Telle est, à grands traits, tracée par l'Écriture, la figure
caractéristique de l'apôtre. Nous allons maintenant mesurer la
différence qui existe entre cette réalité et la figure
conventionnelle, ce masque, que la légende, que le temps, que la
tradition, qu'une piété sincère, mais aveugle, ou intéressée, lui ont
substitué ; nous allons chercher à comprendre comment ce masque à
pu se composer.
« La seconde année du règne de l'empereur
Claude, c'est-à-dire en l'an 42 de l'ère chrétienne, Pierre se
rendit à Rome. Il y exerça le pontificat durant vingt-cinq ans et
remporta la palme du martyre en l'an 67, sous le
règne de Néron. »
Tel est l'enseignement des docteurs de l'Eglise
romaine, enseignement qui se complète ainsi : St Pierre,
premier pape à Rome, a transmis ses pouvoirs à ses successeurs.
Tel est aussi le modelage initial du masque, tel
est le point de départ de la transformation inouïe de l'humble apôtre,
à qui Jésus n'avait cessé d'enseigner, par actes et par parole, qu'il
n'était que l'égal de ses frères.
On voit les conséquences incalculables de cette
métamorphose. St Pierre, premier pape de l'Eglise romaine, inaugure
une suprématie absolue, mère de la hiérarchie ecclésiastique, arme
redoutable, dangereuse parce qu'à deux tranchants, placée entre les
mains d'un seul homme dont la domination s'étendra ainsi sur l'Eglise
tout entière.
L'Eglise romaine repose uniquement sur la
double affirmation ci-dessus à laquelle l'interprétation, très
spéciale d'un texte, d'un seul texte de l'Évangile, va servir, dans
cette gigantesque entreprise, à. la fois de base et de couronnement.
Par une étude loyale de ce texte, nous allons voir
si cette interprétation est bien en accord avec la pensée de Jésus et
l'enseignement de sa Parole.
Quel est ce texte ?
Peu de temps après l'expérience de Pierre sur la
mer de Galilée, se produit un incident dont nous avons déjà parlé et
qui révèle, d'une éclatante manière, la très supérieure intuition
spirituelle de l'apôtre.
- « Qui dit-on qu'est le Fils de
l'homme ? » demande le Sauveur aux Douze.
Et chacun de rapporter les propos divers qu'il a
entendus, et qui courent sur le compte de Jésus, parmi le peuple.
- Et vous, qui dites-vous que je suis ?
- Le Christ, le Fils du Dieu vivant!
Ces mots sont partis comme le cri du coeur, et
c'est Pierre qui les a lancés, répondant pour tous.
Alors, devant les Douze, Jésus fait entendre les
paroles solennelles par lesquelles Il exalte la confession magnifique
de son apôtre, lui donne toute sa portée et proclame la destinée
sublime et divine de l'Eglise.
- « Tu es heureux, Simon, fils de Jean, car
ce n'est pas la chair et le sang qui te l'ont
révélé, mais c'est mon Père qui est dans les cieux. Et moi je te dis
que tu es Pierre, et sur ce Rocher (1),
je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront pas
contre elle ! Je te donnerai les clefs du royaume des cieux.
Tout ce que tu lieras sur la terre sera lié au ciel ; tout ce
que tu délieras sur la terre sera délié au ciel ! » (St
Matthieu XVI. 17-18).
Ce texte contient plusieurs déclarations d'une
importance qu'il serait difficile d'exagérer ; nous allons les
étudier à tour de rôle.
Tu es pierre et sur ce rocher, je bâtirai mon
Église.
Avant d'aborder cette parole, il importe de faire
deux remarques préliminaires qui éclaireront nos recherches.
Premièrement, c'est qu'il ne faudrait point voir,
dans ces paroles de Jésus à Pierre, uniquement une allusion au
caractère très personnel de l'apôtre, comme au rôle
historique que St Pierre a joué dans les origines de l'Eglise. Il
s'attache à ces déclarations du Sauveur un sens prophétique et une
spiritualité intenses qui ont complètement échappé aux théologiens
romains. Ne le perdons jamais de vue et gardons-nous d'atténuer la
portée du caractère intentionnel et positif qu'y a renfermé Jésus.
