TITLE>LA PALESTINE AU TEMPS DE JÉSUS-CHRIST - LA GÉOGRAPHIE DES EVANGILES (Suite)

Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LA PALESTINE AU TEMPS DE JÉSUS-CHRIST


CHAPITRE Il
LA GÉOGRAPHIE DES EVANGILES
(Suite)



La Judée. - Jérusalem. - Son nom. - Vue générale. - Les murs d'enceinte. Le chiffre de la population. - Les portes. - Les quatre collines. - Les places. Les rues. - Les synagogues. - Les monuments - Les tours.


LA JUDÉE. - JÉRUSALEM

L'aspect général de la Judée est celui d'un pays de montagnes.
Le sol est rocailleux, la terre aride et desséchée, et si le contraste de la Judée et de la Galilée est encore frappant aujourd'hui, il devait certainement l'être plus encore au premier siècle. En Galilée la nature était tour à tour riante ou grandiose, partout riche et luxuriante, la terre d'une admirable fertilité, l'eau abondante, les champs bien cultivés, le pays tout entier très boisé. En Judée les montagnes dominaient, abruptes, arides, incultes (1) et l'impression générale était celle de la sécheresse et de la désolation.

La capitale était Jérusalem, la plus grande cité de la Palestine, le siège des autorités religieuses, le centre du culte et de la vie publique, la ville qui attirait immédiatement les regards. Elle est située à douze heures de la Méditerranée et à huit heures du Jourdain. Dans la Genèse elle est appelée Salem (2), et voici comment la tradition juive expliquait le changement de son nom (3):
« Abraham a appelé cet endroit Jireh et Sem l'a appelé Salem. Et Dieu dit : Si je l'appelle Jireh, cela déplaira au juste Sem, et si je l'appelle Salem, cela déplaira au juste Abraham. Je lui donnerai donc à la fois les noms que chacun lui a donnés. »

Nous commencerons par chercher une vue d'ensemble de la ville au premier siècle et, pour cela, nous monterons sur la colline des Oliviers, nous prendrons le chemin qui mène à Béthanie et nous regarderons Jérusalem telle qu'elle nous apparaît à l'endroit précis où Jésus la vit le jour des Rameaux et pleura sur elle. La première impression est celle d'une ville forte presque imprenable. Une épaisse et haute muraille se dresse au delà du torrent de Cédron, elle est garnie de tours et s'éloigne à droite et à gauche en remontant vers l'Est et l'Ouest pour entourer toute la ville. Quelques. unes des tours dépassent les autres en hauteur. Il y en a surtout trois énormes que l'on aperçoit de l'autre côté de la ville dans l'éloignement. Dans l'enceinte apparaît la masse des maisons groupées, serrées les unes contre les autres; elles n'ont point de toits mais des terrasses et forment autant de petits cubes de pierres blanches qui se détachent sur le ciel bleu. Elles apparaissent à inégales hauteurs, suivant qu'elles sont ou non sur des collines. Enfin deux édifices gigantesques dominent la cité : le Temple (4) et le palais d'Hérode. Le Temple apparaît comme une forteresse ou plutôt comme une ville fortifiée dans la ville. On distingue à peine au delà des formidables murailles qui l'entourent plusieurs enceintes successives entourées de portiques et à l'extrémité nord, à droite du spectateur, le sanctuaire lui-même, dont le toit très élevé est tout entier garni d'aiguilles dorées. Enfin, derrière le sanctuaire, séparé du Temple mais, à cette distance, paraissant faire corps avec lui, se dresse un cube monstrueux dont la plate-forme supérieure domine toutes les cours intérieures de l'édifice sacré. C'est la tour Antonia. « Celui qui n'a pas vu Jérusalem, disent les Talmudistes, n'a jamais vu une belle ville (5). »

