où j'étais que l'Esprit de vérité a opéré ce changement, m'a ainsi mis en état de recevoir la vérité avec foi et avec zèle. Dieu m'est témoin qu'en publiant ce récit, je n'ai d'autre intention que d'avancer son règne, et de contribuer au salut des âmes. Je dois le déclarer ici en la présence du Dieu qui sonde les coeurs, dans la vive crainte de rejeter la vérité, ou d'embrasser l'erreur, et dans le désir ardent de connaître la doctrine que Dieu nous révèle dans sa parole, lorsque je méditais les parties les plus importantes de l'Écriture, j'implorais à chaque chapitre et à chaque verset, la lumière de l'Esprit. Je reconnais devant Dieu que j'ai de grandes raisons d'être confus de tous mes délais, et des péchés qui souillent continuellement mes prières ; cependant, plein de la conviction que Dieu est fidèle dans ses promesses, je crois fermement que la chair et le sang ne m'ont point révélé les dogmes que je prêche, mais que Dieu seul me les a enseignés par son St.-Esprit.

Cher lecteur, si ta conscience te reproche d'avoir négligé cet important devoir ou de ne l'avoir rempli que des lèvres, si tu n'as pas cherché la sagesse auprès de Dieu par des prières ferventes, si tu n'as pas appris à baser ta foi sur ses promesses, et à lui en demander l'accomplissement, si tu n'as acquis la connaissance des choses divines qu'en te confiant en ton propre entendement, si, en lisant les Écritures, tu as plus consulté les commentateurs et les critiques que l'Esprit de Dieu, sois assuré que la lumière qui est en toi n'est que ténèbres, et que tu ne connais encore rien comme tu devrais connaître. Daigne le Seigneur te disposer à suivre une autre marche, et à chercher la sagesse auprès de celui seul où l'on peut la trouver, auprès « du Père des lumières, d'où procèdent toute grâce excellente et tout don parfait, » auprès de ce Dieu qui t'invite à demander, en te promettant qu'il te sera donné !

VI.

Je ferai observer qu'il n'y a rien dans ce récit qu'on puisse raisonnablement accuser d'enthousiasme. Il est certain que l'enthousiasme, proprement dit, accompagne souvent le zèle ; que c'est un état dangereux dont tout chrétien et tout prédicateur zélé ne peut se préserver avec trop de soin. Il serait vain de prétendre que les réveils qui ont eu lieu récemment par rapport à la Religion, et qu'on a indistinctement flétris par le reproche de Méthodisme, aient été entièrement exempts d'enthousiasme ; car, quels réveils le furent jamais ? Là où le Seigneur sème la bonne, semence, l'ennemi n'y répand-il pas toujours l'ivraie ? Il faut l'avouer, quelques-uns des illustres instrumens que Dieu à employés à cette oeuvre, entraînés par la grandeur de leur zèle et par la fragilité de notre nature, ont montré des sentimens, employé des expressions, et commis des actes qu'on a pu justement accuser d'enthousiasme, et dont leurs ennemis n'ont pas manqué de se prévaloir ; mais, quels que soient les écarts et les erreurs dans lesquels ont pu tomber ces personnes, on ne saurait raisonnablement en conclure que leur croyance soit erronée. Notre intention est de justifier les doctrines qu'enseigne la parole de Dieu, et non de défendre le crédit dé quelques individus ou les intérêts d'un parti. Ces doctrines demeureront vraies et importantes, bien que plusieurs de ceux qui les ont prêchées avec succès et avec zèle aient quelquefois mérité le reproche d'enthousiasme. J'ose l'avancer avec assurance, un homme peut être amené, par une recherche tranquille et raisonnée, à les recevoir, et peut les prêcher, sans être cependant enthousiaste.

Il serait à désirer que ceux qui sont toujours, prêts à apostropher de ce nom toutes les personnes qui paraissent religieuses voulussent bien en définir le sens. Dans sa signification originale, il a une acception très-honorable ; il désigne un homme dont l'âme, soumise à une influence divine, est remplie de zèle et d'ardeur pour la cause qu'il défend. Or, « il est bon d'être toujours rempli de zèle pour les bonnes choses. » Si donc l'ardeur de notre âme vient du Saint-Esprit, si conséquemment elle est conforme à la volonté de Dieu, et a pour but la manifestation de sa gloire, elle est la disposition la plus noble, la plus désirable et la plus heureuse de l'esprit humain.

