Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LE SACRIFICE DE PROSPÉRITÉ

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IV) Mais le type nous conduit plus loin encore, et nous montre les enfants du sacrificateur partageant aussi le sacrifice de prospérité avec celui qui l'offre (1). Eux aussi y trouvent leur satisfaction, aussi bien que celui qui l'offre, que le sacrificateur ou Dieu lui-même. Mais, question bien naturelle, qui sont ceux que représentent les enfants du sacrificateur ?

Nous avons déjà vu que le sacrificateur c'est Christ, Christ considéré dans son caractère officiel de médiateur. Ses enfants, c'est-à-dire sa famille, c'est donc l'Eglise, mais l'Eglise considérée sous un aspect particulier. L'Eglise, comme le Seigneur lui-même, se trouve dans plusieurs relations différentes avec Dieu et l'homme ; et chacune de ces relations répond dans le type à une image particulière. Ce qui est vrai de Christ l'est aussi de l'Eglise, qui est son corps. Les différents tableaux que nous avons considérés: le sacrifice, celui qui l'offre et le sacrificateur, nous montrent chacun notre bien-aimé Sauveur sous un caractère différent. Il en est de même de l'Eglise, qui se présente à nous dans plusieurs relations répondant à des images différentes. L'une nous la montre dans son service pour Dieu, l'autre dans la communion avec Lui. Israël, comme la nation élue, représente l'Eglise considérée simplement comme la semence d'Abraham, et comme telle étant dans l'alliance de Dieu. Les Lévites nous donnent une pensée différente de l'Eglise. Ils nous la montrent servant Dieu devant les hommes, portant son arche et faisant tout le service du tabernacle (2). La famille des sacrificateurs, c'est aussi l'Eglise en communion avec Dieu; c'est la race sacerdotale s'approchant de Dieu avec le souverain sacrificateur et médiateur, et intercédant avec lui, ayant le droit de se présenter dans le saint lieu où Dieu seul les voit.

Si l'on a bien compris cela, on saisira facilement aussi l'enseignement que nous donnent les enfants dit sacrificateur se nourrissant du sacrifice de prospérité. Leur participation au sacrifice nous montre l'Eglise se réjouissant avec celui qui l'offre. Quelle pensée bénie qui révèle tout ce qu'est ce précieux sacrifice ! C'est comme dans les jours anciens: celui qui faisait la fête avec Dieu dans le sacrifice de prospérité, devait nécessairement aussi la faire avec les sacrificateurs. Ainsi maintenant, tous ceux qui sont en communion avec Dieu, le sont aussi naturellement entre eux. Ce n'est pas une affaire de choix, c'est un fait. Nous pouvons, en vérité, avoir part au salut dans le Bien-aimé, sans connaître notre vocation ou les relations qui existent en Christ entre nous et tous ses rachetés. Mais il est impossible de réaliser notre position en Christ comme offrant avec Lui le sacrifice de prospérité, sans participer par le fait à la joie de toute la sacrificature spirituelle de Dieu.

