COMME CHRIST
VINGT-UNIÈME JOUR
COMME CHRIST
Dans son humilité.
« Que chacun de vous
regarde tes autres, par humilité, comme plus
excellents que lui-même. Ayez en vous les
mêmes sentiments que Jésus-Christ,
lequel étant en forme de Dieu, s'est
dépouillé lui-même, ayant pris
la forme de serviteur, devenant semblable aux
hommes, et revêtu de la figure d'homme, il
s'est abaissé lui-même, se rendant
obéissant jusqu'à la mort, même
jusqu'à la mort de la croix. »
Phi. 2 : 3-8.
Ces paroles admirables nous offrent le sommaire
de toutes les plus précieuses
vérités qui se réunissent
autour de la personne du Fils de Dieu. C'est
d'abord son adorable divinité :
« en forme de Dieu, égal
à Dieu ». Puis vient le
mystère de son incarnation dans ces mots
d'un sens si profond, si inépuisable :
« il s'est dépouillé
lui-même ». Ensuite vient
l'expiation avec l'humiliation, l'obéissance
et la passion, et enfin la mort qui lui donne sa
valeur. « Il s’est rendu
obéissant jusqu'à la mort, même
jusqu'à la mort de la croix ».
Puis vient aussi le couronnement du tout :
« Dieu L’a souverainement
élevé ». Christ
étant Dieu, Christ se faisant homme, Christ
dans l'humiliation pour accomplir notre
rédemption, Christ dans la gloire,
maître souverain de tout : tels sont les
trésors que nous révèle ce
passage.
On a écrit des volumes sur quelques-unes des
paroles de ce texte, et pourtant on n'a pas
toujours assez tenu compte des circonstances dans
lesquelles le Saint-Esprit les a inspirées.
En premier lieu il ne s'agit pas là
d'établir la vérité pour
réfuter l'erreur, ou pour affermir la foi.
Le but est tout autre. Les Philippiens avaient de
l'orgueil et manquaient de charité. C'est
donc en vue de les engager par l'exemple de Christ
à devenir humbles comme lui que Paul fut
inspiré à leur dire :
« Que chacun de vous regarde les
autres, par humilité, comme plus excellents
que lui-même ; ayez en vous les
mêmes sentiments que
Jésus-Christ ». Celui qui
n'étudie pas cette portion de la Parole de
Dieu avec le désir de s'abaisser comme
Jésus, ne comprend pas encore pourquoi Dieu
parle ainsi. Christ descendu du trône de Dieu
et devant y monter, en passant par l'humiliation de
la croix, nous ouvre la seule voie par laquelle
nous puissions, nous aussi, atteindre ce
trône divin. La foi qui, en saisissant
l'expiation, saisit aussi le moyen de suivre
l’exemple donné par Jésus, est
la seule véritable foi. Toute âme qui
veut sincèrement appartenir à Christ
doit par son union avec lui refléter son
esprit, son caractère, et son image.
« Ayez en vous les mêmes
sentiments que Jésus-Christ, lequel
étant en forme de Dieu... s'est
dépouillé lui-même... et,
revêtu de la figure d'homme, s'est
abaissé lui-même ». Il
faut que nous soyons comme Christ dans son
dépouillement et dans son abaissement. Le
premier grand acte d'abnégation par lequel,
étant Dieu, il se dépouilla de sa
gloire et de sa puissance divines, fut encore suivi
d'une autre humiliation non moins admirable
lorsqu'étant homme, il consentit à
subir la mort de la croix. En nous
présentant cette double et surprenante
humiliation qui fit l'étonnement du monde et
la joie du Père, la sainte Écriture
nous dit avec la plus grande simplicité et
comme une chose qui va de soi, que nous devons
être comme Christ.
