LE
RÉVEIL QU'IL NOUS FAUT
CHAPITRE IV
LE REVETEMENT DE PUISSANCE
Le Saint Esprit est capable de rendre la Parole
de Dieu aussi efficace qu'aux jours des
apôtres. Il a la puissance d'attirer les
âmes par centaines et par milliers, aussi
bien que par deux ou trois ici et là. La
raison pour laquelle nous n'avons pas plus de
succès, c'est que nous ne possédons
pas le Saint-Esprit agissant en puissance parmi
nous, comme autrefois.
~ « Si notre ministère
était scellé de la puissance du
Saint-Esprit, peu importerait alors le degré
de nos talents naturels. Que le messager soit
pauvre et sans éducation, ses paroles
dénuées de toute éloquence, de
toute perfection grammaticale, si la puissance de
l'Esprit est là, le plus humble
évangéliste aura plus de
succès spirituel que le théologien le
plus érudit ou le plus éloquent des
prédicateurs. »
~ « C'est la puissance
surnaturelle, celle qui émane de DIEU, et
non pas le talent de l'homme qui remporte la
victoire. C'est de cette onction spirituelle
extraordinaire que nous avons besoin et non pas de
capacités mentales extraordinaires. Les dons
naturels peuvent attirer une belle
congrégation, mais seule la puissance
spirituelle produit l'angoisse de l'âme qui
conduit au salut. Ce dont nous avons besoin par
dessus tout, c'est de la PUISSANCE SPIRITUELLE.
» (Ch. Spurgeon.)
~ « Là où
l'Esprit fait défaut, il peut y avoir la
sagesse des paroles, mais non pas la sagesse de
Dieu ; la puissance oratoire, mais non pas la
puissance de Dieu ; les arguments et la logique
scolastiques, mais non pas la démonstration
efficace du Saint-Esprit, celle qui, avec la
promptitude de l'éclair, suffit à
convaincre d'un seul coup Saul de Tarse sur le
chemin de Damas. Quand le Saint-Esprit fut
répandu d'En Haut, tous les disciple s
furent remplis de Sa puissance, et la langue la
plus inculte devint capable de réduire au
silence les disputeurs de ce monde. C'était
comme un feu nouveau qui balayait devant lui tous
les obstacles, tel l'incendie qu'un vent
impétueux attise sans cesse et qui consume
toute une forêt. » (A.T.
Pierson.)
~ « Les messagers de l'Evangile
doivent nécessairement posséder cette
puissance de l'Esprit, sinon ils ne sauraient
être à la hauteur de leur
ministère. Car aucun homme n'est suffisant
pour répondre à cet appel divin, nul
n'est qualifié par ses dons naturels, pas
plus que par les capacités acquises à
quelque école humaine. Il lui faut ce
revêtement de puissance que confère le
Saint-Esprit, sans lui l'homme le plus accompli, le
plus doué, sera toujours incapable d'assumer
cette charge. »
Remarquez que les apôtres
eux-mêmes durent se taire jusqu'à ce
qu'ils fussent revêtus de cette puissance
surnaturelle ; ils avaient reçu l'ordre de
rester à Jérusalem et d'y attendre
patiemment l'accomplissement de la promesse divine
: le don de l'Esprit Saint, et de ne commencer
à prêcher qu'après l'avoir
reçu.
~ « Le serviteur auquel il
manque cette puissance du Saint-Esprit n'en a
aucune autre pour son ministère. Aucune
puissance charnelle, rien de ce qui vient d'en bas
ne lui suffit, il lui faut à tout prix cette
puissance d'En Haut ; n'ayant aucune force propre,
il lui faut la force spirituelle, que les hommes ne
sauraient lui communiquer : la puissance qui
descend du Ciel, celle du Saint-Esprit survenant
sur lui pour le vivifier, autrement c'est la
stérilité, l'incapacité totale
dans son service pour Dieu. » (Wm.
Dell.)
Mais qui, de nos jours,
possède cette onction bénie ? Qui
connaît par une expérience personnelle
ce revêtement du Saint-Esprit ? C'est
pourtant là ce que Dieu a promis, ce qui est
absolument indispensable. Hélas ! Nous nous
contentons de travailler sans cette onction,
ressemblant aux disciples qui avaient jeté
le filet toute une longue nuit sans rien prendre.
Notre travail selon la chair peut bien être
comparé au leur pour les résultats.
