COMME CHRIST
NEUVIÈME JOUR
COMME CHRIST
En n'étant pas du monde.
« Eux sont dans le monde,
... et le monde les a haïs, parce qu'ils ne
sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde.
Ils ne sont pas du monde comme je ne suis pas du
monde. »
Jean 17 : 11, 14,
16.
« Afin que nous
soyons dans ce monde tel qu'il est
lui-même. »
1 Jean 4 : 17.
Si Jésus n'était pas du monde,
pourquoi était-il dans le monde ? S'il
n'y avait aucune sympathie entre lui et le monde,
pourquoi y vivait-il, au lieu de rester dans ce
monde suprême, saint et béni auquel il
appartenait ? C'est parce que le Père
l’a envoyé dans le monde. Ces
mots : « dans le monde »,
« pas du monde » nous
révèlent tout le secret de son oeuvre
comme Sauveur, et de sa gloire comme
Dieu-homme.
« Dans le monde » :
Revêtu de la nature humaine, parce que Dieu
voulait montrer ainsi que cette nature humaine lui
appartenait, à lui, qu’elle
n'appartenait pas au « prince de ce
monde », et qu'elle était capable
de recevoir la vie divine, de parvenir par
là à la plus haute gloire.
« Dans le monde » :
Mêlé aux hommes, en relation avec eux
pour se faire voir et connaître d'eux et pour
les ramener par là au Père.
« Dans le monde » :
En lutte avec les puissances qui gouvernent le
monde, pour apprendre l'obéissance, pour
perfectionner et sanctifier ainsi la nature
humaine.
« Pas du monde » :
Mais du ciel, manifestant la vie qui se trouve en
Dieu et que l'homme avait perdue, pour la
rapprocher de l'homme, pour la lui faire contempler
et désirer.
« Pas du monde » :
Témoignant contre le péché et
contre tout ce qui sépare l'homme de Dieu,
pour montrer à l'homme qu'il est incapable
de se faire une juste idée de Dieu et de lui
plaire.
« Pas du monde » :
Fondant sur la terre un royaume d'origine toute
divine, tout à fait indépendant de
tout ce que le monde tient pour désirable ou
nécessaire, avec des principes et des
règles tout autres que ceux qui ont cours
dans le monde.
« Pas du monde » :
Afin de racheter tous ceux qui lui appartiennent,
et de les amener dans le royaume nouveau et
céleste qu'il leur a
révélé.
« Dans le monde ».
« Pas du monde ».
Voilà ce qu'est Jésus, ce qu'est son
oeuvre : pas du monde quant à sa
puissance et sa sainteté divines qui doivent
juger le monde et le vaincre ; et pourtant
dans le monde quant à son
humanité et son amour qui cherchent à
sauver tout ce qui peut être sauvé. La
plus complète séparation d'avec le
monde jointe aux plus intimes rapports avec ceux
qui sont dans le monde, voilà les deux
extrêmes qui se réunissent et se
concilient en Jésus. La vie du
chrétien doit aussi mettre d'accord ces deux
extrêmes, quelque contradictoires qu'ils
puissent paraître. Il faut que chez le
croyant, la vie divine se fasse jour au travers de
l'enveloppe terrestre.
S'en tenir à l'une de ces
vérités seulement n'est pas
très difficile. « Pas du
monde » fut dès les âges les
plus reculés la devise de tous ceux qui
croyaient devoir, pour servir Dieu, fuir au
désert, ou se retirer dans des couvents, et
de nos jours encore, elle rallie ceux qui croient
devoir montrer la sincérité de leur
piété en jugeant
sévèrement tout ce qui est dans le
monde. Il y a bien chez eux séparation
d'avec le péché, mais il n'y a plus
de rapports avec les pécheurs qui ne se
sentent pas entourés par eux de la divine
charité de Jésus. C'est limiter la
religion à un seul point de vue, c'est en
faire par conséquent une religion
défectueuse.
D'autres s'en tiennent aux mots :
« Dans le monde », se
réclamant de cette parole de
l'apôtre : « Autrement il
vous faudrait sortir du monde ».
(I Cor. 5 : 10). Ils veulent
montrer que la religion n'empêche pas
d'être sociable et de jouir de tout, car ils
se figurent que par là ils engageront le
monde à servir Dieu. Souvent ils ont en
effet réussi à rendre le monde
très religieux, mais à quel
prix ? La religion se faisait alors
très mondaine.
