Fleuves d'eau vive
IX
LA PART DU CROYANT DANS SA SANCTIFICATION
:
FOI
Quelqu'un dira peut-être : « Pour
autant que je le sache, je me suis livré
entièrement à Christ. Et pourtant, il
me semble que ma vie est encore chamelle. Est-il
possible de s'être livré à Dieu
et de ne pas être rempli du Saint-Esprit ?
» Oui, il ne suffit pas que la vie soit
dépouillée et purifiée ; elle
doit encore, par le moyen de la foi, être
enrichie de la plénitude de
l'Esprit.
L'âme consacrée dit :
« Seigneur, je ne m'appartiens plus, j'offre
mon corps en sacrifice vivant. » Par la foi,
elle ajoute : « Christ vit en moi. »
L'âme consacrée dit: « Que
veux-tu que je fasse? » Par la foi, elle peut
dire : « je puis tout par Christ qui me
fortifie. » Se livrer, c'est reconnaître
en Christ son Maître. Croire, c'est
s'approprier la vie même de Christ.
La foi rend la Grâce efficace.
Avez-vous jamais vu un arc-en-ciel
parfait ?
Généralement, une
extrémité est bien distincte,
tandis que l'autre se confond
avec le ciel. Un jour, sur la mer, je vis un
arc-en-ciel, dont les deux extrémités
paraissaient sortir de l'eau, l'arche ainsi
formée était complète. Par ce
phénomène de la nature, le
Saint-Esprit me fit comprendre le rapport de la Foi
et de la Grâce, en ce qui concerne le Salut.
» C'est par Grâce que vous êtes
sauvés, par le moyen de la Foi. » Le
pont qui unit la terre au ciel est d'une seule
arche. L'un des piliers, c'est la Grâce de
Dieu, inébranlable. L'autre, c'est la Foi,
souvent chancelante. Dieu nous a donné, en
Christ, tout ce qui est nécessaire pour que
notre vie spirituelle soit stable. Mais encore,
faut-il que, par la Foi, nous saisissions les
bénédictions qui nous sont offertes.
La Grâce donne ; la Foi saisit. La Foi nous
fait faire l'expérience de ce que la
Grâce nous accorde en principe.
Dieu nous dit que, sans la foi, il est
impossible de Lui être agréable. C'est
à cause de leur incrédulité
que les disciples se sont attiré les
réprimandes les plus sévères
du Maître. Le Seigneur Jésus est
excessivement attristé lorsque Sa
présence, Ses enseignements et Son oeuvre
nous laissent sceptiques.
Vous vous souvenez que lorsqu'Il
était dans la barque au milieu de la
tempête, Ses disciples eurent peur. Quel
reproche dans Ses paroles ! Quoique la
tempête fît rage, que les vagues
fussent violentes, et qu'Il fût endormi,
cependant Il était là. Pourquoi
auraient-ils eu peur ? La crainte et la foi sort
incompatibles.
Et il leur dit Pourquoi avez-vous peur,
gens de peu de foi Alors, Il se leva,
menaça les vents
et la mer, et il y eut un grand calme. -
MATTH. 8 :26.
|
Une autre fois, Pierre, sur l'ordre du Seigneur,
marcha sur la mer. Le vent s'éleva et Pierre
commença à enfoncer. Quelles raisons
avait-il de douter ? Celui à qui appartient
la mer lui avait dit : « Viens » ; il
allait de soi que Son secours ne pouvait faire
défaut. Le doute et la foi sont
incompatibles. Si nous doutons, nous manquons de
foi ; si nous avons la foi, nous ne doutons plus.
Aussitôt, Jésus
étendit la main, la saisit et lui
dit : « Homme de peu de foi, pourquoi
as-tu douté ? ». -
MATTH. 14 : 3 1.
|
Après avoir vu Jésus nourrir les
multitudes avec sept pains et quelques poissons,
les disciples traversèrent le lac. Ils
étaient contrariés parce qu'ils
avaient oublié de prendre du pain avec eux.
Pourquoi se mettaient-ils en peine ? Ne
L'avaient-ils pas vu nourrir plus de quatre mille
personnes avec ces sept pains et n'était-il
pas resté sept corbeilles pleines ?
N'était-Il pas capable de pourvoir à
la nourriture d'une douzaine de personnes ? Le
souci et la foi sont incompatibles.
Jésus l'ayant connu dit :
Pourquoi raisonnez-vous en
vous-mêmes, gens de peu de foi, sur
ce que vous n'avez pas pris de pain ?
Êtes-vous encore sans intelligence ?