Cependant, une heure de travail avec le
Saint-Esprit produit davantage que toute une
année de labeur ardu sans son secours. et le
fruit en sera permanent. « C'est l'Esprit qui
vivifie, la chair ne sert de rien. »
(Jean 6/63) « Ce qui est
né de la chair est chair, et ce qui est
né de l'Esprit est esprit. »
(Jean 3/ 6) C'est ce fruit du
Saint-Esprit que nous voudrions voir, de l'or pur
et sans alliage. Nous ne voulons pas de ces
conversions à fleur de peau qui bien souvent
font naufrage, mais de ces
régénérations authentiques
capables de soutenir l'épreuve du temps et
de l'éternité ; ce sont des
âmes qu'on rencontrera par la suite à
toutes les réunions de prière et pas
seulement au culte du dimanche matin. Est-ce
là le fruit de notre ministère, mes
frères ? Y a-t-il conviction de
péché dans nos réunions ; les
âmes parviennent-elles à la glorieuse
liberté des enfants de Dieu ?
Mais au fait, avons-nous vraiment
reçu ce revêtement de puissance ? Je
ne veux pas dire : l'avons-nous «
réclamé par la foi » et puis
tablé sur le fait de sa possession, sa ns
preuve aucune, mais en avons-nous
véritablement fait l'expérience ?
S'il n'y a aucun résultat, nous pouvons en
déduire que nous ne l'avons pas reçu.
Si nous étions remplis du Saint-Esprit, le
fruit de l'Esprit serait évident. Les coeurs
seraient brisés à notre
prédication, on entendrait les gens
sangloter sur leurs péchés et les
confesser à Dieu. Montrez donc les fruits de
votre service si vous voulez qu'on croie à
votre onction divine.
«Vous recevrez une puissance
» a dit le Seigneur, et Pierre, au jour
où il l'a reçue, a attiré d'un
coup 3.000 âmes à Christ. Il en fut de
même de John Smith, Samuel Morris, Charles
Finney et bien d'autres encore. Oui, ces
hommes-là ont porté du fruit, preuve
évidente de l'authenticité de leur
appel. Si je suis un homme de Dieu, revêtu de
la puissance d'En Haut, les âmes seront
courbées à l'ouïe de mon message
; si j'ignore cette puissance divine, il ne se
passera rien qui sorte de l'ordinaire. C'est
là le « test » de toute
prédication, le critère qui permet de
distinguer les ministères
spirituels.
~ « J'ai été
merveilleusement sauvé, le 10 octobre 1821
au matin, écrit Ch. Finney, et le soir de ce
même jour je fus baptisé de l'Esprit.
Les visitations divines qui se
succédèrent me
pénétrèrent
profondément dans tout mon être,
esprit, âme et corps. Je me trouvai
immédiatement revêtu d'une telle
puissance spirituelle que quelques paroles
prononcées ici et là produisirent des
conversions instantanées. Parfois aussi je
me trouvais comme dépouillé de cette
puissance et les visites que je faisais alors
n'avaient aucun effet sur mes ouailles. Je pouvais
les exhorter, prier avec eux, sans qu'ils en
fussent impressionnés. Alors je mettais
à part une journée pour le
jeûne et la prière secrète,
craignant que la puissance divine ne se soit
retirée de moi, anxieux d'en
découvrir la cause. Mais après
m'être humilié et avoir crié
à Dieu recherchant ardemment Son secours, la
puissance m'était rendue avec une nouvelle
fraîcheur. Telle a été mon
expérience tout au long de ma vie.
»
~ « C'est une chose
merveilleuse que cette puissance d'En-Haut. Bien
des fois j'ai vu les gens incapables de supporter
l'effet de la Parole. Les affirmations les plus
simples les transperçaient comme le
tranchant de l'épée, les faisaient
tomber de leurs sièges pour se prosterner
devant Dieu, anéantis, comme des hommes
morts. Je n'avais pas besoin alors d'élever
la voix, dans l'exhortation ou la prière, et
les moindres paroles prononcées tout
doucement, suffisaient à vaincre toutes les
résistances. Cette puissance semble
créer une atmosphère
particulière autour de celui qui en est
possédé. Quand, dans une
communauté, un grand nombre de croyants sont
ainsi pénétrés de la puissance
d'En Haut, la localité entière se
trouve sous l'influence bénie de cette vie
divine. Des étrangers y arrivant seront
conscients de cette Présence merveilleuse,
convaincus de leur état de
péché, et bien souvent convertis
à Christ. Quand les chrétiens
voudront enfin s'humilier et se consacrer tout
à nouveau au Seigneur, réclamant de
Lui cette puissance, ils recevront un tel
baptême de l'Esprit que leur
témoignage, en une journée, attirera
plus d'âmes à Christ qu'il ne l'aurait
fait auparavant pendant toute une vie. Pourvu que
ces croyants persévèrent dans
l'humilité et soient assez dépendants
du Seigneur pour retenir cette puissance divine,
l'oeuvre du salut se poursuivra au point que des
communautés entières, des
régions même seront converties
à Christ. Il va sans dire qu'il en est de
même pour ceux qui sont dans le
ministère de l'Evangile. »
Mais où donc trouver
aujourd'hui cette angoisse des jours anciens ?
