Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



NOUVELLES GLANURES


11. Aimez vos ennemis.

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Un acte d'amour.

Dans le Journal de Genève du 9 septembre 1914, sous la signature Paul Seippel -

Tant d'actes de barbarie soulèvent notre conscience qu'il est bon pourtant de savoir que même chez les combattants de ces luttes sans merci, il y a des coeurs assez hauts pour que les meilleurs sentiments humains n'y soient pas étouffés.

Dans un hôpital savoyard, non loin de notre frontière, sont soignés côte à côte deux blessés un Français et un Allemand, qui se sont liés de la plus étroite amitié. Comment en sont-ils venus là ?

Je veux vous conter leur histoire dans toute sa simplicité, d'après un témoin entièrement digne de foi, qui l'a recueillie de leur bouche.

C'était au cours des combats acharnés qui se livrèrent dans les Vosges. Chaque pouce de terrain était disputé avec acharnement. Tantôt une armée avançait, tantôt l'autre. De fréquents corps à corps se produisaient. L'exaspération allait croissant. On ne faisait plus de quartier. Tant d'atrocités avaient été commises dans les villages d'alentour!

Un fantassin allemand, ayant trouve, dans un lieu écarté, un blesse français baigne dans son sang, eut pitié de lui, le chargea sur ses robustes épaules et voulut l'emporter a l'ambulance. « Quoi! s'écria un de ses camarades, tu soignes un de ces cochons de Français! » Dans sa fureur, cette brute arma son fusil, épaula et fit feu. Ce fut l'ambulancier volontaire qui fut atteint dans le dos.

Les deux blessés gisaient l'un près de l'autre se soignant de leur mieux mutuellement. Les Français ayant avance, ils furent tous deux recueillis et, après les premiers soins, sans les séparer, on les achemina vers la Savoie.

Aujourd'hui ils ne peuvent plus se passer l'un de l'autre. Et, quoique le règlement exige que les prisonniers soient mis à part, on laisse souvent côte à côte les deux amis. Rien de plus touchant que de voir l'affection qu'ils se témoignent.

Mais l'Allemand a été, dit-on, atteint mortellement. S'il meurt sur terre française, il mériterait que des mains françaises lui élevassent un modeste monument.

L'acte de cet humble héros ne console-t-il pas de bien des tristesses ?

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D'une lettre du front à M. le professeur Raoul Allier (1915).

« J'ai vu un jour une scène qui m'a tire les larmes des yeux. Sur une route défoncée par la pluie et le passage continuel des convois, deux blessés se soutenant mutuellement s'avancent. L'un est fantassin français, à la tête bandée ; il donne son bras à un Allemand blessé aux bras et a la poitrine. Le sang a rougi sa tunique. Il est blême, et en passant à côte de moi il me demande en assez bon français: A boire. Alors je me rappelle que je suis unioniste. je le fais rentrer dans la ferme où je me trouve et lui offre une chaise. Exténué, il s'assied... Il boit avidement le bol d'eau... et est tout surpris quand je lui offre une tablette de chocolat. Alors, ému, il me dit : « Oh, merci, mon ami! » C'est un jeune homme de vingt et un ans, originaire de Brandebourg. Et les deux blessés, unis par la souffrance, repartent dans la direction de l'hôpital de Poperinghe. »

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Le pardon du père.

Quel souvenir m'a laisse mon culte de Noël au dépôt des prisonniers allemands, où l'autorité, hélas n'est pas très disposée à favoriser mon ministère! Exceptionnellement, sur la demande des soldats, je fus autorisé à me rendre au milieu d'eux ce matin-là. Les 252 protestants du dépôt étaient serres autour de la table sainte, écoutant avec une émotion évidente ; 70 environ avaient d'avance manifeste leur désir de communier ; plus de 200 prirent part à cette Cène ; avant la fin nous manquions de vin ; j'étais enfermé à clef avec eux ; la Cène continua avec le pain seulement. Nous avions défense de chanter, mais le commandant, un excellent homme, qui veut être plus que juste avec les Allemands, parce qu'ils lui ont tué un fils et probablement deux, nous avait quand même permis de chanter à mi-voix ; le murmure de ces 250 voix mâles faisait un choeur saisissant.

JOSPIN, pasteur à St-Nazaire.

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Plus fort que la haine.

Pendant la guerre de 1914, sur un champ de bataille, un blesse allemand était tombé. Il gémissait, la nuit allait venir... et personne pour lui porter secours.

Tout à coup il entendit le bruit d'une contre-offensive et près de lui des soldats vinrent à passer, dont l'un le blessa encore.

Puis ce furent des hommes recrutés aux terres lointaines, des noirs... et le blessé se disait :

« Si les blancs ont ajouté à mes blessures, que feront ces sauvages ! »

Il ferma les yeux...

Tout à coup il sentit une main posée sur lui.

C'était un de ces noirs qui s'était arrêté et cherchait à verser quelques gouttes d'eau dans sa gorge brûlante de fièvre.

Ce noir était un chrétien. Le fait ci-dessus a été raconte en Allemagne par le blessé lui-même.

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Les grands blessés.

Au cours de la guerre 1914-1918, les gouvernements des pays belligérants échangèrent leurs prisonniers grands blessés. Les mutilés allemands, prisonniers en France, purent rentrer dans leur pays, et il en fut de même des grands blessés français prisonniers en Allemagne.

L'échange se fit par convois de chemin de fer, à travers le territoire suisse.

Des foules énormes se portaient dans les gares suisses à toutes les heures de la nuit, pour acclamer les mutiles, et les combler de friandises.

Une dame de la Croix-Rouge qui accompagnait un train de grands blessés, de Constance à Lyon, à rapporté le trait suivant qui mérite d'être connu partout.

Le train français était arrivé vers deux heures du matin à la station de Matran, dans le canton de Fribourg. Il stoppa à cause du train allemand qui arrivait pour le croisement. Français et Allemands se trouvèrent un instant arrêtés portière à portière, à un mètre de distance.

On se demandait avec une certaine angoisse ce qui allait se passer.

« Voila les Allemands ! » cria quelqu'un.

Aussitôt les blessés français saisirent les fleurs qu'on leur avait offertes dans les gares et les jetèrent dans les wagons allemands en s'écriant : « Ce sont des camarades. Qui sait si ce n'est pas nous qui les avons blessés ! »

Cette scène ne dura qu'une demi-minute. Avouez qu'elle n'aurait pu être plus émouvante.

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Jean Huss et Paletz.

Etienne Paletz, membre influent du clergé de Prague avait été un intime ami de jean Huss; il était devenu un de ses plus ardents adversaires. Cependant Huss fut admirable d'humilité et de charité ; il porta l'esprit de pardon si loin qu'il choisit Paletz lui-même pour recevoir sa confession avant de mourir. Celui-ci recula devant une pareille tache et refusa catégoriquement. Pourtant, vaincu par une telle grandeur d'âme, il vint visiter sa victime.

Huss lui adressa la parole d'un ton triste et doux :

- Paletz, dit-il, j'ai prononcé devant le Concile quelques paroles offensantes pour toi. Pardonne-moi.

Au sujet d'un autre adversaire, Michel Causis, Huss disait aussi :

- Michel est venu plusieurs fois dans ma prison. Il a dit à mes gardiens : « Avec la grâce de Dieu, nous brûlerons bientôt cet hérétique. » Pour moi, je n'exprime aucun désir de vengeance. je la laisse à Dieu et je prie pour cet homme du fond du coeur.

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Oberlin et le Juif.

Un jour qu'Oberlin travaillait dans son cabinet, il entendit une grande rumeur au village. Apercevant un étranger que toute la population accablait d'injures et de menaces, il perce la foule. De toutes parts on crie : C'est un juif, c'est un juif ! Et ce n'est pas sans peine que le pasteur obtient le silence. Il en profite pour reprocher à ses montagnards de ne pas se montrer dignes du nom de chrétiens. Puis, chargeant sur ses épaules le ballot de marchandises de l'étranger, il le prend par la main, le conduit dans son presbytère et le soustrait ainsi à cette fureur aveugle.

(Vie de J.-F. Oberlin par C. LEENHARDT.)

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Une bonne réponse.

Un ami informa, un jour, le poète Le Tasse qu'un méchant homme le diffamait de tous côtés.

- Sa maladie, répondit Le Tasse, ne me cause aucun dommage réel. Combien il vaut mieux qu'il parle mal de moi à tout le monde, que si tout le monde lui parlait mal de moi.

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Le Tasse - à propos de la vengeance.

Le Tasse répondit à une proposition qu'on lui faisait de tirer vengeance d'un homme qui lui avait rendu de mauvais offices : « je ne veux lui ôter ni ses biens, ni sa vie, ni son honneur ; je voudrais seulement lui ôter sa mauvaise volonté. »

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La croix de Louis XII.

Louis XII, roi de France, ne parvint au trône qu'après beaucoup de contrariétés et de luttes, que lui suscitèrent de violents ennemis. Lorsqu'il fut devenu roi, il prit un registre où étaient inscrits les noms de beaucoup de personnes, et il marqua ceux de ses persécuteurs d'une croix rouge.

Cette action du roi fut connue, et ses ennemis l'ayant apprise, se crurent perdus et s'enfuirent. Mais Louis XII les fit rappeler et leur dit :

« J'ai fait une croix rouge à vos noms pour me souvenir de la croix de Christ, et pour prendre exemple de Celui qui du haut de cette croix a dit : «Mon père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. »

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Générosité des Soleurois.

Au XIVe siècle, les Soleurois ayant embrassé le parti de Louis de Bavière, leur ville fut assiégée par le duc Léopold d'Autriche, celui que sa défaite à Morgarten a rendu célèbre.

Pendant le siège, l'Aar déborda, et l'inondation vint détruire les travaux des assiégeants.

Léopold avait fait construire un pont de bateaux pour le service de son camp. Craignant que ce pont ne puisse résister à la violence du courant, il donna l'ordre de placer dessus autant de soldats qu'il en pourrait contenir. Cet ordre fut exécuté.

Mais bientôt le pont trop chargé se rompt, et les malheureux soldats sont précipités dans les flots. Les Soleurois, voyant ce désastre du haut de leurs remparts, oublient que ce sont des ennemis qui vont périr, et se hâtent de leur porter secours. Après bien des efforts, ils parviennent à en sauver le plus grand nombre. Le duc Léopold fut obligé de lever le siège de la ville, car ses soldats ne voulaient plus se battre avec ceux qui venaient de leur rendre un aussi grand service.

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Un païen modèle.

Raboroko qui vient d'entrer dans l'Eglise, racontait M. P. Germond, a toujours été un païen modèle. Il en remontrait à plusieurs par son assiduité aux services et par sa fidélité à lire la Bible. Il ne la lisait pas sans fruits. Un jour, le missionnaire lui demanda :

- Raboroko comment cela va-t-il avec ton voisin, le Boer ? T'ennuie-t-il toujours, toi et tes gens ?

- Non, il ne le fait plus.

- Comment cela ?

- C'est depuis cet hiver. Une nuit, tout son bétail avait été paître dans mes champs. Le matin, il vint le réclamer et demanda combien il devait payer.

- Va tout d'abord, lui dis-je, voir le dégât que tes bêtes ont fait.

Il revint, reconnaissant qu'elles avaient beaucoup gâté et demanda de nouveau ce qu'il devait payer.

- Prends ton bétail, lui répondis-je. je ne te demande rien.

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Romains 12 - 17-21.

Un fermier vivait en mauvais termes avec son voisin. Celui-ci souffrait de cette inimitié et, à maintes reprises, avait offert la paix à son adversaire. Tout fut vain. Un jour qu'il lui ramenait une de ses vaches qui avait piétiné son jardin, il lui dit :

- Voisin, voila ta vache, et si je la trouve encore paissant mes choux...

- Eh bien ! quoi ? interrompit l'autre excité et croyant a une menace.

- Eh bien ! répondit paisiblement l'offense je te la ramènerai encore.

Plus jamais la vache ne revint et la paix fut conclue entre les deux hommes.

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Pardon.

Parmi les actes de générosité et de miséricorde qui illustrent la vie de Robert Steward, alors qu'il était gouverneur du Missouri, il n'en est peut-être Pas de plus touchant que le suivant.

Un jour qu'on lui avait amené un prisonnier dont on lui demandait la grâce, le gouverneur parut étrangement impressionné en le regardant. Il le fixa longtemps en silence d'un air indécis, puis, finalement, signa l'acte de grâce qu'on lui avait présenté.

Mais avant de le tendre au condamné, il lui dit :

- Je crains fort que vous ne commettiez quelque nouveau méfait qui vous ramène en prison.

Celui-ci protesta énergiquement.

- Je suppose que vous retournerez sur le fleuve, continua le gouverneur.

- Oui, j'en ai l'intention.

- Dans ce cas, j'exige que vous me promettiez une chose ; je vous demande que vous me donniez votre parole de ne plus jamais vous servir de gourdin, lorsque vous serez devenu contremaître, pour forcer n'importe quel mousse malade à sortir de son hamac pour vous aider à charger votre bateau pendant une nuit orageuse.

Le prisonnier le promit, mais, surpris d'une telle requête, il s'enhardit à demander au gouverneur pourquoi il lui faisait faire cette promesse.

- Parce que, lui répondit-il, il se pourrait que, quelque jour, ce garçon devînt gouverneur et qu'il vous refusât le pardon d'un crime si vous vous adressiez à lui pour l'obtenir.

Puis continuant :

- Par une nuit de tempête, il y a plusieurs années, vous fîtes escale sur le Mississipi pour charger du bois. Il y avait à bord un jeune garçon, qui s'était engagé à y travailler pour gagner son passage de New-York à Saint-Louis, mais étant malade de la fièvre, il était resté couché dans la cale. Vous aviez assez d'hommes pour faire la besogne sans lui ; néanmoins vous allâtes chercher un gourdin pour le forcer à sortir de son hamac, le poussant devant vous, sous la pluie, dans la nuit noire. Terrorisé par vos coups et vos jurons, il fut obligé de travailler comme un esclave jusqu'à ce que le chargement fût complet!... je suis ce garçon, et... voici votre grâce !

Le prisonnier, tremblant de confusion, cacha son visage dans ses mains pendant un long moment, puis sortit sans oser prononcer une autre parole.




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