Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



SERMONS - EUG. BERSIER 

Tome IV


APPENDICE 1

 

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Note 1. Voir p. 138.- Les habitants des îles Sandwich avaient déjà été convertis au christianisme par des missionnaires américains, lorsqu'en 1849, M. C. Laplace, capitaine de la frégate française l'Artémise, se présenta devant Honolulu, et signifia au roi Tamehameha III que sa capitale serait bombardée si, dans le délai de quatre jours, il ne signait pas un traité dont les deux clauses principales 'étaient l'admission des prêtres catholiques à Honolulu, avec le don d'un terrain pour y bâtir une église, et la libre introduction des eaux-de-vie de France.

Un peu plus tard, le commandant de la Bayonnaise vint jeter l'ancre devant Lefouga, capitale du roi George, souverain de l'archipel Tonga, et déclara à ce prince que sa ville serait bombardée s'il ne faisait pas construire à ses frais, pour les missionnaires catholiques, une maison et une église semblables à celles que possédaient les missionnaires protestants établis depuis trente ans dans ces îles.


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Note 2. Voir page 138. - En 1866, l'assemblée législative du territoire d'Idaho a pris la résolution suivante , « Il sera nommé trois commissaires qui devront se choisir vingt-cinq hommes bien qualifiés pour faire la chasse aux Indiens. Celui qui pourra s'équiper à ses propres frais recevra du gouvernement une rétribution en argent pour chaque crâne (ou, plus littéralement, pour chaque scalpe, c'est-à-dire pour la peau du crâne) d'Indien qu'il pourra lui présenter. Quant à celui qui ne se trouvera pas en état de subvenir aux frais de son équipement, le gouvernement s'en chargera, et il en retiendra le montant sur le prix des crânes qu'il pourra lui fournir. Il sera payé 100 dollars pour le crâne d'un adulte du sexe masculin, 50 dollars pour un du sexe féminin, et 12 5 francs pour celui d'un enfant au-dessous de dix ans. Il est bien entendu que chaque crâne doit porter une mèche de cheveux, et celui qui le présentera devra faire serment qu'il a été pris par un employé de ladite société. »

On aime à opposer, à cette proclamation barbare, le noble et généreux langage dans lequel le président Grant, en prenant possession du pouvoir, a rappelé aux citoyens des Etats-Unis leurs devoirs vis-à-vis des Indiens.


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Note 3. Voir p. 139.- L'histoire de la Compagnie des Indes est encore à écrire. On ignore généralement, en Europe, à quelles règles inflexibles elle asservissait sa politique. A la fin du siècle dernier, les malversations et les cruautés de sir Warren Hastings soulevèrent, en Angleterre. un débat fameux dans lequel on entendit les éloquentes protestations de Burke et de Shéridan. Ces dénonciations énergiques étaient surtout dirigées contre les violences et les extorsions des agents anglais; mais on se préoccupait peu alors de l'attitude que la Compagnie avait prise vis-à-vis des représentants du christianisme; l'indifférence religieuse de cette époque explique le silence de Burke et de Shéridan sur ce point. Il n'était que trop vrai que la Compagnie avait fermé aux missionnaires l'accès des territoires qu'elle occupait. Aussi, chose singulière, les premiers missionnaires anglais envoyés par la société fondée en 1698, pour la propagation du christianisme , ne purent-ils travailler que dans les possessions danoises, sur les côtes de Coromandel. En 1814, au moment où la Compagnie des Indes signait, avec le gouvernement anglais, le renouvellement de son traité, le docteur Buchanan, qui avait parcouru l'Hindoustan et le connaissait mieux que personne, adressa au parlement un énergique exposé, dans lequel il montrait ce qu'il y avait d'immoral dans l'attitude de la Compagnie vis-à-vis des missionnaires. Mais ce ne fut qu'en 1834, à l'occasion d'un autre renouvellement de traité, qu'on affranchit les missions de toute entrave, et qu'on se décida à faire cesser les suttees (sacrifices des veuves), les expositions des enfants, les noyades religieuses; cependant, jusqu'à aujourd'hui même, les agents du gouvernement anglais ont cru devoir, sur beaucoup de points, encourager le paganisme dans ses excès les plus monstrueux. En 1850, le célèbre missionnaire Lacroix décrivit, avec une poignante éloquence, les abominations de la fête de Jaggernaut, et demanda la suspension des secours officiellement fournis pour la célébration de ces sanguinaires orgies. La dernière insurrection des Indes a prouvé l'absolue inutilité de cette politique de lâches concessions, et l'Angleterre y renonce enfin.


