Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



COMME CHRIST




TROISIÈME JOUR

COMME CHRIST
Comme celui qui sert.

« Si donc je vous ai lavé les pieds, moi qui suis le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres. » Jean 13 : 14.

« Je suis au milieu de vous comme celui qui sert. » Luc 22 : 27.

Hier nous nous sommes occupés du droit qu'a le Seigneur de demander et d'attendre de ses rachetés qu'ils suivent son exemple. Aujourd'hui nous allons chercher en quoi nous devons le suivre.
« Vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres ». Voilà le texte dont il nous importe de bien saisir le sens. Il nous offre trois principaux sujets à méditer : le rôle de serviteur que prend ici Jésus ; la purification qui était le but de ce service ; l'amour qui en était le mobile.

En premier lieu le rôle de serviteur. Tout est prêt pour le dernier souper, tout, jusqu'à l'eau pour laver, selon la coutume, les pieds des convives, mais il n'y a pas là d'esclave pour ce service. Chacun l'attend des autres ; aucun des douze ne songe à s'abaisser jusque là. Même à table, ils ne sont préoccupés que de savoir qui sera le plus grand dans le royaume qu'ils attendent. (Luc 22 : 26,27). Soudain Jésus se lève, pose sa robe, se ceint d'un linge et se met à leur laver les pieds. O merveille ! Les anges mêmes ne le voient-ils pas avec étonnement et adoration ! Christ, lui, le Créateur et le Roi de l'univers, lui que des légions d'anges sont prêtes à servir au moindre signe, lui qui d'un mot affectueux aurait pu désigner l'un des douze pour ce service, il prend lui-même la place d'un esclave, et de ses mains il lave les pieds poudreux de ses disciples. Il le fait avec la pleine connaissance de sa gloire divine, car Jean dit : « Jésus, sachant que le Père lui avait remis toutes choses entre les mains, et qu'il était venu de Dieu, et qu'il s'en allait à Dieu, il se leva... » (Jean 13 : 3).
Pour les mains entre lesquelles Dieu a remis toutes choses, il n'est rien de vulgaire ni de souillé. Ce n'est pas le travail le plus vil qui abaisse le travailleur, mais c'est le travailleur qui honore et relève le travail, revêtant de sa propre valeur le plus humble service ; aussi est-ce dans ce que nous appelons l'abaissement, selon nos vues humaines, que notre Seigneur trouve sa gloire divine, et qu'il met ainsi son Église sur la voie de toute vraie bénédiction. C'est précisément parce qu'il est le bien-aimé du Père qui lui a remis toutes choses, qu'il ne lui est pas difficile de s'abaisser aussi bas. En prenant ainsi la place de serviteur, Jésus proclame la loi du rang dans l'Eglise chrétienne. Plus un de ses membres veut être en faveur, plus il doit trouver sa joie à être le serviteur de tous. « Quiconque voudra être le premier entre vous, qu'il soit votre esclave ». (Matt. 20 : 27). « Que le plus grand d'entre vous soit votre serviteur ». (Matt. 23 : 11).

Un serviteur est sans cesse occupé de l'ouvrage et de l'intérêt de son maître ; il est toujours prêt à montrer à son maître qu'il ne cherche en toutes choses qu'à lui plaire, ou à lui être utile. Ainsi a vécu Jésus, « car le Fils de l'homme lui-même est venu, non pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie pour la rançon de plusieurs ». (Marc 10 : 45) « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert ». Et moi, disciple de Christ, c'est ainsi que je dois vivre aussi, ainsi que je dois être, au milieu des enfants de Dieu, le serviteur de tous. Si je veux être en bénédiction à d'autres, ce sera par mon empressement à les servir avec humilité et avec amour, sans égard à ma propre gloire, ni à mon propre intérêt, mais en cherchant à leur faire du bien. C'est en lavant les pieds des disciples que je dois suivre l'exemple de Christ, car un serviteur n'a pas honte d'être tenu pour un inférieur ; sa place et son travail sont de servir les autres. Souvent, nous ne sommes pas en bénédiction aux autres, parce que nous nous adressons à eux comme leur étant supérieurs par les grâces et les dons que nous avons reçus. Si nous apprenions d'abord du Seigneur à apporter dans nos relations avec le prochain l'esprit de serviteur, quelle bénédiction ne serions-nous pas pour le monde ! Quand cet exemple sera suivi et tiendra la place qu'il doit tenir dans l'Eglise de Christ, on sentira bientôt la présence du Maître et sa puissance.

