Parcours féminins
La veuve
(Concerne
Justine Jaquemin)
Bien des années s'étaient
écoulées... Bernard Jaquemin avait
pris des habitudes de piété, il
appréciait la compagnie des
chrétiens, sa conduite n'offrait plus aucun
scandale. Cependant son coeur n'était pas
encore entièrement renouvelé. Nous
l'avons dit, sa légèreté
naturelle lui faisait la guerre, et lorsqu'une des
vérités fondamentales du
christianisme, l'égale perversité de
tous les hommes, par exemple, ou l'absolue
gratuité du salut lui était
présentée, il s'étonnait, il
se troublait, il s'écriait avec les
disciples encore inconvertis: « Cette parole
est dure, qui pourrait l'entendre ? » (Jean
6 :60).
Justine souffrait de ce fond
d'incrédulité. Elle en souffrait
parce que le bonheur éternel de son mari lui
était plus précieux que la vie. Elle
en souffrait encore parce que ces alternatives de
foi et de doute passaient dans l'âme et dans
la conduite de Bernard, et qu'aux jours
d'affection, qui correspondaient aux jours de bonne
disposition morale, succédaient des jours de
froideur et de brusquerie, qui correspondaient aux
jours de sécheresse spirituelle.
Justine aussi, supérieure
à son mari par les facultés, par la
piété, avait à se
défendre contre un fort penchant à la
domination. Bernard, dans ses bons moments,
cherchait auprès d'elle un appui; mais, les
bons moments passés, il s'offensait vite
lorsqu'il apercevait chez Justine des
prétentions à le diriger. Justine
sentait que le besoin de satisfaire sa
volonté est contraire à
l'évangile, même s'il s'agissait d'une
juste cause : diriger son mari, sous
prétexte de l'amener à Christ, c'est
toujours désobéir à Dieu qui
ne permet pas à la femme d'user
d'autorité sur le mari. Humiliée des
tristes découvertes qu'une conscience de
plus en plus éclairée lui faisait
faire dans son coeur, elle regardait avec foi
à Celui qui couvre nos
impiétés de sa justice. Elle
travaillait courageusement à cette oeuvre de
la régénération que le Saint
Esprit poursuit sans relâche, dans
l'âme de tous ceux qu'il conduit à
Christ.
Si le ménage de Justine ne
présentait pas au même degré
que le ménage de Melissa le spectacle de
cette délicate affection, de ce respect des
époux l'un pour l'autre que produit le
christianisme depuis longtemps accepté, on y
trouvait pourtant une union réelle,
sérieuse. Rien n'y rappelait, même de
loin, les scandaleuses scènes de
Mons.
Bernard avait laissé la
menuiserie pour la charpente, qui lui procurait
plus d'ouvrage. Ses fils l'aidaient, et les
ressources de la famille étaient
satisfaisantes quoique fort justes. Mais un matin,
un coup de téléphone effraya Justine.
Son mari avait eu un accident sur un chantier. Il
avait été embarqué à
l'hôpital de Lobbes dans un état
critique. Elle s'affaissa sur elle-même en
balbutiant : « Mon Dieu ! Que ta
volonté soit faite ! »
Bernard travaillait sur un
échafaudage élevé, son pied
avait glissé, il s'était
fracturé la cuisse en deux endroits, ses
douleurs lui arrachaient des cris, et il avait des
complications pulmonaires. Justine atterrée
ne pouvait prononcer un mot. Elle tenait sa
pensée attachée sur Christ, le
consolateur de ceux qui souffrent. Peu à peu
Jésus ranima ses forces. Elle demanda
doucement aux amis qui entouraient le lit du malade
de les laisser seuls. Puis, serrant la main de son
époux, elle resta accablée, mais
résignée sous la puissante main de
l'Éternel.
Le médecin lui dit que
l'accident était grave, qu'on
éviterait peut-être l'amputation du
membre brisé, mais que cela était
douteux. Les souffrances de Bernard
s'intensifiaient, et la fièvre s'empara
bientôt de lui. Justine sentit alors qu'il
lui fallait recevoir des secours miraculeux pour
remplir la tâche que le Seigneur lui
imposait.
Elle supplia Dieu de se montrer
fidèle envers sa pauvre servante. Elle lui
demanda de la soutenir jour après jour. Elle
lui remit la destinée de son mari. Elle se
fit pour ainsi dire petit enfant pour se jeter dans
les bras du céleste Père, et elle se
releva fortifiée en Christ.
Assidue auprès du lit de
Bernard, elle le calmait par sa paix. Elle le
relevait par ses convictions. Elle l'entourait de
soins dont la douceur pénétrait le
coeur de celui-ci.
Plusieurs chrétiens
s'offrirent pour la remplacer, mais Bernard, un peu
égoïste comme le sont souvent les
malades, ne voulait près de lui que
Justine.
