ARGUMENS ET
RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES
DU NOUVEAU TESTAMENT
ÉPÎTRE DE SAINT PAUL AUX
ÉPHÉSIENS.
Saint Paul, étant prisonnier à
Rome, écrivit cette Épître,
vers l'an 61 de Notre Seigneur, à l'Eglise
d'Éphèse, qu'il avait fondée,
ayant fait un assez long séjour dans cette
ville-là, comme on le voit dans le Livre des
Actes (chapitres XIX et XX). Cette
Épître a deux parties.
Dans la première, qui est
contenue dans les trois premiers chapitres, il
représente aux Éphésiens la
grâce que Dieu leur avait faite de les
recevoir dans son alliance, eux qui avaient
été payens pour la plupart.
Dans la seconde, il les exhorte
à la sainteté et il les instruit des
principaux devoirs de la vie chrétienne, ce
qu'il fait aussi dans les trois derniers
chapitres.
CHAPITRE
PREMIER.
L'apôtre
- rend grâces à Dieu de ce qu'il
avait élu les Éphésiens
pour le salut et de ce qu'ils avaient
été enrichis de la connaissance de
Jésus-Christ et des dons du Saint-Esprit.
- Après cela il prie le Seigneur qu'il
leur augmente ces lumières et ces dons,
et qu'il leur fasse grâce de bien
comprendre l'excellence de leur vocation et de
la gloire à laquelle ils étaient
appelés en Jésus-Christ, Notre
Seigneur.
I. 1-14 ; II. 15-22.
RÉFLEXIONS.
LE premier chapitre de cette
Épître nous apprend,
1. que le plus grand bien que Dieu
ait jamais fait aux hommes a été de
leur donner la connaissance de Jésus-Christ,
de leur destiner le salut, et de les y appeler par
l'Évangile ;
2. que la source d'une si grande
grâce et de toutes les
bénédictions spirituelles dont nous
jouissons est la seule miséricorde de Dieu,
qui a bien voulu nous élire pour le salut en
son Fils ;
3. que nos coeurs doivent être
touchés d'une faveur si précieuse et
que nous devons en louer Dieu continuellement,
disant avec saint Paul ; Béni soit
Dieu, qui est le père de
Notre Seigneur
Jésus-Christ, qui nous a bénis de
toutes sortes de bénédictions
spirituelles dans les lieux célestes par
Jésus-Christ ;
4. que le but que Dieu s'est
proposé, en nous choisissant ainsi et en
nous appelant à sa connaissance, a
été de nous rendre saints et
irrépréhensibles devant lui dans la
charité ; et qu'ainsi la
sainteté doit être notre principale
tâche, comme c'est aussi l'unique moyen de
parvenir à la gloire.
5. Les voeux que saint Paul fait
pour les Éphésiens nous apprennent
que ce n'est pas assez d'avoir été
éclairés une fois des lumières
de l'Évangile et d'avoir eu quelque
sentiment de l'amour de Dieu, mais qu'il faut aller
toujours en croissant dans le bien, et travailler
à acquérir tous les jours de
nouvelles lumières, et à faire des
progrès continuels dans la sainteté.
Enfin, puisque tout notre bonheur et
notre avancement dans la foi et dans la
piété dépendent, comme saint
Paul le dit en des termes si forts, de bien
connaître l'excellence de la vocation divine
et des biens du ciel, nous devons y penser
continuellement, et demander à Dieu qu'il
nous éclaire et qu'il nous fortifie de plus
en plus par sa grâce, faisant sans cesse ce
beau voeu de l'apôtre : Que le Dieu de
Notre Seigneur Jésus-Christ, le Père
de gloire, nous donne l'Esprit de sagesse et les
yeux de notre esprit éclairés, afin
que nous connaissions quelle est l'espérance
de sa vocation et quelles sont les richesses et la
gloire de son héritage qu'il a
destinées aux saints !
CHAPITRE
II.
L'apôtre montre
- premièrement, dans ce chapitre, que
dans le temps que tous les hommes, tant juifs
que payens, étaient morts dans leurs
péchés, Dieu les avait
sauvés par Jésus-Christ ; et
il marque surtout qu'ils étaient
redevables d'un si grand avantage à la
seule miséricorde de Dieu, qui les avait
tirés de cet état de condamnation
et de corruption et les avait rendus propres
à faire de bonnes oeuvres.
