Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE XIII.

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2) Résurrection de l'Empire romain.

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a) La bête qui sort de la mer (v. 1-10).

«Puis je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ces cornes dix diadèmes, et sur ces têtes des noms de blasphème.»

Nous trouvons, dans le deuxième chapitre du livre de Daniel, la description de la statue que vit Nébucadnetsar dans un de ses songes, et son interprétation. Dieu révéla au roi, par son serviteur, que les quatre parties principales qui composent la statue qu'il vit dans son songe, préfigurent quatre grands empires mondiaux, qui doivent successivement posséder la terre jusqu'à la fin du «temps des Gentils».

Nous n'éprouvons aucune difficulté à identifier ces empires. Ce sont indiscutablement, d'après l'ordre de leur apparition: l'Empire babylonien de Nébucadnetsar, l'Empire médo-perse, l'Empire grec d'Alexandre le Grand, et, enfin, l'Empire romain qui, comme les autres, n'est plus, mais qui doit reparaître, selon la parole prophétique. D'après cette parole, ce quatrième empire devait passer par quatre phases distinctes l'une de l'autre.

La première est celle que nous pouvons appeler la période de «fer» (Dan. 2: 40), et qui a trouvé son accomplissement à travers les siècles de son développement et de ses conquêtes.

La deuxième est celle de sa division en deux parties, symbolisées par les deux jambes de la statue, et qui s'est accomplie dans la division de l'empire en deux Etats, celui de l'orient et celui de l'occident, avec Constantinople et Rome comme capitales respectives.

La troisième est celle qui a été révélée à l'apôtre Jean dans l'île de Patmos, où il vit la bête comme n'existant plus (Apoc. 17: 8), une de ses têtes, ou forme de gouvernement, étant blessée à mort (13: 3). Cette blessure a trouvé son accomplissement dans la décadence de l'empire, qui ouvrit les portes aux Barbares, lesquels firent de l'empire ce qu'est l'Europe actuelle.

Enfin, la quatrième et dernière phase de l'empire, est celle de sa réapparition, tel qu'il a été révélé à l'apôtre Jean (Apoc. 13 : 3 et 17: 8), et où nous le voyons divisé en dix royaumes, symbolisés par les dix doigts de pieds de la statue, et qui trouvera son accomplissement dès l'enlèvement de l'Eglise. C'est à la fin de cette quatrième phase, qui ne durera que sept ans, que le phénomène surnaturel et catastrophique de la petite pierre (Jésus-Christ), qui se détachera de la montagne (gouvernement de Dieu) sans le secours d'une main, pulvérisera ces gouvernements humains, représentés par la statue, et les rendra semblables à la balle qui s'échappe de l'aire en été, et qui est emportée par le vent, sans laisser de trace derrière elle. Ils seront remplacés par la pierre qui les aura frappés et qui deviendra le gouvernement de la promesse qui remplira toute la terre.

Cette vision de Nébucadnetsar, et son interprétation, produisirent chez le prophète une profonde impression, qui l'incita à crier à Dieu avec ferveur, pour le supplier de lui faire connaître les temps et les circonstances dans lesquels la promesse faite à Israël, concernant sa gloire future, se réaliserait.

Dieu répond au désir du prophète en lui montrant, sous une autre forme, les mêmes choses qu'Il révéla au roi. Il lui fait voir, dans des visions, trois grandes bêtes, puis une quatrième qui était différente de toutes les autres, tout en possédant les traits caractéristiques des trois précédentes. Cette quatrième bête était extrêmement terrible, avec des dents de fer et des ongles d'airain, qui mangeait, brisait et foulait aux pieds tout ce qui était sur son chemin. Ainsi ces quatre bêtes, comme les quatre parties de la statue, représentent les quatre empires mondiaux qui doivent exister sur la terre, et se succéder l'un à l'autre, avant l'établissement d'un cinquième empire, qui sera lui-même l'accomplissement de la promesse, soit le Royaume de Dieu sur la terre, la réalisation de la requête de l'oraison dominicale: «Que ton règne vienne».

Il existe ainsi une parfaite similitude entre le symbolisme de la statue et celui des quatre bêtes, avec cette différence que la statue présente le côté physique et matériel de ces empires, alors que les quatre bêtes en offrent le côté moral et spirituel.

