Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE V

LE PRÉDICATEUR MÉTHODISTE EN BRETAGNE ET EN BASSE NORMANDIE

(1802-1805)

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Du Pontavice attendait que Dieu lui donnât le signal de rentrer en France, mais il ne séparait pas son désir de revoir sa patrie du désir d'y prêcher l'Évangile. « La paix sera-t-elle bientôt proclamée ? écrivait-il. La porte sera-t-elle bientôt ouverte en France, pour que l'Évangile du Fils de Dieu puisse y pénétrer et y faire un glorieux changement ? » Toutefois, « quelque véhéments que fussent les désirs de son coeur à cet égard, il avait une si grande crainte de se tromper et de prendre l'ardeur de son zèle ou certains mouvements de son coeur pour un appel de la Providence, que, lorsque les obstacles parurent levés et la porte ouverte, il consulta, avant de rien entreprendre, celui de ses amis dont il savait que les conseils pouvaient l'éclairer ou le diriger dans une démarche de cette importance. Il lui écrivit, le 2 mars 1802, lui déclarant qu'il n'avait encore aucune volonté déterminée. Il lui parlait d'une invitation qu'il avait reçue du Dr Coke de passer en Angleterre, pour l'accompagner ensuite en France. Les expressions dont il se servait indiquaient sa déférence pour ses supérieurs, et sa simplicité enfantine et vraiment évangélique.

« Pensez-vous, écrivait-il, que je ferais bien d'aller en France avec le Docteur, et n'y suis-je même point obligé, s'il le requiert, puisque le Seigneur s'est servi de lui pour me tirer des ténèbres, en me prenant avec lui pour voyager parmi les chrétiens ? Il est à cet égard comme mon père, et ne dois-je pas lui obéir comme un fils ? Qu'en pensez-vous ? Pour moi, je serais bien aise d'aller en Angleterre, et je serais bien aise aussi de rester dans les Îles, en attendant les directions de la Providence » (1).

De Quetteville, à qui il demandait conseil, l'encouragea à se rendre en France. La paix d'Amiens venait d'être signée, et le premier Consul autorisait les émigrés à rentrer. Mais avant de se décider à partir, du Pontavice voulut s'assurer des dispositions de ses parents à son égard. « Je reçus d'eux, dit-il, plusieurs lettres, qui m'invitaient, dans les termes les plus tendres, à revenir. Ma soeur me marquait qu'elle viendrait elle-même me chercher, si je ne revenais pas ; et mon père m'écrivait aussi que, si les infirmités de la vieillesse ne l'empêchaient, il viendrait lui-même me trouver. Je ne leur avais pas caché ce que je faisais dans les Îles, que j'y prêchais l'Évangile ; je leur avais aussi raconté un peu ce que Dieu avait fait pour mon âme. Ces nouvelles les affligèrent d'autant plus que je leur disais que, s'ils voulaient me revoir, mon dessein n'était pas de rester en France, mais de retourner dans les Îles, après leur avoir fait une visite » (2).

Les lettres de ses parents devenant de plus en plus pressantes, du Pontavice se décida à se rendre auprès d'eux. Une considération qui hâta son départ fût que le gouvernement français avait fixé un délai au retour des émigrés, après lequel, s'ils n'étaient pas rentrés, ils seraient pour toujours bannis de leur pays. Ce ne fût pas sans un vrai déchirement de coeur qu'il quitta les sociétés méthodistes des îles de la Manche, au milieu desquelles son ministère avait débuté et porté ses premiers fruits. Les Îles étaient devenues pour lui une seconde patrie, et il emportait l'espoir d'y revenir, espoir qui ne devait pas se réaliser.

Au printemps de 1802, il s'embarqua à Guernesey pour Southampton et alla à Londres, d'où il se rendit, par la voie de Douvres, à Calais. Il y obtint un passeport qui lui permit de se rendre à Paris, et de là à Fougères, le lieu de sa naissance, qu'il avait quitté plus de dix ans auparavant. Ses parents vinrent à sa rencontre et lui firent le plus affectueux accueil. On lira avec intérêt deux extraits de ses lettres, où il décrit ses premières impressions dans ce milieu où il se sentait à la fois tendrement aimé par sa famille et séparé d'elle par les convictions et les expériences de sa vie religieuse.

Voici ce qu'il écrivait, le 9 août 1802, à son collègue et ami Jean de Quetteville : (4)
« Mes parents viennent au devant de tous mes désirs. Mais quoiqu'ils soient visiblement disposés à m'accorder tout ce que le coeur de l'homme peut désirer, tout cela, grâce au Seigneur, ne me fait pas envie, et je sens qu'il n'y a que Dieu qui puisse me satisfaire. Au milieu du plaisir que j'éprouve en revoyant mes chers parents, je sens qu'il me manque quelque chose ; ce sont mes frères en Jésus-Christ. Des personnes du monde, amis et parents, sort venus me voir ; mais leur compagnie m'est peu de chose ; que leur conversation me paraît insipide, en comparaison de celle de mes frères en notre Seigneur ! C'est une croix pour moi d'être séparé d'eux ; je prie Dieu de me conduire et de m'ouvrir, encore une fois le chemin des Îles, si telle est sa volonté ; car, au milieu des voeux que je forme pour être réuni à son peuple, je sens au dedans de moi des convictions que je suis dans l'ordre de la Providence, et ma conscience me rend témoignage qu'il est nécessaire que je sois ici, pour plusieurs raisons, et peut-être pour des raisons qui me sont encore inconnues. Oh ! que j'ai besoin de sagesse et de grâce ! »

