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écrit: TA PAROLE EST LA VERITE (Jean 17.17) Cela me suffit... |
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écrit: TA PAROLE EST LA VERITE (Jean 17.17) Cela me suffit... |
LA SEMAINE
N'EXISTA JAMAIS SANS LE JOUR SANCTIFIÉ QUI LA CONSTITUE
TROlSIÈME
ÉTUDE
L'Évangile
maintient-il la SEMAINE? C'est
maintenant, par l'Évangile, que la première création, — celle de
la Toute-puissance, — jointe
à la seconde, — celle de la Grâce, — va se revêtir de sa
sublime beauté, et qu'en particulier le «Jour béni de Dieu»
recevra toute la signification et sa gloire. Mais
ce mur, quelque haut et solide qu'il fût, n'avait cependant ni pour
pierres ni pour ciment les vérités éternelles de l'unité et de la
spiritualité de Dieu, et par cela même l'Institution qui rappelait
l'une et l'autre. Il ne pouvait qu'être, en effet, que la même Institution qui avait fait la gloire du Créateur autant que le bonheur de l'homme en Éden, se retrouvât, et avec une gloire encore plus grande, dans le nouvel Éden, c'est-à-dire dans la grâce et la paix de l'Évangile; et qu'alors cette SEMAINE et son «Jour,» qui avaient été la propriété de la foi depuis plus de quatre mille années, sous les tentes des Patriarches, autour du Mont Horeb. et dans ces «Douze Tribus qui montaient à la Maison de l'Éternel (Psaume CXXII),» demeurât le précieux trésor de cette même foi, qui verrait et saisirait dans la SEMAINE le témoignage confirmé du «Repos» du Seigneur, et du don qu'il en a fait à l'Église. Aussi voyez dans quels termes l'Esprit Saint, par la bouche d'un Prophète (Ésaïe LVI, 1-2), quand il annonce et décrit les temps évangéliques, parle du «Jour béni du Repos.» Mon
salut, dit l'Éternel, est prêt à venir, et ma
justice
à être révélée. Oh! que bienheureux est l'homme qui fera cela,
et le fils de l'homme qui s'y tiendra: observant le Sabbat, de peur
de le profaner, et gardant ses mains de faire aucun mal! Pas
un mot n'est dit ici de toute la Loi lévitique. Or, cette «alliance,» ce n'est pas celle de Moïse, puisqu'il s'agit ici du temps où «le salut de l'Éternel» ayant été révélé, les ombres lévitiques ont disparu sous l'éclat du «soleil de justice (Matthieu IV, 2).» C'est donc bien dans l'Évangile de Jésus-Christ, dans cette «maison de prière pour tous les peuples,» que se trouvera, dit l'Éternel, ce «Jour du Repos,» ce «Sabbat,» qu'y gardera «tout cœur qui aimera le nom de l'Éternel.» C'est donc bien certainement dans cette Maison de l'Évangile que nous allons trouver la SEMAINE et le «Jour du Repos;» mais aussi nous les y trouverons, non-seulement avec toute la bénédiction mise en Éden sur une Institution alors innocente, mais de plus avec la bénédiction qui appartient au rachat de l'Église et à sa nouvelle et céleste création. Mais, avant d'aborder cette belle Étude, faisons une remarque que nécessite la nature même de l'Évangile, savoir, que, «pour bien comprendre la nature du «Jour du Repos» dans le bercail du Bon Berger, il faut, d'un côté, ne pas perdre de vue que si ce Berger est selon la chair de «la semence de David,» il est aussi l'Éternel «Dieu, par qui toutes choses subsistent (Romains I, 3; IX, 5; Colossiens I, 1-17)» et d'un autre côté, que l'Église, tout accomplie spirituellement qu'elle est en Jésus, cependant tandis qu'elle paît encore ici-bas, n'y marche que selon l'enseignement de la Parole et sous les directions et les commandements du Saint-Esprit.» D'où résultent pour l'Église ces deux vérités: l'une, que si c'est bien le Saint-Esprit, dans la Maison de la grâce, qui conduit «les fils et les filles de Dieu» (2 Corinthiens VI, 18), il ne le fait cependant que par ce qui est écrit au Livre de l'Alliance; et l'autre vérité, que cet Esprit, qui est celui de l'adoption, ne met jamais sur la famille de Dieu un joug de servitude et de contrainte légale. Et
