LA
GRANDE
AVENTURE
AU SERVICE
DE DIEU
PRÉFACE DE L'ÉDITION
ANGLAISE
Ces pages, toutes pleines d'aventures
rencontrées sur le sentier de Dieu,
vibrantes de la présence de Dieu et de sa
puissance pour secourir les faibles,
marquées aussi d'une complète
abnégation, rappellent à l'esprit la
belle prière de Sir Henry Allord :
« Seigneur, rends-nous plus aimants, plus
oublieux de nous-mêmes, plus semblables
à toi. Enseigne-nous à sacrifier nos
aises pour aider les autres, nos
préférences pour faire le bien.
Rends-nous bienveillants dans nos pensées,
aimables dans nos paroles, généreux
dans nos actes. Apprends-nous qu'il y a plus de
bonheur à donner qu'à recevoir,
à s'effacer qu'à se mettre en avant,
à servir qu'à être
servis. »
C'est à la Conférence
universelle d'étudiants de Baslow, que j'ai
pour la première fois rencontré Jenny
de Mayer, il y a bien des années de cela.
C'est là qu'elle prit la décision de
courir pour Dieu la grande aventure en se
consacrant aux régions, si
négligées par les missions
chrétiennes, qui constituent le monde de
l'Islam. Elle ne se rendait pas compte de ce que
celle décision lui coûterait, du prix
qu'elle aurait à payer. Après maintes
péripéties en Sibérie, en Asie
centrale et en Arabie, elle tomba
entre les mains du
gouvernement
soviétique et subit à diverses
reprises, dans huit prisons différentes, en
tout plus de mille jours de captivité, sans
cesser jamais de rendre au Christ un
témoignage tranquille. Comme peu d'autres,
elle s'astreignit à apprendre les langues,
afin de traduire et distribuer la Parole de Dieu et
des traités chrétiens dans les
multiples idiomes des terres de l'U.R.S.S.
où l'Évangile n'avait pas encore
pénétré. La force de Dieu
s'accomplissant dans sa faiblesse, elle fut soumise
à de cruelles moqueries, à
l'oppression et à la captivité, de la
part de gens qui n'avaient pour son message ni
intelligence ni sympathie. Munie d'un bâton
de pèlerin, avec une foi de pèlerin,
elle allait de lieu en lieu, ouvrière
indépendante mais dans la constante
dépendance de son Maître, et
possédant son âme par la
patience.
À tous ceux qui font dans des
terrains difficiles un travail de pionnier,
à tous ceux qui luttent par la prière
pour que vienne le Royaume, à tous ceux qui
se rendent compte que l'Eglise est une fois de plus
au seuil d'une ère de martyrs pour la
Vérité, à tous ceux qui aiment
les récits d'héroïsme, ce livre
parlera. Ils y trouveront le témoignage
précieux que Dieu ne cesse pas d'être
à t'oeuvre avec ceux qui, en tous lieux,
annoncent sa Parole, « confirmant par de
signes le message qu'ils proclament
(1).
S. M.
ZWEMBER
AVANT-PROPOS DE L'AUTEUR
Je voudrais ajouter quelques remarques à
la préface de mon vieil ami Samuel M.
Zwemer, un des grands pionniers de ce siècle
missionnaire.
Je tiens à spécifier que
l'intérêt de ces pages ne
réside pas dans quelque lumière
nouvelle sur la géographie, l'ethnologie ou
la religion des différents pays où se
déroulent les événements
relatés. À un seul point de vue, mon
livre pourrait toucher le coeur du lecteur
chrétien : il est le témoignage
d'une collaboration avec Dieu. Les
expériences que je raconte sont des
réalités vivantes ; si ce
récit a quelque valeur, c'est en cela
qu'elle réside. J'ai à peine besoin
d'ajouter que tout y est rigoureusement exact. Le
fait que le Très-Haut a daigné se
manifester à son humble servante en donnant
à son oeuvre un sens et une valeur inspirera
à d'autres croyants, j'en ai la conviction,
le désir d'être admis à cette
sainte collaboration. Les faits exposés ici
prouvent que le Tout-Puissant a besoin, pour
l'accomplissement de ses plans, d'hommes et de
femmes prêts à obéir
courageusement et à être
considérés comme des
« fous » pour l'amour du
Christ, en laissant au Maître la
responsabilité de leur entreprise.
L'horreur même et la grandeur des
événements actuels doivent nous faire
sentir l'impérieuse nécessité
de nous offrir avec le même esprit de
sacrifice pour les saints combats du Christ, le
chef de notre salut, quel que soit le service
auquel il nous appelle.
Je vous invite à m'accompagner en de
lointains pays : en Sibérie orientale,
dans les vastes steppes de l'Asie centrale, dans
les prisons russes des Soviets et en Arabie, pays
presque inaccessible à l'époque
où j'y étais ; vous sentirez la
présence du Compagnon fidèle qui ne
m'a jamais quittée au cours de mes voyages
si riches d'aventures. Vous ne me demanderez pas,
alors, comme d'autres l'ont fait, quelle a
été la moisson de ces semailles
faites en des terres si diverses. Un
résultat du moins a été
atteint ; la volonté de Dieu a
été faite ; la grâce et la
miséricorde de Dieu ont été
révélées à quelques
âmes parmi les vingt-cinq mille
forçats de la sombre île de Sakhaline
et parmi les milliers de pèlerins qui,
endurant toutes sortes de privations, se rendaient
en foule, sous la bannière du faux
prophète, au sanctuaire de la Mecque pour
adorer. Ici et là des âmes
angoissées ont été
amenées vers Celui qui guérit les
coeurs brisés, éclaire les esprits
obscurcis et fait « toutes choses
nouvelles », même pour l'être
le plus dégradé.
Puissions-nous être conscients de la
présence de Dieu en travaillant avec lui et
pour lui parmi ceux de nos frères qui sont
dans les ténèbres et dans l'ombre de
la mort.
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