Le premier de ces empires a été présenté au prophète sous la forme d'un lion, le deuxième sous celle d'un ours, et le troisième sous celle d'un léopard. Quant au quatrième, il a été présenté sous la forme d'une bête sans nom, comme s'il n'y avait aucune bête, sur la terre, qui puisse être trouvée pour dépeindre son véritable caractère. Elle possède en elle même tous les traits caractéristiques des trois précédentes, et elle est mentionnée comme étant terrible, épouvantable et extraordinairement forte

Nous ne voulons pas nous arrêter sur les trois premières qui parlent de souvenirs historiques qui appartiennent au passé et qui n'ont aucun rapport particulier avec notre étude. La quatrième seule nous intéresse.

Cette bête nous est présentée comme ayant dix cornes, préfigurant dix rois (Apoc. 17 : 12). L'Empire romain n'a encore jamais existé sous cette forme-là; ces dix royaumes apparaîtront vers la fin du temps des Gentils, ce qui correspond parfaitement aux dix doigts de pieds de la statue de Nébucadnetsar (Dan. 2). Nous avons ainsi une image de la formation finale de cet Empire romain, genre de Confédération, ou d'Etats-Unis d'Europe, agglomérant dix royaumes, qui couvriront l'espace qu'occupait cet empire avant sa dislocation. Cette quatrième bête avait sept têtes, ou formes de gouvernement. Une de ses têtes fut blessée mortellement, mais sa blessure mortelle fut guérie. Les fragments de l'Empire romain n'ont jamais cessé d'exister en tant que royaumes séparés. L'Europe actuelle est formée précisément de ces fragments. La tête qui a été blessée mortellement, c'est son gouvernement impérial, et nous avons, dans le troisième verset de ce chapitre, une prophétie de la restauration de cette forme impériale, de cet empire composé de dix royaumes fédérés. Sur cet empire réorganisé, il y a un empereur, car il n'y a pas d'empire sans empereur, comme il n'y a pas de royaume sans roi. C'est pourquoi cette bête, tout en étant le symbole de l'empire, est aussi celui de son empereur, la personnification de l'empire. Napoléon disait: «Je suis la France, la France c'est moi». Cette bête est ainsi la figure de la «petite corne» de Daniel 7 : 8, le dévastateur de Daniel 9: 27, le grand dictateur de la fin, la tête politique de l'empire.

Nous la voyons sortir de la mer. Au premier verset du sixième chapitre, elle apparaît sous la forme d'un cavalier assis sur un cheval blanc, ayant dans sa main un arc, mais pas de flèches. Aucune mention de sang versé n'est faite. Il part en vainqueur et pour vaincre. Dans le huitième verset du septième chapitre de Daniel, nous apprenons qu'il fait disparaître, sans laisser de trace, trois des dix royaumes de l'empire.

Que peut représenter la mer d'où sort cette bête, chef-d'oeuvre de Satan?

La mer est une masse d'eau d'une puissance irrésistible, mais sans base solide, facilement soulevée et menaçante, s'agitant d'un côté et d'un autre sous la simple influence du courant qui la frappe, et qui la qualifie merveilleusement pour symboliser les peuples en révolte. Une montagne est par contre son antipode. C'est une masse solide, compacte, formée de roche et de terre, qui repose sur une base inébranlable, qu'aucune force extérieure ne peut agiter, et devient, par ce fait, le symbole des gouvernements bien constitués.

Dans le Psaume quarante-sixième nous avons la vision d'une révolution mondiale, dans laquelle on voit «les montagnes chanceler au coeur des mers». Cette révolution ne serait-elle pas provoquée par des circonstances encore imprévues de cette présente guerre? Un fait est certain. Si, dans le présent conflit, une des parties engagées rêve de conquérir le monde, elle peut être assurée de ne jamais atteindre son but. Car Dieu a déclaré dans sa Parole, avec une précision qui ne laisse aucun doute, qu'il n'y aura pas d'autres empires mondiaux, avant l'établissement de son Royaume sur la terre, que les quatre précités au cours de notre étude. C'est pourquoi nous pouvons affirmer la défaite finale de la nation qui aurait de telles ambitions, quelle qu'elle soit. Elle peut briser les frontières, franchir les espaces, toucher du doigt le but qu'elle se propose, mais ne l'atteindra jamais.

Cette guerre peut durer encore longtemps, jetant partout sa moisson de mort, de souffrances et de misères, laissant derrière elle son habituel cortège d'estropiés, d'esclaves et de révoltés, qui devront vivre dans la privation des choses essentielles de la vie, au milieu des soupirs et des larmes, fournissant ainsi un aliment par excellence pour allumer la révolution mondiale. N'oublions pas que tous les pays sont actuellement contaminés par des cellules révolutionnaires, prêtes à allumer le brasier. De l'extrême septentrion, où règne une paix très relative, mais où existe un intérêt croissant pour la marche des événements, sortira, en ce temps-là, la patte de l'ours qui se posera sans miséricorde sur sa voisine épuisée par des années de guerre ruineuse, en hommes et en matériel, accomplissant ainsi la prophétie d'Ezéchiel. Alors, devant cette lourde menace du septentrion, on verra se grouper les nations en une confédération, hors de laquelle sortira «la bête».

