Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LA SEMAINE   N'EXISTA JAMAIS SANS LE JOUR SANCTIFIÉ QUI LA CONSTITUE 



AVANT-PROPOS


L'Écrit suivant se fonde sur ces deux faits:
Le premier, que la SEMAINE ou division du temps de l'homme en sept jours, — renferme nécessairement le Jour spécial, qui, seul et par ses retours réguliers, la forme et la constitue.
Le second, que dès que la SEMAINE exista, ce Jour qui la constitue fut «béni de Dieu.»

Cet Écrit va donc établir que, «puisque l'Évangile reconnaît et maintient la SEMAINE, il reconnaît et maintient par cela même le «Jour béni» qui d'abord la forma pour l'homme sans péché, puis ensuite qui la continua, soit chez les Patriarches, soit dans le peuple d'Israël.»


L’ÉTUDE.


C'est donc en premier lieu de l'origine de la SEMAINE, puis ensuite de sa continuation, puis enfin de sa permanence, que s'occuperont les recherches qui suivent; et cela, pour en tirer la conclusion, «qu'avant d'avancer que l'Évangile ne «maintient pas le «Jour béni de Dieu,» il faut «prouver que l'Évangile ne reconnaît pas la SEMAINE.»

C'est ce que démontreront les TROIS ÉTUDES que voici:


I. ÉTUDE. Quand a commencé la SEMAINE?

II. ÉTUDE. Cette institution a-t-elle été continuée par la Loi de Sinaï?

Ill. ÉTUDE. L'Évangile maintient-il la SEMAINE?


PREMIÈRE ÉTUDE.

Quand a commencé la SEMAINE?


Ce fut Dieu qui l'institua, dans le Jardin d'Éden, et avant la chute de l'homme. — En voici le récit:  Genèse l: 31; II: 1-3.

Dieu vit tout ce qu'il avait fait; et voilà, cela était très-bon. Ainsi fut le soir, ainsi fut le matin ce fut le sixième jour.
Les cieux donc et la terre furent achevés, avec toute leur armée.
Et Dieu, ayant achevé, au septième jour, son œuvre qu'il avait faite, il se reposa, au septième jour, de toute son œuvre qu'il avait faite. Et Dieu bénit le septième jour et le sanctifia; parce que, ce jour-là, il s'était reposé de toute son œuvre qu'il avait créée pour être faite.


Où nous voyons ces deux choses: l'une, que tous les sept jours de la création furent approuvés de Dieu; et l'autre, que toutefois le septième de ces jours reçut de Dieu une approbation plus grande encore, en ce que Dieu le «bénit et le sanctifia» par-dessus les six autres.

Ce qui ne voulut pas dire que les six autres jours de cette SEMAINE ne fussent pas aussi dans l'approbation de Dieu: puisqu'il vit qu'en eux tout était bon; comme aussi cela ne signifia pas que le «Septième Jour,» en tant que septième en nombre, eût en lui-même quelque valeur pardessus les six autres jours: puisque tous étaient l'œuvre parfaite du Créateur; «mais cela montra que ce ne fut absolument que par la «volonté libre et souveraine de l'Éternel (Daniel IV: 35)», qu'eut lieu cette consécration du «Septième Jour» tellement que si le Seigneur eut fait le monde en cinq jours, au lieu de six, c'eût été le «Sixième» qu'il eût mis à part et sanctifié; puisqu'il prononça cette bénédiction sur le «Jour de son repos,» et non point sur celui qui suivit les six premiers jours.

De plus, remarquons, et avec soin, que cette institution de la SEMAINE fut faite pour l'homme, avant qu'il eût péché, et lorsque déjà le Seigneur l'avait béni lui et toute sa descendance (Genèse 1: 28); tellement que si cette race humaine, toujours sans péché, eût «rempli la terre,» toujours aussi la SEMAINE eût été pour les hommes la division du temps, et qu'ainsi toujours le «Septième Jour,» — ce qui veut dire la septième partie de leur temps, — toute pure qu'eût été toute leur vie, eût été pour eux un Jour mis à part et « sanctifié.»