si nous insistons sur cette remarque, c'est afin d'écarter deux
dangers quant à l'observation du «Jour du Repos» sous l'Évangile:
le premier, de voir, dans le Seigneur Jésus, un autre que Celui,
qui, au commencement, après la création du monde, s'est «reposé»
et a «béni et sanctifié le Jour de son Repos» comme si le «Verbe
fait chair» n'était pas «le Verbe par qui toutes choses ont été
faites (Jean I, 3, 14).» C'est donc bien l'Éternel que nous, Chrétiens, nous contemplons dans le Seigneur Jésus; et ainsi nous voyons dans Celui qui s'est dit être «le Maître du Sabbat, (Matthieu XII, 8)» ce tout-puissant et souverain Créateur, qui, comme il le trouva bon, fit ce monde en six jours, et qui alors aussi sanctifia le «Septième.» Lui-même
donc, le Verbe éternel, si jamais il n'eût dû s'incarner pour
sauver l'Église, eût toujours
«béni
ce Jour» pour Adam sans péché, et pour toute sa race. En ce
«Jour-là» donc il eût toujours eu «son plaisir avec les enfants
des hommes (Proverbes VIII, 31),» et toute la
terre, en qui
«tout eût toujours été bon (Genèse
I, 25),» eût donc
été un vaste Éden, où le «Jour du Repos de l'Éternel» eût
toujours été les délices de l'homme. Le
Fils du Père est-il donc différent de lui-même, d'abord quand
l'homme est par lui créé, puis ensuite quand l'homme est par lui
créé de nouveau? Il
est donc la nature même du Fils de Dieu qui est intéressée dans la
perpétuité du «Jour béni du Repos.» Impossible d'introduire aucune variation dans cette bénédiction du Fils, puisqu'il la prononce, non point pour une économie accidentelle et précaire, comme, par exemple, lorsqu'il a béni son Tabernacle au désert; — mais que, cette bénédiction, mise sur une chose parfaite et qui n'est point le type d'aucune autre chose meilleure, se rapporte à un «Repos» toujours le même, et qui intéressera le monde et ses habitants, jusqu'à ce qu'il y ait des «nouveaux cieux et une nouvelle terre (2 Pierre III, 13):» car aussi longtemps qu'existera la terre, il sera vrai que Dieu se «reposa» quand il eut fini de la créer. Ah! si ce «Repos» du Créateur n'eût été que l'ombre d'une réalité dont la substance dût se manifester ensuite, l'Écriture, qui nous l'eût dit, eût aussi déclaré que la bénédiction qui s'y rapportait a pris fin à la venue de la réalité. Mais il n'y eut rien de précaire ni de caduc dans le jardin d'Éden; et aussi, quand le Seigneur y institua la SEMAINE, et par elle le «Jour béni de son Repos,» il ne les donna pas à l'homme comme des ordonnances momentanées ou provisoires, mais bien comme une Institution aussi durable que bienfaisante. Il
est vrai qu'après le péché ce bien fut voilé, d'abord par la
mesure même des premières révélations,
puis
aussi par sa position, en quelque sorte étouffée, au milieu d'une
économie d'ombres et d'observances; mais, quand la révélation de
Dieu devint resplendissante, et qu'ainsi les figures et les rudiments
lévitiques s'en furent éloignés, ce bienfait ne dut-il pas
recouvrer son premier éclat et comme reprendre sa vigueur primitive? D'entrée,
donc, l'Évangile sanctionne la SEMAINE; et par ce seul fait, il nous
adresse à l'origine de cette division du temps de la même manière
qu'en montrant la Cène, il adresse nécessairement la foi à
l'origine de ce repas divin. Leur
folie fut bientôt confondue, et ils périrent dans leur train,
dès que s'embrasa tant soit peu la colère du Fils; (Psaume
II) mais leur égarement impie s'est propagé dans ces
Gouvernements
du monde, qui, s'ils n'osent pas aussi mettre dans leurs lois qu'il
n'y a plus de SEMAINE, — et par
conséquent
plus de jour à sanctifier, et par cela même plus d'Évangile et