Le Seigneur allait demander plus
à Justine, lui donner davantage aussi. Le
médecin déclara que l'amputation
était inévitable. Il fallut
préparer Bernard, il fallut se
préparer soi-même à ce terrible
moment. Bernard, effrayé, se
révoltait contre la décision du
docteur, puis se demandait pourquoi Dieu le
frappait ainsi à coups
redoublés.
Justine pria beaucoup. Elle pria
avec son mari, pour lui. Et peu à peu
l'âme de Bernard s'ouvrit aux douceurs de la
pleine confiance en Dieu, il se soumit.
Le docteur essaya de convaincre
Justine de rentrer chez elle la vieille de
l'opération, au moins pour qu'elle se repose
un peu. Mais elle résista, et voulut passer
cette nuit auprès de son
époux.
- J'ai promis, dit-elle,
d'être fidèle à Bernard dans la
maladie et dans la santé, nul ne peut me
remplacer près de lui, nul ne priera avec
autant de ferveur, nul ne devinera comme moi ce
dont il aura besoin, nul ne pourra le soulager
comme je le soulagerai.
- Les forces vous manqueront
!
- Les miennes, oui, celles du
Seigneur, jamais !
Elle resta. Le matin, avant
l'opération, elle lut à Bernard ces
belles paroles de l'apôtre : « Mes
frères, regardez comme le sujet d'une
parfaite joie quand vous serez exposés
à diverses épreuves. » Et
celles-ci : « Or, toute discipline ne semble
pas sur l'heure être un sujet de joie, mais
de tristesse; mais ensuite elle produit un fruit
paisible de justice à ceux qui sont
exercés par ce moyen. » Et
celles-là encore : « C'est par
plusieurs afflictions qu'il nous faut entrer dans
le royaume de Dieu. » Ensemble ils se mirent
sous la protection de Dieu. Puis, le moment venu,
Justine prit la tête de son mari sur son
sein, les mains de Bernard dans les siennes, et
là, défaillante elle-même,
presque sans vie, elle le tint immobile, le coeur
en prière, répondant à ses
gémissements par des paroles de tendresse,
de foi, qui le ranimaient comme un céleste
encouragement.
L'opération avait affaibli
Bernard, la fièvre s'accrut, et en peu de
jours le danger devint imminent.
Le docteur parlait sans cesse
d'amélioration. Justine n'y croyait plus.
Inquiète, elle tremblait à la
pensée que le médecin la trompait,
trompait Bernard, et que, sans le savoir, son mari
s'avançait rapidement peut-être
à la rencontre de Dieu !
Elle eut une conversation avec le
docteur. Celui-ci répondit
vaguement.
- Monsieur, s'écria Justine,
si c'est par pitié pour moi que vous me
taisez la vérité, dites-vous que
cette pitié est cruelle ! En me cachant
l'état dans lequel se trouve mon mari, vous
n'empêchez pas le danger d'exister, mais vous
m'empêchez de chercher vers mon Dieu les
secours dont j'ai besoin, vous m'empêchez de
goûter avec mon mari les joies
précieuses d'un dernier épanchement,
vous l'empêchez, lui, de se
préparer...
- Ah ! Quant à cela, chut !
interrompit le docteur, gardez-vous bien de laisser
entrevoir à votre mari la gravité de
son état!
- Son état est donc alarmant
?
Le docteur se tut. Les mains de
Justine se serrèrent fortement.
- Monsieur, reprit-elle quelques
instants après et d'une voix
altérée, croyez-vous que cela sera
long ?
- Quelques jours... peut-être
moins... peut-être plus.
Justine courba la
tête.
- Gardez-vous bien,
répéta le docteur, d'effrayer votre
mari !
- Je ne l'effraierai pas, reprit
Justine, cependant je lui dirai qu'il est
peut-être proche de la fin.
- À quoi bon? s'écria
le docteur avec un geste d'impatience. Jaquemin est
un honnête homme, il n'a rien à
craindre.
- Si mon époux n'a rien
à craindre, répondit Justine,
accablée, mais ferme, la pensée d'une
prochaine réunion possible avec son Sauveur
ne le troublera pas. Si elle devait le troubler,
c'est que mon mari n'est pas prêt.
- Faites à votre tête,
s'écria brusquement le docteur, cela ne me
regarde plus !
- Monsieur, reprit Justine, les
larmes aux yeux, je dois le mettre devant son
péché afin qu'il puisse saisir le
salut de Dieu à pleines mains.
- Quelle absurdité me
dites-vous là ?
- La simple
vérité !
- Vous croyez donc que le bon Dieu
va envoyer votre mari en enfer ? demanda le docteur
avec un ironique sourire.
- Je crois qu'il n'y a de salut
qu'en Christ, répondit doucement
Justine.
- Si votre mari ne partage pas vos
convictions, ce n'est ni en deux ni en trois jours
qu'il les adoptera, surtout dans l'état
où il est.
