Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LE SALUT DE DIEU

FEUILLE CONSACRÉE À L'ÉVANGÉLISATION

VOL. I
PREMIÈRE ANNÉE 1873-4

FRAGMENT SUR LA GRÂCE

« Car vous êtes sauvés par la grâce, par le moyen de la foi ; et cela ne vient pas de vous.
C'EST LE DON DE DIEU (le salut, la grâce et la foi). NON PAS sur le principe des oeuvres (pour quoi ?) ; AFIN QUE personne ne se glorifie  »
Arrêtons-nous un peu à cette déclaration d'Éphésiens II, 8.
L'homme naturel, pauvre créature déchue, aussi orgueilleuse qu'elle est misérable, considérera toujours ce témoignage de Dieu comme une folie et un scandale.
L'homme perdu veut absolument mériter ou acquérir, —au moins en partie, — le salut, la vie éternelle, et la faveur de Dieu. Sa conscience lui dit qu'il est privé de la gloire de Dieu ; qu'il ne peut paraître devant sa face que pour être jugé. Il n'admettra jamais que l'unique place, où il ait le droit d'être, selon la justice, soit la croix de laquelle il est écrit : « Maudit est quiconque est pendu au bois. » Oubliant que la mort est le salaire inévitable de chacun des nombreux péchés qu'il a commis, ce pécheur perdu consentirait peut-être à faire ou plutôt à entreprendre beaucoup de choses pour s'améliorer, — comme si ce qui est corrompu pouvait devenir bon.

Il n'est point assez perdu, à son avis, pour admettre la nécessité de naître de nouveau, afin de voir le royaume de Dieu ou d'y entrer. Il veut acquitter lui-même ses dettes, se délivrer lui-même du jugement et de la condamnation. À quoi serviraient à un tel homme la croix de Christ, son oeuvre, sa résurrection ? Ne veut-il pas devenir meilleur, afin de se sauver lui-même ?
Ce triste état du coeur de l'homme manifeste précisément la plus déplorable forme de son éloignement de Dieu, je veux dire : l'inimitié contre Dieu. Il s'oppose directement et audacieusement au témoignage de Dieu : « Car Dieu a renfermé tous les hommes sous la désobéissance, afin de faire miséricorde à tous. »


DEUX CHEMINS SUR L'UN DESQUELS CHACUN DE NOUS SE TROUVE.

« Spacieux est le chemin qui mène à la perdition. » (Matth. VII, 13.)


« Resserré est le chemin qui mène à la vie. » (Matth. VII, 14.)


L'ENFER

SANS ESPÉRANCE
ET SANS DIEU
DANS LE MONDE.


LE CIEL

PURIFIÉ,
CONSOLÉ,
RÉJOUI.

LECTEUR, Lequel de ces deux chemins suivez-vous ?
« CHRIST A SOUFFERT UNE FOIS POUR LES PÉCHÉS, le juste pour les injustes, afin qu'il nous amenât à Dieu. » (1 PIERRE III, 18.)

« II était navré pour nos forfaits, et froissé pour nos iniquités ; l'amende qui nous apporte la paix a été sur lui, et par sa meurtrissure nous avons la guérison. Nous avons tous été errants comme des brebis ; nous nous sommes détournés chacun en suivant son propre chemin, et l'Éternel a fait venir sur lui l'iniquité de nous tous. » (Esaïe LIII, 5, 6.)

Voilà ce que disent ceux qui sont, par la grâce de Dieu, sur le chemin resserré. Pouvez-vous, cher lecteur, tenir un langage pareil !

CROYEZ AU SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST ET VOUS SEREZ SAUVÉ.

 


LE SANG QUI PURIFIE DE TOUT PÉCHÉ

Un colporteur de bibles gravissait un jour l'escalier délabré d'un galetas, dans une chétive maison d un des quartiers les plus mal famés de Londres. Arrivé en haut, il se trouva vis-à-vis d un homme à l'air brutal et rébarbatif, qui se tenait sur le palier, les bras croisés, appuyé contre la muraille. Il y avait dans l'expression de sa figure et dans son attitude de quoi inspirer la terreur ; et le premier mouvement du visiteur à son aspect, fut de se retirer ; mais, surmontant cette crainte involontaire, il essaya d'engager une conversation avec ce misérable. Il lui dit qu'il était venu avec le désir de lui faire du bien et de le voir heureux, - et que le livre qu'il avait à la main contenait le secret du bonheur.

Irrité, le scélérat se mit à secouer avec rudesse son interlocuteur, lui signifiant qu'il eût à déguerpir aussitôt avec ses stupidités, sinon il le jetterait du haut en bas de l'escalier. Tandis que le colporteur cherchait, par des paroles pleines de douceur et de bienveillance, à calmer son furieux adversaire, il entendit à sa grande surprise le son d'une voix faible, partant de derrière une porte à moitié disloquée qui donnait sur le même carré. Cette voix, presque éteinte, murmurait ces mots : « Votre livre parle-t-il du sang qui purifie de tout péché ? Occupé qu'il était de chercher à parler à la conscience d'un pécheur endurci le colporteur ne répondit pas tout de suite à la voix qui l'interpellait. Celle-ci se fit entendre de nouveau et répéta avec plus de force et de clarté
« Dites-moi donc, ah ! dites-moi si votre livre parle du sang qui purifie de tout péché ? »

L'étranger ouvrit la porte et pénétra dans une misérable pièce, n'ayant pour tout ameublement qu'un mauvais tabouret de bois ; et dans un coin un tas de paille sur lequel était étendue une vieille femme aux membres décharnés. À l'arrivée du visiteur, elle s'accouda pour appuyer sa tête, et le regardant fixement de ses yeux brillants de fièvre, elle lui réitéra sa question : « Votre livre parle-t-il du sang qui purifie de tout péché ? » II s'assit auprès d'elle et lui demanda : « Pauvre femme, que désirez-vous savoir au sujet du sang qui purifie de tout péché ? » Elle répondit avec une vivacité étrange et un redoublement d'énergie : « Ce que j'en veux savoir, moi ?... Mais je me meurs, et je m'en vais comparaître nue devant Dieu. J'ai été une femme méchante, très-méchante toute ma vie... J'aurai à répondre de tout ce que j'ai fait... » — et elle se mit à sangloter amèrement à ce souvenir d'une vie passée dans l'iniquité. « Mais une fois, continua-t-elle, une fois, il y a bien des années de cela, je passais devant la porte d'une chapelle, et j'entrai, je ne sais pourquoi ni comment ; mais bientôt après je sortis, et je n'ai jamais oublié dès lors une parole que j'entendis là. C'était à propos du sang qui purifie de tout péché. Ah ! si je pouvais en entendre parler à présent. Dites-moi, oh ! dites-moi s'il est parlé du sang qui purifie, dans votre livre ? » Le colporteur ouvrit sa Bible, et répondit à cette demande par la lecture du premier chapitre de la première épître de Jean.

La pauvre créature semblait dévorer ses paroles, et lorsqu'il s'arrêta, elle s'écria : « Lisez-m'en davantage, davantage ! » II lui lut le. deuxième chapitre ; — un léger bruit se fît entendre ; il détourna la tête : c'était le scélérat qui l'avait suivi jusque dans la chambre de sa mère ; et bien que ce malheureux eût le visage tourné de côté, l'étranger aperçut de grosses larmes qui roulaient sur ses joues. Ce ne fut qu'après la lecture du troisième, puis du quatrième et du cinquième chapitre que la pauvre vieille consentit à ce qu'il s'arrêtât, mais elle ne voulut pas le laisser partir sans qu'il lui eût promis de revenir le lendemain.