Où sont les nuits d'insomnie causées
par une conscience troublée, les pleurs et
les gémissements des pécheurs se
sachant perdus et sous la condamnation divine ? A
Dieu ne plaise que de pareilles expériences
restent de l'histoire ancienne, mais puissions-nous
les voir se répéter en cette
génération !
En fin de compte, qui est à
blâmer ? Est-ce la congrégation dont
nous déplorons l'indifférence et la
dureté de coeur ? La faute est-elle aux gens
à qui nous prêchons ? Non, mes
frères! La faute est à NOUS, les
serviteurs de Dieu, c'est nous qui sommes à
blâmer dans cette affaire. Si nous
étions ce que nous devrions être, les
signes promis suivraient encore notre proclamation
du message comme aux jours d'autrefois. S'il en est
ainsi, chaque sermon infructueux, chaque discours
qui manque le but et n'atteint pas les coeurs et
les consciences ne devrait-il pas nous jeter
à genoux, dans la plus profonde humiliation,
nous amenant à nous sonder devant Dieu pour
en découvrir la cause en nous-mêmes,
au lieu de blâmer nos auditeurs ? Si nos
églises sont froides et mortes, c'est parce
que nos propres coeurs sont froids et morts. Tel
pasteur, telle congrégation.
Oh ! Combien de serviteurs de Dieu
ont été privés des fruits de
leur témoignage, ou n'ont jamais
expérimenté la puissance divine dans
leur ministère ! Leur service est ineffectif
et stérile, et ils n'accomplissent à
peu près rien qui vaille aux yeux du
Seigneur. Oh ! Certes, ils ne manquent pas
d'activité, ils vont de ci, de là,
remuants et pleins de zèle ; mais tout cela
n'est que l'activité de la chair et reste
sans résultats au point de vue spirituel.
Les âmes ne sont pas sauvées, ni les
croyants édifiés dans la foi. Leur
prédication ne produit aucun fruit et leur
ministère n' est qu'une lamentable faillite
! Oh ! Quelle triste expérience que
celle-là !
Mais, Dieu soit béni, il
n'est pas nécessaire d'en rester là !
La promesse divine est encore pour nous aujourd'hui
: « Vous recevrez une puissance !
» et « Demeurez jusqu'à ce
que vous soyez revêtu de la puissance d'En
Haut » n'est pas un commandement
périmé. Le passage de
Actes 1/ 8, traduit
littéralement, se lit ainsi : « Vous
recevrez la puissance du Saint-Esprit survenant sur
vous. » Ainsi, l'onction, ou le
revêtement de puissance est le
résultat de la descente du Saint-Esprit sur
un croyant afin de l'équiper pour le
service. De telles onctions ne sont reçues
qu'après un profond travail d'enfantement
dans la prière. Les jours et les nuits
d'agonie dans l'intercession pour les âmes
perdues, les heures de prière intense que
nous trouvons dans la vie d'un David Brainerd, les
combats qui sont comme un corps à corps avec
les puissances sataniques, laissant le corps
brisé et tout en sueur, comme c'était
si souvent l'expérience d'un John Smith cela
dépasse infiniment tout l'enseignement
religieux moderne, mais c'est le secret, l'unique
secret de ces réalisations effectives dont
nous parlons.
Après ces heures de
prière victorieuse, après avoir
lutté avec Dieu dans le secret du
sanctuaire, nous pouvons alors aller de l'avant,
l'épée de l'Esprit à la main,
et la Parole aura son effet transcendant sur les
âmes. Le secret est tout entier dans la
PRIÈRE, frères et soeurs, nous ne
pouvons y substituer aucun « ersatz »,
car il n'en existe aucun !
