L'ÉTERNEL TE BÉNISSE
ET TE GARDE
« L'Éternel tourne sa
face vers toi et te donne sa
paix ! »
Cette dernière partie de la
bénédiction nous rappelle les
pérégrinations du peuple
d'Israël dans le désert. Par une main
forte et un bras étendu ce peuple avait
été délivré de la
servitude d'Égypte et devait faire
maintenant la conquête de Canaan. Mais
comment trouver le chemin pour arriver dans la
terre promise ? Nous trouvons la
réponse
Ex. 13, 21 et 22: « Et
l'Éternel allait devant eux, le jour dans
une colonne de nuée pour les conduire par le
chemin, et la nuit dans une colonne de feu pour
les éclairer, afin qu'ils marchassent jour
et nuit. La colonne de nuée ne se retirait
point de devant le peuple pendant le jour, ni la
colonne de feu pendant la nuit. » Lorsque
les Israélites eurent passé la mer
Rouge et que les Égyptiens les
poursuivirent, il nous est dit
Ex. 14, 24 : « Et il
arriva sur la veille du matin que
l'Éternel étant dans la colonne de
feu et de nuée, regarda le camp des
Égyptiens, et le mit en
déroute. » Ce n'était donc
pas un simple nuage qui tantôt reposait sur
Israël, tantôt s'élevait pour
marcher devant le peuple ; mais
l'Éternel lui-même y était
avec sa face. Lorsque Aaron en bénissant
étendait ses mains sur Israël et qu'il
disait : « L'Éternel tourne
sa face sur toi et te donne sa paix », il
pensait certainement à la direction de Dieu
par le moyen de la colonne de nuée et de
feu. Israël avait besoin
d'un guide.
Et nous ?
Ah certes à nous aussi il nous faut
non seulement la bénédiction, la
garde, la lumière, la connaissance du
péché et de la grâce, mais
aussi l'indication précise du chemin. Nous
oublions si facilement le chemin. Le
christianisme ne consiste pas uniquement en une
sainte décision de se donner à
Christ ; ce n'est pas seulement un acte d'un
moment, un pas décisif par lequel nous
franchissons le seuil de la porte étroite,
mais c'est aussi une marche suivie sur le chemin
étroit, le chemin de la croix et de la
lutte. Elie n'avait pas en sa
bénédiction et son réconfort
pour continuer à dormir sous le
genêt ; au contraire, l'ange de
l'Éternel le réveilla une seconde
fois et lui dit : « Lève-toi,
mange, car le chemin est trop long pour toi. Et il
se leva donc et mangea et but. Et avec la force que
lui donna ce repas il marcha quarante jours et
quarante nuits jusqu'à Horeb, la montagne de
Dieu. »
(1 R. 19, 5-8). Mes amis, il ne
s'agit pas seulement de recevoir
le soulagement et la grâce, mais de suivre
aussi le chemin ! Ah comme Moïse
réunit admirablement les deux choses dans sa
prière,
Ex. 33, 13 : « Si
j'ai trouvé grâce à tes
yeux, fais-moi savoir ton chemin, afin que je te
connaisse et que je trouve grâce
à tes yeux ! » Puisse cette
prière de Moïse se réaliser
aussi pour nous et puissions-nous avoir comme lui
le besoin intense de connaître et de suivre
sa voie. Nous avons tant de chrétiens qui ne
suivent pas le chemin de Dieu, mais leur propre
chemin. Est-ce étonnant qu'ils perdent de
nouveau ce qu'ils ont une fois reçu ?
J'avais un ami qui expérimenta
miracle sur miracle, son visage était
resplendissant quand il parlait de son Sauveur. Je
comparerais volontiers sa foi au vol de l'aigle. Un
jour on me l'amena dans le désespoir le plus
profond, dénué de toute foi.
Qu'était-il arrivé ? Il avait
suivi son propre chemin. Quelle grande
bénédiction :
« L'Éternel fasse luire sa face
sur toi ! » et quelle grande
promesse : « Ma
face ira devant toi et je te donnerai du
repos, »
(Ex. 33, 14) et encore :
« Je te rendrai intelligent et je
t'enseignerai le chemin où tu dois
marcher ; je te conduirai, mon oeil sera sur
toi. »
(Ps. 32, 8.) Heureux celui qui en
fait l'expérience journellement ! La
face de l'Éternel guida son peuple dans la
colonne de nuée et de feu à travers
le désert. Nous n'avons plus la colonne de
nuée, mais nous avons plus. Les enfants de
Dieu ont le Saint-Esprit pour guide.