- Après cela, il fait souvenir les
Éphésiens, qui avaient autrefois
été payens et exclus de l'alliance
de Dieu, de la grâce que Dieu leur avait
accordée, en ôtant la distinction
qu'il y avait entr'eux et les Juifs, et en les
réunissant ainsi tous, pour n'être
qu'un seul peuple et ne composer
désormais tous ensemble qu'une seule
maison et un seul temple consacré au
Seigneur.
I. 1-10 ; II. 11-21.
RÉFLEXIONS.
Nous avons à
considérer ici,
1. que tous les hommes sans
exception étaient naturellement dans la
corruption et dans la condamnation, morts dans
leurs fautes et dans leurs
péchés ; mais qu'ils ont
été retirés d'un état
si funeste et élevés à
l'espérance de la vie éternelle, par
la grande miséricorde de Dieu et par la mort
et la résurrection de Notre Seigneur
Jésus-Christ. Il s'ensuit de là que,
si nous sommes sauvés, c'est par la pure
grâce de Dieu et que cela ne vient point de
nous-mêmes.
Mais cette doctrine nous fait voir
en même temps que le but de Dieu a
été de retirer les hommes de leur
corruption et de les sanctifier, et que, quoique
nous ne soyons pas sauvés par les oeuvres,
Dieu nous a pourtant créés et
destinés pour les bonnes oeuvres, comme le
dit saint Paul, et qu'il nous a
préparés afin que nous y marchions.
2. L'on voit, dans ce chapitre, que
la distinction qu'il y avait autrefois entre les
Juifs et les payens a été abolie,
Jésus-Christ ayant fait annoncer le salut
aux payens, qui étaient
éloignés de son alliance, aussi bien
qu'aux Juifs. Cette doctrine doit produire en nous
qui descendons des payens un vif sentiment de la
bonté de Dieu, et nous faire souvenir que
nous étions autrefois gentils, n'ayant point
d'espérance, et étant sans Dieu au
monde, mais que nous en avons été
rapprochés par Jésus-Christ ; en
sorte que nous ne sommes plus des étrangers,
mais que nous sommes les concitoyens des saints et
les domestiques de Dieu.
Une si grande faveur nous engage
à beaucoup de reconnaissance et à une
vie qui soit digne de la gloire de notre condition
et de l'heureux état où Dieu a bien
voulu nous mettre.
CHAPITRE
III.
Après que saint Paul a
enseigné, dans le chapitre
précédent, que les payens, qui
étaient devenus chrétiens, ne
composaient plus qu'un même peuple avec les
juifs convertis,
- il dit aux Éphésiens qu'il
était prisonnier à Rome pour avoir
annoncé cette doctrine, les Juifs l'ayant
accusé et livré aux payens
à cette occasion (Voyez Act. XXI ). Il
remarque que la vocation des gentils avait
été dans les siècles
précédens un mystère
caché et inconnu aux hommes, mais que
Dieu, qui l'avait fait annoncer par les
prophètes, l'avait
révélé aux apôtres
par le Saint-esprit: et il
exhorte les
Éphésiens à ne point perdre
courage à cause des afflictions qu'ils
enduraient et qui leur étaient si
glorieuses et si utiles.
- Ensuite il prie Dieu de les affermir dans sa
vocation et de les fortifier dans la foi, dans
la charité, et dans toutes sortes de dons
spirituels, et de leur faire la grâce de
connaître de plus en plus la grandeur et
la merveille de la charité de Notre
Seigneur Jésus-Christ.
I. 1-13 ; Il. 14-21.
RÉFLEXIONS.
SAINT Paul enseigne, dans ce
chapitre, que la vocation des payens était
un mystère inconnu avant la venue de
Jésus-Christ ; mais que ce
mystère avait été
révélé par le Saint-Esprit aux
apôtres.