En parlant ainsi, Paul et toute l'Écriture,
et Dieu lui-même, attendent-ils
réellement de nous ce qu'ils nous disent
là ? Pourquoi non ? ou
plutôt : comment pourraient-ils attendre
autre chose ? Ils connaissent le terrible
pouvoir de l'orgueil en nous, ils savent ce qu'est
le vieil Adam de notre nature terrestre, toutefois
ils savent aussi que Christ nous a rachetés
non seulement de la malédiction, mais encore
de la puissance du péché, et qu'il
nous communique sa vie et sa force de
résurrection pour nous rendre capables de
vivre ici-bas comme lui. Ils nous disent que Christ
est non seulement notre garant, mais qu'il est
encore notre modèle, afin que nous ne nous
contentions pas d'avoir la vie par lui, mais que
nous vivions comme lui. Ils nous disent en outre
qu'il est non seulement notre modèle, mais
qu'il est encore notre tête, qu'il vit en
nous et continue en nous la même vie qu'il
avait sur la terre. Avec un tel Christ, avec un tel
plan de rédemption, Dieu pourrait-il
attendre autre chose du croyant ? Il faut
nécessairement que le disciple de Christ ait
le même esprit que Christ, il faut surtout
qu'il lui ressemble par son humilité.
L'exemple de Christ nous montre que ce n'est pas le
péché qui doit produire en nous
l'humilité, comme le pensent tant de
chrétiens. Ils croient que les
péchés de chaque jour sont
nécessaires pour nous maintenir dans
l'humilité. Ce n'est pas cela. Il y a bien
une humilité qui a son prix comme
début de quelque chose de mieux, et qui
consiste à reconnaître ses
péchés ; mais il y a une autre
humilité plus céleste encore, plus
semblable à celle de Christ, qui consiste
à s'abaisser même quand la grâce
de Dieu nous préserve de pécher, qui
s'étonne que Dieu puisse nous bénir,
et qui se complaît à se tenir pour
rien devant celui à qui nous devons tout.
C'est de la grâce que nous avons besoin et
non du péché, pour nous rendre
humbles et nous maintenir dans l'humilité.
C'est le poids des fruits qui fait ployer la
branche, c'est sous l'affluence de l'eau que se
creuse le lit de la rivière. Plus
l'âme se rapproche de Dieu, plus l'imposante
majesté de sa présence lui fait
sentir sa bassesse. Voilà ce qui nous
amené à « regarder les
autres comme plus excellents que
nous-mêmes ».
Jésus-Christ, le Saint de Dieu, est notre
modèle d'humilité. C'était en
« sachant que le Père lui avait
remis toutes choses entre les mains, et qu'il
était venu de Dieu et qu'il retournait
à Dieu, qu'il se mit à laver les
pieds de ses disciples ». C'est la
présence de Dieu en nous, c'est la
conscience de posséder en nous la vie divine
et l'amour divin qui nous rendront humbles.
Il semble impossible à beaucoup de
chrétiens de dire : Je ne veux plus
penser à moi, je veux tenir les autres pour
meilleurs que moi. Ils implorent bien de la
grâce de Dieu qu'elle réprime la trop
forte effervescence de leur orgueil et de leur
amour-propre, mais quant à renoncer
entièrement à eux-mêmes, comme
Christ, c'est à leurs yeux trop difficile,
trop irréalisable. S'ils comprenaient toute
la vérité, toute la
bénédiction que renferment ces
mots : « Quiconque s'abaisse sera
élevé »,
« quiconque perdra sa vie la
trouvera »
(Luc 14 : 11 ;
Mat, 16 : 25), ils ne
pourraient se contenter de rien de moins que d'une
entière conformité à leur
Maître en ceci aussi. Ils verraient qu'il y a
un moyen de dompter le moi et son orgueil :
c'est de croire que ce moi a été
cloué sur la croix et qu'il faut seulement
le laisser là.
(Gal. 5 : 24 ;
Rom. 8 : 13). On ne peut
obtenir ce degré d'humilité qu'en
consentant de tout son coeur à suivre Christ
d'ans sa mort.
