LA CLÉ DU BONHEUR
2.
L'amour de Dieu et de
Jésus-Christ.
Nous construisîmes, il y a quelques
années, un lieu de culte, et nous
désirions fort y enseigner l'amour de Dieu.
« Si nos paroles n'y suffisent pas,
employons le feu »
pensâmes-nous ; et au-dessus de la
chaire nous traçâmes en lettres de
flammes, cette inscription : DIEU EST AMOUR.
Un soir, un passant, en jetant un regard distrait
à travers la porte ouverte, vit, tout au
fond de la salle, briller cette glorieuse parole.
C'était un enfant prodigue. En continuant
son chemin, il se disait : « Dieu
est amour ! Non, pas pour moi ; il ne
m'aime pas, car je suis un
misérable. » Il essaya de se
débarrasser de ces trois mots importuns,
mais il les voyait toujours
flamboyer devant lui. Il continua sa route, puis se
retourna, revint en arrière et entra dans la
réunion. Il n'entendit pas le
discours ; mais ce texte en traits de feu
s'était gravé dans son coeur, et c'en
fut assez. Peu importe ce que disent les
prédicateurs, si seulement la parole de Dieu
s'ouvre un chemin jusqu'à la conscience des
pécheurs. Il resta après la
réunion, et je le trouvai assis là,
pleurant comme un enfant. Tandis que je lui ouvrais
les Écritures, en lui disant comment Dieu
l'avait toujours aimé, quoiqu'il se
fût égaré si loin, et comment
Il s'apprêtait à le recevoir et
à lui pardonner, la lumière de
l'Évangile lui apparut soudain, et il s'en
alla plein de joie.
Il n'y a rien en ce
monde que
l'on estime davantage que l'amour. Le plus
malheureux des hommes serait celui qui ne serait
aimé de personne. Bien des suicides n'ont
pas d'autre cause ; le malheureux se voit
isolé, dédaigné, sans
ami ; cela suffit, il préfère
mourir que de vivre ainsi plus
longtemps.
Il n'y a pas dans toute la Bible
une
seule vérité qui doive agir sur nous
avec plus de puissance et de tendresse que la
doctrine de l'amour de
Dieu ; il n'y en a pas non plus que Satan
s'efforce davantage de nous faire ignorer. Depuis
plus de six mille ans, tous ses efforts tendent
à persuader aux hommes que Dieu ne les aime
pas. Il réussit avec nos premiers parents,
il réussit trop souvent avec leurs
descendants.
L'idée que Dieu ne nous aime
pas naît d'une fausse éducation. Les
mères se trompent en disant à leurs
enfants que Dieu ne les aime que quand ils sont
sages. Cela n'est pas enseigné dans
l'Écriture. Vous ne dites pas
à vos enfants que vous les détestez
quand ils font mal. Leurs fautes ne changent pas
votre amour en haine ; s'il en était
ainsi, vous les haïriez plus que vous ne les
aimeriez. Vous ne rejetez pas votre enfant comme
s'il ne vous appartenait plus, à cause de
quelque désobéissance ;
non ! il est toujours à vous et vous
l'aimez quand même. Si les hommes se
sont perdus loin de Dieu, il ne s'en suit pas que
Dieu les haïsse ; il ne hait que le
péché.
Je crois que beaucoup de gens
s'imaginent que Dieu ne les aime pas, parce qu'ils
le toisent à leur propre mesure et
le réduisent à leur
niveau. Nous aimons nos semblables tant qu'ils se
montrent dignes de notre affection ; sinon
nous les mettons de côté. Il n'en est
pas de même pour Dieu. Il y a un abîme
entre l'amour humain et l'amour divin.
Dans l'Épître aux
Éphésiens, 3, 18, il
est parlé de la largeur, de la longueur, de
la profondeur et de la hauteur de l'amour de Dieu.
Beaucoup s'imaginent connaître quelque chose
de cet amour ; mais dans plusieurs
siècles d'ici nous confesserons que nous
sommes encore bien ignorants sur ce sujet.