Il écrivait, le 14 septembre, à Richard Reece, qui était alors pasteur à Leeds : (3)
« Nous avons eu quelques conversations touchant la religion ; mais mes parents sont très opposés à mes sentiments. Malgré cela, ils ne cessent de me témoigner beaucoup d'affection et voudraient bien me rendre content et heureux. Mais tout ce qu'ils pourraient m'accorder et tout ce qu'ils pourraient faire pour moi ne saurait me satisfaire. Le monde et ses conversations m'est à charge. N'allez pas croire que j'aille dans le monde ; non, je n'y ai pas mis le pied ; aussi dit-on que je suis un ermite. Ceux que je connais sont si pleins de l'amour du monde, leurs préjugés contre mes sentiments sont si fortement enracinés, ma faiblesse et ma pusillanimité sont si grandes que j'évite souvent leur compagnie. Je sais que notre Seigneur n'ordonne pas de fuir les hommes ; mais n'est-il pas de notre devoir de fuir les lieux et les occasions qui peuvent nous être des pièges ? C'est ce que je fais. Je n'ai jamais senti autant qu'à présent le besoin d'un ami. Oh ! comme sa compagnie me serait agréable ! Car, dans la situation où je me trouve, éloigné de ceux avec qui je suis uni en esprit, privé de toute assemblée et de toute conversation religieuse, je sens mon coeur serré, et j'aurais besoin de l'épancher dans le sein d'un ami.

« Plusieurs choses contribuent à rendre ma situation plus accablante. Il n'y a point ici de porte ouverte pour l'Évangile de Christ, et mon retour dans les Îles est accompagné de difficultés. Cependant mon projet est d'y retourner aussitôt que je le pourrai, et mon âme aspire fortement après ce temps heureux.

« Je suis ici aussi tranquille que s'il n'y avait point eu de révolution ; mais cependant je ne suis pas encore tout à fait libre, parce que mon nom n'est pas encore rayé de la liste des émigrés. Je suis, comme les autres émigrés, en surveillance, attendant une carte d'amnistie. Quand je l'aurai reçue, je pense que je serai libre d'aller où je voudrai. Le nombre de ceux qui sont sur la liste des émigrés est si grand, que cela prendra du temps avant que tous ceux qui sont rentrés aient reçu leur carte.

« De plus, mes parents voudraient m'arrêter ici, et me voir me marier. Et quand ils sauront quels sont mes desseins, cela leur causera une peine bien vive, et ils tâcheront sans doute de mettre des empêchements à mes projets. Je prie souvent Dieu qu'il me reconduise promptement parmi nos amis ; c'est le plus grand désir de mon coeur. Aidez-moi de vos prières et de vos conseils et écrivez-moi.
« Mes parents ont été exposés à beaucoup de dangers pendant la Révolution. Leur pays a été le théâtre de la guerre civile ; mais, grâce à Dieu, ils ont été préservés, c'est-à-dire mon père, ma mère et ma soeur, car j'ai perdu plusieurs cousins. Ils ont aussi conservé leur fortune. De sorte que nous nous trouvons comme s'il n'y avait pas eu de révolution en ce pays-ci.

« Donnez-moi des nouvelles de M. Clarke. Si je savais où il est, je lui écrirais.
« Je finis en vous souhaitant, à vous et à votre épouse, les bénédictions de la nouvelle Alliance, et en recommandant à vos prières celui qui est votre frère en Christ.

« P. P. »

Quoi qu'il se trouvât isolé et exilé dans sa ville natale, du Pontavice y était heureux dans la communion de son Sauveur :
« Ce serait sans doute, écrit-il, une grande satisfaction pour moi de revoir mes amis, et la seule pensée de pouvoir peut-être un jour me voir réuni avec eux pour ne les plus quitter me remplit de joie. Je sens cependant un grand attrait à rester ici, jusqu'à ce que je voie un chemin ouvert pour en partir. Bien loin que mon âme soit plongée dans l'angoisse et dans la douleur, je me sens content et je pense que Dieu a beaucoup béni mon âme ; je sens qu'elle est soumise et résignée à sa volonté .....

« Le monde et ses partisans, leurs coutumes et leurs discours font encore journellement la peine et le tourment de mon esprit. J'ai soif de conversations touchant l'amour de Jésus. Je ne voudrais parler que de Jésus et ne vivre que de Jésus ; enfin, je désire être tout à Jésus. Privé de tous les moyens dont je jouissais avec nos amis, je n'ai plus d'autre appui que mon Jésus. C'est sans doute pour me consoler dans mon exil, que Dieu m'accorde les douceurs que je ressens dans mon âme » (5).