Enfin, remarquons que cette institution de la SEMAINE fut entièrement morale, c'est-à-dire en ,rapport avec les devoirs de l'homme envers son Créateur, et nullement donc cérémonielle; puisque le péché n'existait pas encore dans le monde, et qu'ainsi la SEMAINE ne pouvait pas être une ordonnance qui se rapportât ou à la délivrance, ou au pardon, de ce péché.

Les «Sept Jours» primitifs constituèrent donc, par la volonté même de Dieu, cette division du temps terrestre qui se nomme la SEMAINE — autrefois SEPTAINE; — division qui fut ainsi l'institution souveraine de l'Éternel, et nullement le choix ou la décision de l'homme.
D'où résulte pour nous, créatures terrestres de Dieu, que la SEMAINE porte un caractère solennel, puisqu'elle nous atteste et rappelle la présence et l'autorité de Celui qui l'a faite; et en particulier que le «Jour» qui la forme et la renouvelle requiert de nous que nous le considérions comme mis à part et consacré.

Oublier donc que la SEMAINE est le monument de la volonté du Créateur, et nullement du choix de l'homme, c'est renier, en cela, Celui qui l'a faite; comme aussi ne pas considérer comme béni de Dieu ce «Jour du Repos» qu'il a mis à part en le sanctifiant, c'est encore renier, en cela, l'autorité et la majesté du Créateur.
Ce qui veut dire qu'à nous, créatures de Dieu, est imposée l'obligation soit de ne recevoir que de Dieu chacune de nos SEMAINES; soit, et surtout, de considérer l'un des jours qui la composent, — à savoir le «Septième,» — comme mis à part et béni de Dieu.


Objection

«Ce dernier point serait vrai, s'écrient ici bien des voix, si en effet Dieu eût sanctifié le septième jour de la création, dès qu'il l'eut terminée. En ce cas sûrement la consécration de ce Jour concernerait tout le genre humain, et nous y serions donc tenus aujourd'hui, tout autant qu'aux premiers jours de notre terre.

«Mais s'il semble par le récit de la Genèse, que ce fut bien d'abord après la création du monde que Dieu bénit et sanctifia le septième jour, il est évident, toutefois, — pour qui veut examiner ce point, — que la mise à part du Septième Jour n'eut lieu que plus de deux mille cinq cents années après la création; et cela par la publication, faite au peuple juif, des Dix Commandements, en Sinaï.

«Et ce qui le prouve, c'est qu'aucune mention de la consécration de ce Jour n'est faite ni dans l'histoire primitive du genre humain, ni surtout dans celle des Patriarches; et que même, durant les deux cent quinze années du séjour des enfants de Jacob en Égypte, il n'est pas dit un mot ni du «Jour du repos» ni d'aucune obligation religieuse où fût ce peuple à cet égard.

«Évidemment donc, comme probablement Moise écrivit la Genèse après la publication de Sinaï, il ne fit, dans son récit de la création, quant au Septième Jour, que dire, par anticipation, que ce fut parce que l'Éternel s'était reposé en ce Jour-là, que lorsqu’ensuite il publia le Quatrième Commandement il ordonna que le peuple juif sanctifiât le «Septième Jour,» ou le «Jour du repos.»

«D'où résulte, ajoute-t-on, que comme la sanctification de ce Jour-là ne concerna que le peuple hébreu, nous, Disciples de l'Évangile, nous ne sommes nullement soumis à cette loi.

«Pour nous donc, décide-t-on, le Septième jour, ou «Jour du Repos,» est tout semblable aux autres jours: la mise à part en est abolie.»
Cette Objection est sérieuse: elle demande donc une solide réponse; et la voici:


Réponse.