Depuis ce moment-là jusqu'à ce qu'elle mourut, six semaines plus tard, il ne manqua pas un seul jour de venir lui lire la Parole de Dieu, et c'était un bonheur de voir comment, dès les premières lectures, elle paraissait avoir trouvé la paix en croyant en Jésus.
Et chaque fois que le colporteur venait, le terrible homme d'autrefois le guettait pour le suivre dans la chambre de sa mère ; et là, ce malheureux écoutait en silence, mais non sans intérêt, la Parole. Enfin, la vieille femme mourut ; et le jour de l'enterrement, tandis qu'on refermait la fosse où l'on venait de descendre sa dépouille mortelle, son fils se tourna vers celui qui les avait visités avec tant de sollicitude, et lui fit signe de venir vers lui. Alors il lui dit : « Monsieur, j'ai pensé qu'il n'y a rien au monde que je souhaiterais autant que de consacrer désormais ma vie à parler à d'autres du sang qui purifie de tout péché. »

Cher lecteur, le Seigneur Jésus-Christ a satisfait, béni soit son nom, à tous les droits que le Dieu juste et saint puisse avoir contre un pécheur ; il y a satisfait pour quiconque croit en lui. — La mort n'est-elle pas les gages du péché ? Eh bien ! Christ est mort pour des impies. (Rom. V, 6.) —Le jugement suit-il la mort ? Oui, mais le Christ a été offert pour porter les péchés de plusieurs. (Hébr. IX, 28.) — Quelqu'un me demandera : « Comment parviendrai-je à Dieu ? » « Par le sang de Jésus, » dit l'un des apôtres. — « II a souffert — le juste pour les injustes — afin de nous amener à Dieu, » dit un autre. Ainsi, notre état misérable ayant été complètement mis à nu dans la lumière de Dieu qui voit tout, qui connaît tout, le Seigneur Jésus-Christ a fait face à tout ; il a répondu à tout, il a satisfait à tout ce qu'exigeait la sainteté de Celui qui a les yeux trop purs pour voir le mal.

Que reste-t-il à faire maintenant ? Pas autre chose qu'à croire que Jésus a tout fait. — Vérité merveilleuse ! Grâce sans pareille ! Dieu se montre juste envers le Christ, en pardonnant les péchés de quiconque croit en Jésus, et se repose sur l'oeuvre parfaite et achevée du Sauveur. — Et pourquoi Dieu est-il satisfait ? Parce que Jésus a porté le jugement que nous avions mérité ; il a porté le jugement du péché, et pour cela il est entré dans les pensées de Dieu à l'égard du péché et de notre culpabilité, de sorte qu'ila glorifié Dieu dans l'oeuvre de la rédemption.

Et maintenant, Christ, ressuscité d'entre les morts par la puissance de Dieu, et assis à sa droite dans le ciel, est le témoin aussi bien que la preuve, que toute l'oeuvre est faite, et plus encore — que Dieu reçoit avec joie celui qui s'approche ; il le reçoit avec une joie qui devient réciproque, qu'il veut partager avec nous, car il dit : « Mangeons » (et non pas seulement mange, toi), « faisons bonne chère. » Le salut est par la grâce ; la vie éternelle est le don de Dieu.

Pour le pécheur, tout est pure grâce ; c'est Christ qui a porté toute la peine du péché. Par son précieux sang, il a obtenu une rédemption éternelle ; et Dieu peut avec justice, en vertu de l'oeuvre de Christ, manifester sa grâce en faveur du pécheur repentant. Quel solide appui, quel fondement permanent pour l'âme du croyant ! Le sang peut-il jamais manquer ? Peut-il en rien perdre sa puissance, sa vertu, pour purifier le plus misérable, le plus impie, le plus infâme des pécheurs qui vient à Jésus ? Jamais, jamais !

Croyez donc la fidèle Parole de Dieu. Mettez toute votre confiance dans l'oeuvre parfaitement accomplie de Christ, et vous serez sauvé. (Actes des apôtres XVI, 31.)


LA JUSTICE DE DIEU

Dans la Parole de Dieu on trouve continuellement, et comme marchant de front, deux choses qu'il importe de bien distinguer :
1° Les desseins éternels de Dieu qui s'accomplissent sans aucune participation de la part de l'homme.
2° Le travail de l'Esprit de Dieu dans le coeur de l'homme, travail intérieur, individuel, ayant pour but d'approprier à l'homme ces desseins de la grâce divine, en amenant sa conscience dans la lumière de la présence de Dieu ; puis en le faisant jouir, dans la paix de Dieu, dans sa faveur et les libres relations d'un enfant, en attendant la gloire à venir, d'un avant-goût des bénédictions spirituelles et éternelles, apanage de la foi.

L'homme, bien que par la grâce il soit l'objet des conseils de Dieu, n'a rien à faire pour leur accomplissement. Dieu en est l'auteur et le consommateur. Lui seul, selon sa propre sagesse, et pour sa propre gloire, pouvait permettre que le mal entrât dans le monde qu'il avait créé, pour en faire l'occasion et un moyen de la manifestation de sa gloire et de l'accomplissement de ses conseils éternels ; Dieu seul pouvait porter remède à l'état de dégradation dans lequel Adam s'est plongé avec sa race par la chute ; or, Dieu l'a fait, et il l'a fait pour sa propre gloire, non pour la gloire de l'homme. (Voyez Ezéch. XXXVI, 16-38.)

Satan avait commencé la guerre en se rendant maître de l'homme. Dieu intervint aussitôt pour établir l'inimitié entre le serpent et la semence de la femme, et pour prononcer sur l'ennemi la juste sentence de jugement qui accomplirait aussi l'affranchissement de l'homme. Bientôt Dieu se montrera Vainqueur, aux yeux de tous, lorsque Satan sera définitivement écrasé sous les pieds des saints. (Rom. XVI, 20.)
Jusque-là tout ce qui est moralement nécessaire pour anéantir l'Ennemi et pour délivrer l'homme, a été accompli dans la mort et la résurrection de Christ ; et tout cela est maintenant valable pour quiconque CROIT : « Car le juste vivra DE SA FOI. »

La mort de Christ, sa résurrection, son ascension dans le ciel, sa séance à la droite de Dieu, voilà ce qui fournit au croyant la divine assurance que Dieu l'a agréé, et qui lui donne en même temps la mesure de sa bénédiction actuelle, et le caractère de la relation dans laquelle Dieu l'a placé. Et tout cela s'accomplit non-seulement selon le propos arrêté de Celui qui opère toutes choses selon le conseil de sa VOLONTÉ (Eph. I, 11), non-seulement comme fruit de son AMOUR ineffable, mais en même temps sur le principe de la JUSTICE absolue.
S'agit-il du péché ? Le sang de Jésus, qui purifie de tout péché, a été répandu. S'agit-il de notre éloignement de Dieu ? Le croyant peut dire qu'il a été approché, amené à Dieu, réconcilié avec Dieu par la mort de son Fils. (Rom. V, 10.) La justice exigeait-elle la mort du pécheur ? Christ est mort, porteur des péchés qui n'étaient pas les siens, mais les nôtres, afin de satisfaire les saintes exigences de la justice. Lui seul était qualifié pour se présenter comme le sacrifice que la gloire, la justice et la sainteté de Dieu demandaient.

