Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE XII.

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6. Troisième parenthèse - Chapitres 12 à 14 : 20.

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1) La femme qui fuit dans le désert.

Un grand signe parut dans le ciel: l'apôtre Jean voit une femme enveloppée du soleil. Que peut représenter cette femme? Certains voient en elle la vierge Marie qui donna naissance à l'enfant Jésus. Si, au premier abord, cette interprétation semble répondre à l'image qui nous est présentée, ce n'est nullement le cas, comme nous le voyons en considérant plus minutieusement le texte. La vierge Marie, qui a été choisie par Dieu pour mettre au monde le Messie, notre Seigneur, a achevé dans sa plénitude la mission divine qui lui a été confiée, longtemps avant que l'apôtre Jean eût la vision. Voici bientôt deux mille ans que Marie, mère de Jésus, a quitté ce monde, alors que la femme de notre texte, qui existait avant elle, subsiste encore sur la scène de ce monde, et subsistera après l'enlèvement de l'Eglise, pour passer à travers la Grande Tribulation, où elle sera miraculeusement gardée par la puissance de Dieu.

D'autres pensent que cette femme est la contrepartie de la prostituée présentée dans le dix-septième chapitre de notre livre, soit l'Eglise de Jésus-Christ. Le fait que nous la voyons au sein de la Grande Tribulation écarte sans équivoque une telle interprétation. Nous avons déjà vu, d'une manière suffisamment concluante, que l'Eglise ne passera pas par la Grande Tribulation, ainsi nous ne reviendrons pas sur ce point.

D'autres encore pensent voir en elle une partie de l'Eglise. Cette partie qui, tout en ayant accepté le don de Dieu par la foi, et étant ainsi devenue membre du corps de Christ, n'attend pas son prochain retour. Cette faute serait jugée, selon eux, en ce qu'elle ne serait admise dans la gloire qu'après la Grande Tribulation, et ne ferait ainsi pas partie de ceux qui seront transmués à la voix de l'archange et au son de la trompette de Dieu. Une telle interprétation ne peut s'appuyer sur aucun passage biblique pour soutenir cette thèse. En outre, une telle manière de voir révèle une pauvre conception de la vérité évangélique, car elle fait apparaître une présomption choquante de soi-même, une propre justice coupable. S'il en était ainsi, ceux qui seraient transmués au jour de Sa venue, le seraient par leurs mérites. Or, il faut peu se connaître pour se croire digne d'une grâce quelconque. Nicodème, l'apôtre Paul et tant d'autres en ont fait l'expérience, et les paroles du prophète Esaïe ne résonnent-elles pas à nos oreilles: «Toute notre justice est comme un vêtement souillé» (Esaïe 64: 6). Ainsi comment pouvons-nous prétendre avoir quelques mérites sur nos frères dans la foi? C'est indiscutablement une très grande bénédiction et une joie immense que Dieu nous a accordée en révélant le fait de son prochain retour. Mais le fait d'avoir saisi, ou non, cette glorieuse vérité ne peut, en aucun cas, être une condition d'acceptation ou de rejet dans cette assemblée des transmués, pas plus que notre degré de spiritualité. Car tout est grâce en Lui. Ces questions d'ordre spirituel et moral seront réglées lors du jugement des oeuvres des croyants. Quand le Seigneur viendra sur les nuées, pour prendre à Lui son Eglise, Il la prendra tout entière, sans la mutiler, telle qu'elle est, rendue semblable à Lui par l'effet de Sa miséricorde.

Cette femme! c'est Israël. Toutes les déclarations symboliques qui sont données à son sujet montrent avec force qu'Israël est bien l'anti-type de cette femme, et tout particulièrement la couronne de douze étoiles (Gen. 37: 9). L'ange Michel, mentionné dans ce chapitre, est une nouvelle preuve de cette assertion, car n'est-il pas l'ange gardien d'Israël? (Dan. 10 : 13-21 et Dan. 12 : 1). Et les deux ailes qui sont données à la femme ne sont-elles pas aussi une confirmation de ce fait? (Exode 19: 4).

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a) Elle est enveloppée du soleil (v. 1).

Le soleil est le roi du jour. C'est le symbole de Dieu, le loyer, le centre de toute énergie, de toute vie. Le soleil répand à flots sa lumière et sa chaleur. Rien ne peut diminuer sa gloire, ni ternir ses rayons. Etre enveloppé du soleil, c'est être rendu semblable à lui. C'est être le reflet de sa gloire, l'empreinte de sa personne. Cette femme, Israël, au jour de sa conversion, sera enveloppée de la splendeur de son Dieu.