Des croyants peuvent d'ailleurs trouver de la bénédiction dans ce sacrifice comme enfants du sacrificateur, sans en trouver comme l'offrant eux-mêmes en communion avec Christ. Hélas ! l'Israël de Dieu est, en grande partie, encore captif à Babylone ou en Egypte. Quoique nés pour cela, ils sont privés de l'exercice de la sacrificature et du festin sacré de l'autel. Mais, parmi ceux qui connaissent la puissance de la rédemption et qui se sont nourris des offrandes présentées au Seigneur, combien peu connaissent cette sainte nourriture autrement qu'en qualité de sacrificateurs; combien peu en jouissent comme offrant eux-mêmes le sacrifice de prospérité! Que tous les saints en jouissent comme enfants du sacrificateur, mais qu'ils n'oublient point qu'en Christ ils offrent eux-mêmes le sacrifice dont ils sont appelés à se nourrir. Pour jouir du sacrifice comme enfants du sacrificateur, nous n'avons pas besoin de connaître notre union avec Christ comme celui qui l'offre; il suffit de voir, qu'en faible Israélite, Il a offert le sacrifice sur lequel, comme enfants du sacrificateur, nous avons un droit à faire valoir. Mais si nous ne voyons pas autre chose, cela ne nous suffira pas pour nous faire réaliser la part que nous avons dans le sacrifice de prospérité comme l'offrant nous-mêmes. Savoir que Christ a offert le sacrifice, ce n'est pas là ce qui nous donnera la nourriture à laquelle a droit celui qui l'offre: il faut que nous saisissions que nous sommes un avec Lui, qu'Il s'est mis à notre place et que nous sommes « en Lui ». Hélas! combien peu le comprennent maintenant! combien peu le voient! combien peu, par conséquent, offrent vraiment eux-mêmes le sacrifice de prospérité ! La source unique de toute vraie jouissance spirituelle est pour nous dans la conscience de notre sacrificature, dans la connaissance de cette position bénie. Il a été satisfait aux droits de Dieu, et ses sacrificateurs peuvent s'en réjouir en faisant la fête avec Lui. Mais que le Seigneur nous donne de voir autre chose encore, savoir que nous avons aussi notre position en Christ comme celui qui offre le sacrifice, et que, en Lui, nous avons satisfait aux droits de Dieu. C'est. là notre vocation autant que la sacrificature. Puissions-nous le comprendre!

Relativement au sacrifice de prospérité, il y a encore un point à noter, c'est que personne, pas même ceux de la famille du sacrificateur, ne pouvait manger du sacrifice sans être pur (Lévit. VII, 20). Etre sacrificateur et être pur sont deux choses différentes. Et un homme pouvait contracter quelque souillure sans cesser pour cela d'être sacrificateur. Mais les règles relatives à ce qui était pur ou impur ne concernaient que le peuple de Dieu. C'est là une vérité très importante; que le Seigneur nous la fasse mieux saisir ! Elle nous enseigne que c'est une chose d'être sacrificateur et une autre d'être un sacrificateur pur. Le sacrificateur qui avait contracté une souillure, était encore dans l'alliance, parce qu'il était de la famille sacerdotale; il se trouve sur un terrain tout autre que celui des étrangers. L'Israélite qui, par le contact avec la souillure, était exclu pour un temps du tabernacle, pouvait en tout temps y être admis de nouveau en se soumettant aux purifications prescrites. Tant qu'elle durait, sa souillure l'assimilait aux étrangers et le privait du privilège de participer aux repas sacrés.

Les prescriptions de la loi sur ce point (3) sont bien dignes de toute notre attention. Nous y voyous que la lèpre et la perte de semence excluait du Camp un fils d'Aaron même; et cette exclusion durait aussi longtemps que la souillure. La lèpre et la perte de semence étaient, l'une et l'autre, des maladies manifestes, quoique se montrant d'une manière différente. Elles nous rappellent ces manifestations de la chair fréquentes chez le chrétien et qui sont telles qu'elles ne peuvent rester cachées aux autres. De nos jours, comme dans les temps anciens, cette souillure entraîne momentanément l'exclusion (1 Cor. V, 13). Aussi longtemps qu'elle durait, le fils du sacrificateur restait sacrificateur, mais il ne jouissait pas de sa position, car il ne pouvait pas s'approcher de l'autel. Mais il y avait des souillures d'un caractère moins évident que la lèpre, que l'oeil de l'homme discernait moins facilement, et qui entraînaient cependant aussi une exclusion temporaire. Si un fils du sacrificateur touchait un cadavre ou quelque chose qui fût souillé pour avoir été en contact avec un mort; ou s'il touchait quelque reptile ou un homme qui aurait pu lui communiquer sa souillure, voici, dans ce cas, ce qui était prescrit: «L'homme qui aura touché cela, sera impur jusqu'au soir et ne mangera pas des choses saintes s'il n'a pas lavé sa chair dans l'eau » (Lévit. XXII, 6).