Pour chaque ministère
particulier il faut une onction
particulière. Il ne s'agit pas simplement de
croire et de s'emparer de la
bénédiction à la
légère. Ah ! Non, mes frères.
Les résultats glorieux, et surnaturels dont
il est question ici ne s'obtiennent pas si
aisément que cela. Il y a un prix, un
très grand prix à payer.
«Ils
persévéraient d'un commun accord dans
la prière et les supplications. »
(Actes 1/ 14) Une prière
ardente, une prière dans l'unité et
dans la persévérance, voilà
les conditions requises. Si elles sont
fidèlement remplies, nous serons très
certainement « revêtus de la
puissance d'En Haut ». Ne nous imaginons
pas que cette puissance nous soit donnée
dès l'instant où, étant
conscients de notre propre besoin, nous l'aurons
demandée en une petite prière
hâtive. Pas plus qu'une assemblée n'a
le droit de s'attendre à une grande
manifestation de l'Esprit si tous ne sont pas
prêts à s'unir en une même
ardente supplication, « d'un commun accord
», prêts à attendre, à
persévérer dans la prière de
la foi, le but commun étant celui de chaque
membre en particulier. Ce n'est que dans cette
attente devant le Trône de Grâce que
nous pouvons être embrasés par le feu
divin. Celui qui aura su persévérer
sera tout pénétré de ce feu
sacré et reviendra de sa rencontre avec son
Dieu en portant les marques du contact divin. Pour
le croyant le plus obscur, comme pour le
prédicateur, je le répète, le
seul moyen d'obtenir la puissance spirituelle
réside dans cette attente, en
présence de Dieu, du baptême de
l'Esprit.
~ « Si donc tu aspires à
voir ton âme embrasée du feu de Dieu,
en sorte que tous ceux qui t'approchent prennent
conscience d'une influence mystérieuse
émanant de ta personne, il faut t 'approcher
de la source de ce feu, du trône même
de Dieu et de l'Agneau, il faut t'enfermer hors du
monde de ce monde froid et glacial qui
étouffe en nous la flamme divine. Entre dans
ton cabinet, ferme ta porte derrière toi, et
là, tout seul devant le Trône, fais
silence et attends ce baptême béni.
Alors le feu d'En Haut te remplira, et quand tu en
sortiras, la puissance divine t'accompagnera et ton
labeur ne sera plus dans ta propre force, mais en
démonstration d'esprit et de puissance.
» (Wm. Arthur.)
Beaucoup de prédicateurs
vivent dans l'illusion d'une fausse
expérience et se croient au
bénéfice de l'onction alors qu'il
n'en est rien. Tout ce que je puis dire, c'est que
la preuve de leur expérience fait
entièrement défaut. S'ils
étaient vraiment oints de l'Esprit ils
obtiendraient les mêmes résultats que
les ouvriers de tous les temps baptisés par
Dieu de Son Esprit. Si tous les soi-disant «
baptêmes de l'Esprit »
expérimentés au cours de nos grandes
conventions étaient authentiques, le pays
entier serait déjà embrasé par
le feu du ciel. Que dis-je ? Si même un homme
ou une femme était réellement sous
l'onction de l'Esprit, des milliers d'âmes
tout alentour pourraient être frappées
de conviction et un puissant réveil balayer
toute la région. La preuve de
l'authenticité de l'onction, c'est le
résultat qu'elle produit. La preuve que
l'esprit d'Elie avait été transmis
à Elisée, c'est que lui aussi
accomplit le même miracle, se frayant un
chemin à travers les flots du
Jourdain.
«Mais pourquoi donc est-ce
là u ne chose si difficile à obtenir
? » demanderez-vous peut-être. Pourquoi
? Parce que Dieu ne répand jamais Son Esprit
sur un homme charnel. Il doit d'abord accomplir Son
oeuvre profondément en nous, et cela prend
en général du temps, parce que nous
sommes lents et réticents quand il s'agit de
capituler, de laisser Dieu agir à Sa guise
en nous. La valeur de notre nom, de notre
réputation, l'amour du « moi »,
etc., constituent autant d'obstacles lui barrant le
passage. Nous ne nous laissons pas humilier. Dieu
ne peut pas briser nos coeurs parce que nous
refusons de céder sur toute la
ligne.
