Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



Sermons et Méditations




Impossible quant aux hommes.

 

« Comme Jésus se mettait en chemin, un homme accourut, et, se jetant à genoux devant lui : Bon Maître, lui demanda-t-il, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? Jésus lui dit : Pourquoi m'appelles-tu bon ? Il n'y a de bon que Dieu seul. Tu connais les commandements : Tu ne commettras point d'adultère ; tu ne tueras point ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage ; tu ne feras tort à personne ; honore ton père et la mère. Il lui répondit : Maître, j'ai observé ces choses dès ma jeunesse. Jésus, l'ayant regardé, l'aima et lui dit : Il te manque une chose : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi. Mais, affligé de cette parole, cet homme s'en alla tout triste, car il avait de grands biens.
Jésus, regardant autour de lui, dit à ses disciples : Qu'il sera difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu !
Les disciples furent étonnés de ce que Jésus parlait ainsi. Et reprenant, il leur dit : Mes enfants, qu'il est difficile à ceux qui se confient dans les richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. Les disciples furent encore plus étonnés, et ils se dirent les uns aux autres : Et qui peut donc être sauvé ? Jésus les regarda et dit : Cela est impossible aux hommes, mais non à Dieu, car tout est possible à Dieu. »

Marc X, 17-27.

Si l'on me disait, mes frères, de signaler les figures les plus aimables avec lesquelles l'Évangile nous fait faire connaissance, je n'hésiterais pas à nommer cet homme qui, saisissant une occasion propice, vint se mettre à genoux devant Jésus et lui dit : Mon bon Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? Il y a dans ces accents quelque chose de candide et de profondément touchant. Celui qui parle ici occupait une certaine position. St-Luc nous apprend qu'il était l'un des principaux du lieu. St-Marc ajoute que les biens de la terre abondaient dans sa maison. De plus, il avait grandi dans une parfaite honnêteté, entouré du respect de tous. Il avait le droit de dire, quant à la loi de Dieu : J'ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse. Ce n'était donc en aucune façon la misère qui l'amenait à Jésus. Cet homme qui accourait et qui, sans fausse honte, sans craindre le qu'en-dira-t-on, avec le courage d'une âme droite, sincère, demandait des lumières nouvelles sur le sentier de la vie éternelle, cet homme était un heureux, un privilégié de ce monde. J'admets qu'il n'entendait pas, comme nous l'entendons, la portée des termes qu'il employait. La vie éternelle, pour ce fils de l'ancienne alliance, c'était, sans doute, un étrange alliage de choses célestes et de choses terrestres. Qu'importe ! L'aspect de ce riche, à genoux devant Jésus, nous édifie, son langage nous touche, et il n'y a pour nous rien d'étonnant dans cette observation faite par Saint Marc : Et Jésus, ayant jeté les yeux, sur lui, l'aima.

Il l'aima. Attachant sur lui un de ces regards dans lesquels, plus d'une fois, nous voyons Jésus mettre toute son âme, tout son coeur, il l'aima. Essayerai-je d'analyser le sentiment qui, à la vue de ce jeune homme, se fit jour dans le coeur du Seigneur ? Il y avait là, bien certainement, un mouvement de satisfaction et de joie intime en présence de cet Israélite qui, sans se laisser retenir par les préjugés du jour, sortant des préoccupations de la terre, venait lui poser la question des questions, celle du salut de l'âme. Mais il y avait là aussi un mouvement de profonde compassion. Jésus comprenait que ce jeune homme, si excellent à tant d'égards, si digne de confiance et d'affection, marchait, malgré tout, dans une fausse voie. Cette âme si belle était encore enveloppée d'erreur. Ce coeur ne se connaissait pas lui-même. Cette existence qui venait se répandre tout entière aux pieds de Jésus pour lui demander conseil et dans laquelle l'homme n'aurait découvert aucune tache ; cette vie qui, à tout observateur humain, paraissait si propre pour le royaume des cieux, elles étaient en réalité rivées encore à la terre par une forte chaîne. Au désir de faire la volonté de Dieu et de tout sacrifier plutôt que de lui déplaire, s'opposait, dans le coeur de ce jeune homme, sans qu'il eût réussi à se rendre compte de ce désordre, une volonté contraire. Ses biens, ses richesses, toutes ces faveurs dont il jouissait en abondance, le tenaient sous leur redoutable empire. Par eux, la terre dominait sur son coeur. Sous leur influence, ses efforts étaient détournés du grand but que la loi de Dieu leur avait donné en ces termes : Je suis l'Éternel, ton Dieu, tu me serviras, moi seul. Non, il n'appartenait pas à Dieu, il appartenait à ses biens, et tout cela, sans qu'il eût jamais vu clair dans les affaires de son âme, sans qu'il eût jamais compris de quelles dangereuses illusions il se berçait, lui qui se croyait sur le bon chemin et qui venait dire, comme s'il ne se fût agi que d'un tout dernier pas à accomplir : Que dois-je faire, bon Maître, pour avoir la vie éternelle ?