Le monde permet et approuve l'ardeur qu'exprime le mot enthousiasme, en toute autre chose qu'en Religion. Ainsi, l'enthousiasme poétique, militaire ou patriotique ne manque jamais d'admirateurs, lors même qu'il dépasse les bornes de la froide raison et de l'exacte prudence. N'est-ce donc que pour la gloire de Dieu et le salut des âmes que l'on ne peut, sans être censuré, montrer un zèle fervent ? Et cependant, c'est cet enthousiasme qui est le plus haut degré d'élévation et de force de l'esprit humain. Aussi, c'était celui qui animait St. Paul dans ses travaux et ses souffrances, et qui, sous la direction de l'Esprit-Saint, remplissait ses écrits du zèle le plus ardent pour la gloire de son bien-aimé Sauveur, et de l'affection la plus tendre pour les âmes. C'est de celui-là qu'il parle lui-même en ces termes ( 2 Cor. V. 13. 14.) : « Si nous sommes hors de nous-mêmes, c'est pour Dieu ; si nous sommes de sens rassis, C'est pour vous ; car l'amour de Christ nous presse. »

Je voudrais être, plus que je ne le suis, rempli d'un pareil enthousiasme. Mais, si celui-là est honorable et heureux, il en est un autre qui est certainement blâmable et à redouter ; j'essayerai d'en tracer ici les caractères. Pour le constituer, il faut, je crois, une ou plusieurs des circonstances que je vais mentionner. Loin d'être le résultat d'une influence divine, il procède d'une imagination échauffée ou d'une séduction de Satan. La cause pour laquelle on l'emploie est celle de l'erreur ou de la méchanceté, et non point celle de la vérité et de la charité. Il se manifeste par des procédés et des pratiques qu'on ne peut justifier ; car, s'il est autorisé par la parole de Dieu, s'il se borne à des actes conformes aux règles et aux préceptes divins, je ne puis voir de raisons pour le censurer, quelque ardent qu'il soit, à moins que l'on puisse avoir trop de zèle pour la gloire de Dieu et pour le salut des âmes.

Il sera, je crois, difficile de me supposer cette sorte d'enthousiasme. Je n'ai pas été instruit par des visions, des impulsions ou des révélations intérieures, à moins qu'on n'appelle révélation l'action par laquelle le Saint-Esprit éclaire l'entendement, pour lui faire recevoir les vérités révélées dans la parole de Dieu, et sanctifie le coeur. Je ne prétends pas nier que le Seigneur fait tout ce qui lui plaît, et qu'il sort quelquefois du cours ordinaire des choses, pour opérer la conversion d'un pécheur, pour diriger une âme embarrassée, ou pour consoler un fidèle en détresse ; mais je n'ai jamais compté sur des dispensations extraordinaires, et je n'encouragerai jamais personne à entretenir un tel espoir. Or, croire à la parole de Dieu, se confier en ses promesses, chercher, comme je l'ai fait, à en connaître les vérités, ne sera appelé enthousiasme que par des infidèles avoués. Je n'ai point reçu, je n'ai point prêché des doctrines nouvelles ; j'ai appris seulement à connaître le sens, la sagesse, l'usage et l'harmonie des déclarations de l'Écriture, déclarations que je pervertissais dans mon orgueil et dans mon ignorance, les estimant une folie. Je n'ai aucune prétention à l'infaillibilité, mais j'ai la confiance que Dieu ne m'a pas laissé flotter sur la mer incertaine des opinions. Quant aux grandes vérités de l'Évangile, que j'ai indiquées comme nécessaires au salut, elles ne sont ni si incertaines ni si difficiles à comprendre que l'on voudrait nous le persuader ; l'incertitude et les difficultés qu'on leur reproche viennent uniquement de notre ignorance, de nos préventions, de notre orgueil, de notre amour pour le péché. Lors même qu'un homme vain est convaincu de la divinité des Écritures, il est très-difficile de le porter à ne plus s'appuyer sur son propre jugement, à se confier au Seigneur de toute son âme, et à se laisser enseigner de Dieu avec l'humble docilité d'un petit enfant.