Ne vous rappelez-vous pas les cinq pains
des cinq mille hommes, et combien de
paniers vous avez emportés ? Et les
sept pains des quatre mille hommes, et
combien de corbeilles vous avez
emportées ? -
MATTH. 16 : 8-9.
|
Comme cette terrible trilogie, la crainte, le
doute, le souci, chasse le Maître ! Lorsque
la santé défaille, que l'argent fait
défaut, que les fardeaux deviennent trop
lourds, que les tempêtes de l'épreuve
et de l'adversité fondent sur nous, Sa
présence s'éloigne ; nous doutons de
Sa parole, nous oublions Son oeuvre !
Quelques-unes des paroles les plus
élogieuses de Christ ont été
adressées à des hommes de foi, dont
la plupart Le connaissaient fort peu. Le centurion
demanda à Christ de guérir son
serviteur. Christ promit d'aller chez lui, mais le
centurion répondit : « Seigneur, dis un
mot et mon serviteur sera guéri. »
Quelle joie cette parole de foi dut procurer
à Jésus Et quelle douce approbation
tomba de Ses lèvres « je n'ai pas
trouvé une plus grande foi en tout
Israël ! »
Jamais, dans la Parole de Dieu, ni dans
l'expérience chrétienne, la
Grâce et l'Amour ne sont restés sourds
à l'appel de la foi et de la confiance. Dieu
renierait Sa nature, qui est Amour, si, une fois
seulement, Il ne répondait pas à une
confiance sincère. Quelques-uns d'entre vous
trouvent cette foi hors de leur portée.
Pourtant, croire est l'acte le plus simple qui
soit. Croire, c'est regarder à Jésus
et Le prendre au mot. Pourquoi est-il si difficile
de croire ? Parce qu'au lieu de regarder à
Christ, nous avons les yeux fixés sur les
difficultés ; plus nous les regardons, plus
elles grandissent tellement qu'elles forment
écran entre Christ et nous. La foi en
elle-même n'a aucune puissance pour nous
garder ou nous sauver. Mais elle nous unit à
Christ qui, Lui, est tout-puissant.
1. La foi est
basée sur des faits divins.
Comme je me promenais sur une route
forestière en Suisse, un arbre attira mon
attention. Sur une pente escarpée croissait
un grand sapin. De loin, on l'aurait cru en
équilibre sur un rocher, mais comment
aurait-il pu se maintenir dans cette position ? Le
secret ne fut pas difficile à
découvrir. Le tronc de l'arbre, il est vrai,
reposait sur la pierre, mais les racines
entouraient le rocher pour aller s'agripper au sol
et s'y enfoncer. L'énorme masse de pierre
était prisonnière et incapable de
faire des ravages.
Quelle leçon pour moi ! Les
épreuves, les calamités les
souffrances, les doutes, les déceptions nous
accablent. Comment rester calmes, patients,
victorieux ? N'allons-nous pas être
écrasés ? Non, car la foi, qui plonge
ses racines dans le sol fertile des grands faits
divins, emprisonne tous ces ennemis et les rend
inoffensifs.
Quels sont ces faits ? J'en mentionnerai
quelques-uns et je vous invite à en
découvrir d'autres dans votre Bible.
Dieu est amour,
Celui qui n'aime pas n'a pas connu
Dieu, car Dieu est amour. -
1 JEAN 4 8.
|
Voici l'un des plus grands faits divins dans
lesquels notre foi puisse s'enraciner. Parfois, il
nous semble que Dieu nous ait oubliés que
Son châtiment soit trop sévère
; qu'Il ne veuille plus ni nous voir ni nous
entendre. Il peut même sembler qu'Il est
absolument indifférent aux fardeaux que nous
portons ou à la douleur que nous endurons.
Chers amis, il ne peut en
être ainsi, car Dieu est amour, et l'amour de
Dieu rayonne toujours comme rayonne le soleil, que
vous le sentiez ou non.
Une Chinoise vint me voir, pour me
demander comment elle pourrait gagner à
Christ sa mère, bouddhiste convaincue pour
laquelle elle priait depuis des années et
dont le coeur semblait s'endurcir de plus en plus.
je regardai le visage de mon interlocutrice et j'y
vis de l'endurcissement et de la rébellion.