Oui, Christ est mort. Lui, le bon Berger, a donné sa vie pour ses brebis. Mais Dieu, qui l'a livré, l'a aussi ressuscité, ayant délié les douleurs de la mort, puisqu'il n'était pas possible qu'il fût retenu par elle. (Actes II, 24.) La résurrection de Christ est, à la fois, la preuve de sa victoire sur Satan, sur le péché et sur la mort ; — le gage de la résurrection de tous ceux qui se sont endormis en croyant en Lui (1 Cor. XV, 20 ; Jean VI, 39, 40 ; 1 Thess. IV, 14 ; Rom. VIII, 11) ; —et, dans le croyant, par l'Esprit-Saint, la puissance morale de la vie nouvelle que Dieu lui a donnée. (Rom. VI, 4 ; Eph. I, 19, 20 ; 2 Cor. IV, 14, 16.) « Jésus a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification. » (Rom. IV, 25.)

Mais ce n'est pas tout. La même justice, qui exigeait le sacrifice pour le péché, exigeait aussi l'élévation en gloire du fidèle serviteur de Dieu, qui, accomplissant toute la volonté de Dieu, s'était humilié jusqu'à la mort de la croix, pour nous délivrer de nos péchés, faisant de la mort l'acte suprême et absolu d'obéissance à Dieu. Nous savons maintenant que Dieu a agréé le sacrifice de Jésus ; car II a élevé à sa droite dans le ciel Celui qui avait parfaitement accompli toute Sa volonté. La gloire actuelle de Christ devient la parfaite assurance du croyant, en ce qu'elle est la garantie et la preuve éclatante de la satisfaction rendue à toutes les exigences de la justice de Dieu.

Nous voyons donc actuellement la justice satisfaite dans tout ce qu'elle réclamait à cause du péché, et pour sa propre manifestation ; ensuite la justice démontrée et glorifiée dans ses résultats par l'exaltation de Jésus à la droite de Dieu ; puis, comme fruit et comme conséquence, cette même justice s étendant vers nous pécheurs, et sur quiconque croit, — Jésus réclamant pour son peuple racheté, la même place qu'il occupe Lui-même, Lui qui, comme homme, a glorifié Dieu en accomplissant l'oeuvre de la rédemption. à dit : « Père, je veux, quant à tous ceux que tu m'as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu'ils voient ma gloire, la gloire que tu m'as donnée ; car tu m'as aimé avant la fondation du monde. » (Jean XVII, 24.) Combien les pensées et les voies de Dieu sont magnifiques ! La position dans laquelle, le croyant est placé n'est point un rétablissement de l'état primitif d'Adam avant sa chute ; c'est quelque chose d'infiniment meilleur : c'est la position de Christ ressuscité et glorifié. Jésus ressuscité, et sur le point de retourner auprès de son Père dans le ciel, fit connaître à ses disciples la gloire et l'intimité de la relation avec Lui-même et avec Dieu son Père dans laquelle il les introduisait par son oeuvre : « Va vers mes frères, dit-il à Marie de Magdala, et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu. » (Jean XX, 17.) La relation d'enfant qui, par la foi, par la rédemption, est devenue notre part, nous est ici pleinement révélée, dans la résurrection, par la bouche d'un Christ ressuscité. C'est une vie toute nouvelle, qui commence, pour ainsi dire, de l'autre côté du sépulcre de Christ, et qui, par cela même, est au delà de l'atteinte de la mort et du jugement.

Aussi n'avons-nous pas besoin d'attendre le jour de notre mort physique pour jouir de l'adoption ; elle est à nous croyants dès maintenant, par la grâce de Dieu, en vertu de la mort de Christ et de sa résurrection. Le croyant est identifié avec Christ, dans sa mort et dans sa résurrection, de sorte que la vie éternelle et l'adoption sont pour lui, dès qu'il a cru, une possession présente.

Le Seigneur Jésus-Christ nous le déclare expressément (Jean V, 24) : « En vérité, en vérité, je vous dis, que celui qui entend ma parole et qui croit Celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne viendra pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie. » Et l'apôtre ajoute : « Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu... »


LA VOIE DE LA PAIX

« Ils n'ont pas connu la voie de la paix. » Romains III, 17.

Ces paroles s'appliquent à tous ceux qui ne connaissent pas l'amour de ? Dieu envers eux comme pécheurs, ni ses voies envers eux comme tels dans la croix de son Fils bien-aimé. C'est à la croix que j'apprends à connaître Dieu comme le Dieu de paix ; c'est là que Dieu me fait voir de quelle manière la paix a été faite ; c'est là que je découvre, pour la joie de mon âme, comment Dieu, tout en satisfaisant son amour envers moi, pécheur, peut avec justice venir me parler de paix ; c'est là, et uniquement là, que je vois la grâce et la vérité se rencontrer, et la justice et la paix s'entre-baiser. Pour m'approcher de Dieu il n'y a pas d'autre voie que la croix ; il n'y a pas d'autre moyen non plus pour que Dieu me reçoive selon la justice et la paix.

Si, baissant les yeux, je puis dire : « O Dieu, sois apaisé envers moi, pécheur, » je puis aussi, par la foi, regarder en arrière vers la croix où le Fils de Dieu a souffert pour le péché, et voir là la miséricorde, rien que la miséricorde envers moi ; et tous mes péchés sont effacés ; je suis justifié ; de plus, je sais que Dieu m'aime, et qu'il a trouvé un moyen pour me ramener à lui ; je sais aussi qu'il a de la joie en me recevant ainsi. Sa joie est exprimée devant les anges dans le ciel, pour chaque pécheur qui se repent. Et remarquez que c'est en cela précisément que consiste la repentance envers Dieu, dans cette découverte de sa bonté vis-à-vis de ma méchanceté. La bonté de Dieu me brise le coeur. Je me juge à cause de ce que je suis, et je suis attiré vers Dieu à cause de ce qu'il est. La bonté de Dieu pousse à la repentance. (Rom. II, 4.)

Lecteur, connaissez-vous Dieu comme le Dieu de paix ? C'est ainsi qu'il faut le connaître, avant de pouvoir marcher dans la voie de la paix ; non pas dans %ne voie de paix, car il n'y en a pas plusieurs ; il n'y en a qu'une.

La paix fut faite à la croix de Christ. Dieu nous a fourni un type saisissant de ce qui s'est accompli à la croix, en nous donnant l'histoire d'Abraham qui s'en est allé à la montagne de Morijah avec Isaac, son fils unique, afin de l'y offrir en holocauste. N'avez-vous pas remarqué les paroles touchantes que prononce Isaac dans la scène émouvante que nous décrit le chapitre XXII du livre de la Genèse ? Il demande : « Voici le feu et le bois ; mais où est la bête pour l'holocauste ? Et Abraham répond : Mon fils, Dieu se pourvoira lui-même de bête pour l'holocauste ; et ils marchaient tous deux ensemble. » Abraham ne se doutait guère que, inspiré de Dieu, il proférait des paroles prophétiques qui devaient s'accomplir sur le Calvaire. En effet, Dieu s'est pourvu d'un agneau. Isaac était remplacé sur l'autel par un bélier qui se trouvait retenu à un buisson par les cornes, mais le Fils de Dieu n'a pas été épargné ; telles sont les voies et les miséricordes de Dieu.