Un sacrificateur spirituel peut, de la même manière, contracter de la souillure et voir sa communion interrompue. Si nos esprits (car notre dispensation est spirituelle et non charnelle) se trouvent en contact avec l'esprit du monde; si ce qui est mort ou rampant vient à affecter nos âmes, les autres pourront ne pas s'en apercevoir, mais nous nous sentirons privés de la communion. Et alors, étant sous le coup d'un jugement (4), nous ne pouvons pas jouir de ce qui était pour nous, en d'autres temps, un aliment spirituel. Grâces à Dieu, quoique le contact avec ce qui est souillé nous ôte le sentiment de la communion, il ne peut empêcher l'efficace du sang de l'alliance que Dieu a toujours devant les yeux, quoique nous ne le voyons peut-être pas. Mais qui pourrait consentir à être un sacrificateur souillé, sans communication avec l'autel, à voir son temps perdu pour Dieu et pour son service, et à prendre sa nourriture dans les ténèbres ? (5)

Tels sont les principaux points qui caractérisaient, en le distinguant des autres, le sacrifice de prospérité, ce sacrifice d'odeur agréable où non seulement Dieu, mais l'homme et le sacrificateur trouvaient leur plaisir. J'en viens maintenant à considérer:

Il. LES DEGRÉS DE CE SACRIFICE. Ils répondent aux différentes manières dont nous saisissons cet aspect du sacrifice de Christ, selon la mesure de notre intelligence spirituelle.

Comme Dieu, l'homme et le sacrificateur ont chacun leur part dans ce sacrifice, et que ces parts sont différentes l'une de l'autre, il sera bon de les considérer séparément:

Voyons d'abord la part de Dieu dans le sacrifice. Nous y remarquons aussitôt des différences relatives soit à la valeur de l'offrande, soit à l'intention de celui qui offre le sacrifice :

a) Quant aux différences relatives à la valeur du sacrifice, nous avons ici les mêmes différences que dans l'holocauste. Il y a le taureau, l'agneau, le bouc qui respectivement répondent aux mêmes degrés dans l'holocauste. Chacun nous offre une pensée particulière du sacrifice de Christ. Mais il faut remarquer ici que, quoique dans le sacrifice de prospérité nous ayons à peu près le même nombre de degrés que dans l'holocauste, nous ne trouvons pas dans les détails autant de différences. On se rappelle qu'il y avait plusieurs manières d'offrir l'holocauste. Dans certains cas, il fallait distinguer les parties de la victime, dans d'autres pas; dans les uns, une partie de la victime devait être lavée, dans d'autres pas; celui qui l'offrait devait placer sa main sur la victime ou ne pas le faire; l'immoler lui-même ou laisser le sacrificateur le faire. Mais, dans le sacrifice de prospérité, il n'en est pas ainsi : ces différences n'existent pas, et tout s'y passe sensiblement de la même manière (6).

On comprend facilement ce que cela signifie. Nous apprenons ici que, si l'on saisit bien la part de Dieu dans le sacrifice de prospérité, on la saisira presque toujours de la même manière. Si l'on voit Christ comme le présentant à Dieu, son office ne sera pas confondu avec sa personne; aucune partie de son oeuvre ne passera inaperçue. La plupart des différences auront trait au caractère général de l'offrande, selon que la victime est un bouc, un agneau ou un taureau.

b) Voyons maintenant les différences que présente le sacrifice de prospérité en relation, non plus avec la valeur de l'offrande, mais avec l'intention de celui qui la présentait. Si nous lisons le chapitre VII, nous verrons que le sacrifice de prospérité pouvait être offert de deux manières, selon qu'il l'était pour la louange ou pour le service, c'est-à-dire selon que c'était un sacrifice d'actions de grâce (Lévit. VII, 12), ou un voeu, une offrande volontaire (Lévit. VII, 16). Bien des détails mentionnés dans le premier cas ne le sont pas dans le second. Et la plupart des différences que l'on remarque dans le sacrifice de prospérité (je puis dire toutes les différences relatives à la part qu'y ont le sacrificateur et celui qui offre le sacrifice), dépendent du fait que le sacrifice est offert comme actions de grâce ou comme un voeu. Nous noterons ces différences en leur lieu et place. Qu'il nous suffise de constater ici cette distinction.

