Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



SENTINELLE ! QUE VOIS-TU ?


 

Toute la Bible, mais particulièrement les écrits des apôtres, nous enseignent que cet Ordre, fruit de la liberté par la vertu de l'Esprit saint, doit régner et se manifester dans la collectivité, dans l'Eglise qui est le corps de Christ, comme il a existé en Christ, la Tête, à défaut de quoi, l'oeuvre de Jésus ne serait point parfaite. En d'autres termes, si la volonté de Dieu a pu être accomplie entièrement dans le Christ homme, cette même volonté doit organiquement vivifier l'Eglise entière, en butte, sur la terre, aux mêmes tentations et aux mêmes souffrances que Lui, autrement la communion entre la tête et les membres resterait défectueuse, et Dieu ne pourrait dire de cette création, la plus belle oeuvre de ses mains : « Cela est très bon ! » Comment peut-on parler, avant que la preuve de l'union parfaite ait été faite (ce qui est uni à Christ devient un même esprit avec lui), comment peut-on parler du banquet des noces de l'Agneau ? Dieu ne veut pas que son Fils contracte une mésalliance et nous, nous ne voulons pas que notre Seigneur Jésus-Christ ait honte de son Église devant les anges de Dieu.

De cet Ordre dans l'unité qui sera la démonstration évidente de l'efficacité de l'oeuvre rédemptrice de Christ dépend nécessairement la bonne érection du corps de Christ, Pour un édifice destiné à durer éternellement, une solidité à toute épreuve s'impose dans toutes ses parties et tout particulièrement dans ses assises les plus profondes. N'est-il pas notoire qu'une foule d'entreprises chrétiennes fort louables et pleines de promesses ont misérablement échoué, pour la simple raison qu'on en avait insuffisamment préparé et contrôlé les bases ?
Ce fondement que l'apôtre Paul disait avoir posé comme un sage architecte, quel est-il ?
L'auteur sacré ne nous semble nulle part l'indiquer mieux que dans cette parole aux Corinthiens : « Christ - la pierre angulaire - nous a été fait de la part de Dieu sagesse, justice, sanctification et rédemption. »
Que détermine dans un ordre qui n'est certainement pas arbitraire, cette énumération des quatre assises du fondement de l'Eglise et à quoi correspondent en nous ces quatre éléments de la grâce ?

La sagesse n'est-elle pas pour l'esprit, la justice ne purifie-t-elle pas l'âme, la sanctification ne s'adresse-t-elle pas au coeur, c'est-à-dire aux énergies impulsives et volontaires ; enfin la rédemption ne communique-t-elle pas au corps, la vie de l'Incorruptible, du Ressuscité ? Ainsi l'homme tout entier se trouve atteint, renouvelé dans toutes les parties de son être et il ne parvient à la perfection que lorsque ces quatre éléments ont achevé leur oeuvre de régénération. L'action peut en être plus ou moins simultanée sans doute, mais il est évident que rien ne commence sans la sagesse et que rien n'est terminé sans la rédemption.

Cette sagesse dont le commencement est la crainte de l'Éternel, cette sagesse que l'on peut demander à Dieu qui la donne à tous libéralement - c'est-à-dire à tous ceux qui, se défiant de la leur, vont à Dieu pour être instruits - cette sagesse est ce sens du divin qui sait distinguer entre le mal et le bien, entre ce qui est profane et ce qui est saint, qui discerne Dieu dans sa Parole, dans sa création, dans l'homme, dans les événements de la vie des individus et des nations. Ce sens devient d'autant plus délicat, subtil, puissant et embrasse un horizon d'autant plus vaste que l'esprit s'exerce davantage à pénétrer dans les secrets de Dieu avec l'humilité qui convient à pareille étude. Sans cette communion de notre intelligence avec l'Esprit Saint, toute religion n'est qu'un formalisme creux et plus ou moins rebutant ; sans cette fécondation, la doctrine la plus conforme à la vérité reste à l'état de formule morte. C'est pourquoi nous disions que rien n'est encore sérieusement commencé, là où ce facteur primordial n'a pas préparé le terrain.