Serait-il difficile, dès lors, de comprendre la manière d'agir et de parler de Jésus ? Son regard de flamme a sondé ce coeur, et avec une infinie sagesse, il montre ce qu'il y a découvert. C'est dans ce but qu'il suit son interlocuteur sur le terrain où celui-ci s'est placé. Ce que ce jeune homme doit faire après avoir observé les ordres du décalogue du premier jusqu'au dernier ? Il te manque une chose. Va, vends tout ce que tu as et le donne aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; après cela, viens et suis-moi, t'étant chargé de la croix.

Est-ce souvent que vous avez vu le Maître si sévère ? Est-ce souvent que vous l'avez vu appliquer de la sorte à une existence humaine, sans aucun ménagement, les paragraphes du code de son royaume ? Est-ce souvent que, dans la pratique, il n'a laissé à ses disciples, après les avoir dépouillés de tout le reste, qu'une croix qui pèse sur leurs épaules ? Est-ce souvent qu'il a poussé ses exigences jusqu'à cette toute dernière extrémité ? Je ne le pense pas. Mais, dans le cas spécial qui nous occupe, ce grand moyen, ce grand coup étaient de rigueur. Jamais, si Jésus n'avait parlé comme il l'a fait, ce jeune homme n'aurait su qu'il était l'esclave de ses biens, et que ce qu'il lui fallait pour obtenir la vie éternelle, était, non pas telle bonne disposition ajoutée à telle autre, ni telle oeuvre méritoire de plus, mais un miracle du ciel qui brisât ses chaînes. Il s'en alla tout triste, nous est-il dit, tout triste, parce que, tout d'un coup, il se trouve en face de son vrai lui-même, en face de ce vieil homme plein de puissance qui ne veut pas servir Dieu seul et pour lequel les biens de la terre ont plus de valeur que le salut de l'âme. Tout triste, parce que, à ce moment, il sent son malheur et, avec son malheur, toute sa faiblesse, toute son impuissance morale. Tout triste, parce que la vie éternelle lui échappe, à lui, tout à l'heure encore si disposé à tout faire pour l'obtenir.

Quelle leçon, mes frères ! Elle est pleine de sérieux pour nous tous. Serait-il impossible que nous fussions comme ce jeune riche, qu'il y eût en nous, à notre insu peut-être, mais connue de Dieu, une résistance semblable à celle que ce malheureux opposait à la volonté divine, et que, tout bien considéré, la terre l'emportât en nous aussi sur le ciel ? Sommes-nous bien sûrs de nous-mêmes ? Sûrs de l'absolue sincérité et de la valeur de nos paroles chrétiennes ? Sûrs de ne servir que ce Dieu Sauveur que nous invoquons et auquel nous disons à notre tour : Que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle ? Nous voudrions être sauvés, sans doute. Le milieu même dans lequel nous nous trouvons, la Parole du Seigneur que nous avons lue, son Esprit qui a travaillé en nous, tout cela a éveillé en nous ce désir. Mais, averti par l'histoire de ce jeune homme, je vous demande, mes frères, si, malgré tout, il n'est point quelque objet, quelque bien, quelque richesse auquel notre coeur tient plus encore qu'au salut ? Je demande si nous ne nourrissons pas en nous-mêmes un autre désir, hostile, celui-là, à ces aspirations saintes, incompatible avec elles, la volonté du vieil homme attaché à ce qui a du prix aux yeux du monde, et vendu à la vanité ? Je demande si nous autres qui affirmons aimer Dieu et les frères, puisque nous avons reconnu que c'est là la loi royale, ne tenons pas malgré tout à nous-mêmes, à nos intérêts bien plus qu'à la volonté de Dieu ? Je demande s'il n'arrive point à ceux auxquels Dieu a donné des enfants à élever, de songer, eux qui se nomment disciples de Christ, à l'avenir terrestre, au bien-être passager et matériel de ces enfants, plutôt qu'à leur avenir éternel et à la prospérité de leur âme ?
Ah ! si Jésus nous plaçait soudain en face d'une exigence semblable à celle qu'il mit devant l'âme du jeune riche : Va, vends tout ce que lu as et le donne aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel, et après cela, viens et suis-moi, t'étant chargé de ta croix ! S'il trouvait bon de nous éprouver ainsi afin de mettre à nu la vérité, de dissiper les illusions et de nous montrer enfin ce que nous sommes, ce que nous valons, ce que nous voulons ; s'il fallait, dis-je, une bonne fois, choisir entre le ciel et la terre, entre la volonté de Dieu et la nôtre, entre ses ordres, d'une part, et les goûts, les inclinations de notre coeur, d'autre part ; choisir sans qu'il nous restât de moyens de nous donner le change à nous-mêmes ; choisir celui que nous voulons servir, nous et notre maison, je craindrais de nous voir faire la plus triste des découvertes, c'est que plus d'une chaîne nous lie encore au monde, à la terre, à nos biens, quels qu'en soient la nature et le nom. Le jeune riche, désillusionné, comprenant enfin une situation qui, jusqu'alors, lui avait été cachée, s'en alla tout triste. Plus il avait été convaincu d'être dans le vrai, convaincu aussi que le ciel ne pouvait pas manquer de lui appartenir, plus sa douleur est grande quand il doit se dire : Il ne t'est pas possible de faire le sacrifice au prix duquel seul tu obtiendras la vie éternelle ! Qu'en pensez-vous ? Son expérience ne pourrait-elle pas se renouveler pour nous ? Incapable de sacrifier le monde et ses biens, de les livrer en échange du salut, oui, tel est cet homme qui, naguère, par sa conduite, par sa parole, nous paraissait si pieux, j'allais dire si chrétien ! Le Maître lui-même en est frappé. Les disciples, profondément émus, s'écrient : Qui peut donc être sauvé ? Et Jésus, les regardant, leur répond : Quant aux hommes, cela est impossible, mais non pas quant à Dieu : car toutes choses sont possibles à Dieu. Vous l'entendez, mes frères : le jeune homme riche, les disciples, nous tous, nous ne réussirons jamais à nous arracher aux liens dans lesquels ce monde nous retient ; personne ne se sauvera lui-même en accomplissant ce sacrifice par lequel l'homme lâche tout pour l'amour de son salut. Quant aux hommes, cela est impossible. Mais, ô rayon d'espoir pour les perdus ! ce que l'homme est impuissant à faire, ce que le plus excellent ne fera jamais lui-même, est possible, à Dieu. Toutes choses, dit Jésus, sont possibles à Dieu ! Toutes choses, mon frère, et parmi elles, ton salut et le mien ! Abandonnés à nous-mêmes, nous nous perdons, mais lui, Dieu, peut et veut nous sauver, triompher en nous des obstacles que rencontre notre salut, nous délivrer, une fois que nous aurons compris notre malheur, de l'empire des choses de la terre. Appelons-le donc à notre secours. Disons-lui : Sauve-moi, ô Dieu, et je serai sauvé ! Pour l'amour de Jésus-Christ qui s'est donné lui-même pour moi, sauve-moi, et que j'obtienne la vie éternelle! Impossible quant aux hommes, mais non quant à Pieu ! Béni soit Jésus d'avoir dit ces paroles, dans lesquelles la plus grande humiliation se rencontre pour moi avec la consolation suprême !