Le vrai disciple doit réunir ces deux
vérités. S'il ne montre pas
clairement qu'il n'est pas du monde, s'il ne
témoigne pas du bonheur qui résulte
de la vie qui vient de Dieu, comment pourra-t-il
convaincre le monde de péché, comment
lui prouver qu'il existe une vie d'un niveau plus
élevé, comment l'engager à
désirer ce qu'il ne possède pas
encore ? Il faut que son sérieux, sa
sainteté et sa séparation d'avec
l'esprit du monde le caractérisent, lui et
sa vie. Il faut que son esprit sanctifié, un
esprit nouveau, céleste, tout contraire
à celui du monde, prouve à tous qu'il
appartient à un royaume qui n'est pas de ce
monde.
Et pourtant il doit vivre « dans le
monde ». Dieu l'a placé là,
au milieu de ceux qui sont du monde pour gagner
leur coeur, pour avoir de l'influence sur eux, pour
leur communiquer l'Esprit qui est en lui, et c'est
à remplir cette mission qu'il doit chercher
à employer sa vie. Il ne saurait y
réussir par les moyens qu'indique la sagesse
du monde, par des concessions, par des
déviations ou des atténuations des
grandes vérités religieuses. Non, il
ne pourra être en bénédiction
au monde qu'en suivant lest traces de celui qui
seul peut enseigner à vivre dans le monde
sans être du monde, qu'en réalisant
une vie de service et d'abnégation par
laquelle il confessera ouvertement que la gloire de
Dieu est le but de son existence, et par laquelle,
étant plein du
« Saint-Esprit » il
réchauffera les hommes au contact de l'amour
divin.
Oh ! qui nous fera trouver le secret divin de
réunir chaque jour dans notre vie ces deux
choses si difficiles à concilier : dans
le monde, et pas du monde ? C'est Jésus
qui nous le révèle, lui qui a
dit : « Ils ne sont pas du monde
comme je ne suis pas du monde ». Ce
comme a plus de portée et de
puissance que nous ne le pensons. Si nous laissons
le Saint-Esprit nous expliquer le sens de ce mot,
nous comprendrons « ce que c'est que de
vivre dans ce monde comme Jésus y a
vécu. C'est de notre union avec Christ que
ce comme tire toute sa force. C'est elle qui
nous enseignera que plus on est loin
« d'être du monde »,
mieux on est préparé à
« être dans le monde ».
Plus l'Eglise sera affranchie de l'esprit et des
principes du monde, plus aussi elle aura
d'influence sur lui. La vie du monde cherche sa
propre satisfaction et sa propre gloire. La vie du
ciel est sainte, elle vit d'amour et de renoncement
à soi-même. Un grand nombre de
chrétiens qui cherchent à se
séparer du monde ne possèdent que peu
de vie spirituelle, parce qu'ils conservent encore
trop de l'esprit égoïste du monde,
cherchant avant tout leur propre
amélioration, et leur propre bonheur.
Jésus-Christ n'était pas du monde, il
n'avait rien de l'esprit du monde ; c'est
pourquoi il pouvait aimer les pécheurs, les
gagner et les sauver. Le croyant non plus ne doit
pas être du monde plus que Christ ne l'a
été, car le Seigneur lui dit :
« pas du monde, comme je ne suis
pas du monde ».
Par sa nouvelle nature le croyant est
« né de Dieu », il a
reçu en lui la vie et l'amour de Dieu, et
c'est cette vie surnaturelle qui le rend capable
d'être dans le monde sans être du
monde. Tout disciple qui tire sa vie de Christ en
fera l'expérience. Il peut se dire :
comme Christ je ne suis pas du monde, parce
que je suis en Christ. Il sait que c'est seulement
par son union avec Christ qu'il peut rester
séparé du monde, et que ce n'est
qu'autant que Christ vit en lui qu'il peut jouir de
la vie qui vient de Dieu. Il sait que pour
répondre à sa vocation, il doit se
retirer du monde comme étant crucifié
au monde, et que néanmoins il doit vivre
dans le monde, afin d'y être en
bénédiction aux autres par la vie
qu'il reçoit de Christ. Tout en marchant sur
la terre, il vit dans le ciel.