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Note 4. Voir p. 139. - Je fais allusion aux guerres d'extermination dont les Cafres ont été longtemps les victimes, et sous lesquelles les Bassoutos auraient eux-mêmes succombé, sans l'intervention de nos missionnaires français, qui ont défendu avec tant de persévérance leurs droits. Les Boers, descendants de colons hollandais ou français, se sont montrés, vis-à-vis des tribus qui les entouraient, des ennemis sans scrupule et sans conscience. La plupart de nos lecteurs connaissent l'histoire de cette lutte inique, je n'y insiste pas; on en trouvera le récit dans le Journal des Missions évangéliques. Paris, librairie Ch. Meyrueis.


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Note 5. Voir p. 140.- Il est aussi triste que curieux de noter les railleries dont les peuplades sauvages ont été l'objet de la part de quelques-uns de nos écrivains les plus distingués. Les premières tentatives des missionnaires qui prétendaient les convertir furent, en Angleterre, l'objet d'une explosion de ridicule dont on serait fort surpris aujourd'hui. Les principales revues de ce pays ne craignirent pas de s'en faire les organes. On prouvait d'avance l'absurdité de vouloir amener de pauvres sauvages à accepter des croyances qui étaient le fruit, disait-on, d'une longue élaboration de l'esprit humain. Quand les missionnaires eurent réussi, quand on vit, comme à Tahiti ou dans les îles Sandwich, des populations entières renoncer à leurs pratiques immorales ou cruelles, et atteindre un niveau d'instruction supérieur à celui de tel ou tel de nos départements, on changea de langage, et, ne pouvant nier ces faits, on chercha à leur enlever toute valeur. Je me borne simplement ici à quelques citations qui montrent comment certains auteurs entendent le respect de l'humanité.

Voici les réflexions qu'inspire à M. Renan la transformation des sauvages arrachés par l'Evangile au cannibalisme et à leur proverbiale débauche :

« Ce n'est pas vers le christianisme que l'Afrique semble se tourner; à l'heure qu'il est, par une coïncidence singulière, elle se convertit d'un bout à l'autre à l'islamisme (1). Quant aux races sauvages, ces tristes survivants d'un monde en enfance, à qui l'on ne peut souhaiter qu'une douce mort, il y a presque dérision à leur appliquer nos formulaires dogmatiques. Avant d'en faire des chrétiens, il faudrait en faire des hommes, et il est douteux qu'on y réussisse. On style le pauvre Haïtien à aller à la messe ou au prêche, on ne corrige pas l'irrémédiable mollesse de son cerveau,on le fait mourir de tristesse ou d'ennui. Oh! laissez ces derniers fils de la nature s'éteindre sur le sein de leur mère; n'interrompez pas, de nos dogmes austères, fruit d'une réflexion de vingt siècles, leurs jeux d'enfants, leurs danses au clair de lune, leur douce ivresse d'une heure. » (Questions contemporaines. L'avenir religieux des sociétés modernes, p. 361.)

Il y a, dans ces dernières paroles de M. Renan, comme un souvenir du passage suivant de Chateaubriand :

« Tahiti a perdu ses danses, ses choeurs, ses moeurs voluptueuses. Les belles habitantes de la nouvelle Cithare sont aujourd'hui, sous leurs arbres à pain et leurs élégants palmiers, des puritaines qui vont au prêche, lisent les Ecritures avec des missionnaires méthodistes, controversent du matin au soir et expient, dans un grand ennui, la trop grande gaieté de leurs mères. » (Préface du Voyage en Amérique.)