Pour en arriver là, il faut deux
choses : d'abord la ferme décision de
renoncer à soi-même, de ne plus se
rechercher soi-même, et de vivre uniquement
pour Dieu et pour le prochain. Il nous faut en
outre la foi qui s'approprie la mort de Christ, la
foi qui nous fait réaliser la mort au
péché, l'affranchissement de la
domination du péché. Quand nous
tenons notre moi pécheur pour mort avec
Christ sur la croix, nous voyons se clore cette
phase de notre vie où le péché
était trop fort pour nous, et
s'ouvrir une phase nouvelle où Christ est
plus fort que le péché.
Ce n'est que sous la puissante influence du
Saint-Esprit qu'il est possible de réaliser
et de tenir ferme cette vérité ;
mais, grâce à Dieu, nous avons le
Saint-Esprit. Oh ! puissions-nous nous
remettre entièrement à sa direction,
car il nous guidera, c'est là son oeuvre. Il
glorifiera Christ en nous ; il nous fera
comprendre que nous sommes « morts au
péché », morts à
notre vieille nature déchue, et que la vie
de Christ, avec son humilité, est devenue
notre vie.
C'est ainsi que par la foi on s'approprie
l’humilité de Christ. Ceci peut se
faire en un moment, mais l'application de cette
humilité dans l'expérience de chaque
jour ne se fait que peu à peu. Nos
pensées et nos sentiments et toute notre
manière d'être, ont été
si longtemps sous la domination de notre ancien
moi, qu'il faut du temps pour les
pénétrer de l'humilité de
Christ et les transformer à cette
lumière divine. Au commencement, la
conscience n'est pas encore bien au clair, le tact
spirituel et la force de discernement n'ont pas
encore été exercés. Mais si du
fond de son coeur le croyant se
répète : J'ai renoncé
à moi-même pour être humble
comme Jésus, il obtiendra du Seigneur que sa
puissance divine vienne tout renouveler en lui,
jusqu'à ce que dans l'expression de son
visage, dans sa voix et dans ses actes, se
reconnaisse la présence sanctifiante de
l'Esprit, et qu'il se trouve réellement
revêtu d'humilité.
Cette humilité de Christ en nous, nous est
une source inépuisable de
bénédiction. Elle est de grand prix
aux yeux de Dieu ; « il fait
grâce aux humbles ».
(Jac. 4:6). Dans la vie spirituelle,
elle est une source de repos et de joie. Pour les
humbles, tout ce que Dieu fait est bien et bon.
L'humilité est toujours prête à
louer Dieu pour ses moindres bontés.
L'humilité ne trouve pas de
difficulté à se confier. Elle se
soumet sans condition à tout ce que Dieu
dit. Les deux personnes dont Jésus loue la
grande foi sont justement celles qui s'estimaient
le moins. Le centenier avait dit :
« Je ne suis pas digne que tu entres
sous mon toit ».
(Mat. 8 : 8). Et la femme
syro-phénicienne se laissait mettre au rang
des petits chiens.
L'humilité facilite nos rapports avec tous,
elle nous donne le secret de pouvoir aimer et faire
du bien. Un homme qui est humble ne s'offense pas,
et il a grand soin de ne pas offenser autrui. Il
est toujours prêt à rendre service
à son prochain parce qu'il a appris de
Jésus qu'il y a honneur et bonheur à
être le serviteur de tous. Il est ainsi
bienvenu de Dieu et des hommes.
Oh ! qu'elle est belle la vocation des
disciples de Christ ! Dieu les a envoyés
dans le monde pour montrer tout ce qu'il y a de
divin dans l'humilité. Celui qui est humble
glorifie Dieu, il engage les autres à lui
rendre gloire, et à la fin il sera
glorifié lui-même en Christ. Qui ne
voudrait donc être humble comme
Jésus ?
O toi qui es descendu du ciel pour t'abaisser
jusqu'à la mort de la croix, tu m'appelles
à faire de ton humilité la
règle de ma vie.
Seigneur, fais-m'en bien comprendre toute la
nécessité. Je ne puis, ni ne veux
être un orgueilleux disciple de l'humble
Jésus. Que dans le secret de mon coeur, soit
seul, soit avec mes amis, soit aussi avec mes
ennemis, que dans la prospérité comme
dans l'adversité, je sois toujours rempli de
ton humilité.
