Voix Chrétiennes dans la
Tourmente
LA PATIENCE, VERTU DES FORTS
Pasteur P. VERGARA
16 Mars 1941
LECTURES BIBLIQUES
- Maintenant encore ma plainte est une
révolte,
- Mais la souffrance étouffe mes
soupirs.
- Oh ! Si je savais où le
trouver,
- Si je pouvais arriver jusqu'à son
trône,
- Je plaiderais ma cause devant lui,
- Je remplirais ma bouche d'arguments,
- Je connaîtrais ce qu'il peut avoir
à répondre,
- Je verrais ce qu'il peut avoir à
me dire.
- Emploierait-il toute sa force à me
combattre ?
- Ne daignerait-il pas au moins
m'écouter ?
- Ce serait un homme droit qui plaiderait
avec lui,
- Et je serais pour toujours absous par mon
juge.
- Mais si je vais à l'Orient, il n'y
est pas ;
- Si je vais à l'Occident, je ne le
trouve pas.
-
- Dieu qui me refuse justice est
vivant !
- Le Tout-Puissant qui remplit mon
âme d'amertume est vivant !
- Aussi longtemps que j'aurai ma
respiration,
- Et que le souffle de Dieu sera dans mes
narines,
- Mes lèvres ne prononceront rien
d'injuste,
- Ma langue ne dira rien de faux.
- Jusqu'à mon dernier soupir je
défendrai mon innocence ;
- Je tiens à me justifier et je ne
faiblirai pas ;
- Mon coeur ne me fait de reproche sur
aucun de mes jours.
JOB, CH. XXIII, V. 1 A 8, ET
CH. XXVII, V. 1 A 6.
Mettez en pratique la Parole et ne vous
contentez pas de l'écouter, en vous abusant
vous-mêmes par de faux raisonnements. En
effet, si quelqu'un écoute la Parole et ne
la met pas en pratique, il est semblable à
un homme qui regarde dans un miroir son visage
naturel et qui, après s'être
regardé, s'en va et oublie aussitôt
comment il est. Mais celui qui aura plongé
ses regards dans la Loi parfaite, la Loi de la
Liberté, et qui l'aura contemplée
avec persévérance, n'étant Pas
un auditeur oublieux, mais un fidèle
observateur de ses préceptes,
celui-là trouvera son bonheur dans son
obéissance.
SAINT JACQUES, CH. I, V. 22 A 25.
-
- Vous
savez que nous déclarons bienheureux ceux
qui ont souffert avec constance.
-
Vous
avez
entendu parler de la constance de Job, et vous
avez vu la fin que le Seigneur lui a
donnée ;
-
car
le
Seigneur est plein de miséricorde et de
compassion.
-
JACQUES,
V, 11.
S'il est une vertu qui plus qu'aucune autre nous
est nécessaire en ce moment, c'est cette
force intérieure qu'on appelle la patience,
force positive et active, et non pas
négative et passive comme on le croit
communément. Que de platitudes et de
banalités ne débite-t-on pas sur la
patience, qui ne s'appliquent en aucune
manière à cette victorieuse attitude
de l'âme dont l'Écriture nous propose
l'exemple en nous disant :
« Souvenez-vous de la patience de
Job. » Pour s'en persuader, il n'est que
de relire - aucune lecture ne sera mieux
appropriée au moment - cet extraordinaire
poème qu'est le Livre de Job et dont Victor
Hugo disait qu'il était le plus grand
chef-d'oeuvre de l'humanité.
Dans les milieux intéressés
à nous en persuader, on voudrait nous faire
croire qu'un Chrétien ne doit jamais
être indigné, qu'il ne doit jamais
rien rencontrer d'intolérable, ne jamais
être mécontent, ne jamais sentir son
sang bouillir dans ses veines et ses nerfs se
crisper, que pour lui toutes les peines, les
épreuves, les erreurs les plus tragiques et
les iniquités les plus affreuses de la vie
devraient toujours être acceptées les
mains jointes et les yeux fermés dans une
immobilité de pierre, qu'on baptise du nom
d'endurance, de constance, de patience. Tout
exercice tyrannique du pouvoir, toute violation
flagrante du droit, devraient être
acceptés comme une bénédiction
pour l'âme et supportés avec patience.