Descendons maintenant le mont des Oliviers, approchons-nous de la ville, et, avant d'y entrer, examinons-en l'enceinte. Un mur énorme percé de portes en fait tout le tour; il environne la colline sur laquelle le Temple est bâti, ferme Jérusalem au Midi entoure aussi la colline de Sion qui est au Sud Ouest, remonte vers le Nord, et faisant un angle droit au sommet duquel est bâtie la tour Hippicus, il semble entrer en ville et va en ligne droite rejoindre le mur occidental du Temple. C'est une ancienne enceinte, dont la dernière partie est maintenant inutile, car la cité s'est étendue au Nord dans un quartier appelé Acra ou la ville basse. Ce quartier est lui-même environné d'un mur qui l'enferme et, avec lui, le palais du procurateur et la tour Antonia ; enfin, au delà, toujours au Nord, la ville s'étend encore; des maisons éparses et déjà nombreuses couvrent une colline appelée Bézétha, et, dans quelques années, Hérode Agrippa (6) bâtira une troisième muraille qui, continuant la première enceinte à partir de la tour Hippicus, enfermera un grand espace de terrain, entre autres celui où se trouve le Calvaire, et rejoindra la première enceinte non loin de la piscine de Béthesda et tout près du Temple.

Pendant la vie du Christ, cette enceinte n'est pas faite et l'emplacement du Calvaire est encore hors des portes. Nous empruntons à Josèphe cette distinction très nette des trois murailles. La troisième n'existait pas au temps de Jésus, la première seule servait à la seconde là où la première était devenue inutile.

Les enceintes sont admirablement construites. Les murs sont « pleins de saillies et d'enfoncements (1) ». Le premier est garni de créneaux et fortifié par soixante tours qui sont séparées les unes des autres par un espace de deux cents coudées (90 mètres). Le deuxième mur a quatorze de ces tours et plus tard le mur d'Agrippa en aura quatre-vingt-dix. La ville, dit Josèphe, a trente-trois stades de circonférence, ce qui fait sept kilomètres environ, mais il ne faut pas oublier qu'il comprend dans cette mesure la muraille d'Agrippa qui ne fut élevée qu'au milieu du premier siècle.

Quel pouvait être le nombre des habitants de la ville pendant la vie de Jésus ? Il est très difficile de le dire. Les recensements de population sont presque impossibles en Orient, même aujourd'hui. Pour la population actuelle du Caire, par exemple, on hésite entre un minimum de deux cent mille et un maximum de six à sept cent mille. Les témoignages antiques font, pour Jérusalem, presque entièrement défaut. Cicéron, dans une de ses lettres, appelle Jérusalem « une bicoque » (7). Par contre, Hécathée d'Abdère, cité par Josèphe (8) évaluait le nombre des habitants sous Alexandre le Grand à cent vingt mille. Nous sommes disposé à croire ce chiffre très peu exagéré. Il nous donne un maximum ; quant au minimum on petit le trouver ainsi : la ville actuelle a à peine quinze mille habitants ; si l'on tient compte de ce chiffre et de la place qu'occupaient les anciennes enceintes, ont peut donner à la ville antique un minimum de quatre fois quinze mille habitants, c'est-à-dire de soixante mille environ. Jérusalem avait donc au moins soixante mille habitant et au plus cent vingt mille. M. Renan parle de cinquante mille seulement; ce chiffre est bien faible. Cet auteur ne tient pas compte de l'extrême facilité des orientaux à s'entasser sur un étroit espace. M. Chauvet (9) suppose quatre-vingt à cent mille âmes, ce qui nous semble beaucoup plus près de la vérité.

Au moment des grandes fêtes, le chiffre de la population augmentait dans une proportion énorme. M. Hausrath (10) va jusqu'à parler de trois millions pour la fête de Pâque. Il est certain que la foule affluait, à ce moment, de tous les points du territoire. On dressait des tentes dans les rues, dans la campagne, les environs immédiats étaient encombrés. Ce détail nous explique pourquoi Jésus, dans les derniers temps de sa vie, sortait de la ville tous les soirs et allait passer la nuit à Béthanie ou dans une ferme du mont des Oliviers. Il ne trouvait pas à se loger à Jérusalem. Nous comprenons aussi qu'autour de la croix, dressée aux portes mêmes, il y eut une véritable foule. Pendant le siège, la population de l'inférieur de Jérusalem fat au moins d'un million.

