Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE III

Le nom de Pierre...: Sur ce rocher...


Telle est, à grands traits, tracée par l'Écriture, la figure caractéristique de l'apôtre. Nous allons maintenant mesurer la différence qui existe entre cette réalité et la figure conventionnelle, ce masque, que la légende, que le temps, que la tradition, qu'une piété sincère, mais aveugle, ou intéressée, lui ont substitué ; nous allons chercher à comprendre comment ce masque à pu se composer.

« La seconde année du règne de l'empereur Claude, c'est-à-dire en l'an 42 de l'ère chrétienne, Pierre se rendit à Rome. Il y exerça le pontificat durant vingt-cinq ans et remporta la palme du martyre en l'an 67, sous le règne de Néron. »

Tel est l'enseignement des docteurs de l'Eglise romaine, enseignement qui se complète ainsi : St Pierre, premier pape à Rome, a transmis ses pouvoirs à ses successeurs.
Tel est aussi le modelage initial du masque, tel est le point de départ de la transformation inouïe de l'humble apôtre, à qui Jésus n'avait cessé d'enseigner, par actes et par parole, qu'il n'était que l'égal de ses frères.

On voit les conséquences incalculables de cette métamorphose. St Pierre, premier pape de l'Eglise romaine, inaugure une suprématie absolue, mère de la hiérarchie ecclésiastique, arme redoutable, dangereuse parce qu'à deux tranchants, placée entre les mains d'un seul homme dont la domination s'étendra ainsi sur l'Eglise tout entière.

L'Eglise romaine repose uniquement sur la double affirmation ci-dessus à laquelle l'interprétation, très spéciale d'un texte, d'un seul texte de l'Évangile, va servir, dans cette gigantesque entreprise, à. la fois de base et de couronnement.
Par une étude loyale de ce texte, nous allons voir si cette interprétation est bien en accord avec la pensée de Jésus et l'enseignement de sa Parole.
Quel est ce texte ?
Peu de temps après l'expérience de Pierre sur la mer de Galilée, se produit un incident dont nous avons déjà parlé et qui révèle, d'une éclatante manière, la très supérieure intuition spirituelle de l'apôtre.
- « Qui dit-on qu'est le Fils de l'homme ? » demande le Sauveur aux Douze.

Et chacun de rapporter les propos divers qu'il a entendus, et qui courent sur le compte de Jésus, parmi le peuple.
- Et vous, qui dites-vous que je suis ?
- Le Christ, le Fils du Dieu vivant!
Ces mots sont partis comme le cri du coeur, et c'est Pierre qui les a lancés, répondant pour tous.
Alors, devant les Douze, Jésus fait entendre les paroles solennelles par lesquelles Il exalte la confession magnifique de son apôtre, lui donne toute sa portée et proclame la destinée sublime et divine de l'Eglise.
- « Tu es heureux, Simon, fils de Jean, car ce n'est pas la chair et le sang qui te l'ont révélé, mais c'est mon Père qui est dans les cieux. Et moi je te dis que tu es Pierre, et sur ce Rocher (1), je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle ! Je te donnerai les clefs du royaume des cieux. Tout ce que tu lieras sur la terre sera lié au ciel ; tout ce que tu délieras sur la terre sera délié au ciel ! » (St Matthieu XVI. 17-18).

Ce texte contient plusieurs déclarations d'une importance qu'il serait difficile d'exagérer ; nous allons les étudier à tour de rôle.
Tu es pierre et sur ce rocher, je bâtirai mon Église.

Avant d'aborder cette parole, il importe de faire deux remarques préliminaires qui éclaireront nos recherches.

Premièrement, c'est qu'il ne faudrait point voir, dans ces paroles de Jésus à Pierre, uniquement une allusion au caractère très personnel de l'apôtre, comme au rôle historique que St Pierre a joué dans les origines de l'Eglise. Il s'attache à ces déclarations du Sauveur un sens prophétique et une spiritualité intenses qui ont complètement échappé aux théologiens romains. Ne le perdons jamais de vue et gardons-nous d'atténuer la portée du caractère intentionnel et positif qu'y a renfermé Jésus.