Ou peut-être est-ce parce
qu'Il ne peut nous confier un si grand honneur,
sachant que nous en ferons un mauvais usage, qui
tournera à notre ruine. Oh ! Les exemples
navrants d'hommes de Dieu, autrefois Ses
instruments bénis, promoteurs de puissants
réveils, ayant par l'onction de l'Esprit
gagné à Christ des multitudes
d'âmes, mais qui par la suite ont perdu la
bénédiction divine et continué
à prêcher dans l'énergie de la
chai r, n'accomplissant que peu de chose, ou
même plus rien du tout ! Ils avaient
traité à la légère le
don divin, étaient tombés dans l
'orgueil et la confiance en eux mêmes ; ou
bien ils avaient toléré dans leur vie
quelque «petit péché », en
apparence insignifiant, qui avait cependant
attristé le Saint-Esprit, de sorte qu'Il
s'était retiré, les laissant, comme
autrefois Samson, tondus, dépouillés
de leur puissance. « Il ne savait pas que
l' Eternel s'était retiré de lui
! »
(Juges 16/ 20) Autrefois les
âmes étaient frappées par
l'épée de l'Esprit et l'on criait
grâce dans les réunions. Maintenant il
faut insister, supplier pour leur faire prendre une
décision ; les cultes sont froids et morts,
et si quelques uns répondent à
l'appel, cela n'est pas, pour autant , le fruit
authentique du Saint-Esprit.
En terminant ce chapitre, je
voudrais encore vous donner quelques
témoignages de ceux qui ont reçu ce
revêtement de puissance pour vous convaincre
de la réalité d'une telle
expérience. Si Dieu a pu la donner à
quelques uns, Il peut le faire pour tous
aujourd'hui.
~ « Pendant 13 ans ,
écrit Evan Roberts, j'avais prié pour
obtenir le don de l'Esprit, et voici comment je fus
conduit à prier. Un soir, un des diacres
nous dit : « N'oubliez pas d'être
toujours fidèles. Pensez un peu, si l'Esprit
venait visiter l'église et que vous soyez
absent ce jour là ! Souvenez-vous de Thomas.
Quelle perte immense fut la sienne en ce premier
dimanche de la résurrection ! » Sur ce,
je résolus à tout prix d'obtenir ce
don du Saint-Esprit. Aussi, quel que fût le
temps ou les circonstances, j'assistais
régulièrement à toutes les
réunions. Bien souvent, quand je voyais mes
camarades sauter dans leurs barques sur la
jetée, j'étais tenté de filer
avec eux ; mais non ! Je devais m'en tenir
rigoureuse ment à ma résolution, et
je suivais mon chemin sans jamais m'en
détourner. C'est ainsi que je suivis toutes
les réunions de prière, sans jamais
en manquer, pendant 10 ou 11 ans, priant
inlassablement pour le R éveil.
C'était déjà l'Esprit qui me
poussait à agir de la sorte.
A une certaine réunion du
matin, l'évangéliste pria en ces
termes : « Oh ! Seigneur, courbe-nous, je t'en
supplie ! » Et l'Esprit sembla dire alors
à Roberts : « Voilà justement ce
dont tu as besoin : être courbé !
» Et il décrit ainsi
l'expérience qui suivit : « Je sentis
comme une force vivifiante pénétrer
en moi, et comme elle augmentait de plus en plus,
il me semblait que mon coeur allait éclater.
Tout mon être était comme en
ébullition, tandis que le verset familier
résonnait sans cesse au fond de mon
coeur : « Dieu a fait éclater son
amour envers nous... »
(Romains 5/8) Je tombai à
genoux devant mon siège et, tout en sueur,
je laissai mes larmes couler abondamment. Il me
semblait que mon sang lui même
s'échappait de mes veines. » Tandis que
ses amis s'approchaient de lui pour l'aider dans sa
détresse, il s'écria : « 0
Seigneur, courbe-moi, courbe-moi, je t'en prie !
» Alors ce fut la manifestation grandiose de
la gloire divine. « Après que j'eus
été courbé, poursuit-il, une
vague de paix ineffable descendit en moi, tandis
que la congrégation chantait doucement :
« J'entends Ta voix bénie ». A
l'ouïe de ce chant, j'étais
transporté au jour du jugement. Je pensais
aux innombrables âmes qui devraient
être courbées en ce jour terrible, et
je pleurais à cette pensée.