Nous n'avons encore parié que de l'enceinte ; avant d'entrer dans la ville, examinons les portes. Chacune d'elles forme dans l'épaisseur de la muraille une allée voûtées d'une certaine profondeur et fermée par des battants à ses deux extrémités. C'est ainsi qu'étaient faites aussi toutes les portes du Temple .Au dessus de la voûte était une chambre spacieuse où pouvaient se tenir ceux qui défendaient l'entrée. Nous ne savons rien de positif sur le nombre des portes et sur l'ordre dans lequel elles étaient placées. Reland, dans son fameux ouvrage sur la Palestine (11), en nomme plusieurs, mais se borne à une simple nomenclature :

1° la porte Ancienne au N.-E. ;
2° la porte d'Éphraïm ou de Benjamin ;au Nord ;
3° la. porte de l'Angle au N.-O. ;
4° la porte de la Vallée,
5° la porte du Fumier;
6° la porte de la Source au S.-E.

Nous ne reconnaissons qu'une seule de ces portes, celle du Fumier ou des Egouts ; elle est indiquée par Néhémie (12) et était près de l'emplacement actuel de la porte .Elle fut appelée aussi porte des Esséniens. Mais il y en avait d'autres que Reland ne nomme pas ; par exemple la porte des Jardins, à l'Est près de laquelle était le Calvaire (13). Le deuxième mur destiné à entourer l'Acra ou la ville basse commençait à cette porte. Elle tirait son nom de plantations d'arbres fruitiers, nombreuses de ce côté de Jérusalem. Au premier siècle ces jardins tendaient à disparaître et étaient remplacés par des maisons. Quelques années plus tard Agrippa fera entrer ces maisons dans la ville en bâtissant le troisième mur. Ces jardins se trouvaient placés sur des terrains très accidentés ; les grottes et les rochers y étaient nombreux ; quelques-uns appartenaient à de riches personnages. Joseph d'Arimathée, membre du Sanhédrin, en possédait un et y avait fait creuser dans le roc un tombeau pour lui et les siens ; le Calvaire était précisément là, dans l'angle formé par le premier et le second mur d'enceinte, au carrefour des routes de la vieille et de la nouvelle ville et à quelque pas de cette porte des Jardins qui fut certainement celle par laquelle Jésus sortit accompagné de Simon, de Cyrène portant la croix.
Nous savons aussi l'existence d'une certaine porte des Poissons (14), mais sans pouvoir en indiquer l'emplacement (15) ; à côté d'elle se trouvait le marché aux poissons tenu par des Tyriens et alimenté par les pêcheurs du lac Tibériade (16).

A l'Est, derrière le Temple, une porte appelée aujourd'hui porte Saint-Etienne (17) était nommée autrefois porte des Brebis; le réservoir de Béthesda était tout auprès, et c'est par elle que passaient les brebis destinées aux sacrifices. On aime à se représenter que la scène du chapitre X de l'évangile de saint-Jean s'est passée près de cette porte. Jésus voyait entrer et sortir les brebis et, suivant sa méthode constante, faisait simplement allusion à ce qui se passait sous ses yeux en disant : « Je suis, moi, la porte des brebis. » Elle était la principale sortie de la ville à l'Est, elle touchait le Temple. Jésus dut sans cesse entrer dans la ville et en sortir par cette porte. C'est par elle qu'il passa le jeudi soir 6 avril 30 (18), quand il sortit de Jérusalem pour aller au jardin des Oliviers où il fut arrêté. Plus loin que l'emplacement de la porte des Brebis et du même côté on voit aujourd'hui un reste de temple d'Hérode (19), une entrée aujourd'hui murée appelée porte d'or (20). Par elle on pénétrait dans les cours intérieures du Temple, et comme elle s'ouvrait sur la vallée de Cédron et le mont des Oliviers, c'est probablement par elle que Jésus passa le dimanche des Rameaux. Nous ne pouvons parler avec précision d'aucune des autres portes de Jérusalem dont Néhémie et d'autres écrivains de l'Ancien Testament nous donnent les noms. Au midi, du reste, il n'y en avait pas (21), le mont Sion était par là inaccessible.