«La bête que je vis était semblable à un léopard. Ses pieds étaient comme ceux d'un ours, et sa gueule comme celle d'un lion» (v. 2). Cette quatrième bête est un amalgame des trois précédentes. Elle possède en elle-même tous les éléments caractéristiques des autres. En plus, elle était dotée, par le dragon, d'une puissance infernale et diabolique (v. 2), qui avait été offerte à Jésus-Christ, et qu'Il a rejetée (Matth. 4: 8-9). Avant l'apparition de cette monstrueuse bête, l'Eglise, qui était un obstacle à son apparition (2 Thess. 2: 7), a été transmuée, laissant derrière elle, sur cette terre ensanglantée, cette humanité en révolte contre l'ordre divin, vivant sans Dieu et sans espérance, livrée à elle-même par sa propre volonté, au sein de ce cataclysme social où se débattent toutes les couches de la société. Il n'est pas étonnant de voir, à l'apparition de la bête qui sort de cette convulsion des peuples, cette humanité épuisée, saisie d'angoisse et d'épouvante, et respirant la haine et la révolte, se livrer sans réserve à un délire de joie diabolique, allant jusqu'à l'adoration du dragon et de la bête qu'il a suscitée, et criant à l'unisson: «Qui est semblable à la bête et qui peut combattre contre elle?» (v. 4). Devant son incomparable personnalité, pleine d'arrogance et de mépris, tous ceux dont les noms n'ont pas été écrits, dès la fondation du monde, dans le livre de vie de l'Agneau qui a été immolé, se tiendront derrière la bête, dans l'admiration (v. 3). Les quarante-deux mois mentionnés au verset cinquième correspondent toujours aux derniers trois ans et demi de la 70me semaine de Daniel.

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b) La bête qui sort de la terre (v. 11-18).

Cette deuxième bête ne représente pas, comme la première, un empire et son chef, mais une grande personnalité. Quoique possédant toutes les deux une grande puissance, provenant de même source et ayant un même esprit, elles sont néanmoins absolument distinctes l'une de l'autre. La première sort de la mer, symbole des peuples secoués par la révolution. La deuxième sort de la terre, la Terre Sainte, la Palestine. La première est issue des païens, la deuxième d'Israël, probablement de la tribu de Juda. La première a dix cornes, qui sont les dix rois ou royaumes de l'empire qu'elle personnifie. La deuxième en a deux, qui symbolisent, par tricherie, le pouvoir du Grand Prêtre et du Roi des rois. La bête qui sort de la mer apparaît la première, au commencement de la 70me semaine, alors que la deuxième fait son apparition trois ans et demi plus tard. La première est la tête politique de l'empire qu'elle dirige, la deuxième est la tête religieuse du même empire qu'elle inspire. La première est le dernier et puissant dictateur des Gentils, c'est l'instrument fidèle de la bête qui sort de la terre. La deuxième est le faux prophète, l'Antéchrist proprement dit, qui donne son pouvoir à la première bête. La première bête fait une alliance avec les Juifs au, commencement de la dernière semaine (Dan. 9: 27), par laquelle les Juifs recevront probablement l'autorisation de reconstruire le temple, et de rétablir leurs sacrifices; mais au milieu de la semaine (Dan. 9: 27), lorsque Satan l'investit de sa puissance, il brise son alliance, et la seconde bête s'installe dans le temple, fait que la première bête soit adorée (v. 12) et se proclame lui-même Dieu (2 Thess. 2: 4). Satan transmet ses ordres à la deuxième bête, qui est l'Antéchrist, qui, à son tour, les fait exécuter par la première bête qui sort de la mer.

Une question se pose à notre esprit: Qui est l'Antéchrist? L'Antéchrist, l'homme du péché, le fils de la perdition, l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout ce que l'on appelle Dieu, ou de ce qu'on adore, n'est pas un athée. C'est un être fort religieux, qui répond parfaitement au besoin de sa race. Quelqu'un a dit: L'homme est un animal religieux, et c'est exactement cela. Ainsi nous devons voir en lui l'homme qui a toutes les apparences de la piété. C'est la raison pour laquelle beaucoup pensent voir, dans la papauté, la personnification de l'Antéchrist. Il est vrai que la papauté nous a fourni, à travers l'histoire, toute une série d'antéchrists. Il suffit de citer quelques-uns des plus récents pour s'en rendre compte.

