Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



« Il y a un Dieu pour les buveurs ... »

CHAPITRE XX
Pitié pour ces petits !

 

Depuis mon enrôlement dans l'Armée du Salut, je me suis efforcé - bien imparfaitement, il est vrai - d'être un chrétien digne de ce nom. J'ai appris, entre autres choses, à rester calme et maître de moi en toute circonstance. Les jours étaient passés où, à la moindre provocation, je brûlais d'administrer une correction à qui le méritait. Cependant, même sous l'uniforme salutiste, je me suis senti parfois fortement tenté «d'emprunter cinq minutes au Seigneur» pour inculquer, par les grands moyens, la notion de leurs responsabilités essentielles à certaines gens.

J'ai des enfants et je pense qu'il est difficile de rester indifférent à la souffrance de ces innocents. Il ne me convient pas de jeter la pierre à personne, c'est vrai. Je me suis comporté scandaleusement vis-à-vis de mes gosses : ils restaient seuls avec leur mère pleine d'angoisse pendant que je me donnais du bon temps au café.

Mais tout de même, il est de mon devoir de protester contre le tort fait aux enfants, soit par le Harry Bass des anciens jours, soit par les parents d'aujourd'hui, souvent trop portés aux excès de boisson.

Tant de fois, j'ai pu voir devant la porte du café de petits enfants au visage pâle et triste qui attendaient transis de froid. À l'intérieur, bien au chaud et bien à l'aise, j'ai trouvé leurs parents, tout à fait insouciants du bien-être des petites créatures que Dieu leur avait confiées.

Au risque d'être mal reçu, il m'est arrivé de dire un mot à ces gens : « Madame, excusez-moi : votre petite fille est dehors; elle pleure et vous demande. Elle a très froid. Vous devriez l'emmener à la maison. » Quelquefois mon intervention avait le résultat voulu. D'autres fois, on me priait de me mêler de mes propres affaires. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de dire quelque chose, que cela soit agréable ou non.

J'aurais tort de me prendre pour meilleur que d'autres : quand ils étaient petits, mes enfants auraient eu leur père au pôle nord qu'ils en auraient reçu autant de bien ! Mais Dieu a mis un terme à cela. Je découvris mes enfants et ils en firent de même pour moi. Quel heureux jour ce fut pour nous !

Dieu a pardonné ma conduite honteuse envers Harry et Florence. Vous êtes donc bien d'accord que je dois faire mon possible pour défendre les intérêts des autres enfants. Nous ne devons pas laisser ces innocents pâtir des mauvaises habitudes de leurs parents.

La loi protège ces jeunes vies, mais il y a des façons de tourner la loi. J'ai vu des enfants hauts comme trois pommes auxquels on faisait avaler de la bière. Harry Bass qui n'a pourtant guère de quoi se vanter n'en est jamais arrivé là. N'étant pas spécialisé dans ces questions, je ne connais pas les statistiques sur le bout du doigt. Mais je sais que la délinquance juvénile augmente sans cesse : combien d'adolescents ont un langage qui choquerait un charretier, un comportement dur et sans scrupules ! Combien sont une source d'anxiété pour les travailleurs sociaux et les magistrats des tribunaux ! De tous ces jeunes, je me demande combien ont commencé à s'égarer dans l'atmosphère malsaine des cabarets où une mère elle-même peut oublier que son jeune enfant est à l'écoute et qu'il a des yeux pour voir... L'alcool délie les langues et trouble les cerveaux. Un homme doué d'un minimum de sens devrait veiller à ne pas tenir certains propos pendant que des enfants sont à portée de voix. Cependant, j'ai souvent vu la chose se produire.

On voit littéralement des centaines d'enfants sur les terrasses de cafés, les soirs d'été. Ils sont là avec papa et maman, au milieu de chiens et de gens de tout acabit. Il y a d'une part les fanatiques du sport et du jeu, de l'autre les vrais piliers de café. On chante, on crie, on se prend de bec, jure et fait des scènes. On oublie que les âmes toutes neuves des enfants ne demandent qu'à imiter les grandes personnes...

Quelquefois les enfants tombent de sommeil. Papa et maman s'en tirent bien avec sept heures de sommeil; mais il en faut douze à ces bambins !

