Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LE PÈLERINAGE DOULOUREUX
de
L'ÉGLISE A TRAVERS LES ÂGES




5. Rationalisme et critique biblique

Notre attention a été attirée sur les personnes et les églises qui ont accepté les Écritures comme la révélation divine, appropriée et suffisante pour montrer le chemin du salut personnel et de la marche, ainsi que pour guider les églises de croyants concernant leur bon ordre et leur témoignage.

Nous avons vu surgir un corps clérical qui, graduellement, a assumé l'autorité et développé un système rituel qui est devenu l'ennemi implacable de ceux qui continuaient à agir selon l'enseignement des Écritures.

Au dix-neuvième siècle, est apparue une autre forme d'attaque de la Bible, le rationalisme. Mettant de côté la révélation, il prétend que l'entendement - ou la raison - est suffisant pour permettre à l'homme de trouver la vérité et pour atteindre le bien suprême.

Les progrès sans précédent de la science apportèrent de précieuses lumières dans la connaissance des oeuvres de Dieu en création, mais ils provoquèrent aussi, en certains esprits, le désir d'expliquer la création en dehors de Dieu. Pour cela, il fallait prouver que le récit biblique de la création n'était pas d'inspiration divine, qu'il provenait de l'ignorance des hommes d'alors, qui n'en pouvaient savoir autant que nous. A mesure que se faisaient de nouvelles découvertes dans le champ illimité de la nature, on élaborait des théories nouvelles, prétendues incompatibles avec le récit de la Genèse, lequel ne Pouvait être qu'incorrect. D'autres faits venant à la lumière, ils nécessitaient d'autres théories, les unes annulant les précédentes, et cependant acceptées à leur tour sur l'autorité de la science des hommes qui les formulaient. En 1859, Charles Darwin publia: « De l'origine des espèces », qui marqua une importante étape dans ce développement de la pensée.

Naturellement, ceux qui adoptaient le point de vue, qu'il n'y avait pas eu de création, perdaient tout contact avec le Créateur. Il en résultait la perte de toute connaissance révélée, car la révélation de Dieu dans l'Écriture commence par la création, comme étant l'oeuvre de Dieu, hors de la quelle il n'y aurait pas eu la chute de l'homme, sa créature. Dès lors, la rédemption de l'homme n'aurait été ni nécessaire, ni possible. En conséquence, les hypothèses, - produit de la raison humaine - faisaient fi de l'enseignement biblique de la chute, le remplaçant par des théories toujours changeantes sur l'évolution de l'homme d'une forme de vie inférieure à une supérieure. Basées sur de tels enseignements, l'expérience du salut et l'espérance de la rédemption devenaient inacceptables, l'individu restant sans espoir, quelles que soient les vagues promesses faites à la race.

S'il est vrai que dans les esprits du grand nombre, l'évolution a remplacé le Créateur, que beaucoup déclarent descendre des bêtes plutôt que de Dieu et ignorent Dieu comme leur Rédempteur, cependant, même parmi les hommes de science les plus éminents, tous n'ont pas adopté cet enseignement. On ne saurait dire que l'accroissement de la connaissance des sciences naturelles conduise nécessairement à l'incrédulité. De fait, l'assertion, souvent si passionnément proclamée, qu'aucun homme moderne, éduqué et intelligent, ne peut croire les Écritures, est sans fondement. Il n'est pas vrai que plus les gens savent, moins ils croient, ou que plus ils sont ignorants, plus ils ont de foi.

Le rationalisme provient surtout de la méconnaissance du fait que l'homme n'est pas seulement entendement, mais coeur et entendement, et que celui-ci est toujours au service du coeur. Le coeur, c'est-à-dire le caractère, la volonté et les affections, est le siège de l'expérience. Il met à son service l'entendement, avec l'intelligence et les facultés de raisonnement. Le coeur de l'homme naturel se sert de son entendement pour justifier son incrédulité envers Dieu et les Écritures. Il trouve d'innombrables raisons de se plaindre de Dieu, et des contradictions et des erreurs dans les Écritures. Mais ce même homme fait-il une expérience lui révélant son état de péché et son besoin de salut, Christ lui est alors dévoilé. Son coeur - sa volonté et ses affections - sont saisis. Tout son être, par la foi, s'ouvre à Christ comme Sauveur et Seigneur; la vie divine et éternelle lui est communiquée, selon la parole: «... afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle». (Jean 3. 16). Cet homme, ou son entendement - ni plus ni moins capable, peu instruit ou plus intelligent qu'auparavant - entre au service d'un coeur transformé, découvre la vérité, la beauté et la révélation dans ces mêmes Écritures qu'il méprisait, et perçoit dans les voies de Dieu des raisons renouvelées de louange et d'adoration. L'erreur du rationalisme est d'avoir confié le jugement à un mauvais juge.