Et à quel travail est appelé le disciple dans cet esprit d'humble service ? Laver les pieds représente ici un double travail : l'un en vue de nettoyer et rafraîchir le corps, l'autre de purifier et sauver l'âme. Ces deux buts ont toujours été réunis dans tout le cours de la vie terrestre de notre Seigneur. Les malades étaient guéris et l'Évangile était prêché aux pauvres. Pour le paralytique, comme pour beaucoup d'autres, la guérison du corps était la figure et la promesse de la vie de l'esprit.

Le disciple de Jésus ne doit pas perdre de vue ceci quand il reçoit l'ordre de laver les pieds aux autres. Se souvenant que par la vie extérieure et matérielle il peut trouver accès à la vie intérieure et spirituelle, il fait du salut de l'âme le premier but de son ministère, mais il cherche aussi le chemin des coeurs par sa promptitude à rendre service dans les menus détails de la vie de chaque jour. Ce ne sera pas par des reproches et par des censures qu'il remplira l'office de serviteur, ce sera bien plutôt par sa bienveillance et son affection, par son empressement à aider et à rendre service, qu'il témoignera de ce que doit être le disciple de Jésus. Sa parole aura de la force alors, elle sera bien accueillie, et s'il rencontre chez autrui péché, perversité et opposition, loin d'en être découragé, il persévérera en pensant à toute la patience avec laquelle Jésus l'a supporté lui-même, et continue chaque jour à le laver et à le purifier. Il se sait au nombre des serviteurs destinés de Dieu à s'abaisser aussi bas que possible pour servir et sauver les hommes, même jusqu'à se mettre à leurs pieds s'il le faut.

L'esprit qui doit animer cette vie d'amour et d'humble service ne peut venir que de Jésus seul. Jean dit de lui : « Comme il avait aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'à la fin ». (Jean 13 : 1). Pour l'amour, rien n'est trop difficile. L'amour ne parle pas de sacrifice. Pour rendre heureux celui qu'il aime, l'amour est prêt à renoncer à tout. C'est l'amour qui a fait de Jésus un serviteur. C'est l'amour seul qui nous fera trouver tant de bonheur à être serviteur, qu'à tout prix nous voudrons continuer à servir notre Maître. Nous pourrons, comme Jésus, avoir à laver les pieds de quelque Judas qui nous paiera d'ingratitude et de trahison. Nous rencontrerons probablement plus d'un Pierre qui nous repoussera d'abord par son : « Jamais tu ne me laveras les pieds », et qui ensuite exhalera son mécontentement si nous ne pouvons complaire à l'impatience de son : « Non seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ». L'amour seul, un amour divin, inépuisable, peut donner la patience, le courage et la sagesse nécessaires pour le vaste service dont le Seigneur nous a donné l'exemple : « Vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres ».
O mon âme, ton amour ne saurait atteindre si haut. C'est pourquoi, écoute celui qui te dit : « Demeurez dans mon amour ». (Jean 15 : 9).

Apprenez de Jésus combien il vous aime, et que lui seul peut vous faire « demeurer dans son amour ». Vivez chaque jour comme le bien-aimé du Seigneur, faisant l'expérience que son amour vous purifie, vous sanctifie, vous soutient et vous bénit tout le long de la journée. Son amour se répandant ainsi en vous, débordera aussi de vous, et vous fera trouver votre plus grande joie à suivre son exemple en lavant les pieds aux autres. Ne vous plaignez pas trop du manque d'amour et d'humilité chez les autres, mais priez beaucoup le Seigneur de rendre les siens attentifs à leur véritable vocation, celle de suivre ses traces, afin que le monde voie que Christ est réellement leur modèle. Et si vous ne voyez pas de changement aussi vite que vous le voudriez chez ceux qui vous entourent, demandez d'autant plus au Seigneur que vous puissiez, vous au moins, témoigner de la joie qu'il y a à aimer et à servir comme Jésus, que vous puissiez montrer que c'est aussi là le moyen d'être, comme Jésus, en bénédiction aux autres.

Mon Dieu ! Je m'abandonne à toi, te priant de me faire entrer dans cette heureuse vie de service. En toi, Seigneur, j'ai vu que l'esprit de serviteur est l'esprit qui vient du ciel et qui conduit au ciel. Que ton amour éternel demeure en moi, et ma vie sera, comme la tienne, l'accomplissement de ces mots : « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert ».