je lui posai quelques questions. Elle fondit en
larmes : « Dieu est injuste », lui
dit-elle avec violence. « Il ne me traite pas
bien. D'autres mères gardent leurs enfants,
moi j'ai perdu mes cinq fils l'un après
l'autre ; le dernier, un bébé, est
mort il y a un mois. Dieu est injuste. »
Pendant quelques minutes, nous pleurâmes
ensemble ; puis nous parlâmes de l'amour de
Dieu. C'est par amour que Dieu lui avait
donné ces cinq fils ; n'était-ce pas
aussi par amour qu'Il les lui avait repris ? Peu
à peu, les racines de la foi de la pauvre
mère enveloppèrent ce rocher de
douleur et se plongèrent profondément
dans ce fait éternel : « Dieu est
amour. » La paix et la joie jaillirent dans
son coeur. Le lendemain, sa vieille mère
vint la voir. « Qu'est-ce qui t'arrive? »
dit-elle. « je ne t'ai jamais vu un visage si
heureux. » Alors, sa fille lui dit sa
révolte contre Dieu, et sa soumission
nouvelle. Dès ce jour, la vieille
mère accepta d'entendre parler de
l'Évangile et, quelques semaines plus tard,
elle aussi reçut Christ comme son Sauveur.
La Grâce de Dieu est suffisante.
Il m'a dit : ma Grâce te suffit,
car ma puissance s'accomplit dans la
faiblesse. Je me glorifierai donc bien
plus volontiers de mes faiblesses, afin
que la puissance de Dieu repose sur Moi.
- 2 COR. 12 : 9.
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Dieu n'a jamais promis que le chrétien
échapperait aux tentations et aux
épreuves de la vie. Mais Il a promis qu'avec
la tentation Il préparerait le moyen d'en
sortir, et qu'avec l'épreuve Il enverrait la
force de la soutenir. Plus grande est notre
faiblesse, plus manifeste est Sa puissance.
Pensez aux rochers qui ont
encombré la vie de Paul : il fut battu,
lapidé, il fit naufrage, et souffrit les
périls de la persécution. Mais sa
foi, après avoir paralysé l'action de
ces épreuves, s'enracina plus
profondément dans l'Amour, la Grâce et
la Puissance de Dieu et par là même,
il atteignit une haute stature spirituelle. Ce que
le Christ glorifié fit peur Paul, Il est
prêt à le faire pour vous et pour
moi.
2. La foi est
basée sur la fidélité de
Dieu.
Notre foi peut fléchir, mais Sa
fidélité reste ferme. Pierre renia
Christ, mais la fidélité de Christ
envers Pierre fut inébranlable. Notre
Père céleste ne peut oublier les
promesses qu'Il a faites ; Il ne peut se renier
Lui-même en manquant à Sa parole.
Si nous sommes infidèles, il
demeure fidèle, car Il ne peut se
renier Lui-même. -
2 TIM. 2 : 13.
|
Peut-être sommes-nous prêts à
céder à l'ennemi ?
à abandonner notre
tâche dans une crise de découragement
et même à lâcher la charrue
après y avoir mis la main ? Mais Christ,
Lui, n'est ni déconcerté ni
découragé. Le désespoir ne
L'accable jamais. Il n'admettait pas que l'ennemi
fût jamais victorieux. Il s'est rendu
responsable de nous et Il demeure fidèle.
Celui qui vous a appelés est
fidèle, et c'est Lui qui le fera. -
I THESS. 5 : 24.
|
Un jour, en Suisse, je regardais deux jeunes
filles traverser un glacier. Le sentier
n'était pas tracé. Il y avait, ici et
là, des crevasses. Elles n'avaient
même pas de chaussures spéciales.
Cependant, elles s'avançaient sans peur et
en sûreté, parce qu'elles
étaient encordées à quelqu'un
qui, lui, savait comment éviter les dangers
et surmonter les difficultés. Elles avaient
confiance dans la capacité de leur
guide.
Dans notre pèlerinage, nous
rencontrerons beaucoup de dangers et
d'épreuves, mais nous n'avons pas à
avoir peur ; car nous aussi, nous sommes
encordés à un Guide, auquel le
Père nous a confiés pour qu'Il nous
conduise en sécurité jusqu'au
but.
3. La foi s'approprie
la plénitude de Dieu.
Êtes-vous un enfant de Dieu ? En
raison de votre filialité, vous devez
être remplis de l'Esprit. Pourquoi ne
possédez-vous pas ce qui vous revient ? Un
honnête homme a trois moyens d'entrer en
possession de ce qu'il désire, il peut
acheter, échanger ou recevoir. Peut-on
acheter la plénitude de l'Esprit ? Simon le
magicien fut sévèrement
réprimandé lorsqu'il essaya de le
faire. Pouvons-nous faire un troc
avec Dieu pour l'obtenir ? Le
jeune homme riche aurait volontiers
échangé la moitié de ses biens
pour obtenir la Vie ; mais il s'en alla tout
triste. Avez-vous, peut-être, essayé
de faire une « affaire avec Dieu ? Lui
avez-vous offert un peu de temps perdu, des
restants de votre force, un peu de votre talent en
échange de la plénitude de l'Esprit ?