Une autre ligne d'attaque des Écritures, fut la critique biblique, qui s'affirma surtout au dix-neuvième siècle. Tout comme les investigations de la science, elle est bonne en elle-même, mais le rationalisme la poussa dans des voies erronées. L'examen critique du texte biblique, accompagné d'une étude des anciens manuscrits, a été extrêmement utile, en corrigeant des erreurs de traduction, en épurant le texte original et en faisant ainsi ressortir la force et la signification de la Parole écrite.

La «haute critique» a mis en lumière beaucoup de points intéressants concernant les circonstances extérieures, historiques, géographiques et autres, au cours desquelles les différents livres ont été écrits. Elle a aussi étudié leur caractère littéraire intrinsèque et, de ces divers éléments, elle a déduit tout ce que l'on peut apprendre sur les dates et sur les auteurs bibliques. Mais, là aussi, la méthode rationaliste a conduit l'étudiant à des théories étranges et très diverses, en examinant les Écritures sans tenir compte de Dieu, ni de l'inspiration du St-Esprit qui agit par l'intermédiaire des auteurs humains et en coopération avec eux.

Les Écritures furent transmises au monde par un instrument choisi, le peuple d'Israël. Moïse et les prophètes transmirent la Parole de Dieu, et les différents livres renfermant leurs témoignages que ce soit la loi, l'histoire, les Psaumes ou les prophètes, furent conservés par le peuple juif avec un soin et une ténacité, dont aucune autre race n'eût été capable. Christ et les apôtres acceptèrent l'A. Testament et en firent plein usage comme étant la Parole de Dieu, le complétant par le N. Testament. En tous temps, ce Livre, ou Bible, a été accepté comme divinement inspiré et a prouvé sa puissance divine par son action dans les coeurs et les vies des hommes. Il y a toujours eu des gens pour lui contester ses droits; mais il était réservé au dix-neuvième siècle de voir cette levée de boucliers contre son autorité.

Le ritualisme avait longtemps préconisé un enseignement qui ajoutait à l'Écriture et entraînait son abandon. Le rationalisme, en retranchant ce qui ne lui plaisait pas, réussit à détruire les bases de la foi en la révélation.

L'un des premiers et des plus frappants arguments de la haute critique a été étayé sur l'emploi des noms divers donnés à Dieu dans le livre de la Genèse. De ces différences, on a conclu que le livre devait être l'oeuvre de plusieurs auteurs. On déploya beaucoup d'habileté à diviser l'a Genèse puis d'autres livres, selon ces prétendus auteurs différents, chaque critique donnant son avis. Par ce procédé, la personnalité de Moïse disparut, puis bientôt ce fut la mode de nier l'existence d'Abraham et d'autres hommes dépeints dans les premiers écrits bibliques. On les représenta comme des personnages légendaires, en rattachant à un homme imaginaire l'ensemble des mythes, concernant les héros israélites. Les progrès se succédèrent rapidement dans ce sens. Edouard Reuss (1834) avança la théorie que les livres de la loi avaient été écrits après ceux des prophètes, et les Psaumes encore plus tard. Cette supposition provoqua toutes sortes de spéculations et de propositions pour arranger les diverses parties de l'A. Testament suivant le plan nouvellement conçu. Bientôt, les miracles du N. Testament furent rejetés comme impossibles, et l'on expliqua laborieusement comment ces récits reposaient sur des malentendus et sur des amplifications légendaires. L'histoire de l'Evangile fut reconstruite. La « Vit de Jésus », de Renan, et «Das Leben Jesu», de Strauss, jouirent temporairement d'une vogue considérable. La critique battait son plein. Le simple fait que la Bible affirmait telle chose semblait être une raison suffisante pour en douter. Ces extrêmes produisirent une certaine mesure de réaction; beaucoup de ce qui avait été rejeté fut réadmis. Les recherches archéologiques révélèrent l'exactitude historique de bien des événements décrétés fabuleux.

