Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



COMME CHRIST




VINGT-UNIÈME JOUR

COMME CHRIST
Dans son humilité.

« Que chacun de vous regarde tes autres, par humilité, comme plus excellents que lui-même. Ayez en vous les mêmes sentiments que Jésus-Christ, lequel étant en forme de Dieu, s'est dépouillé lui-même, ayant pris la forme de serviteur, devenant semblable aux hommes, et revêtu de la figure d'homme, il s'est abaissé lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix. » Phi. 2 : 3-8.

Ces paroles admirables nous offrent le sommaire de toutes les plus précieuses vérités qui se réunissent autour de la personne du Fils de Dieu. C'est d'abord son adorable divinité : « en forme de Dieu, égal à Dieu ». Puis vient le mystère de son incarnation dans ces mots d'un sens si profond, si inépuisable : « il s'est dépouillé lui-même ». Ensuite vient l'expiation avec l'humiliation, l'obéissance et la passion, et enfin la mort qui lui donne sa valeur. « Il s’est rendu obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix ». Puis vient aussi le couronnement du tout : « Dieu L’a souverainement élevé ». Christ étant Dieu, Christ se faisant homme, Christ dans l'humiliation pour accomplir notre rédemption, Christ dans la gloire, maître souverain de tout : tels sont les trésors que nous révèle ce passage.

On a écrit des volumes sur quelques-unes des paroles de ce texte, et pourtant on n'a pas toujours assez tenu compte des circonstances dans lesquelles le Saint-Esprit les a inspirées. En premier lieu il ne s'agit pas là d'établir la vérité pour réfuter l'erreur, ou pour affermir la foi. Le but est tout autre. Les Philippiens avaient de l'orgueil et manquaient de charité. C'est donc en vue de les engager par l'exemple de Christ à devenir humbles comme lui que Paul fut inspiré à leur dire : « Que chacun de vous regarde les autres, par humilité, comme plus excellents que lui-même ; ayez en vous les mêmes sentiments que Jésus-Christ ». Celui qui n'étudie pas cette portion de la Parole de Dieu avec le désir de s'abaisser comme Jésus, ne comprend pas encore pourquoi Dieu parle ainsi. Christ descendu du trône de Dieu et devant y monter, en passant par l'humiliation de la croix, nous ouvre la seule voie par laquelle nous puissions, nous aussi, atteindre ce trône divin. La foi qui, en saisissant l'expiation, saisit aussi le moyen de suivre l’exemple donné par Jésus, est la seule véritable foi. Toute âme qui veut sincèrement appartenir à Christ doit par son union avec lui refléter son esprit, son caractère, et son image.

« Ayez en vous les mêmes sentiments que Jésus-Christ, lequel étant en forme de Dieu... s'est dépouillé lui-même... et, revêtu de la figure d'homme, s'est abaissé lui-même ». Il faut que nous soyons comme Christ dans son dépouillement et dans son abaissement. Le premier grand acte d'abnégation par lequel, étant Dieu, il se dépouilla de sa gloire et de sa puissance divines, fut encore suivi d'une autre humiliation non moins admirable lorsqu'étant homme, il consentit à subir la mort de la croix. En nous présentant cette double et surprenante humiliation qui fit l'étonnement du monde et la joie du Père, la sainte Écriture nous dit avec la plus grande simplicité et comme une chose qui va de soi, que nous devons être comme Christ.

En parlant ainsi, Paul et toute l'Écriture, et Dieu lui-même, attendent-ils réellement de nous ce qu'ils nous disent là ? Pourquoi non ? ou plutôt : comment pourraient-ils attendre autre chose ? Ils connaissent le terrible pouvoir de l'orgueil en nous, ils savent ce qu'est le vieil Adam de notre nature terrestre, toutefois ils savent aussi que Christ nous a rachetés non seulement de la malédiction, mais encore de la puissance du péché, et qu'il nous communique sa vie et sa force de résurrection pour nous rendre capables de vivre ici-bas comme lui. Ils nous disent que Christ est non seulement notre garant, mais qu'il est encore notre modèle, afin que nous ne nous contentions pas d'avoir la vie par lui, mais que nous vivions comme lui. Ils nous disent en outre qu'il est non seulement notre modèle, mais qu'il est encore notre tête, qu'il vit en nous et continue en nous la même vie qu'il avait sur la terre. Avec un tel Christ, avec un tel plan de rédemption, Dieu pourrait-il attendre autre chose du croyant ? Il faut nécessairement que le disciple de Christ ait le même esprit que Christ, il faut surtout qu'il lui ressemble par son humilité.