plus de Bible, — n'en font pas moins tout leur possible pour
dissimuler ou annuler ce «Jour», qui les importune parce qu'il les
condamne. La SEMAINE, et avec elle le «Jour qui appartient à Dieu,» est la première pierre qu'ils posent de tout leur édifice religieux, et dès qu'ils la voient affermie, ils s'assurent que l'édifice entier va s'élever à la gloire de Dieu. Tant il est vrai que l'Éternel est «un» en ses voies; que ce qu'il a fait dans sa vérité, il le maintient par elle; et qu'ainsi dire que Jésus est «le Verbe éternel par qui toutes choses subsistent (Jean I, 1-3),» c'est dire qu'il est lui, l'auteur de la SEMAINE, et en elle donc du «Jour béni du Repos;» comme aussi dire qu'il est le «Seigneur de ce Jour (Marc II, 28),» c'est dire qu'il est Celui qui l'a fait: l'Éternel.. C'est là certainement ce que ne remarque pas assez ceux, qui, dans une intention de liberté chrétienne, sans doute, mais avec plus de promptitude d'esprit naturel que de profondeur de foi, mettent en question la permanence divine du «Jour du Repos» sous l'Évangile. S'ils voyaient qu'en ôtant à ce «Jour,» dans la Maison de Jésus, sa sanction souveraine, ils mettent aussi en question la nature éternelle du Fils de l'homme, ils auraient frayeur de «toucher l'Arche sainte,» et combien plus de «porter les yeux dans son intérieur (1 Chroniques XII, 9; 1 Samuel VI, 19).» Or, ils comprendraient assurément que le «Jour du Repos,» ou «Sabbat,» appartient à l'Évangile, comme Institution divine, s'ils considéraient tout ce que signifie la SEMAINE dans cet Évangile; et, alors, au lieu de blâmer comme judaïsants ou sabbatistes ceux des chrétiens qui gardent le «Repos de Dieu,» et qui le font parce que ce fut le Sauveur lui-même qui l'institua, comme Créateur, ils les encourageraient plutôt à cette simple et spirituelle obéissance. Mais
cette erreur ne provient pas uniquement de ce défaut d'attention
quant à la SEMAINE: elle découle aussi d'une vue peu distincte de
ce qu'est le Quatrième Commandement, contemplé seulement dans le
Décalogue. De là les blâmes, quelquefois sévères, qu'ils élèvent contre les Disciples, qui, se rappelant que c'est bien du Fils qu'il est dit: Toi, Seigneur! tu as jadis fondé la terre, et les cieux sont l'ouvrage de tes mains (Hébreux I, 10); que ce fut donc bien lui qui au commencement «bénit et sanctifia le Jour de son Repos;» comme ce fut encore lui, qui, «sur la montagne, parlait avec Moïse (Actes VII, 38; Ésaïe LXIII, 9; Juges VI, 22),» et qui; de sa propre voix de Dieu, y prononça le Quatrième Commandement, — se rappellent, en même temps, que ce Créateur et ce Législateur suprême, c'est Celui qui est venu pour eux du sein du Père, et qui, dans son Évangile. veut que SA SEMAINE soit reconnue; et par cela même que le «Jour» qui la constitue, le «Septième jour,» ou «Jour du Repos»; soit maintenu. Nous le maintenons donc; mais c'est tel que lui, le Seigneur, le donna au commencement, avant que le péché eût détourné de Dieu le coeur de sa créature. Rentrés en Éden, par la grâce de notre Sauveur, c'est là, c'est-à-dire dans sa communion et par l'Esprit filial qui est en nous, que nous désirons posséder le bienfait de ce beau Jour, et en jouir comme les Prophètes l'avaient annoncé pour les temps Évangéliques: savoir, «en en faisant nos délices (Ésaïe LVI, 1, 6).» Il ne faut donc point chercher dans l'Évangile «le Sabbat de Moïse ,» avec les étroites clôtures et les chaînes pesantes des Ordonnances légales et charnelles; vu que ces additions lévitiques ne se trouvèrent point en Éden, ni sûrement chez les Patriarches, ni dans la famille de Noé, ni sous les tentes d'Abraham et de Jacob; et que même il n'en est point fait mention dans le Quatrième Commandement de