 
À propos de la catastrophe de la
Martinique.

En ce même temps, quelques personnes parlèrent à Jésus des Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang avec celui de leurs sacrifices. Il leur répondit : Croyez-vous que ces Galiléens fussent plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, parce qu'ils ont souffert de la sorte ? Non, je vous le dis. Mais si vous ne vous amendez, vous périrez tous également. Ou bien ces dix-huit personnes sur qui est tombée la tour de Siloé et qu'elle a tuées, croyez-vous qu'elles fussent plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Non, je vous le dis. Mais si vous ne vous amendez, vous périrez tous également.
Luc XIII, 1-5.

Un frisson d'effroi a parcouru et parcourt encore le monde civilisé auquel le télégraphe a transmis et continue à transmettre le récit des événements de la malheureuse Martinique. Jusqu'à quand la pitié de plusieurs et l'intérêt public resteront-ils tournés du côté de cette île, frappée d'une manière si inattendue et si terrifiante ? Ce sera jusqu'au jour où la pensée se sera habituée aux nouvelles qui lui parviennent d'au delà de l'océan, jusqu'au jour aussi où quelque autre catastrophe fera prévaloir ses droits à l'attention générale. On vit si vite de nos jours ! La vague chasse la vague. L'esprit, le coeur, l'âme à peine fixés quelque part, sont entraînés vers des objets nouveaux.

Peut-être serait-il inutile de vouloir lutter contre le courant. Nous sommes les enfants de notre temps qui ne connaît plus le calme, le repos, les arrêts salutaires et bienfaisants pour l'être humain. Chacun aura sa part du malheur de tous ; nul n'évitera son destin. Mais, ces concessions faites, n'aurons-nous pas soin, nous autres chrétiens, d'écouter la voix puissante et divine qui nous parle dans ce qui se passe autour de nous, au près, au loin ? Et quand il arrive que le Maître absolu de la terre et des cieux souligne, par quelque signe extraordinaire, telle parole de l'Écriture. n'y prendrons-nous pas garde ? Ne demanderons-nous pas ce que le Souverain veut nous dire par là ? Ne nous recueillerons-nous pas en sa présence pour recevoir humblement ses ordres ? Que l'enfant de ce monde presse le pas et se hâte d'échapper à un avertissement sérieux, c'est son affaire. À nous de nous arrêter jusqu'à ce que le Seigneur ait parlé.