L'intelligence une fois éclairée par la connaissance du Divin, c'est l'âme, ce mystérieux ensemble d'impressions, de sentiments, de sympathies et d'antipathies, d'impulsions inconscientes et de passivité maladive, que la Bible place dans nos reins, c'est-à-dire dans les profondeurs impénétrables de notre être, que Dieu seul peut sonder, c'est l'âme qui entre en contact avec la vie divine. L'Esprit qui a maintenant formé son premier organe en l'homme, peut opérer la purification de la vie psychique. Il révèle et tue ce qui est de l'homme animal, les passions multiples qu'énumère le chapitre V des Galates et que l'apôtre désigne d'un mot : la chair. L'homme ne se connaissait pas lui-même, et eût-il fait l'examen de son âme, qu'encore il lui eût manqué la vraie norme pour la juger. Maintenant il la possède et, par cette lumière, il découvre dans son for intérieur des vices insoupçonnés, dans les tissus les plus secrets de sa nature des tares qui le déconcertent. La vue en est terrifiante et produit ce revirement, cette repentance sans lesquels, de nouveau, toute religion n'est qu'artificielle et illusoire. À ce spectacle humiliant d'une nature déchue au point d'en désespérer, à laquelle il n'est plus possible de se fier et dont on se détournera avec horreur pour n'y plus jamais revenir, Dieu oppose l'éclat du Saint et du juste, mort précisément dans le but de renaître en tous, tel qu'il vivait aux jours de sa chair. C'est donc Lui, avec sa justice, qui dorénavant se substituera à cet être instinctif, inconscient, faible, impressionnable, méchant, égoïste. Il deviendra par là même la force divine en nous, parce qu'Il est la Vérité.


Notre coeur, brisé par l'effondrement de notre vie naturelle, va se trouver dans des conditions nouvelles. Ouvert, élargi par ce coup libérateur, pour laisser Christ y établir sa demeure, notre coeur, siège de la volonté et de toutes les sources de notre énergie, éprouve enfin le besoin de consacrer toutes ses forces restaurées au seul service de Dieu. La honte salutaire qu'il conservera toujours de lui-même le pousse à ne plus vouloir connaître que le Père et les intérêts du Père. Toute autre préoccupation, tout retour au passé, à la chair, lui est une abomination. La vie de Christ est devenue le principe de sa propre sanctification, et cette vie ne peut retourner, dans tous ses élans, qu'à Celui qui l'a donnée. « Ne dois-je pas être occupé aux affaires de mon Père ? » « Tu n'as voulu ni sacrifice, ni offrande, mais tu m'as formé un corps ; voici, je viens, ô Dieu, pour faire Ta volonté. »

Christ, « la pierre angulaire » et « le fondement » de l'édifice de toute vie chrétienne. « Christ, nous dit l'apôtre, nous a été fait sagesse, justice, sanctification et rédemption ». Terme, couronnement et sanction du salut, la rédemption manifeste jusque dans le corps de notre chair la perfection de la grâce et de l'adoption divine. Car ceux pour qui la personne et l'oeuvre de Christ sont réellement devenues « sagesse, justice et sanctification », participent désormais par leur nature morale à celle de Dieu, et sont reconnus de Lui pour ses enfants authentiques. Étant « devenus inébranlables », le St-Esprit peut consommer en eux le plan total du salut qui enveloppe l'organisme physique lui-même.

Personne n'ignore que la matière est ou doit être soumise à l'esprit. Elle fut créée pour lui servir d'instrument, de moyen d'expression, de temple et pour révéler sa gloire. La création matérielle joue ce rôle à l'égard de Dieu ; elle doit le jouer à l'égard de l'homme, image de Dieu. L'affranchissement de la maladie et de la mort entre donc logiquement dans le cadre de l'oeuvre rédemptrice. Ce rayonnement de la grâce, lorsqu'il passait par l'absolue sainteté du Fils de l'homme, son parfait Médiateur, guérissait tous les malades et ressuscitait les morts ; les premiers témoins historiques de Jésus furent partiellement investis des mêmes prérogatives, aussi longtemps du moins que l'Eglise fut à la hauteur de sa vocation.