O Seigneur ! je sens le besoin de comprendre
mieux ta mort sur la croix et la part que j'y ai
eue. Fais-moi réaliser que mon ancien moi
orgueilleux a été crucifié
avec toi. Montre-moi à la lumière de
ton Esprit qu'ayant été
régénéré par toi, je
suis à présent mort au
péché, soustrait à sa
puissance, et que, tant que je suis en communion
avec toi, le péché ne peut rien sur
moi. Seigneur Jésus, toi qui as vaincu le
péché affermis en moi la confiance
que tu es ma vie, et que tu veux me remplir de ton
humilité si, moi, je veux te laisser entrer
et me remplir de ton Saint-Esprit.
Seigneur, mon espérance est en toi. Avec foi
en toi, je vais montrer dans le monde que l'esprit
qui t'animait passe aussi dans tes enfants, leur
apprenant à regarder les autres par
humilité, comme plus excellents
qu'eux-mêmes. Oh ! daigne, Seigneur, me
le donner ! Amen.
VINGT-DEUXIÈME JOUR
COMME CHRIST
Semblable à lui dans sa mort
« Car si nous avons
été faits une même plante avec
lui par la conformité à sa mort, nous
le serons aussi par la conformité à
sa résurrection... Car s'il est mort, il est
mort une seule fois pour le péché...
Vous aussi, mettez-vous bien dans l'esprit que vous
êtes morts au péché, et que
vous vivez à Dieu en Jésus-Christ,
notre Seigneur. »
Rom. 6: 5,
11.
C'est à la mort de Christ que nous devons
notre salut. Plus nous comprendrons tout ce que
signifie cette mort, plus aussi nous en
éprouverons toute la vertu. Notre texte nous
apprend ce que c'est que d'être un avec
Christ dans sa mort. Que ceux donc qui veulent
réellement être comme Christ dans leur
vie, cherchent à bien comprendre ce qu'est
la conformité à sa mort.
Christ avait une double oeuvre à accomplir
dans sa mort : opérer notre
justification, et nous obtenir la vie. Quand
l'Écriture parle de la première
partie de cette oeuvre, elle se sert de ces
mots : « Christ est mort pour nos
péchés »
(1 Cor. 15 : 3). Il a pris sur
lui nos péchés, il en a subi le
châtiment. Par là il les a
expiés et nous a acquis une justice
qui nous permet de nous présenter devant
Dieu. Quand l'Écriture parle de la seconde
partie de cette oeuvre, elle dit :
« Il est mort au
péché »
(Rom. 6 : 10)
(*1). Mourir
pour les péchés se rapporte
à son caractère de substitut. Dieu a
fait venir sur lui nos péchés
(Esa. 53 : 6), et sa mort en a
fait l'expiation. Mourir au péché
désigne la rupture de tout rapport avec
le péché. Par sa mort Christ a rompu
tout rapport entre lui et le péché.
Pendant sa vie le péché avait le
pouvoir de lui susciter des luttes et des
souffrances. Sa mort y mit fin. Le
péché n'eut plus le pouvoir alors ni
de le tenter, ni de le faire souffrir. Il
était hors de son atteinte. La mort avait
fait séparation complète entre lui et
le péché. Christ mourut au
péché.
Comme Christ, le pécheur est mort au
péchés puisqu'il est un avec
Christ « par la conformité
à sa mort ». Ainsi que, pour
notre justification, il est indispensable de savoir
que Christ est mort pour nos
péchés ; de même, pour
notre sanctification, il est indispensable de
savoir que Christ et nous-mêmes avec lui,
nous sommes morts au péché. Cherchons
à le bien comprendre.