Sur ces terrasses pleines de monde, mon arrivée faisait souvent une diversion bienvenue. Les gosses m'apportaient leurs sous pour avoir le « Jeune Soldat» que j'avais grand plaisir à leur remettre - Il y aurait tant à dire, ici, sur le genre de lecture qu'on met entre les mains de la jeunesse !

Il ne m'aurait servi de rien de sermonner les parents sur les méfaits de l'alcoolisme et sur le danger que ce vice faisait courir à leur progéniture. Je n'aurais réussi qu'à me faire étriller. La bonne méthode, c'était de raconter ma conversion. Un solo comme « Mon Dieu, plus près de Toi» ou « Reste avec nous, Seigneur » me fournissait une entrée en matière. Les gens réclamaient souvent de tels cantiques. En les écoutant, ils pleuraient, prenaient la résolution de mieux faire... Mais ils comptaient trop sur leurs propres forces et pas assez sur la grâce de Dieu. Ainsi, la semaine d'après, ils se retrouvaient au café avec leurs enfants et avec la même requête : « Chante-nous quelque chose, Harry ! Une chanson ! »

Cela fait, ils me relançaient : « Maintenant, un petit discours ! Discours ! Discours ! » Je profitais de l'occasion pour leur dire ce qui me tenait à coeur : je n'étais plus dans les secrets du football, maintenant; j'ignorais quel cheval allait l'emporter aux prochaines courses. Mais je savais une chose : c'était que Dieu avait nettoyé le coeur de l'ex-canaille Harry Bass de tous les vices qui s'y trouvaient .

Dans le cours de ce témoignage, des allusions assez directes m'échappaient presque involontairement. La vue de ces enfants livrés à eux-mêmes me poussait à raconter comment le Seigneur m'avait aidé à devenir un meilleur papa pour mes gosses. Je leur parlais des jours où je ne m'en inquiétais pas plus que des nègres d'Amérique, où tout mon argent - gagné, emprunté ou volé - me servait à faire la noce.

Je ressasse beaucoup ces histoires du passé n'est-ce pas ? Mais comment faire autrement ? Il fallait bien en parler pour persuader ces gens de la possibilité d'une si merveilleuse transformation. Si j'avais été un licencié d'université, issu d'une bonne famille, distingué, pondéré et à l'abri du besoin, je vous garantis que mon discours n'aurait pas touché mes auditeurs aussi vivement. Je ne m'excuse donc pas de dire et redire la vieille et toujours merveilleuse histoire de mon salut.
« Allons, Harry ! dis-nous depuis combien de temps tu n'as plus bu ! » On aimait entendre parler de ces choses. Un jour, j'étais arrivé au point, dans mon récit, où j'avais presque renversé la lampe sur la table de la cuisine, dans un accès de colère - quand tout à coup, un individu visiblement ivre et furieux se précipita sur moi et me saisit à la gorge : « Arrête de parler de moi ! Arrête ça, compris ? » Il me serrait si fort que j'en perdais le souffle. Il me fallut de l'aide pour lui faire lâcher prise avant d'être étranglé. Les gens essayèrent de l'apaiser, mais il m'en voulait sérieusement : « Pourquoi cet apôtre vient-il parler de moi devant tout le monde?»

Le piquant de l'affaire, c'est que je ne le connaissais pas plus que le dernier des Mohicans. Mais au fond, ce n'était peut-être pas si risible que cela : cet homme avait la même conduite que moi, avant l'intervention de Dieu dans ma vie. Or, une conscience coupable peut rendre très chatouilleux.

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CHAPITRE XXI
Harry est rouge, jaune et bleu

Avant de passer sous le régime « rouge, jaune et bleu » - vous avez reconnu les trois couleurs du drapeau salutiste - j'avais une forte teinte politique. Peu importe ce qu'elle était : il me suffit de dire qu'en entrant dans l'Armée du Salut, je perdis presque tout intérêt pour les luttes de partis.

Beaucoup de polémistes en herbe dans les cafés, les docks et les autobus, engageaient de chaudes discussions pour ou contre les rouges, les jaunes ou les bleus - soit la 'gauche, le centre et la droite. Mais j'appris à me tenir à l'écart de ces passions partisanes. En m'engageant sur le terrain de la politique, je n'aurais jamais eu l'autorité nécessaire pour parler des choses réellement importantes.