La seconde remarque, c'est que la langue maternelle, si l'on ose dire, des Évangiles est le grec (2).

C'est donc le grec, et non le latin, qui fait autorité lorsqu'il s'agit de définir le sens exact des mots et leur portée dans le Nouveau Testament.
St Jérôme, au IVe siècle, traduisit en latin l'Ancien et le Nouveau Testament. Cette traduction, connue sous le nom de « Vulgate », devint le texte officiel des Saintes Écritures durant tout le Moyen Âge.
Et quand, dans le premier membre de phrase tu es Pierre » pour rendre en latin le mot grec Petros, on a écrit Petrus, on a forgé un mot dans une langue où ce mot n'existe pas. Petros aurait dû être rendu par Petra. Petrus n'est pas un mot latin.
Non seulement, il ne signifie pas plus « pierre » que « rocher », mais il ne signifie rien du tout.

Quand, ensuite, dans le second membre, de phrase « et sur ce Rocher » on a traduit le mot grec Petra par le même mot latin Petra, on a encore altéré le sens original parce que ces deux mots sont loin d'être, synonymes. Le latin, petra, signifie : caillou, pierre détachée le grec petra, signifie : rocher, roc.

Le premier dictionnaire venu nous le confirmera. C'est donc à la faveur de ce double malentendu qu'a pu s'accréditer la parole connue, véritable jeu de mots qui n'est jamais sorti des lèvres de notre Seigneur : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église... etc ».
« Tu es Petrus, et super hanc Petram aedificabo Ecclesiam meam..., etc. »

- Mais, dit ici quelqu'un, peut-on vraiment faire état de ces nuances de mots, alors que la langue dans laquelle Jésus parlait était, non point le grec, mais l'araméen ? Comment contrôler, ces nuances ?
- Une semblable objection nous étonne, - non qu'elle nous embarrasse, - parce qu'elle met en question l'inspiration même des Écritures.

Si nous croyons, en effet, que la Parole contenue dans les livres canoniques de la Sainte Écriture est procédée de Dieu, qu'elle prend son autorité de lui et non des hommes, qu'elle est la règle de toute vérité (confession de foi de La Rochelle) c'est que nous retenons implicitement que cette parole fait autorité dans le langage où le Saint-Esprit nous l'a communiquée, soit, pour le Nouveau Testament, dans le grec. Mettre ceci en doute, c'est ébranler l'autorité de l'ensemble des Écritures, car, quelle garantie avons-nous, dès lors, concernant toutes les autres paroles de Jésus-Christ ?

Nous disons que cette objection ne nous embarrasse pas. C'est qu'en effet, le sens exact de ce mot araméen Kephas, le Saint-Esprit a pris soin de nous le donner. Il en prévoyait sans doute l'importance. Et nous lisons au verset 42 du premier chapitre de St Jean, après Kephas, ces mots entre parenthèses ce qui se traduit « Petros », pierre.

Dans la langue originale, nous avons, par conséquent, deux mots de genre et de sens tout différents - l'un, masculin, Petros, signifiant caillou, pierre détachée ; l'autre, féminin, Petra, signifiant rocher.
La phrase, dans le grec, ne peut se prêter à un jeu de mots. Ici, pas d'équivoque possible.
Et nous lisons : Tu es Pierre, et sur ce Rocher je bâtirai mon Église (3).
Voilà un point bien acquis.

Mais avant d'aller plus loin, il importe de retenir que nous ne sommes pas ici devant une sorte « d'énigme » dont les termes, ambigus à dessein, ne se devinent que grâce à une finesse spéciale de l'esprit.
Nous sommes sur un terrain sacré, devant la pensée même du Seigneur.

Quelle connaissance est donc nécessaire pour comprendre cette pensée ?
Une connaissance solide de l'Évangile.
Si l'on ne voit dans ces paroles que des mots, et si l'on n'essaie d'en déchiffrer le sens qu'avec la loupe du parti-pris protestant ou catholique, jamais l'on n'arrivera à mettre ce sens au clair.
Mais prenons du large. On ne regarde pas un grand tableau de maître comme on examine un point de dentelle. Il faut du recul. De trop près, les arbres empêchent de voir la forêt !