Les parents de Pierre du Pontavice avaient sans doute espéré qu'une fois rentré dans le milieu où s'était écoulée sa jeunesse, il considérerait ses dix années d'émigration et sa conversion au protestantisme comme un intermède fâcheux dans sa vie et qu'il reviendrait peu à peu à la foi de sa famille, ou tout au moins à cet état de demi-adhésion au catholicisme, qui était de bon ton chez les contemporains du Concordat et chez les admirateurs du Génie du Christianisme. Mais sa conversion avait été trop profonde pour pouvoir être ébranlée par des considérations de famille, et il « demeura ferme, comme voyant Celui qui est invisible ». Ses parents comprirent qu'ils devaient respecter dans leur fils des convictions qui les affligeaient, mais qui avaient donné à son âme une trempe virile et une hauteur morale qui forçaient leur admiration.

Dans ce milieu, où il pouvait parler de tout, excepté de sa foi religieuse, et où il ne pouvait pas rendre témoignage à son Sauveur, du Pontavice se sentait encore plus exilé, quoique dans sa patrie et dans sa famille, que lorsqu'il était sur la terre étrangère entouré de ses frères en la foi. Le sentiment de sa vocation au ministère évangélique loin de s'affaiblir, se fortifiait chaque jour. « N'ayant aucune fonction publique à remplir, il consacrait la plus grande partie de son temps à l'étude de la Parole de Dieu, et les heures s'écoulaient, comme il le dit lui-même, avec une grande rapidité. Par là, son âme se fortifiait au combat et se munissait d'arguments propres à renverser les sophismes des incrédules et des ennemis de la saine doctrine. Il vivait beaucoup par la pensée au milieu de ses frères en Jésus-Christ, et priait pour eux. Dans ses lettres, il exhortait les jeunes chrétiens à persévérer dans le service du Seigneur... L'amour surnaturel dont il était embrasé annulait, pour ainsi dire, l'espace qui le séparait du corps des fidèles, et tous les points du globe où Jésus régnait semblaient se rapprocher dans son coeur comme au centre d'unité, ou plutôt son coeur élargi par la charité, s'épanchait à la fois dans le sein de toutes les Églises (6). »

Au printemps de 1803, du Pontavice quitta Fougères pour visiter les sociétés méthodistes des environs de Caen et du Bocage, au milieu desquelles travaillait William Mahy. Dans une lettre à Richard Reece (la dernière de cette intéressante collection), il faisait part à son ami de ses impressions sur l'oeuvre faite dans cette contrée par le pieux évangéliste guernesiais. Cette lettre est écrite en anglais, avec des précautions et des abréviations destinées à dépister les censeurs de la police, pour lesquels tout ancien émigré était suspect.

« 3 mai 1803 (7).

« Mon cher frère, - Je suis demeuré longtemps sans répondre à la lettre que vous m'écrivîtes en novembre ou décembre dernier. Mes affaires ne s'étant pas terminées aussitôt que je l'eusse désiré, je pensai qu'il était prudent de ne pas vous écrire avant qu'elles le fussent. Je craignais que mes lettres ne fussent arrêtées et ouvertes, ce qui aurait beaucoup nui à la conclusion de mes affaires. Aujourd'hui, par la bénédiction de Dieu, mes affaires sont terminées conformément à mes voeux, et j'ai la liberté d'aller où il me plaît (8).

« Notre frère Mahy ayant désiré ma visite, et notre frère de Quetteville m'ayant demandé d'y aller, je suis venu ici les derniers jours de mars et ai trouvé notre frère Mahy très heureux de me voir. La petite société que notre frère a formée ici m'a fort bien accueilli, et j'ai été moi-même très reconnaissant de la trouver. Nous avons ici, dans deux communes, trois classes, dont les membres sont vraiment sincères et vivent de la vie de Dieu. Plusieurs parmi eux ont fait des progrès dans la connaissance d'eux-mêmes et ont soif de Dieu. Je me trouve heureux parmi eux, et quand je les entends raconter leur expérience, je ne puis que me réjouir de ce que Dieu a commencé une grande oeuvre dans cette grande nation, et j'espère beaucoup que ce petit troupeau sera un peut de levain pour faire lever la masse. La plupart d'entre eux prient en public dans nos réunions de prière et ont un beau don pour la prière. Ils désirent beaucoup voir la vérité se frayer son chemin dans ce pays et prient avec ferveur pour cela. Nous avons une autre classe à environ dix lieues de ces villages ; quelques-uns de leurs membres ont été convertis du catholicisme (9). La semaine dernière, notre frère Mahy les a visités et y a passé quelques jours. Pendant cette visite, un catholique à été profondément touché, a versé des larmes et s'est uni à la classe.