Pie IX disait de lui-même: «Je suis le chemin, la vérité et la vie».

Léon XIII, successeur de Pie IX, disait en 1894: «Nous occupons la place du Dieu tout puissant sur la terre», ainsi que: «Ce que Jésus-Christ a dit de lui-même, peut être dit de nous-mêmes». Pie X disait en 1912: «Le pape est... Jésus-Christ caché sous le voile de la chair». Et enfin Pie XI disait dans un message adressé au Vatican en 1922: « Vous savez que je suis le Saint Père, le représentant de Dieu sur la terre, le Vicaire de Jésus-Christ, ce qui veut dire que je suis Dieu sur la terre». Tout ceci, évidemment, correspond remarquablement bien avec ce qui est dit de l'Antéchrist dans la deuxième épître de l'apôtre Paul aux Thessaloniciens (2 : 4). Toutefois il est parfaitement clair que si les papes peuvent être des antéchrists, aucun d'entre eux n'a été et ne sera jamais l'Antéchrist dépeint par la seconde bête de ce treizième chapitre de l'Apocalypse, pour deux raisons déjà mentionnées. L'Antéchrist proprement dit ne peut faire son apparition qu'après l'enlèvement de l'Eglise, puis il ne peut venir du milieu des Gentils. Il est le faux prophète et doit être, par le fait, un Juif apostasié.

Quelles que fussent les qualités d'un Gentil, il ne serait jamais acclamé par les Juifs comme leur Messie. Cependant, l'interprétation qui prétend que l'Antéchrist est une réincarnation de Judas Iscariote, doit être considérée comme une fantaisie et une pure spéculation. Il règne à Jérusalem comme faux roi, et prend dans le temple la place de Dieu. Son arrogance dépasse tout ce que l'on peut imaginer. Il se pose comme le conducteur spirituel du christianisme et du judaïsme apostasiés. Il est la grande illusion de la deuxième épître aux Thessaloniciens, chapitre deux. Un de ses exploits est l'érection d'une colossale statue, du modèle de celle de Nébucadnetsar, et qu'il dédie à la première bête. Il anime la statue afin qu'elle parle. Nous savons qu'il lui est donné de faire de grands prodiges, même jusqu'à faire descendre le feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes.

N'oublions pas que tout ce qui nous est dit dans ce treizième chapitre de l'Apocalypse s'accomplira dans des circonstances exceptionnelles. L'Eglise ne sera plus sur la terre. L'Esprit de Dieu sera retiré d'ici-bas. Satan aura été précipité sur la terre, et il saura que son temps est limité (chap. 12: 12). C'est pourquoi il ne négligera rien pour séduire même les élus, s'il était possible. L'animation de la statue est un de ses chefs-d'oeuvre, comme d'ailleurs l'idée d'imposer à toute créature de porter, sur la main droite ou sur le front, la marque de la bête ou le nombre de son nom. La condition générale de la société sera si infernale qu'il devra prendre des mesures draconiennes et, en même temps, garder en éveil les instincts religieux de la bête humaine. C'est pourquoi il anime la statue afin qu'elle transmette elle-même les ordres du dragon que la foule adore.

Ce phénomène, si étrange qu'il paraisse au premier abord, n'est en dernière analyse pas si extraordinaire depuis les découvertes scientifiques de ce dernier demi-siècle. Il y a environ vingt-cinq ans, nous lisions dans nos journaux que Marconi avait reçu un message qu'il ne put jamais déchiffrer et qui devait provenir, selon l'article paru, de la planète Mars. En supposant la réalité de ce fait, ce message ne pourrait-il pas aussi bien provenir de cette grande personnalité qui va être précipitée sur la terre? Il y a cinquante ans, nous aurions répondu d'une manière catégorique avec un gros jamais. Oserions-nous le faire maintenant ? Quant à la marque qu'il faudra porter en ces temps-là, sur la main droite ou sur le front, il n'y a en ceci rien d'extraordinaire non plus. Nous avons au milieu de nous de nombreux avant-coureurs de cette idée. Chaque groupement religieux, social ou politique, a son insigne particulier, et chaque adhérent se fait une gloire de porter l'insigne qui l'identifie à son groupement.

L'atmosphère ultra-révolutionnaire de ces temps fera que l'Antéchrist exigera que chacun, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, porte la marque de la bête sans laquelle personne ne pourra vendre ni acheter. Refuser de porter cette marque, sera équivalent à une déclaration formelle contre le gouvernement établi. Le jugement de cette offense sera la peine de mort sans recours.