Chrétiens, voyez là la vraie
manière d'imiter Jésus-Christ.
« C'est pourquoi sortez du milieu
d'eux et vous en séparez, dit le
Seigneur ». Et alors s'accomplit
cette promesse : « J'habiterai au
milieu d'eux et j'y marcherai ».
(2 Cor. 6 : 17, 16).
Alors Christ pourra vous envoyer dans le monde,
comme le Père l'y a envoyé ?
pour occuper dans le monde la place où votre
Père vous commande de le glorifier et de
faire connaître son amour.
« Pas du monde » :
Ce n'est pas seulement se séparer du monde
et témoigner contre lui, mais c'est encore
faire connaître l'esprit, l'amour et la
puissance de l'autre monde, du ciel, auquel nous
appartenons, c'est amener le monde terrestre
à avoir part aux bénédictions
du monde céleste.
O toi, Souverain Sacrificateur ! Toi, qui
revêtu de ton pouvoir sacerdotal as
prié le Père pour nous qui ne sommes,
pas plus que toi, du monde, quoique devant encore
l'habiter, puisse ton intercession manifester en
notre faveur sa souveraine efficace !
Le monde a souvent accès dans notre coeur.
Son égoïsme nous domine trop encore.
À cause de notre incrédulité,
la nouvelle nature n'a pas toujours plein pouvoir.
Seigneur, nous te supplions, en vertu de ton
intercession toute-puissante, de réaliser en
nous ces mots : « Pas du monde,
comme je ne suis pas du monde », car
notre seule force contre le monde est d'être
comme toi.
Seigneur, nous ne pouvons être comme toi
qu'en étant un avec toi. Nous ne pouvons
marcher avec toi qu'en demeurant en toi. O
Seigneur, nous renonçons à
nous-mêmes pour demeurer en toi seul. Tu
prends possession d'une vie qui se donne
entièrement à toi. Que ton
Saint-Esprit, qui habite en nous, nous unisse si
étroitement à toi, que nous puissions
toujours vivre comme n'étant pas du monde.
Et qu'en outre ton Saint-Esprit nous initie si bien
à ton oeuvre, en nous invitant à
travailler comme toi dans le monde, que nous
puissions être avec joie et en toute
humilité un exemple du bonheur dont
jouissent ceux qui ne sont pas du monde. Que notre
séparation du monde se reconnaisse à
notre amour et à notre empressement à
nous sacrifier, comme toi, pour ceux qui sont
encore du monde. Amen.
DIXIÈME JOUR
COMME CHRIST
Dans sa mission divine.
« Comme tu m'as
envoyé dans le monde, je les ai aussi
envoyés dans le
monde. »
Jean 17 ; 18.
« Comme mon
Père m'a envoyé, je vous envoie aussi
de même. »
Jean 20 : 21.
Notre Seigneur Jésus se rendait compte
que son Père lui avait donné une
mission à remplir ici-bas. Souvent il
disait : « Le Père m'a
envoyé
(*1) ».
Il savait ce qu'était cette mission. Il
savait que le Père l’avait choisi,
l'avait envoyé dans le monde pour accomplir
cette mission, et il savait aussi que le
Père lui donnerait tout ce dont il aurait
besoin pour l'accomplir. La conviction d'avoir
été envoyé par le Père
était le grand mobile de tout ce qu'il
faisait.
Dans les affaires de ce monde, il importe qu'un
ambassadeur sache clairement quelle est la mission
dont il est chargé, et qu'il sache aussi
qu'il n'a autre chose à faire qu'à la
bien remplir, s'y adonnant tout entier. Il importe
aussi que le chrétien se rende compte qu'il
a une mission à remplir sur cette terre,
qu'il sache ce qu'elle est et comment il peut
l'accomplir.
Notre mission divine est une des plus belles
parties de notre conformité avec
Jésus. Lui-même dit clairement dans un
des moments les plus solennels de sa vie que,
« comme le Père l'a
envoyé », il envoie de même
ses disciples. C'est dans sa prière
sacerdotale qu'il parle ainsi à son
Père, lui demandant pour eux qu'ils soient
gardés et sanctifiés. Après sa
résurrection, il le dit aussi à ses
disciples, leur promettant à cet effet
l'envoi du Saint-Esprit. Rien ne nous fera mieux
comprendre et remplir notre mission ici-bas que sa
correspondance, son identité avec la mission
de Christ.