Christophe Colomb découvrit
l'Amérique ; mais que savait-il de ses
lacs, de ses grands fleuves, de ses immenses
forêts, de la vallée du
Mississipi ? Il mourut sans savoir grand chose
de ce monde qu'il avait découvert. Ainsi
beaucoup, parmi nous, ont découvert quelque
chose de l'amour de Dieu ; mais sa hauteur,
sa longueur, sa largeur leur sont encore
inconnues. Cet amour est un océan
immense ; il faut s'y plonger tout entier pour
en avoir même une faible
idée.
On raconte que l'archevêque de
Paris, attendant dans sa prison le moment
d'être fusillé, vit dans sa cellule
une fenêtre en forme de
croix Au sommet de la croix il
écrivit : Hauteur, au bas ;
profondeur, et à
l'extrémité de chaque bras :
longueur.
Si nous voulons connaître
l'amour de Dieu, c'est au Calvaire qu'il nous faut
aller. Peut-on contempler ce spectacle et dire
encore que Dieu ne nous aime pas ? Cette croix
est la plus éloquente proclamation de
l'amour divin. On n'a jamais vu un amour plus grand
que celui qui nous parle de là. Pourquoi
Dieu a-t-il donné Jésus-Christ ?
- Pourquoi Jésus est-il mort volontairement,
si ce n'est par amour ? « Personne
n'a un plus grand amour que de donner sa vie pour
ses amis. » Christ a donné la
sienne pour ses ennemis. Christ a donné sa
vie pour ses meurtriers ; il l'a donnée
pour ceux qui le haïssaient ; ce qui
descend de la croix, ce qui rayonne du Calvaire,
c'est son amour. Que dit-il quand ils se moquaient
de Lui, quand ils l'insultaient ?
« Père, pardonne-leur, car ils ne
savent ce qu'ils font ! »
Voilà l'amour.
En étudiant la Bible, vous
découvrirez que l'amour de Dieu est
invariable. Beaucoup vous ont aimé
qui, peut-être, se sont refroidis à
votre égard et vous ont
même oublié :
qui sait ? leur amour est peut-être
devenu de la haine. Il n'en est pas de même
avec Dieu. Il nous est dit de Jésus, au
moment où il se préparait à
quitter ses disciples et à monter sur le
Calvaire, que, « comme il avait
aimé les siens qui étaient dans le
monde, Il les aima jusqu'à la
fin »
(Jean
13, 1). Il savait que l'un de
ses disciples le trahirait ; pourtant,
jusqu'à la fin, Il aima Judas. Il savait
qu'un autre de ses disciples le renierait, et
jurerait de ne pas le connaître, et pourtant
il aima Pierre. Ce fut l'amour de Christ pour
Pierre qui brisa le coeur de celui-ci et le ramena,
repentant, aux pieds de son Maître. Pendant
trois ans, Jésus avait vécu avec ses
disciples, essayant de leur enseigner son amour,
non seulement par ses paroles, mais par ses
oeuvres, La nuit qu'il fut trahi, il prit un
bassin, se ceignit d'un linge et fit la fonction
d'un esclave en lavant leurs pieds : Il
voulait les convaincre de son immuable
amour.
Le passage de l'Écriture que
je lis le plus souvent est le 14e chapitre de
Saint-Jean ; il n'en est point qui me soit
plus précieux, je ne m'en lasse jamais.
Écoutez ce que dit le
Seigneur, et comme il répand, pour ainsi
dire, les trésors de son coeur devant ses
disciples : « En ce jour-là
vous saurez que je suis en mon Père, et vous
en Moi et Moi en vous. Celui qui a mes
commandements et qui les garde, c'est
celui-là qui m'aime ; et celui qui
m'aime sera aimé de mon
Père »
(14,
20-21). Représentez-vous
cela : le grand Dieu, qui créa le ciel
et la terre, vous aime et il m'aime aussi !
... « Si quelqu'un m'aime, il gardera mes
paroles ; et mon Père l'aimera ;
et nous viendrons à lui et nous ferons notre
demeure chez lui »
(14, 23).
Plût à Dieu que nos
pauvres esprits pussent saisir cette grande
vérité ! Le Père et le
Fils nous aiment tant que de consentir à
demeurer avec nous, non pour une heure, ni pour un
jour, mais pour jamais !