Cela nous engage à
bénir Dieu de tout notre coeur,
non-seulement de ce que nous vivons dans un temps
où ce mystère a été
manifesté ; mais surtout de ce que nous
sommes de ces nations qui étaient autrefois
dans les ténèbres de
l'idolâtrie et qui ont aujourd'hui part aux
promesses de Dieu par l'Évangile, tellement
que nous avons un libre accès à Dieu
par Jésus-Christ, son Fils.
Cette grande miséricorde que
Dieu a exercée envers nous mérite que
nous la méditions perpétuellement et
que nous nous appliquions à bien
connaître le prix et l'étendue de
l'amour de Notre Seigneur Jésus-Christ, afin
d'être de plus en plus animés par
là à l'aimer et à aspirer
à la gloire qu'il nous prépare. C'est
l'effet que doit produire sur nous la doctrine que
l'apôtre établit dans ce chapitre, et
c'est dans cette vue que nous devons prier le
Seigneur, avec saint Paul, que, selon les richesses
de sa gloire, il nous accorde d'être
fortifiés par son Esprit dans l'homme
intérieur, en sorte que Jésus-Christ
habite dans nos coeurs par la foi, et
qu'étant enracinés et fondés
dans la charité, nous puissions comprendre,
avec tous les saints, quelle est la grandeur de
l'amour que Dieu nous a témoigné en
Jésus-Christ, et être remplis de toute
l'abondance des grâces de Dieu. Amen
CHAPITRE
IV.
Saint Paul
- commence ici à exhorter les
Éphésiens aux devoirs de la vie
chrétienne, et il leur recommande avant
toutes choses la concorde et la paix. Pour les y
engager, il leur représente que
tous les chrétiens
possèdent en commun les mêmes
avantages spirituels, que les divers dons que
Jésus-Christ avait accordés aux
hommes, après être monté au
ciel, et les différentes charges qu'il
avait établies dans l'Eglise, tendaient
à l'édification commune des
fidèles, à les unir les uns avec
les autres pour ne faire qu'un même corps,
à les affermir dans la
vérité et dans la
piété, et à les conduire
par ce moyen à la perfection et au salut.
- Après cela, l'apôtre exhorte
les Éphésiens à ne plus
vivre comme ils avaient vécut avant leur
conversion au Christianisme, et comme les payens
vivaient encore, mais à mener une vie
toute nouvelle et conforme aux préceptes
de Jésus-Christ. Il leur recommande
particulièrement de fuir les
impudicités et les dissolutions des
payens, aussi bien que le mensonge, le larcin,
la colère, les discours
déshonnêtes, la médisance,
et toute sorte d'aigreur et d'emportement.
I, 1-16 ; II. 17-32
RÉFLEXIONS.
Nous devons recueillir d'ici,
1. et en général, que
les chrétiens doivent vivre d'une
manière digne de la vocation dont ils ont
été honorés ;
2. qu'étant tous membres d'un
même corps ayant tous une même foi, une
même espérance, un même Dieu et
un même Sauveur, il faut que l'on voie
régner parmi eux la paix et une parfaite
union ;
3. que puisque Notre Seigneur a
distribué divers dons aux hommes, et qu'en
particulier il a établi, après son
ascension, des ministres extraordinaires, tels
qu'étaient les apôtres, et des
ministres ordinaires, tels que sont les pasteurs et
les docteurs, nous devons reconnaître
l'utilité et la nécessité du
ministère, en faire un bon usage, et nous en
servir pour nous avancer dans la foi, dans la
piété et dans la
charité ;
4. qu'il ne faut pas que les
chrétiens soient comme des enfans qu'ils
soient flottans dans leur croyance, ni qu'ils
ajoutent foi à toutes sortes de doctrines et
à tout ce que des hommes artificieux peuvent
leur dire; mais qu'ils doivent être fermes
dans la vérité et dans la
charité, et s'attacher pour cet effet
invariablement à l'Évangile et
à la doctrine de Jésus-Christ, qui
seule peut les conduire à la perfection et
au bonheur éternel.