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b) La lune sous ses pieds (v. 1).

Comme le soleil est le roi du jour, la lune est la reine de la nuit. Le soleil est le loyer de la lumière et de la vie, la lune est le symbole de la mort et des ténèbres, elle ne possède en elle-même ni vie, ni clarté. Image bien appropriée du royaume des ténèbres qui bientôt sera mis sous les pieds de Celui que la femme a enfanté (1 Cor. 15: 24-25).

Elle est en travail et dans les douleurs de l'enfantement. Ces cris ne trouvent pas leur source à l'extérieur, chez ses persécuteurs. La persécution vient des régions infernales, et a pour but la destruction; mais ses cris proviennent de souffrances intérieures, intimes, profondes, qui trouvent leur origine dans l'amour, la foi et l'espérance d'une pieuse maternité (Rom. 8: 22).

Ayant identifié la femme, il est facile de reconnaître le symbolisme de l'enfant qu'elle met au monde. L'apôtre Paul dit: «Mes parents selon la chair, qui sont Israélites, à qui appartiennent l'adoption, et la gloire, et les alliances, et la loi, et le culte, et les promesses, et les patriarches, et de qui est issu, selon la chair, le Christ, qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement» (Rom. 9: 4-5). L'identité de l'enfant est encore révélée, au delà de toute controverse, par le fait qu'il est destiné à régner sur toutes les nations avec une verge de fer (Ps. 2 . 7-9) et que préalablement il fut enlevé vers son Dieu et vers son trône (Act. 1 : 11). Cet enfant est donc le Christ.

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c) Le dragon (v. 4-18).

«Un autre signe parut dans le ciel; voici c'était un grand dragon.» Ce dragon ne peut représenter que Satan, le serpent ancien, l'astre déchu, qui s'est introduit en Eden pour détruire le chef-d'oeuvre de Dieu, et anéantir ainsi le plan divin, en inoculant le doute et la révolte à nos premiers parents. Puis en insinuant à Caïn de tuer son frère Abel, porteur de la promesse d'un rédempteur. Et ainsi de suite, tout à travers les siècles de l'histoire, nous voyons le dragon, debout devant la femme pour anéantir la promesse, et dévorer son enfant, lorsqu'elle aurait enfanté. C'est ainsi qu'«on entend des cris à Rama, des lamentations, des larmes amères; Rachel pleure ses enfants; elle refuse d'être consolée sur ses enfants, car ils ne sont plus» (Jér. 31 : 15). Plus tard, l'enfant doit fuir en Egypte. Longtemps après, Satan le retrouve dans le désert, puis à Gethsémané. Enfin, Il est enlevé vers Dieu et vers son trône (Actes 1 : 11) où son corps mystique le retrouvera (1 Thess. 4: 17). Entre temps, la femme est laissée sur la terre, haïe par le dragon, persécutée mais non anéantie. Le texte ne donne aucun détail sur elle en ce temps de grâce, car la vision est exclusivement juive, et passe ainsi directement de l'enlèvement de l'enfant à la Grande Tribulation, passant sous silence la dispensation de la grâce. Le sixième verset nous conduit vers la deuxième partie de la dernière semaine de Daniel.

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d) La fuite dans le désert (v. 6).

Plusieurs voient dans cette fuite de la femme, une image de la dispersion d'Israël au cours de notre âge, et, de sa préservation miraculeuse au milieu des peuples où elle a lui. C'est un fait indiscutable qu'Israël est présentement dispersé parmi les nations, et que là où il se trouve, il est haï, maltraité, méprisé, persécuté, mais gardé. Sa préservation, dans de telles conditions, est un vrai miracle. Toutefois, notre texte montre avec clarté que cette fuite est pour un temps ultérieur, et que sa durée est particulièrement brève et précise, 1260 jours, les derniers trois ans et demi de la 70me semaine de Daniel. Ceci montre que lorsque le dragon se dressera, dans toute sa fureur, pour l'extermination d'Israël, Dieu interviendra pour protéger son peuple en le faisant entrer dans le lieu qu'il lui a préparé d'avance, accomplissant ainsi la parole qu'il a prononcée par son prophète: «Va, mon peuple, entre dans ta chambre, et ferme la porte derrière toi, cache-toi pour quelques instants, jusqu'à ce que la colère soit passée, car voici, l'Eternel sort de sa demeure, pour punir les crimes des habitants de la terre» (Esaïe 26 : 20).