L'exemple de Christ nous montre que ce n'est pas le péché qui doit produire en nous l'humilité, comme le pensent tant de chrétiens. Ils croient que les péchés de chaque jour sont nécessaires pour nous maintenir dans l'humilité. Ce n'est pas cela. Il y a bien une humilité qui a son prix comme début de quelque chose de mieux, et qui consiste à reconnaître ses péchés ; mais il y a une autre humilité plus céleste encore, plus semblable à celle de Christ, qui consiste à s'abaisser même quand la grâce de Dieu nous préserve de pécher, qui s'étonne que Dieu puisse nous bénir, et qui se complaît à se tenir pour rien devant celui à qui nous devons tout. C'est de la grâce que nous avons besoin et non du péché, pour nous rendre humbles et nous maintenir dans l'humilité. C'est le poids des fruits qui fait ployer la branche, c'est sous l'affluence de l'eau que se creuse le lit de la rivière. Plus l'âme se rapproche de Dieu, plus l'imposante majesté de sa présence lui fait sentir sa bassesse. Voilà ce qui nous amené à « regarder les autres comme plus excellents que nous-mêmes ». Jésus-Christ, le Saint de Dieu, est notre modèle d'humilité. C'était en « sachant que le Père lui avait remis toutes choses entre les mains, et qu'il était venu de Dieu et qu'il retournait à Dieu, qu'il se mit à laver les pieds de ses disciples ». C'est la présence de Dieu en nous, c'est la conscience de posséder en nous la vie divine et l'amour divin qui nous rendront humbles.

Il semble impossible à beaucoup de chrétiens de dire : Je ne veux plus penser à moi, je veux tenir les autres pour meilleurs que moi. Ils implorent bien de la grâce de Dieu qu'elle réprime la trop forte effervescence de leur orgueil et de leur amour-propre, mais quant à renoncer entièrement à eux-mêmes, comme Christ, c'est à leurs yeux trop difficile, trop irréalisable. S'ils comprenaient toute la vérité, toute la bénédiction que renferment ces mots : « Quiconque s'abaisse sera élevé », « quiconque perdra sa vie la trouvera » (Luc 14 : 11 ; Mat, 16 : 25), ils ne pourraient se contenter de rien de moins que d'une entière conformité à leur Maître en ceci aussi. Ils verraient qu'il y a un moyen de dompter le moi et son orgueil : c'est de croire que ce moi a été cloué sur la croix et qu'il faut seulement le laisser là. (Gal. 5 : 24 ; Rom. 8 : 13). On ne peut obtenir ce degré d'humilité qu'en consentant de tout son coeur à suivre Christ d'ans sa mort.

Pour en arriver là, il faut deux choses : d'abord la ferme décision de renoncer à soi-même, de ne plus se rechercher soi-même, et de vivre uniquement pour Dieu et pour le prochain. Il nous faut en outre la foi qui s'approprie la mort de Christ, la foi qui nous fait réaliser la mort au péché, l'affranchissement de la domination du péché. Quand nous tenons notre moi pécheur pour mort avec Christ sur la croix, nous voyons se clore cette phase de notre vie où le péché était trop fort pour nous, et s'ouvrir une phase nouvelle où Christ est plus fort que le péché.

Ce n'est que sous la puissante influence du Saint-Esprit qu'il est possible de réaliser et de tenir ferme cette vérité ; mais, grâce à Dieu, nous avons le Saint-Esprit. Oh ! puissions-nous nous remettre entièrement à sa direction, car il nous guidera, c'est là son oeuvre. Il glorifiera Christ en nous ; il nous fera comprendre que nous sommes « morts au péché », morts à notre vieille nature déchue, et que la vie de Christ, avec son humilité, est devenue notre vie.