Il était à craindre, néanmoins, que les croyants, attachés aux manifestations extérieures et visibles de la grâce, ne négligeassent peu à peu les conditions internes et morales qui seules en assurent la possession. Nous avons vu, par l'exemple d'Ananias, comment l'Eglise tomba dans le piège et par infidélité se priva des effets glorieux de la pleine rédemption.

Sans doute, ému de la misère de l'humanité et de la souffrance à laquelle la condamne le péché, Dieu, dans ses compassions infinies, a voulu, en attendant qu'elle pût recevoir par l'Évangile sa guérison définitive, apporter à cette souffrance quelque adoucissement. Il a permis à la science médicale de discerner, au sein des éléments de l'univers, les remèdes appropriés au soulagement de nos corps. Condescendance touchante envers notre faiblesse, dont nous avons à le bénir, mais dont il nous faut comprendre qu'elle n'est que pour un temps : celui de notre ignorance et de notre égarement spirituel. Tel est, à notre avis, la justification de la médecine et de son usage. De l'aveu de ses propres partisans, elle ne constitue qu'un palliatif toujours précaire et toujours incomplet. À combien plus forte raison les chrétiens doivent-ils l'envisager de la sorte ! Car la vérité fondamentale, la vérité éternelle, c'est que Christ, la vie de leur âme, est et demeure, aujourd'hui comme autrefois, celle de leur corps.

Pourquoi cela ne paraît-il pas davantage ? Parce que l'état actuel de la chrétienté ne le permet pas. Elle est si charnelle encore qu'elle crierait au prodige et que, se méprenant sur les intentions divines, elle serait induite à chercher la fin » sans vouloir les moyens, à convoiter le fruit sans cultiver les racines. Tant que l'Eglise n'aura pas été plus solidement édifiée sur la triple base de la sagesse, de la justice, de la sanctification par Christ, le plein effet de la rédemption ne lui sera point accessible. Ceux qui auraient un don de guérison et qui l'emploieraient aujourd'hui seraient en péril d'être adorés comme Paul et Barnabas le furent à Lystre ; et ceux qui auraient été guéris risqueraient de s'en tenir au seul soulagement de leurs maux. Comment l'Eglise n'a-t-elle pas encore compris une chose si simple, les voies élémentaires de la pédagogie rédemptrice ?

Et c'est la raison pour laquelle Dieu n'a pu exaucer complètement jusqu'ici ceux qui, parmi nous, ont déployé le drapeau de la guérison par la foi et revendiqué le principe de la rédemption du. corps. S'ils n'ont pas obtenu toujours l'entière réalisation des promesses, c'est que l'Eglise n'est pas mûre pour l'exercice de cette prérogative. Elle la tournerait à sa perte. Ont-ils eu tort, cependant, de persévérer dans leur attitude et dans la ferme attente d'être un jour exaucés ? Nous ne le pensons pas. Leur espérance est prophétique d'un meilleur avenir. Dieu leur donne plutôt d'y rester fidèles jusqu'au bout, mais qu'Il leur accorde aussi de bien discerner quel est l'ordre et la succession de ses desseins ! Et que ceux qui seraient tentés de se laisser abattre ou scandaliser par ces échecs et ces démentis apparents, prennent garde que, dans « le corps de Christ », nul ne vit pour soi-même, et qu'ainsi des chrétiens éprouvés, personnellement dignes peut-être d'obtenir ce suprême triomphe de l'Esprit sur la chair, ne l'ont point obtenu par égard pour ce qui manque à la foi de leurs frères. Des guérisons nombreuses, multipliées, régulières, en quelque sorte, feraient croire à un état prospère du peuple de Dieu, alors que tout en lui pèche encore par la base. Dieu ne saurait tolérer de pareilles illusions, ni, par le moindre prétexte, les entretenir et les susciter. Il attend donc et Il attendra, pour couronner l'oeuvre de leur salut et la manifester, que ses enfants aient enfin consenti à commencer par le commencement.

Mais le terme des voies de Dieu à notre endroit ne s'épuise pas dans ce que nous venons de dire. Ce point d'arrivée ne constitue qu'un nouveau point de départ. Derrière ce premier sommet s'en dresse un second plus élevé et plus sublime encore.