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e) Guerre dans le ciel. Satan et ses anges précipités sur la terre (v. 7-12).

La scène qui est dépeinte dans ces versets se déroule avant que la Grande Tribulation soit commencée. Nous savons que Satan a son trône ici-bas. Il est le Dieu de ce monde, le Prince de la puissance de l'air (Eph. 2: 2). Le conflit que nous avons à soutenir journellement comme rachetés de Jésus-Christ, est un conflit «contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes» (Eph. 6 : 12). Satan est notre grand accusateur, celui qui accuse les élus, jour et nuit, devant le trône de Dieu (v. 10). La scène décrite dans les deux premiers chapitres du livre de Job, n'est pas une fabrication humaine, mais bien une actuelle vérité. Aussi vrai que Jésus-Christ est notre avocat auprès du Père, Michel et ses anges déclarent la guerre à ce puissant accusateur. Le dragon et ses anges sont vaincus, et ils sont précipités sur la terre. Le ciel se voit ainsi soudainement nettoyé de la présence de Satan et de ses démons. Mais malheur à la terre et à la mer, car le diable est descendu vers elles, animé d'une grande colère, sachant qu'il a peu de temps. Pour l'Eglise glorifiée, quelle grâce de régner avec Christ sans avoir à soutenir la présence de cet ennemi. Mais pour la terre, quel indescriptible malheur. Ce sera une époque de détresse, telle qu'il n'y en a point eu depuis que les nations existent, jusqu'à cette époque. En ce temps-là, ceux de ton peuple (Israël) qui seront trouvés inscrits dans le livre seront sauvés (Dan. 12: 1). L'ange Michel ne chassera pas seulement Satan des demeures célestes, mais il sera l'ange gardien d'Israël dans cette heure troublée.

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f) La femme persécutée par le dragon (v. 13-17).

Se voyant précipité sur la terre, le dragon tourne sa fureur sur la femme qu'il poursuit dans sa fuite au désert. Ce quatorzième verset est une simple répétition du sixième, l'expression d'un temps, des temps et la moitié d'un temps, correspond exactement à 1260 jours ou quarante-deux mois. Un temps représente une année, des temps, deux ans, et la moitié d'un temps, six mois. Le désert est le symbole d'un lieu d'isolement que Dieu a préparé pour Israël. Voyant ses plans déjoués, Satan, le serpent ancien, lance de l'eau comme un fleuve derrière la femme pour l'entraîner vers lui. Il suffit de lire les quelques versets ci-dessous du prophète Jérémie pour être fixé sur la signification de ce fleuve.

Jérémie 46: 7-8:

«Qui est celui qui s'avance comme le Nil,

Et dont les eaux sont agitées comme les torrents?

C'est l'Egypte. Elle s'avance comme le Nil,

Et ses eaux sont agitées comme les torrents.

Elle dit: Je monterai, je couvrirai la terre,

Je détruirai les villes et leurs habitants.»

 

Jérémie 47: 2-3:

«Voici des eaux s'élèvent du septentrion.

Elles sont comme un torrent qui déborde;

Elles inondent le pays et ce qu'il contient,

Les villes et les habitants.

Les hommes poussent des cris.

Tous les habitants du pays se lamentent

A cause du retentissement des sabots de ses puissants chevaux.

Du bruit de ses chars et du fracas de ses roues.»

 

Comme Pharaon envoya une puissante armée à la poursuite d'Israël qui fuyait vers le désert, Satan enverra une forte armée à la poursuite de la femme; mais il en sera, de cette armée, comme de celle de Pharaon, qui fut engloutie par les eaux de la nier Rouge. Dieu ébranlera la terre. Une puissante secousse sismique déchirera la croûte terrestre et engloutira l'armée de Satan.

«Le dragon fut irrité contre la femme, et il s'en alla faire la guerre au reste de sa postérité, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus» et qui «n'ont pas aimé leur vie jusqu'à craindre la mort».

Israël a passé par de nombreux et sanglants pogromes à travers les siècles de son histoire. La chrétienté elle-même a connu de nombreuses et sombres persécutions aux jours de Néron et de la Réformation; mais les horreurs de ce passé ensanglanté ne peuvent être comparées à ce que le dragon a en réserve pour ceux qui lui résisteront aux jours de la fin.


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