En amenant beaucoup d'hommes à s'occuper du texte biblique, ces conflits eurent pour résultat de mettre en lumière plus que jamais les trésors de vérité et de sagesse de l'Écriture. Durant tout ce temps, de nombreux pécheurs de toutes classes furent conduits au salut.


6. Spurgeon. Les Sociétés bibliques

Si le ritualisme fut l'instrument du clergé pour retenir les pécheurs loin du Sauveur, le rationalisme, si répandu aujourd'hui et si efficace pour entraîner les masses vers l'incrédulité, doit son pouvoir au fait qu'il s'est d'abord emparé de la pensée des théologiens, qui sont censés être - dans leur domaine - les chefs intellectuels du peuple. Le rationalisme a presque entièrement conquis les écoles de théologie et les institutions préparant au ministère, si bien que les guides spirituels du peuple conduisent leurs troupeaux - souvent contre leur gré - vers des régions arides, sans pâture. Ils leur montrent qu'ils ne peuvent plus être considérés comme intellectuels, ou même intelligents, s'ils n'acceptent pas les prétendues preuves qu'il n'existe aucune révélation divinement inspirée. Il n'y a donc pas de Créateur, pas de Fils de Dieu qui, par amour des pécheurs, devint homme, et qui, pour nous, humains, vainquit le péché, la mort, et nous ouvrit la voie du retour à Dieu. L'enseignement rationaliste fait de Jésus un homme bon, se trompant souvent, et pourtant un modèle que nous devons imiter. On a promis que ces doctrines nous apporteraient la paix universelle, la prospérité et la fraternité et tout cela a été lamentablement démenti par la guerre et les armements, par les grèves et les banqueroutes. L'espérance et l'attente du retour du Seigneur pour régner n'ont aucun sens pour ceux qui ne savent pas qui fut Celui qui vint souffrir ici-bas.

Une grande partie du clergé de l'Église anglicane, la majorité des pasteurs des églises luthérienne et réformées, des ministres des églises presbytérienne, congrégationaliste et méthodiste, toute la Société des Amis - à part quelques exceptions - et bon nombre de pasteurs baptistes, enseignent totalement, ou partiellement, la forme rationaliste de l'incrédulité. Là où, autrefois, on prêchait l'Evangile et on expliquait les Écritures, travaillant à la conversion des pécheurs et à l'édification des saints, aujourd'hui on fait des discours sur la littérature, la politique, ou les problèmes sociaux. Les sociétés missionnaires et leurs représentants au loin, pour autant qu'ils professent ces doctrines, apportent, à des nations ayant un urgent besoin de l'Evangile, des enseignements qui sont pour elles des pierres au lieu de pain..