C'est ainsi que par la foi on s'approprie l’humilité de Christ. Ceci peut se faire en un moment, mais l'application de cette humilité dans l'expérience de chaque jour ne se fait que peu à peu. Nos pensées et nos sentiments et toute notre manière d'être, ont été si longtemps sous la domination de notre ancien moi, qu'il faut du temps pour les pénétrer de l'humilité de Christ et les transformer à cette lumière divine. Au commencement, la conscience n'est pas encore bien au clair, le tact spirituel et la force de discernement n'ont pas encore été exercés. Mais si du fond de son coeur le croyant se répète : J'ai renoncé à moi-même pour être humble comme Jésus, il obtiendra du Seigneur que sa puissance divine vienne tout renouveler en lui, jusqu'à ce que dans l'expression de son visage, dans sa voix et dans ses actes, se reconnaisse la présence sanctifiante de l'Esprit, et qu'il se trouve réellement revêtu d'humilité.

Cette humilité de Christ en nous, nous est une source inépuisable de bénédiction. Elle est de grand prix aux yeux de Dieu ; « il fait grâce aux humbles ». (Jac. 4:6). Dans la vie spirituelle, elle est une source de repos et de joie. Pour les humbles, tout ce que Dieu fait est bien et bon. L'humilité est toujours prête à louer Dieu pour ses moindres bontés. L'humilité ne trouve pas de difficulté à se confier. Elle se soumet sans condition à tout ce que Dieu dit. Les deux personnes dont Jésus loue la grande foi sont justement celles qui s'estimaient le moins. Le centenier avait dit : « Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ». (Mat. 8 : 8). Et la femme syro-phénicienne se laissait mettre au rang des petits chiens.

L'humilité facilite nos rapports avec tous, elle nous donne le secret de pouvoir aimer et faire du bien. Un homme qui est humble ne s'offense pas, et il a grand soin de ne pas offenser autrui. Il est toujours prêt à rendre service à son prochain parce qu'il a appris de Jésus qu'il y a honneur et bonheur à être le serviteur de tous. Il est ainsi bienvenu de Dieu et des hommes.

Oh ! qu'elle est belle la vocation des disciples de Christ ! Dieu les a envoyés dans le monde pour montrer tout ce qu'il y a de divin dans l'humilité. Celui qui est humble glorifie Dieu, il engage les autres à lui rendre gloire, et à la fin il sera glorifié lui-même en Christ. Qui ne voudrait donc être humble comme Jésus ?
O toi qui es descendu du ciel pour t'abaisser jusqu'à la mort de la croix, tu m'appelles à faire de ton humilité la règle de ma vie.

Seigneur, fais-m'en bien comprendre toute la nécessité. Je ne puis, ni ne veux être un orgueilleux disciple de l'humble Jésus. Que dans le secret de mon coeur, soit seul, soit avec mes amis, soit aussi avec mes ennemis, que dans la prospérité comme dans l'adversité, je sois toujours rempli de ton humilité.

O Seigneur ! je sens le besoin de comprendre mieux ta mort sur la croix et la part que j'y ai eue. Fais-moi réaliser que mon ancien moi orgueilleux a été crucifié avec toi. Montre-moi à la lumière de ton Esprit qu'ayant été régénéré par toi, je suis à présent mort au péché, soustrait à sa puissance, et que, tant que je suis en communion avec toi, le péché ne peut rien sur moi. Seigneur Jésus, toi qui as vaincu le péché affermis en moi la confiance que tu es ma vie, et que tu veux me remplir de ton humilité si, moi, je veux te laisser entrer et me remplir de ton Saint-Esprit.

Seigneur, mon espérance est en toi. Avec foi en toi, je vais montrer dans le monde que l'esprit qui t'animait passe aussi dans tes enfants, leur apprenant à regarder les autres par humilité, comme plus excellents qu'eux-mêmes. Oh ! daigne, Seigneur, me le donner ! Amen.



VINGT-DEUXIÈME JOUR

COMME CHRIST
Semblable à lui dans sa mort

« Car si nous avons été faits une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection... Car s'il est mort, il est mort une seule fois pour le péché... Vous aussi, mettez-vous bien dans l'esprit que vous êtes morts au péché, et que vous vivez à Dieu en Jésus-Christ, notre Seigneur. » Rom. 6: 5, 11.

C'est à la mort de Christ que nous devons notre salut. Plus nous comprendrons tout ce que signifie cette mort, plus aussi nous en éprouverons toute la vertu. Notre texte nous apprend ce que c'est que d'être un avec Christ dans sa mort. Que ceux donc qui veulent réellement être comme Christ dans leur vie, cherchent à bien comprendre ce qu'est la conformité à sa mort.