Un jour, il y a de cela de longs siècles, deux événements vinrent jeter les habitants de Jérusalem dans une consternation facile à comprendre. Un tragique et horrible massacre souilla les parvis du temple. Sur l'ordre de Pilate, une troupe de Galiléens avaient été égorgés, au moment même où ils offraient leur sacrifice. Scandale, profanation, acte de violence inouï, dont aucun écrivain profane ne nous révèle la raison et que l'Écriture se borne à relater.
Il en est de même d'un accident qui, selon toute probabilité, avait plongé dans la douleur plus d'une famille de la sainte cité. Au-dessus de la source de Siloé, coulant au midi de Jérusalem, se dressait une tour, destinée, soit à protéger la ville, soit à abriter ceux qui venaient puiser de l'eau. Soudain, ébranlée dans ses fondements, elle était tombée, ensevelissant sous ses ruines dix-huit personnes. La nouvelle de l'accident avait été portée de maison en maison. Avez-vous appris ? Combien de morts ? Et les causes du malheur ? Et le nom des victimes ? Et les détails ? Toutes ces questions avaient été posées comme elles se seraient posées dans nos milieux.

Aujourd'hui, les choses ont pris des proportions plus grandes. La génération actuelle aime les chiffres élevés et, à sa stupéfaction, elle les retrouve jusque dans les afflictions et les fléaux dont elle est témoin. Les quelques Galiléens de Jérusalem sont devenus en Chine des milliers, en Arménie des centaines de milliers. Quels flots de sang répandus dans les demeures chrétiennes, dans les chapelles et dans les temples ! Quelles atrocités sans nom et sans nombre ! Et quant aux dix-huit qui trouvèrent leur tombeau sous les décombres de la tour de Siloé, aujourd'hui, à la Martinique, ils sont devenus quarante mille et au delà, peut-être. En un clin d'oeil, une épouvantable éruption volcanique a couvert de lave brûlante et de cendres une ville florissante où, naguère, selon la parole de Jésus-Christ, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et donnaient en mariage, sans songer le moins du monde à la fin horrible qui était à la porte.

Que penserons-nous de tout cela ? Quelles conclusions en tirerons-nous ? Selon les Juifs, tout grand malheur était le châtiment d'un grand péché particulier. Il est probable, dès lors, que ces quelques personnes qui vinrent raconter à Jésus ce qui était arrivé aux Galiléens, auraient voulu apprendre de sa bouche pour quelle raison ces malheureux avaient été si cruellement frappés. Mais Jésus se refuse à entrer dans leurs vues. Sa réponse n'est autre chose qu'une épée à deux tranchants. Elle s'enfonce dans les coeurs et dans les consciences de ses interlocuteurs qu'elle place devant un suprême devoir, de l'accomplissement duquel dépendra leur sort, leur avenir personnel. Non, il n'est pas de l'avis de la foule ; il n'interprète pas selon la manière qu'elle a choisie les désastres du jour ; il ne veut pas qu'on en parle comme on en parle couramment. Il y a dans ces choses une leçon, un appel qui doivent être écoutés, et malheur à celui qui n'y comprendrait rien ! Pensez-vous, répondit Jésus, que ces Galiléens fussent plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, parce qu'ils ont souffert ces choses ? Non, vous dis-je. Mais si vous ne vous amendez, vous périrez tous aussi bien qu'eux. Puis, rappelant l'accident de Siloé, et comme si son premier avertissement ne suffisait pas : Pensez-vous que ces personnes fussent, plus coupables que tous les habitants de Jérusalem. Non, vous dis-Je. Mais si vous ne vous amendez, vous périrez tous aussi bien qu'eux.

Mes frères, ce serait bien évidemment mal comprendre le Seigneur que de lui faire dire qu'il n'y a jamais, dans tel événement qui nous jette dans la stupeur, un jugement de Dieu, un châtiment que les pécheurs se sont attiré. Qui donc, si ce n'est lui, a prononcé sur quelques villes galiléennes ces menaces sévères : Malheur à toi, Chorazim ! Malheur à toi, Bethsaïda ! car si les miracles qui ont été faits au milieu de vous, eussent, été faits à Tyr et à Sidon, il y a longtemps qu'elles se seraient repenties en prenant le sac, et la cendre. C'est pourquoi je vous dis que Tyr et Sidon seront traitées moins rigoureusement que vous au jour du jugement. Et toi, Capernaüm, qui as été élevée jusqu'au ciel, tu seras abaissée jusqu'en enfer, car si les miracles qui ont été faits au milieu de toi, eussent été faits à Sodome, elle subsisterait encore aujourd'hui. C'est pourquoi je vous dis que ceux de Sodome seront traités moins rigoureusement que toi, au jour du Jugement. Qu'est-ce, sinon nous apprendre que si ces villes, que Jésus nomme, ont disparu, il y a eu, dans les bouleversements qui ont amené leur ruine, le coup de la justice divine ? Je ne pense donc pas que le chrétien ait toujours tort d'établir un rapport intime entre telle catastrophe qu'il contemple et l'état moral et spirituel de ceux qu'elle frappe. On a eu raison, sans doute, - que je ne cite que ce seul exemple - de voir un jugement de Dieu dans l'horrible incendie qui, il y a peu de temps, a réduit en cendres la ville de Paterson, aux États-Unis. Cette cité était un enfer, où les péchés les plus odieux et les plus dégradants se donnaient libre cours. La justice humaine s'était alarmée. Un pasteur, au nom de son Maître, avait prédit aux pécheurs le sort de Sodome et de Gomorrhe, détruites par une pluie de soufre et de feu. Un dimanche matin, le foyer s'enflamma et il ne resta de Paterson que de misérables débris !