C'est comme étant le second Adam que Christ
est mort. Issus du premier Adam, nous avons
été faits une même plante avec
lui par la conformité à sa mort. Adam
est mort et nous sommes condamnés à
mourir comme lui ; la puissance de sa mort
agit en nous ; nous sommes donc
réellement morts en lui, aussi bien qu'il
est mort lui-même. Nous comprenons ceci. Il
en est précisément de même de
notre mort en Christ : Nous avons
été faits « une
même plante avec lui, par la
conformité à sa mort ».
Christ est mort au péché, et nous
avec lui, et maintenant l'efficacité de sa
mort opère en nous. Nous sommes donc morts
au péché, aussi certainement qu'il
l'est lui-même.
Par notre première naissance, nous avons
part à la mort d'Adam ; par notre
seconde naissance, nous avons part à la mort
du second Adam. Tout croyant qui accepte Christ
participe à la puissance de sa mort et par
là il est mort au péché. Mais
le croyant peut posséder beaucoup sans le
savoir. La plupart des croyants sont, à leur
conversion, si occupés de la mort de Christ
pour le péché, de leur
justification par Christ, qu'ils ne cherchent pas
à saisir le sens de ces mots : qu'en
lui ils sont morts au péché.
Ce n'est que lorsqu'ils sentent le besoin de
son secours pour leur sanctification que
s'éveille en eux le désir de
comprendre cette conformité à sa
mort, et qu'ils trouvent là le secret de la
sainteté, reconnaissant, que comme Christ,
ils sont, eux aussi, morts au
péché.
Le chrétien qui ne comprend pas encore ceci
se figure toujours que le péché est
trop fort pour lui, que le péché a
encore domination sur lui, et que parfois il doit
lui obéir. C'est parce qu'il ne sait pas
encore que, comme Christ, il est mort au
péché. S'il le croyait, s'il
comprenait le sens de ces mots, il dirait :
« Christ est mort au péché.
Le péché ne lui peut plus rien.
Pendant sa vie et sa mort le péché a
exercé son pouvoir sur lui ; c'est le
péché qui a causé ses
souffrances sur la croix et qui l'a fait passer par
l'humiliation du sépulcre ; mais
à présent il est mort au
péché. Le péché a perdu
ses droits sur lui. Il est à jamais
délivré de sa puissance. Pour moi
aussi, comme croyant, il en est de même. La
Vie nouvelle qui est en moi est la vie de Christ
ressuscité des morts ; c'est une vie
renouvelée par la mort, une vie qui est
entièrement morte au
péché ». Le croyant,
devenu une nouvelle créature en
Jésus-Christ, peut donc
s'écrier : Comme Christ, je suis mort
au péché. Le péché n'a
plus ni droits, ni domination sur moi ; j'en
suis affranchi, et par là même je ne
suis plus obligé de pécher.
Si le croyant pèche encore, c'est parce
qu'il n'use pas du privilège de vivre comme
quelqu'un qui est mort au péché. Par
ignorance, par manque de vigilance ou par
incrédulité, il perd de vue le sens
et la force de ces mots : « par
la conformité à sa
mort », et alors il pèche.
Mais s'il retient ferme ce que signifie le fait
qu'il a partagé la mort de Christ, il peut
surmonter le péché. Il remarque bien
qu'il n'est pas dit : Le péché
est mort. Non, le péché n'est pas
mort, le péché vit et agit dans la
chair. Mais lui-même est mort au
péché et vit à Dieu, par
conséquent le péché ne peut
avoir aucune domination sur lui sans son
consentement. S'il pèche encore, c'est parce
qu'il permet au péché de
régner sur lui et qu'il consent à lui
obéir.
Bien-aimé chrétien, qui cherchez
à ressembler à Christ, que votre
conformité à sa mort vous soit la
plus précieuse partie de la vie que vous
souhaitez atteindre. Appropriez-vous-la par la foi.
Tenez pour certain que vous êtes vraiment
mort au péché. Que ce soit pour vous
une affaire réglée ; Dieu
le dit à chacun de ses enfants, même
au plus faible ; dites-le aussi : Comme
Christ je suis mort au péché. Ne
craignez pas de le dire ; c'est la
vérité. Demandez que le Saint-Esprit
vous éclaire quant à cette partie de
votre union avec Christ, en sorte qu'elle ne vous
soit pas seulement une doctrine, mais qu'elle soit
en vous réalité et force.