Les paroles de Jésus et des apôtres s'expliquent, toutes, par d'autres paroles de Jésus et des apôtres. Le plus grand docteur de l'Écriture, avec le Saint-Esprit, c'est l'Écriture. Avec un verset isolé de l'Écriture, on n'aboutit qu'à une secte. Il faut toute l'Écriture pour établir une vérité, un article de Foi.

Interrogeons-la donc, cette sainte Parole, dans la prière, sincèrement, humblement, et le Saint-Esprit qui en est l'auteur nous éclairera.
L'explication du passage que nous étudions, nous la trouvons donc dans l'Écriture. Le Saint-Esprit y a pourvu, et avec prodigalité, si l'on ose dire, afin qu'il fût impossible de s'y tromper.
- Et de quel interprète se sert-Il pour cela ?

Tout d'abord de l'interprète assurément le mieux qualifié, de celui qui, sans aucun doute, doit avoir le mieux compris la pensée de Jésus, de Jésus lui-même !
Après la parabole des vignerons (St Luc XX. 9-19) où le Sauveur laisse entendre que son peuple va le rejeter, Il ajoute :
« Que signifie donc ce qui est écrit : La pierre, qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient, est devenue la pierre angulaire ? Quiconque tombera sur cette pierre sera brisé... »
Ce passage n'était autre que la prophétie antique (Psaume CXVIII. 22 ; Isaïe LV. 8) concernant la personne du Messie.
Jésus fait l'application à soi-même de cette prophétie ; elle ne peut concerner en même temps quelqu'un d'autre.

La « pierre angulaire », c'est donc Jésus-Christ.
Qui peut, après Jésus, nous donner la meilleure interprétation de cette parole ? N'est-ce point celui-là même à qui le Sauveur, dans la circonstance qui nous occupe, l'a adressée, St Pierre ?

Tout d'abord, dans le Livre des Actes des Sts Apôtres, après la Pentecôte, Simon Pierre, reprenant cette même prophétie, déclare : « Jésus est la pierre, rejetée par vous qui bâtissez, et qui est devenue la pierre angulaire. Et le salut n'est en aucun autre ; car il n'y a pas sous le ciel un autre nom qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes IV. 11 à 13).
La pierre angulaire de l'Eglise n'est donc point l'homme, c'est Jésus lui-même.

L'apôtre prend encore le soin, dans sa première Épître, de bien définir qui est cette pierre. Peut-on, sans manquer de respect pour l'autorité du Saint-Esprit, comme pour celle de l'apôtre, négliger une affirmation telle que celle dont voici le texte littéral :
- « Approchez-vous de Lui, pierre vivante, méprisée des hommes, il est vrai, mais choisie et précieuse devant Dieu ; et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, entrez dans la structure de l'édifice pour former un temple spirituel... Car il est dit dans l'Écriture : « Voici je pose en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse, et celui qui met en elle sa confiance ne sera pas confondu ». À vous donc l'honneur, vous qui croyez ; mais pour les incrédules « la pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient, c'est elle qui est devenue une pierre d'angle, un rocher de scandale » (I Pierre Il. 4-7).

Et qui peut apporter encore, ici, un témoignage probant ? L'apôtre St Paul. Il écrit aux Éphésiens : « Ainsi donc, vous n'êtes plus des étrangers, ni des hôtes de passage, mais vous êtes concitoyens des Saints et membres de la famille de Dieu, édifiés que vous êtes sur le fondement des apôtres et des prophètes, dont Jésus-Christ lui-même est la pierre angulaire » (Ephés. II. 20).

Et St Paul dit encore : « Personne ne peut poser un autre fondement que celui qui est déjà posé : Jésus-Christ » (I Corinth. III. 11).
Quelle affirmation peut être plus catégorique que celle-là ?

