Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE XIV.

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3) Différentes manifestations de la grâce et de la justice divines.

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a) Vision de l'Agneau et des 144 000 (v. 1-5).

Après avoir considéré le plus sombre des chapitres de l'Apocalypse, nous nous trouvons soudainement placés devant une série de visions réconfortantes. Les conditions tragiques de l'existence sous les deux bêtes vont changer. Nous nous trouvons dans un moment de répit, les nuages se sont apparemment retirés, le ciel est serein.

Le Seigneur est sur le point de répondre aux supplications de son peuple persécuté en se préparant à venir Lui-même sur la terre pour le délivrer. Cette glorieuse apparition, dont nous n'avons ici qu'une simple anticipation, nous est révélée avec plus d'ampleur dans le chapitre 19.

Les 144000 qui sont avec l'Agneau sur la montagne de Sion, ne peuvent représenter que les 144000 que nous avons déjà vus au chapitre 7 marqués du sceau de Dieu. Ces 144000 sont un nombre représentatif, comme nous l'avons déjà vu préalablement, et qui préfigure «tout Israël» (Rom. 11 : 26). Au chapitre 7, nous les voyons dans la tourmente au milieu de la Grande Tribulation, alors qu'ici ils sont sur le point d'être reçus dans la gloire, et de recevoir leur récompense.

Jean entend du ciel une voix qui lui paraît comme le bruit de grosses eaux et d'un grand tonnerre, et pourtant son harmonie est d'une douceur exquise, comme celle de joueurs de harpe, jouant de leurs instruments. Glorieuse et poignante vérité tout à la fois, poignante et redoutable pour ceux qui vivent encore sur la terre, et qui portent, sur leur front et à la main droite, la marque de la bête, mais douce et glorieuse, par contre, pour ceux qui portent sur leur front la marque du sceau du Dieu vivant, et qui se trouvent sur la montagne de Sion, avec l'Agneau.

Ils chantent un cantique nouveau, devant le trône et devant les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards, dépeints au quatrième chapitre. Qui sont ces joueurs de harpe qui chantent ce cantique nouveau? Ne seraient-ils pas les martyrs que nous avons vus sous l'autel, et qui avaient été immolés à cause de la Parole de Dieu et à cause du témoignage qu'ils avaient rendu (chap. 6 : 9), accueillant dans la gloire ceux qui comme eux ont été rachetés durant la Grande Tribulation? Le fait que seuls les 144 000 peuvent apprendre le cantique nouveau et le chanter avec les joueurs de harpe, semble bien les identifier à eux. Nous avons dans les versets 4-5 un trait qui les caractérise particulièrement. Il est bien évident que le verset 4 ne doit pas être pris dans son sens littéral. L'impureté mentionnée dans ce verset doit être considérée au sens figuré, sinon les 144000 seraient tous des hommes, ce qui paraîtrait fort étrange. Remarquons que Babylone, la mère des impudiques, est sur la terre (chap. 17), exerçant son métier de prostitution et d'abomination spirituelles. Ils ne se sont pas souillés avec elle, mais ils sont restés fidèles à la sainte doctrine.

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b) L'ange avec l'évangile éternel.

Au 3me verset du 4me chapitre, nous avons vu le trône du jugement érigé dans le ciel, et environné d'un arc-en-ciel. Nous voici maintenant au point culminant de cette période de jugements. Ces jugements arrivent à leur terme et s'exécutent dans toute la rigueur qu'exigent la justice et la sainteté de Dieu. Cependant sa miséricorde est toujours présente autour du trône. L'apôtre Jean voit un ange qui vole au milieu du ciel ayant un Evangile éternel, pour l'annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue et à tout peuple. Quelle est la substance de cet Evangile éternel? Nous avons dans la Parole de Dieu trois évangiles distincts. Le premier est l'évangile du royaume, le deuxième est l'évangile de la grâce et enfin l'évangile éternel qui se trouve dans le texte que nous sommes en train de considérer.

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c) L'évangile du Royaume est cette bonne nouvelle, que Dieu a résolu d'établir sur la terre, un royaume universel sur lequel Dieu établira son Fils comme Roi.

Ce royaume sera une manifestation de la justice divine dans les affaires des hommes pour une période de mille ans. Cet évangile est prêché en deux différentes périodes. La première a commencé avec le ministère de Jean-Baptiste et a continué par Jésus-Christ et ses disciples, jusqu'au moment où les Juifs ont définitivement rejeté leur Roi. La deuxième période appartient à un temps futur (Matth. 24: 14). Elle commencera dès l'enlèvement de l'Eglise et continuera jusqu'à la fin de la Grande Tribulation.

L'évangile de la grâce est la bonne nouvelle que Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en Lui ne périsse point mais qu'il ait la vie éternelle.

Cet Evangile de grâce est prêché entre les deux périodes de l'Evangile du Royaume.