- Oh! Monsieur, une prière,
un regard adressé avec confiance à
celui qui est mort pour nous, et l'âme est
éclairée, elle est touchée,
elle est rachetée. Grâces en soient
rendues à mon Dieu, la foi est un don comme
tout le reste, il ne faut que demander pour
recevoir.
Le docteur haussa les
épaules, afin de dissimuler l'impression que
lui causait cette fermeté alliée
à tant de tendresse, cette foi vivante, qui
contraignait un faible coeur à se faire fort
et à braver toutes les répugnances de
la nature pour arriver au but : le salut de
l'âme aimée.
Il partit sans ajouter un
mot.
Alors Justine, qui avait
été courageuse en face de l'obstacle,
se sentit défaillir. Comment avertir
Bernard ? Comment lui dire ce qu'elle n'osait
presque s'avouer ? Et pourtant, la Parole de
Dieu est claire : « Si la sentinelle voit
venir l'épée, et qu'elle ne sonne
point du cor, en sorte que le peuple ne se tienne
point sur ses gardes, et qu'ensuite
l'épée survienne et ôte la vie
à quelqu'un d'entre eux; celui-ci aura bien
été surpris dans son iniquité,
mais je redemanderai son sang de la main de la
sentinelle. »
Elle avança à petit
pas. Elle ne présenta pas à Bernard
la mort comme inévitable. Les hommes peuvent
se tromper dans leurs arrêts, elle le savait,
et c'est à Dieu seul qu'il en appartient de
décider en dernier ressort. Mais laissant la
'vérité lui arriver par
degrés, elle lui fit entrevoir la
gravité de sa situation, la
possibilité du retour à la
santé, la possibilité du
départ. Elle le fit avec larmes, avec
détresse de coeur, mais elle le
fit.
Cette secousse fut grande. Bernard,
troublé, s'abandonna d'abord à
l'épouvante, puis au découragement,
puis au désespoir. Il se cramponnait
à la loi divine, et la loi le traînait
devant son juge.
Oh! Comme Justine priait alors !
Avec quelle pressante ténacité elle
poursuivait le Seigneur de supplication en
supplication ! « Crois, et tu verras la gloire
de Dieu », disait-elle à son mari. Le
Seigneur a acquitté ta dette, l'expiation
est faite, « tout est accompli », Christ
te le dit. Pourquoi résister ? Pourquoi
vouloir offrir quelque chose au Rédempteur
en échange du don qu'il te fait ? Accepte la
vie éternelle ! Va à
Jésus, mon chéri, va à lui,
sans aucun prix, pour recevoir l'assurance du
pardon de Dieu et de l'entrée en sa
demeure.
Par moments, Bernard
s'écriait : « Je crois, Seigneur;
aide-moi dans mon incrédulité !
» En d'autres moments, il essayait de rouler
jusqu'au sommet de la montagne de sainteté
cette roche du péché qui retombait
sur lui de tout son poids.
Loïc vint soutenir Justine dans
son combat. Il parla à Bernard, et appuya
les demandes expresses de Justine qui ne cessait de
prier. Et Dieu bénit tous ces efforts !
Bernard, dépouillé de lui-même,
regarda avec simplicité à
Jésus. Il reçut enfin de lui son
pardon. Tandis que le corps se détruisait
rapidement, l'âme naissait à
l'éternité.
Oh ! Ce fut un beau, un doux moment
! Des larmes de reconnaissance inondaient le
pâle visage de Justine. Agenouillée
auprès de son mari, échangeant avec
lui des expressions de tendresse et de paix, elle
ne voyait ni la mort ni la séparation, elle
ne voyait que la Jérusalem céleste,
dont les portes s'ouvraient pour laisser entrer son
mari bien-aimé, elle ne voyait que Christ
glorifié, qui leur tendait à tous
deux les bras.
Bernard se mourait, Justine
était brisée, mais ils adoraient tous
les deux leur Sauveur. Ils rendaient
grâces... aux portes de la séparation.
Ils se réjouissaient de se revoir dans la
demeure paternelle.
Quand Justine releva la tête,
posa son regard sur Bernard, elle le vit immobile,
les paupières entrouvertes, les mains
jointes, une ineffable expression de
sérénité sur les traits. Elle
prit une de ses mains, elle se pencha sur ses
lèvres ! Elles étaient sans
souffle.
- Christ l'a reçu, dit-elle
à voix basse.
En pensées, elle suivait son
compagnon bien-aimé dans les demeures
célestes. Elle se réjouissait avec
lui, avec lui elle adorait le Sauveur, elle se
plongeait dans les félicités
éternelles.
Hélas! La
réalité visible vint l'arracher
à ces réalités encore
voilées. Elle retomba sur la terre, et,
quoique soutenue, elle souffrit
beaucoup.