Dans toutes les Églises, il y eut cependant beaucoup d'hommes qui s'opposèrent au rationalisme et continuèrent à employer les Écritures avec une puissance et une efficacité qui justifièrent pleinement la vérité de leur témoignage ou l'inspiration de la Parole de Dieu. Le plus éminent de tous fut Charles Haddon Spurgeon. A l'âge de dix-neuf ans (1851) il fut converti et reçu parmi les Baptistes. Immédiatement, il commença à témoigner pour Christ. Un an après, mettant de côté toute préparation théologique conventionnelle, il devint pasteur d'une église baptiste. Déjà alors il prêcha avec tant de puissance spirituelle qu'il attira un nombre toujours croissant d'auditeurs. Aucun bâtiment n'étant assez spacieux pour ces foules, il fallut bâtir le «Tabernacle Metropolitain » qui pouvait recevoir 6.000 personnes. Là, durant toute sa vie, non seulement il prêcha régulièrement l'Evangile, mais encore il exposa les Écritures et employa, en toute humilité, ses dons remarquables. Aussi contribua-t-il à l'édification d'une église selon les principes du N. Testament, d'où découlèrent des fleuves de vie pour d'innombrables âmes. Dans ses prédications, Spurgeon s'en est tenu étroitement aux Écritures, qu'il appliquait à ses auditeurs avec une sympathie et une émotion intenses. Son message était rehaussé de nombreuses et heureuses illustrations et accompagné d'un humour intarissable. La lecture de ses sermons fut autant bénie que leur audition. Ils étaient publiés aussitôt après leur prédication et eurent une immense diffusion, qui continua même après sa mort. Réalisant fortement l'obstacle qu'était pour l'Evangile la doctrine de la régénération baptismale, il prit la courageuse résolution de prêcher et de publier un sermon sur ce sujet; ce qui lui valut les attaques d'un grand nombre d'églises protestantes évangéliques retenant cette doctrine. Le conflit qui s'ensuivit décida Spurgeon, un an après, à se retirer de «l'Alliance évangélique». Puis, comme la critique biblique s'appliquait de plus en plus à détruire la foi en l'inspiration des Écritures et que «l'Union baptiste» en était fortement influencée, Spurgeon quitta aussi cette association (1887). Ce pas lui fit perdre des amis et l'entraîna dans la controverse, mais réveilla beaucoup d'âmes, en danger de douter des bases de leur foi. Dans les jours difficiles, ce fut un encouragement à s'attacher à la vérité biblique, en attendant les temps où cette attitude serait grandement justifiée par les nouvelles découvertes faites sur le terrain de l'histoire ancienne et de la science moderne.

D'autre part, jamais les Écritures n'ont été si largement répandues et si généralement lues qu'elles le sont aujourd'hui. Leur appel à la repentance et à la foi est plus riche en résultats que jamais. La Société biblique britannique et étrangère - avec d'autres - continue avec un succès toujours croissant son travail de traduction et de diffusion. Ses colporteurs, chaque année plus nombreux, voient s'étendre encore leur champ d'action. De nouvelles traductions ouvrent les trésors de la Parole aux peuples les plus arriérés. Si, chez quelques nations favorisées, on sous-estime le privilège de pouvoir librement lire les Écritures, liberté acquise au prix du sang des ancêtres, il en est d'autres, les dernières appelées, qui viennent occuper les premières places.

Tandis que l'extrême développement du ritualisme s'est manifesté par l'Inquisition et par la détermination de dominer à tout prix sur les consciences des hommes - l'extrême développement du rationalisme a abouti au bolchévisme. Il cesse alors d'être libéral et tolérant. Il méprise ceux qui croient encore et se donne comme supérieur à eux. Il s'est imposé la tâche - sans scrupules sur les moyens à employer - d'enlever la Bible au peuple et de lui défendre de croire à son enseignement sous peine de famine, de persécutions et de mort.

Les églises qui font encore de la Bible leur guide et leur modèle et qui s'efforcent de lui obéir, sont aussi exemptes de rationalisme qu'elles le furent autrefois de ritualisme. Elles s'élèvent comme un rempart contre l'incrédulité et offrent un refuge aux âmes désireuses de vivre en accord avec la Parole de Dieu et en communion avec des frères d'une même pensée. Leur nombre croissant, et leur présence en de nombreux pays ont une importance capitale, ainsi que le fait qu'elles continuent à naître spontanément partout où pénètre la Bible. Il est aussi à prévoir que, comme plusieurs des diverses dénominations s'écartent de la foi, certains chrétiens, qui en font partie, se verront dans l'obligation d'agir comme tant d'autres avant eux: de former des églises composées de croyants, de mettre eux-mêmes en pratique les enseignements bibliques et de prêcher la Bonne Nouvelle autour deux. Souvent des membres du clergé ont dirigé des réveils issus de quelque retour aux principes de la Parole de Dieu, et ce fait pourrait se reproduire. Huss, le chapelain, Luther, le moine, Spener et Franke, tous deux pasteurs luthériens, puis les pasteurs de l'Église anglicane, John et Charles Wesley, avec George Whitefield, en sont quelques exemples parmi beaucoup d'autres. La préparation et l'expérience d'hommes semblables prennent toute leur valeur une fois qu'ils ont été délivrés des chaînes qui entravaient l'obéissance de la foi.


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