La seconde remarque, c'est que la langue
maternelle, si l'on ose dire, des Évangiles est le grec (2).
C'est donc le grec, et non le latin, qui fait
autorité lorsqu'il s'agit de définir le sens exact des mots et leur
portée dans le Nouveau Testament.
St Jérôme, au IVe siècle, traduisit en latin
l'Ancien et le Nouveau Testament. Cette traduction, connue sous le nom
de « Vulgate », devint le texte officiel des Saintes
Écritures durant tout le Moyen Âge.
Et quand, dans le premier membre de phrase tu es
Pierre » pour rendre en latin le mot grec Petros, on a
écrit Petrus, on a forgé un mot dans une langue où ce mot
n'existe pas. Petros aurait dû être rendu par Petra. Petrus n'est pas
un mot latin.
Non seulement, il ne signifie pas plus
« pierre » que « rocher », mais il ne signifie
rien du tout.
Quand, ensuite, dans le second membre, de phrase
« et sur ce Rocher » on a traduit le mot grec Petra
par le même mot latin Petra, on a encore altéré le sens
original parce que ces deux mots sont loin d'être, synonymes. Le
latin, petra, signifie : caillou, pierre détachée le grec
petra, signifie : rocher, roc.
Le premier dictionnaire venu nous le confirmera.
C'est donc à la faveur de ce double malentendu qu'a pu s'accréditer la
parole connue, véritable jeu de mots qui n'est jamais sorti des lèvres
de notre Seigneur : « Tu es Pierre et sur cette pierre je
bâtirai mon Église... etc ».
« Tu es Petrus, et super hanc Petram
aedificabo Ecclesiam meam..., etc. »
- Mais, dit ici quelqu'un, peut-on vraiment faire
état de ces nuances de mots, alors que la langue dans laquelle Jésus
parlait était, non point le grec, mais l'araméen ? Comment
contrôler, ces nuances ?
- Une semblable objection nous étonne, - non
qu'elle nous embarrasse, - parce qu'elle met en question l'inspiration
même des Écritures.
Si nous croyons, en effet, que la Parole contenue
dans les livres canoniques de la Sainte Écriture est procédée de
Dieu, qu'elle prend son autorité de lui et non des hommes, qu'elle
est la règle de toute vérité (confession de foi de La Rochelle)
c'est que nous retenons implicitement que cette parole fait
autorité dans le langage où le Saint-Esprit nous l'a communiquée,
soit, pour le Nouveau Testament, dans le grec. Mettre ceci en doute,
c'est ébranler l'autorité de l'ensemble des Écritures, car, quelle
garantie avons-nous, dès lors, concernant toutes les autres paroles de
Jésus-Christ ?
Nous disons que cette objection ne nous embarrasse
pas. C'est qu'en effet, le sens exact de ce mot araméen Kephas, le
Saint-Esprit a pris soin de nous le donner. Il en
prévoyait sans doute l'importance. Et nous lisons au verset 42 du
premier chapitre de St Jean, après Kephas, ces mots entre
parenthèses ce qui se traduit « Petros », pierre.
Dans la langue originale, nous avons, par
conséquent, deux mots de genre et de sens tout différents - l'un,
masculin, Petros, signifiant caillou, pierre détachée ;
l'autre, féminin, Petra, signifiant rocher.
La phrase, dans le grec, ne peut se prêter à un jeu
de mots. Ici, pas d'équivoque possible.
Et nous lisons : Tu es Pierre, et sur ce
Rocher je bâtirai mon Église (3).
Voilà un point bien acquis.
Mais avant d'aller plus loin, il importe de retenir
que nous ne sommes pas ici devant une sorte
« d'énigme » dont les termes, ambigus à dessein, ne se
devinent que grâce à une finesse spéciale de l'esprit.