Sinaï, quelque précise qu'il ait dû rendre la position du peuple mis à part, quant aux étrangers qui se mêlaient à lui, ou qui l'entouraient. Mais il faut chercher et voir, dans l'Évangile, l'Ordonnance libre et filiale de l'Éden céleste; le fac-simile de l'Institution primitive du «Jour du Repos:» nous voulons dire un Commandement, il est vrai, quant à ce «Jour,» mais aussi un Commandement donné par la bouche d'un Sauveur, qui en a montré le vrai sens dans sa propre conduite, quand il s'est«fait chair, et qu'il a vécu sur la terre, plein de grâce et de vérité.» Ce
fut assurément-là ce que déjà fit pressentir l'Éternel, quand,
par son ordre, Moïse plaça les Dix Commandements, et par conséquent
le Quatrième, — dans l'Arche même de l'Alliance. Nous en avons
déjà dit un mot: en voici le complément. Comment
donc ici confondrait-on le Quatrième Commandement, écrit du doigt
de Dieu et ainsi placé dans l'Arche, avec une Ordonnance de la Loi
lévitique, dont le rouleau, seulement écrit de la main de Moïse
fut bien posé tout près de l'Arche, mais n'eut point d'accès en
elle? Nous comprenons que comme juif de nation, il fut dès sa naissance et dans toute sa marche terrestre, bien plus encore «sans reproche, quant à la Loi duTemple ,» que ne le fut ensuite Saul de Tarse (Philippiens III, 6); mais aussi dans son Ministère, nous le voyons accomplir toute justice (Matthieu 3: 15), non seulement en ce qu'il n'abandonnait point les Saintes assemblées (Hébreux I, 1), — puisqu'il entrait régulièrement, chaque «Sabbat,» dans les Synagogues, et que régulièrement il montait aux fêtes solennelles (Luc IV, 6; Jean VII, 10, 37), — mais encore en ce qu'il montrait en lui, dans toutes ses mœurs et toutes ses paroles, que faire la volonté de son Père était sa nourriture (Jean IV, 34), et que toujours en lui et par lui la «Loi de l'Éternel était rendue honorable et magnifiée (Ésaïe XLII, 21).» Mais
en tout cela le Seigneur Jésus donnait à la Loi de Dieu son sens
spirituel et permanent; et en particulier dans son observation du
«Jour du Repos» il enseigna pratiquement ce que la Quatrième
Parole demande de l'Église, et de quelle manière Celui qui aime
mieux la miséricorde que le sacrifice (Matthieu IX, 13; 1
Samuel XV, 24), accomplissait sa propre Institution. lci
donc, c'est à ses disciples, traversant avec lui des blés, le «Jour
du Sabbat,» qu'il permet de cueillir des épis et de les manger; (ce
que du reste leur accordait la Loi de Moise (Deutéronome
XXIII, 25). Et quand des Pharisiens s'en scandalisent, il
leur montre
que le «Sabbat» appartient à l'homme, et qu'une œuvre innocente
et nécessaire ne la profane point (Matthieu XII, 1-8). Telle fut donc l'œuvre du Seigneur Jésus quant au «Jour du Repos.» Il le maintint et l'honora toujours; mais toujours aussi il le ramena, sans détour, à son institution première: montrant ainsi que lui, Jésus, qui était «plus grand que le Temple (Matthieu XII, 6),» n'avait pas, pour son troupeau, un autre amour qu'il n'avait eu pour l'homme en Éden; et qu'ainsi le bienfait de la SEMAINE, et en elle du «Sabbat,» était si peu ôté à l'Église, par Celui qui le lui avait assuré dans le Décalogue, qu'au contraire une plus vraie piété lui était enseignée quant à ce Jour, et avec elle aussi une plus vraie charité: ce que n'avait pu faire cette Loi qui n'amenait rien a la perfection (Hébreux VII, 19). Aussi
jamais les Apôtres ne pensèrent-ils, ni qu'ils fussent privés du
bienfait du «Jour du Repos,» ni
qu'il leur fût loisible de le négliger. C'est donc en ce «Jour-là»
qu'à Philippes ils se rendent à la «prière accoutumée (Actes