Le Seigneur qui l'avait fait passer,
elle ne savait comment, au travers des
détresses de la maladie de Bernard, ne
l'abandonna pas dans les angoisses du veuvage.
Parfois elle remportait au nom de Jésus
d'éclatantes victoires sur la mort, le lien
n'était pas rompu, l'union était
sanctifiée, elle s'avançait alors
pleine d'espérance et de courage. Parfois la
mort était la plus forte, et des
pensées de doute, des images
désolantes tourmentaient son coeur. Elle se
demandait si ce corps, la pâture des vers,
ressusciterait glorieux, si ce compagnon de sa vie,
elle le retrouverait un jour, mais ces triomphantes
paroles : « Le sépulcre rendit ses
morts, la mort et le sépulcre furent
jetés dans l'étang de feu »
(Apocalypse 20 :14), et ce cri de Job,
inspiré par le Saint Esprit : « Et
lorsqu'après ma peau aura été
rongée, je verrai Dieu de ma chair; je le
verrai moi-même, et mes yeux le verront, et
non un autre ! » (Job 19 :27), ces mots
vivifiants venaient la restaurer.
Lorsque sa pensée se
reportait vers le passé, des regrets, des
remords agitaient son âme. Oh! Si elle avait
pu reprendre au temps écoulé un mois,
une semaine, un seul jour ! Quelle pureté
elle aurait gardée, quelle sainteté
elle aurait établie dans ses relations avec
Bernard !
Mais bientôt elle sentait que
le Seigneur l'avait châtiée dans sa
miséricorde et non dans sa colère,
puisqu'il avait permis que quelques années
de paix, que quelques moments d'une union
déjà glorieuse
précédent la
séparation.
La vie lui offrait des
difficultés. Toutefois cette promesse :
« L'Eternel soutient la veuve »
(Proverbes 15 :25), se réalisait
à chaque obstacle qu'elle rencontrait,
à chaque chagrin qu'elle
éprouvait.
On lui offrit des consolations
mondaines ; les uns parlaient du temps,
souverain remède à tous les maux, les
autres, de distraction, ce poison qui tue
l'âme en l'enivrant. Justine, qui connaissait
le Consolateur envoyé par Jésus,
repoussa tout ce qui ne venait pas de lui. Elle
s'appliqua à servir Dieu, à le servir
dans la personne de ses propres enfants, en leur
donnant l'exemple de la foi pratique, à le
servir dans la personne des pauvres et des
affligés, en les soulageant dans leurs
misères. Elle s'efforça de reproduire
dans sa conduite le portrait de la veuve
chrétienne que nous présente
l'apôtre Paul. Elle continua triste, mais non
pas abattue, toujours en attente. Et lorsque le
Seigneur vint la chercher à son tour,
joyeuse, mais sans impatience, elle partit, tenant
ferme l'espérance qui ne confond
point.
Mais avant de quitter cette terre,
elle fut en aide à une de ses voisines,
Nathalie Descamp. Bien que cette dame ait
été élevée dans la foi
chrétienne, elle avait néanmoins
connu une vie bien misérable. Enfant et
adolescente, elle allait au temple, dans la
région de Charleroi, mais dès que les
plaisirs de la vie se présentèrent
elle s'y plongea au détriment du salut de
son âme. C'est ainsi qu'elle connut beaucoup
d'aventures amoureuses et finit par se retrouver
seule et aigrie au crépuscule de la
vie.
Madame Descamp s'étonnait de
ce que Justine avait accepté de supporter,
tout en restant fidèle à son
mari.
- Je ne te comprends pas !
répétait-elle, jamais ne n'aurais
supporté tant
d'humiliations !
- Et pourtant, il le fallait, ma
chère Nathalie, répondit Justine.
C'est le devoir de toute épouse. Tu devrais
comprendre cela puisque tu as été
enseignée dans la vérité
étant jeune.
- La Bible ne nous dit pas
d'être humiliée, reprit cyniquement
Nathalie.
- Elle nous dit de gagner notre mari
par notre conduite, et de ne pas nous
séparer de lui s'il ne le veut pas !
répliqua Justine tout en tendresse pour
cette pauvre Nathalie.
- En tous cas, ce n'est pas le genre
d'histoires qui me seraient
arrivées.
- Je veux bien te croire ! Mais
que t'ont apporté tes deux divorces et tes
autres ruptures ? Tu n'as pas voulu suivre le
chemin de Dieu, tu n'as pas voulu te soumettre,
mais, permets-moi de te dire avec toute mon
affection, tu es maintenant malheureuse et
seule.
- Oui, mais cela n'empêche que
jamais je n'aurais voulu ta vie !