Christ avait une double oeuvre à accomplir dans sa mort : opérer notre justification, et nous obtenir la vie. Quand l'Écriture parle de la première partie de cette oeuvre, elle se sert de ces mots : « Christ est mort pour nos péchés » (1 Cor. 15 : 3). Il a pris sur lui nos péchés, il en a subi le châtiment. Par là il les a expiés et nous a acquis une justice qui nous permet de nous présenter devant Dieu. Quand l'Écriture parle de la seconde partie de cette oeuvre, elle dit : « Il est mort au péché » (Rom. 6 : 10) (*1). Mourir pour les péchés se rapporte à son caractère de substitut. Dieu a fait venir sur lui nos péchés (Esa. 53 : 6), et sa mort en a fait l'expiation. Mourir au péché désigne la rupture de tout rapport avec le péché. Par sa mort Christ a rompu tout rapport entre lui et le péché. Pendant sa vie le péché avait le pouvoir de lui susciter des luttes et des souffrances. Sa mort y mit fin. Le péché n'eut plus le pouvoir alors ni de le tenter, ni de le faire souffrir. Il était hors de son atteinte. La mort avait fait séparation complète entre lui et le péché. Christ mourut au péché.

Comme Christ, le pécheur est mort au péchés puisqu'il est un avec Christ « par la conformité à sa mort ». Ainsi que, pour notre justification, il est indispensable de savoir que Christ est mort pour nos péchés ; de même, pour notre sanctification, il est indispensable de savoir que Christ et nous-mêmes avec lui, nous sommes morts au péché. Cherchons à le bien comprendre.

C'est comme étant le second Adam que Christ est mort. Issus du premier Adam, nous avons été faits une même plante avec lui par la conformité à sa mort. Adam est mort et nous sommes condamnés à mourir comme lui ; la puissance de sa mort agit en nous ; nous sommes donc réellement morts en lui, aussi bien qu'il est mort lui-même. Nous comprenons ceci. Il en est précisément de même de notre mort en Christ : Nous avons été faits « une même plante avec lui, par la conformité à sa mort ». Christ est mort au péché, et nous avec lui, et maintenant l'efficacité de sa mort opère en nous. Nous sommes donc morts au péché, aussi certainement qu'il l'est lui-même.

Par notre première naissance, nous avons part à la mort d'Adam ; par notre seconde naissance, nous avons part à la mort du second Adam. Tout croyant qui accepte Christ participe à la puissance de sa mort et par là il est mort au péché. Mais le croyant peut posséder beaucoup sans le savoir. La plupart des croyants sont, à leur conversion, si occupés de la mort de Christ pour le péché, de leur justification par Christ, qu'ils ne cherchent pas à saisir le sens de ces mots : qu'en lui ils sont morts au péché. Ce n'est que lorsqu'ils sentent le besoin de son secours pour leur sanctification que s'éveille en eux le désir de comprendre cette conformité à sa mort, et qu'ils trouvent là le secret de la sainteté, reconnaissant, que comme Christ, ils sont, eux aussi, morts au péché.

Le chrétien qui ne comprend pas encore ceci se figure toujours que le péché est trop fort pour lui, que le péché a encore domination sur lui, et que parfois il doit lui obéir. C'est parce qu'il ne sait pas encore que, comme Christ, il est mort au péché. S'il le croyait, s'il comprenait le sens de ces mots, il dirait : « Christ est mort au péché. Le péché ne lui peut plus rien. Pendant sa vie et sa mort le péché a exercé son pouvoir sur lui ; c'est le péché qui a causé ses souffrances sur la croix et qui l'a fait passer par l'humiliation du sépulcre ; mais à présent il est mort au péché. Le péché a perdu ses droits sur lui. Il est à jamais délivré de sa puissance. Pour moi aussi, comme croyant, il en est de même. La Vie nouvelle qui est en moi est la vie de Christ ressuscité des morts ; c'est une vie renouvelée par la mort, une vie qui est entièrement morte au péché ». Le croyant, devenu une nouvelle créature en Jésus-Christ, peut donc s'écrier : Comme Christ, je suis mort au péché. Le péché n'a plus ni droits, ni domination sur moi ; j'en suis affranchi, et par là même je ne suis plus obligé de pécher.