XVI, 13)». C'est en ce Jour aussi qu'a Corinthe, ce même Apôtre, de SEMAINE en SEMAINE, enseigne le peuple, dans la Synagogue (Galates II, 11-21) et ainsi c'est en ce Jour, qu'eux, les envoyés de Jésus, et que St-Paul, en particulier, — si jaloux qu'il est de ne pas «judaïser, mais de marcher de droit pied, selon la vérité de l'Évangile (Galates II, 18), — accomplissent principalement leur message; ce qu'ils n'eussent certainement pas fait au milieu des Gentils, si le «Sabbat,» tel qu'ils le gardaient devant eux, n'eût été qu'une de ces ordonnances qu'ils avaient démolies: puisque en le faisant, dit St-Paul, «ils se fussent-montrés des prévaricateurs.(Galates II, 18)». On a donc bien sujet de s'étonner de l'insistance qu'apportent même des disciples déclarés du Seigneur Jésus et de ses Apôtres, à la suppression du «Jour du Repos,» comme Institution divine, pour l'Église sous l'Évangile. — Encore si leurs difficultés avaient quelque appui sur l'Écriture mais que nous disent-ils, qui puisse même affaiblir pour notre foi le bienfait du «Jour du Repos? — En voici le sommaire: D'abord, et absolument, — comme déjà nous l'avons indiqué, —, ils disent que «le Jour du Repos, le Sabbat,» ne fut qu'une ordonnance cérémonielle, et par cela même seulement juive.» Mais, demandons-nous de nouveau, y eut-il même l'apparence d'une cérémonie dans le Jardin d'Éden; et serait-ce donc ou une figure, ou un type, ou une ombre, que de se rappeler, dans la bénédiction mise de Dieu sur le «Septième Jour,» cette SEMAINE primitive de la création, et par elle l'unité et la toute-puissance du Créateur? Ou bien ce rappel primitif, ne dut-il concerner que l'Israélite, et ne fut-il donc plus pour nous, l'«Israël de Dieu (Galates VI, 16),» qu'une observance précaire et transitoire? On nous dit de plus, que le «Jour du Repos,» «quel qu'iI fut, ne fut donné qu'au seul peuple hébreu; et qu'il a donc pris fin avec la mise à part de cette race.» Mais, demandons-nous de nouveau, les Hébreux seuls ont-ils été en Adam, lorsque l'Éternel lui a dit de «multiplier et de remplir la terre,» et qu'il lui a donné, pour le bénir encore davantage, ce «Jour» où le ciel devait plus particulièrement être sa contemplation et sa gloire? «Cependant,» reprend-on, «comment se fait-il que l'Évangile, qui répète tous les autres Dix Commandements, ne fasse aucune mention du Quatrième? N'est-ce pas une preuve positive que ce Commandement-là n'est plus en vigueur dans le code spirituel de la grâce, et qu'ainsi le chrétien n'y est plus soumis?» Mais, répondons-nous, est-il vrai, d'abord, que l'Évangile répète expressément tous les autres Commandements du Décalogue? Qu'on puisse l'inférer, par exemple, quant au Second, de quelques passages de l'Écriture, et notamment de ces paroles du Sauveur à la Samaritaine: «Dieu est esprit: et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité (Jean IV, 24),» c'est ce qu'on peut faire aussi, quant au Quatrième, de toutes les déclarations qui spécifient le Jour où l'Église chrétienne doit servir le Seigneur. Cette inférence donc ne peut pas appuyer l'objection. D'ailleurs, l'Évangile ne répète-t-il pas aussi ce Commandement, et le plus implicitement possible, quand il établit et prescrit de fait l'observation de la SEMAINE, puisque cette SEMAINE n'existe pas sans le «Septième Jour,» et que le «Septième Jour» n'est tel que comme «Jour du Repos,» ou «Sabbat?» De plus, est-il vrai que l'Évangile ne répète pas et ne sanctionne pas formellement le Quatrième Commandement, par exemple, lorsque le Seigneur Jésus déclare qu'il est le maître ou seigneur du Sabbat (Matthieu XII, 8): savoir, lui, le Sauveur, et en cette qualité? Qu'est
cette seigneurie, sinon le maintien de l'Institution, c'est-à-dire,
comme dit St-Jean, du «commandement ancien:» quelque nouveau qu'il
devienne sous la vraie lumière de la grâce (1
Jean II, 7-8)?