Lecteur, avez-vous jamais été frappé par ces paroles du Fils bien-aimé de Dieu, lorsqu'il était sur la croix, portant nos péchés : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » Ah ! si vous êtes un pécheur sauvé, vous savez maintenant pourquoi vous l'êtes. Si vous n'êtes pas encore sauvé, vous devez en connaître la raison avant de pouvoir faire un seul pas dans « la voie de la paix. » La question est simplement celle-ci : Que je me reconnaisse pour ce que je suis, un pécheur, et que je connaisse Dieu comme un Dieu qui, à cause de Christ, trouve ses délices à me recevoir, moi, pécheur. En Christ, je connais Dieu comme un père qui se jette à mon cou et me couvre de baisers. Quand je reconnais ce que je suis, Dieu me fait bientôt découvrir ce qu'il est, lui ; car je suis revêtu de la plus belle robe, l'anneau est à mon doigt, les sandales sont à mes pieds, le veau gras est tué, et assis à la table du père, j'écoute la musique et les réjouissances que sa propre parole a ordonnées.

D'où vient cette joie du côté de Dieu ? Son amour infini en est la seule explication. Quand je discerne son amour, la repentance envers Lui que produit la conscience de sa bonté vis-à-vis de mon indignité, devient toujours plus profonde. Qu'il y ait seulement un retour vers Dieu, et en même temps l'aveu de ce que je suis comme pécheur, et Dieu est le premier à venir à ma rencontre. La foi dans le Seigneur Jésus-Christ et l'amour pour Lui s'accroissent aussi quand nous le voyons, dans son amour, « porter nos péchés en son corps sur le bois. » (1 Pierre II, 24.)

La paix est faite. Je n'ai pas à la faire ; comment pourrais-je, moi, pécheur, faire la paix avec Dieu ? Christ seul pouvait la faire par le sang de sa croix ; car sans l'effusion de ce sang, Dieu n'aurait pas pu pardonner les péchés. Or ce sang a été répandu, et Dieu est juste en me pardonnant mes péchés ; et, comme je l'ai dit, il a de la joie en recevant le pécheur et en lui pardonnant ses péchés. J'ai donc la paix avec Dieu ; je connais Dieu comme le Dieu de paix.

Il y a deux sortes de paix, distinctes l'une de l'autre, qui se rattachent à la voie de la paix : ce sont d'abord la paix que Christ a faite à la croix ; puis la paix qu'il a laissée aux siens qui l'attendent dans ce monde jusqu'à ce qu'il vienne. L'esprit de Dieu veut les maintenir devant l'âme dans toute leur intégrité et selon leurs valeurs respectives ; malgré cela, Satan, en lés mêlant, réussit souvent à entraver la tranquillité et le progrès du croyant. Lorsqu'en traversant le monde, nous marchons vers le « Dieu de paix » dans « la voie de la paix, » le coeur jouit en discernant combien les deux sortes de paix se distinguent l'une de l'autre, et combien en même temps elles se tiennent ensemble.

Je me suis un peu arrêté à la première des deux paix — la paix que Christ a, faite, — par la raison qu'il y a tant d'âmes qui devraient la posséder et qui ne la possèdent pas. Cela est bien triste, mais ce n'est pas chose étonnante aussi longtemps qu'ils croient devoir ajouter quelque chose à une oeuvre déjà faite. Il est cependant d'autres personnes qui croient posséder la paix ; toutefois ils ne l'ont pas d'une manière stable. Leur conscience est tranquille quant au jugement, car ils ont vu clairement que tout dépend d'une oeuvre qui est accomplie. Ils savent qu'ils n'ont rien à faire ; malgré cela ils ne sont pas remplis de paix. Le coeur n'est pas satisfait, et pourquoi ? — Us s'arrêtent là où ils sont ; ils recherchent plus ou moins les choses de la terre et ne se rendent pas compte que pour posséder la seconde paix — la paix que Christ a laissée — sa propre paix, — il faut suivre Christ. Si nous confondons les deux paix, nous détruisons le caractère propre de chacune d'elles. Il faut donc les tenir séparées selon leur différence positive et précieuse. Avoir la vie par la foi en Christ est une chose ; vivre par Lui est tout autre chose. « Celui qui me mangera, celui-là aussi vivra à cause de moi. » (Jean VI, 57.) Voilà ce qui entretient la vie que Dieu a donnée.

Si vous avez la paix de Christ Lui-même, celle qu'il a donnée, vous la possédez en vivant de Lui et en le suivant.
Si vous n'êtes pas encore sauvé, si vous n'êtes pas dans « la voie de la paix, » ne vous donnez pas de repos jusqu'à ce que vous connaissiez cette voie. Si au contraire vous êtes sauvé et dans « la voie de la paix, » recherchez avant tout la paix dont Christ Lui-même jouissait en passant par ce monde qui ne connaît pas la paix.

Combien il vaut mieux avoir les pieds dans « la voie de la paix » pendant que nous traversons cette terre que vouloir réussir dans le monde ! À la fin il nous faudra quitter cette vie, et alors qu'en sera-t-il ? Si nous mourons sans avoir connu « la voie de la paix, » sans y avoir marché, il est évident que nous n'arriverons jamais auprès du Dieu de paix ; toutes nos espérances seront anéanties.

Que Dieu vous accorde, cher lecteur, de connaître celui dont il est écrit : « C'EST LUI QUI EST NOTRE PAIX. » (Eph. II, 14.) Vous pourrez alors dire avec le bienheureux apôtre Paul : « Pour moi vivre c'est Christ, et mourir un gain. » (Phil. I, 21.) Bientôt nous serons avec le Dieu qui nous a aimés et qui a donné son Christ pour nous, le Dieu que maintenant nous aimons et que nous servons.


LES DÉGUISEMENTS DE LA MORT

Un train express se lance dans la nuit avec la rapidité de l'éclair ; tout à coup un essieu se rompt ; quelque chose se dérange, et en un instant les wagons sont jetés hors de la voie, et ne forment plus qu'une masse confuse de débris méconnaissables. Les cris des blessés et des mourants retentissent, et l'horreur se peint sur la figure de ceux qui assistent à la catastrophe. La mort est là, sans déguisement et sans voile ; elle s'avance fièrement et à découvert, et réclame sa proie.

Un beau navire appareille et quitte le port sous l'impulsion réunie du vent et de la vapeur, il glisse rapidement sur la mer profonde. La côte éloignée s'approche. Mais quelque circonstance détourne le vaisseau de sa route. Soudain, au milieu de la nuit, on entend le cri de la vigie : « Brisants à l'avant ! » II est trop tard ! Le danger ne peut plus être évité. Le navire donne sur les brisants ; il frémit ; il chancelle, et avant que les passagers, à peine réveillés, puissent atteindre le pont, les eaux mugissantes ont tout envahi et mis fin à leur vie. Au-dessus de l'humide sépulcre plane le spectre de la mort. Elle est là, effrayante, couvant des yeux sa proie, le saisissant sans s'inquiéter des larmes de ceux qui pleurent en entendant cette nouvelle répétée si souvent : « Perdu corps et biens ! »

Voyez ce champ de bataille, de carnage, de sang répandu, de mort. Les puissances hostiles se trouvent en présence ; l'ordre pour le combat a été donné ; avant le premier coup de feu bien des coeurs se sont élevés à Dieu. Chaque soldat doit faire abnégation de sa vie, la donner volontairement pour la cause de son pays, et fouler ce sol qui va s'imprégner du sang de milliers d'hommes. Et la mort hideuse est là, prête à serrer dans ses bras avides tous ceux qui vont succomber dans la lutte sanglante. On entend la mort dans chaque détonation du canon ; on la voit dans chaque coup d'épée.