Nous sommes sur un terrain sacré, devant la pensée
même du Seigneur.
Quelle connaissance est donc nécessaire pour
comprendre cette pensée ?
Une connaissance solide de l'Évangile.
Si l'on ne voit dans ces paroles que des mots,
et si l'on n'essaie d'en déchiffrer le sens qu'avec la loupe du
parti-pris protestant ou catholique, jamais l'on n'arrivera à mettre
ce sens au clair.
Mais prenons du large. On ne regarde pas un grand
tableau de maître comme on examine un point de dentelle. Il faut du
recul. De trop près, les arbres empêchent de voir la forêt !
Les paroles de Jésus et des apôtres s'expliquent,
toutes, par d'autres paroles de Jésus et des apôtres. Le plus grand
docteur de l'Écriture, avec le Saint-Esprit, c'est l'Écriture. Avec un
verset isolé de l'Écriture, on n'aboutit qu'à une secte. Il
faut toute l'Écriture pour établir une vérité, un article de Foi.
Interrogeons-la donc, cette sainte Parole, dans
la prière, sincèrement, humblement, et le Saint-Esprit qui en est
l'auteur nous éclairera.
L'explication du passage que nous étudions, nous la
trouvons donc dans l'Écriture. Le Saint-Esprit y a pourvu, et avec
prodigalité, si l'on ose dire, afin qu'il fût impossible de s'y
tromper.
- Et de quel interprète se sert-Il pour cela ?
Tout d'abord de l'interprète assurément le mieux
qualifié, de celui qui, sans aucun doute, doit avoir le mieux compris
la pensée de Jésus, de Jésus lui-même !
Après la parabole des vignerons (St
Luc XX. 9-19) où le Sauveur laisse entendre que son peuple va le
rejeter, Il ajoute :
« Que signifie donc ce qui est écrit :
La pierre, qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient, est devenue la
pierre angulaire ? Quiconque tombera sur cette pierre sera
brisé... »
Ce passage n'était autre que la prophétie antique (Psaume
CXVIII. 22 ; Isaïe
LV. 8) concernant la personne du Messie.
Jésus fait l'application à soi-même de cette
prophétie ; elle ne peut concerner en même temps quelqu'un
d'autre.
La « pierre angulaire », c'est donc
Jésus-Christ.
Qui peut, après Jésus, nous donner la meilleure
interprétation de cette parole ? N'est-ce point celui-là même à
qui le Sauveur, dans la circonstance qui nous occupe, l'a adressée, St
Pierre ?
Tout d'abord, dans le Livre des Actes des Sts
Apôtres, après la Pentecôte, Simon Pierre, reprenant cette même
prophétie, déclare : « Jésus est la pierre, rejetée par
vous qui bâtissez, et qui est devenue la pierre angulaire. Et le
salut n'est en aucun autre ; car il n'y a pas sous le ciel un
autre nom qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être
sauvés » (Actes
IV. 11 à 13).
La pierre angulaire de l'Eglise n'est donc point
l'homme, c'est Jésus lui-même.
L'apôtre prend encore le soin, dans sa première
Épître, de bien définir qui est cette pierre. Peut-on, sans manquer de
respect pour l'autorité du Saint-Esprit, comme pour celle de l'apôtre,
négliger une affirmation telle que celle dont voici le texte
littéral :
- « Approchez-vous de Lui, pierre vivante,
méprisée des hommes, il est vrai, mais choisie et
précieuse devant Dieu ; et vous-mêmes, comme des pierres vivantes,
entrez dans la structure de l'édifice pour former un temple
spirituel... Car il est dit dans l'Écriture : « Voici je
pose en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse, et celui qui
met en elle sa confiance ne sera pas confondu ». À vous donc
l'honneur, vous qui croyez ; mais pour les incrédules « la
pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient, c'est elle qui est
devenue une pierre d'angle, un rocher de scandale » (I
Pierre Il. 4-7).
