Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



BOTANIQUE BIBLIQUE



PRÉFACE

 Rien, peut-être, dans les magnificences de la création, ne nous frappe autant que les plantes, si abondamment répandues en tout lieu, si belles, si variées. La Botanique nous apprend à les connaître, à les nommer et à les classer, mais l'étude complète de cette science n'est point chose facile. Aussi nous bornerons-nous, dans ce petit écrit, aux végétaux mentionnés dans la Bible, heureux si nos efforts ont pour résultat de faciliter à nos lecteurs l'intelligence de la Sainte Écriture et de leur apprendre à bénir toujours davantage la main du Dieu infiniment sage et bon ! C'est à l'admirable et riche livre de la nature que notre Sauveur a emprunté plusieurs de ses comparaisons les plus frappantes N'est-ce pas là pour nous un appel et un encouragement ?

Cet opuscule ne prétend point dire le dernier mot sur plus d'une question douteuse, car une grande incertitude règne encore et régnera peut-être toujours sur l'identité de plusieurs plantes de la Bible.
Quelques productions végétales, difficiles à déterminer, ont été passées sous silence ; il était en effet inutile de disserter longuement sur des objets d'une importance secondaire.
Tel qu'il est, ce volume pourra, nous l'espérons, intéresser et éclairer les instituteurs chrétiens et leurs élèves, les parents et les enfants, quelque peu familiers qu'ils soient, du reste, avec l'étude de la Botanique. Les répertoires divers, placés à la fin de l'ouvrage, le complètent et en facilitent l'usage comme Manuel.
Pour les citations bibliques, on a suivi la version d'Osterwald, la plus généralement répandue.
Les éditeurs ont pris pour base un volume publié par la Société des Traités religieux de Londres.
Ils adressent leurs remerciements au traducteur, M. Louis Séné, ainsi qu'au botaniste éminent, M. Edmond Boissier, qui a bien voulu utiliser, pour la révision scientifique du texte, des connaissances spéciales puisées dans ses voyages en Orient.
Toutes les figures ont été gravées sur bois par la maison Buri et Jeker, de Berne, les 15 planches dans le texte, d'après les dessins de M. Heyland, empruntés aux meilleures sources.
Puisse la bénédiction de Dieu reposer sur ce travail !
Genève, novembre 1861.

LE COMITÉ DES PUBLICATIONS RELIGIEUSES.



CHAPITRE PREMIER

Généralités

 Dieu dit : Que la terre pousse son jet, savoir : de l'Herbe portant semence, et des Arbres fruitiers portant du fruit selon leur espèce, qui aient leur semence en eux-mêmes sur la terre ; et ainsi fut. La terre produisit son jet, savoir : de l'Herbe portant de la semence selon son espèce, et des Arbres portant des fruits qui avaient leur semence en eux-mêmes, selon leur espèce, et Dieu vit que cela était bon. (Gen. I, 11, 12.)

C'est ainsi que Dieu fit éclater sa toute-puissance en créant, par sa seule parole, les innombrables végétaux qui couvrent notre globe. Dieu parla, et la chose fut faite ; le troisième jour vit naître comme par enchantement la parure verdoyante de la terre.

Quel spectacle admirable ! Chaque plante s'élevait pleine de vigueur et de beauté ; elle n'était pas, il est vrai, arrosée par la pluie, que Dieu n'envoya que plus tard, mais le brouillard qui montait de la terre, imprégnant toute la surface du sol, lui conservait sa fraîcheur. Aussi, lorsque l'homme reçut la vie après que son séjour terrestre eut été préparé par la bonté de son Créateur, il se trouva en face d'une nature verdoyante, aimable, et parée des couleurs les plus resplendissantes que nous puissions imaginer. Les blés ondulaient au gré du vent sur les collines, la vigne s'élançait chargée de grappes au-dessus du figuier couvert de ses fruits ; l'émeraude des prairies était émaillée de fleurs qui charmaient sa vue et l'égayaient par leur parfum.

Le vaste monde est toujours splendide, c'est encore un jardin de Dieu, mais nul jardin terrestre ne saurait être sans doute comparé à l'éclat de l'Éden.
Nos premiers parents doivent avoir contemplé la riante parure de la terre avec les sentiments d'une joie innocente et vive. Doués d'intelligence par l'Éternel, mais non encore instruits par l'expérience, ils ont dû jouir de ce plaisir de la nouveauté qu'éprouvé le jeune enfant en face de la nature.

À la sublime contemplation du monde, se joignait chez eux l'adoration de son tout-puissant Créateur. Être dans le jardin pour le cultiver et le garder, voilà l'heureux destin auquel ils étaient appelés ; mais le péché vint bientôt exercer sa funeste influence sur leur coeur et troubler l'harmonie qui existait entre leur âme et la création matérielle.

Aucune couleur n'est plus agréable et plus répandue que le vert ; il est vraiment délicieux en tout temps de reposer sa vue sur l'herbe et le feuillage ; mais jamais on n'éprouve plus vivement cette jouissance qu'après avoir traversé, pendant la saison chaude, des déserts où le regard ne rencontre que des teintes brunes et jaunâtres, sans autre variété que le pourpre ou l'azur de l'horizon lointain.

Toutefois, les vastes déserts de l'Orient (1) sont eux-mêmes ordinairement parés en hiver et au printemps d'une herbe tendre et riche ; les plus désolés et les plus arides ont d'ailleurs leurs oasis. Les hautes montagnes, avec leurs sommets couverts de neiges éternelles, possèdent aussi leurs vallées et leurs pâturages verdoyants.