« J'ai prêché plusieurs fois dans les communes où nous avons trois classes (10). Les gens ont paru bien recevoir ma prédication, et je crois que quelques-uns sont sous la conviction. Depuis que je suis avec notre frère, j'ai en moi de grandes espérances que Dieu nous bénira. J'ai éprouvé une grande union d'esprit avec notre frère Mahy, et ce sentiment est aussi chez lui à mon égard. Nous n'avons pas encore essayé de prêcher dans la grande ville voisine (11), parce que les lois du pays ne nous favorisent pas ; cependant nous espérons, avec la bénédiction de Dieu, tenter de le faire, dans un esprit de prière et de prudence.

« Notre frère prêche dans plusieurs communes assez éloignées et les visite de temps en temps. Il espère s'y rendre dans quelques jours. Nous n'y avons pas de classe, ce qui n'est pas surprenant, M. Mahy ayant à prêcher dans une douzaine de communes, fort distantes les unes des autres ; et n'ayant pas de cheval, il doit aller à pied dans une contrée où les chemins sont fort mauvais, surtout en hiver ; il ne peut en conséquence visiter que rarement les villages éloignés. Il en résulte que, si sa prédication réveille quelques personnes, elles sont exposées à perdre ce qu'elles ont reçu, ne pouvant pas être visitées assez fréquemment. Je crois que deux prédicateurs seraient très nécessaires ici. Il serait aussi très nécessaire qu'ils eussent un cheval. Cela coûterait cher, il est vrai ; mais la grande probabilité d'une abondante moisson à recueillir dans ce pays devrait encourager nos amis à nous venir en aide. Je suis Français et je songe aux besoins de mon pays et je plaide pour lui. Les protestants ont perdu beaucoup de leur influence et en perdent tous les jours. Ils sont divisés entr'eux et ne peuvent s'entendre. Le peuple, surtout dans les grandes villes, se détourne des protestants. Je vois clairement que la voie se prépare pour la prédication de l'Évangile, et j'espère que lorsque le moment sera venu, une porte s'ouvrira parmi les catholiques et il y aura une oeuvre surprenante de Dieu. Aidez-nous par vos prières, et que nos frères prient pour nous.

« Avant de venir ici, j'avais un grand désir de retourner aux Îles, mais maintenant j'éprouve un grand désir de voir l'oeuvre de Dieu fleurir dans mon pays.

« Mes parents et toute ma famille sont très opposés à mes sentiments, et je m'attends à rencontrer de leur part une grande opposition, soit que j'aille aux Îles, soit que je reste ici pour y prêcher l'Évangile, si c'est la volonté de Dieu.

« J'espère que M. Bramwell priera avec ferveur pour moi. Demandez-lui de nouveau de se souvenir de moi, quand il a un libre accès au trône de grâce.
« Je suis avec affection votre frère en Jésus-Christ,

« P. DU PON... ».

Après quelques mois passés auprès de Mahy, pendant lesquels du Pontavice le seconda avec succès au milieu des Églises de la Basse-Normandie, il revint à Fougères, où le rappelait la maladie de son père qui mourut au printemps de 1804. Il y fuit retenu assez longtemps pour le règlement de ses affaires de famille.

Voici la lettre qu'il écrivait de Fougères à la femme de son collègue Mahy, en date du 1er juin 1804 (12) :
« Ma très chère soeur en Christ, - Quand je suis parti de chez vous, j'espérais avoir le plaisir de vous revoir bientôt, vous et tous nos amis ; et même pendant la plus grande partie du temps que j'ai passé ici, je me promettais bien du plaisir à retourner avec votre mari, mon très cher frère, pour m'entretenir avec vous tous de l'amour de Jésus. C'est cet amour qui lie étroitement les coeurs ; et quand il survient des afflictions, c'est encore un nouveau lien qui les unit plus étroitement. Puisse le Dieu de consolation changer notre tristesse mutuelle en joie, et faire que toutes choses tournent selon nos désirs ! Si Dieu permet que je vous revoie...
Il me semble vous entendre dire à ces mots : Quoi ! notre frère nous abandonne-t-il ? Non, très chère soeur ; si je n'ai pas dans ce moment le plaisir de vous revoir, j'espère, par la grâce de Dieu, avoir dans un autre temps cette grande satisfaction ; et pendant que je serai absent de corps, mon esprit sera souvent présent avec vous tous. Cette terre n'est qu'une vallée de larmes ; mais quand on y voyage avec ses frères en Jésus-Christ, cela adoucit beaucoup les amertumes de la vie. Aussi quand on vient à les quitter pour être seul, c'est l'un des plus grands chagrins qu'éprouve le chrétien : telle est maintenant ma situation. Le souvenir de l'affection que vous m'avez témoignée, de même que tous nos amis, adoucira mes peines, et l'espoir de vous revoir me fera prendre courage dans mon affliction. Je me recommande à vos prières, et vous prie d'assurer votre soeur, et tous nos amis, de la sincère affection avec laquelle j'espère être, pour la vie et pour jamais, votre frère en Jésus-Christ.

« P. DU PONTAVICE. »

La Providence retint du Pontavice à Fougères beaucoup plus longtemps qu'il ne l'avait pensé. Il eut une longue maladie, qui le mit hors d'état de reprendre immédiatement la vie active du ministre chrétien.