D'entrée, quel poids a la supposition que Moïse n'écrivit la Genèse qu'après la publication des Dix Commandements?
Tout le récit de l'Écriture ne semble-t-il pas indiquer plutôt que Moise l'écrivit pendant qu'il vivait en Madian? Et même cette supposition-là n'est — elle pas du «rationalisme,» en ce qu'elle assigne à l'inspiration de Moïse un accommodement aux calculs de la raison, et qu'elle n'accorde donc au St-Esprit qu'une action subalterne et de toute manière imprévoyante; puisqu'il eût suffi, pour que toute incertitude et toute méprise fût écartée du récit de la Genèse, que Moise y ajoutât un seul mot, en écrivant, par exemple, que, «dans la suite, Dieu bénit le Septième jour?»

Mais laissant de côté cette supposition toute gratuite, quant au temps où Moïse écrivit la Genèse, voyons combien aussi se trouve fautive cette conclusion, que «comme il n'est fait aucune mention de la sanctification du «Septième Jour» ni «dans l'histoire des Patriarches, ni dans celle du peuple hébreu en Égypte, il en résulte que ce Jour leur fut inconnu.»
Car enfin, admettant que la chose soit ainsi, nous voulons dire qu'aucune mention de la SEMAINE et de «son Jour béni,» ne soit faite dans l'Écriture, durant toute l'histoire en question, — s'ensuit-il que ni la SEMAINE, ni le «Septième Jour» n'existassent pas déjà?
En effet, par exemple, n'existèrent-ils pas, l'un et l'autre, pour Israël, depuis le temps de Josué jusqu'à celui de David, — c'est-à-dire pendant plus de cinq cent cinquante ans, — quoique l'histoire de cette longue période n'en parle pas?
Comme aussi parce qu'il n'est pas fait mention de la circoncision depuis Josué jusqu'à Jérémie , c'est-à-dire pendant plus de huit cent cinquante ans, — en doit-on recueillir que cette institution divine eût alors cessé?

Si donc, redisons-nous, même l'histoire entière des Patriarches et du peuple hébreu ne faisait aucune mention du «Septième Jour,» ce silence n'ôterait rien au fait de l'institution primitive de la SEMAINE, et par cela même du «Jour consacré» qui seul la détermine et la constitue, si ce fait fut antérieur à toute cette histoire.
Mais cette histoire est si loin de garder un tel silence, que tout au contraire elle reproduit et rappelle régulièrement la SEMAINE, et par elle donc, nécessairement, le «Septième Jour.»

En effet, que signifie cette réunion de Caïn et d'Abel, à la fin, ou au terme des jours, (dit le texte hébreu,) pour la célébration de leurs sacrifices? De quels «jours» est-il ici question, si non des «jours comptés par l'homme,» c'est-à-dire de la SEMAINE et qu'est cette «fin,» ce terme des jours, sinon le Jour qui finit, ou termine, la SEMAINE, et où l'EterneI devait être solennellement servi, vu qu'il l'avait sanctifié (Genèse IV: 3)?»
Est-il admissible que Gain, qui haïssait Abel , se fût accordé spontanément a offrir, de concert avec lui, son sacrifice religieux, s'il n'y eût pas été conduit et comme obligé par l'époque,- c'est-à-dire par «le Jour,» — désigné pour cela, sous l'autorité même de Dieu?

N'est-ce donc pas la SEMAINE que nous présente ce récit, et avec elle donc le «Jour sanctifié» qui la constitue?
Ne la voyons-nous pas aussi dans ces Sept jours qui précèdent immédiatement le Déluge, et pendant lesquels les animaux se rendent dans l'Arche?

Et puisque Noé entra dans l'Arche Sept jours après, et que précisément au bout de toute une année, et encore le Septième jour, Noé sortit de l'Arche et offrit à Dieu le sacrifice, ne fût-ce pas précisément au «Septième jour,» au «Jour sanctifié,» qu'iI servit alors le Seigneur (Genèse VIII: 4-20)?

Et durant le Déluge, n'est-ce pas encore la SEMAINE qui se montre dans les envois du corbeau et du pigeon, de «sept» en «sept» jours (Genèse VIII: 7-12)?