Entrons maintenant dans la ville. Nous avons nommé déjà les quatre collines sur lesquelles elle était bâtie : Sion, Morijah, Bézétha et Acra. Nous savons déjà que Bézétha, couvert de maisons au temps du Christ, était cependant encore en dehors des enceintes.

Il reste Sion ou la ville haute, Morijah ou la colline du Temple, et Acra ou la ville basse. Josèphe place Sion au S.-O., séparant entièrement cette montagne de celle du Temple (Morijah), à l'Est Cette affirmation ne s'accorde pas avec les données bibliques qui parlent toujours de Sion comme de la montagne sainte (22), celle sur laquelle s'élevait le sanctuaire, et les archéologues modernes s'accordent à rectifier sur ce point les données de l'historien juif. Sion n'est pas la colline S.-O. mais la colline orientale, y compris l'éminence sur laquelle était le Temple.

Sion est la vieille ville, celle de David qui, au temps de Jésus, occupait toute la partie sud de Jérusalem. Le nom primitif d'une colline s'était étendu à plusieurs quartiers, les plus élevés de la cité. Puis Jérusalem avait grandi au Nord et grandissait encore au premier siècle. Une vallée profonde séparait là ville haute de la colline du Temple d'une part et de la ville basse de l'autre. Cette vallée, appelée vallée des fromagers ou du Tyropoeon, a disparu presque entièrement aujourd'hui. Elle est comblée par les décombres et les détritus amassés depuis dix-huit siècles. Le nom de vallée des fromagers lui était donné au premier siècle et il datait sans doute des origines de la ville.

La place principale de Jérusalem était au fond de cette vallée, elle s'appelait Xystus et, au dire de Josèphe, aurait été le forum de la ville, le lieu des assemblées populaires, le Pnyx de la cité. Sur cette place était le palais du conseil. Enfin au-dessus passait un pont (23) reliant la colline du Temple à la ville haute. Si nous nous plaçons sur cette colline du Temple, nous voyons à nos pieds Jérusalem tout entière. Elle nous apparaît comme formée de deux villes distinctes, la haute et la basse. La ville haute est à notre gauche, la ville basse à notre droite et, devant nous, séparant ces deux moitiés de la cité, le vieux mur de la première enceinte avec le Tyropoeon et la grande place du Xystus.
Le second mur (qui sera plus tard dans l'intérieur) entoure au Nord toute la ville basse.

Si nous parcourons l'intérieur de Jérusalem, nous y trouvons quelques places publiques outre celle que nous venons de nommer : la place des Bouchers (24), la place des Ouvriers en laine (25), le marché des Engraisseurs, celui des Lainiers (habité par des foulons païens) appelé aussi marché supérieur (26). Il y avait encore une place dont le nom nous est inconnu (27) et qui devait être sur la plate-forme du Temple ; Jésus dut bien souvent la traverser.

Ces places sont balayées tous les jours (28), détail qui contraste avec la malpropreté des villes de l'Orient moderne. Il n'y a point de jardins, car on craint l'odeur de l'engrais (29, sauf cependant un jardin de roses qui date du temps des prophètes (30). Les fourneaux sont interdits à cause de la fumée (31). Les rues sont étroites, mais les plus importantes ont été dernièrement pavées par Hérode le Grand. Çà et là apparaît une voie plus large que les autres et dans celles-ci des boutiques, des bazars, mais c'est toujours près des portes qu'il y a le plus de mouvement et que sont ménagés les plus larges espaces. Nous ne connaissons les noms que de deux rues, celle des Boulangers (32) et celle du Temple, qui longeait le mur occidental de la montagne sainte. La ville est tout entière en montées et en descentes; nous savons que la montée qui donnait accès au Temple n'était pas très rapide. Les boeufs et les brebis la gravissaient aisément. L'enfant était dispensé de se présenter au Sanctuaire pour les trois grandes fêtes, jusqu'au jour où, d'après l'école de Hillel, « il pouvait monter seul la montagne du Temple en donnant la main a son père (33). »