Le champ de bataille, le naufrage, les accidents de chemins de fer, c'est là qu'habite la mort. Elle s'y trouve chez elle. Elle y est attendue. Elle n'a pas besoin de voile là, ni de manteau, ni de rien qui la cache. Elle peut n'y pas être désirée, elle est là néanmoins, — le roi des épouvantements (Job XVIII, 14) ; elle est là dans toute sa réalité, pour les jeunes comme pour les vieux ; pour les riches comme pour les pauvres ; pour les forts comme pour les faibles ; pour les maîtres comme pour les serviteurs.
Mais la mort n'est pas toujours sans voile : pour s'avancer sans être reconnue, elle a recours à plus d'un déguisement. Elle doit nécessairement paraître sur la scène ; et pour ne pas être vue de sa victime, elle sait s'approcher de la manière qui lui assure le mieux le succès. C'est d'une main habile qu'elle sait conduire jusqu'au fond de l'abîme de l'enfer.

Voyez ce jeune homme, séduit par le goût de la liqueur qui brille dans le verre ; voyez-le poursuivre sa route fatale et descendre toujours plus bas, jusqu'à ce que vous le trouviez étendu dans la fosse des ivrognes.
Voyez cette jeune femme que l'élégance d'une parure a captivée, puis entraînée dans un chemin de péché ; voyez-la s'en allant déshonorée vers une tombe précoce.

Et si nous nous détournons de ces causes manifestes de destruction, arrêtons-nous auprès de ceux qui suivent une voie qui semble droite à leurs yeux. (Proverbe XVI, 25.) Ce n'est pas une voie d'intempérance, d'impureté, de vol ou d'incrédulité ; c'est une voie dans laquelle la conscience est tenue assoupie par la pensée qu'on peut dire : paix, paix, quand l'entendement n'a pas été renouvelé, que la nouvelle naissance n'est pas connue, qu'il n'y a pas eu d'aspersion par le sang de Christ, et que le coeur trouve sa jouissance, non dans une voie de péché notoire, cela va sans dire, mais dans les choses de cette vie, dans les intérêts, la politique, les habitudes de ce monde ! — lorsque Dieu déclare tout le .long de sa Parole qu'il n'y a point de paix là, et « qu'il y a telle voie qui semble droite l'homme mais dont l'issue sont les voies de la mort . » (Proverbes XIV, 12.)
Quand, le jeune homme goûta pour la première fois le contenu de la coupe étincelante, il ne se doutait pas qu'elle était portée à ses lèvres par la main de la mort. Il ne connaissait pas la mort sous cette for e ; il fut trompé et il fut per u ! — Et la jeune femme qui descendit dans la tombe avant le temps, elle non plus ne discerna pas l'ennemi sous l'éclat de l'attrayante parure, qui lui fit faire le premier pas dans le chemin de la perdition. Elle ne voyait pas la mort; pourtant elle devint sa pro e !
Ceux-là enfin qui s'occupent activement de ce qui semble droit à leurs yeux, ceux-là non plus ne songent guère aux ruses de l'adversaire. La mort se sert de choses, bonnes en elles-mêmes peut-être, pour les aveugles quant à leur état de pécheurs perdus, elle les tient assoupis, pour que la parole incisive de la nouvelle naissance et de la vie en Christ ne leur parvienne pas. —  h ! que ceux qui dorment se réveillent! Que le bandeau soit arraché de leurs yeux ! Que le pécheur apprenne que le salaire du péché c'est la mort ! (Rom. VI, 23.) Que celui qui professe de croire en Christ, et qui fait de sa profession un oreiller de sécurité, sache qu'il n'a que le nom de vivre et qu'il est mort ! (Apoc. III , 1.) O vous, qui n'êtes pas sauvés, réveillez-vous! Pourquoi dormir, pourquoi sommeiller, et ployer les bras pour demeurer couchés? (Prov. XXIV, 33.) Vous êtes les captifs de Satan, et vous ne vous en doutez pas !

Vos péchés sont grands, mais votre indifférence à cet égard et à l'égard du jugement est plus terrible encore. Croyez-vous que Dieu ne fera pas ce qu'il dit, ou que la Parole de Dieu ne s'adresse pas à vous? Ne savez-vous pas que le regard de la mort est attaché sur vo us? Vous êtes avertis.
Si vous fermez l'oreille aux avertissements de la Parole de Dieu, il ne reste plus pour vous qu'une certaine attente terrible de jugement. (Hébr. X, 27.) La mort vous amènera devant le jugement et Dieu vous condamnera à « la peine du feu éternel » (Jude, 7) que vos péchés méritent. — Lecteur, si vous n'êtes pas sauvé, nous vous supplions solennellement, affectueusement, d'écouter l'appel que vous adresse Celui qui a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes :  «Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez, et qui êtes chargés, et moi je vous donnerai du repos . »

C'est la vie qu'il vous faut, à vous tous qui êtes encore dans vos péchés, et vous pouvez la' trouver aujourd'hui même, bénit soit Dieu ! « Qui croit au fils, a la vie éternelle . » (Jean III, 36.)  «Celui qui a le fils, a la vie . » (1 Jean V, 12.) « Je suis le chemin, et la vérité, et la vie . » (Jean XIV, 6.) Si vous croyez ce que Dieu vous dit dans ces paroles, vous « êtes passés de la mort à la vie » (Jean V, 24), et vous pouvez dire : « Où est, ô mort, ton aiguillon? où est, ô hadès, ta victoire ? » (1 Cor. XV, 55.)

J.-W. S.


« LA BIENHEUREUSE ESPÉRANCE »
(un mot a ceux qui sont sauvés.)

(Lisez l'épître à Tite II, 11-14.)

I

Dans le moment actuel il est particulièrement nécessaire que nous combattions pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints. Le monde soi-disant chrétien est rempli de fausses doctrines, de sorte que l'enfant de Dieu est "appelé d'une manière toute spéciale à examiner, par la Parole de Dieu, quels sont les fondements de sa foi. Chacun doit se demander : Est-ce que je possède la foi telle qu'elle a été enseignée au commencement par le Seigneur, puis confirmée par ses apôtres ? Bienheureux celui qui, par la grâce de Dieu, peut répondre dans l'humilité et dans la crainte - : Oui. — Bienheureux celui dont la vie journalière vient en témoignage à l'appui de sa profession.

L'attente du retour personnel du Seigneur Jésus a été, et est encore, trop séparée de l'assurance du salut dans la pensée des enfants de Dieu. C'est par cette conviction que nous nous sentons pressés d'appeler, sur ce sujet, l'attention sérieuse de nos lecteurs, en examinant la manière dont la Parole de Dieu réunit ces deux vérités.
Le salut se rattache nécessairement à la personne de Christ. Lorsque le vieillard Siméon tient le petit enfant Jésus entre ses bras, il bénit Dieu, disant : « Maintenant, Seigneur, tu laisses aller ton esclave en paix selon ta parole, car mes yeux ont vu ton salut, lequel tu as préparé devant la face de tous les peuples... » Siméon voit, dans la personne de cet enfant, le salut préparé par Dieu. Anne, la prophétesse, aussi, parlait de lui à tous ceux qui, à Jérusalem, attendaient la délivrance. (Voyez Luc II, 25-38.)

Le fait que Christ est venu pour sauver est d'une immense portée pour nos âmes. J'apprends ainsi, non-seulement que Christ a achevé, sur la terre, l'oeuvre que le Père lui avait donnée à faire, mais encore qu'il est venu a ma recherche : moi, j'étais une brebis perdue ; Lui, le bon Berger, est venu pour me chercher et pour me sauver. Ce fait, simplement saisi par la foi, produit une douce et ineffable intimité du coeur avec le Seigneur. Aussi l'Esprit de Dieu insiste-t-il beaucoup là-dessus dans la Parole :
« Cette parole est certaine et digne de toute acceptation, que le Christ Jésus est venu dans le monde, pour sauver les pécheurs, dont moi je suis le premier. » (1 Tim. I, 15.) « Le Père a envoyé le Fils pour être le Sauveur du monde. » « Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. » (1 Jean IV, 9, 14.) On pourrait aisément multiplier les citations de ce genre. Bornons-nous à ces propres paroles de Celui qui était envoyé de Dieu et qui est venu aussi de sa libre volonté (Hébr. X, 6, 9) : « Le Fils de l'homme est venu cherchée et sauver ce qui était perdu. » (Luc XIX, 10; comparez Matth. XVIII, 11.)