On lira avec intérêt la lettre suivante, écrite pendant sa convalescence, à William Mahy :

Fougères, 16 septembre 1804 (13).

« Mon très cher frère. - La semaine dernière, j'avais l'intention de partir pour aller chez vous. Je m'étais cru presque entièrement rétabli ; mais alors je me suis trouvé plus, mal portant que je n'aie été depuis quelques semaines. Voilà ce que j'ai éprouvé plusieurs fois depuis plus de deux mois, tantôt me croyant presque guéri, et après cela me trouvant plus mal. Cependant j'ai sujet de rendre grâce à Dieu, car malgré tout je crois que mon rétablissement avance un peu. Les maladies que l'on contracte par une trop grande application à l'étude se guérissent lentement, et même quand l'application a été portée à un très grand excès, elles ne se guérissent guère radicalement, parce que l'étude trop prolongée détruit les organes.

« J'ai lu, dans l'un des plus célèbres médecins modernes, une multitude d'exemples d'hommes adonnés : à l'étude, qui se sont détruit la santé et qui sont morts victimes de leur application. Et il y a peu de savants qui n'aient souffert par leur étude. Il est surtout extrêmement mauvais de lire et de méditer tout de suite après les repas ; il en résulte une multitude d'incommodités et de maladies, parce que cela trouble la digestion, et dérange par conséquent toute l'économie animale, quand la chose est continuellement répétée.

« Je me permets ces réflexions qui ne sont pas les miennes, mais celles des médecins de tous les pays, pour vous engager à ménager votre santé ; elle est précieuse, tant pour vous-même que pour les autres. La culture de votre jardin, les visites que vous faites aux amis, les voyages que vous entreprenez sont d'excellents moyens pour vous conserver la santé. Les douces conversations dont on jouit avec ses amis font un très grand bien à l'âme et au corps. Le Seigneur vous a doublement favorisé à cet égard. Au dehors, vous avez plusieurs amis avec qui converser des choses saintes, et surtout de Celui que vous aimez. Remerciez le Seigneur tous ensemble, et louez-le pour cet inestimable bienfait ; je sais un peu, par une triste expérience, ce qu'il vaut, vivant avec ceux qui n'ont point de goût pour une vie véritablement chrétienne et qui sont mondains.

« Oh ! que c'est une chose agréable et délicieuse pour une famille de vivre chrétiennement, de parler ensemble de l'amour de Jésus, et de chanter ses louanges. Mais que la vie des mondains est fade et insipide ! S'il me fallait rester toujours ici et vivre avec ceux qui sont mes plus proches selon la chair, je crois que la mort me serait meilleure que la vie. Je gémis et je languis dans l'affreux désert où je me trouve réduit. La comparaison de mon état présent avec celui où je me suis trouvé, en différents pays, avec les chrétiens, me fait soupirer.

« Quand le Seigneur m'aura rétabli, je pense que je trouverai bien de la joie de me voir enfin en route pour aller vers vous ; mais ne l'étant pas, il faut que je tarde encore, peut-être une, deux ou trois semaines, ce que le Seigneur voudra. De plus, il y aura peut-être quelques affaires chez nous qui demanderont ma présence, à cause de la mauvaise santé de mon frère. Ainsi je me vois doublement arrêté. Je suis fâché de vous écrire toujours : j'irai, et de ne point aller. Le plus sûr maintenant est de ne compter sur moi que lorsque vous me verrez ; car, comme mon rétablissement demande du repos et que c'est le seul remède, vous sentez bien que je ne puis entreprendre un voyage et recommencer les travaux du ministère avant d'être guéri ; ce serait le moyen de détruire ma santé pour jamais. »

Dans une autre lettre, du Pontavice exprimait en termes touchants, à son collègue Mahy, sa sympathie pour lui dans les épreuves de son ministère (14)

« Vous cherchez à me consoler dans mes épreuves, je vous en remercie, car j'en ai grand besoin ; je mène ici une vie inutile et bien triste. Je suis comme un arbre stérile qui occupe inutilement la terre ; transplanté dans un désert aride et hérissé de ronces et d'épines, je languis et je porte envie aux arbres plantés auprès des eaux, qui rendent leur fruit en leur saison et dont le feuillage est toujours vert. Je regrette cet heureux temps où ma demeure était près du sanctuaire. J'étais alors abondamment arrosé des eaux qui en sortaient. Là, calme et tranquille à l'abri de la tempête, je coulais des jours heureux ! Oh ! qu'on est misérable et exposé à de grands dangers lorsqu'on est seul, éloigné du peuple de Dieu ! L'espoir de le rejoindre bientôt, pour ne le plus quitter jamais, est un grand soutien. Si Marguerite G... savait apprécier ce privilège inestimable, elle ne vous quitterait pas. Il paraît, d'après ce que vous me marquez, que François G... est en grand danger, n'ayant pas beaucoup de discernement ; le premier zèle l'a soutenu d'abord, mais se ralentissant il pourrait à la fin abandonner tout. Cher frère, ce n'est point à vous qu'il faut s'en prendre de ces malheurs ; vous leur prêchez de bouche et d'exemple, et vous êtes net de leur sang.