Le mouvement des rues dans nos grandes villes modernes ne saurait nous donner aucune idée de la vie journalière dans les grandes cités du monde antique. A Paris à Londres, ce qui frappe avant tout, c'est le grand nombre des voitures. Or, à Rome, les chars ne circulaient que la nuit. Le jour, les trottoirs étaient envahis par les étalages des marchands qui n'avaient point de boutiques fermées comme de nos jours, et sur la chaussée circulaient les piétons et les litières. Quant aux chevaux, aux chars, aux voitures, ils ne passaient qu'après la chute du jour et lorsque les boutiques étaient fermées. Il en était de même à Jérusalem. On ne voyait aucune voiture dans les rues ; quant aux litières, elles étaient rares et d'ordinaire remplacées par des chameaux ou des ânes. Du reste, la plupart des rues étaient si étroites, que jamais voiture au monde n'aurait pu y pénétrer. C'est à peine si deux ânes chargés pouvaient y marcher de front.

Le lecteur aura remarqué que les noms des rues et des places qui nous ont été conservés, indiquent toujours quelque métier: les bouchers, les chaudronniers, les boulangers; ces noms nous portent à croire que les divers métiers étaient groupés par quartier dans l'intérieur de Jérusalem, occupant qui une rue, qui une place, qui un carrefour. Cette opinion se confirme quand nous savons le nombre incroyable de synagogues que possédait Jérusalem. Il y en avait 480 (34). On comprend ce chiffre exorbitant, lorsqu'on sait qu'aujourd'hui, dans les villes musulmanes, le nombre des mosquées n'est pas moins considérable. Chaque famille a pour ainsi dire ]a sienne. Les synagogues de Jérusalem étaient certainement la propriété exclusive des grandes familles et surtout des corporations. Il y en avait une, par exemple, appelée synagogue des chaudronniers. De plus, les étrangers de passage dans la ville avaient à leur usage la synagogue spéciale de la contrée d'où ils venaient ; il y avait les synagogues des Cyrénéens, des Ciliciens, des Asiatiques, des Alexandrins (35). Dans celle-ci on employait la langue grecque et on lisait la traduction des Septante. Toutes ces synagogues étaient très fréquentées et chaque matin, au lever du jour, les rues se remplissaient de femmes, de scribes, de Pharisiens, leurs Tefillin attachés sur le bras, se rendant à leur synagogue préférée.

Parlons maintenant des monuments que nous avons aperçus dit haut du Mont des Oliviers : les tours d'enceinte, le palais d'Hérode et la tour Antonia.

Nous décrirons le Temple dans des chapitres spéciaux de notre second livre auxquels nous renvoyons le lecteur. Les tours d'enceinte étaient nombreuses, nous en distinguons trois, les tours Hippicus, Phasaël et de Mariamne Elles sont toutes neuves ayant été construites ou plutôt surélevées par Hérode le Grand. La tour Hippicus (nom d'un ami d'Hérode) était quadrangulaire (36). Elle avait vingt-cinq coudées (11 m. 25) de côté, trente coudées (13 m. 50) de hauteur, à partir de l'endroit où elle cessait d'être intérieurement massive (nullement creuse )à l'intérieur on avait creusé une citerne de vingt coudées (9 m.) de profondeur. Elle avait deux étages, plusieurs chambres et au sommet était garnie de créneaux de trois coudées. Le parapet avait deux coudées. Sa hauteur totale était de quatre-vingts coudées (36 m.).

La tour Phasaël (nom d'un frère d'Hérode) avait quarante coudées (18 m.) de côté. C'était un cube régulier, à partir de l'endroit où elle cessait d'être intérieurement massive. Elle était assez luxueusement arrangée, avait un portique intérieur et une salle de bains. Sa hauteur totale à partir dit sol était de quatre-vingt dix coudées (40 m. 50). On dit qu'elle ressemblait assez au phare d'Alexandrie.