L'oeuvre de la rédemption se rattache donc indispensablement à la personne du Sauveur ; de sorte que le coeur de celui qui est sauvé se tourne spontanément vers Jésus, afin de le connaître tel qu'il est, avec l'ardent désir d'arriver auprès de Lui, là où II est. L'âme du croyant soupire après le moment où elle sera avec lui. La brebis perdue qui a une fois reposé sur l'épaule puissante du bon Berger, où elle est garantie de tout mal; qui, de plus, a connu la douceur d'être portée, dans son sein (Ésaïe XL, 11), comme dans son éternel refuge, loin de toute la perfidie et de tous les mensonges de l'ennemi, cette brebis-là ne pourra jamais accepter d'être séparée de son Sauveur. Le coeur de la brebis sauvée se tournant instinctivement vers Jésus, elle doit se demander pourquoi II a quitté cette terre, où II est allé, et ce qu'il est allé faire.

Notre intention n'est point d'exposer dans toute son étendue la réponse que les Écritures fournissent à ces questions, au point de vue des conseils de Dieu. Contentons-nous de l'explication que nous donne Jésus lui-même, en rapport avec les besoins actuels des rachetés qu'il allait alors, laisser pendant quelque temps sur la terre. Il dit (Jean XIV, 1-4) : « Que votre coeur ne soit pas troublé ; vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père il y a plusieurs demeures ; s'il en était autrement, je vous l'eusse dit, car je vais vous préparer une place. Et si je m'en vais, et que je vous prépare une place, je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi ; afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi. Et vous savez où je vais, et vous en savez le chemin. »

Serait-il possible pour Lui qui est venu à la recherche de ses brebis, de les abandonner sur la terre où règne le péché à cause duquel II a tant souffert ? Assurément non. — Aussi demande-t-Il à son Père qu'elles soient avec lui, là où Lui est, afin qu'elles y voient la gloire que le Père lui a donnée, — gloire qui lui est propre, et qui ne peut être vue que là, — dans la maison de son Père. (Jean XVII, 24.) Puis, II leur fait comprendre qu'il va venir pour les prendre auprès de Lui. Enfin le dernier message qu'il leur envoie (à la fin de l'Apocalypse), pour les consoler et les encourager chemin faisant, c'est : « Voici, je VIENS BIENTÔT. »

Lorsque le Seigneur Jésus est monté dans le ciel à la vue de ses disciples, sur la montagne des Oliviers, Dieu a pris soin de leur confirmer, par le moyen de deux anges en forme humaine, l'espérance que le Seigneur Lui-même avait nourrie dans leurs coeurs. Les anges leur dirent : « Hommes Galiléens, pourquoi vous tenez-vous ici en regardant vers le ciel ? Ce Jésus qui a été élevé d'avec vous dans le ciel, viendra de la même manière que vous l'avez vu s'en allant au ciel. » (Actes I, 11.)

Est-ce donc chose étonnante que de trouver les premiers chrétiens remplis de zèle et attendant le Seigneur Jésus ? Cette attente leur donnait un tel caractère, un tel cachet, aux yeux de tout le monde que l'apôtre Paul n'avait pas besoin d'en rien dire. Leur vie, leur conduite, leur marche, tout disait qu'ils s'étaient détournés des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils. (1 Thess. I, 5-10.) Cette « bienheureuse espérance » leur donnait un caractère céleste ; elle entretenait, dans leurs coeurs, les relations les plus intimes avec le Seigneur lui-même. Ils agissaient fidèlement d'après les ordres de « l'homme noble, » qui s'en était allé pour recevoir le royaume et revenir : ils trafiquaient pour lui jusqu'à ce qu'il revînt. (Luc XIX, 13.)

II

Considérons maintenant un autre aspect de la bienheureuse espérance que nous présentent les oracles divins ; je veux dire le point de vue dispensationnel qui est développé surtout dans l'Évangile de Matthieu.
Le Seigneur Jésus-Christ était, selon la chair, fils de David et fils d'Abraham ; il était par conséquent héritier de toutes les promesses que Dieu avait faites à ces deux hommes de foi. Comme fils d'Abraham, II était « la semence » dont parle l'apôtre Paul en Galates III, 16, 19, celui en qui toutes les nations de la terre devaient être bénies. Comme fils de David, il devait s'asseoir sur le trône de son père, et procurer à son peuple terrestre, ces « grâces assurées » dont les prophètes d'Israël aimaient à s'entretenir. (Comparez Psaume LXIX ; Ésaïe LV, etc.)

Pour établir son royaume en Israël, il aurait fallu qu'il eût trouvé un peuple de franche volonté, selon le Psaume CX. Au lieu de cela lorsqu'il est venu chez les siens, les siens ne l'ont pas reçu ; le monde qui était fait par lui ne l'a point connu. Sa présence personnelle devait manifester jusqu'à quel point le monde, plongé dans le péché, s'était éloigné de Dieu. Le règne du « prince de ce monde » n'avait pas encore pris fin. D'ailleurs Jésus, comme l'Agneau de Dieu, devait souffrir pour le péché afin de l'ôter. — D'un côté, la justice de Dieu, comme caractère moral du royaume, devait être mise en évidence ; de l'autre côté, l'iniquité des hommes devait venir à son comble dans la réjection du Roi qui était venu du ciel. Tout cela, pour ce qui concerne les hommes pécheurs, était consommé à la croix.

Le monde ne voulait pas un règne qui aurait eu pour base la justice absolue. Mais parce que les hommes refusaient de le reconnaître, Jésus n'en était pas moins Roi. Il vint dans le monde comme celui dont il est parlé dans le IIe psaume : « Mais j'ai sacré mon roi sur Sion, la montagne de ma sainteté. » II maintient hautement la confession de sa royauté devant Ponce-Pilate. (Jean XVIII, 33-38.) Il était réellement Roi ; — le seul auquel le gouvernement appartenait de droit (Ézéchiel XXI, 27), aussi était-Il reconnu pour tel par quelques hommes de foi qui, comme Nathanael avaient appris à le connaître. (Jean I, 50.)
Or, ce n'était que par la foi, que l'on pouvait ainsi reconnaître Jésus. Le monde qui ne regarde qu'à l'apparence extérieure, ne voyait rien en Lui qui fît qu'on le désirât. Était-il raisonnable que le pauvre charpentier de Nazareth fût le Roi d'Israël, le Messie dont tous les prophètes avaient parlé ? Toutefois, c'était une réalité. Le Roi était venu ; il ne manquait plus que son installation comme tel.

Quant au ciel, rien n'a empêché que son règne n'y fût pleinement établi ; mais les cieux et la terre n'étaient pas d'accord ; le péché étant entré dans le monde. Lorsque le Roi céleste se présenta en personne et annonça que le royaume des cieux s'était approché (vu que Lui le Roi était déjà venu), on l'a rejeté, on a cherché à le faire mourir ; on lui a préféré César.
Cependant le royaume des cieux n'était pas anéanti parce que les hommes ne voulaient pas le recevoir sur le principe de la justice de Dieu. Sa manifestation, en gloire, sur la terre, était nécessairement renvoyée à plus tard; toutefois le royaume existait pour la foi, quoiqu'il eût pris un caractère mystérieux ou caché, et que tous ceux qui y croyaient dussent attendre avec patience le jour de la manifestation glorieuse du Roi.