Et qui peut apporter encore, ici, un témoignage
probant ? L'apôtre St Paul. Il écrit aux Éphésiens : « Ainsi
donc, vous n'êtes plus des étrangers, ni des hôtes de passage, mais
vous êtes concitoyens des Saints et membres de la famille de Dieu,
édifiés que vous êtes sur le fondement des apôtres et des prophètes,
dont Jésus-Christ lui-même est la pierre angulaire » (Ephés.
II. 20).
Et St Paul dit encore : « Personne ne
peut poser un autre fondement que celui qui est déjà posé :
Jésus-Christ » (I
Corinth. III. 11).
Quelle affirmation peut être plus catégorique que
celle-là ?
Ainsi donc, puisque Jésus-Christ est à la fois la
pierre angulaire de l'Eglise, d'après sa propre interprétation
comme d'après celle de St Pierre, et le fondement de cette
même Église, d'après St Paul, c'est par conséquent que Lui, Jésus, et
Lui seul, est l'un et l'autre.
Au risque d'être taxé d'illogisme en faisant
intervenir ici l'opinion des Pères de l'Eglise, nous rappelons que St
Cyrille, St Hilaire, St Jérôme, St Ambroise, St Chrysostome, et
surtout St Augustin, pour ne citer que ceux-là, n'ont enseigné ni les
uns ni les autres que l'Eglise fût fondée sur Pierre.
- « Que veut dire, demande St Augustin dans
son 10e traité sur la 1re Épître de St Jean « sur cette pierre,
j'édifierai mon Église » ? Cela veut dire, sur cette
foi, sur ce que tu as dit : Tu es le Christ, le Fils du
Dieu vivant ». Et dans son 124e traité sur St Jean, on lit
encore : « Sur cette pierre que tu as confessée, j'édifierai
mon Église ; car Christ était la pierre ».
Et nous l'avons compris, maintenant, ce mot symbolique
de pierre, en contraste avec le mot non moins symbolique de rocher ;
et nous comprenons mieux, aussi, que Jésus, qui savait toutes choses,
qui voulait que son Église triomphât éternellement des puissances de
la mort, n'ait pu songer à la bâtir sur un homme, cet homme eût-il été
le moins inconstant et le moins imparfait.
La pensée de Jésus nous apparaît désormais très
simple et très claire, dans le nom de contraste qu'Il donne à son
apôtre, comme aussi dans les paroles qui font le titre du chapitre qui
précède :
- Simon, fils de Jona, ô homme rempli de bonnes
intentions, capable d'élans généreux et superbes, mais inconstant,
mobile comme la pierre qui roule, comme le caillou du chemin, tu es
Pierre, mais le Roc immuable dont tu viens d'affirmer l'essence
éternelle, cet inébranlable Rocher des siècles sur lequel sera bâtie
et reposera à jamais mon Église, c'est Moi, le Christ, le Fils du Dieu
vivant !
Mais songez-y donc, bâtir son Église sur un
homme, même le plus dévoué et le meilleur des hommes, jamais
Jésus n'aurait eu une pareille pensée ! Ne
sait-Il pas ce qu'il y a dans l'homme ? de quelle poussière il
est fait ?
Eût-il imaginé de bâtir son Église sur de la
poussière ?
Ah ! certes oui, pierre, il l'est bien,
l'apôtre vif, bouillant, entreprenant, généreux, mais pierre mouvante
par ce caractère encore si inconséquent, si inégal, à la fois si
solide et si vacillant...
Quelqu'un dira : Mais, dans ce cas, Jésus
pouvait aussi bien donner ce nom de Pierre à n'importe quel
autre des disciples. Dans un sens, oui. Mais avec cette différence,
qu'aucun des autres apôtres - laissons Judas de côté - n'avait au même
point ni les qualités ni les défauts caractéristiques de Simon, le
fils de Jona. À aucun d'eux ce nom - le nom de l'homme à la
physionomie si particulière, - ne convenait aussi parfaitement (4).
« Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux »,
dit ensuite Jésus à Pierre.