J'ai connu des discuteurs impénitents qui croyaient être dans le seul vrai parti et sur le seul bon chemin.

Néanmoins, chose curieuse mais compréhensible, ces mêmes hommes étaient plongés dans les pires ennuis et adonnés aux vices les plus avilissants. Je n'ai jamais vu un «isme» quelconque délivrer personne de la boisson et du jeu.

Non, les partis politiques ne suffisent pas. Les couleurs du drapeau salutiste se trouvent être celles des principales tendances politiques de l'Angleterre; mais elles ne sont pas les couleurs d'un parti. Cette bannière symbolise des forces autrement supérieures. Elles parlent du sang de Jésus-Christ, de la flamme sacrée du Saint-Esprit et du bleu royal, symbole de pureté.

Voilà les choses que je crois. Ainsi, j'avais de quoi répondre aux discoureurs : je leur parlai d'une puissance qui agit sans se contenter de paroles.

Mon contremaître, aux docks, savait le dire bien mieux que moi : « Regardez Harry Bass ! » déclarait-il à qui voulait l'entendre : « De ma vie, rien vu de pareil! Un jour, il se soûle comme un Polonais, néglige ses devoirs de famille et alimente les cancans de la ville. Et puis, tout à coup, il arrête en une nuit. Comme ça ! » et il faisait claquer ses doigts
« Comme ça ! »

Je l'entendis un jour faire la leçon à quelques mécaniciens et patrons : « La fumée ? Au fond, tout le monde aimerait bien s'en passer. Mais où nous mène le simple désir d'arrêter ? Le seul fait d'en parler ? Nulle part ! Nous continuons à fumer, tout en désirant ne pas le faire. Mais que fait Harry Bass ? Il arrête tout bonnement. Un miracle, voilà ce que c'est; un sacré miracle ! »

C'est peut-être une façon un peu crue de présenter les choses, mais c'est bien un miracle. C'est quelque chose qui sort du domaine purement humain et que les partis ou conventions politiques ne peuvent accomplir.

Un ou deux de mes camarades de travail voulurent démontrer la soi-disant erreur de ces affirmations sur l'insuffisance de l'effort humain.
« Charly a décidé de ne plus fumer, par la force de la volonté. » Tel était, un beau jour, le bruit qui circulait. Je crois à la volonté, bien sûr, mais laissée à elle-même, elle est comme un mauvais bateau : elle risque de faire eau. C'est ce qu'il advint de la tentative de Charly. Pendant une semaine, chaque jour plus renfrogné, il se rendit malheureux comme Job pour prouver la toute puissance de la maîtrise de soi.

Au bout de trois ou quatre jours, il y eut quelques sourires, quelques coups de coude, et bientôt la nouvelle se répandit : « Ah ! Ah ! Charly n'a pas tenu ! » Et l'on vit Charly souffler sa fumée avec la joie d'un homme qui vient de parvenir à un oasis après une longue marche dans le Sahara !

Il en est de même, dans la plupart des cas, pour la boisson, le jeu et même la politique. L'homme livré à lui-même ne peut se libérer tout seul. Mettre Dieu de côté, c'est vouer tous ses efforts à l'échec.

D'après l'un de mes copains, il s'agit là d'une question de tempérament ! Le malheureux, il ne m'a certainement pas connu avant ma conversion ! « Si j'avais ta croyance et ta belle humeur, j'y arriverais aussi», disait-il. Pur non-sens ! C'est ce que je dis toujours. Cela n'est pas venu de moi. Personne ne peut faire son propre salut. Le problème du péché, du changement du coeur et de la victoire sur la tentation n'est résolu que par Dieu. Il doit y avoir coopération entre l'homme et son Créateur.

... Mais vous allez m'accuser de prêcher, ce que j'ai précisément voulu éviter. J'aurais un mot à dire encore sur l'une des plus grandes dames du Royaume - je veux dire ma femme. Elle n'a jamais désiré qu'on parle beaucoup d'elle. Si elle l'avait voulu, elle aurait eu quelque chance de devenir célèbre

Dans le temps de ma mauvaise conduite, ma vaillante épouse a fait l'impossible pour nouer les deux bouts et pour maintenir ce qu'elle pouvait de l'ambiance du foyer, pendant que je faisais le glorieux au cabaret, au match de football, répudiant les principes élémentaires de la paternité.