Notre mission est semblable à la sienne par
le but qu'elle se propose. Pourquoi le
Père a-t-il envoyé son Fils ?
Pour faire connaître son amour envers les
pécheurs et sa volonté de les sauver.
Non seulement les paroles de Jésus, mais sa
personne même, mais toute sa conduite et
toute sa vie témoignaient de l'amour du
Père. Il devait représenter en sa
personne le Père invisible qui est au ciel,
afin que sur la terre les hommes apprissent ce que
signifie : « Comme le
Père ».
Après avoir accompli sa mission, le Seigneur
monta au ciel, devenant, comme le Père,
invisible au monde. Et maintenant il a transmis sa
mission à ses disciples après leur
avoir montré comment il fallait l'accomplir.
Ils doivent le représenter, lui l'Invisible,
afin qu'en voyant ce qu'ils sont, les hommes de la
terre puissent juger de ce qu'il est
lui-même. Tout chrétien doit donc
être la vivante image de Jésus, il
doit montrer en sa personne et par sa conduite le
même amour pour les pécheurs, le
même désir de les sauver, afin que par
eux le monde puisse savoir ce que signifie ;
« Comme Christ ». O mon
âme, prends le temps nécessaire pour
réaliser cette vérité. Notre
mission a le même but que celle de Christ, le
but de faire connaître le saint amour de Dieu
revêtu de notre enveloppe terrestre.
Notre mission a la même origine aussi
que celle de Christ. C'est l'amour du Père
qui a choisi Christ pour cette oeuvre, et qui l'a
trouvé digne d'un tel honneur, d'une telle
confiance. Nous aussi, nous sommes choisis par
Christ pour cette oeuvre. Tout racheté sait
bien que ce n'est pas lui qui a été
chercher le Seigneur, mais que c'est le Seigneur
qui a été le chercher. En allant le
chercher, et en l'attirant a lui, le Seigneur avait
expressément en vue cette mission divine,
« Ce n'est pas vous qui m'avez choisi,
mais c'est moi qui vous ai choisis, afin que vous
alliez et que vous portiez du
fruit ».
(Jean 15 : 16).
Croyant, qui que tu sois, et où que tu sois,
le Seigneur, qui te connaît, toi et ceux qui
t'entourent, a besoin de toi ; il t'a choisi
pour le représenter dans le cercle où
tu te meus. Que ton coeur s'applique à lui
obéir. Jésus a mis son coeur à
te sauver, afin que tu reflètes et que tu
fasses voir autour de toi l'image même de sa
gloire invisible. Oh ! souviens-toi que ta
mission divine émane de l'amour
éternel de Jésus comme la mission de
Jésus émanait de l'amour du
Père. Souviens-toi que, par là, ta
mission est en toute vérité semblable
à la tienne.
Notre mission est encore semblable à celle
de Christ quant aux subsides qui nous sont
accordés pour la remplir. Tout
ambassadeur s'attend à être pourvu du
nécessaire pour sa mission.
« Celui qui m'a envoyé est avec
moi, et le Père ne m'a point laissé
seul ».
(Jean 8 : 29). Ceci nous apprend
qu'en envoyant son Fils, le Père
était toujours avec lui, qu'il était
partout sa force et son appui. Il en est de
même quant à l'Eglise de Christ et sa
mission. Une promesse accompagne l'ordre
donné : « Allez et
instruisez toutes les nations... Voici, je suis
toujours avec vous ».
(Mat. 28 : 19, 20). Le
chrétien ne doit jamais se retirer en
arrière sous prétexte
d'incapacité, car le Seigneur ne demande
jamais rien qu'il ne donne le pouvoir d'accomplir.
Tout croyant peut donc être certain que,
comme le Père avait donné son
Esprit-Saint au Fils pour le rendre capable de son
travail, de même le Seigneur Jésus
donnera aussi aux siens tout ce dont ils ont
besoin. Le croyant recevra d'En haut la grâce
d'être un fidèle représentant
de Christ ici-bas, d'offrir dans sa vie un reflet
de l'exemple laissé par Christ et
d'être ainsi un foyer de vie, d'amour et de
bénédiction pour ceux qui
l'entourent. Quiconque entreprend sa mission divine
avec coeur et avec foi ne tardera pas à
éprouver que, réellement, celui qui
envoie se charge aussi de pourvoir du
nécessaire ceux qui sont envoyés.