Personne, assurément, n'a jamais cru qu'il y ait au
ciel une porte munie d'une serrure, et que, joignant le geste à la
parole, Jésus ait remis à St Pierre la clef de cette serrure !
Il est vrai que des peintres célèbres ont, ainsi,
matérialisé les paroles du Christ. Ingres, par exemple, dans un
tableau figurant au Musée du Louvre ; il s'agit là d'une oeuvre
d'imagination.
Mais au fait, avant de nous occuper des clefs
et de la serrure, si nous songions un peu à définir ce qu'est la
porte, et, surtout, ce qu'est la maison ? Les clefs du Royaume
des cieux, oui, mais, d'abord, que faut-il entendre par « le
Royaume des cieux ? » Car, c'est là une expression qui
revient souvent sur les lèvres du Sauveur.
Par exemple, au chapitre
XIII de l'Évangile de St Matthieu : « Le royaume
des cieux est semblable à un homme qui avait semé du bon
grain... »
- S'agit-il du ciel ? Ou encore, plus
loin : « Le royaume des cieux est semblable à une
femme... »
- S'agit-il du ciel ? On comprend bien que
non. Le Seigneur désigne par ces mots l'économie présente, la
dispensation de la grâce, qui se termine au moment de son retour sur
la terre ; ou encore, d'une manière plus générale, Il désigne le
but que Dieu poursuit dans l'humanité. Nous entendons encore Jésus
dire dans l'Évangile de St Matthieu
- « Malheur à vous, scribes et pharisiens
hypocrites, car vous fermez le royaume des cieux aux hommes... »
(St
Matt. XXIII).
Devons-nous comprendre par là que les scribes et
les pharisiens avaient, eux aussi, une clef de la porte du ciel ?
Non. De toute évidence, ces paroles sont
allégoriques. Par leur enseignement, les scribes, les pharisiens
rendaient impraticable, comme ils auraient pu faciliter, l'accès du
royaume des cieux à leurs auditeurs.
C'est dans ce même sens allégorique qu'il est
écrit, à propos des travaux missionnaires de Paul et Barnabé :
« Dieu a ouvert aux nations la porte de la foi » (Actes
XIV. 26-27).
Cette explication, enfin, se trouve en parfait
accord avec l'interprétation donnée par le Paroissien romain lui-même.
(Édition du diocèse de Clermont). À la page 759, et pour la date du 26
juin, à Magnificat, il est écrit :
« Jean et Paul sont les deux oliviers plantés
devant la demeure du Seigneur, comme deux candélabres qui brûlent en
sa présence ; ils ont reçu le pouvoir de fermer et d'ouvrir
les portes du ciel, car leurs langues sont devenues les clefs du
royaume des cieux... » (B. Arbousset. L'Évangile dans le
Paroissien).
Mais cette porte elle-même, qui s'ouvre ainsi à
l'appel des hommes, cette porte spirituelle, quelle est-elle
donc ?
- Cette porte, c'est Moi, répond Jésus. « Je
suis la Porte ; si quelqu'un entre par Moi,
il sera sauvé » (St
Jean X. 9).
Paroles que confirme le Saint-Esprit quand Il
déclare solennellement, par la bouche de l'apôtre Pierre, au lendemain
de la Pentecôte : Et le salut n'est en aucun autre, car il
n'y a pas sous le ciel un autre nom qui ait été donné aux hommes par
lequel nous devions être sauvés ! (Actes
IV. 12).
Cette porte du ciel n'est donc pas une porte
ordinaire, rigide et massive, qui ne voit ni n'entend, et dont le
coeur est fait d'une serrure d'acier. C'est une porte palpitante de
vie, faite du Sacrifice du Fils de l'homme et de l'Esprit glorifié du
Christ.
Elle n'a besoin ni de serrure ni de clef, la Porte
par où entrent les brebis et les agneaux de Dieu. Elle s'appelle aussi
« le Bon Berger ».
Et celui qui n'entre point par
« Elle » dans la bergerie, et qui y monte par ailleurs,
est un voleur et un brigand, dit le Seigneur (St
Jean X. 1).
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