Cherchez à mieux saisir ce qu'il nous est
dit de la vie du croyant mort au
péché, à saisir que par sa
participation à la mort de Christ, il a
été affranchi de la puissance du
péché, et qu'ainsi commence pour lui
une vie de victoire par Jésus-Christ. Quand
vous aurez bien compris que vous avez eu part
à la mort de Christ, saisissant cette
vérité par la foi, vous deviendrez
conforme aussi à ce qu'il est devenu
lui-même par sa mort ; graduellement,
progressivement vous vous approprierez les
conséquences de cette mort, à mesure
que Christ en fera passer en vous toute la
puissance victorieuse
(*2).
Pour recueillir tout le bienfait de la mort de
Christ, remarquez encore ceci : D'abord
l'obligation qu'elle vous impose :
« Nous qui sommes morts au
péché, comment y vivrions-nous
encore ? »
(Rom. 6:2). Cherchez à mieux
pénétrer le sens de cette mort de
Christ en laquelle vous avez été
baptisé. Voici ce que signifie sa
mort : Plutôt mourir que pécher,
consentir à mourir, afin de vaincre le
péché, être mort, et par
là affranchi du pouvoir du
péché. Saisissez-vous de ces
mots : « Ne savez-vous pas que
nous tous qui avons été
baptisés en Jésus-Christ nous avons
été baptisés eh sa
mort ? » Que le Saint-Esprit
vous baptise plus complètement
« en sa mort », jusqu'à
ce que la force de ces mots « mort au
péché », jusqu'à
ce que votre conformité à la mort de
Christ se voient dans toute votre conduite et votre
vie.
Voici en outre ce qu'est pour vous la
conformité à la mort de Christ. Non
seulement c'est une nécessité, c'est
aussi une force. Vous, chrétien, qui
désirez ressembler à Christ, s'il est
une chose dont vous ayez surtout besoin, c'est de
connaître l'immense puissance de la force de
Dieu qui agit en vous. C'est par cette puissance
éternelle que Christ a lutté dans sa
mort contre les puissances de l'enfer et qu'il en a
triomphé. En Christ vous avez part à
sa mort ? et par là vous avez part
à toute la puissance qui le rendit
vainqueur. Consentez donc joyeusement avec un coeur
plein de confiance à réaliser mieux
votre conformité à la mort de Christ,
et nécessairement alors vous lui deviendrez
semblable.
O mon Dieu, que j'ai peu compris ta
grâce ! Souvent j'ai lu ces mots :
« Par la conformité à sa
mort, nous avons été faits une
même plante avec lui » ;
souvent j'ai lu que toi, Seigneur, tu es mort au
péché et qu'il est dit aux
croyants : « De même vous
aussi » ; mais je n'en ai pas saisi
la force. Il en est résulté que ne me
sachant pas conforme à toi en ta mort, je ne
me savais pas non plus affranchi de la puissance du
péché et vainqueur du
péché. Seigneur, tu m'ouvres
là une glorieuse perspective. Pour l'homme
qui accepte avec foi la conformité à
ta mort et qui selon ta Parole, se tient pour
être mort au péché, le
péché n'aura plus de domination sur
lui. Il acquiert ainsi la force de vivre pour
Dieu.
Seigneur ! Que ton Saint-Esprit me
révèle plus parfaitement ces choses.
Je veux recevoir avec foi ta Parole et prendre la
place que tu m'assignes, me tenant pour mort au
péché. Seigneur, en toi je
suis mort au péché, apprends-moi
à le saisir par la foi, ou plutôt
à te recevoir toi-même jusqu'à
ce que toute ma vie prouve que je suis bien mort au
péché. O Seigneur, maintiens-moi en
communion avec toi, afin que demeurant en toi, je
puisse réaliser en toi la mort au
péché et vivre pour Dieu. Amen
(Voir la note
7e).
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