L'évangile éternel consiste dans la crainte et l'adoration du Dieu glorieux, Créateur des mondes, béni éternellement. Cet évangile est proclamé aux habitants de la terre à l'extrême fin de la Grande Tribulation, juste avant le Jugement des nations (Matth. 25 : 31). C'est une bonne nouvelle pour Israël et pour ceux qui ont été sauvés à travers la Grande Tribulation; car elle annonce leur délivrance prochaine de leurs persécuteurs et les exhorte à ne pas craindre ceux qui peuvent tuer leur corps, mais ne peuvent tuer leur âme. C'est aussi un dernier appel jeté à ce monde apostasié.

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d) La chute de Babylone (v. 8).

Nous n'avons dans ce verset qu'une simple proclamation anticipée de la chute de Babylone qui aura lieu vers la fin de cette tragédie. Les chapitres 17 et 18 nous donnent des détails sur la nature et le jugement de cette Babylone.

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e) L'annonce du jugement des adorateurs de la bête v. 9-12.

L'annonce de ce troisième ange concerne les adorateurs de la bête. Ils sont appelés à boire la malédiction de Dieu qui leur est versée sans mélange, c'est-à-dire sans miséricorde, dans la coupe de sa colère et dont les effets sont éternels. Quel solennel avertissement! Hélas! il est vrai que l'on ne veut plus croire aux châtiments éternels, cependant on veut bien admettre le fait de la vie éternelle, et pourtant c'est le même mot grec «Aion» qui est employé pour désigner les peines éternelles et la vie éternelle. Alors pourquoi croire à l'un, et ne pas vouloir croire à l'autre. Acceptons l'un et l'autre, ou répudions les deux. Soyons logiques. Il est vrai qu'il est bien difficile de comprendre le problème des peines éternelles. Un tel sujet nous dépasse; mais qui sommes-nous pour discuter les choses de Dieu, et de quel droit pouvons-nous questionner ses voies? Sa Parole le déclare, cela nous dépasse; nous ne sommes qu'un vermisseau, Il est l'Infini.

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f) Bénédiction de ceux qui meurent dans le Seigneur v. 13.

L'apôtre Jean entendit du ciel une voix qui disait: Ecris: Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur! Oui, dit l'Esprit, afin qu'ils se reposent de leurs travaux, car leurs oeuvres les suivent.

Ces paroles, venues d'une voix du ciel, peuvent s'appliquer à ceux qui meurent dans le Seigneur, cruelle que soit la dispensation dans laquelle ils vivent; mais elles ont été adressées particulièrement à ceux qui passent à travers la Grande Tribulation, et qui résistent fidèlement et courageusement aux menaces continuelles de la bête. Ces paroles produisent chez eux un effet tout autre que chez nous. En ce temps-là, la mort sera une bénédiction. Ce sera l'unique moyen d'échapper à la terreur qui régnera sur la terre. Quelle profonde signification est renfermée dans ce treizième verset pour ceux qui vivront en ces jours-là et qui seront persécutés sous le régime de l'Antéchrist. Nous lisons au sixième verset du neuvième chapitre que les adorateurs de la bête chercheront la mort et ils ne la trouveront pas; ils désireront mourir et la mort fuira loin d'eux, comme si la mort était pour eux une fin à leurs tourments. Mais ceux qui refusent de s'associer à la bête trouveront la mort comme prix de leur fidélité, et cette mort sera pour eux comme une précieuse délivrance des horreurs du jugement, et ils trouveront en elle, un doux repos, avec l'assurance de la gloire éternelle.

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g) Vision d'Harmaguédon (v. 14-20).

Au premier coup d'oeil, nous avons une vision de l'apparition du Fils de Dieu, qui vient sur la terre exercer ses jugements. Le temps de la moisson et de la vendange est arrivé. La patience de Dieu est à son terme. La faucille est jetée sur la moisson de la terre, puis sur les grappes de la vigne de la terre. La moisson est tirée des champs. Le champ est une figure du monde qui parle des Gentils, de la chrétienté apostasiée. Les grappes sont le fruit de la vigne. La vigne symbolise Israël (Esaïe 5) et dans ce cas, elle parle d'Israël apostasié. Nous avons ainsi une image du jugement de cette humanité composée de Juifs et de païens, en révolte contre Dieu. Ces jugements sont exécutés par les anges (Matth. 13: 39). Le troisième chapitre du prophète Joël et les chapitres 12-14 de Zacharie donnent de précieuses lumières qui aident à mieux comprendre la scène qui est dépeinte dans ces versets.

En ce temps-là, les nations seront rassemblées en Palestine. Les nuages du jugement des nations qui se seront accumulés éclateront et la bataille d'Harmaguédon se déchaînera accomplissant les données que nous trouverons dans ce vingtième et dernier verset de ce chapitre.


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