Si le croyant pèche encore, c'est parce qu'il n'use pas du privilège de vivre comme quelqu'un qui est mort au péché. Par ignorance, par manque de vigilance ou par incrédulité, il perd de vue le sens et la force de ces mots : « par la conformité à sa mort », et alors il pèche. Mais s'il retient ferme ce que signifie le fait qu'il a partagé la mort de Christ, il peut surmonter le péché. Il remarque bien qu'il n'est pas dit : Le péché est mort. Non, le péché n'est pas mort, le péché vit et agit dans la chair. Mais lui-même est mort au péché et vit à Dieu, par conséquent le péché ne peut avoir aucune domination sur lui sans son consentement. S'il pèche encore, c'est parce qu'il permet au péché de régner sur lui et qu'il consent à lui obéir.

Bien-aimé chrétien, qui cherchez à ressembler à Christ, que votre conformité à sa mort vous soit la plus précieuse partie de la vie que vous souhaitez atteindre. Appropriez-vous-la par la foi. Tenez pour certain que vous êtes vraiment mort au péché. Que ce soit pour vous une affaire réglée ; Dieu le dit à chacun de ses enfants, même au plus faible ; dites-le aussi : Comme Christ je suis mort au péché. Ne craignez pas de le dire ; c'est la vérité. Demandez que le Saint-Esprit vous éclaire quant à cette partie de votre union avec Christ, en sorte qu'elle ne vous soit pas seulement une doctrine, mais qu'elle soit en vous réalité et force.
Cherchez à mieux saisir ce qu'il nous est dit de la vie du croyant mort au péché, à saisir que par sa participation à la mort de Christ, il a été affranchi de la puissance du péché, et qu'ainsi commence pour lui une vie de victoire par Jésus-Christ. Quand vous aurez bien compris que vous avez eu part à la mort de Christ, saisissant cette vérité par la foi, vous deviendrez conforme aussi à ce qu'il est devenu lui-même par sa mort ; graduellement, progressivement vous vous approprierez les conséquences de cette mort, à mesure que Christ en fera passer en vous toute la puissance victorieuse (*2).

Pour recueillir tout le bienfait de la mort de Christ, remarquez encore ceci : D'abord l'obligation qu'elle vous impose : « Nous qui sommes morts au péché, comment y vivrions-nous encore ? » (Rom. 6:2). Cherchez à mieux pénétrer le sens de cette mort de Christ en laquelle vous avez été baptisé. Voici ce que signifie sa mort : Plutôt mourir que pécher, consentir à mourir, afin de vaincre le péché, être mort, et par là affranchi du pouvoir du péché. Saisissez-vous de ces mots : « Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ nous avons été baptisés eh sa mort ? » Que le Saint-Esprit vous baptise plus complètement « en sa mort », jusqu'à ce que la force de ces mots « mort au péché », jusqu'à ce que votre conformité à la mort de Christ se voient dans toute votre conduite et votre vie.
Voici en outre ce qu'est pour vous la conformité à la mort de Christ. Non seulement c'est une nécessité, c'est aussi une force. Vous, chrétien, qui désirez ressembler à Christ, s'il est une chose dont vous ayez surtout besoin, c'est de connaître l'immense puissance de la force de Dieu qui agit en vous. C'est par cette puissance éternelle que Christ a lutté dans sa mort contre les puissances de l'enfer et qu'il en a triomphé. En Christ vous avez part à sa mort ? et par là vous avez part à toute la puissance qui le rendit vainqueur. Consentez donc joyeusement avec un coeur plein de confiance à réaliser mieux votre conformité à la mort de Christ, et nécessairement alors vous lui deviendrez semblable.

O mon Dieu, que j'ai peu compris ta grâce ! Souvent j'ai lu ces mots : « Par la conformité à sa mort, nous avons été faits une même plante avec lui » ; souvent j'ai lu que toi, Seigneur, tu es mort au péché et qu'il est dit aux croyants : « De même vous aussi » ; mais je n'en ai pas saisi la force. Il en est résulté que ne me sachant pas conforme à toi en ta mort, je ne me savais pas non plus affranchi de la puissance du péché et vainqueur du péché. Seigneur, tu m'ouvres là une glorieuse perspective. Pour l'homme qui accepte avec foi la conformité à ta mort et qui selon ta Parole, se tient pour être mort au péché, le péché n'aura plus de domination sur lui. Il acquiert ainsi la force de vivre pour Dieu.