- Et pourtant, toute faite de
souffrances comme elle l'a été, je ne
regrette en rien d'être restée
fidèle à mon mari. Je jouis
aujourd'hui des doux effets de l'approbation de
Dieu, et je vais bientôt rejoindre mon cher
mari pour être avec le Sauveur. Mes enfants
appartiennent aussi au Seigneur. Que demander de
plus ? Ton salut, ma
chère !
Nathalie se sentait reprise par de
telles conversations, fermes mais empreintes de
tant de douceur, qu'elle finit par venir au pied de
la croix. Elle se repentit de ses nombreux
péchés, de ses égarements, et
reçut le plein pardon de Dieu. Toutefois,
elle n'avait pas la consolation de retrouver un
mari au ciel, elle n'avait pas le soutien d'enfants
bien-aimés à ses côtés.
Les siens avaient pris des routes fort
éloignées de Dieu, notamment à
cause du mauvais exemple qu'elle leur avait
donné.
Je m'adresse maintenant aux veuves
qui n'auraient pas, comme Justine, l'immense
consolation de pleurer un époux
évidemment converti à Jésus.
Je les supplie de ne pas écouter le
démon qui s'efforce de les écarter de
Christ, en jetant dans leur âme des questions
audacieuses sur l'avenir de celui qu'elles ont
perdu. Qu'elles regardent plutôt au Seigneur,
à ce Sauveur qui a bien mieux aimé
leur époux qu'elles ne l'ont jamais
aimé; à ce Sauveur que sa tendresse
pour les pécheurs a cloué sur le bois
! Qu'elles se reposent en lui de leurs mortelles
inquiétudes; elles trouveront un jour qu'il
a tout bien fait !
Oui, chères veuves ! Cherchez
Dieu pour lui-même. Il a créé
votre coeur, il sait ce qu'il lui faut. Ne craignez
point, il essuiera toute larme de vos yeux. Sa face
est un rassasiement de joie; il y a à sa
droite des plaisirs pour jamais.
Un glorieux
départ
(Concerne
Jeanne Stiévenart)
La maman de Loïc, Jeanne Stiévenart,
avait atteint un grand âge. Elle avait fait
bien du chemin depuis les premières
années du mariage de son fils, et l'immense
chagrin de la perte de son petit-fils fut en partie
compensé par la joie de voir son premier
arrière-petit-fils, Nicolas. Lorsque Sarah
et Marc venaient lui rendre visite avec leur
enfant, elle était la plus heureuse des
arrière-grand-mères. Elle pouvait
maintenant partir en paix et rassasiée de
jours.
Le moment venu de fermer les yeux
sur les réalités de cette terre, elle
embrassa dans son coeur sa famille, mais aussi tous
les frères et soeurs en Christ qui se
réunissaient chez les Martin.
Avec les années, le petit
troupeau avait grandi. Certes, il y avait eu des
déceptions et des défections, mais le
Seigneur les avait gardés, et il leur avait
donné la joie de voir de nouvelles
âmes s'approcher du Seigneur
Jésus.
Comme Jeanne avait été
élevée dans le catholicisme, le
curé, sachant sa fin proche, vint lui rendre
plusieurs visites de courtoisie pour lui parler
éventuellement des dispositions à
prendre pour son départ. Il lui remit en
mémoire les prescriptions de l'Eglise
Catholique Romaine. Il s'efforça de la
troubler en lui parlant de l'enfer et du
purgatoire, de la tranquilliser en lui parlant de
l'efficacité des pénitences et de la
puissance de l'absolution donnée par un
homme.
Malgré son âge, Jeanne
se souvenait bien de déclarations de la
Bible qui contredisent ces doctrines, de celles-ci
par exemple: « Celui qui croit au Fils de Dieu
a le témoignage de Dieu en
soi-même » (1 Jean 5 :10),
« Christ est celui qui ouvre et personne
ne ferme, qui ferme et personne n'ouvre »
(Apocalypse 3 :7), de celles-là encore:
« Vous êtes sauvés par la
grâce, par la foi, et cela ne vient point de
vous, c'est le don de Dieu ; non point par les
oeuvres, afin que personne ne se glorifie »
(Éphésiens 2 :8-19). Mais il lui
répondait que personne ne peut comprendre la
Parole de Dieu sans le secours de l'église,
et ce à moins de se perdre.
Madame Stiévenart resta ferme
dans sa foi. Elle en connaissait trop la valeur et
l'efficace. Elle répétait :
« Mon esprit se réjouit en Dieu qui est
mon Sauveur », parce qu'il a regardé
à la «bassesse de sa servante».
Ces mots retentissaient
désagréablement aux oreilles du
prêtre, d'autant plus qu'elle refusait de
s'adresser à Marie. « Il y a un seul
médiateur entre Dieu et les hommes, savoir
Jésus Christ homme ! », lui
répondait-elle avec assurance.
- La religion ne sert de rien !
répliquait-elle aux arguments de son
visiteur.