Nous reprochera-t-on d'entreprendre sur l'économie future, de spéculer sur un mystérieux avenir, de nous livrer à de vaines imaginations ? Qu'on médite plutôt les paroles suivantes de St-Paul. On ne l'accusera pas, nous l'espérons, de confondre la période de l'Eglise avec celle du millénium : « J'ai posé le fondement, écrivait-il aux Corinthiens, comme un sage architecte, que celui qui bâtit dessus prenne garde comment il bâtit. » Et il ajoutait aux Éphésiens : « Il a établi les uns apôtres, les autres prophètes, les autres évangélistes, les autres pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints, en vue de l'oeuvre du ministère pour l'édification du corps de Christ, jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ. »
Ces passages ne sont-ils pas clairs ? Sur le fondement qu'il pose, conformément au plan qu'il trace, l'apôtre n'annonce-t-il pas qu'un édifice doit se construire ? Or, le plus beau des plans n'est pas encore un édifice. Il y a, de l'un à l'autre, toute la différence qui subsiste entre un projet et sa réalisation.

La communauté de Jérusalem fut, de cette réalisation, une sorte d'ébauche anticipée ; quelque chose d'analogue à ces modèles réduits que façonnent les architectes, afin de faire mieux comprendre à tous la création de leur génie, Dans ce modèle, se laissait pressentir et prévoir ce que serait un jour l'Eglise parvenue à sa véritable stature. Mais de même qu'il fallut de longs siècles d'efforts impuissants pour qu'Israël comprît enfin que la loi, incapable de sauver l'humanité pécheresse, la condamnait au contraire et servait ainsi de pédagogue à Christ, de même il fallut de nouveaux siècles d'obscurités, de tâtonnements, d'humiliations, de sang et de chute pour ramener les rachetés de Christ à la seule maîtrise de l'Esprit. Contristé par tant et de si graves infidélités, le St-Esprit n'a pu jusqu'ici consommer « le perfectionnement des saints », parce que les saints ne peuvent parvenir à la perfection que solidairement avec le corps, aux destinées duquel ils sont liés. L'imperfection de l'ensemble entrave douloureusement le développement de chacune de ses parties. L'apôtre disait : « Quand un membre souffre, tous souffrent avec lui. » Mais qu'aurait-il dit de la souffrance d'un membre, quand tout le corps est malade ?

« L'Esprit que je vous enverrai, a promis Jésus aux siens, vous conduira dans toute la vérité. » Cette vérité complète, la possédons-nous ? Mais alors où sont ses fruits ? Et si les fruits, manquent, n'est-il pas évident, en effet, que l'Esprit n'a point encore achevé l'oeuvre promise ? Il ne l'abandonnera pas cependant, qu'il ne l'ait parfaitement accomplie. Cessons donc jusque-là de nous bercer d'illusions ; quittons l'espoir trop facile d'un enlèvement de l'Eglise ou d'un retour prématuré du Maître. Avant ces choses et pour qu'elles soient moralement possibles, il faut que nous ayons rendu, à la face du monde, un bien autre témoignage que celui qu'on a pu voir en nous jusqu'à présent : celui d'une Église débordante des dons de l'Esprit, entièrement une et soumise à ses saintes directions et opérant, dans la communion de son Chef, les oeuvres qu'Il opérait et même de plus grandes. Le Dieu de notre salut ne saurait se contenter à moins. Il veut qu'on ait pu contempler chez les enfants l'ineffable beauté et l'invincible puissance de la vie du Crucifié-glorifié, cet « extraordinaire », en un mot, qu'incarne l'Évangile et qu'attend l'humanité pour se rendre à son message. Qu'on ne se méprenne pas sur notre pensée. L'extraordinaire chrétien que nous réclamons n'a rien de commun avec celui que la chair et le sang salueraient de ce titre. Il ne consiste pas en signes, prodiges ou miracles, mais dans une manière de vivre inaccessible à l'homme naturel, inconnue de lui et qui se distingue de « la vaine tradition que nous avons apprise de nos pères » par le reflet fidèle de la pensée divine. Les plus saintes, les plus splendides révélations, lorsqu'elles passent par une conscience que n'a point épurée le creuset divin, en sortent amoindries et profanes ; les plus ordinaires en revanche, lorsqu'elles sont comprises et réalisées à la lumière d'En-haut, brillent d'un incomparable éclat.