Le sentiment de notre nature déchue, une profonde conviction de péché, et la crainte de la colère à venir, peuvent seuls nous donner cette docilité ; et une fois obtenue, les difficultés sont levées, et la voie du salut devient si facile que « le voyageur, quoique fou, ne peut s'y égarer. » Quant aux autres doctrines que je professe, mais que je ne regarde pas comme nécessaires au salut, elles me paraissent assez claires ; cependant, je ne désire pas vivement les faire embrasser à d'autres et je les abandonne comme des sujets sur lesquels des êtres exposés à l'erreur peuvent, sans danger, différer d'opinion. J'ai l'espoir que Dieu ne trompera pas mon attente à l'égard des connaissances dont j'ai besoin pour m'acquitter fidèlement de mon ministère ; quant au reste, je me trompe tous les jours, je me trouve moi-même dans un danger continuel de mêler de vaines imaginations à la vérité divine, et de suivre mon propre esprit plutôt que l'Esprit du Seigneur. Tout ce que je prêche avec vérité, et tout ce que je fais sagement, la gloire en est à Dieu ; car je ne suis pas capable d'avoir, par moi-même, une seule bonne pensée ; toute ma capacité vient de Dieu. Tout ce que je dis de faux, ou tout ce que je fais follement, la honte en est à moi-même ; car c'est le fruit naturel de mon esprit et de mon coeur.

VII.

Enfin, je ferai observer que ceux qui nous condamnent et nous méprisent, daignent rarement nous écouter. Avec toutes leurs prétentions à la candeur et au raisonnement, ils nous accusent et nous condamnent sans connaître nos sentimens avec quelque degré d'exactitude. Remplis à notre égard de violens préjugés, ils se forment une opinion si défavorable de notre jugement, qu'ils ne daignent pas même lire nos ouvrages. Dirigés par une passion aveugle, ils dénaturent notre doctrine, et s'occupent plutôt, dans leurs écrits, à rendre nos personnes odieuses qu'à discuter sérieusement les points qui font l'objet de la controverse. Ils ne connaissent, en général, nos opinions que par ouï-dire, et en ignorent la liaison, l'harmonie, le but et l'application. Il ne faut donc pas s'étonner s'ils nous traitent avec mépris, s'ils nous reprochent des choses auxquelles nous sommes étrangers, ou que nous détestons, et à l'égard desquelles nous mettons, dans nos écrits, beaucoup d'avertissemens et de restrictions.

Je confesse que mes plus fortes objections, contre ces principes, venaient des fausses idées que j'en avais conçues. Étranger aux ouvrages des Méthodistes, je ne connaissais leur système que par les rapports calomnieux de leurs ennemis. Mon imagination élevait ensuite, sur ce système présumé, un édifice qui lui était étranger et en tirait les conséquences les plus affreuses. En combattant cette doctrine du haut de la chaire, je montrais mon ignorance et ma folle méchanceté. Je ressemblais à un homme insensé qui se bat avec son ombre. Les misérables déclamations que l'on fait aujourd'hui contre nos principes ne sont pas plus justes. On prétend qu'ils tendent à bannir du monde toute vertu, à renverser toute moralité, et à leur substituer mille rêveries, également condamnées par la raison et par la loi de Dieu. Après avoir entendu des discours de ce genre, demandez au déclamateur ce que c'est que les Méthodistes, il peut à peine vous donner une réponse : interrogez-le - sur leur doctrine, - il ne la comprend point, ou ne la connaît point sur leurs écrits - il ne les a jamais lits