Celui-ci était navré
de ce qu'elle proclamait l'inutilité des
jeûnes et des pénitences tout
extérieures qu'il s'imposait. Il
était encore plus effrayé parce
qu'elle réfutait la valeur de
l'extrême onction. Elle lui citait des
passages entiers de la Parole de Dieu pour lui
montrer qu'il fallait mettre toute sa confiance en
l'oeuvre de Christ, et cela seulement.
- La religion est de Dieu ! se
rebiffa-t-il.
- Il n'y a qu'un chemin, qu'une
vérité, qu'une vie; et c'est
Jésus, mon ami. Il n'y a qu'une Parole de
Dieu d'après laquelle nous serons tous
jugés, et c'est la Bible !
Le prêtre ne voulut pas
s'engager sur le terrain des Saintes
Écritures, et comprenant qu'il ne pouvait
emmener cette âme sur le chemin de la
tradition, il finit par ne plus revenir.
Lors de l'ensevelissement de Jeanne,
il y eut un puissant appel à la repentance,
et plusieurs voisins acceptèrent
Jésus dans leur coeur, dans leur vie.
Un message aux
jeunes gens
(Concerne
Loïc Stiévenart)
Bien des années après les
décès de Zoé Giraud, de
Bernard et Justine Jaquemin, de Daniel et
Anne-Laure Vivien, tous recueillis dans le sein du
Seigneur, on voyait derrière la maison de
Loïc et de Melissa un grand platane
entouré d'un banc circulaire. Vers deux
heures de l'après-midi, en hiver, quand il
ne faisait pas trop froid, vers six heures du soir
en été, un vieillard et sa femme
sortaient de la maison, appuyés l'un sur
l'autre. L'homme était presque aveugle et
voûté, sa femme, encore droite. Tous
deux venaient s'asseoir sur le banc. La vieille
mettait ses lunettes, tricotait et lisait de temps
en temps à haute voix dans un gros livre.
Des adolescents venaient de la maison. Celui-ci
apportait un tabouret pour les pieds de la femme
âgée, cet autre un coussin pour le
vieillard. Puis ils se pressaient vers eux, les
comblant d'affection, les accablant de questions,
les entourant de joie et d'amour. Souvent une femme
de cinquante ans environ et un homme un peu plus
âgé s'asseyaient auprès des
vieillards et leur prêtaient le secours de
leurs bras pour rentrer ou pour faire quelques pas.
On lisait sur leurs traits la plus grande affection
jointe à un profond respect. Cet homme et
cette femme dans la force de l'âge
étaient Marc et Sarah.
Naomi, mariée dans une ville
voisine, ne pouvait venir voir ses parents autant
qu'elle le voulait. Sarah et Marc avaient
emménagé tout près de chez
eux, pour leur apporter quotidiennement de l'aide.
Ceux-ci ne l'avaient pas demandé, mais ce
devoir était apparu si clairement à
leurs enfants, ils trouvaient tant de douceur
à le remplir, qu'il avait bien fallu
accepter leur dévouement.
Une sérénité
parfaite était répandue sur les
traits amaigris des vieillards. Tout dans leur
maintien comme dans leurs paroles annonçait
le bonheur. Les infirmités de la vieillesse
les avaient atteints, mais ils les supportaient
doucement, dans l'attente du corps glorieux dont
Jésus allait bientôt les
revêtir. Loïc était fortement
diminué physiquement. Il ne pouvait plus
aller de village en village annoncer la bonne
nouvelle du salut. Quant à Melissa, elle
avait cessé d'aider sa fille dans les soins
du ménage, elle tricotait à
grand-peine des pulls et autres écharpes.
Tout deux demeuraient dans une inaction
forcée mais leur âme ne restait pas
oisive. Le calme dont ils jouissaient leur
permettait d'entendre plus distinctement la voix du
Seigneur. Soit qu'ils regardaient dans le
passé, soit qu'ils regardaient dans
l'avenir, les gratuités de l'Eternel
étaient là pour les enseigner et pour
les réjouir. Ils étaient
arrivés comme dans le vestibule des cieux.
Ils secouaient la poussière terrestre
attachée à leurs habits, avant
d'entrer dans la salle des noces.
Quelle douceur dans leur union, dans
cette union mûrie par de communes
expériences, par de mêmes
épreuves, par de mêmes
bénédictions ! Les vieillards se
rappelaient avec attendrissement les beaux jours de
leur jeune affection, et ils revenaient au
présent avec bonheur, sentant qu'ils
s'aimaient mieux encore, qu'ils étaient plus
saintement unis.
Que de soins pour s'épargner
l'un à l'autre une fatigue, que de
félicité dans la communion des
prières ! Loïc, qui savait de
mémoire plusieurs psaumes, les chantait
parfois de sa voix tremblante, pendant que Melissa,
les mains jointes, l'écoutait en murmurant
après lui les paroles du roi
prophète. Ensemble ils parlaient des joies
prochaines de l'éternité, de leur
fils depuis si longtemps remonté vers son
Dieu, de ce Sauveur adorable qu'ils allaient
contempler, du bonheur de connaître enfin et
d'aimer, comme ils avaient été connus
et aimés eux-mêmes !