Seigneur ! Que ton Saint-Esprit me révèle plus parfaitement ces choses. Je veux recevoir avec foi ta Parole et prendre la place que tu m'assignes, me tenant pour mort au péché. Seigneur, en toi je suis mort au péché, apprends-moi à le saisir par la foi, ou plutôt à te recevoir toi-même jusqu'à ce que toute ma vie prouve que je suis bien mort au péché. O Seigneur, maintiens-moi en communion avec toi, afin que demeurant en toi, je puisse réaliser en toi la mort au péché et vivre pour Dieu. Amen
(Voir la note 7e).


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(*1)La version anglaise dit ; « Il est mort au péché. »

(*2) Dans Rom. VI, la conformité à la mort de Christ précède la conformité à sa résurrection. Nul ne peut être vivant en Christ sans avoir d'abord consenti à mourir avec lui. Si dans Phi. 3/10, la conformité à la mort de Christ suit l'expérience de sa puissance de résurrection,c'est parce que plus cette vie de résurrection se développe en nous, plus elle nous confirme dans cette mort. Il y a continuellement là action et réaction.

NOTE 7
Dans une réunion de pasteurs qui étudiaient ce texte : « Vous aussi mettez-vous bien dans l'esprit que vous êtes morts au péché, et que vous vivez pour Dieu en Jésus-Christ, notre Seigneur » (Rom. 6 : 11), voici la question qui fut adressée à tous : Des cinq pensées que renferme ce texte, quelle est la plus importante ?
1° « Vous aussi » : mots impliquant une parfaite ressemblance avec Jésus dont il est dit : « En mourant il est mort une seule fois pour le péché, mais en vivant il vit pour Dieu ». (Rom. 6 : 10).

2° « Mettez-vous bien dans l'esprit » : commandement qui réclame de nous une foi aussi simple que ferme.
3° « Morts au péché » : vérité qui résume le but des trois premiers points.

4° « Vivants pour Dieu » : conséquence de la mort au péché.

5° « En Jésus-Christ, notre Seigneur » : Lui la base et le centre de tout enseignement de l'Écriture.
Lequel de ces points faut-il regarder comme le plus essentiel à l'intelligence du texte entier ?
La première réponse donnée fut : « Morts au péché ». C'est sans doute, observa le président, ce qui donne à ce texte son intérêt principale et ce qui excite tant de sérieux efforts pour le réaliser ; et pourtant ce n'est pas là ce qui me paraît le plus important.

« Vivant pour Dieu » fut la seconde réponse : Car c'est la vie de Jésus, reçue à la conversion, qui nous fait participer à sa mort et à sa victoire sur le péché. Les mots : « morts au péché » expriment la même pensée que ceux de « vivants pour Dieu ». Si nous étions plus « vivants pour Dieu », nous saurions mieux ce que c'est que d'être « morts au péché ».

« Mettez-vous bien dans l'esprit », dit un troisième. Ce commandement ne nous dit-il pas d'agir avec foi en ce qui nous a été préparé de Dieu ? c'est là la principale idée du texte. C'est sur cette foi que doit se porter toute notre attention.
« Par Jésus-Christ notre Seigneur », dit un autre frère. Le président ajouta aussitôt : Je crois avoir compris dernièrement que c'est bien de là que dépend toute la force de ce texte.

Que de croyants ont cherché à saisir qu'ils étaient morts au péché et vivants à Dieu, sans l'avoir pu ! Que de fois on entend prier ainsi : Seigneur, nous ne sommes pas tout à fait morts, mais nous voudrions l'être ! Combien d'autres qui ont saisi que tout dépend du : « mettez-vous bien dans l'esprit que vous êtes morts », de la foi qui reçoit ce que Dieu nous dit des choses déjà accomplies et certaines, et qui doivent pourtant reconnaître que leur foi n'a pas été suivie des grâces qu'ils attendaient.