Lecteurs, désirez-vous connaître nos opinions et voir sur quoi se fondent les graves accusations dont nous sommes l'objet ? Lisez nos ouvrages, lisez les ouvrages de nos premiers Réformateurs ; mais lisez-les avec toute l'attention et l'impartialité dont vous êtes capables, ayant soin de les comparer avec la parole de Dieu. Nous ne prétendons point vous faire renoncer à votre bon sens ; mais, comme la droite raison nous le commande, nous désirons que, reconnaissant la Bible pour être la parole de Dieu, lorsque votre jugement décide d'une manière et Dieu d'une autre, vous vous soumettiez aux décisions du Seigneur, qui connaît mieux que vous ses propres mystères, et qu'ainsi vous receviez avec humilité les doctrines qu'il a expressément révélées. Partout où vous trouvez que nous sommes tombés dans quelque erreur, signalez-la ; censurez-nous en particulier et en public, et pensez autrement que nous ; mais, parce que quelques-uns de nos écrivains ont avancé des opinions incertaines, abstenez-vous de dire que tout notre système manque de fondement, qu'il sent le mysticisme et l'enthousiasme.

Soyez-en bien assurés, n'examiner qu'un côté de la question : croire à tous les rapports vagues, à toutes les faussetés scandaleuses que l'on publie contre nos principes ; les propager avec malignité, comme si de simples accusations pouvaient seules réfuter et détruire l'autorité de l'Écriture, sur laquelle ils se fondent, c'est absolument manquer de franchise et de droiture c'est vouloir être les échos de la calomnie, et les apôtres de l'erreur. Et Dieu sait à quel danger l'on expose alors son âme et les âmes que l'on conduit, ou plutôt que l'on égare.

Ainsi, chers lecteurs, permettez-moi de conclure, en vous invitant encore à chercher la vérité dans la parole de Dieu, avec prières et avec persévérance. C'est dans l'espoir de vous rencontrer, au jour du jugement, parmi les élus du Seigneur que je vous donne ce conseil. Daigne le Père des miséricordes, en frappant votre esprit par la pensée de cette grande journée, disposer puissamment votre coeur à le suivre. Que le temps est court ! Que l'éternité est longue ! Que la vie est précieuse et fugitive ! Que la mort est certaine ! Que les plaisirs et les tracas de la vie présente sont vains, frivoles et fâcheux ! Que la faveur Dieu et la vie éternelle sont précieuses au-dessus de toute expression ! Que la colère à venir, que le feu qui ne s'éteint point, le ver qui ne meurt point, sont redoutables !

Ah ! ne consumez pas une vie si passagère à amasser des richesses que vous abandonnerez bientôt pour toujours ; à vous livrer à des plaisirs qui aboutiront à des peines sans fin ; à chercher une gloire qui sera bientôt engloutie dans un éternel opprobre !

Rachetez le temps. « Travaillez pour l'aliment qui dure en vie éternelle. » Attachez-vous surtout « à la seule chose nécessaire. » Prenez la parole de Dieu pour mesuré de la vérité 'et du devoir. Considérez-la comme « une lumière, à vos pieds, une lampe à vos sentiers, » et en l'étudiant, « ne vous appuyez point sur votre propre intelligence. »

Ne vous fiez point implicitement aux commentateurs et aux critiques, mais demandez à Dieu la sagesse et l'enseignement de son Saint-Esprit. Ne repoussez pas les craintes sérieuses que vous pourriez éprouver touchant votre âme, et ne leur dites pas comme Félix disait à St. Paul : « Retirez-vous loin de moi ; pour le moment, je ne puis vous entendre : quand j'aurai le loisir, je vous rappellerai. » Daigne le Seigneur accorder à l'auteur de ce récit, et à tous ceux qui le liront, « cette sagesse qui vient d'en haut, » ce Saint-Esprit qui guide l'homme dans les voies de la paix, cette foi qui justifie, et opère par l'amour, cette paix divine qui surpasse toute intelligence. Daigne le Père des miséricordes nous donner à tous une abondante mesure de sa grâce sanctifiante, afin que nous puissions « demeurer fermes et inébranlables et abonder de plus en plus dans l'oeuvre du Seigneur, sachant que notre travail ne sera point sans récompense auprès du Seigneur. »

FIN.

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DEUXIÈME PARTIE. Changement qui eut lieu dans les opinions de l'auteur. (Suite 2)
 

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