La tour de Mariamne (nom d'une des femmes d'Hérode) était massive jusqu'à la hauteur de vingt coudées (9 m.). Elle formait aussi un carré de vingt coudés (9 m.) et avait au total cinquante-cinq coudées (27 m. 75). L'intérieur était encore plus luxueux que celui de la tour Phasaël. Ces trois tours déjà fort hautes, surtout les deux premières, paraissaient plus élevées encore parce qu'elles étaient bâties sur des collines. Titus laissa ces tours debout. Elles étaient au nord du palais royal et la tour Phasaël subsiste encore en partie sous le nom de tour de David.

La tour Hippicus était exactement où est aujourd'hui le château de Jérusalem, qui a été bâti par les Sarrazins sur ses fondements, à l'angle nord ouest du premier mur d'enceinte.


Table des matières

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1 « Incultes », on trouve cependant en quelques endroits des traces d'un système de culture en terrasses et le grand nombre de ruines, de villes et de villages supposent une certaine fécondité du sol.
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2 Genèse, XIV, 18.
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3 Beresch. Rabb., sect. 9.
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4 Moria, ou mosquée d'Omar sur notre plan.
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5 Babyl. Souhah, 51 b.
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6 Tacite, Hist., V, Il: « Muri per artem obliquiautiatrorsus sinuati».
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7 Ad. Atticum, II, 9.
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8 Contre Appion, 1, 22.
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9 Encycl. des Sciences relig. Art. Jérusalem et Collect. les Guides Joanne : l'Orient
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10 Dans son ouvrage Die Zeit Christi.
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11 Relandi Palaestina, livre III, p. 855.
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12 II, 13.
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13 Nous acceptons comme authentique l'emplacement traditionnel du Calvaire et du Saint-Sépulcre. Cette opinion est générale aujourd'hui parmi les savants. Voir Voy. en Terre-Sainte, par F. Bovet.
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14 II Chron., XXXIII, 14.
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15 M. Walther, Etude historique de la topographie de Jérusalem, croit pouvoir la placer au Nord de la ville.
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16 Néhémie, XIII, 16. L'alimentation par le lac devait être rendue difficile par la distance, le Jourdain n'était pas navigable et le chemin par terre était d'une centaine de kilomètres, Il est probable que ce marché était alimenté aussi par Jaffa et d'autres points de la côte. Le fait qu'il était tenu par des Tyriens semble le prouver.
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17 Ou porte Stéphan, voir notre Plan.
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18 Voir Les Dates principales de la vie de Jésus, livre II, chapitre XV.
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19 C'était l'opinion de M. Saulcy. D'autres archéologues ne croient pas les restes de cette porte antérieurs à l'empereur Hadrien (117-138 ap. J.-C.)
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20 Ou porte Dorée, voir notre Plan.
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21 Sauf les portes du temple dont nous parlerons plus loin dans notre description de cet édifice.
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22 Psaume II, 6, etc.
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23 Voir sur notre Plan n° 16 : ancien pont.
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24 Michna Erubhin, ch. X hal. 9.
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25 Jos., D. B. J., V, 24.
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26 Mischna Erubhin, ch, X, hal. 9.
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27 Esdras, X, 9.
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28 Babyl., Baba, Metsia, 26 a.
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29 Babyl., Baba Kama, 82 b.
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30 Babyl., Baba Kama, 82 b.
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31 Babyl., Zebahim, 96 a.
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32 Jérémie, XXXVII, 21.
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33 Chagig, ch. I, hal. I. Voir aussi D. B. J. 1 V, 13.
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34 Jérus., Megillah, fol. 73 b. - 460 seulement d'après Jérus. Ketuboth, 35 b.
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35 Actes des Ap., VI, 9. Jérus. Sota, 21 b.
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36 Jos., D. B. J., V, 4, 3.

 

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