* Le
Seigneur, s'il rapporte, ou abolit un de ses Commandements, le
fait-il «donc comme en cachette, ou seulement par le sens implicite
de quelque autre Ordonnance? «Aussi,» nous disent encore ceux qui refusent au Quatrième Commandement d'être permanent sous l'Évangile, «la loi parfaite de Christ a-t-elle positivement aboli le QuatrièmeCommandement , soit quand St-Paul enseignait aux Gentils à renoncer à la Loi, soit quand tous les Apôtres ôtaient ce joug de dessus les peuples.» Mais c'était de la Loi de Moise que parlaient alors St.-Paul et les autres Apôtres, — et par conséquent c'était de la circoncision, de la distinction des viandes et des jours assignés au culte du Temple; — et ces ordonnances-là avaient-elles aucun rapport avec l'Institution primitive et toute morale d'un Jour béni de Dieu avant que le péché fût dans le monde? Si donc les Apôtres enseignèrent aux Gentils, qu'ils ne devaient pas se remettre sous le joug des ordonnances de la Loi de Moïse, eurent-ils, en cela, même la pensée d'abolir une seule des «Dix Paroles?» «Mais,» nous dit-on de nouveau, «puisque selon St-Paul lui-même, les jours ne sont observés que par le disciple encore faible en la foi (Romains XIV, 5; Galates IV, 9-11), n'est-il pas démontré que cette observation n'est plus obligatoire?» Mais,
encore une fois, ce n'est pas du «Jour du
Repos,»
qu'il est ici question, mais bien de ces jours lévitiques, par
exemple, des nouvelles lunes (Psaume LXXI, 4; Ézéchiel XLVI,
3; Colossiens II, 16), que l'Esprit
Saint assimile à l'usage des
herbes et des viandes. Enfin
on nous dit, et comme avec triomphe, que le «Jour du Repos,» le
«Sabbat,» est tellement ôté pour le chrétien, que St-Paul
déclare expressément que Christ l'a entièrement aboli, quand il
l'a attaché à la croix (Colossiens
II, 16).» Aussi
de quels «Sabbats» fait-il ici mention? En
vérité cette intelligence-là de la voie de l'Éternel est encore
bien confuse, puisqu'elle unit ainsi la lumière primitive et pure de
la bénédiction du Créateur avec ces ténèbres que seulement la
croix du Sauveur a dissipées. Elles sont donc bien faibles, et aussi bien incertaines, les atteintes que l'on dirige ainsi contre le «Sabbat évangélique;» et nous ne doutons pas que tout Disciple-calme et vraiment attentif à ce qu'a prononcé la bouche de l'Éternel (Psaume LXXXV, 9), s'il a eu«l'imprudence de frapper ainsi le «Jour du Repos,» ne retire sa main du moment qu'il aura vu que l'œuvre du Rocher est aussi parfaite (Deutéronome XXXII, 4) dans sa bénédiction de la SEMAINE, par celle du «Septième Jour,» que dans la liberté que l'onction du Saint enseigne alors à l'Église. «Cependant,» nous dit telle âme scrupuleuse qui se tient encore à la lettre même de l'Écriture, «ce «Jour du Repos,» tel que l'Évangile le maintient et consacre, n'est pas celui même que l'Éternel bénit et sanctifia en Éden; puisqu’alors il mit à part le «Septième Jour» de la SEMAINE, et que c'est le «Premier» que l'Église chrétienne observe?» Cette remarque — et qui est le reproche que font les Juifs aux Chrétiens quand ils les accusent de ne pas garder en cela l'ordre positif de Dieu, nécessite une réponse qui satisfasse la foi du Chrétien; et au lieu d'une, en voici deux. 1.
D'abord, il faut remarquer que si le «Septième Jour» fut bien
celui où l'Éternel se reposa et qu'il bénit pour cela même, il ne
fut un jour de repos que parce qu'il avait été précédé des six
jours de l'œuvre de Dieu. Ce fut donc certainement comme «Jour de
Repos,» et non pas comme jour compté le septième, que l'Éternel
le sanctifia: et c'est aussi ce que le Quatrième Commandement
atteste. Quand il dit: «C'est pourquoi l'Éternel a béni le Jour du
Repos et l'a sanctifié». Or,
donc, cette Institution de l'Éternel est toujours honorée, quand
l'homme, en souvenir d'elle, interpose aux jours de son œuvre
terrestre la septième portion de ces jours, laquelle alors il
consacre à son Créateur: et alors donc la place du Jour consacré
n'est plus qu'une circonstance d'ordre et de prudence religieuse,
mais nullement ni une désobéissance à l'Institution primitive, ni
une infraction du Commandement qui bénit le «Jour du Repos.» Mais