Cependant, Jésus ne veut pas qu'en présence de ces événements qui semblent se multiplier de nos jours, je veux dire ce déchaînement des éléments, ces cataclysmes effroyables, ces grandes calamités qui laissent des victimes sans nombre, nous mesurions la responsabilité et la culpabilité de ceux qui ont souffert. Non seulement, nous pourrions mal établir nos calculs, nous dont les combinaisons restent celles de la terre ; mais aussi et surtout, nous avons quelque chose de mieux à faire. Nos regards, au lieu d'errer au loin, au lieu de chercher les autres et de s'efforcer de pénétrer leur vie, doivent se tourner vers nous-mêmes. En nous, il y a une âme à préserver de l'éternel malheur. Pour nous peut exister, menaçant notre prospérité et notre vie même, ce danger auquel nous avons vu nos semblables exposés. Le jugement, le châtiment dont ont été atteints les autres, peuvent nous atteindre nous aussi. Jésus le sait et, par fidélité, par amour de la vérité, par amour pour nous, il ne nous le cache pas. Sur le ton d'un grand sérieux, sachant qu'il y va de notre avenir, il s'écrie : Si vous ne vous amendez, vous périrez ; tous aussi bien qu'eux.

C'est nous dire, à nous, sur la tête desquels est suspendue une épée toujours prête à tomber, que pour échapper à ces rigueurs auxquelles pourrait nous livrer le Juge suprême, nous devons accomplir cet acte qu'avec la foi et l'amour de Dieu et du prochain, j'appellerai l'acte le plus personnel et le plus individuel de l'homme. Mes frères, ce que Jésus demande, le conseil qu'il nous donne, c'est qu'en lisant et en entendant ce qui s'est passé dans la vie des autres, frappés, retranchés en un clin d'oeil de la terre des vivants, précipités dans l'éternité, nous fassions sur nous-mêmes ce retour sérieux qui se nomme le repentir et qui est un changement de pensée et de vie, une réforme radicale, une révolution profonde dans le sens du bien. Jamais, peut-être, génération chrétienne n'a eu besoin plus que celle dont nous faisons partie, d'une instruction semblable. Notre christianisme manque de profondeur et de puissance, parce qu'il ne connaît pas assez, ni ne pratique suffisamment cette chose qui s'appelle le repentir. Nous estimons pouvoir être sauvés sans passer par cette porte étroite où le pécheur renonce au monde et choisit une voie nouvelle. Serait-ce pour nous ouvrir les yeux sur ce qui nous fait défaut et pour nous amener à un christianisme plus vrai à sa base et plus vigoureux dans ses manifestations ; serait-ce pour produire dans nos Églises, quelque peu endormies et singulièrement peu séparées du monde dans le sens de l'Évangile, ce réveil des consciences qui serait, pour elles, le plus grand bienfait ; serait-ce pour rendre ses serviteurs et ses servantes plus propres à faire leur tâche qui est le relèvement et le sauvetage de ce qui est perdu ; serait-ce pour tout cela que Dieu multiplie, sous nos regards effrayés et devant nos coeurs tremblants, le nombre de ces événements qui doivent nous faire rentrer en nous-mêmes et nous presser de nous éprouver, sous les yeux de Celui qui est aussi un feu consumant, pour savoir si, dans notre pensée et dans notre vie, le changement a eu lieu ?

Quoi qu'il en soit, souvenons-nous ici d'un fait qui achèvera de nous faire comprendre l'extrême sérieux de la situation. La menace de Jésus a eu, pour ses interlocuteurs, un accomplissement que nul n'avait prévu, excepté lui seul. Si vous ne vous amendez, vous périrez tous aussi bien qu'eux leur avait dit Jésus. Et quarante ans plus tard, ces gens qui n'avaient pas écouté et chez lesquels rien n'avait changé, ces gens qui se croyaient à l'abri du jugement, parce qu'ils se nommaient le peuple de Dieu, périssaient, égorgés, comme les Galiléens dans le temple, par les légionnaires romains, ou ensevelis, comme les victimes de la tour de Siloé, sous les murs et les tours de la ville, dont l'ennemi n'avait laissé pierre sur pierre !