Il n'y a pas de discours sur la
patience qui ait davantage le don de vous
impatienter que celui-là ; tout en nous
se hérisse si violemment contre une telle
conception de l'esprit chrétien qu'on peut
être à peu près sûr que
cette peinture de la patience n'est pas faite avec
les couleurs de la vérité mais avec
celles du mensonge. S'il est une chose dont nous
pouvons être sûrs, en tout cas, c'est
que ce n'est pas ainsi que la Bible nous parle de
la patience. Aucun des Saints de l'Ancien Testament
ne se montra très patient avec l'erreur,
l'injustice et le crime. Les grands
Prophètes n'hésitaient pas une
seconde, au nom d'une patience qui serait une vertu
céleste (et encore moins au nom des humaines
prudences) à dénoncer les rois et les
gouvernements injustes ou immoraux.
On tente aussi fréquemment de nous
réduire au silence en nous objectant le
texte de saint Paul sur la soumission aux pouvoirs
établis ; mais ceux qui citent les
paroles du grand Apôtre oublient qu'il parle
du législateur comme ministre de Dieu pour
notre bien, et qu'il n'envisage pas le cas
où le législateur serait le ministre
du Démon pour notre perdition. Il est vrai
que le Christ a dit : « Rendez
à César ce qui appartient à
César... » « Ce
qui appartient », la limitation est
importante et résout le problème pour
les consciences ; il est des choses et des
biens que nous n'avons pas à rendre à
César parce qu'elles ne lui ont jamais
appartenu. Il est vrai que le Christ a dit :
« Si quelqu'un te frappe à la joue
droite, tends-lui l'autre. » Mais
Jésus n'a pas eu l'intention
d'établir ainsi une règle
universelle ; si le résultat d'une
semblable attitude devait être le triomphe de
l'injustice et de l'oppression, Celui qui ne
tendait pas la joue aux Pharisiens, mais les
attaquait courageusement, serait le premier
à dire : « Ce n'est pas ce
que j'entendais. »
Lorsqu'une injure est personnelle,
lorsqu'elle commence et finit avec nous, notre
devoir de Chrétiens est de la supporter avec
les sentiments que Jésus-Christ a eus. Mais
lorsque l'injure nous est faite en tant que membres
d'un corps, d'un groupe, lorsqu'elle nous
dépasse et s'en va, au delà de nous,
frapper d'autres êtres, notre devoir n'est
résister. Les paroles du Maître
concernant l'acceptation de l'injure, s'adressaient
aux individus, pris
isolément, et elles les menaient très
loin, jusqu'au martyre inclusivement ; mais
Jésus n'entendait pas les appliquer aux
nations captives. Est-il possible de s'y
méprendre ? Celui qui enseignait les
droits égaux de tous les hommes devant Dieu,
celui qui dénonçait le riche
exploitant le pauvre, celui qui attaquait avec
indignation, à Jérusalem, les classes
dirigeantes qui méprisaient le peuple, celui
qui renversait le jugement social concernant les
publicains et les pécheurs, celui qui n'a
jamais été complaisant pour le mal,
si haut placé soit-il, peut difficilement
être accusé d'avoir encouragé
la servilité. Et en fait, les peuples, tout
au long de l'histoire, ne s'y sont jamais
trompés, et c'est dans l'Évangile
qu'ils ont été puiser les ferments de
toutes les justes indignations. Lorsque, dans
l'ordre général, une chose est
mauvaise, les communautés humaines n'ont pas
à les supporter avec patience, et,
prétendre que le Christianisme encourage une
passive endurance, serait prétendre qu'il
n'y a pour lui ni conscience sociale ou politique,
ni amour de la liberté, ni lutte pour le
droit.