N'est-ce pas également la SEMAINE que l'Écriture nomme expressément soit dans le mariage de Jacob, soit dans les années de service de ce patriarche (Genèse XXIX: 27-28)?

N'est-ce pas enfin la SEMAINE qui reparaît, soit dans le deuil de Joseph sur la mort de son père (Genèse L: 10), soit dans l'affliction des amis de Job (Job II: 13), soit encore dans la conduite de Dieu, quand il frappe le fleuve de l’Égypte, ou bien quand il institue la Pâque et qu'iI en prescrit la durée (Exode VII, 25; XII, 12-18; etc.)?

«Cependant, reprend-on, nulle trace de ce «Septième Jour sanctifié» ne se voit chez ces nombreuses nations, qui, toutes, sorties de la maison de Noé , en avaient certainement conservé les traditions et les usages?»
Nulle trace, nous dit-on? Hé! n'est-ce pas le monument de la SEMAINE primitive, que cette division du temps en «Sept jours» qu'emploient toutes ces nations-là, depuis les âges les plus reculés et dans toutes les contrées du monde; et cela même, quoique la confusion des langues, en Babel, les ait si décidément séparées les unes des autres?»

Comme aussi n'est-ce pas le souvenir, ou l'influence traditionnelle, de la SEMAINE primitive, qui explique cette importance religieuse, ou civile, ou domestique, que toutes ces nations attachent au nombre «sept» qui, même quand il ne désigne que la quantité ou la réitération d'une chose, toujours témoigne qu'il possède un caractère en quelque sorte surhumain?

Ainsi, par exemple, pourquoi d'abord Dieu dit-il que celui qui aura tué Caïn sera puni «sept fois» plus que lui (Genèse IV, 15)?

Pourquoi Lémec se vante-t-il que si Caïn doit être vengé «sept fois,» lui le sera «septante fois sept fois (Genèse IV, 24)?
Pourquoi ces «sept» bêtes pures que Noé doit prendre dans l'Arche (Genèse VII, 2)?
Pourquoi ces «sept» fois que Jacob se prosterne devant Ésaü (Genèse XXIII, 3)?
Pourquoi ces «sept» vaches et ces «sept» épis que Pharaon voit, de par l'Éternel, dans ses songes prophétiques (Genèse XLI, 18-22)?
Pourquoi, dans le Lévitique, ce nombre «sept» constamment employé dans les services divins (Lévitique IV, 6; XV, 3; etc.)?
Pourquoi ces «sept» autels élevés par Balaam, le devin de Pethor (Nombres XXIII, 4)?
Pourquoi cette fuite, par «sept» chemins, des ennemis d'Israël (Deutéronome XXVIII, 7)?Pourquoi ces «sept» processions, et pendant «sept» jours, autour des murs de Jéricho (Josué VI, 4)?
Pourquoi ces amis de Job; — lesquels cependant n'appartiennent point au peuple hébreu, — d'abord s'affligent-ils pendant. «sept» jours, puis ensuite doivent-ils immoler, et par l’ordre même de Dieu, «sept» taureaux et «sept» béliers (Job II, 13; XLII 8)?


Et si l'on reprend encore et qu'on dise que «c'est surtout chez le peuple d'Israël qu'il faudrait voir la SEMAINE conservée, et par elle le «Jour» qui la constitue,» nous donnons encore les deux mêmes réponses déjà produites: savoir, d'un côté, que même si l'histoire de ce peuple se taisait quant à la SEMAINE et à son «Jour béni», cela ne voudrait pas plus dire que ce «Jour» n'existât pas pour ce peuple, qu'on ne pourrait dire qu'il n'existât plus pour les Juifs pendant les septante années de leur captivité à Babylone, attendu qu'alors l'Écriture n'en fait aucune mention; et d'un autre côté, que c'est l'histoire même du peuple juif, — qui certainement nous montre cette SEMAINE et son «Jour béni,» d'abord, par exemple, dans la demande de Moïse et d'Aaron, requérant la liberté d'aller «célébrer au désert une fête solennelle à l'Éternel,» afin, disent-ils, de l'y «servir» selon sa volonté; puis ensuite dans l'apparition, pour ce peuple, du miracle de la Manne.