Il y a un autre passage, plus
étonnant encore : c'est
Jean 17, 23: « Moi en eux,
et Toi en moi, afin qu'ils soient parfaits dans
l'unité ; et que le monde connaisse que
tu m'as envoyé et que tu les as
aimés, comme tu m'as
aimé. » J'estime que c'est ici
l'une des déclarations les plus remarquables
qui soient jamais tombées des
lèvres du Sauveur Il n'y
avait aucun motif qui pût empêcher le
Père de l'aimer.
Il fut obéissant
jusqu'à la mort ; il ne transgressa
jamais les lois divines et ne s'écarta pas
d'une ligne du sentier de la sainteté. Mais,
dans notre conduite quelle différence !
Pourtant, malgré nos révoltes, notre
folie, il déclare que, si nous nous
confions. en Christ, le Père nous aime comme
il aime le Fils. Merveilleux amour ! amour
sublime ! Que Dieu puisse nous aimer autant
que son Fils, cela parait trop beau pour
être vrai : c'est pourtant ce
qu'enseigne Jésus-Christ.
Il est difficile de convaincre
un
pécheur de cet amour de Dieu pour lui. Il ne
sait pas faire la distinction entre le
péché et le pécheur : le
premier, Dieu le déteste. mais le second,
Dieu l'aime. Il déteste le
péché, parce que c'est là
notre grand adversaire, qui gâte et
détruit notre vie.
L'amour de Dieu est non
seulement
invariable, mais encore immuable. Dans
Esaïe 49, 15-16, nous
lisons : « Une mère
oublierait-elle l'enfant qu'elle allaite et
n'aurait-elle point compassion du fils de ses
entrailles ? Quand même elle
l'oublierait, je ne t'oublierais pas, moi. Voici,
je t'ai gravée sur les
paumes de mes mains. »
L'amour le plus fort qui soit
sur la
terre, c'est certainement l'amour maternel.
Bien des choses peuvent intervenir entre deux
époux et les séparer ; un
père même peut tourner le dos à
son enfant ; des frères et soeurs
peuvent devenir étrangers et même
hostiles les uns aux autres ; mais l'amour
d'une mère dure toujours. Dans la bonne et
la mauvaise réputation, sous le
mépris du monde qu'elle partage avec son
fils, la mère continue à l'aimer,
elle espère toujours qu'il se repentira et
reviendra au bon chemin. Elle se souvient des
sourires du nourrisson, des éclats joyeux de
sa voix enfantine ; elle ne peut croire que
son enfant soit absolument perdu. La mort
même ne peut éteindre l'amour d'une
mère ; il est plus fort que la
mort.
Voyez-la, veillant au chevet de
son
enfant malade. Comme elle prendrait volontiers la
maladie si elle pouvait l'ôter à son
bien-aimé. Pendant des semaines
entières, elle veillera seule, et si elle ne
peut le guérir, du moins elle ne permettra
à nul autre de le soigner.
Mais laissez-moi vous dire que
l'amour maternel lui-même
ne peut donner une idée de la hauteur et de
la profondeur de l'amour de Dieu. Jamais une
mère n'a aimé son enfant comme Dieu
nous aime, vous et moi. Pensez à l'amour
qu'il lui a fallu pour donner son Fils au
monde ! Autrefois ! J'exaltais Christ
au-dessus du Père. Il me semblait que Dieu
était un juge sévère et que
Christ venait se placer entre lui et moi pour
apaiser sa colère. Mais après que je
fus devenu père - pendant plusieurs
années d'un fils unique - je pensais, en
regardant mon fils, au Père qui voua le sien
à la mort, et il me semblait alors qu'il
avait fallu plus d'amour au Père pour donner
son Fils, qu'à celui-ci pour subir la mort.
« Dieu a tellement aimé le
monde, qu'Il a donné son Fils unique, afin
que quiconque croit en lui ne périsse point,
mais qu'il ait la vie
éternelle. »
(Jean
3, 16.) Je n'ai jamais pu
prêcher sur ce texte je l'ai parfois
essayé ; mais il est si grand que je
n'ai pu m'élever à sa hauteur. Je me
contente de le citer et de passer outre. Qui jamais
sondera la profondeur de cette parole : Dieu a
tellement aimé le monde ? »
Paul demandait à connaître la
profondeur, la largeur et la
longueur de l'amour de Dieu,
mais
c'était impossible. « Il surpasse
toute intelligence. »
(Eph.