« Je vous remercie du détail que vous me donnez du Pays de Bas (15). En lisant ce que vous rapportez de l'opposition que vous y avez rencontrée, je me suis rappelé que M. de la Fléchère, dans une lettre à l'un de ses amis, le félicite de ce qu'il avait trouvé de l'opposition, lui disant que plus il en aurait, plus la parole du Seigneur aurait de succès. Vous voyez que cela se vérifie à votre égard. Vous n'avez jamais trouvé tant d'opposition et jamais Dieu n'a autant béni vos labeurs. Courage, mon cher frère. Je voudrais bien être avec vous et pouvoir vous servir dans l'Évangile, avec toute douceur, humilité et obéissance. Mais, quoique vous soyez seul, comme vous dites, je ne sais point quand je pourrai vous rejoindre.

« Peut-être quelques-uns ont-ils été scandalisés par ma longue absence. S'ils savaient combien elle m'a fait et me fait encore souffrir, ils compatiraient à mes maux. Je n'accuse point mes frères ; je suis persuadé, comme vous me le marquez, qu'ils se souviennent de moi et qu'ils pensent que, s'il eût été en mon pouvoir d'aller les visiter, je l'aurais fait. Cette persuasion m'aide à supporter la peine de ne pas les voir. Qu'ils continuent de prier pour moi ! j'en ai besoin.

« Je désire que Marie André mette à profit l'affliction que Dieu lui envoie ; c'est souvent là le temps où il répand plus abondamment ses consolations spirituelles. J'ai entendu dire quelquefois à nos amis qu'ils n'étaient jamais aussi heureux que lorsqu'ils étaient malades. Si j'étais chez vous, je tâcherais de la consoler ; mais puisque je ne puis avoir ce bonheur-là, dites-lui de, ma part de prendre courage, de regarder à Jésus crucifié, expirant sur la croix et de se consoler dans l'espérance de le voir en sa gloire, assis à la droite de Dieu, et de le louer de nous avoir délivrés de toutes nos misères et de la mort même.

« Rappelez-moi au souvenir de votre épouse, de votre soeur et de tous nos amis. Vous obligerez celui qui est votre affectionné frère en Jésus-Christ,

« Du PONTAVICE. »

On a remarqué, dans ces lettres, et on remarquera dans les suivantes, avec quel intérêt du Pontavice suivait, dans ses moindres détails, l'oeuvre de William Mahy au milieu des simples paysans de la Basse-Normandie. Il les avait visités de maison en maison et prenait un vif intérêt à leurs circonstances personnelles et à leur état spirituel. On en jugera par la lettre qui va suivre et par plusieurs autres. Il se sentait l'un des pasteurs de ces petits troupeaux, et ses lettres indiquent une sollicitude pastorale touchante. Il n'y a pas trace chez lui de hauteur ou de morgue ; le gentilhomme breton est devenu, à l'école de son Maître Jésus, « doux et humble de coeur ».

Cette humilité se montre aussi dans ses rapports avec William Mahy. Il voudrait être avec lui, dit-il, pour « le servir dans l'Évangile, avec toute douceur, humilité et obéissance. » Par la naissance et par l'éducation, il était assurément supérieur à Mahy ; mais il avait le coeur trop chrétien pour se prévaloir de ces avantages et pour oublier les services rendus, depuis plus de douze ans, par son collègue à la cause de l'Évangile en France.

Dès que sa santé le lui permit, du Pontavice retourna au milieu de ses amis bas-normands, pour reprendre l'oeuvre d'évangélisation, qui lui était chère. Ses explications familières de l'Écriture Sainte étaient fort goûtées et contribuèrent à développer la piété et à affermir la foi des chrétiens. Il allait volontiers passer la soirée dans les maisons où les femmes se réunissaient pour leurs travaux d'aiguille. Il leur faisait de bonnes lectures, souvent extraites d'ouvrages anglais qu'il traduisait pour elles. On a remarqué l'allusion qu'il fait, dans la dernière lettre citée, à une pensée de La Fléchère. Il traduisit en effet, pour l'édification de ses amis de Beuville, les lettres édifiantes de ce chrétien éminent, qui fut certainement l'un de ceux dont les écrits exercèrent sur lui la plus grande influence. On nous a communiqué l'un des cahiers de cette traduction, faite avec ce soin et écrite avec cette netteté qui sont des traits de son caractère.

Il est fâcheux que le ministère de du Pontavice, au milieu des sociétés méthodistes du Bocage et des environs de Caen, ne nous soit connu que par les lettres qu'il adressait, pendant ses séjours à Fougères, à ses frères et soeurs en la foi. Mais si insuffisante que soit cette source, elle nous apprend à connaître et à admirer l'intensité de la piété et du zèle chrétien de cet éminent serviteur de Dieu.