DIEU changea tout cela; dès lors, la bière et les brasseurs durent céder la place à l'Armée du Salut et mon temps trouva un tout nouvel emploi. Pour sûr, cette transformation était trop belle pour être vraie : ma femme y trouvait enfin son compte de bonheur. Mais cette conversion lui demandait de nouveaux renoncements, car au lieu de me livrer à mes stupides exploits d'ivrogne, je devais maintenant m'occuper des affaires de mon Maître et Sauveur. Ainsi, je m'absentais souvent pendant des heures.

Il y eut des occasions - tenez-vous bien où l'on me pria de représenter l'Armée du Salut à des cérémonies officielles. Vous me voyez, moi l'ex-bambocheur impénitent, en compagnie de gros bonnets ! Voilà qui dépasse, me semble-t-il, des choses comme «D'une cabane de bûcheron à la Maison Blanche» ! (Biographie d'un président des États-Unis) C'est l'officier qui le voulait ainsi. Ma femme restait à la maison et intercédait pour moi. Elle a été une mère magnifique et elle ne me retint jamais dans mon service pour Dieu. Je salue avec respect ma bonne Florence !

Si mes enfants sont sur le bon chemin, c'est à elle que je le dois. Ils font tous trois partie des groupes salutistes de jeunesse. Mon aîné est sergent-major de la Jeune Armée, ce qui revient à moniteur-chef de l'école du dimanche. Nous avons déjà des petits-enfants - Il me semble être un vieux patriarche ! - et eux aussi commencent à suivre l'exemple de leur chère grand'maman.

Il n'est pas indiqué de se mêler de ce qui touche mari et femme; mais je ne puis m'empêcher parfois de demander à mes amis des cafés si les bonnes parties, les bons compagnons et les bonnes cuites ne font pas le désespoir de celles qui ont accepté de partager leur vie. En posant la question, je n'oublie pas mon passé d'ignominie, ni comment j'ai privé ma femme de l'affection et de l'amour que j'avais promis de lui témoigner «jusqu'à ce que la mort nous sépare ».

Ce n'est pas le moindre bienfait de la conversion que de rendre au mariage et à la vie de famille leur vraie signification. Voilà comme est la religion : si vous la comprenez et la pratiquez de la bonne manière, vous en voyez les résultats. Elle ne consiste pas en paroles, en beaux sentiments, en des hymnes ou même en des chapitres de la Bible. Elle est une façon de vivre, et de vivre pleinement.

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CHAPITRE XXII
Le rideau tombe

Il est grand temps de mettre le point final. Vingt-deux chapitres suffisent amplement à raconter une vie dont la majeure partie n'est guère à l'honneur du héros.

Avant de tirer ma révérence, je voudrais rendre hommage à un homme qui a joué un rôle important dans ma conversion; peut-être aurai-je dû lui faire une plus grande place dans cette histoire. Le brigadier George Taylor - c'est son grade actuel - était l'officier en charge du poste de Grays au moment où l'épave que j'étais pénétra dans la salle de l'Armée du Salut pour y faire son chemin de Damas. George Taylor a conduit beaucoup de gens à capituler devant l'amour de Dieu. Plus encore, il les a aidés à tenir ferme pendant les premiers jours de la vie nouvelle où une chute, vite arrivée, peut être fatale à la foi. Pendant mes premiers pas sur ce chemin étroit, le brigadier prit soin de moi comme du nourrisson le plus délicat. Je salue aussi mon premier et bien-aimé officier commandant.

Il est déplorable, n'est-ce pas, que l'histoire du vice soit, pour beaucoup, la plus intéressante à lire. Il n'est plus question, dans mon récit, de soûleries, de vols, de fraude et de corrections administrées à ma femme. Aussi, le reste est prosaïque et même ennuyeux. Le bonheur, dit-on, n'a pas d'histoire : pendant toutes ces dernières années, j'ai joué dans la fanfare, j'ai chanté des cantiques, au lieu des chansons grivoises d'autrefois. J'ai raconté ma conversion dans les réunions en plein air et pris la parole dans la salle.