3, 19.)
Qu'est-ce qui ramena l'enfant
prodigue ? La pensée que son
père l'aimait encore. Supposez que la
nouvelle lui fût parvenue qu'il était
rejeté, que son père ne se souciait
plus de lui, serait-il revenu ? jamais !
Chers amis, l'amour du Père doit nous
ramener vers Lui. La chute d'Adam servit à
révéler l'amour de Dieu ;
lorsqu'il eut péché, Dieu descendit
moins encore pour le punir que pour préparer
son salut. Si quelqu'un est perdu, ce ne sera pas
parce que Dieu ne l'aime point, mais parce qu'il
aura résisté à l'amour de
Dieu.
Qu'est-ce qui constituera la
beauté du ciel ? Les portes de perles,
les rues pavées d'or ? Non. Le ciel
sera beau, parce que là nous verrons Celui
qui nous a tant aimés que de donner son Fils
unique afin qu'Il mourût pour nous. Qu'est-ce
qui rend le chez-soi si attrayant ? Est-ce le
bel ameublement ? Non, malgré leurs
meubles somptueux, certaines maisons ne sont que
des sépulcres blanchis. Une mère
était mourante, il fut nécessaire de
lui ôter son enfant qui la troublait par son
babil, ne pouvant comprendre la
gravité de l'état dans lequel se
trouvait sa mère. Chaque soir, la petite
s'endormait, dans les sanglots, chez les voisins
hospitaliers qui l'avaient recueillie ; elle
voulait retourner chez sa mère ! Mais
la mère devint plus malade, elle mourut
enfin, et l'on ne permit pas à l'enfant de
la contempler une dernière fois,
couchée dans sa bière. Après
l'enterrement, l'enfant, ramenée chez elle,
courut dans une chambre en criant :
« Maman ! maman ! »
puis dans une autre, et ainsi dans toute la
maison ; et quand la pauvre petite comprit que
sa mère n'était plus là, elle
pleura pour être ramenée chez les
voisins. La maison pour elle, c'était sa
mère. Le ciel, pour nous, ce sera
Christ.
J'imagine que beaucoup se disent
en
eux-mêmes : « Oui, sans doute,
Dieu nous aime si nous l'aimons ; Dieu aime
ceux qui sont purs et saints. »
Laissez-moi vous répondre, mes amis, que
Dieu aime non seulement les saints, mais encore les
méchants : Dieu a fait
éclater son amour envers nous, en ce
que, lorsque nous n'étions que
pécheurs, Christ est mort pour
nous. »
(Rom.
5, 8.) Dieu l'a envoyé
pour mourir à cause des péchés
commis par le monde entier. Vous appartenez au
monde, vous avez donc part à cet amour qui a
été manifesté dans la croix du
Christ.
Remarquez ce passage de
l'Apocalypse, auquel je pense souvent :
« À celui qui nous a
aimés et nous a lavés dans son
sang »
(1, 5.) Il semble que Dieu aurait
dû nous laver d'abord et nous aimer ensuite.
Mais non, c'est l'amour qui est le premier.
Il y a huit ans, il y eut en Amérique une
grande émotion au sujet d'un enfant, Charlie
Ross, qui avait été volé. Deux
hommes, montés dans un cabriolet, passant un
jour auprès de l'enfant et de son
frère aîné, leur avaient
demandé s'ils voulaient venir avec eux, pour
avoir du sucre candi. L'aîné refusa,
mais le plus jeune partit dans leur voiture. Depuis
ce temps on a fouillé chaque État,
chaque territoire de l'Amérique ; des
agents ont parcouru la France, la Grande-Bretagne
et l'Allemagne dans cette vaine recherche. La
mère n'a pas perdu courage ; elle
espère encore revoir son cher Charlie. Je ne
me souviens pas d'avoir vu une telle émotion
en Amérique, si ce n'est celle que produisit
l'assassinat du président Garfield.
Eh bien, supposez que la mère
de Charlie Ross soit présente dans cette
réunion, et tandis que l'orateur parle,
qu'elle aperçoive dans l'auditoire son fils,
son pauvre enfant perdu. Supposez qu'elle le
retrouve pauvre, sale, en haillons, sans souliers
et sans habits, que fera-t-elle ?