Prétendre qu'il y a
équivalence entre le martyre volontaire d'un
individu et la soumission d'un peuple, est la
dernière des absurdités. Il y a des
vérités - telles que les
vérités religieuses - pour lesquelles
nous ne pouvons pas combattre avec des armes
temporelles, nous ne pouvons que mourir pour
elles ; ce qui est d'ailleurs une
manière irrésistible de les faire
triompher. Un homme comme le diacre Étienne
qui avait le monde entier contre lui n'avait
d'autre alternative que de résister par le
martyre. Mais un peuple n'a pas à adopter la
position du martyre et à feindre, par
servilité, de prendre le déshonneur
pour l'honneur et le crime pour la vertu. Il y a
une noble et il y a une ignoble patience. Celui qui
fut la beauté, le courage et l'honneur
incarnés, ne peut nous demander, en tant que
peuple, autre chose qu'une noble patience. Et une
noble patience c'est une patience qui est semblable
à celle de Job. À vrai dire, ce n'est
pas la patience an sens ordinaire où nous
l'entendons qui frappe lorsqu'on lit ce
célèbre poème. Que fait Job
quand l'affliction tombe sur lui ? Il garde
d'abord le silence pendant plusieurs jours, en
proie au plus vif ressentiment,
puis il maudit le jour de sa naissance, puis
lorsque de faux amis viennent tenter de justifier
les raisons de son épreuve, il se jette
contre eux et conteste avec une ardente
véhémence le bien-fondé de
leurs affirmations, et finalement il défie
Dieu lui-même d'établir sa
culpabilité. Est-ce là accepter
l'épreuve avec humilité, soumission
et patience ? Aucunement. Il y a cependant au
début des discours de Job une phrase qui
contient l'idée de la véritable
patience dans l'épreuve que veut nous
enseigner l'auteur de ce grand livre, et cette
phrase, la voici :
« L'Éternel l'avait donné,
l'Éternel l'a repris, que le nom de
l'Éternel soit béni. »
Voilà le point sur lequel Job ne variera
pas. Dieu est juste quand il donne, Dieu est juste
quand il retire, même si nous ne comprenons
pas présentement.
La foi qui est la racine maîtresse de
la vraie patience, c'est la foi en la justice de
Dieu, c'est la ferme assurance que quoi que Dieu
fasse, il est impossible qu'Il veuille autre chose
que la justice et le bien. Job peut être
déchiré par le doute, ne pas
comprendre, contester que ses souffrances puissent
être la juste rétribution de ses
fautes, il est du moins sûr d'une chose, il
est sûr de la justice de Dieu. La terre et le
ciel peuvent s'écrouler avec lui, tant qu'il
peut croire cela, rien de ce qui a vraiment de
l'importance pour son âme n'est
détruit.
Et c'est là, et là seulement,
qu'est la source de la vraie patience, c'est la foi
invincible au bien éternel et absolu; quand
la patience est basée sur cette
foi-là, elle s'approfondit et résiste
en dépit de tous les orages, tandis que la
simple résignation à
l'inévitable s'écroule tôt ou
tard sous les coups répétés du
malheur. Il peut y avoir dans le coeur la
tempête et le doute dans l'esprit, mais plus
profond que le doute et la colère, se tient
la foi en la justice de Dieu, la foi que tout ce
qui arrive, à nous et au monde, est voulu
dans l'intérêt de l'ensemble, est
contenu dans l'éternelle et immuable justice
de Dieu, fait partie d'une loi trop grande pour que
nous la puissions comprendre, mais où la
justice prévaut, et qui le montrera un
jour.
Garder dans nos âmes cette
patience-là sur son socle d'airain est une
austère consolation, mais c'est une
consolation réelle, la
seule qui puisse être de taille à nous
assister efficacement dans les grandes peines.
Ce qui est juste et bon pour l'ensemble
nécessite souvent notre souffrance, et c'est
une part de la vraie patience que de le croire.