En effet, d'abord, que sont cette «fête solennelle» et ce «service» du Seigneur que mentionne Moïse et son frère, si ce n'est cette même «solennité» et ce même «service» que d'abord Abel, puis ensuite tous les Patriarches avaient pratiqués; ce que jamais ils n'avaient fait que selon l'enseignement même du Seigneur: ce qui veut dire, assurément, «à la fin des jours» de la SEMAINE, ou en d'autres termes, au «Jour sanctifié?»

Et ce qui, de plus, démontre qu'en effet la SEMAINE, — et par cela même «son Jour,» — n'était pas inconnue au peuple hébreu, quelle que fût d'ailleurs la négligence qu'il en avait faite pendant sa dure servitude chez une nation idolâtre et hostile à tout autre culte que le sien, c'est la manière toute naturelle dont d'abord l'Éternel en parle à Moïse, puis dont Moïse en parle au peuple à l'occasion de la Manne.
Car enfin ceci se passe avant que le peuple d'Israël ne parvînt au Mont de Sinaï, et que par conséquent il n'eût reçu la Loi du Décalogue. Impossible donc même de supposer que ce qui va être dit du «Jour du Repos,» soit le résultat du Quatrième Commandement; et que ce ne fut donc que par ce Commandement-là que le «Septième Jour» de la SEMAINE fut mis à part et béni,

Ainsi, d'abord, c'est l'Éternel, qui, lorsqu'il annonce à Moïse ce «pain miraculeux» que le peuple nommera «la Manne,» admet tellement que la SEMAINE, et par cela même son «Septième Jour,» ou «Sabbat,» — c'est-a-dire le «Jour du Repos,» — subsiste déjà, qu'il donne un ordre spécial, soit quant aux «six premiers jours,» soit quant au «septième.»

Aussi Moïse, ensuite, en parle-t-il avec la même simplicité, quand d'abord il dit au peuple: «C'est ici l'ordre de l'Éternel; que chacun de vous recueille de ce pain autant qu'il lui en faut;» puis après quand il répond aux Principaux qui se plaignent de ce qu'au «sixième jour» le peuple a recueilli une double quantité de la Manne: «C'est la ce qu'a dit l'Éternel. Demain est le Repos: le Sabbat sanctifié à l'Éternel. Durant «six jours», la Manne sera recueillie; mais le «Septième Jour» est le Sabbat: il n'y en aura point en ce jour-là (Exode XVI).»
Or, nous demandons si vraiment l'on peut supposer que ce fut alors pour la première fois que Dieu fit mention du «Jour du Repos,» du «Sabbat;» que ce fut donc la l'institution première et souveraine de cette Ordonnance. Et ainsi la raison pour laquelle, ensuite, le Quatrième Commandement contint ces mots: «Souviens-toi?»

Comment admettre d'abord qu'une Ordonnance aussi importante que l'est le «Sabbat» pour Israël, soit instituée par une parole tout ordinaire, et même que l'Éternel prononce sans avertir Moïse qu'il s'agit d'une toute nouvelle discipline du peuple, chez qui, par cela même, la SEMAINE, — et en elle le «Jour» qui la constitue, — n'est pas encore connue?

Que sont donc ces «six jours» dont a parlé l'Éternel, et qu'est ce «Septième Jour» dont parle aussi Moïse, si tous n'apparaissent alors que pour la première fois? ›
Comme aussi, comment expliquer ensuite la réponse de Moise à la plainte des Principaux, si jamais encore le «Jour du Repos de l'Éternel» ne leur a été connu; si jamais précédemment ce «Jour-là» n'a été «sanctifié par l'Éternel?»
Que les Principaux du peuple ignorassent encore ce qu'avait dit l'Éternel quant à l'absence de la Manne au «Septième Jour,» on peut le supposer aisément; mais est-il admissible que le Législateur suprême de la nation eût alors institué une Ordonnance aussi essentielle que celle de la SEMAINE et de son «Jour,» sans même en avertir les Chefs et les Gouverneurs du peuple?