Pour comprendre ceci, il faut nous rappeler ce qu'était ce sacrifice. C'était Christ comme notre représentant se donnant lui-même à Dieu pour nous. Mais le but de ce sacrifice peut être saisi de plusieurs manières: on peut y voir Jésus s'offrant pour la gloire de Dieu; c'est là le sacrifice d'actions de grâce; - ou bien le voir s'offrant pour, le service de Dieu; c'est là le sacrifice pour un voeu. La plupart des chrétiens regardent le sacrifice de Christ pour l'expiation plutôt comme un acte de service dont Christ s'est acquitté, que comme quelque chose qui, depuis le commencement jusqu'à la fin, était pour la gloire de Dieu. Naturellement, ces deux vues sont dans un rapport intime; mais je tiens à faire remarquer ici que, quoique liées, elles sont distinctes; et, ne le fût-elle pas autrement, cette différence sera aussitôt visible dans les résultats de l'une et de l'autre. Le type nous montre - et notre expérience le confirme - à quelle hauteur et à quelle profondeur de vues nous sommes conduits par le fait que nous voyons Christ offrant un sacrifice pour la gloire de Dieu, plutôt que s'acquittant d'un service. De là encore le fait que bien des détails relatifs au sacrifice d'actions de grâce, sont omis dans le sacrifice offert comme un voeu (7).

Ayant ainsi rapidement étudié les différences que nous présente le sacrifice de prospérité considéré dans la part de Dieu, nous en venons maintenant à considérer:

La part du sacrificateur et de celui qui offre le sacrifice.

On verra combien de différences naissent du fait que le sacrifice est offert comme actions de grâce ou qu'il est offert comme un service. « Si quelqu'un l'offre pour rendre grâce, il offrira, avec le sacrifice d'actions de grâce, des gâteaux sans levain pétris à l'huile et des beignets sans levain oints d'huile, et de la fleur de farine rissolée en gâteaux pétris à l'huile; il offrira avec ces gâteaux du pain levé pour son offrande, avec le sacrifice d'actions de grâce pour ses prospérités; et il en offrira une pièce de toutes les sortes, qu'il offrira pour une oblation élevée à l'Eternel; et cela appartiendra au sacrificateur, qui répandra le sang du sacrifice de prospérité; mais la chair du sacrifice d'actions de grâce de ses prospérités sera mangée au jour qu'elle sera offerte; on n'en laissera rien jusqu'au matin. Que si le sacrifice de son offrande est un voeu, ou une offrande volontaire, il sera mangé au jour qu'on aura offert son sacrifice; et, s'il y en a quelque reste, on le mangera le lendemain; mais ce qui sera demeuré de reste de la chair du sacrifice sera brûlé au feu le troisième jour. » (Lévit. VII, 12-17.)

Telle est la loi. Voyons-en maintenant les détails.

Si c'est un sacrifice d'actions de grâce:

A) une offrande de gâteau l'accompagne, et celui qui l'offre en a sa part aussi bien que les sacrificateurs;

B) les gâteaux quoique offerts avec le sacrifice de prospérité, ne sont pas consumés;

C) des gâteaux avec et sans levain, un de chaque sorte, sont présentés en offrande élevée au Seigneur et donnés ensuite au sacrificateur lui fait aspersion du sang du sacrifice de prospérité;

D) la chair du sacrifice doit être mangée le même Jour.

Trois de ces quatre prescriptions sont entièrement omises quand le sacrifice de prospérité est un voeu; la quatrième est bien indiquée, mais d'une manière un peu différente, en ce sens que la chair du sacrifice est mangée le lendemain. Plusieurs des symboles employés ici ont été d'ailleurs déjà étudiés, quoique à un point de vue différent; c'est pourquoi je ne m'y arrête pas davantage.