O toi, Fils glorifié du Père, tu sais que ce n'est pas toujours ton Esprit qui nous anime, tu sais que cette vie de serviteur est le contraire de ce que le monde tient pour honorable, mais tu es venu nous donner d'autres notions là-dessus, tu es venu nous enseigner ce qu'on pense au ciel de la gloire d'être le dernier, et du bonheur qu'on peut trouver à servir. O toi, qui donnes, non seulement de nouvelles pensées, mais encore de nouveaux sentiments » donne-moi un coeur comme le tien, un coeur rempli du Saint-Esprit, un coeur qui puisse aimer comme toi.

O Seigneur, ton Saint-Esprit demeure déjà en moi ; mais le recevoir avec plénitude est l'héritage que tu m'as promis. Dans la joie que donne ton Saint-Esprit, je pourrai être ce que tu es. Je me consacre donc à une vie de service comme la tienne. Donne-moi le même esprit qui t'animait quand tu t'es abaissé au point de revêtir un corps d'homme, et sans égard à l'opinion du monde, de prendre la place de serviteur. Oui, Seigneur, que par ta grâce ce même esprit vienne m'animer, moi aussi. Amen.



QUATRIÈME JOUR

COMME CHRIST
Notre Tête.

« C'est aussi à quoi vous êtes appelés, puisque Christ lui-même a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces... lui qui a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu'étant morts au péché, nous vivions à la justice. » 1 Pier. 2 : 21, 24.

Être appelé à suivre l'exemple de Christ et à marcher sur ses traces ! C'est si grand, c'est si élevé, qu'il y a là toute raison de s'étonner et de s'écrier : Comment attendre d'hommes pécheurs qu'ils marchent comme le Fils de Dieu ? Aussi la plupart s'écrient que c'est impossible, que c'est là un idéal admirable, mais hors d'atteinte.

L'Écriture parle autrement. Elle nous montre l'admirable union qui nous relie à Christ et qui nous remplit de sa vie divine avec toute sa puissance d'action. Elle nous montre que par là même il est tout naturel d'attendre de nous que nous vivions comme Christ. Pour suivre l'exemple de Christ il faut donc avant tout réaliser l'union de Christ avec ses disciples.
Et quelle est cette union ? Dans notre texte, Pierre nous présente Christ comme notre Garant, notre Modèle et notre Tête.

Christ est notre Garant. Christ a souffert pour nous, lorsqu'il « a porté nos péchés en son corps sur le bois ». Comme notre Garant, il a souffert et il est mort à notre place. En portant nos péchés, il nous a affranchis de la malédiction et de la domination du péché. Comme notre Garant, il a fait ce que nous ne pouvions pas faire, ce qu'à présent nous n'avons pas besoin de faire.

Christ est aussi notre Modèle. Dans un sens son oeuvre est unique sans doute, et pourtant nous avons à le suivre dans cette oeuvre même, nous devons faire ce qu'il a fait, vivre et souffrir comme lui. Christ nous a laissé un exemple afin que nous suivions ses traces. Ses souffrances comme mon Garant m'appellent à des souffrances semblables, puisqu'il est aussi mon Modèle. Mais ceci est-il équitable ? Lorsque Jésus a souffert comme Garant du pécheur, il avait en lui la puissance de sa nature divine, et comment peut-il attendre de moi, dans la faiblesse de la chair, que je souffre comme lui ? N'y a-t-il pas un abîme béant entre ces deux choses que Pierre réunit si étroitement : la souffrance comme Garant et la souffrance comme Modèle ? Non, l'oeuvre de Christ présente une troisième face qui jette un pont sur l'abîme, et qui nous rend possible de prendre le Garant pour notre Modèle, de vivre, de souffrir et de mourir comme lui.