Quelle sera cette marque? On peut supposer que ce sera l'effigie de la première bête, ou le nombre de son nom, qui sera portée par les uns sous forme de médaillon servant de pièce d'identité et d'ornement. Nous connaissons les folies de la mode. Beaucoup d'élégantes se feront une gloire d'étaler leur médaillon suspendu à un ruban placé sur le front comme un turban. Pour d'autres, ce sera une gloriole de se faire tatouer, sur la main droite, l'effigie de la bête ou son nombre. Tous la porteront avec un véritable fanatisme. Malheur à celui ou celle qui s'y opposera. Gloire soit rendue à Dieu, il y aura «une grande foule que personne ne pourra compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue» (Apoc. 7 : 9-14) qui ne se prosternera pas devant la statue et refusera de porter la marque de la bête, préférant mourir plutôt que de renier sa foi nouvelle. Car elle aura appris à ne pas aimer sa vie jusqu'à craindre la mort.

Où en sommes-nous nous-mêmes, nous qui avons l'immense privilège de connaître le Seigneur Jésus? Est-ce que nous l'aimons plus que notre vie, sommes-nous prêts à mourir pour Lui? Si nous sommes régénérés par l'effet de Sa grâce, nous n'avons pas à craindre cet antéchrist-là, car nous ne passerons pas par la Grande Tribulation. Cela ne veut pas dire, toutefois, que nous n'aurons pas à passer par de grandes tribulations avant le retour du Seigneur pour les siens. Il suffit de penser aux nombreux chrétiens qui, pour leur foi et leur fidélité à Jésus-Christ, sont actuellement dans des camps de concentration, pour nous ouvrir les yeux sur ce qui peut nous arriver avant Son retour sur les nuées. Alors! sommes-nous prêts? Sommes-nous suffisamment en communion intime et profonde avec Lui pour recevoir journellement Sa puissance et Sa grâce? Que Dieu nous vienne en aide.

Que dire sur le nombre de la bête? Si nous avions à énumérer toutes les différentes interprétations qui ont été faites sur ce sujet, il nous faudrait certainement remplir bien des pages, à la fin desquelles nous ne serions pas plus avancés. On a trouvé moyen de faire dire à ce nombre 666, les noms des papes, des Néron, Kaiser, Mussolini, Hitler, Staline et de combien d'autres encore? Beaucoup d'encre aurait été épargnée si l'on avait pris en considération l'enseignement du Maître qui nous est donné dans la deuxième épître de Paul aux Thessaloniciens, chap. 2, verset 7, si souvent cité dans cette étude. Il nous montre avec une grande netteté que l'Antéchrist ne peut pas faire son apparition aussi longtemps que l'Eglise est encore sur la terre, car elle est le récipient du Saint-Esprit qui fait obstacle à l'iniquité. Tout ce que nous pouvons dire sur la signification de ce nombre est ce que l'on peut retirer du symbolisme des chiffres, et encore sans vouloir dogmatiser sur ce que nous avançons à ce sujet. Nous savons que le nombre sept est le nombre divin, le nombre de Dieu. Par contre, six est le nombre humain, le nombre de l'homme sous la malédiction. Pendant six jours l'homme doit travailler à la sueur de son front pour gagner sa vie. Le septième jour appartient au Seigneur, c'est le jour du repos. Pendant six jours de mille ans l'humanité doit vivre sur une terre maudite à cause du péché. Un septième jour de mille ans est à la porte. C'est le jour de Dieu, de son Royaume sur la terre, c'est l'âge d'or, le Millénium Ceci nous conduit à penser que le nombre 666 n'est peut-être pas six cent soixante-six, mais simplement trois fois le nombre six, ce qui nous parle de trinité. Nous constatons en effet, dans ce chapitre, la substitution de la trinité divine par la trinité diabolique. Dieu le Père est substitué par le dragon, Dieu le Fils par le faux prophète, la bête qui sort de terre, et Dieu le Saint-Esprit par la bête qui sort de la mer, la tête politique, l'instrument du faux prophète. Nous remarquons ceci: c'est que ces trois grands personnages, tout :en étant distincts les uns des autres, ne forment qu'une seule et même personne:

Le dragon, qui est le serpent ancien, Satan;, qui est la source de tout mal.

Le faux prophète, l'Antéchrist est la manifestation en chair du dragon.

Le grand dictateur, la tête politique, est le grand exécuteur de l'Antéchrist.

Ainsi nous croyons voir, en ce nombre 666, l'emblème de la trinité satanique.


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