Et puis, les petits enfants
n'étaient-ils pas là, toujours avides
de les entendre redire les anecdotes de leur
jeunesse ? Loïc ne racontait-il pas les
histoires de la Bible avec tant
d'intérêt, que les jeunes auraient
passé des jours entiers suspendus à
ses récits. Melissa ne leur
témoignait-elle pas toute l'affection d'une
merveilleuse grand-mère ?
Il y avait à Erquelinnes deux
autres vieillards dont la triste association
offrait un désolant spectacle. L'homme
était presque abruti par l'ivresse. La
femme, encore vigoureuse malgré son grand
âge, effrayait les habitants du quartier par
les blasphèmes qui sortaient de sa bouche.
On l'entendait habituellement maudire le jour de sa
naissance, regretter avec emportement sa jeunesse,
se désespérer des maux de la
vieillesse, appeler la mort.... cette mort, dont
les approches la glaçaient de terreur. Entre
ces malheureux époux, point d'affection,
point de support, mais un égoïsme qui
allait se satisfaisant avec une révoltante
naïveté.
Autour d'eux on voyait parfois aussi
de petits enfants, mais ces adolescents, insolents,
moqueurs, se riaient - oh! pitié ! - se
riaient des infirmités, de l'abrutissement
de leur grand-père, et méprisaient
leur grand-mère.
A quelques maisons où
habitaient les vieillards vivaient leur fille et
son mari. On ne se serait pas douté de la
nature des liens qui les rapprochaient, tant il
régnait d'animosité entre les parents
et les enfants. Il n'était malheureusement
pas rare de voir une scène sur le trottoir,
quand la mère et la fille
s'écorchaient à coup de mots
blessants et irritants !
Ce vieillard, cette femme, ces
enfants ingrats, c'étaient,
hélas ! Charles et Patricia Maillard,
et leur famille.
Quittons ce désolant tableau,
retournons sous le grand platane, auprès de
Loïc et de Melissa. C'est le dimanche soir.
Leurs enfants sont rassemblés auprès
d'eux, quelques jeunes gens entourent Loïc et
l'écoutent avec attention.
- Mes chers amis, dit Loïc de
sa voix grave et un peu voilée, mes amis,
vous voilà dans l'âge où l'on
se marie. Toi, Hervé, tu as
déjà fait un choix, et grâce au
Seigneur, il est conforme à la
volonté de Dieu.
Quand j'avais votre âge, mes
enfants, j'étais, comme vous, impatient de
me voir époux, père de famille, et
j'aurais fort désiré rencontrer
quelque chrétien expérimenté
qui me fît part de son expérience.
Melissa, que voilà, était plus
avancée que moi, elle avait reçu les
pieux conseils d'une brave chrétienne qui en
savait long, tandis que moi, je m'avançais
dans la vie conjugale assez ignorant, bien que je
connaissais un peu les Saintes Écritures,
mais pas sur ce sujet de la vie à deux. Je
faisais maintes bévues, et si je n'avais pas
possédé la foi
évangélique, cette lumière qui
dissipe toutes les ténèbres, j'aurais
rendu ma femme bien malheureuse.
- N'est-ce pas, Melissa ?
Melissa sourit.
- Mes amis, je veux vous donner
trois ou quatre secrets de bonheur conjugal, tous
tirés de la Parole de Dieu. Ces principes
s'élèveront sur votre route, comme
ces mâts plantés le long des sentiers
de montagnes, qui, l'hiver, lorsque la neige
recouvre tout, signalent le bon chemin au
voyageur.
Voici le premier de mes secrets.
Gardez votre pureté dans la jeunesse. Le
monde dit que c'est impossible, que c'est absurde,
que Dieu ne l'exige pas, que la sagesse viendra
dans son temps. Le Saint Esprit dit : «
Aucun impur n'a part à l'héritage du
royaume. Ne savez-vous pas que votre corps est le
temple du Saint Esprit qui est en nous et qui nous
a été donné de Dieu, et que
vous n'êtes point à vous-mêmes;
car vous avez été rachetés
à un grand prix. Glorifiez donc Dieu en
votre corps et en votre esprit qui appartiennent
à Dieu » (1 Corinthiens
6 :19-20).
Mes amis, voyez qui vous voulez
croire, le monde ou Dieu, mais sachez-le bien:
souiller votre jeunesse, c'est souiller votre
âge mûr. Vous adonner à la
corruption dans le célibat, c'est
préparer l'adultère. Flétrir
votre coeur, c'est l'empêcher de goûter
les félicités immenses d'une union
sanctifiée par la présence de
Dieu.
