LA CLÉ DU BONHEUR
3.
Christ tout en tous.
(Col.
3, 11.)
Christ est pour nous tout ce que nous voulons
qu'Il soit. Je désire insister sur ce
mot : TOUT. Pour certaines personnes,
Jésus n'est qu'une « racine
sortant d'une terre sèche », il
n'y a en Lui, à leurs yeux, « ni
forme ni éclat ». Il n'est rien
pour eux parce qu'ils n'ont pas besoin de LUI.
Certains chrétiens même ont un Sauveur
très amoindri. Ce n'est pas qu'Il ne veuille
être aussi grand et aussi puissant à
leur égard qu'Il l'est d'ordinaire ;
c'est qu'ils ne veulent pas le recevoir dans sa
plénitude et croire aux grandes choses qu'Il
peut faire. Notre Sauveur est ce que nous le
faisons.
La première chose que Christ
a faite pour nous, c'est de nous sauver du
péché. Quand l'ange descendit du ciel
pour annoncer la prochaine naissance du Messie,
vous savez qu'il dicta son nom :
« Tu appelleras son nom
JÉSUS (ou Sauveur) car il sauvera son peuple
de ses péchés. AVONS-NOUS
ÉTÉ DÉLIVRÉS DU
PÉCHÉ ? Il n'est point venu nous
sauver dans nos péchés, mais
bien de nos péchés.
Il y a seulement trois
manières de connaître quelqu'un. Il y
a des gens que vous ne connaissez que par
ouï-dire ; il y en a d'autres à
qui vous n'avez été
présenté qu'une seule fois, - vous
les connaissez fort peu, de vue seulement ; -
il y en a d'autres enfin que vous connaissez depuis
des années, ce sont des amis intimes. De
même, je crois qu'il y a trois classes de
gens aujourd'hui dans l'Eglise chrétienne et
en dehors d'elle : il y a ceux qui connaissent
Christ par ouï-dire, pour avoir lu
l'Évangile, ce sont ceux qui croient au
Christ comme à un personnage
historique ; il y a ceux qui ont de lui une
connaissance très superficielle ; et
enfin, il y a ceux qui, comme saint Paul,
désirent ardemment « le
connaître, et l'efficace de sa
résurrection ». Plus nous
connaissons Christ, plus nous l'aimons, et mieux
nous le servons.
Regardez-le, suspendu à la
croix, regardez-le, ôtant le
péché du monde. Il a
été envoyé
pour ôter nos péchés, et nous
ne pouvons le connaître sans voir en Lui,
tout d'abord, Celui qui nous sauve du
péché.
Vous vous souvenez de ce que
disaient les anges aux bergers, dans les plaines de
Bethléem : « Voici, je vous
annonce une grande joie, qui sera pour tout le
peuple, c'est qu'aujourd'hui, dans la ville de
David, le Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur,
vous est né. »
(Luc
2, 10-11.) Et dans le
prophète Esaïe, qui écrivait 700
ans auparavant, vous trouvez ces paroles :
« C'est moi, c'est moi, qui suis
l'Éternel ; et il n'y a point d'autre
Sauveur que moi. »
(43, 11) Mais Christ n'est pas
seulement un Sauveur. Je puis tirer cet homme de
l'eau où il se noie, et l'arracher ainsi
à une mort prématurée, et
cependant ne pouvoir rien faire de plus. Christ est
quelque chose de plus qu'un Sauveur. Le sang
placé sur la porte des Israélites les
préserva de la destruction, mais il fallait
qu'ils fussent aussi délivrés du joug
des des Égyptiens, et c'est ce que Dieu fit.
Je ne puis admettre cette théorie que Dieu
soit descendu pour nous sauver, et qu'il nous
laisse en prison, esclaves de nos
péchés favoris. Non, il est venu pour
nous délivrer et nous
donner la victoire sur nos mauvais penchants, nos
passions et nos convoitises. Y a-t-il ici un
chrétien qui soit demeuré l'esclave
de quelque péché secret ? Si
vous voulez être victorieux de ce vice, de
cette convoitise, cherchez à connaître
Christ plus intimement. « C'est lui qui
nous a délivrés, qui nous
délivre et qui nous délivrera
encore. »
(2 Cor. 1, 10.)
Parmi les lecteurs, qui
gémissent aujourd'hui dans les
ténèbres, il n'y en a pas un seul qui
ne puisse trouver le chemin, s'il le veut :
« Je suis le Chemin, » a dit
Jésus. Si nous le suivons, nous serons dans
le bon chemin, nous aurons la vraie religion. Je
vais vous dire comment vous pouvez savoir si, oui
ou non, vous suivez Jésus-Christ.