Nous avons agi selon la justice et l'honneur, nous
avons fait ce qu'il fallait faire et nous souffrons
à cause de cela, au sein d'un monde inique.
« Est-ce juste ? Pourquoi suis-je
affligé, torturé ? »
disons-nous. La seule, austère, mais
réelle consolation, c'est de nous dire que
c'est la loi, que l'ordre du monde l'exigeait, que
le salut de l'humanité le demandait.
À cause de ma souffrance il y a quelque
chose qui va être redressé par
l'éternelle justice de Dieu, et il vaut
mieux que je souffre pour que l'oeuvre de
l'universelle justice ne soit pas retardée.
Garder cette foi à travers l'épreuve
et la tentation, le péché, le doute
et la malédiction de soi-même et la
méchanceté des hommes, à
travers mille orages, c'est la patience, la plus
haute patience qui soit au monde. Job avait cette
patience-là, l'épître de
Jacques nous convie à nous en souvenir. Dieu
veuille nous aider à l'édifier dans
nos coeurs afin que nous puissions traverser
victorieusement ces jours mauvais.
Si nous avons la patience de Job, Dieu nous
pardonnera d'y mêler nous aussi quelque
impatience, parce que ces impatiences sont des
preuves de vie, et que Dieu nous aime mieux vivants
qu'inertes comme des cadavres.
Et les sujets d'impatience ne manquent
pas.
Parce que le malheur est tombé sur
nous, parce que nous sommes nus et
dépouillés comme job sur son fumier,
nous recevons, comme le patriarche, la visite des
faux amis, les Tsophars, les Eliphas, les Bildad,
nous devons subir leurs exhortations
conventionnelles et équivoques à
« l'humiliation nationale »
sous le sac et la cendre. Ces discours ne peuvent
provoquer dans les coeurs droits qu'une impatience
indignée. Croire que la souffrance est
toujours méritée, qu'elle est
toujours une rétribution du
péché, ce n'est pas de la patience,
c'est de la superstition, et lorsque les
discoureurs se font théologiens pour nous
enseigner cela, ils se servent d'une
théologie de mensonge, contre laquelle la
Croix du Calvaire se dresse comme
une éternelle protestation. S'il y eut une
souffrance imméritée, c'est bien
celle-là, et elle en a enfanté de
semblables, et elle en enfantera encore,
jusqu'à ce que le monde soit
sauvé.
Quand le principe de l'action qui a
déterminé l'épreuve a
été juste - autant que les hommes
peuvent l'être - la vraie patience n'implique
nullement l'humiliation, la vraie patience consiste
à maintenir ce que l'on croit juste,
à le maintenir, comme Job, avec indignation
contre les menteurs, non pour sauver notre honneur
à nous qui ne sommes rien, mais pour sauver
l'honneur de Dieu, pour sauver la justice de Dieu.
Dieu ne peut pas être injuste, et si nous en
venions à douter de sa justice, après
avoir tout perdu sur la terre, nous aurions tout
perdu dans le ciel ; ce qui serait le malheur
suprême.
Nous dirons donc avec une foi
opiniâtre : « Il doit y avoir
quelque autre raison à nos épreuves,
que nous ne distinguons pas présentement.
Peut-être souffrons-nous afin que Dieu, par
notre souffrance, puisse sauver les autres et
étendre ici-bas son règne et sa
justice. »
Comme le patriarche, nous lutterons
jusqu'à la fin sans fléchir, parce
que Dieu est juste et que ceux qui
persévéreront jusqu'à la fin
seront sauvés.
Il arrive que nous nous trouvions dans une
de ces impasses de la vie où nous ne pouvons
plus rien faire extérieurement. Est-ce que
notre âme va partager l'inaction
forcée de notre être extérieur,
est-ce que nous allons nous laisser glisser dans
l'inertie d'une fausse patience ? Est-ce
là l'attitude à adopter par une
âme qui ne veut pas mourir d'asphyxie ?