Jésus fait ainsi pour nous ce que Dieu a
fait pour lui.
Notre mission est semblable en outre à celle
de Christ par la consécration qu'elle
exige » Le Seigneur Jésus
s'est adonné sans réserve à
poursuivre son oeuvre. C'était l’unique
but de sa vie : « Pendant qu'il
est jour, il me faut faire les oeuvres de celui qui
m'a envoyé. La nuit vient dans laquelle
personne ne peut travailler ».
(Jean 9 : 4). La mission du
Père était la seule raison de sa vie
terrestre. Il ne vivait ici-bas que pour
révéler à l'humanité
l'excellence et la gloire de Dieu le
Père.
De même pour nous. La mission que Christ nous
confie ici-bas est la seule raison de notre
présence sur la terre, sans cela il nous
retirerait de ce monde. La plupart des croyants ne
s'en rendent pas compte. Leur devoir se bornes,
selon eux, à travailler quelque peu pour
Christ au milieu d'autres choses à faire, et
encore n'en trouvent-ils que difficilement le temps
et la force. Et pourtant chacun devrait se
dire : Accomplir la mission de Christ est la
seule raison de ma vie ici-bas. Ce n'est qu'en m'y
consacrant sans réserve, comme l’a fait
mon Seigneur et mon Maître, que ma vie pourra
lui être agréable. Cette mission
divine est si vaste et si belle que nous ne pouvons
pas l'accomplir sans nous y consacrer
entièrement. Impossible sans cela de
recevoir les forces nécessaires pour nous en
acquitter, impossible aussi de compter sur le
secours du Seigneur, sur l'accomplissement de ses
promesses. Est-ce bien ainsi que je suis
préparé pour cette mission ? Si
je le suis, je possède la clef qui va ouvrir
à mon expérience tous les
trésors de gloire contenus dans ces
mots : « Comme mon Père
m'a envoyé, je vous envoie aussi de
même ».
O frères, consacrons notre vie à
cette mission ; n'est-elle pas digne de la
remplir tout entière ?
Seigneur Jésus, tu es descendu du ciel pour
nous faire connaître ce qu'est la vie du
ciel. Tu as pu le faire parce que tu étais
du ciel. Tu as apporté sur la terre l'image
et l'esprit de la vie du ciel ; c'est pourquoi
tu as pu nous montrer aussi glorieusement ce qui
constitue la vraie gloire du ciel, la
volonté et l'amour du Père
invisible.
Seigneur, tu es toi-même à
présent l'Invisible dans le ciel, et tu nous
envoies, nous, pour te représenter dans ta
gloire divine de Sauveur. Tu demandes que, nous
aussi, nous aimions les hommes, afin que,
d'après ce que nous serons avec eux, ils
puissent se faire quelque idée de la
manière dont tu les aimes, toi, dans le
ciel.
O notre Sauveur, notre âme te bénit de
ce que tu ne demandes pas plus que tu ne donnes.
Toi qui es la vie du ciel, tu promets de faire
vivre de ta vie tes disciples, tu vis en eux,
béni soit ton saint nom ! C'est de toi
qu'ils reçoivent le Saint-Esprit pour
être en eux « un souffle de
vie ». C'est lui qui est la vie divine de
l'âme, et quiconque accepte la direction de
l'Esprit pourra accomplir sa mission. Par la joie
et la puissance que confère le Saint-Esprit,
nous pourrons être ta vivante image, et faire
connaître à tous ce qu'est ta
ressemblance.
Seigneur, enseigne-moi, enseigne-nous, à
nous tous, que nous ne sommes pas du monde, comme
toi tu n'étais pas du monde, et que c'est
pour cela que tu nous envoies dans le monde, comme
tu avais été envoyé par ton
Père, afin que nous prouvions par notre vie
que nous appartenons à ce monde d'amour, de
pureté et de félicité auquel
ici-bas tu appartenais toi-même. Amen.
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