Si quelqu'un vous a calomnié,
ou vous a mal jugé, agissez-vous à
son égard comme votre Maître aurait
fait ?
Si vous ne supportez pas les
offenses dans un esprit de douceur et de pardon,
toutes les Églises, tous les pasteurs du
monde ne peuvent faire de vous un vrai
disciple : « Si quelqu'un n'a point
l'Esprit de Christ, celui-là n'est point
à Lui. »
(Rom,
8, 9.) « Si quelqu'un
est en Christ, il est une nouvelle
créature ; les choses
vieilles sont passées ; voici, toutes
choses sont devenues nouvelles. »
(2 Cor. 5, 17.)
Christ n'est pas seulement le
Chemin, il est la Lumière qui
l'éclaire. Il a dit : « Je
suis la Lumière du monde. »
(Jean
8, 12 ;
9, 5 ;
12, 46.) Il dit encore :
« Celui qui me suit ne marchera point
dans les ténèbres, mais il aura la
lumière de la vie. » Il est
impossible à toute personne qui suit
Jésus-Christ de marcher dans
l'obscurité. S'il y a ici une âme dans
les ténèbres, marchant à
tâtons dans le brouillard de la terre, c'est
qu'elle s'est écartée de la vraie
lumière. Ah ! que ceux qui marchent
dans les ténèbres spirituelles
laissent Christ entrer dans leurs coeurs : il
est la lumière. Je me souviens d'un tableau
que j'estimais beaucoup autrefois, mais que je ne
voudrais plus suspendre maintenant dans ma maison,
car il donne une fausse idée de
Jésus-Christ. Christ y est
représenté, debout devant une porte
fermée à laquelle il frappe, tandis
que de l'autre main il tient une grande lanterne.
Quelle dérision ! Vous feriez aussi
bien de suspendre une lanterne au soleil que d'en
mettre une aux mains de
Jésus. Il est le Soleil de
justice, et nous avons ce privilège,
d'être éclairés par un astre
qui n'est jamais voilé.
Bien des gens cherchent la
lumière, la paix, la joie. Ce ne sont pas
ces choses-là que nous devons
rechercher ; si nous admettons Christ dans nos
coeurs, elles y viendront d'elles-mêmes.
Quand j'étais enfant, je m'amusais à
courir après mon ombre. Un jour, en marchant
au soleil, je vis en me retournant que mon ombre me
suivait ; je pressai le pas, mais elle allait
aussi vite que moi, je ne pouvais m'en
débarrasser. Ainsi quand notre visage sera
tourné vers le Soleil de Justice, la paix et
la joie nous suivront.
Quand Jésus-Christ expira sur
la croix, la lumière du monde fut
éteinte. Dieu avait envoyé son Fils
pour être la lumière du monde ;
mais les hommes n'aimèrent pas cette
lumière parce qu'elle condamnait leurs
péchés. Et lorsqu'ils étaient
occupés à éteindre cette
glorieuse clarté, que dit Jésus
à ses disciples ? « Vous me
servirez de témoins. »
(Actes
1, 8.) Il est monté
là-haut pour intercéder pour nous,
mais Il veut qu'ici-bas nous brillions à sa
place : « Vous êtes la
lumière du monde. »
(Matt 5, 14.)
Notre tâche, c'est donc de
briller. La lune reflète le soleil, et nous
autres chrétiens, nous tirons notre
lumière du Soleil de Justice.
Ce qui fait le plus de mal à
la cause de Christ : ce n'est pas
l'incrédulité, le scepticisme du
monde, mais c'est ce formalisme froid et mort,
cette trop grande ressemblance avec ce monde que
l'en condamne, ce contraste entre la profession et
la vie. Les yeux du monde sont sur nous.
Certaines personnes
demandent :
« Qu'est-ce que la
vérité ? »
Écoutez ; JE SUIS LA
VÉRITÉ, dit Jésus-Christ.
(Jean
14, 6.) Si vous voulez
connaître la vérité, connaissez
Jésus-Christ. Bien des gens se plaignent
aussi de n'avoir pas la vie. D'autres s'efforcent
de se procurer par eux-mêmes la vie
spirituelle. Vous pouvez vous galvaniser, vous
électriser vous-même, si je puis ainsi
parler ; mais l'effet n'en sera pas long.