il n'en est pas de même du «Jour du Repos,» placé qu'il fut par
l'Institution primitive après six jours de travail. Par toute la
terre, et successivement sous toutes les longitudes et toutes les
latitudes du globe, la SEMAINE renferme sept jours; partout, donc, le
croyant qui s'y souvient du «Jour du Repos» et qui le sanctifie, se
montre soumis à l'Institution primitive et au Commandement de
l'Éternel. ll. Voici la raison de cette préférence. Déjà même, dirons-nous, dans les Ordonnances de la Loi lévitique, n'y avait-il pas une indication de ce changement de Jour, en ce qu'il y était prescrit que la «circoncision, sceau de la justice qui s'obtient par la foi (Lévitique XII, 3; Romains IV, 11), se ferait, non pas le «septième jour» de la vie de l'enfant, mais le «huitième:» en sorte que ce sceau lui était imposé au «premier jour» de la SEMAINE qui suivait sa naissance? N'y avait-il point ici quelque type de la justification que reçut virtuellement le peuple élu, au huitième jour, c'est-à-dire au premier jour de la SEMAINE, par le Sacrifice du Sauveur: «Jour» qui fut celui de la résurrection du Fils de Dieu (Romains IV, 25; Matthieu XXVIII, 1-2; Marc XVI, 1-6; Luc XXIV; 1-3, 6; Jean XX, 1)?» Mais,
et plus clairement encore, ne fut-ce pas le «huitième jour,»
savoir donc le «Premier» de la SEMAINE; que l'Esprit prophétique
désigna, dans le Psaume CXVIll , non seulement comme devant
être le jour de la résurrection du Messie, mais aussi comme devant
être dès lors «la Journée de la réjouissance de l'Église?» C'est
donc la résurrection du Messie que proclament ces paroles, et c'est
d'elle que le Psaume, ajoute que «cette chose merveilleuse a été
faite par l'Éternel,» et que «cette Journée que l'Éternel a
faite est celle où l'Église «doit s'égayer et se réjouir.» Déjà le Sauveur les en avait prévenus, quand il leur avait dit que le jour venait où, pendant que le monde se réjouirait, eux se lamenteraient (Matthieu IX, 15) puisque, en effet, la mort du Seigneur fut un triomphe pour ses ennemis, mais un deuil profond pour ses disciples: et qu'ainsi, pendant ce deuil, où l'Époux leur était ôté (Jean XVI, 20) et qui avait lieu le «Septième Jour» de la SEMAINE, il n'y eut pour eux que lamentation. Mais
l'Époux leur fut rendu, et aussitôt leur tristesse fut changée en
joie; et aussi dès lors et toujours ensuite, cette «journée que
l'Éternel venait de faire, fut le Jour de leur allégresse: le Jour
béni du nouveau Repos de leur Seigneur.» Aussi
que fait-il, quant à ce nouveau «Jour de son Repos?» Notre Seconde réponse se conclut donc par ces mots, que ce n'a pas été sans la volonté du Seigneur, ni autrement que par l'infaillible décision de ses Apôtres, que le «Premier» Jour de la SEMAINE» a été substitué au septième, pour la sanctification du «Jour du Repos;» et c'est en ajoutant, que, conformément au la prophétie (Psaume CXVIII) ce Jour, si glorieux pour l'Église, puisqu’en lui son Époux fut ramené d'entre les morts par le Dieu de paix (Hébreux XII, 20), — fut dès lors pour elle celui d'une double allégresse, comme lui rappelant sa première création avant le péché, et aussi sa seconde et nouvelle création, par l'Esprit Saint, en la mort et la résurrection de ce Sauveur qui l'a pour toujours lavée de tout péché, et qui, «comme Précurseur, est entré pour elle au delà du voile (Hébreux VI, 19-20).» Il demeure donc d'abord établi de Dieu, puis ensuite par lui-même confirmé, et enfin par lui couronné du diadème de Jésus, ce «Jour béni du Repos,» que, sous l'Évangile, l'Esprit Saint a scellé du nom glorieux de JOUR DU SEIGNEUR (Apocalypse I, 10) comme il a nommé «TABLE DU SEIGNEUR» la Table de la Cène (1 Corinthiens X, 20). Il est donc béni pour nous ce Jour où la grâce du Père, en Jésus-Christ, veut que sa famille s'occupe, le plus possible en dehors des affaires du monde, de cette maison paternelle où le Frère aîné lui prépare une demeure (Jean XIV, 2; Hébreux II, 11): mais aussi, où cette grâce, tout en relevant l'homme, pendant ce Jour, de l'obligation du travail, ne l'appelle ni à une oisiveté charnelle, ni a aucun joug légal de dévotion. Ce que veut donc la Grâce, c'est