Ainsi donc, puisque Jésus-Christ est à la fois la pierre angulaire de l'Eglise, d'après sa propre interprétation comme d'après celle de St Pierre, et le fondement de cette même Église, d'après St Paul, c'est par conséquent que Lui, Jésus, et Lui seul, est l'un et l'autre.

Au risque d'être taxé d'illogisme en faisant intervenir ici l'opinion des Pères de l'Eglise, nous rappelons que St Cyrille, St Hilaire, St Jérôme, St Ambroise, St Chrysostome, et surtout St Augustin, pour ne citer que ceux-là, n'ont enseigné ni les uns ni les autres que l'Eglise fût fondée sur Pierre.
- « Que veut dire, demande St Augustin dans son 10e traité sur la 1re Épître de St Jean « sur cette pierre, j'édifierai mon Église » ? Cela veut dire, sur cette foi, sur ce que tu as dit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Et dans son 124e traité sur St Jean, on lit encore : « Sur cette pierre que tu as confessée, j'édifierai mon Église ; car Christ était la pierre ».

Et nous l'avons compris, maintenant, ce mot symbolique de pierre, en contraste avec le mot non moins symbolique de rocher ; et nous comprenons mieux, aussi, que Jésus, qui savait toutes choses, qui voulait que son Église triomphât éternellement des puissances de la mort, n'ait pu songer à la bâtir sur un homme, cet homme eût-il été le moins inconstant et le moins imparfait.

La pensée de Jésus nous apparaît désormais très simple et très claire, dans le nom de contraste qu'Il donne à son apôtre, comme aussi dans les paroles qui font le titre du chapitre qui précède :
- Simon, fils de Jona, ô homme rempli de bonnes intentions, capable d'élans généreux et superbes, mais inconstant, mobile comme la pierre qui roule, comme le caillou du chemin, tu es Pierre, mais le Roc immuable dont tu viens d'affirmer l'essence éternelle, cet inébranlable Rocher des siècles sur lequel sera bâtie et reposera à jamais mon Église, c'est Moi, le Christ, le Fils du Dieu vivant !

Mais songez-y donc, bâtir son Église sur un homme, même le plus dévoué et le meilleur des hommes, jamais Jésus n'aurait eu une pareille pensée ! Ne sait-Il pas ce qu'il y a dans l'homme ? de quelle poussière il est fait ?
Eût-il imaginé de bâtir son Église sur de la poussière ?
Ah ! certes oui, pierre, il l'est bien, l'apôtre vif, bouillant, entreprenant, généreux, mais pierre mouvante par ce caractère encore si inconséquent, si inégal, à la fois si solide et si vacillant...

Quelqu'un dira : Mais, dans ce cas, Jésus pouvait aussi bien donner ce nom de Pierre à n'importe quel autre des disciples. Dans un sens, oui. Mais avec cette différence, qu'aucun des autres apôtres - laissons Judas de côté - n'avait au même point ni les qualités ni les défauts caractéristiques de Simon, le fils de Jona. À aucun d'eux ce nom - le nom de l'homme à la physionomie si particulière, - ne convenait aussi parfaitement (4).




CHAPITRE IV

Je te donnerai les clefs du royaume des cieux


 « Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux », dit ensuite Jésus à Pierre.
Personne, assurément, n'a jamais cru qu'il y ait au ciel une porte munie d'une serrure, et que, joignant le geste à la parole, Jésus ait remis à St Pierre la clef de cette serrure !
Il est vrai que des peintres célèbres ont, ainsi, matérialisé les paroles du Christ. Ingres, par exemple, dans un tableau figurant au Musée du Louvre ; il s'agit là d'une oeuvre d'imagination.