Ce fut pendant un nouveau séjour à Fougères, où le ramenait souvent le règlement d'affaires de famille assez compliquées, que Pierre du Pontavice écrivit les deux lettres qui suivent à l'un des membres de la petite société de Fresne, dans le Bocage, nommé Bisson :

Fougères (Printemps de 1805) (16).

« Je suis arrivé il y a trois semaines chez mes parents, qui m'ont reçu avec beaucoup d'affection. Le Seigneur m'a aussi favorisé d'une bonne santé depuis que je n'ai pas eu le plaisir de vous voir, et je ressens continuellement le désir d'employer le reste de mes jours au service de notre divin Maître. C'est une croix bien pesante pour moi d'être éloigné de ceux que j'aime en Jésus-Christ. Je suis comme un homme qui se trouverait dans un pays lointain, et qui aspirerait continuellement à être réuni aux siens. Tous les enfants de Dieu ne forment qu'une seule et même famille, qui a l'Éternel pour son père ; les liens qui nous unissent à cette famille et à notre divin Père sont plus forts que ceux de la chair et du sang : les uns ne sont que pour un temps, mais les autres sont éternels.

« Par la mort, nos âmes étant entièrement dégagées de la matière seront réunies avec les fidèles dans les cieux, et unies en Jésus-Christ les unes avec les autres, par les liens indissolubles de l'Esprit éternel. Oh ! quelle merveilleuse union ! Oh ! quel bon Dieu nous a mis sur la terre, pour nous préparer à jouir de la félicité que nous procure cette union céleste ! Toute la doctrine de Jésus-Christ tend à nous unir en esprit, même dès ici-bas, avec un si bon Père et avec ses chers enfants. Et celui-là est le plus pieux, qui sent le plus d'union avec Dieu et avec ses frères en Jésus-Christ. Voilà le tout de la religion ; mais quelle religion ? Ah ! c'est une religion qui embaume l'âme des plus délicieux parfums ; c'étaient ces parfums délicieux qui embaumaient les vêtements du Sauveur, comme il est dit au Psaume 45 : Tous tes vêtements sont parfumés de myrrhe, d'aloès et de casse ; et ce seront ces délicieux parfums qui embaumeront à jamais le palais de l'immortalité.

« Cherchons donc avec ardeur, mon cher frère, ces doux parfums dans la personne de notre divin Rédempteur, afin que nous puissions répandre en tous lieux la bonne odeur de Christ, et que nous soyons préservés de la corruption du siècle. Le moyen de parvenir à ce but, c'est de sortir, par l'assistance divine, de l'ordure du péché ; d'aller, par une foi simple, à Jésus pour être lavés d'eau nette, et recevoir son onction divine, comme une onction d'huile toute fraîche, et nous revêtir des vêtements du salut. Quand on a le bonheur d'être revêtu de ces beaux habits, qui sont de fin lin, pur et reluisant, on doit bien se garder de les souiller : comme ils sont d'une blancheur éclatante, la moindre chose peut les gâter. Mais, grâce à notre Dieu, nous avons une source ouverte pour la souillure : cette source est le sang de Jésus qui n'a rien perdu de son efficacité. Mille milliers, et dix mille millions s'y sont déjà lavés, et ils en sont ressortis plus blancs que la neige, pour aller se réunir avec l'armée céleste. Faisons de même, et nous aurons aussi le bonheur ineffable de goûter les pures délices dont jouissent les élus dans le saint paradis. On se lave dans le sang de Jésus quand, après avoir bien senti que l'on est tout souillé, on croit du fond de son coeur que le sang de Jésus-Christ purifie de tout péché. Alors l'Esprit divin fait l'aspersion de ce précieux sang à nos consciences, d'une manière spirituelle, et nous purifie de toutes les oeuvres mortes ; c'est pourquoi saint Paul l'appelle le sang de l'aspersion. Je souhaite que vous et toute votre famille, père, mère, et frères, fassiez l'application de ce sang, qui est un remède infaillible ; je le recommande aussi à tous nos amis de votre commune et d'ailleurs, dites-le leur de ma part et les assurez des voeux que je forme pour leur bonheur.

« Présentez mes respects à Mme Mottet ; je désire que Dieu la comble de ses plus précieuses faveurs, elle et toute sa famille. Je ne nomme point les autres amis, mon coeur les nomme et les désigne tous. Embrassez votre père de ma part. Puisse le Seigneur, quand il l'aura rassasié de jours, l'introduire en son repos ! Rappelez-moi au souvenir de vos frères. »

22 Juillet 1805 (17).

« J'ai reçu la lettre que vous m'avez fait le plaisir de m'écrire. Je désirais partir pour Caen au commencement du mois de juin au plus tard, et passer par votre pays pour vous voir, ainsi que tous nos amis, afin de nous affermir et de nous réjouir ensemble en priant le Seigneur et en chantant ses louanges ; mais des affaires, qu'il me faut absolument terminer, me retiennent. Je me propose de partir aussitôt qu'elles seront terminées ; l'espoir de me réunir avec ceux qui aiment le Seigneur Jésus me soutient et me console.