N'est-ce pas là précisément ce qu'entendait St-Paul lorsqu'il faisait converger le travail des apôtres, des prophètes, des pasteurs et des docteurs vers un but unique : la préparation aux ministères infiniment variés par lesquels s'édifie. le corps de Christ, c'est-à-dire se construisent les parties vivantes du temple de Dieu sur la terre ? Le fondement d'un édifice est toujours caché aux regards, parce qu'il importe que ses assises profondes s'appuient au roc ; de même, la base de toute activité chrétienne authentique est dans « la vie cachée avec Christ en Dieu ». Mais le monde, qui ne discerne point les réalités invisibles, ignore l'existence et la vertu de cette relation jusqu'à ce qu'elle paraisse dans ses résultats, et ses résultats pour révéler la plénitude de Dieu, doivent revêtir des modes d'activités infiniment diverses, souples et nombreuses. Si Jésus-Christ a dédaigné « les royaumes de ce monde » ; si, afin qu'aucune méprise ne fût possible à son égard, Il est apparu dans la nudité d'un fils de l'homme, c'est qu'Il devait être la pierre d'angle de la maison de Dieu. Mais le dénuement et la pauvreté qu'Il choisissait alors ne portent aucun préjudice à la réelle royauté qu'Il revendique sur toutes les provinces encore soumises au Prince de ce monde. Les moyens de cette conquête et de cette royauté, ne serait-ce pas justement « les ministères » qu'il veut confier aux membres de son corps actuel, c'est-à-dire à chaque chrétien dans chaque église ?

Ces ministères, à l'heure où nous vivons, sont d'une insuffisance et d'une médiocrité humiliantes. Pourtant il n'y a pas de problèmes humains dont la solution ne soit enfermée dans les trésors de la grâce divine et auxquels ne corresponde un ministère particulier. Héritiers de Dieu, nous « sommes à Christ », sans doute, mais « toutes choses sont à nous ». À nous » ; pour nous ? Pour notre égoïsme, pour notre profit, pour notre jouissance, pour nos chutes et nos tentations ? Dieu nous en garde ! « À nous » pour le service du Maître et pour faire éclater aux yeux de toute créature les inépuisables richesses de son intelligence et de son amour.

Il en est malheureusement aujourd'hui de ces ministères comme de la rédemption de nos corps. L'état de l'Eglise ne permet ni leur manifestation, ni leur exercice. Ceux, en petit nombre, que leur consécration personnelle y rendrait aptes, souffrent cruellement de leur impuissance à produire des oeuvres dignes de Dieu, retenus et paralysés qu'ils sont par l'inertie de la masse qui se refuse encore à saisir « la sagesse, la justice et la sanctification » offertes en Christ. Que d'efforts, que d'activité, que d'oeuvres, que d'entreprises et de tentatives dans nos églises et autour d'elles ! et pour quel résultat ? Le monde les méconnaît et s'en raille ; les saints en pleurent et l'Évangile en est blasphémé.

Frères, en resterons-nous là ? L'heure n'a-t-elle pas sonné où le peuple de Dieu se réveillera d'un sommeil deux fois millénaire ? Prolongerons-nous indéfiniment par notre apathie, une situation qui devient intolérable ? qui cause la perte de milliers d'âmes et qui scandalise jusqu'au monde lui-même ? Persévérerons-nous dans le plus abject des dilettantismes spirituels ou consentirons-nous enfin à prendre au grand sérieux les appels que l'Esprit nous adresse ?

Chrétiens de nom, irrésolus ! Fuyez s'il en est temps encore le jugement que vous réservez aux impies et qui ne tardera point à tomber sur vous-mêmes. Plût à Dieu que vous fussiez froids ou bouillants ! Ce sont les tièdes qu'il vomira de sa bouche.

Et vous, serviteurs et servantes du Seigneur, vous qui aimez son avènement, levez la tête, car votre consolation est à la porte.


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