que le fidèle jouisse, en ce Jour-là, et en la présence de son Dieu, du bienfait de sa communion, et qu'alors il contemple, comme à face découverte (1 Corinthiens 13: 12), ce «Repos éternel (Hébreux IV, 11) qui lui est acquis dans les cieux, et où son Sauveur ressuscité se tient, pour son Église, comme Souverain Sacrificateur devant le Père (Hébreux IV, 14; IX, 11; Romains VIII, 33).» Aussi, Chrétien! que la vie que vous présente ce Jour est déjà belle ici-bas! Imitateur de Celui, qui allait de lieu en lieu faisant du bien (Actes X, 38), et qui adressa solennellement à des dévots hypocrites cette belle et puissante question: «Est-il permis, le Jour du Repos, de faire du bien, ou de faire du mal (Marc III, 4)?» Vous laissez, pendant le JOUR DU SEIGNEUR les œuvres de votre vocation terrestre, pour vous adonner à celles où votre vocation du ciel est accomplie: et le juge et le guide que vous écoutez et suivez ici, c'est l’Esprit et la Parole même de ce Sauveur dont l'imitation est votre plus constant désir, comme elle est toujours votre paix. Heureuse qu'est donc alors votre âme de recevoir ce Jour béni, non pas des hommes, ni même de l'Église la plus fidèle, mais de votre Dieu et Sauveur, c'est aussi lui que cette âme y recherche: lui qui vous y attend ainsi chaque SEMAINE, pour vous ouvrir toujours plus les trésors de ses grâces; lui qui, en vous donnant et promettant alors tout ce qu'il a mis pour vous en Jésus, veut que surtout «en ce «Jour-là,» votre foi «saisisse le Royaume immuable et anticipe la béatitude du «Repos des Saints (Colossiens I, 12; Hébreux IV, 9)!» Mais, Chrétien! en vous quittant, ne faut-il pas que nous vous rappelions que c'est votre foi, et seulement elle, qui peut comprendre ce qu'est le JOUR DU SEIGNEUR, le DIMANCHE, et qui aussi peut en être bénie ? Rappelez-vous
donc qu'une «dévotion volontaire» est, dit la Sainte Écriture,
une «vaine dévotion;» et qu'une «religion d'imitation ne dit pas
à Dieu: «Parle! Ton serviteur écoute (1
Samuel III, 9)!» C'est
pourquoi, si même un Frère selon le Seigneur, et même encore un
Ministre que vous honorez, vous tenait ce langage: Oui,
si même un Ministre de Christ vous parle ainsi, répondez avec
solennité: «De
plus, qu'appelez-vous un privilège, et qui pour ma
foi ne
serait pas un devoir, et par cela même une obligation? «Mais
alors, pourquoi séparez-vous ce privilège-là d'avec le Quatrième
Commandement? Mais,
d'un autre côté, si par ce mot privilège, vous
entendez que
le Chrétien soit libre de se soumettre à cette Ordonnance de Dieu
ou de s'y refuser, et ainsi de sanctifier le DIMANCHE ou de le
confondre avec tout autre jour; en sorte que si ce Chrétien-là
garde le JOUR DU SEIGNEUR, il ne le fasse que de son propre choix, et
nullement parce que Dieu le lui commande; ..... si c'est là ce
que vous appelez un privilège, laissez-moi vous
dire que pour
moi j'en aurais frayeur comme d'une séduction! d'incrédulité, ou
comme d'un piège de propre justice. «Mais ce privilège-là, qu'est-il autre chose qu'une obligation d'adoration et d'amour que Dieu même impose à son enfant; c'est-à-dire qu'un heureux devoir, dont la grâce du Seigneur est bien le principe, mais dont la sainte volonté de Dieu, cependant, est la seule et parfaite loi? «Enfin,
que supposez-vous quand vous dites que l'Église a «consacré» tel
jour à Dieu? Non, non; jamais, jamais, l'Église chrétienne n'eut
même l'idée qu'elle puisse, elle, «consacrer» aucune chose. Oui, Chrétien! Que telle soit votre solennelle réponse; et qu'ainsi, vous, Disciple humble et scrupuleux de l'Écriture, et de nul autre enseignement, «vous ne vous souveniez du Jour du Repos,» ou JOUR DU SEIGNEUR, ou DIMANCHE, que parce que c'est votre Dieu et Sauveur lui-même, qui, quand il créa la SEMAINE, voulut aussi que le «Jour de son Repos fût béni,» et qui vous dit, aujourd'hui, dans la grâce qui est en Jésus, et par l'Esprit d'amour dont vous êtes scellé: «Mon enfant! garde sur la terre ma SEMAINE, et y sanctifie «mon Jour,» jusqu'à ce que tu entres dans ce «Repos des Saints» qui t'est «réservé dans mon ciel (Hébreux IV, 9)!» |
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