Attendra-t-elle, pour le reconnaître, qu'il
soit lavé et vêtu
décemment ? Non, elle s'élancera
de l'estrade, courra vers lui et le prendra dans
ses bras. Après seulement elle s'occupera de
le rendre présentable. il en est de
même de Dieu : Il nous a aimés et
nous a lavés. Mais j'entends quelqu'un
objecter : « Si Dieu m'aime,
pourquoi ne me rend-il pas bon ? »
Dieu veut des fils et des filles, non des machines
ou des esclaves. Il pourrait briser nos coeurs
rebelles, mais Il préfère nous
attirer vers Lui par les cordeaux de son
amour.
Peut-être quelqu'un
demande-t-il : « Comment puis-je
aller à Lui ? » Comme vous
iriez à votre mère. Avez-vous
offensé votre mère, lui avez-vous
fait du tort ? Aussitôt vous allez vers
elle et vous dites : « Mère,
pardonne-moi ! » Traitez Christ de
la même manière. Allez à lui
aujourd'hui en confessant que
vous ne l'avez pas aimé, que vous ne l'avez
pas traité comme vous le deviez ;
confessez vos péchés et vous verrez
avec quelle promptitude il vous
pardonnera.
Je me souviens de l'histoire
d'un
jeune soldat qui avait été
jugé par une cour martiale et
condamné à mort Le coeur du
père et de la mère fut brisé
à cette nouvelle. Ils avaient une petite
fille. Elle connaissait Abraham Lincoln de nom et
de réputation et elle se dit :
« Si Lincoln Président de la
République des États-Unis, savait
combien mon père et ma mère aiment
leur fils, il ne laisserait pas fusiller mon
frère. » Elle supplia son
père d'aller à Washington pour
tâcher d'obtenir la grâce du
condamné. Mais le père dit :
« Ce n'est pas la peine ; la loi
doit suivre son cours. On a déjà
refusé plusieurs grâces, et le
président a déclaré qu'il
n'interviendrait plus, que les sentences des cours
martiales seraient désormais
exécutées. » Le père
et la mère ne croyaient pas que leur fils
pût être gracié.
Mais la petite fille ne perdit
pas
l'espoir, elle prit le train qui la conduisit du
Vermont à Washington. Quand elle arriva
à la Maison-Blanche, les
soldats voulurent l'empêcher de passer, mais
elle raconta la lamentable histoire, et on lui
ouvrit le passage. Le secrétaire particulier
du président Lincoln refusa de l'introduire
auprès de celui-ci, mais la petite fille
commença son récit, et le coeur du
secrétaire fut touché ; il
l'introduisit devant le président. Quand
elle entra dans le cabinet de Lincoln, il y avait
là des sénateurs, des
généraux, des gouverneurs, des hommes
politiques, tous occupés des grandes
affaires du moment ; l'enfant n'osait avancer,
mais le président la vit, debout près
de la porte. « Que
veux-tu ? » lui demanda-t-il, et
l'enfant raconta son histoire, dans son simple
langage. Il était père, et des larmes
coulèrent bientôt sur les joues du
grand Lincoln. Il écrivit un
télégramme pour faire venir à
Washington le jeune condamné. Quand il fut
arrivé, le président le gracia, lui
donna trente jours de congé et l'envoya chez
lui avec la petite fille pour réjouir le
coeur du père et de la
mère.
Voulez-vous savoir comment aller
à Christ ? Exactement comme cette
enfant alla auprès de Lincoln.
Peut-être avez vous un
triste récit à faire. Racontez
tout, ne gardez rien sur la conscience !
Si Lincoln eut pitié de la petite fille,
écouta sa requête et l'exauça,
croyez-vous que le Seigneur Jésus
n'écoutera pas votre prière ?
Croyez-vous qu'Abraham Lincoln, ou tout autre homme
ici-bas, ait jamais eu autant de compassion que
Christ ? Il est miséricordieux quand
tous sont lassés de l'être ! Il a
pitié de ceux que tous jugent indignes de
pitié. Allez à lui, confessant vos
péchés, et il vous sauvera.
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