Demanderons-nous, mes frères, pour être instruits à salut, quelque exemple plus éloquent et plus persuasif ? Serait-il possible de le découvrir quelque part dans l'histoire de ce monde, où abondent pourtant les bouleversements nationaux et les épreuves détruisant le bonheur des familles et celui des individus ?

Vraiment, je ne saurais le dire et je serais tenté d'en douter. Mais ce que nul ne peut ignorer, c'est que Dieu nous a placés, nous autres enfants de la nouvelle Alliance, dans une situation plus riche encore en responsabilités que, ne l'était celle de ces Juifs avec lesquels, un jour, Jésus s'entretenait du massacre des Galiléens et de l'accident de la tour de Siloé. Nous savons et nous possédons ce que ceux-là n'ont pas su et n'ont pas possédé. Ce que nous savons, nous, c'est que Dieu a envoyé son Fils unique dans ce monde ; c'est encore que la tempête a éclaté, terrible, furieuse, sur la tête de ce Saint et de ce Juste ; c'est qu'on a vu s'accomplir ici-bas, sur la personne de cet enfant du ciel, un crime sans pareil ; c'est que le meurtre de l'innocence même a été accompli sur la croix, afin qu'à la vue de ce spectacle inouï, l'homme se frappât la poitrine, comprit enfin toute la gravité de son péché, se jetât, couvert de confusion et de honte, aux pieds de son Dieu, et changeât de pensées et de vie ! Et ce que nous possédons, nous autres chrétiens, c'est un Sauveur ! L'Évangile ne nous ordonne pas de nous sauver nous-mêmes, mais en ce jour qui nous réunit devant la face de Dieu, tout prend une voix pour nous crier : Il en est un qui t'a sauvé ; son sang, aujourd'hui encore, lave de tout péché et rouvre, devant les perdus, le ciel et sa félicité, à la seule condition que le pécheur s'amende et qu'il croie !

Mes frères, où trouverai-je, après cela, dans le langage de la terre, le mot pour vous dire combien est grave, sur les lèvres de ce même Jésus, et de quelle responsabilité écrasante nous charge cette parole qu'il a dite: Si vous ne vous amendez, vous périrez tous aussi bien qu'eux ? Périr avec le monde, mais ce serait, en ce qui nous concerne, rendre inutile le sacrifice de la croix et fouler aux pieds la suprême manifestation de la justice et de l'amour de Dieu! Non, Seigneur, nous ne voulons pas périr! Nous voulons nous repentir pour avoir notre part de ton salut. Amen.



À propos d'
Alliance évangélique.
Allocution faite au temple de St-François, à Lausanne, le 16 septembre 1895.


L'Alliance évangélique, loin de devoir son origine à quelque esprit en quête d'une intéressante nouveauté, répond à un besoin profond du coeur chrétien. Elle n'est pas une affaire d'Eglise. L'Alliance, en effet, ne s'est pas formée entre des dénominations religieuses ou des branches d'Eglise, mais entre des chrétiens individuels agissant chacun sous sa propre responsabilité. Elle veut et doit être une alliance d'hommes et de femmes, se rattachant, les uns à telle Église et les autres à telle autre, mais éprouvant tous le désir de se tendre la main en Jésus-Christ qui les a réconciliés avec Dieu par son sang. Et cela, remarquons-le bien, non pas, tout d'abord, avec l'intention d'accomplir en commun, sous le regard du divin Chef, je ne sais quelle oeuvre utile d'évangélisation, de Mission ou de protection de frères persécutés, ni pour former un bureau d'arbitrage devant lequel d'autres puissent porter leurs cas difficiles, mais uniquement dans le but d'obéir à la volonté du Christ allant à la mort et de se fortifier les uns les autres dans la foi, l'amour et l'espérance.

En agissant de la sorte, ils mettent en évidence un grand fait : c'est qu'il existe, pour ceux qui ont cru, au Sauveur du monde, un point de ralliement plus élevé, plus dégagé d'alliage impur, plus sûr, plus parfait à tous égards que celui de l'Eglise ou de la dénomination religieuse terrestre. Ces dernières, tout excellentes qu'elles puissent être, dépendront toujours, quant à leurs conditions d'existence, des lieux et des temps. Très utiles, nécessaires même aujourd'hui, elles pourront avoir fait leur temps demain et être appelées à céder la place à des combinaisons et à des constellations nouvelles. Mais ce qui demeurera, ce qui survivra à toutes les fluctuations humaines, c'est Jésus-Christ et son royaume. C'est autour de lui, le glorieux Sauveur, que les membres de l'Alliance serrent les rangs. Le lien qui les unit, leur force, c'est lui. Le but qu'ils se proposent, c'est lui. Le glorifier, lui dont le saint nom, victorieux de tout ce qui sépare ici-bas, a brillé à leurs yeux : voilà leur ambition.