« Tous ceux qui sont conduits par
l'esprit de Dieu sont enfants de Dieu. »
(Rom. 8, 14.) Nous avons le
privilège de prier :
« Enseigne-moi à faire ta
volonté, car tu es mon Dieu. Que ton bon
esprit me conduise dans le droit
chemin. »
(Ps. 143, 10.)
La face de l'Éternel dans la colonne
de nuée et de feu indiquait au peuple
d'Israël non seulement la direction du chemin
mais aussi d'une manière très
précise le temps où il s'agissait de
faire halte et le temps où
il fallait continuer la marche.
Or selon que la nuée se levait de dessus le
tabernacle, les enfants d'Israël partaient, et
au lieu où la nuée s'arrêtait,
là campaient les enfants d'Israël. Les
enfants d'Israël partaient sur l'ordre de
l'Éternel, et sur l'ordre de
l'Éternel ils campaient. Pendant tout le
temps que la nuée restait sur la Demeure,
les enfants d'Israël observaient l'ordre de
l'Éternel et ne partaient point. Mais dans
le cas où la nuée était peu de
jours sur la Demeure ils campaient sur le
commandement de l'Éternel et au commandement
de l'Éternel ils partaient. Et dans le cas
où la nuée y était depuis le
soir jusqu'au matin, et que la nuée se
levât le matin ils partaient ; de jour
et de nuit, quand la nuée se levait ils
partaient. Soit deux jours, soit un mois ou plus
longtemps, tant que la nuée prolongeait son
séjour sur la Demeure, les enfants
d'Israël restaient campés et ne
partaient point ; mais quand elle se levait,
ils partaient. »
(Nomb. 9, 17-22.)
Avec quels détails minutieux tout
cela nous est décrit, et comme ces
ordonnances précises nous montrent combien
Dieu avait à coeur de guider exactement son
peuple ! Jésus veut faire de même
pour nous par son Esprit. Il peut y avoir dans la
marche du chrétien non seulement un
état stationnaire fatal, mais
également un repos, une tranquillité,
un arrêt imposé par le Seigneur. Et il
y a non seulement une marche progressive
bénie, mais aussi une manière de
courir, de se précipiter plus que funeste.
Heureux celui qui pour attendre ou se hâter,
pour agir ou pour se reposer, pour parler ou pour
se taire, se laisse diriger par le
Seigneur !
Heureusement que cette dernière
formule de bénédiction ne finit pas
là. Sans cette glorieuse finale : Et
te donne sa paix, elle serait
incomplète. Le peuple d'Israël
n'était pas destiné à voyager
indéfiniment par le désert,
guidé par la colonne de nuée,
à camper un jour ici, un autre là
pour reprendre sa marche toujours
et toujours à nouveau. Israël avait un
but, une terre promise, une patrie
préparée par Dieu même. Sa
pleine paix ne put être
réalisée que lorsque le peuple de
Dieu eut pris entièrement possession de son
héritage. Ce n'est que sous le règne
du roi David que les derniers Cananéens
furent complètement vaincus, et c'est alors
seulement que vint le règne de paix sous le
roi Salomon. Il en est de même pour nous.
Nous ne sommes pas destinés à
d'éternelles pérégrinations.
Nous ne voulons pas toujours marcher et lutter,
lutter et marcher. Nous ne sommes ni
bédouins ni nomades. Nous voulons arriver au
terme du voyage. Nous avons aussi notre but ici
déjà, le repos et la paix de
l'âme, et après, le repos
éternel.
- Repos, repos, divin repos,
- Repos près de Jésus, je
m'avance vers toi.
Ne vous étonnez pas de ce que la finale
de cette magnifique bénédiction
d'Aaron nous dise : « Qu'il te
donne sa paix ! » Il va
sans dire que les enfants de Dieu
ont déjà la paix par le sang de
Christ ; mais il nous reste encore à
attendre le grand, le dernier traité de
paix. Et celui sur lequel repose le nom de
l'Éternel sera conduit sûrement non
seulement à travers cette vie terrestre,
mais aussi jusqu'au but, jusqu'à la
cité céleste où règne
la paix éternelle. Ah ! Seigneur,
donne, oh ! donne cette paix, crée en
nous le repos, guide-nous vers la patrie, vers la
Jérusalem d'en haut.
Et pour finir, je voudrais encore une fois
te dire en mettant sur toi le nom de
l'Éternel :
- L'Éternel te
bénisse et te garde !
- L'Éternel fasse luire
sa face sur toi et te fasse
grâce !
- L'Éternel tourne sa
face vers toi et te donne sa paix !
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