« Oh ! qu'il est avantageux de vivre avec les vrais enfants de Dieu ! La terre n'est qu'un affreux désert pour tout chrétien qui est privé de la compagnie de ses frères ; mais est-on avec eux, le désert devient bientôt un Eden. Le bonheur que nous éprouvons quand nous sommes réunis au nom du Seigneur, est un avant-goût de cette félicité dont nous jouirons dans notre céleste patrie. C'est comme les enfants d'Israël qui goûtèrent des fruits délicieux de la terre de Canaan, avant d'entrer dans leur héritage. Que le goût des fruits, encore bien plus délicieux, de la Canaan céleste, nous fasse aspirer de plus en plus à entrer en jouissance de notre héritage incorruptible et glorieux. Je m'estimerais bienheureux si, lorsque je reparaîtrai au milieu de vous, je revenais tout chargé de fruits nouvellement cueillis, comme ceux qui furent envoyés à la découverte, par les enfants d'Israël, dans le pays de Canaan. Gardons-nous bien d'imiter les Israélites dans leur incrédulité ; croyons fermement aux promesses de notre Dieu ; reconnaissons notre indignité, mais considérons le mérite et la dignité du Seigneur Jésus : il a tout mérité pour nous, le pardon de nos péchés, le don du Saint-Esprit et la gloire éternelle. Reposons-nous sur lui, sur ses souffrances, sa mort, sa résurrection, son inépuisable amour, et nous éprouverons qu'il est un Sauveur suffisant, et qui peut toujours sauver ceux qui s'approchent de Dieu par lui.

« J'ai reçu la lettre de M. de la Fontenelle, et je lui ai fait réponse, il y a déjà longtemps. Quand vous le verrez, dites-lui que je pense souvent à lui et que j'espère le voir quand j'aurai terminé mes affaires. Faites aussi mes amitiés aux autres amis de Fresne. L'affection qu'ils m'ont témoignée, et surtout le désir de sauver leurs âmes, ont fait des impressions dans mon coeur qui ne s'effaceront jamais. Rappelez-moi au souvenir de M. et Mme Mottet et la famille. Je désire sincèrement que Dieu leur accorde ses plus précieuses bénédictions ; la manière polie et affectueuse dont ils m'ont reçu, moi qui étais un étranger dans votre pays, excite vivement ma reconnaissance, et leur souvenir est cher à mon coeur. Faites bien mes amitiés à M. Groussard, femme et enfants ; leur dévouement pour la cause de Dieu a charmé mon coeur, et je désire que sa bonté les récompense, non seulement pour cela, mais aussi pour les attentions qu'ils ont eues pour moi. Dites aussi à notre ami Bridet, à sa femme et à sa fille, que leur fermeté pour la cause de Dieu, et leur ferme résolution de le servir au milieu d'une génération corrompue et perverse, ont été pour moi une grande consolation. Oh ! que Dieu les bénisse ! Rappelez-moi au souvenir de votre père et de toute la famille. Votre maison m'a rappelé les bons temps d'autrefois, où les pères avec toute leur famille voulaient tous d'un accord servir l'Éternel. Si vous voyez nos amis de Sainte-Honorine, faites-leur bien des amitiés de ma part. »
« Je suis avec affection votre frère en J.-C.

« Du PONTAVICE. »

Mais le moment était arrivé où du Pontavice crut devoir accepter l'appel des églises de la Haute-Normandie et commencer une nouvelle période (la dernière, hélas !) de son trop court ministère.


(1) Mag. méth. des Îles. t. 1 (1817, p. 50.

(2) Lettre inédite à Richard Reece, datée de Fougères, le 14 septembre 1802.

(3) Lettre inédite, datée de Fougères.

(4) Mag. méth. des Îles, 1817, p. 52. 

(5) Lettre à Jean de Quetteville, Vag. méth., 1817, p. 53.

(6) Mag. méth., 1817, page 54.

(7) Cette lettre inédite, que nous traduisons de l'anglais, doit avoir été écrite de Beuville, où résidait W. Mahy, dans la famille de sa femme, née Houel.

(8) Du Pontavice fait allusion évidemment à sa situation d'ancien émigré, placé sous la surveillance de la haute police. Ses démarches et sa correspondance étaient surveillées de près. Il venait enfin de recevoir l'autorisation qui le mettait en règle avec la police ombrageuse du premier Consul.

(9) Il s'agit évidemment du Bocage, et peut-être de Crocy.

(10) Beuville et Périers.

(11) Il s'agit de Caen, où Mahy avait tenté de commencer une réunion. Voir l'Introduction.

(12) Mag. méth., 1817, page 55.

(13) Mag. méth., 1817, page 56.

(14) Mag. méth., 1817, page 57.

(15) Le Bocage, ou région de Condé-sur-Noireau.

(16) Sans date. Mag. Méth., 1817, pages 58 et 97.

(17) A M. Bisson, de Fresne. Mag. Méth. 1817, page 98.
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