Et nous ne comprendrions pas, en présence de ces faits, que l'Alliance évangélique est un objet digne de notre attention chrétienne ? Il ne vaudrait pas la peine de nous en occuper, de l'examiner de plus près ? Il n'y aurait là rien qui nous attirât et nous fit désirer notre part de ce qui a été donné à d'autres ? Essayons donc de nous dire quelles sont les conditions à remplir ou bien aussi, si vous le voulez, - car les deux choses se tiennent de tout près, - les obstacles à surmonter par ceux qui désirent entrer et demeurer dans l'Alliance, telle que nous l'entendons.

Et d'abord, ils devront avoir reconnu en Jésus-Christ leur Seigneur, le fils du Dieu vivant, envoyé dans ce monde pour sauver les pécheurs, la Parole faite chair qui a habite parmi nous pleine de grâce et de vérité. Je ne parle point ici de formules dogmatiques ; celles-ci peuvent varier et se modifier. Mais ce qui, pour les membres de l'Alliance, doit être élevé au-dessus de tout doute, c'est la divinité de ce Jésus qui a laissé pour nous sa vie sur la croix. Qu'on ne songe pas à vouloir faire d'une créature issue de nos rangs, très excellente, parfaite peut-être, mais après tout simple homme comme nous, un point de ralliement vers lequel chacun puisse regarder avec confiance et vénération, et qui ait en lui-même assez de vertu secrète pour unir ce qui, à vues humaines et d'après les lois de ce monde, resterait séparé à toujours. Je ne m'étonne pas que dans des milieux où l'on ne laisse pas à Jésus-Christ la gloire dont l'a revêtu cette parole : C'est ici mon Fils bien-aimé, écoutez-le, l'Alliance ne soit pas comprise. Elle sera difficile, elle sera, à tout prendre, impossible partout où le coeur, en adorant l'Envoyé du Père, ne lui dit pas : Mon Seigneur et mon Dieu. Vraiment, pour nous unir les uns aux autres, pour nous servir de centre commun à tous, il nous faut quelqu'un qui soit véritablement au-dessus de nous tous, plus grand que nous tous, un représentant de notre race qui, en même temps, appartienne au ciel.

Il me semble, en second lieu, que l'alliance ne sera possible que là où la vie religieuse gravite en toute vérité autour de la personne de Jésus-Christ, le crucifié d'hier, le glorifié d'aujourd'hui. Qu'on déplace le centre de la foi chrétienne, qu'on porte et fixe l'attention sur quelque détail accessoire, qu'on mette en avant, que sais-je ? des vues sur le ministère ou bien le baptême, des questions d'organisation ecclésiastique, quelque doctrine particulière, quelque dogme favori ou bien aussi les intérêts de telle Église spéciale, et l'Alliance, si toutefois elle continue à être pratiquée, restera imparfaite et en souffrance. Ah ! je ne dis pas que nous n'ayons le droit d'affectionner nos Églises ! Aimons la portion du corps de Christ à laquelle la main de Dieu nous a rattachés, tenons ferme ce que notre Église à nous possède selon nos convictions de préférence à d'autres, mais sachons nous dire aussi qu'au-dessus de l'Eglise et de chacune de nos Églises, il y a Jésus-Christ et que c'est à lui qu'il faut regarder. Nous ne serons des membres utiles et vivants de l'Alliance qu'à cette condition-là.

Et ceci me conduit à un troisième fait qu'il faut relever. S'il ne suffit pas, pour être membre de l'Alliance, de donner à Jésus-Christ une place quelconque, mais s'il faut lui accorder la première place et la place centrale, il ne suffit pas non plus d'être en principe seulement et théoriquement d'accord sur celle question. Ce qu'il faut, c'est la communion du coeur avec ce Sauveur, la communion personnelle et individuelle avec lui. « Je suis en eux et tu es en moi, afin qu'ils soient perfectionnés dans l'unité ! » Où donc, si ce n'est dans la communion personnelle et journalière avec Jésus-Christ, le chrétien apprendra-t-il à refouler l'amour-propre, les rivalités de clocher, l'esprit de jugement et de parti qui sont les ennemis attitrés et les grands obstacles de l'Alliance ? Ou bien sera-ce ailleurs qu'il trouvera la force de s'incliner sous la discipline du Saint-Esprit, de maîtriser et son coeur et sa langue, d'user de largeur à droite comme à gauche, d'unir la vérité à la charité, et la charité à la vérité - conditions indispensables pour être membre de l'Alliance ? Je ne le pense pas.