Chateaubriand avait ouvert la veine de raillerie que tous les adversaires des missions devaient exploiter. On sait si l'on a rebattu nos oreilles de ces puritains de la Polynésie; il n'est presque pas un voyageur qui n'ait cru devoir, à son tour, se plaindre de la sévérité des moeurs de ces îles, où la débauche était autrefois si facile. Quelquefois, la raillerie tourne à l'insulte: on représente les missionnaires comme des marchands qui s'enrichissent en vendant leurs Bibles à ces pauvres Taïtiens, on épuise contre eux tous les sarcasmes, et l'on n'avoue pas que le vrai motif de toutes ces colères, c'est la fermeté avec laquelle les missionnaires ont défendu ces pauvres races contre la sordide rapacité des blancs. Voici une citation de la Revue d'Instruction publique, publiée chez Hachette (numéro du 7 mars 1867):

« On se plaint des brutalités exercées par les navigateurs contre les peuples sauvages. Eh! qui pourrait donc regretter de voir disparaître de pareils échantillons de l'humanité, soit qu'ils appartiennent à une antique race demi-animale ou incapable de progrès, soit qu'on y veuille reconnaître les débris épars de nations dégénérées? Prenons garde d'être dupes d'une fausse pitié et d'une puérile fraternité! La science démontre que, parmi les variétés humaines, il y a une échelle et des degrés; qu'au-dessous de l'Arya, du Sémite et du Mongol, il y a des familles à jamais condamnées à l'infériorité. »


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Note 6. Voyez p. 148.- J'emprunte aux Annals of Indian administration la statistique officielle de l'Inde, sous le rapport religieux, pour 1 867-1868.

Sur les cent soixante-dix millions d'Hindous qui dépendent directement du gouvernement britannique, on compte :

1,093,000 chrétiens, dont 640,000 catholiques romains;

453,000 autres chrétiens, protestants (2) etc.

120,000,000 Hindous brahmaniques,

3,000,000,000 bouddhistes,

25,000,000 musulmans,

12,000,000 cadîmî bâschindé (idolâtres demi-sauvages),

7,000,000 parsis, etc., etc.


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Note 7. Voir p. 150.- L'existence de la république de Libéria et sa prospérité ne font plus de doute pour personne, depuis que plusieurs des nations européennes ont conclu avec elle des traités de commerce et y entretiennent leurs consuls. La capitale Monrovia possède une université complète; l'Eglise est desservie par quarante pasteurs indigènes, et pourvoit complètement à son culte. Sierra-Leone, fondée au commencement de ce siècle, pour servir d'asile aux nègres arrachés aux vaisseaux qui faisaient la traite, sembla d'abord donner raison aux adversaires de la race noire, par le désordre et la dégradation qui y régnèrent dès le début. Ignorants, adonnés aux superstitions les plus révoltantes, parlant vingt-deux langues différentes, ils joignaient à leurs vices naturels les désordres qui résultaient de la liberté. Mais, dès 1816, les missionnaires ont pénétré parmi eux, et tout a changé. Aujourd'hui, Sierra-Leone possède un bon collège, dirigé par un noir, et où l'on étudie le latin, le grec et les mathématiques. Les chrétiens de cette ville dépensent chaque année 250,000 francs pour leur culte, et 200,000 francs pour leurs écoles; ils envoient, en outre des évangélistes dans l'intérieur des terres.


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Note 8. - La Semaine religieuse de Paris, en rendant compte de l'Oeuvre de la Propagation de la Foi, a établi, entre les missions catholiques et les missions protestantes, un parallèle que nous reproduisons ici :