Tout au contraire, ne se borne-t-il pas à leur dire, tout simplement: «Comme c'est demain le «Jour du Repos,» l'Éternel n'y fera pas la Manne?» — Et aussi les Principaux le comprirent tellement, qu'ils se tinrent pour satisfaits: ce qu'indique leur silence.

Concluons donc cette Réponse par l'affirmation que la SEMAINE, et par elle donc le «Septième Jour,» ou «Jour béni de Dieu,» fut instituée de Dieu même dès la création du monde; qu'elle fut connue des hommes et par eux gardée depuis l'origine du monde jusqu'à l'esclavage en Égypte du peuple hébreu; et que ce peuple aussi la connut, et avec elle le «Jour sanctifié» qui la forme, jusqu'au temps où elle lui fut solennellement imposée par le Quatrième Commandement.

Et ce fut ainsi que Dieu, dès qu'il fit le temps de l'homme, en approuva toute la durée: d'abord celle des «Six premiers Jours» de la création, en déclarant «bonne» toute l'œuvre qu'il y fit; puis ensuite celle du «Septième Jour,» non plus en en bénissant l'œuvre matérielle, — puisqu'il n'en fit aucune en ce Jour-là, —, mais en lui assignant un caractère distinct et spécial. par la consécration religieuse qu'il en fit.

Et aussi cela devait-il être, puisque si l'institution de la SEMAINE, et surtout du «Jour sanctifié» qui la constitue, avait été nécessaire à l'homme, en tant que créature de Dieu, avant qu'il eût péché, combien plus le lui devint-elle quand il eut été chassé de la «présence de l'Éternel,» et que loin d'elle, il fut donc exposé a l'oubli de son Créateur et à cette criminelle idolâtrie où Satan allait plonger et faire périr presque toute la race humaine!

Ne fût-ce pas alors, surtout, que l'Église de Dieu, — son peuple élu, sa famille, — eut besoin d'être gardée dans la droite connaissance de l'Éternel; et pour cela, ne fallut-il pas que, par la SEMAINE, et précisément par le «Jour du Repos» qui la constitue, l'Éternel maintint toujours dans «son peuple,» avec la révélation continue du seul vrai Dieu, cette crainte et cette adoration du Créateur que partout ailleurs anéantissait l'idolâtrie?

«Cependant, disent encore «certains sages,» toute Ia terre ayant été maudite de Dieu, comment y peut-on retrouver un «Jour» qui, s'il fut béni de Dieu quand Dieu le fit, fut toutefois dès lors maudit, avec tout le reste du temps?»
ll s'y retrouve, répondons-nous, comme les fleurs et les fruits se trouvent aux plantes, et. comme la terre produit le «blé qui nourrit l'homme,» quoique toute cette création terrestre.

Si la malédiction de Dieu est tombée sur la terre, tout autant que sur l'homme, et même «à cause de lui,» cette malédiction n'a toutefois pas anéanti, ni pour l'homme ni pour son habitation, les bienfaits et les promesses du Créateur, comme tel.

L'amour de Dieu pour l'homme, toute déchue et toute châtiée qu'est la race d'Adam, a donc aujourd'hui tout autant de réalité qu'il en avait. avant que l'homme se détournât de Dieu; et c'est précisément parce que cet amour suprême s'est perpétué, que Celui qui a fait la SEMAINE, et qui en a dès lors sanctifié le «Septième Jour,» n'a pas retiré de l'homme ce bienfait.
C'est donc bien cet amour, cette miséricorde fidèle du Seigneur, qui a conservé pour l'homme la présence et la bénédiction de la SEMAINE, soit d'abord par la tradition que son Esprit en a maintenue chez les Patriarches et leurs familles; soit ensuite par la manifestation que Dieu lui-même en voulut faire, quand il en donna le Commandement formel en Sinaï.


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