5. Saint Paul nous enseigne ici que
la religion chrétienne nous appelle à
la sainteté ; qu'il n'est pas permis
à des personnes qui ont été
enseignées dans la vérité par
Jésus-Christ de vivre comme les payens qui
étant engagés dans l'ignorance et ne
connaissant point Dieu, s'abandonnaient à
toutes sortes de
dérèglemens ; que le but de
l'Évangile est que nous nous
dépouillions du vieil homme, qui se corrompt
par les convoitises qui séduisent, et que
nous soyions renouvelés en notre esprit et
revêtus du nouvel homme, qui est
créé selon Dieu dans la justice et
dans une vraie sainteté.
6. Les péchés
particuliers que saint Paul condamne, comme
tout-à-fait indignes des chrétiens,
sont, premièrement, l'impureté et la
dissolution, qu'il représente comme le
péché dominant des payens ;
après cela, le mensonge et la tromperie,
l'injustice et le larcin, l'oisiveté, les
discours déshonnêtes, qui scandalisent
le prochain et qui contristent l'Esprit de Dieu, et
enfin l'aigreur, la médisance et la
colère.
Le Christianisme nous engage
à fuir tous ces
péchés-là et à nous
étudier à la pureté, à
la sincérité, à la justice et
à la douceur ; et ce sera par la que
nous porterons l'image de notre Père
céleste, et que nous serons reconnus pour
les vrais disciples de son Fils
Jésus-Christ, Notre Seigneur.
CHAPITRE
V.
On voit dans ce chapitre,
- premièrement, des exhortations
à la charité, et à la
pureté. Saint Paul, pour détourner
les Éphésiens de l'impureté
en particulier, leur déclare que ce
péché attirait sur les hommes la
colère du ciel , et il leur
représente que Dieu les avait
délivrés des
ténèbres du paganisme en les
éclairant par la lumière de
l'Évangile.
- 2. Il les avertit de se conduire avec
prudence, de racheter le temps, de fuir les
excès du vin et la joie profane, et il
les exhorte à la joie spirituelle et aux
actions de grâces.
- 3. Il prescrit les devoirs des femmes et des
maris.
I. --14 ; II ; 15-21 ; Ill.
22-33.
RÉFLEXIONS.
Nous devons apprendre d'ici,
1. que la qualité d'enfans de
Dieu que nous portons nous oblige à
l'imiter, principalement dans sa charité et
dans sa bonté, et à marcher sur les
traces de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui
nous a aimés jusqu'à se donner
soi-même pour nous ;
2. que es chrétiens ne
sauraient avoir trop d'horreur pour
l'impureté, qu'on ne doit pas même
entendre parler de ce vice parmi eux ; qu'ils
ne doivent jamais prononcer aucunes paroles libres,
folles, ou malhonnêtes, ni rien qui soit
contraire à la bienséance ;
mais qu'il faut que tous leurs
discours soient graves et édifians ; et
qu'au reste ceux qui violent les lois de la
pureté et de la chasteté, et qui
vivent dans la souillure, attirent sur eux la
colère de Dieu, et qu'ils n'auront point de
part à son royaume.
3. Saint Paul nous représente
que la lumière de l'Évangile, qui
nous éclaire et qui nous a tirés des
ténèbres du paganisme, ne nous permet
pas d'imiter les payens dans leurs
dérèglemens, et que bien loin de
participer aux péchés des gens du
monde, nous devons plutôt les reprendre.
4. Saint Paul nous donne une
règle de prudence en nous recommandant de
nous conduire avec sagesse et circonspection dans
toutes sortes de circonstances, et de faire un bon
usage du temps.
5. Il dit que l'intempérance
et l'ivrognerie sont des vices tout-à-fait
indignes des chrétiens, et qu'au lieu de
s'abandonner à la sensualité et
à la joie charnelle et profane, ils doivent
rechercher la joie spirituelle que le Saint-Esprit
produit, et qui porte les fidèles à
s'édifier les uns les autres, et à
louer Dieu continuellement du coeur et de la
bouche, rendant toujours grâces à
Dieu, notre Père, pour toutes choses, par
notre Seigneur Jésus-Christ.
Enfin l'apôtre, passant aux
devoirs particuliers, exhorte les maris et les
femmes à vivre dans une parfaite
concorde ; il recommande aux maris d'aimer
leurs femmes, et aux femmes d'honorer leurs maris
et de leur être soumises ; et il
représente l'amour que les maris doivent
à leurs femmes par celui que
Jésus-Christ a pour son Église, et la
soumission où les femmes doivent être
à l'égard de leurs maris, par la
dépendance où l'Eglise est à
l'égard de Jésus-Christ.