I) Dans le sacrifice d'actions de grâce celui qui l'offre a sa part de l'offrande aussi bien que les sacrificateurs L'offrande de gâteau, comme nous l'avons déjà vu, c'est l'accomplissement de la seconde table du ,décalogue: l'homme offrant à Dieu comme un parfum agréable l'accomplissement de ce qu'il doit à son prochain. Ce qu'il y a de particulier ici, c'est que celui qui offre le sacrifice en a sa part, ce qui n'était pas le cas dans l'offrande de gâteau ordinaire. Cette dernière nous montre la loi accomplie simplement vis-à-vis de, Dieu et pour satisfaire à ses droits. Mais cet accomplissement a d'autres aspects encore, celui-ci entr'autres qu'il satisfait aussi celui qui l'offre. C'est la vérité que le sacrifice de prospérité met en relief, que celui qui l'offre trouve sa satisfaction aussi bien que Dieu dans l'accomplissement de toute justice. Et cette satisfaction ne se rapporte pas seulement à l'accomplissement de la partie de la loi qui a Dieu pour objet, et qui était représentée par le sacrifice d'une vie, mais elle se rapporte aussi à l'homme, et était représentée par les pains sans levain de l'offrande de gâteau. On perd complètement de vue cette dernière partie, si l'on ne saisit pas le sacrifice de prospérité comme « sacrifice d'actions de grâces ».

II) Dans le sacrifice pour l'action de grâce, nous voyons les gâteaux levés offerts aussi avec le sacrifice (Lév. VII, 13). Nous nous sommes déjà occupés de ce symbole quand nous avons parlé de la Pentecôte. Ces gâteaux représentent l'offrande de l'Eglise. Quand l'oeuvre de Christ est considérée simplement comme un voeu, comme un acte de service, il n'est pas question de l'offrande de l'Eglise; mais, quand il s'agit d'un sacrifice offert pour l'action de grâce, c'est-à-dire pour la gloire de Dieu, on voit l'Eglise unie avec Lui. Les gâteaux levés ne pouvaient pas être consumés devant Dieu, mais ils lui étaient présentés avec les sacrifices faits par le feu en bonne odeur à l'Eternel (Lév. VII; 13; XXIII, 18). Et, quoiqu'ils ne pussent pas supporter l'épreuve du feu ni satisfaire ainsi aux droits de Dieu, ils lui sont pourtant présentés pour qu'Il veuille bien les accepter dans sa miséricorde, et ils sont mangés par le sacrificateur et celui qui offre le sacrifice.

III) Et ceci nous conduit à un autre point à noter, savoir qu'un gâteau de chaque sorte (avec du levain et sans levain) devait appartenir au sacrificateur qui répandait le sang du sacrifice de prospérité (Lévit. VII, 14), tandis que le reste, ce qui avait du levain, et ce qui n'en avait pas, appartenait à celui qui présentait l'offrande. Christ, comme sacrificateur, ne trouve pas sa nourriture et sa satisfaction seulement dans son parfait sacrifice; Il se nourrit aussi du gâteau qui a du levain, et prend plaisir à l'offrande de l'Eglise, malgré tous ses manquements et toutes ses défaillances. Il la présente avec la sienne propre, en tant qu'étant Celui qui offre le sacrifice; et Il s'en nourrit. Et nous aussi, comme offrant avec Lui le sacrifice, nous pouvons prendre plaisir à de telles offrandes, comme Paul trouvait joie et consolation dans l'amour des saints (2 Tim. I, 16; Philém. 7. 20). Quelques douces que nous soient ces offrandes, et quoiqu'elles réjouissent nos entrailles dans le Seigneur, elles ne peuvent pas, en elles mêmes, être acceptées de Dieu ni être le fondement de notre communion avec Lui, car aucun gâteau levé ne pouvait être consumé devant Lui. La seule nourriture que nous puissions ainsi partager avec Lui est celle de l'autel; c'est la seule, en effet, qui soit parfaite et sans tache. Tout cela, d'ailleurs, ne sera saisi qu'autant qu'on aura compris le sacrifice de prospérité comme étant un sacrifice d'actions de grâce.