Voici leur erreur : ils ont été plus préoccupés des grâces qui résultent d'être morts au péché et vivants pour Dieu, plus préoccupés de réaliser par leurs propres efforts une foi capable de les saisir que de Jésus lui-même en qui seul pourtant, se trouvent ces grâces aussi bien que la foi qui nous les obtient. C'est en lui que la mort au péché et la vie pour Dieu sont des réalités vivantes, actuelles, puissantes. C'est quand nous nous savons en lui, sortant de nous-mêmes pour demeurer en lui uniquement et continuellement, que nous possédons aussi les grâces divines, notre foi recevant la force de les saisir et de s'en réjouir. Du commencement à la fin, c'est Jésus-christ qui est tout. Ceci nous est clairement dit au 3e verset de ce chapitre : « Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, nous avons été baptisés en sa mort ? » Les disciples avaient compris et admis le baptême en Jésus-Christ, mais quant au baptême en sa mort qui devait résulter du premier, ils avaient encore à apprendre ce qu'il signifiait. Notre Seigneur Jésus avait reçu le baptême d'eau et du Saint-Esprit, et pourtant il pariait d'un autre baptême encore qui devait avoir lieu. Son premier baptême devait être confirmé par la mort de la croix. Il en est de même de nous aussi. Quand « nous avons été baptisés en Christ, nous avons revêtu Christ » (Gal. 3 : 27).

Nous avons été faits participants de lui, de tout ce qu'il est, et de tout ce qu'il fut, par conséquent de sa mort aussi. Mais ce n'est qu'avec le temps que nous arrivons à le comprendre, à réclamer pour nous la puissance de sa mort au péché et de sa vie pour Dieu. Nous ne pouvons le faire que lorsque nous tenons ferme le baptême en Christ, première grâce qui comprend toutes les autres. C'est quand notre foi sort de nous-mêmes pour aller fixer sa demeure en Jésus d'une manière décidée et permanente, que nous acquérons la force de dire : en Jésus-Christ nous sommes morts au péché et vivants pour Dieu ; oui, c'est « en Jésus-Christ » que nous pouvons hardiment « nous considérer comme morts au péché et vivants pour Dieu ».

« Baptisés en sa mort ». Quelle parole ! La mort de notre Seigneur Jésus est le point capital de son histoire ; c'est sa mort qui fait sa gloire, sa victoire et sa puissance ; aussi est-ce dans cette parfaite conformité à sa mort que réside le plus grand privilège du chrétien. Être plongé, immergé dans la mort de Christ, avoir tout son être pénétré de l'esprit de cette mort, de son obéissance, de son sacrifice, de son abandon de toute la nature terrestre, de tout ce qui a été en contact avec le péché, pour passer de là dans la nouvelle vie que Dieu donne : voilà ce que le chrétien doit désirer avant tout. Il a déjà été baptisé « en cette mort ». il ne lui reste donc qu'à s'abandonner à l'action du Saint-Esprit pour qu'il lui dévoile et lui assimile tout ce qu'elle renferme. Et c'est par la loi qu'il le fait : il sait qu'en Jésus-Christ il est « mort au péché et vivant pour Dieu ». La vie pour Dieu est un tout complet et parfait, « et pourtant elle est soumise à une loi de progression et de croissance. Plus le croyant avance dans la vie pour Dieu, plus il meurt au péché. En Christ il est mort au péché complètement et entièrement, mais il n'acquiert la pleine jouissance de tout ce que cette mort signifie et opère en lui que par des progrès successifs, soit quant à la connaissance intellectuelle, soit quant à l'expérience pratique.

Gardons-nous de nous fatiguer comme on le fait souvent, à comprendre exactement ce qu'est cette mort au péché, à sentir ce que c'est que de se tenir pour mort ; souvenons-nous plutôt que tout cela ne nous est donné que quand nous demeurons en Jésus-Christ, en qui seul ces grâces nous appartiennent. Il se pourrait que, préoccupé de la manière de me les assurer, je perdisse de vue celui en qui je dois demeurer si je veux les posséder. Que mon premier soin soit donc de demeurer avec obéissance et foi en Jésus, en qui sont et la mort au péché, et la vie pour Dieu. C'est en lui que se trouve tout ce dont parle notre texte, car lui-même, il vit de cette vie-là. Aussitôt que je me perds en lui, je puis être sûr que la grâce attendue me viendra, ou plutôt je sais que déjà je possède en lui cette vie divine, sortie de sa mort, et qu'elle opère en moi, lors même que je ne pourrais pas la décrire par des paroles. Alors je comprends aussi que toute la puissance et toutes les grâces présentées dans ce commandement se résument dans son dernier mot. « Vous aussi mettez-vous bien dans l'esprit que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu, en Jésus-Christ, notre Seigneur ». C'est en Christ qu'est la source de : comme Christ.

 

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