Cette image que saint Paul emploie
marque, de la manière la plus forte, combien
ces devoirs réciproques des maris et des
femmes sont nécessaires, et combien leur
union doit être sincère ; et par
là on doit reconnaître quelle est
l'importance des avertissemens qu'il donne sur ce
sujet.
CHAPITRE
VI.
Saint Paul
- marque les devoirs des enfans et des
pères, et ceux des serviteurs et des
maîtres.
- 2. Il représente aux
Éphésiens que puisqu'ils avaient
à combattre non-seulement contre des
hommes faibles, mais contre ce qu'il y avait de
plus puissant dans le monde, et même
contre leurs ennemis spirituels, qui sont les
mauvais anges, ils devaient se revêtir et
s'armer de la foi, de la justice,
et de l'espérance, et
se servir de la parole de Dieu et de la
prière pour résister à tous
ces ennemis et pour les vaincre.
- 3. il conclut cette Épître en
se recommandant aux prières des
Éphésiens et en priant aussi pour
eux.
I. 1-9 ; II.10-17 ; III. 18-24.
RÉFLEXIONS.
LES devoirs qui sont ici prescrits
sont très-importans, et tout-à-fait
nécessaires, non-seulement pour le bonheur
des familles et de la société civile,
mais aussi pour l'édification de l'Eglise.
Le premier de ces devoirs regarde
les enfans. Ils sont obligés, par le
commandement de Dieu aussi bien que par la loi de
la nature, d'obéir à leurs
pères et à leurs mères, selon
le Seigneur ; et les pères doivent, de
leur côté, avoir soin de leurs enfans,
et surtout les élever dans la crainte de
Dieu, et d'une manière chrétienne, en
leur donnant les instructions nécessaires,
et en y joignant les remontrances et les
corrections dont ils ont besoin.
Pour ce qui est des personnes qui
sont en service, leur état les engage
à obéir à leurs maîtres
et à les servir fidèlement, en leur
absence aussi bien qu'en leur présence. Et
les maîtres doivent traiter leurs domestiques
avec douceur et avec équité, se
souvenant qu'il y a dans le ciel un maître de
qui ils dépendent aussi bien que leurs
serviteurs, et qui n'a point d'égard aux
personnes.
Sur quoi il faut considérer
que si saint Paul voulait que les maîtres
eussent ces égards d'équité
pour leurs serviteurs, qui étaient alors la
plupart payens, et outre cela esclaves, les
maîtres sont encore plus obligés
maintenant à s'acquitter de ce devoir,
puisque leurs serviteurs sont des personnes libres,
et des chrétiens aussi bien qu'eux.
La seconde partie de ce chapitre
nous engage à nous souvenir toujours
qu'étant exposés en ce monde à
divers dangers, et surtout à nos ennemis
spirituels et aux tentations qui nous environnent,
nous avons sujet de nous tenir sur nos gardes pour
résister à ces ennemis et pour nous
garantir de leurs embûches ; que pour
cet effet nous devons nous fortifier toujours dans
la foi, dans la vérité et dans
l'espérance ; lire et méditer
continuellement la parole de Dieu, et prier avec
persévérance et avec ferveur. Les
derniers versets de cette Épître nous
enseignent que les chrétiens sont
obligés, par l'amour qu'ils doivent à
Jésus-Christ et pour leur propre
intérêt, de prier
pour ceux qui annoncent la
parole de Dieu et qui travaillent à
l'avancement de son règne, et que les
serviteurs de Dieu, de leur côté,
doivent aussi prier pour les Églises du
Seigneur, et faire en faveur de tous les
fidèles le voeu que saint Paul faisait pour
les Éphésiens : Que la paix, la
charité et la foi, soient avec tous les
frères, de la part de Dieu, notre
Père, et du Seigneur
Jésus-Christ ! Que la grâce soit
avec tous ceux qui aiment Notre Seigneur
Jésus-Christ avec pureté. Amen.
|