Mais au fait, avant de nous occuper des clefs et de la serrure, si nous songions un peu à définir ce qu'est la porte, et, surtout, ce qu'est la maison ? Les clefs du Royaume des cieux, oui, mais, d'abord, que faut-il entendre par « le Royaume des cieux ? » Car, c'est là une expression qui revient souvent sur les lèvres du Sauveur.
Par exemple, au chapitre XIII de l'Évangile de St Matthieu : « Le royaume des cieux est semblable à un homme qui avait semé du bon grain... »
- S'agit-il du ciel ? Ou encore, plus loin : « Le royaume des cieux est semblable à une femme... »
- S'agit-il du ciel ? On comprend bien que non. Le Seigneur désigne par ces mots l'économie présente, la dispensation de la grâce, qui se termine au moment de son retour sur la terre ; ou encore, d'une manière plus générale, Il désigne le but que Dieu poursuit dans l'humanité. Nous entendons encore Jésus dire dans l'Évangile de St Matthieu
- « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, car vous fermez le royaume des cieux aux hommes... » (St Matt. XXIII).

Devons-nous comprendre par là que les scribes et les pharisiens avaient, eux aussi, une clef de la porte du ciel ?
Non. De toute évidence, ces paroles sont allégoriques. Par leur enseignement, les scribes, les pharisiens rendaient impraticable, comme ils auraient pu faciliter, l'accès du royaume des cieux à leurs auditeurs.

C'est dans ce même sens allégorique qu'il est écrit, à propos des travaux missionnaires de Paul et Barnabé : « Dieu a ouvert aux nations la porte de la foi » (Actes XIV. 26-27).

Cette explication, enfin, se trouve en parfait accord avec l'interprétation donnée par le Paroissien romain lui-même. (Édition du diocèse de Clermont). À la page 759, et pour la date du 26 juin, à Magnificat, il est écrit :
« Jean et Paul sont les deux oliviers plantés devant la demeure du Seigneur, comme deux candélabres qui brûlent en sa présence ; ils ont reçu le pouvoir de fermer et d'ouvrir les portes du ciel, car leurs langues sont devenues les clefs du royaume des cieux... » (B. Arbousset. L'Évangile dans le Paroissien).

Mais cette porte elle-même, qui s'ouvre ainsi à l'appel des hommes, cette porte spirituelle, quelle est-elle donc ?
- Cette porte, c'est Moi, répond Jésus. « Je suis la Porte ; si quelqu'un entre par Moi, il sera sauvé » (St Jean X. 9).
Paroles que confirme le Saint-Esprit quand Il déclare solennellement, par la bouche de l'apôtre Pierre, au lendemain de la Pentecôte : Et le salut n'est en aucun autre, car il n'y a pas sous le ciel un autre nom qui ait été donné aux hommes par lequel nous devions être sauvés ! (Actes IV. 12).

Cette porte du ciel n'est donc pas une porte ordinaire, rigide et massive, qui ne voit ni n'entend, et dont le coeur est fait d'une serrure d'acier. C'est une porte palpitante de vie, faite du Sacrifice du Fils de l'homme et de l'Esprit glorifié du Christ.
Elle n'a besoin ni de serrure ni de clef, la Porte par où entrent les brebis et les agneaux de Dieu. Elle s'appelle aussi « le Bon Berger ».
Et celui qui n'entre point par « Elle » dans la bergerie, et qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand, dit le Seigneur (St Jean X. 1).


1. Dans la Bible de l'Abbé Crampon, comme dans toutes les versions catholiques et la majeure partie des versions protestantes on lit, à tort, « sur cette pierre », au lieu de « sur ce rocher ». 
2. Le premier des évangiles synoptiques fut, on le sait, écrit en hébreu, par St Matthieu. Mais cela ne change rien à notre démonstration. C'est dans le grec, que cet évangile nous est parvenu ; c'est dans le grec, qu'il fait autorité pour nous. 

3
. Au surplus, si nous lisons I. Cor. X. 4, - « rocher était Christ - nous voyons que l'abbé Crampon traduit correctement le mot « Petra » Par le mot « rocher » ; de même dans Romains IX, 33 et I. Pierre II. 7-8, - rocher de scandale - ; de même dans Apocalypse VI. 15 « ils disaient aux rochers » - Petra, rocher, ne se trouve que cinq fois dans le Nouveau Testament ; pourquoi l'abbé Crampon le traduit-il exceptionnellement par « Pierre dans St Matthieu XVI. 18 ? 

4. Pour les paroles : « les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle », voir Appendice B. 
Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant