Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIII

L'ISLAMISME

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Au reste, ne chantons pas trop victoire.
La famille chrétienne n'occupe aujourd'hui qu'une très-petite place ici-bas : très-petite parmi les chrétiens, infiniment chétive sur notre globe terrestre.
Laissons les païens. Nous avons vu le paganisme, à l'oeuvre dans l'antiquité.

Prenons les musulmans, prenons l'islamisme. Dérivé jusqu'à un certain point de la religion chrétienne, l'islamisme a été sa grande hérésie, son grand ennemi, la grande réaction contre la famille, son destructeur dans tout l'Orient.
Cette polygamie qui disparaissait devant l'Évangile, Mahomet l'a ressaisie, le Koran l'a recueillie, l'Islam l'a réinstallée triomphante partout où il a triomphé.
En Asie, en Afrique, partout où les convertisseurs du sabre ont pénétré, vous trouvez ce prodigieux abaissement de la pluralité des femmes, réduites à n'être, plus qu'un troupeau de bétail. Si de fréquentes relations avec l'Europe, si le voisinage des civilisations chrétiennes modifient l'apparence, s'ils soulèvent dans les coeurs féminins un fiévreux besoin d'émancipation que n'accompagne ni la connaissance éclairée du devoir, ni le sentiment juste de la véritable dignité; le fond, le fond ignoble et grossier reste le même. Ce fond reparaît dans ses brutalités, à mesure qu'enfoncée vers l'extrême Orient, seule maîtresse parmi les royaumes africains, débarrassée de toute influence évangélique, la religion de Mahomet se retrouve telle quelle, vis-à-vis d'elle-même, exerçant sans contrôle son pouvoir absolu. Alors vous avez les femmes à l'engrais. Alors, sous de tels avilissements, vous rencontreriez difficilement une âme. Cela mange, cela boit, cela subit. Cela souffre-t-il? je n'en sais rien. Il y a des emportements parce qu'il y a des haines; il n'y a ni affections, ni raison, ni espoir; pas une lueur !

Plus rapproché de nos civilisations européennes, moins sauvage ou plus contenu, l'Islam n'en vaut guère mieux. Le harem, qu'il bâtisse les murs de ses prisons avec du marbre ou avec de la boue, renferme toujours les mêmes énormités. L'épouse n'existe pas. La mère, à qui l'on arrache son fils dès l'âge de sept ans, follement passionnée, jalouse, éternel enfant elle-même, s'en divertit comme elle fait de sa perruche, ou bien ambitieuse, politique, reployée sur ses plans qu'elle couve avec une sombre ardeur, prépare à force de gâteries malsaines, parfois d'asservissements abjects, un instrument dont elle se servira plus tard pour saisir l'autorité. Quant à la fille, fiancée au berceau, mariée avant d'être jeune, ne la cherchez pas dans le harem.
L'homme s'aplatit, s'épaissit, s'engourdit, à l'engrais, lui aussi, sans qu'il s'en doute. Rien de généreux ne fermente dans ces coeurs d'où le véritable amour est banni; rien de grand ne jaillit de ces sociétés où le mariage n'existe plus. En revanche, vous avez le divorce, inévitable corollaire de la polygamie : le divorce chez le peuple, à l'usage de ceux qui, ne pouvant entretenir dix femmes à la fois, prennent et renvoient vingt femmes l'une après l'autre; le divorce chez les grands, qui tantôt épousent et tantôt répudient, pour varier leurs plaisirs. Vous avez l'esclavage, absolument indispensable à la polygamie; vous l'avez avec les monstruosités que la polygamie en exige, que lui seul peut lui fournir sans lesquelles la polygamie ne se maintiendrait pas.

Où parait l'Islam, ces trois faits, également hideux, se produisent infailliblement (1) : le harem, le divorce, l'esclavage. Où parait l'Islam, la famille disparaît.
Voulez-vous embrasser d'un regard les mornes stérilités de ce désert? venez, considérez le tableau qu'une de nos galeries de peinture exposait naguère : la Mort dans le harem!
Saïd Pachah expire, entouré de toutes les pompes orientales, et seul. On lui tend son enfant - un fils, bien entendu, - ses bras le cherchent, ses yeux ne le voient plus; l'enfant reste inerte. Amassées dans un coin, les femmes de Saïd essayent de pleurer; quelques-unes essayent d'approcher ; un eunuque les repousse brutalement.
Ne sentez-vous pas le frisson?
Et ce que Mahomet a ramené sur la terre: les, souillures avec les désolations de la polygamie, il l'a introduit dans les cieux; desséchant, rabattant, salissant le coeur jusqu'au bout! Ce que Mahomet a dérobé à notre pèlerinage : la sainte union, les tendresses, l'idéal, il l'arrache à l'éternité; de telle sorte, qu'appauvris, que dépouillés partout, que partout avilis et partout déshérités, l'homme et la femme, étrangers l'un à l'autre, passent de l'abjection d'en bas au matérialisme d'en haut, des aridités d'une vie sans famille aux aridités d'un ciel sans amour ! Mettez le Koran vis-à-vis de l'Évangile Voyez ce qu'a fait l'homme, voyez ce qu'à fait Dieu.

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1. Lisez Liwingstone, ses voyages au travers du continent africain, ils vous montreront Mahomet à l'oeuvre.
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