Ce caractère mystérieux du royaume de gloire se voit surtout dans le chapitre XIII de Matthieu ; là, Jésus l'annonce en paraboles aux disciples qu'il s'était spécialement choisis. Il leur disait que, à eux, il était donné de connaître « les mystères du royaume des cieux. » (Matth. XIII, 11.)
Peu de temps après, le Seigneur dévoila pour ses disciples quelque chose de tout nouveau, — un secret à l'égard duquel le silence avait été gardé, dès la fondation du monde. — Pierre, enseigné par le Saint-Esprit, ayant confessé Jésus comme « le Christ, le Fils du Dieu vivant, » Jésus leur parla pour la première fois de l'ÉGLISE, disant qu'il la bâtirait sur le rocher de cette confession-là, et qu'il donnerait à Pierre les clefs du royaume des cieux ; car c'était lui qui devait en ouvrir la porte, aux Juifs d'abord, puis aux Gentils. (Voyez Actes II et X.)

L'Église et le royaume des cieux étaient ainsi associés et distingués en même temps. Tandis que le Seigneur gardait pour Lui-même la tâche de bâtir « son assemblée, » afin que les pierres posées sur le rocher y fussent placées selon Dieu et pour l'éternité, II confiait à des mains humaines les clefs du royaume, et déclarait d'avance par les paraboles de l'ivraie et du grain de moutarde (Matth. XIII, 24-32),que toute sorte de mauvaises choses s'introduiraient dans le royaume; —les méchants oiseaux qui avaient dévoré la bonne semence (Matth. XIII, 4), viendraient s'abriter sous l'ombre du grand arbre, figure du royaume pendant l'absence du Roi. « L'Église, » selon le XVIe chapitre de Matthieu, est donc l'assemblée des vrais croyants qui sont scellés par le Saint-Esprit. Le royaume des cieux contient, en outre, les faux professants, qui entrent par la porte qu'ouvre la prédication de l'Évangile. Les faux professants reconnaissent ostensiblement le Roi.

Laissons-les maintenant de côté ; poursuivons notre étude en demandant : Quelle est l'avenir, quelle est l'espérance des vrais croyants que la foi introduit dans le royaume ?
Pour les vrais croyants, Jésus est toujours là, lui, le Roi, le Christ de Dieu, le seul qui ait réellement le droit de régner. La parole de Dieu nous enseigne, en outre, que lorsque Jésus régnera sur la terre, ses rachetés régneront avec Lui. Oui, les croyants sont appelés à participer avec Jésus au royaume et à la gloire de Dieu ; voyez Luc XII, 32 ; 1 Thess. II, 12 ; et 2 Timothée II, 12. Mais Jésus était méconnu du monde ; de telle sorte qu'il défendait à ses disciples de déclarer ouvertement qu'il était le Christ. Dès lors, vis-à-vis du monde et sur la terre, II prend un autre caractère, celui du « Fils de l'homme ; » II dit ouvertement que les souffrances, les indignités, la mort l'attendent comme tel ; puis, qu'il ressuscitera le troisième jour. — Voilà le chemin qu'il ouvre sur cette terre à ceux qui doivent avoir part à son règne. Il fallait que chacun l'y suivît, en portant sa croix. Le chemin était, il est vrai, bien sombre ; mais, dans la résurrection, qui suit la mort, le fidèle disciple trouverait un accomplissement parfait et glorieux de cette parole de son Maître : « Quiconque perdra sa vie pour l'amour de moi la trouvera. » (Matth. XVI, 25.)

Cependant Jésus ne veut pas introduire ses disciples dans un tel chemin, sans avoir fortifié leur coeur par la vue de la gloire qui devait suivre les souffrances ici-bas. Il leur dit : « II y a quelques-uns de ceux qui sont ici présents, qui ne goûteront point la mort jusqu'à ce qu'ils aient vu le Fils de l'homme venant dans son royaume. » Six jours après, II prend avec lui Pierre et Jacques et Jean, et les mène à l'écart sur une haute montagne, où II est transfiguré devant eux et leur fait voir sa gloire. Il est facile de comprendre l'effet de cette vision sur leur coeur, en lisant le chapitre I de la 2e épître de Pierre.

Nous n'entrerons pas à présent dans les détails de la transfiguration. Notre but était de montrer que l'attente du Seigneur en gloire est la chose que Jésus a proposée à ceux qui étaient appelés à connaître son royaume en mystère, en patience et en souffrance. Le Seigneur a présenté la chose dételle façon, que ses paroles s'appliquent parfaitement aux croyants d'aujourd'hui. Il se peut que vous et moi, chers amis, soyons du nombre de ceux qui ne goûteront pas la mort avant de voir Jésus dans la gloire. Si l'on suit réellement Jésus, l'attente du retour personnel de Christ en gloire peut seule soutenir nos coeurs pendant la pénible traversée.
La transfiguration n'est pas mentionnée dans l'Évangile de Jean ; mais si on lit cet Évangile avec un peu d'attention, on s'aperçoit que l'on y est, pour ainsi dire, continuellement avec Jésus sur la montagne. La gloire du Fils unique delà part du Père y resplendit d'un bout à l'autre. Aussi quelle large place la venue et l'attente du Seigneur n'occupent-elles pas dans cet Évangile !

Nous avons déjà cité quelques passages ; comparez encore Jean XXI, 22.
S'il s'agit du lien intime formé entre le berger et la pauvre brebis qu'il a trouvée, cette dernière ne peut pas être satisfaite avant de voir Jésus tel qu'il est. S'il est question de suivre, sur la terre, le Fils de l'homme dans un chemin de souffrance qui peut aboutir à la mort, le coeur est fortifié par le fait que la résurrection suivra en tout cas la mort ; mais que le retour glorieux de ce même Fils de l'homme est, pour la foi, chose plus certaine que la mort ; et pour le coeur chose plus prochaine, attendu que quelques-uns ne goûteront pas la mort avant de l'avoir vu (1). - S'agit-il d'exhorter les saints à la patience ? L'Esprit de Dieu le fait encore par l'efficace de la même vérité : « Usez donc de patience, frères, jusqu'à la venue du Seigneur. » (Jacq. V, 7-11.)

Du moment où l'attention a été éveillée sur cette vérité, on trouve que la parole de Dieu en est toute pleine. Comment en serait-il autrement ? Car Jésus va venir nous prendre auprès de Lui. Alors les saints morts seront ressuscités en gloire, et les saints vivants seront transmués ; puis tous monteront ensemble à la rencontre de Jésus en l'air. (Lisez 1 Thessaloniciens IV, 13-18.)
Sera-ce donc trop de conclure que celui qui n'attend pas le retour personnel de Jésus ne connaît pas pleinement l'Évangile ? Satan a fait tous ses efforts pour cacher cette vérité, ou pour lui ôter toute sa puissance sur les coeurs. C'est une habile ruse pour détacher, autant que possible, les rachetés de leur Seigneur. Rien n'est plus fâcheux, puisque la communion avec Christ est le soutien de nos âmes.