Dès lors, le salut des âmes devint ma
principale préoccupation, le fardeau de mon
coeur. Un désir suprême me consumait,
celui de parcourir tout le Pays de Galles avec le
message du salut, et j'aurais voulu même, si
cela avait été possible, payer Dieu
pour le privilège d'un pareil
ministère ! »
Telle fut l'expérience d'Evan
Roberts, ce serviteur honoré de Dieu,
l'instrument du grand Réveil du Pays de
Galles. Ecoutons encore les témoignages de
John Wesley et de Christmas Evans :
~ « Vers trois heures du matin,
tandis que nous nous attardions ensemble dans la
prière, la puissance de Dieu descendit
soudain sur nous, à tel point que plusieurs
se mirent à crier dans l'excès de
leur joie, et certains tombèrent sur le sol.
Quand nous eûmes quelque peu recouvré
nos sens après cette stupéfiante
visitation divine, conscients de la majesté
de cette Présence parmi nous, nous
élevâmes la voix d'un commun accord,
dans l'adoration, en disait : « Nous te
louons, ô Dieu! Nous te reconnaissons comme
notre unique Seigneur. » (John
Wesley.)
~ « J'étais las de mon
propre coeur, si froid et indifférent
à l'égard de Christ et de Son
sacrifice, à l'égard de l'oeuvre du
Saint-Esprit, las de ce coeur glacé, tant en
chaire que dans le secret de mon cabinet, à
l'heure de l'étude de la Parole et de la
prière. Quinze ans auparavant, j'avais
connu, comme les disciples d'Emmaüs, ce coeur
brûlant au-dedans de moi tandis qu'Il
cheminait avec moi sur la route de la vie. En un
jour inoubliable, tandis que je gravissais une
colline, je me sentis contraint de me mettre
à prier, bien que mon coeur fût aussi
sec qu'à l'ordinaire et mes pensées
aussi tournées vers les choses de ce monde.
Ayant commencé à invoquer Dieu au Nom
de Jésus, je sentis bientôt que des
liens se dénouaient en moi, que mon ancienne
sécheresse et ma dureté de coeur se
fondaient, comme si des montagnes de glace et de
neige étaient soudain dissoutes au souffle
tiède du printemps.
Alors une confiance nouvelle naquit
en mon âme quant à la promesse du
Saint-Esprit. Je sentis mon être entier comme
affranchi d'un affreux esclavage ; mes larmes se
mirent à couler abondamment et je fus
contraint de crier à Dieu pour qu'Il
m'accordât la grâce de Sa
présence, qu'Il restaurât mon
âme, et renouvelât en moi la joie de
Son salut. J'intercédai alors pour toutes
les églises et pour les pasteurs de la
région, les nommant tous.
Ce combat se poursuivit pendant
trois heures consécutives; c'était
comme une vague suivant l'autre, passant et
repassant sur mon esprit, jusqu'à ce que
tout mon être fût anéanti par
l'intensité de la lutte « à
grands cris et avec larmes ». Ainsi je me
livrai, sans réserve à Christ, corps
et âme, dons et travaux, tout ce qui me
restait de vie ici bas et je fis du même coup
l'abandon de tous mes soucis à mon
Sauveur.
A partir de ce jour
mémorable, je m'attendis à voir la
bonté du Seigneur opérer dans les
églises comme en moi même. Au cours de
la première réunion qui suivit cette
expérience, je me sentis comme
transporté hors des régions
stériles de la sécheresse spirituelle
dans les champs verdoyants des promesses divines.
Je connus de nouveau, comme aux anciens jours, le
combat dans la prière et
l'anxiété à l'égard de
la conversion des pécheurs. Je « tenais
» à nouveau les promesses de Dieu
!
A mon retour dans ma paroisse je pus
constater que l'Esprit était aussi à
l'oeuvre parmi mes frères d'Anglesea,
particulièrement chez deux des diacres qui
reçurent un puissant esprit de prière
et de supplication, s'attendant à Dieu pour
Sa visitation bénie et pour qu'Il rendit
effective la Parole de Sa grâce pour le salut
des pécheurs. » (Christmas Evans) C'est
ainsi que, « fortifié avec force dans
l'homme intérieur », animé d'un
nouvel esprit, cet homme de Dieu put travailler
dès lors avec une énergie
renouvelée. Son service fut
accompagné des riches
bénédictions d'En Haut. Dans l'espace
de deux ans, les annexes d'Anglesea
passèrent de 6 à 20, et 600 convertis
furent ajoutés à l'église dont
il était le conducteur.
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