Christ seul est l'auteur de la vie. Si vous
voulez avoir une vraie vie spirituelle cherchez
à connaître Christ. Beaucoup
s'imaginent qu'en assistant à beaucoup de
réunions ils produisent en eux la vie
spirituelle. Les réunions religieuses
sont bonnes ; mais
elles ne
servent de rien, si nous ne nous mettons en contact
avec le Christ vivant.
Christ est encore notre GARDIEN.
Beaucoup de nouveaux disciples craignent de ne
pouvoir persévérer :
« Celui qui garde Israël ne dort ni
ne sommeille. »
(Ps. 121, 4.) C'est l'oeuvre du
Christ de nous garder ; et, s'il nous garde,
il n'y a pas de danger que nous tombions. Nous
n'avons aucune force en nous-mêmes ;
dans nos combats contre Satan la partie est trop
inégale, car il a six mille ans
d'expérience contre nous, mais,
heureusement, Celui qui ne dort ni ne sommeille
jamais est notre gardien. Nous lisons, dans le
prophète Esaïe
(41, 10) : « Ne crains
point, car je suis avec toi ; ne sois point
éperdu, car je suis ton Dieu. je t'ai
fortifié, je t'ai même aidé et
je t'ai maintenu par la main droite de ma
justice. » Jude, au verset
24,
nous dit qu' « il peut
nous préserver de toute
chute. »
Mais Christ est plus encore. Il
est
notre BERGER. La tâche du berger consiste
à prendre soin des brebis, à les
nourrir et à les protéger :
« Je suis le bon
Berger. »
« Mes brebis entendent
ma
voix », « Je
donne ma vie pour mes
brebis. » Dans ce 10e chapitre de
l'Évangile de Jean, si remarquable,
Jésus-Christ emploie le pronom personnel
jusqu'à 28 fois, pour déclarer ce
qu'IL est et ce qu'Il veut faire. Au verset
28, il dit : « Mes
brebis ne périront jamais, et nul ne les
ravira de ma main. » Nul, cela
veut dire, ni homme, ni démon. Dans un autre
endroit, l'Écriture déclare que
« notre vie est cachée avec Christ
en Dieu. »
(Col.
3, 3.) Quelle
sécurité !
« Mes brebis, dit
Jésus, entendent ma voix et elles me
suivent. »
(Jean
10, 27.) Un voyageur, en
Orient, avait entendu parler d'un berger qui savait
appeler chacune de ses brebis par un nom
spécial. Il alla le voir et lui demanda si
c'était vrai. Le berger le conduisit au
pâturage, et, debout au milieu de son
troupeau, prononça un nom. Une brebis leva
aussitôt la tête et répondit
à l'appel, tandis que les autres
continuaient à paître. Il en fit
autant pour une douzaine d'autres. « Mais
comment, dit l'étranger, faites-vous pour
les distinguer ? Elles se ressemblent toutes
à s'y méprendre. - Croyez-vous ?
répondit le berger. Regardez
celle-là : elle boite
légèrement ; celle-ci n'a pas
les yeux droits ; cette autre a une tache
noire ; cette autre enfin est
écorchée à
l'oreille. » L'homme connaissait ses
brebis à leurs défauts, car dans tout
le troupeau il n'y en avait pas une seule qui
fût parfaite. J'imagine que c'est aussi par
nos défauts que notre Berger nous
reconnaît.
Un berger oriental affirmait un
jour
à un voyageur que ses brebis connaissaient
si bien le son de sa voix, qu'aucun étranger
ne pourrait les tromper. Le voyageur voulut s'en
assurer ; il se revêtit du manteau et du
turban du berger, prit son bâton et se
plaça ail milieu du troupeau. Il
déguisa sa voix et essaya d'imiter la voix
du pâtre ; mais pas une seule brebis ne
voulut le suivre. « Mais, est-ce que,
dans aucun cas, vos brebis ne suivraient un
étranger ? demanda-t-il. Dans un seul
cas, répondit-il, lorsqu'elles sont
maladives. » Il en est de même de
beaucoup de chrétiens ; c'est
lorsqu'ils sont maladifs et faibles dans la foi,
qu'ils sont disposés à suivre le
premier docteur venu ; mais quand une
âme se porte bien, elle ne se laissera pas
séduire par l'erreur. Elle saura
reconnaître si « la
voix » dit la vérité Il lui
suffira pour cela d'être en
communion avec Dieu. Quand Dieu envoie un de ses
messagers, ses paroles trouvent aisément de
l'écho dans les coeurs
chrétiens.