Un seul moyen vous reste par lequel vous pouvez
posséder cette plénitude, c'est de la
recevoir comme un don.
Nous connaissons qu'Il demeure en nous
par l'Esprit qu'il nous a donné. -
1 JEAN 3 : 24.
|
Que faisons-nous généralement
lorsqu'un don nous est offert ? Nous l'acceptons et
nous remercions le donateur. Voilà
exactement ce que Dieu veut que nous fassions
lorsqu'Il nous présente ce don merveilleux :
la plénitude de l'Esprit. Permettez-moi
d'illustrer cette vérité par un
incident.
Deux amis chinois, M. et Mme Wang,
vinrent me rendre visite. M. Wang, quoique
nouvellement converti, aimait le Sauveur ardemment.
De quelle affection il chérissait la Parole
de Dieu ! Elle était pour lui nourriture et
breuvage. Voyant cela, je me souvins d'une Bible
Scofield (I) que
quelqu'un m'avait donnée pour que j'en fisse
présent à un chrétien chinois.
je la tendis à M. Wang en disant - «
Vous aimez la Parole de Dieu ; voici un exemplaire
de la Bible Scofield que je désire vous
remettre. » A l'ouïe de ces paroles, son
visage devint radieux et ses yeux se remplirent de
larmes. « Oh ! dit-il, l'autre jour, j'ai vu
une Bible Scofield, et je
désirais tant en
posséder une semblable; mes moyens ne me
permettaient pas de l'acheter, et j'ai
demandé à Dieu de m'en donner une.
»
M. Wang ne pouvait pas l'acheter ;
personne ne lui en avait offert une en
échange de quelque autre objet. Il n'y avait
plus qu'un moyen pour lui d'en posséder une,
c'était de la recevoir en cadeau. Et voici
qu'on la lui offrait ! Que fit-il ? Croyez-vous
qu'il ait dit : « je désire
posséder cette Bible pardessus tout, mais je
n'ai pas prié assez longtemps pour l'avoir.
Attendez pour me la donner que j'aie prié
encore quelques mois. » Ou bien : « Je ne
suis pas digne de recevoir cette Bible. Attendez
que je sois meilleur. » Ou encore : «
Cette Bible m'est venue trop facilement ; je crois
qu'il est nécessaire que je fasse, moi
aussi, quelque chose pour l'obtenir. » Ou
enfin : « Vous dites que cette Bible est pour
moi ? Mais je ne le sens pas ; je crois qu'il vaut
mieux que j'attende jusqu'à ce que je sente
qu'elle m'appartient. » Si. M. Wang m'avait
fait l'une quelconque de ces remarques ridicules,
j'aurais été obligée de
conclure, ou bien qu'il n'était pas
sincère et ne désirait pas
'réellement posséder cette Bible, ou
bien qu'il pensait que moi, je n'étais pas
sincère en la lui offrant.
Mais que fit M. Wang ? Vous auriez
dû voir la rapidité avec laquelle il
prit ce livre. Puis il s'agenouilla et remercia
Dieu. Et tout de suite après, il me dit
comment il allait employer ce livre pour gagner des
âmes à Christ.
Avez-vous désiré la
plénitude de l'Esprit ? Dieu vous l'offre.
Comment avez-vous répondu à cette
offre ? Intercédez-vous encore pour avoir
cette grâce ? Attendez-vous
pour la recevoir que vous en soyez plus digne ? Ou
bien êtes-vous assez insensé pour
essayer de l'acquérir par vos efforts ; Ou
encore attendez-vous quelque vision ou quelque
sensation extraordinaire qui soit une preuve que
l'Esprit de Dieu est là ? Mes amis, si vous
répétez à Dieu que vous
désirez être remplis du Saint-Esprit
et que vous agissiez comme je viens de le dire
précédemment, ou bien vous
n'êtes pas sincères et ne
désirez pas réellement cette
plénitude, ou bien vous ne croyez pas que
Dieu soit sincère quand Il offre de vous la
donner.
Êtes-vous sincère ?
Avez-vous un désir profond d'être
rempli du Saint-Esprit ? Alors, reconnaissez que le
Saint-Esprit est en vous. Exigez sa
plénitude, car c'est votre droit d'enfant de
Dieu.
Acceptez ce qui vous est offert,
remerciez Dieu, et sans tarder, rempli de l'Esprit,
partez à la conquête des âmes !
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