Christ est aussi notre Tête. Voilà ce qui relie le Garant au Modèle : Christ est le second Adam. Comme croyant, je suis spirituellement un avec lui, membre du corps dont il est la tête. (Eph. 1 : 23). Par cette unité en lui, il vit en moi et me fait avoir part à la vertu de son oeuvre accomplie, à la vertu de ses souffrances, de sa mort et de sa résurrection. C'est sur cette base-là qu'il nous est dit dans Romains 6, et ailleurs, que le chrétien est réellement mort au péché et vivant à Dieu. La vie même dont Christ vit, cette vie qui a passé par la mort et par la puissance de cette mort, devient la vie du croyant, et par ce fait il est mort et ressuscité avec Christ. C'est la même pensée qu'exprime Pierre, quand il dit : « qui a porté nos péchés en son corps sur le bois ». Il l'a fait, non seulement afin que nous soyons pardonnés par sa mort, mais afin « qu'étant morts au péché, nous vivions à la justice ». Comme nous avons part à la mort spirituelle du premier Adam, étant réellement morts à Dieu en lui, nous avons de même part au second Adam, étant réellement morts au péché en lui, et ayant repris vie en lui pour être à Dieu. Christ n'est pas seulement le Garant qui a vécu et qui est mort pour nous, il n'est pas seulement le Modèle qui nous a montré comment nous devons vivre et mourir, il est encore notre Tête. En lui, nous sommes un ; en sa mort, nous sommes morts, et sa vie est à présent nôtre vie. Voilà ce qui nous donne la force de marcher d'après le Modèle dans tout ce qu'a fait le Garant. Christ comme notre Tête est le lien qui rend inséparables la foi au Garant et la conformité au Modèle.

Ces trois choses n'en font qu'une. Ces trois vérités ne peuvent se séparer l'une de l'autre. Et pourtant on les sépare trop souvent.

- Quelques-uns veulent suivre l'exemple de Christ sans foi en son expiation. Ils cherchent en eux-mêmes la force de vivre comme lui, et leurs efforts ne peuvent être que vains.

- D'autres saisissent bien l'oeuvre du Garant, mais ils négligent le Modèle. Ils croient à la rédemption par le sang versé sur la croix, mais ils négligent de suivre les traces de celui qui a souffert la croix. La foi à l'expiation est bien la base de l'édifice, mais ce n'est pas tout. Leur christianisme est défectueux aussi, il manque de lumière sur la sanctification, parce qu'ils ne comprennent pas que la foi à l'expiation impose l'obligation de suivre l'exemple de Christ.

- D'autres croyants ont bien saisi ces deux vérités : Christ leur Garant, et Christ leur modèle ; et pourtant il leur manque encore quelque chose. Ils sentent bien le besoin de suivre Christ comme leur Modèle dans ce qu'il a fait comme leur Garant, mais ils manquent de force pour le faire. Ils ne comprennent pas comment on peut arriver à suivre cet exemple. Ce qu'il leur faut, c'est une vue claire de ce que l'Écriture nous dit de Christ comme notre Tête.

C'est parce que le Garant n'est pas séparé de moi, mais que je suis en lui, et qu'il est en moi, que je puis devenir comme lui. Sa vie même devient ma vie. Lui-même vient habiter en moi qu'il a racheté par son sang. Suivre ses traces est mon devoir, parce que cela m'est possible par l'union qui existe entre la Tête et les membres. Ce n'est que lorsque ceci sera bien compris, que l'exemple de Christ sera suivi, et qu'il aura la place qu'il doit avoir dans la vie chrétienne. Si Jésus lui-même veut, en me communiquant sa vie, agir en moi et rendre ainsi ma vie conforme à la sienne, mon devoir en devient simple et d'un accomplissement assuré. Je n'ai plus qu'à regarder à l'exemple donné par Jésus pour savoir ce que j'ai à faire, puis à demeurer en lui, et ouvrir mon coeur à l'action bénie de sa vie en moi. Aussi certainement qu'il a vaincu le péché et la condamnation pour moi, il vaincra de même la domination du péché en moi. Ce qu'il a commencé pour moi par sa mort, il le perfectionnera par sa vie en moi. C'est donc parce que mon Garant est aussi ma Tête, que l'exemple qu'il me donne comme mon Modèle doit être et sera la règle de ma vie.

On cite souvent cette parole de saint Augustin : « Seigneur donne-moi ce que tu commandes, et commande alors ce que tu voudras ». Ce qu'il a dit trouve ici sa confirmation : Si le Seigneur, qui vit en moi, me donne ce qu'il demande de moi, il ne me demandera jamais rien de trop élevé pour moi. J'ai le courage alors de considérer son saint exemple en long et en large et de le recevoir comme la règle à suivre. Ce n'est plus seulement le commandement qui me dit ce que je dois être, c'est aussi la promesse de ce que je serai. Rien n'affaiblit plus la force de l'exemple de Christ que la pensée de ne pas pouvoir marcher comme lui.
N'accueillez jamais cette pensée-là. C'est déjà sur cette terre que doit commencer la parfaite ressemblance avec Christ que nous obtiendrons plus tard au ciel. Dès ici-bas elle peut s'accentuer chaque jour et devenir plus visible à mesure que la vie suit son cours. Comme Christ, votre Tête, a accompli une fois pour toutes l'oeuvre de votre salut, il accomplira peu à peu en vous avec sa même puissance cette oeuvre de renouvellement à son image. Que ceci nous rende la croix doublement précieuse ! Jésus, notre Tête, a souffert comme notre Garant, afin de pouvoir, par son union avec nous, porter nos péchés à notre place. Jésus, notre Tête, a souffert comme notre Modèle, afin de pouvoir nous guider dans la voie, qui par notre union avec lui, nous conduit à la victoire et à la gloire. Le Christ qui a souffert est donc à la fois notre Tête, notre Garant et notre Modèle.