Cent fois non. Là encore, souvenons-nous de
la patience de Job. Regardons-le dans son
affliction. Que fait-il ? Après
quelques jours de silence où il est comme
assommé par le coup de l'épreuve,
nous le voyons se redresser plein de vigueur,
éclater en arguments intellectuels et
spirituels ; il démonte l'une
après l'autre toutes les accusations
dressées contre lui par ses amis, il les
étreint tour à tour comme un lutteur,
il conteste, il discute, comme Jacob au torrent de
Jabock, il défie Dieu lui-même, il
parle de justice éternelle et de
vérité absolue, il n'est pas de
puissance intérieure, pas d'émotion
du coeur, pas de vision de
l'imagination, qu'il
n'utilise au
maximum avec une indomptable impatience pour se
dégager de l'impasse où il est
enfermé, pour retrouver la liberté,
pour conserver encore des raisons de vivre et de
croire que Dieu ne l'a pas abandonné et
qu'un jour viendra où il vengera son
serviteur. Il maintient ainsi intactes, pour
l'heure où la route sera
débloquée, toutes les puissances de
son âme.
Là est la leçon pour nous. Et
elle est d'une singulière
opportunité. Puisque les circonstances nous
ont placés dans une situation où nous
devons attendre, que notre attente ne soit pas de
celles où nos puissances intérieures
s'atrophient dans une résignation
mortelle.
Que les ailes du souvenir et de
l'imagination par un vol incessant vers le
passé et vers l'avenir nous arrachent aux
croupissements du présent ; faisons
appel à tout ce qui est positif dans notre
être intérieur, à la raison,
aux convictions morales, aux affections du coeur,
aux intuitions de l'esprit, à la foi ci
surtout que, puisque la justice est à la
base de l'Univers, Dieu vengera notre cause si nous
ne nous pétrifions pas.
Si nous agissons ainsi, si notre patience
n'est pas un repos où l'on s'abîme,
mais une occasion de donner du tranchant à
toutes nos facultés en les aiguisant
à la meule de l'épreuve, nous
sortirons de l'impasse, au jour de la
délivrance, en valant deux fois ce que nous
valions en y entrant. Et pour n'avoir pas
désespéré de la justice de
Dieu, notre foi revêtira un caractère
de profondeur et d'intimité qu'elle n'avait
jamais connu auparavant. Nous pourrons dire
à Dieu ce que Job lui disait à la fin
de son épreuve : « Je te
connaissais par ouï-dire, mais maintenant mon
oeil t'a vu. »
On raconte que l'écrivain Carlyle
s'en vint trouver le nouveau pasteur de la paroisse
dont il faisait partie, et qu'il lui dit avec la
rude franchise qui le caractérisait :
« Ce qu'il faut à cette paroisse,
c'est un pasteur qui connaisse Dieu autrement que
par ouï-dire. » Il le faut à
toutes les paroisses. Mais dans les jours que nous
traversons, je crois qu'il faut le souhaiter
également aux paroissiens. Et le chemin qui
y conduit au moment de l'épreuve, c'est le
chemin de la patience, de la vraie patience qui
n'est pas une simple soumission
endolorie et endormie, mais
une
patience active, parce qu'elle a à sa base
une foi indomptable en la justice de Dieu. C'est la
forme de patience qui convient le mieux aux hauts
instincts d'une âme immortelle, c'est la
patience du patriote dans un pays opprimé,
c'est la patience du martyr pour la
vérité, c'est la patience du malade
et de l'affligé qui aspirent à la
guérison, c'est la patience du prisonnier
maintenu dans l'inaction, c'est la patience du
navigateur de la vie quand son bateau est
secoué par l'ouragan, c'est la patience du
mourant dont la pensée solitaire regarde en
avant vers la vie éternelle et vers l'amour
parfait. C'est la patience de tous ceux qui
souffrent, mais qui lèvent leurs yeux vers
le ciel et qui espèrent, parce qu'ils savent
bien que c'est leur regard qui tremble et non pas
les étoiles. Ce fut la patience de Job. Que
ce soit aussi la vôtre.
Amen.
|