Christ est un tendre berger.
Peut-être quelques-uns de mes lecteurs ne
partagent-ils pas cette opinion ;
peut-être passez-vous sous les verges de
l'affliction. Il est écrit :
« Le Seigneur châtie celui qu'il
aime, et il frappe de ses verges l'enfant qu'il
reconnaît pour sien. »
(Héb. 12, 6.) L'épreuve
que vous traversez ne prouve pas que Christ ne vous
aime point.
Un de mes amis perdit tous ses
enfants. Personne n'aimait les siens plus
tendrement que lui, mais la fièvre
scarlatine les lui enleva tous - il en avait quatre
ou cinq - l'un après l'autre. Les pauvres
parents, le coeur brisé, s'en
allèrent voyager. Ils arrivèrent
ainsi en Syrie. Un jour, ils virent un berger, au
bord d'un ruisseau, qui se disposait à le
franchir suivi de son troupeau. Les moutons
s'approchèrent de la rive et
regardèrent l'eau courante ; mais ils
avaient peur, aucun d'eux ne voulait
répondre à l'appel du berger.
À la fin, celui-ci prit un agneau et le mit
sous son bras ; il en prit un autre et le mit
sous l'autre bras et
franchit
ainsi le torrent. Les brebis ne
s'arrêtèrent plus à regarder
l'eau avec inquiétude ; elles
s'élancèrent à la suite de
leurs petits, et tout le troupeau
entraîné par elles, se trouva
bientôt de l'autre côté :
le berger les rassembla de nouveau et les conduisit
à de meilleurs pâturages. Le
père et la mère
désolés, témoins de cette
scène, comprirent la leçon qu'elle
renfermait pour eux Ils ne murmurèrent plus
de ce que le grand Berger avait porté leurs
agneaux l'un après l'autre sur l'autre
rive ; mais ils commencèrent à
porter leurs yeux en haut et en avant, vers le pays
où leurs enfants les attendent et vers le
temps où ils les reverront. Si vos
bien-aimés sont partis, souvenez-vous que le
Berger vous appelle à « mettre
votre affection dans les choses qui sont en
haut. »
(Col.
3, 2.) Soyons-lui
fidèles et suivons-le, tant que nous sommes
de ce côté-ci de la tombe, Et si
quelqu'un, parmi nos lecteurs, ne l'a pas encore
pris pour son Berger, qu'il le fasse à ce
moment même.
Christ n'est pas seulement tout
ce
que je viens de dire ; il est aussi notre
médiateur, celui qui nous justifie et celui
qui nous sanctifie. Il faudrait
une journée entière pour dire ce
qu'Il veut être pour chacun de nous. Voici
une description de Christ que j'ai
découverte quelque part sans que je puisse
dire quel en est l'auteur :
« Christ est notre
chemin ; nous marchons en Lui. Il est notre
Vérité, et nous l'embrassons. Il est
notre Vie ; nous vivons en Lui, Il est notre
Seigneur ; nous le choisissons pour
régner sur nus. Il est notre Maître,
et nous le servons. Il est notre Docteur, nous
instruisant dans les voies du salut Il est notre
Prophète, nous révélant
l'avenir. Il est notre Prêtre, ayant offert
pour nous le sacrifice d'expiation. Il est notre
Avocat, toujours vivant pour intercéder pour
nous. Il est notre Sauveur, et il sauve jusqu'aux
extrémités, de la terre, Il est notre
Racine, nous croissons par lui. Il est notre Pain,
nous nous nourrissons de Lui. Il est notre Berger,
nous conduisant en de verts pâturages. Il est
le vrai Cep, nous demeurons en lui. Il est l'Eau
vive qui nous désaltère. Il est le
plus beau entre les fils des hommes ; nous
l'admirons plus que tous les autres. Il est
l'éclat de la gloire du Père, l'image
empreinte de sa personne ;
nous nous efforçons de refléter
image. Il est le soutien de toutes choses ;
nous nous reposons sur Lui. Il est notre
Sagesse ; nous sommes guidés par Lui Il
est notre justice, nous mettons sur lui toutes nos
imperfections, Il est notre Sanctification ;
nous tirons de Lui toute notre force pour vivre
saintement. Il est notre Rédemption, nous
rachetant de toute iniquité. Il est notre
Médecin, guérissant toutes nos
maladies. Il est notre Ami, nous aidant dans tous
nos besoins. Il est notre Frère, nous
encourageant dans toutes nos
détresses. »
D. L. M.
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