IV) Le dernier point à noter a trait au temps dans lequel la chair dit sacrifice de prospérité devait être mangée. Cela devait avoir lieu le même jour, on n'en devait rien laisser jusqu'au lendemain (Lévit. VII, 15). S'il s'agissait d'un voeu, il y avait une petite différence: la chair devait être mangée le premier et le second jour, et le reste brûlé le troisième jour (Lévit. VII, 16.17).

Le jour même et le troisième jour, ces jours-là sont communément employés comme types, et même constamment, je crois, dans la résurrection (8). Ceci me semble certain, mais je ne suis pas aussi sûr quant aux différents. aspects sous lesquels la résurrection est présentée dans chacun de ces jours. Je suis disposé cependant à penser que le jour même représente la résurrection quant au temps où Christ apparaîtra, tandis que la pensée liée avec le troisième jour est simplement celle de la sortie du tombeau. Dans l'un et l'autre cas, cette simple vérité demeure la même, que le sacrifice de prospérité est notre nourriture jusqu'à la résurrection. Dans un des cas, nous mangeons avec la pensée que le temps est court; c'est la nuit peut-être, mais nous attendons l'aurore; dans l'autre cas, ce n'est pas la pensée du lendemain qui domine, mais bien celle du travail. Je n'ai pas besoin de dire que le premier aspect est le plus élevé.

Telle est la loi du sacrifice de prospérité et telles sont quelques-unes de ses principales espèces. Nous n'avons guère fait que tracer une esquisse, mais que de choses elle contient! Le peu que nous en connaissons révèle la profondeur et la hauteur de la grâce, quand nous pensons à ce que notre paix a coûté à notre Rédempteur et au sang qu'Il a versé pour nous mettre en communion avec Lui. Bénissons son nom pour tout son amour. Qu'Il nous le révèle par le Saint-Esprit! Le psalmiste pouvait bien dire: « 0 Dieu! la louange t'attend dans le silence en Sion, et le voeu te sera payé; bienheureux celui que tu as choisi et que tu fais approcher: il habitera tes parvis! Nous serons rassasiés du bien de ta maison, de ton saint temple » (Ps. LXV, 1. 4). «Ils seront abondamment rassasiés de la graisse de ta maison, et tu les abreuveras au fleuve de tes délices » (Ps. XXVI, 8). Que le Seigneur nous donne, non pas seulement de connaître ces choses, mais de connaître mieux Celui dont elles parlent!

1) Comparez Lévit. VII, 34. 32 avec Nombres XVIII, 9-11

2) Je fais observer ici que les sacrificateurs et les Lévites sont des types de l'Eglise tout entière, et non d'une partie seulement. Nous savons que, d'après le commandement exprès de Dieu, les Lévites n'étaient point dénombrés parmi les enfants d'Israël (Nombres I, 47. 54, et II, 33). La tribu de Lévi se trouvait ainsi mise à part, et ne devait pas, en quelque sorte, être comptée comme faisant partie d'Israël. C'est pour nous, dans le type, un tableau distinct qui représente une relation particulière de l'Eglise.

3) Voyez Lévitique XXII, 1-7.

4) Comparez Lévitique VII, 20. 21, et 1 Cor. XI, 29.

5) Il ne pouvait pas manger avant le coucher du soleil. (Voir Lévit. XXII, 7.)

6) Notons que la tourterelle, c'est-à-dire le plus bas degré de l'offrande, ne se retrouve pas dans le sacrifice de prospérité.

7) Comparez les versets 12-15 qui décrivent le sacrifice d'actions de grâce, avec les versets 16-18 qui parlent de l'offrande pour un voeu.

8) Pour « le lendemain », voyez Ex. XII, 8. 10; Ps. XLIX, 14; Rom. XIII, 12; pour le troisième jour, Osée VI, 2; Luc VIII, 32; 1 Cor. XV, 4, etc. Le troisième jour est aussi celui de la résurrection, mais de la résurrection vue sous un aspect différent.
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