Cher lecteur croyant, si l'attente du Seigneur n'est pas une chose réelle pour votre coeur, soyez sûr que vous êtes occupé, d'une manière ou d'une autre, à chercher votre bonheur ou votre repos sur la terre où votre Seigneur a souffert ? Comment pouvez-vous agir ainsi ?
Que le Seigneur accorde à chacun de pouvoir dire en vérité, avec le bienheureux apôtre Paul : « Notre bourgeoisie est dans les cieux, d'où aussi nous attendons le Seigneur Jésus-Christ comme Sauveur, qui transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire, selon l'opération de ce pouvoir qu'il a de s'assujettir même toutes choses. » (Philippiens III, 20-21.)


« L'ATTENTE TERRIBLE »
(un mot a ceux qui ne sont pas sauvés.)

(Lisez l'épître aux Hébreux X, 26-27.)

Une autre année va encore s'écouler, chers amis, en vous laissant toujours sans espérance et sans Dieu dans le monde. Ce qu'il y a de plus triste dans votre état, c'est que vous ne voulez pas croire ce que Dieu vous en dit. Il y a de l'espoir pour celui qui est « prêt à périr, » car un Sauveur, le Sauveur, est venu dans le monde ; mais vous, vous ne croyez pas que vous êtes prêts à périr. Vous êtes là, à regarder toujours en bas, vers la terre.
Vous cherchez votre bonheur au milieu des misères qui y abondent, parce que le péché y est entré et qu'il y règne. Vous êtes comme le pauvre chiffonnier qui travaille pendant la nuit avec une misérable petite lanterne, pour trouver, au milieu de monceaux de saletés, quelque chose de précieux, quelque chose qu'il puisse faire valoir pour se procurer une subsistance à peine suffisante.
Votre état, cependant, est pire que le sien ; il agit par nécessité ; vous, par choix. Vous écoutez les mensonges de l'adversaire, et vous croyez que la lumière est ténèbres, et que les ténèbres sont lumière ; votre volonté, votre raison sont la misérable lampe qui vous porte à croire et à agir ainsi. Votre but dans la vie, c'est de ramasser ; mais quoi ? avez-vous donc trouvé le bonheur ? Plût à Dieu que vous fussiez las de le chercher ici-bas !

À force de regarder en bas, vous avez des pensées corrompues, des idées fausses sur Dieu, sur le monde et sur vous-mêmes. Vous prétendez rechercher la vérité, et vous ne voyez pas que votre vie et ce qui l'occupe, vous empêchent de la trouver. Vous vous persuadez, cher lecteur, que vous êtes pur, bon et juste, parce que vous vous comparez avec ceux qui sont du même métier, et que vous n'avez jamais appris à vous connaître au plein jour de la parole de Dieu.
Vous trouvez que le monde est beau et honnête, parce que vous ne croyez pas ce que Dieu a dit, savoir : que le monde entier gît dans le mal, et que le diable y règne. Vous estimez que Dieu est véritablement tel que vous (Ps. L, 21) ; qu'il ne donne rien gratuitement, mais que, comme vous, il a besoin de tout vendre ou de tout acheter. Si même, pensez-vous, Dieu a été assez bon pour appeler les hommes à son ciel, II ne veut cependant y introduire que ceux qui auront acheté cet honneur, par leur conduite et par leurs bonnes oeuvres !

Cher ami, jetez, nous vous en prions, jetez loin de vous votre lanterne et votre crochet, et venez au grand jour. Levez vos yeux en haut et contemplez Dieu tel que Jésus-Christ l'a révélé, un Dieu qui donne, qui donne sans cesse, et toujours gratuitement ; un Dieu qui est amour. « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle. » (Jean III, 16.)

Dieu peut pardonner au coupable, II peut réconcilier à Lui-même des pécheurs qui étaient ses ennemis, parce que son Fils unique a, par sa mort, satisfait à tout ce que la justice de Dieu exigeait au sujet du péché. Le sang de Jésus-Christ son Fils purifie de tout péché. Voilà pourquoi aussi Dieu peut justifier l'impie qui croit en Jésus, car Jésus est venu comme l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde.

Dieu n'exige rien de vous ; II vous appelle maintenant. C'est le jour de sa grâce. Venez et goûtez que le Seigneur est bon. La connaissance du Seigneur opérera une telle révolution dans toutes vos anciennes pensées, que vous serez vous-même le premier à vous juger, en disant comme Job : « Maintenant mon oeil t'a vu ; c'est pourquoi je m'abhorre moi-même, et je me repens sur la poudre et sur la cendre. » (Job XLII, 5, 6.)

Cher ami, vous êtes averti. Vous ne pourrez pas dire que vous n'avez pas entendu parler d'un salut qui est tout entier par grâce. Sachez donc que, si vous persistez à nourrir vos vaines espérances en un avenir trompeur, vous péchez volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité. En dehors de Jésus et de son sang précieux, il n'y a pas de salut. Ce salut-là est pour les pécheurs ; non pas pour les « justes, d Si vous rejetez la grâce de Dieu, sachez « qu'il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une certaine attente terrible de jugement, et l'ardeur d'un feu qui va dévorer les adversaires. » (Hébreux X, 26, 27.)


PAIN QUOTIDIEN

Nous pensons que nous ne pouvons pas mieux terminer notre premier volume qu'en engageant nos amis à une lecture régulière et suivie de la Parole de Dieu. Nous estimons que notre but est manqué si nous ne pouvons pas attirer nos lecteurs aux Écritures mêmes.
Si la vie se trouve en Jésus, c'est lui qui. est aussi la nourriture de l'âme. Il est le pain descendu du ciel. Il y a là une provision pour tous les jours. Le Saint-Esprit prend les choses de Jésus qui sont renfermées dans la Parole et nous les révèle. C'est Lui qui applique, en puissance, à nos coeurs tout ce que Dieu nous dit.

Toutefois, nous avons notre part à y faire : c'est de lire la Parole en y faisant attention pour ne pas nous laisser aller à l'indifférence de l'homme paresseux « qui ne rôtit point sa chasse. » (Proverbes XII, 27.)
Il y a ici deux choses à remarquer :

I. La lecture doit être journalière, — comme la manne que Dieu fournit aux enfants d'Israël tous les jours (Exode XVI, 11-35), ou comme la poignée de farine et la goutte d'huile qui ne manquaient pas dans la maison de la veuve de Sarepta au temps d'Élie. (1 Rois XVII, 14.) Il y avait assez de quoi faire le gâteau pour un seul jour.

Si l'on avait toujours négligé de le faire, il n'y aurait pas eu une double provision pour le lendemain. En faisant chaque jour son gâteau, on épuisait le petit trésor ; mais il y en avait toujours le lendemain ; et cela durait pendant tout le temps de l'épreuve. C'est ainsi que notre provision nous est assurée pour tout le temps que Dieu nous laisse ici-bas.

II. La lecture doit être faite en particulier, et, autant que possible, de bonne heure, dans la journée, — comme il était ordonné aux enfants d'Israël de ramasser la manne chacun pour soi, avant que le soleil se levât.

Nous devrions de même nous recueillir dans la présence de Dieu et de sa Parole, avant que le coeur soit préoccupé et distrait par les soucis et les rapports variés de la vie journalière. Un saint calme dans la présence de Dieu se répand ainsi sur tout ce que nous faisons. Cherchons d'abord le royaume de Dieu et sa justice, en faisant notre compte que la chose la plus essentielle dans notre vie journalière, c'est de nous nourrir de Christ.

Que Dieu nous fasse croître dans sa grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.



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(1) La parabole des Vierges, Matth. XXV, dit réellement la même chose ; car les vierges qui se lèvent à minuit sont les mêmes qui se sont endormies. Ce n'est point une autre génération.

 

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