« En 1868, dit-elle, l'Oeuvre de la Propagation de la Foi a recueilli 5,368,867 francs, soit 158,948 francs de plus qu'en 1867. L'oeuvre embrasse l'univers entier, à la seule exception de l'Autriche et de la Bavière. Aussi sommes-nous près de la vérité en estimant qu'à elle seule elle réunit au moins la moitié des ressources consacrées aux missions catholiques. L'Oeuvre des écoles d'Orient, celle de Saint-François de Sales, et quelques autres institutions françaises, réunissent à peine de 100 à 150,000 francs par an. L'Oeuvre de Saint-Boniface (Etats du nord de l'Allemagne) arrive à 340,000 francs, l'Association de Saint-Louis (Bavière) réunit de 250 à 300,000 francs, les Oeuvres de Sainte-Marie et de Saint-Léopold, de Saint-Severin (Autriche) et de Saint-Ladislas (Hongrie), n'atteignent pas même ces chiffres. Les oeuvres particulières des autres pays catholiques fournissent des chiffres analogues. Somme toute, nous arrivons tout au plus à 10 millions de francs pour les missions catholiques.

« Or, les oeuvres protestantes fournissent de tout autres chiffres. La Société de Gustave-Adolphe (Allemagne) reçoit de 675 à 700,000 francs. Les sociétés bibliques et autres en reçoivent bien autant. L'Angleterre est beaucoup plus riche encore. En 1868, la Church Missionary Society a réuni 3,877,350 francs (15 55,094 £); la Religious Tract Society, 2,928,250 francs (119,170 £); total : 6,805,600 francs, pour deux sociétés anglaises seulement. Comme l'Angleterre compte encore plusieurs autres oeuvres analogues, on peut hardiment estimer qu'elle fournit annuellement dix millions de francs aux missions protestantes, sans les traitements fort considérables accordés par le gouvernement aux évêques et aux pasteurs anglicans des colonies. Les Etats-Unis dépensent, certes, bien autant. La Hollande, la Suisse et les pays scandinaves fournissent de même des ressources considérables aux diverses oeuvres de missions.

« Nous n'exagérons donc pas, en estimant à vingt-cinq millions de francs les ressources de la propagande protestante. C'est formidable à côté des dix millions des missions catholiques. »

En reproduisant ce tableau, nous ferons remarquer qu'il est à la fois inexact et incomplet. En effet, il confond des oeuvres de mission intérieure avec d'autres qui n'ont pour but que l'évangélisation des païens. Une partie considérable des ressources de l'Oeuvre de la Propagation de la Foi est consacrée à la propagande dans les pays protestants, et, par contre, la majorité des ressources de la Société protestante Gustave-Adolphe, et de telle autre des institutions citées plus haut, est appliquée au soutien et à l'extension du protestantisme européen. Il faudrait donc, pour arriver à une statistique exacte, établir le chiffre recueilli par la propagande catholique pour l'oeuvre exclusive des missions parmi les païens, et y comparer celui des ressources des sociétés de missions protestantes. Pour établir ce dernier, il faudrait joindre au budget des sociétés missionnaires protestantes une partie du budget d'autres sociétés, telles que les sociétés bibliques britannique ou américaine, ou les sociétés des traités religieux, qui, sans être des sociétés missionnaires, consacrent à la conversion des païens une part importante de leurs ressources. Je n'ai pas sous les yeux les éléments nécessaires pour établir ce parallèle, mais je crois rester au-dessous de la vérité en affirmant que les 'diverses Eglises protestantes consacrent à l'oeuvre des missions parmi les païens, une somme cinq fois plus forte que l'Eglise catholique tout entière.


Table des matières

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(1) Singulière assertion prononcée avec cette calme assurance à laquelle M. Renan nous a depuis longtemps habitués! Or, il se trouve qu'un homme qui est meilleur juge que personne de l'état religieux de l'Afrique, le docteur Livingstone, combat vivement l'idée si répandue du progrès de l'islamisme en Afrique. Livingstone affirme n'en avoir jamais été le témoin. A l'heure qu'il est, l'île de Madagascar tout entière se prononce en faveur du christianisme.
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(2) Il faut compter dans ce nombre, outre les 213,000 protestants, les anciens chrétiens de l'Inde appelés chrétiens de saint Thomas, qui se servent encore dans leur liturgie de la langue syriaque, et qui témoignent une grande sympathie pour l'Eglise orthodoxe (gréco-russe). Les chiffres ci-dessus ne comprennent ni les Européens résidant, ni les soldats anglais.

 

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