Le siècle passé a vu naître et travailler un homme qu'on serait tenté de nommer le père de l'Alliance évangélique, si celle-ci ne s'était constituée 86 ans après sa mort seulement. Nous avons nommé le comte de Zinzendorf. Or, ce qui a fait que ce serviteur de Dieu a, dans une grande mesure, devancé son temps, absolument étranger à la pensée de l'Alliance, c'est que, comme peu d'autres, il a vécu avec Jésus-Christ et en Jésus-Christ. À l'âge de 15 ans déjà, nous l'entendons s'écrier : « Gagner les coeurs des hommes à Celui qui a donné sa vie pour nos âmes, voilà le but du travail que, sans nous lasser, nous poursuivons à travers le monde. » - Celui qui parlait ainsi, n'avait, selon ses propres termes, qu'une seule passion : le Christ. Aimer le Sauveur et le faire aimer par d'autres : là fut le premier et le dernier mot de sa vie. Que faudrait-il de plus pour m'expliquer son ardent désir et sa constante préoccupation de réunir en un seul corps tous ceux qui croyaient ? Son amour pour le Sauveur, c'est là ce qui a fait de Zinzendorf l'homme par excellence et j'allais dire l'incarnation de l'Alliance évangélique, longtemps avant que celle-ci vit le jour.

Qu'il me soit permis d'ajouter une observation qu'on a faite quelquefois, c'est que dans tel champ de Mission, sur terre païenne, l'Alliance a été plus facile à pratiquer que dans notre vieille Europe et au sein de la vie ecclésiastique et religieuse de la patrie. Ce qui me fait comprendre ce fait, c'est que, en face des puissances déchaînées du paganisme, le coeur de celui qui est appelé à les combattre, éprouve un plus urgent besoin de se rapprocher de Jésus-Christ et oublie plus facilement tout ce qui est question secondaire. Et voilà la route qui nous est indiquée à tous. Ce qu'il faut faire, ce qu'il faut laisser pour trouver place dans les rangs des membres de l'Alliance, le voici : Resserrer le lien qui nous unit à Jésus-Christ, le fils du Dieu vivant, notre Sauveur ; nous souvenir à toute heure qu'il est, lui seul, digne d'être le centre de notre vie religieuse individuelle, comme aussi de notre vie d'Eglise ; subordonner tout le reste à son nom, à sa cause, à sa gloire et ne jamais nous arrêter à ce qui risquerait de détourner de lui le regard de l'âme. Frères, quiconque aura fait cela sera un membre utile de l'Alliance, un homme richement béni et capable d'être en bénédiction à d'autres.

Je ne puis entrer ici dans beaucoup de détails. Mais voici au moins deux mots à ce sujet. Prenez n'importe quel groupe de chrétiens qui se soient conformés à la règle de conduite que nous venons de tracer. Prenez l'Alliance dans son ensemble, en tant qu'elle a adopté et pratiqué ces principes. Jésus-Christ ne s'est-il pas plu à couronner de précieuses bénédictions l'union ainsi établie en son nom et autour de sa personne ?

Presque sans s'en douter, ces chrétiens sont devenus ici-bas - les 50 dernières années l'ont prouvé - une puissance ; puissance par la prière faite en commun à l'entrée de chaque nouvelle année ; puissance pour amener la sanctification du dimanche : on sait que l'association internationale pour l'observation du jour du Seigneur doit son origine à l'assemblée de l'Alliance à Genève en 1861 ; puissance pour délivrer plus d'un prisonnier innocent, plus d'un persécuté pour la justice et pour assurer la liberté religieuse ; puissance de protestation aussi contre telle infamie tolérée par la loi humaine : je ne nommerai que le trafic de l'opium et la traite des noirs ; puissance de rapprochement, enfin, entre nos dénominations et Églises diverses. C'est ainsi qu'il leur a été donné, dans leur faiblesse, de faire de grandes choses, à eux dont l'unique préoccupation a été l'accomplissement de cette dernière volonté du Christ : Que tous ne soient qu'un, comme toi, ô Père, tu es en moi et, que je suis en toi ; qu'eux aussi soient un en nous et que le monde croie que c'est toi qui m'as envoyé.

Oui, c'est ainsi qu'il leur a été permis de servir de témoignage à Jésus devant les nations, et de préparer l'avènement de la grande Église de l'avenir qui ne connaîtra plus de division ni d'injustice. C'est ainsi encore que le Maître a bien voulu récompenser un acte de fidélité de la part de quelques-uns de ses serviteurs. - Ah ! mes frères ! quelle grâce, quels privilèges, quel bonheur ! Dans la seule pensée déjà de répondre, par leur union, au suprême désir du Sauveur, de s'encourager les uns les autres à son service et de s'entr'aider à l'heure du combat, les membres de l'Alliance eussent trouvé sans doute une riche satisfaction. Et voilà qu'il leur a été fait bien au delà de ce qu'ils avaient demandé et cherché ! Ne vous étonnez donc pas qu'ils plaident une cause qui leur est chère, et qu'ils vous engagent à vous joindre à eux pour bénéficier avec eux des immenses bontés du Seigneur.



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