Il en résulte que c'est précisément la voie de souffrance où Jésus a opéré notre union avec lui, qui nous conduit à la victoire et à la gloire. Le Christ qui a souffert est donc à la fois notre Tête, notre Garant et notre Modèle.

Il en résulte que c'est précisément dans la voie de souffrance où Jésus a opéré notre expiation et notre rédemption, que nous devons suivre ses traces, et que nous ne réaliserons ce qu'est pour nous cette rédemption qu'à proportion de la part personnelle que nous prendrons à cette souffrance. « Christ a souffert pour nous, nous laissant un exemple ». Veuille le Saint-Esprit nous révéler ce que signifie cette parole.

O mon Sauveur ! Comment te rendre grâce de l'oeuvre que tu as accomplie comme mon Garant ? Te mettant à ma place comme un coupable, tu as porté mes péchés en ton corps sur le bois, sur cette croix que j'avais méritée. Toi, tu l'as subie, tu t'es fait semblable à moi, afin que la croix fut pour moi bénédiction et vie.
Et à présent tu m'appelles à être crucifié, afin d'être fait semblable à toi, et de trouver en toi la force de souffrir et de ne plus pécher. Toi, ma Tête, tu as été mon Garant, tu as souffert et tu es mort avec moi. Toi, ma Tête, tu es mon Modèle, afin que je puisse souffrir et mourir avec toi.

O mon Sauveur ! Je reconnais que j'ai trop peu compris ces choses. Ton oeuvre comme Garant tenait plus de place à mes yeux que ton oeuvre comme Modèle. J'étais heureux de savoir que tu avais souffert la croix pour moi, mais je ne pensais guère que je dusse, moi aussi, souffrir la croix comme toi et avec toi. J'attachais plus d'importance à l'expiation de la croix qu'à ma participation à la croix, plus d'importance à me savoir racheté qu'à être personnellement uni à toi
Pardonne-le-moi, Seigneur ! et apprends-moi à trouver ma joie dans mon union avec toi, ma Tête, tout autant que dans ma confiance en toi comme Garant et comme Modèle. Et quand je me demande comment je puis suivre l'exemple que tu m'as donné, puisse ma foi devenir plus ferme et plus joyeuse à la pensée que si Jésus est mon modèle, c'est parce qu'il est aussi ma vie. Puisque je suis un avec lui, je dois et je puis être comme lui. Accorde-le-moi, Seigneur, dans ton amour ! Amen.
(Voir à la fin du volume la note 1)



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NOTE 1

Thomas à Kempis a dit : « Tous les hommes désirent être à Christ et faire partie de son peuple, mais peu d'entre eux veulent réellement mener la vie du Christ ! » Plusieurs se figurent que, pour imiter Jésus-Christ, il faut un certain degré d'avancement, auquel un petit nombre seulement peut atteindre. Ils pensent que, pour être un vrai chrétien, il suffit de confesser sa faiblesse et ses péchés et de rester attaché à la Bible et aux sacrements, sans viser à aucune réelle conformité à la vie de Christ. Ils taxent même d'orgueil et de fanatisme quiconque ose soutenir qu'une vie conforme à celle de Christ est la conséquence indispensable de tout vrai christianisme. Et pourtant notre Seigneur dit à tous sans exception : « Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas, n'est pas digne de moi ». (Mat. 10 : 38). Jésus parle ici de ce qu'il y avait de plus pénible dans sa vie, de sa croix, qui résume tout le reste. C'est à toute l'Eglise, et non à quelques-uns seulement, que Pierre adresse ces mots : « Christ nous a laissé un exemple, afin que nous suivions ses traces ». (1 Pier. 2 : 21). La négligence à l'égard de ces commandements irréfutables est un mauvais symptôme de notre christianisme moderne.

 

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