Les Hébreux avaient l'habitude de diviser le règne végétal en deux catégories : les Arbres et les Herbes. Dans cette dernière division rentraient les végétaux dont les tiges périssent en hiver ; ainsi notre Sauveur parle des lis des champs comme de l'herbe des champs. (Matth. VI, 28.) D'autre part, de petits arbustes et des plantes grimpantes à tiges ligneuses, étaient appelés Arbres dans le langage populaire de l'Orient ; l'olivier, le figuier, la vigne sont associés sous ce nom dans la parabole énergique adressée aux gens de Sichem par Jotham indigné. (Juges IX, 7-15.) Toutefois, dans le récit de la création, Moïse divise le règne végétal en trois classes : L'Herbe portant de la semence est distinguée de l'Herbe verte, qui, suivant les anciens, ne produisait pas de graine, du moins de graines utiles à l'homme. (Gen. I, 11, 12, 29.)

La poésie des Saints Livres emprunte ses images à des objets de nature très diverse, mais elle s'occupe si particulièrement des arbres et des fleurs que, selon Michaëlis, on devrait presque l'appeler la poésie botanique.
Diverses plantes sont mentionnées dans près de trois cents passages du volume Sacré.
Ceux où l'Herbe fournit quelques comparaisons sont nombreux et frappants. Ainsi la Parole divine venant pénétrer le coeur de l'homme et le rafraîchir, est décrite comme la pluie menue sur l'Herbe et comme la grosse pluie sur l'Herbe avancée. (Deut. XXXII, 2.)
L'Herbe des champs, l'Herbe verte, croissant le matin, séchée et coupée le soir, est l'image de la brièveté de la vie humaine. (Ps. CIII, 15 ; Es. XL, 6 ; 1 Pierre I, 24.)
L'Herbe verte qui se dessèche, et surtout l'Herbe des toits brûlée en été par l'ardeur du soleil, servent à exprimer vivement la nature éphémère de la prospérité de l'homme sur cette terre. (Jacq. 1,10 ; Ps. CXXIX, 6.)

La végétation vigoureuse et abondante de l'herbe avait frappé le roi David lorsqu'il déclare que les hommes fleuriront dans les villes comme l'Herbe de la terre. (Ps. LXXII, 16.)
Enfin, la germination du blé et d'autres semences est rappelée par saint Paul lorsqu'il expose la doctrine de la résurrection, et des corps glorieux et spirituels dont nous serons revêtus un jour. (1 Cor. XV, 37.)

L'Herbe des pays orientaux est mieux appropriée que celle de nos contrées à quelques-unes des comparaisons de l'Écriture. Elle s'élève souvent à la hauteur de la selle d'un cavalier, mais elle sèche parfois avant d'avoir atteint toute sa croissance. Lorsqu'elle est arrivée à maturité, ses sucs ont déjà disparu à tel point, qu'il est superflu de l'exposer au soleil pour la convertir en foin ; mais cette dessiccation rapide la rend moins nutritive.

Les frais pâturages qu'on rencontre au printemps, dans les déserts, sont recherchés par les Arabes ; ils y conduisent leurs chevaux dans la saison favorable. En quelques endroits on brûle sur place les longues Herbes sèches, pour permettre aux animaux d'atteindre plus tard les jeunes pousses fraîches qui surgiront à la racine.
Burchell, qui a vu ce procédé mis en pratique dans les déserts de l'Afrique (voir aussi l'ouvrage de M. Casalis sur les Bassoutos), rapporte que dans les lieux où l'on détruit l'Herbe sèche, de grandes étendues de terrain prennent la magnifique verdure d'un champ de blé ; mais ailleurs les brins verts restent cachés par le vieux foin sec, et les plaines conservent leur aspect terne et aride.
Le docteur Taylor, dans son appendice au dictionnaire de Calmet, remarque que le passage d'Esaïe XV, 6, devrait être ainsi rendu : Les tendres pousses de l'Herbe sont séchées, les tendres bourgeons de l'Herbe sont entièrement ruinés, ce n'était pas vert, c'est-à-dire cela n'était jamais parvenu à la verdure.
Le mot foin, employé par Osterwald, est moins exact. De même, Prov. XXVII, 25, Taylor paraphrase ainsi : Les tendres pousses de l'Herbe se mettent en mouvement, le bourgeonnement de l'Herbe apparaît et les touffes d'Herbe (provenant de la même racine) se réunissent, et par leur réunion, commencent à revêtir les sommets des montagnes d'une douce verdure.

Après ces quelques réflexions générales, qui ne sauraient être plus développées dans un ouvrage élémentaire tel que celui-ci, nous allons passer à l'examen successif des divers végétaux de la Bible pris individuellement. Nous suivrons en général l'ordre de priorité, c'est-à-dire que nous prendrons les sujets à peu près au fur et à mesure qu'ils se présentent dans les Saintes Écritures ; cette disposition, commode à certains égards et laissant un champ libre à la discussion des versions et explications diverses, a cependant l'inconvénient de rapprocher des plantes fort éloignées dans la classification scientifique. L'ordre de parenté botanique sera rétabli dans une table spéciale placée à la fin de l'ouvrage.


Table des matières

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(1) On désigne spécialement sous ce nom tous les pays turcs (Égypte, Syrie, Palestine, etc.).

 

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