De temps à autre, la joie me fut donnée de faire ma petite part pour gagner une âme à Dieu. S'il est vraiment démontré que la vertu est insipide, comme certains journalistes de Fleet Street le prétendent, alors laissez-moi vous dire qu'il n'y a rien de monotone dans la conversion d'un homme à Dieu. Chaque fois que vous en êtes témoin, vous en éprouvez un nouvel émerveillement.

Bien souvent, j'ai secouru de pauvres gars endettés jusqu'au cou, en danger de perdre leur place et sans personne qui veuille se porter garant pour eux devant les magistrats. J'en ai été parfois pour mes frais, quand le « type » que j'avais cautionné se faisait congédier.

Tout cela était au fond le prix à payer pour se conduire en chrétien toujours prêt à aider les pauvres diables à se remettre sur les guibolles. Je ne suis pas instruit, vous le savez ! En écrivant ces pages, il m'a fallu le dictionnaire je ne sais combien de fois pour vérifier mes notions d'orthographe. Le salut a signifié pour moi un retour à l'école. Je me suis mis à lire des bouquins d'un bout à l'autre. Non pas des traités sur les compétitions hippiques ou autres sports, mais des livres sur le péché, la vie spirituelle, sur les voies de Dieu et la vie des hommes sanctifiés. J'ai fait la connaissance du grand écrivain salutiste déjà nommé, Samuel Brengle, de Thomas à Kempis et d'un homme du nom de Chadwick. Je fis ma nourriture de paroles telles que celle-ci : « Celui qui, pour l'amour de Dieu, délaisse les poursuites charnelles de la terre est richement récompensé par le Saint-Esprit. »

Il y a un bout de chemin entre Harry Bass l'alcoolique délirant et le chrétien heureux, l'homme de prière. Le Harry Bass d'aujourd'hui trouve sa joie à s'agenouiller dans la présence de Dieu, à lire les paroles vivantes de la Bible, à écouter des orateurs comme le Général Bramwell Booth, le Général Higgins et le Général Orsborn.

C'est une chose difficile à exprimer par des mots; mais il y a eu des moments où j'ai été transporté de joie à cause de l'amour de Dieu et du bonheur qu'il y a de vivre pour Lui. Je tiens à l'affirmer par écrit: ce ne sont pas seulement les gens cultivés, les universitaires, les moines et séminaristes qui peuvent entrer dans la présence de Dieu, dès ici-bas.

C'est un véritable ciel sur la terre qui a commencé pour moi par les prières de ma femme, les soins de George Taylor et par l'action de la grâce de Dieu dans mon coeur. Rappelez-vous que je n'en tire aucune gloire; qu'il n'y ait pas d'erreur à ce sujet ! Un ouvrier, un mécanicien sur grue, un citoyen tout ordinaire, voilà ce que je suis. Et pourtant le Seigneur m'a sauvé de toutes les choses dont je vous ai parlé. Laissez-moi encore ajouter ce que je dis souvent au coin des rues : « Ce que Dieu a fait pour moi, Il peut le faire pour toi, mon frère!»

Et maintenant, je prends congé. Je ne vous ai pas dévoilé mon passé pour vous amuser; encore moins pour faire de l'argent. Il n'est pas question ici de «tous droits réservés».

Une bonne partie de ce récit a paru dans le « Cri de Guerre » de Londres, en une série d'articles. J'ai entendu dire qu'un homme s'est donné à Dieu après cette lecture. C'est une des raisons pour lesquelles je remercie le brigadier Taylor de m'avoir persuadé d'écrire ces choses. Un autre monsieur fit le voyage jusqu'à Grays pour me voir. Il doutait de la vérité de cette histoire et me tenait pour un personnage imaginaire. Il eut tout le loisir de me contempler en chair et en os, de constater mon identité et de me serrer la main. Récemment, j'ai tenu des réunions et visité des cafés où des gens qui avaient lu mon histoire m'ont regardé et questionné pour s'assurer de mon authenticité.

Si je pouvais, voici ce que je dirais à toutes les victimes de l'alcoolisme en Grande-Bretagne et même dans le monde entier : « Vous n'êtes pas forcés de rester dans cette servitude. Vous pouvez devenir libres. Dieu peut, Dieu veut vous affranchir. »

Il l'a fait pour moi, Harry Bass, de Grays.


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