Voici le second de mes secrets. Une
fois mariés, que l'amour de Jésus
Sauveur soit la pierre angulaire de votre
association. Lisez la Bible avec votre femme, priez
ensemble, efforcez-vous ensemble de courir vers le
même but. Gardez-vous d'induire votre femme
en tentation. Ne vous servez ni de sa faiblesse ni
de l'affection qu'elle vous porte pour la
détourner de Dieu. «Comportez-vous
discrètement avec elles, dit l'Ecriture,
comme avec un vaisseau plus fragile,
c'est-à-dire féminin, leur portant du
respect, comme étant vous aussi avec elles
héritiers de la grâce de vie, afin que
vos prières ne soient point interrompues
» (1 Pierre 3 :7).
Ce n'est pas tout. Les désirs
de la femme se rapportent à son mari.
L'homme est le chef de la femme, mais il est son
chef pour la protéger, non pour la
tyranniser. Ne faites donc pas descendre au rang
d'esclave celle qui vous a été
donnée pour compagne. N'exigez pas trop de
ses forces physiques, ne froissez pas son coeur, ne
l'écrasez pas sous le joug. Et puis, ayez
confiance en ce coeur que Dieu fait battre
près du vôtre, afin que vous partagiez
avec lui vos espérances, vos
inquiétudes, vos peines et votre bonheur. Ne
vous associez pas seulement pour travailler et pour
manger, associez-vous pour servir Dieu en
commun.
Mes amis, faites bourse commune.
L'avarice des hommes en ce qui concerne les frais
du ménage excite la cupidité des
femmes. Elle les dresse à la ruse, au vol,
elle les abaisse. Soyez généreux,
votre union s'en relèvera, votre avoir s'en
accroîtra. Remarquez que ce sont souvent les
hommes qui font de grosses dépenses, comme
les voitures par exemple, alors qu'ils chicanent
leur épouse pour de bien plus petits
achats !
Les meilleures épouses comme
les meilleurs maris sont des créatures
pécheresses, mes enfants, et le
péché exerce la patience.
Appliquez-vous donc à la miséricorde.
Devez-vous adresser une réprimande ?
Faites-le en vue du bien de votre femme, non en vue
de votre avantage personnel. Surtout, ne laissez ni
votre orgueil ni votre colère donner la
leçon... ce sont de mauvais instituteurs.
Est-ce à vous que votre épouse
présente la vérité ?
Recevez-la, mes amis, recevez-la quand même
elle vous arriverait tout hérissée
d'épines. « Maris, aimez vos femmes et
ne vous aigrissez point contre elles »
(Colossiens 3 :19).
Un dernier mot. Gardez-vous de toute
infidélité ou début
d'infidélité ! L'adultère
fait plus que de troubler la famille, plus que de
déchirer le coeur d'une épouse ;
il ouvre son âme à la tentation, il
peut la perdre pour l'éternité. Dieu
se déclare le vengeur de cette offense au
deuxième chapitre du prophète
Malachie : « Voici une autre chose que
vous faites, dit-il : vous couvrez l'autel de
l'Eternel de larmes, de plaintes et de
gémissements, de sorte que je ne regarde
plus à l'oblation et ne prends rien à
gré de ce qui vient de vos mains. Et vous
dites: Pourquoi ? Parce que l'Eternel a
été témoin entre toi et la
femme de ta jeunesse, à laquelle tu es
infidèle, bien qu'elle soit ta compagne et
la femme de ton alliance ! Prenez donc garde en
votre esprit, et qu'aucun ne soit infidèle
à la femme de sa jeunesse ! Car je hais
la répudiation, dit l'Eternel, le Dieu
d'Israël, et celui qui couvre de violence son
vêtement, dit l'Eternel des armées.
Prenez donc garde en votre esprit, et ne soyez pas
infidèles ! » (Malachie
2 :13-16).
Chers jeunes, le mari
représente le Seigneur auprès de sa
compagne. J'ai bien dit le Seigneur ! Donc sa
sainteté, son amour, sa fermeté, sa
fidélité, sa douceur. Pensez-y
!
Après un instant de silence
:
- Voici votre force ! s'écria
le vieillard en posant sa main amaigrie sur la
Bible placée à côté de
lui. Mes enfants, la Parole de Dieu ne vous
trompera pas. Je ne vous ai donné que des
conseils incomplets, mais elle vous dira tout, tout
ce qu'il faut pour marcher chrétiennement
dans l'union conjugale, tout ce qu'il faut pour
arriver certainement à la céleste
demeure.
C'est par ces mots de Loïc
Stiévenart que nous terminons notre
récit.
Nous aussi, nous avons pu errer,
nous aussi, nous n'avons donné que des
conseils incomplets.
Vous tous qui avez parcouru ces
pages, allez, oh! allez à la Parole de Dieu,
elle est esprit et vie !
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