Bien que personne, sur l'estrade, ne
semblât diriger le culte, il régnait
une entente et un ordre parfaits. Certains
étaient à genoux, la plupart
assis ; des larmes coulaient, tandis que des
exclamations de joie et des cris de victoire
ponctuaient les témoignages individuels.
Tout était en accord avec la
bénédiction puissante, le
« nuage de gloire » dont nous
sentions la présence. Les paroles
jaillissaient spontanément. Et bien qu'il
n'y eût aucune organisation, aucun programme
suivi, tout se fondait dans la même harmonie.
Ce qui frappait surtout, c'était les larmes
qui coulaient de toutes parts, larmes de gratitude,
de repentance ou de joie.
Ce qu'il y a de plus beau et de plus
caractéristique dans un réveil, c'est
la rupture, la fonte des coeurs, l'humilité,
la contrition, les foules brisées en la
présence de Dieu.
Libéré des formes.
Ici je voudrais m'éloigner un
instant de mon sujet, afin de faire face à
la critique. Il existe une forme de désordre
apparent qui plaît à Dieu, car ce
n'est pas véritablement du
désordre ; ce n'en a que l'apparence,
pour ceux qui ne connaissent pas la vie de
l'Esprit. En effet, rien ne paraît plus
ordonné qu'un cimetière, le
séjour de la mort !
Les diverses manières dont l'Esprit de Dieu
tomba sur son peuple lors des grands réveils
du passé ont toujours constitué une
pierre d'achoppement pour le ritualisme
stéréotypé des églises
et des groupements religieux établis. C'est
un fait que chaque mouvement chrétien
d'avant-garde fut marqué d'un tel
enthousiasme et d'une telle ébullition
— tout étant si complètement
nouveau et bouleversant — que cela a toujours
provoqué les critiques et les condamnations
les plus violentes. Trop souvent, le
rafraîchissement apporté par le
réveil est méprisé et couvert
d'opprobre par les organismes religieux
« décents » et
bien-pensants. Les méthodistes, les
baptistes, les salutistes, tous ont paru bizarres
au début. Chaque visitation de Dieu fut
caractérisée par cette touche de
sincérité, de joie débordante,
de courage indomptable et de hardiesse spirituelle
qui renversèrent l'édifice du
cérémonialisme.
Le caractère inattendu, spontané,
miraculeux des manifestations de l'Esprit de Dieu
captive et retient l'attention des masses. Au lieu
de retarder le réveil, il lui sert de
propagande. Il est mort le christianisme qui
dégénère en une simple
acceptation mentale de l'Évangile, qui a
perdu l'émotion profonde des choses divines
et la passion pour les choses de l'Esprit. La
vie ne peut pas être standardisée.
Quand l'Esprit de Dieu occupe la première
place dans un culte, l'adoration est toujours
inspirée ; tout est frais et
spontané. Avec Dieu rien n'est racorni ou
desséché. La manne céleste
était toujours fraîche !
O la monotonie et la mort des formes religieuses
copiées, héritées !
Combien d'églises sont maudites à
cause d'elles !
Le message était exactement pour
moi.
Mais revenons à notre histoire. Il y
avait là quelque chose de nouveau et qui ne
faisait que commencer ; quelque chose que seul
un coeur humble pouvait accepter et rechercher. Mme
Cantell était une amie de mon père.
Elle avait depuis longtemps pris position quant
à la guérison divine et sa maison
était le rendez-vous de nombre de personnes
qui avaient éprouvé
Jésus-Christ comme le grand Médecin.
Cela coûte souvent très cher pour un
chrétien de marcher dans la lumière.
On s'expose ainsi à
l'Incompréhension, à l'ostracisme.
Seuls ceux qui sont prêts à porter
l'opprobre peuvent avancer avec Dieu.
Ce réveil n'avait aucun nom spécial.
Dans ce temps-là, il n'était ni
établi ni organisé. Il avait surgi
spontanément en différentes parties
des États-Unis, puis avait passé en
Angleterre. Un peu partout des chrétiens
avaient expérimenté ce qu'ils
appelaient la « bénédiction
de Pentecôte ». La première
femme qui la reçut à Londres fut Mme
Catherine Price
(1). Mon
père avait fait sa connaissance lorsqu'il
était revenu malade de Paris et c'est ainsi
qu'il entra en contact avec le mouvement. Le feu
s'étendait rapidement. Dieu déversait
son Esprit sur le pays et beaucoup
étaient dans l'attente et la joie.
J'écoutais le prédicateur, un pasteur
baptiste. Son visage resplendissait de la gloire de
Dieu. En un langage simple, il nous expliqua
comment Dieu l'avait convaincu qu'il s'agissait
bien là de Son Esprit, Il raconta comment il
avait fait cette expérience quelques jours
auparavant ; puis il nous exhorta à la
foi et à la repentance de tout
péché connu. Chacune de ses paroles
me perçait le coeur et la conviction du
péché me tenaillait. Je ne voyais
qu'une chose : combien j'avais attristé
mon précieux Sauveur. Aucune douleur n'est
aussi aiguë que celle d'une conscience
troublée. O, la détresse
éprouvée pendant ces instants !
Je m'étais rendu coupable de haute trahison
envers la cause de Christ. Tout ce qui se passait
là me condamnait. L'épée
à deux tranchants de la Parole de Dieu me
révélait les pensées
secrètes et les intentions de mon coeur
rebelle. Combien elle était véritable
en moi la conviction de David : « Tu
veux que la vérité soit au fond du
coeur. Fais donc pénétrer ta sagesse
au dedans de moi. »
(Ps.
51/8.)
Les seules choses qui demeurent.
Je ne pouvais supporter davantage la
lumière qui me fouillait. Plus moyen
d'échapper : il fallait accepter
l'invitation. Tel l'enfant prodigue, j'étais
contraint de retourner vers mon Père. Un
instant j'eus l'idée de résister,
mais là je reconnus la voix de Satan et m'en
détournai. Et je n'en fus que plus prompt
à me décider. C'est ainsi que je me
levai et me rendis tant bien que mal jusque vers
l'estrade ; je trouvai une chaise devant
laquelle je m'agenouillai. Puis, oubliant ce qui
m'entourait, je me mis à pleurer et pleurer
encore.
Dans la vie, les souvenirs les plus lumineux et les
plus marquants sont ceux qui se rattachent des
événements provoqués
directement par Dieu ; leur caractère
inoubliable et leur parfum proviennent de ce que
l'Esprit de Dieu les a
pénétrés. Comment ne pas me
rappeler tout ce que Jésus avait
été et avait fait pour moi ? Il
était resté fidèle. Il ne
m'avait jamais abandonné. Mais moi, combien
j'avais honteusement désobéi à
Sa douce Voix ! Le souvenir de mon bonheur,
durant les jours vécus avec Lui, se
présentait à moi : mon
« Bien-Aimé » avait
marché avec moi et m'avait parlé au
milieu de la solitude et des souffrances
infligées par mes camarades d'école.
Il m'avait soutenu tandis que je prêchais
dans le dortoir. Il avait rempli, mon coeur de joie
quand on m'avait pris mes livres pour
m'empêcher de préparer mes
leçons ; cependant, en temps ordinaire,
cette aventure m'eût rempli de terreur.
J'annonçais l'Évangile, je priais
avec larmes pour la conversion de mes camarades,
malgré les coups et l'interdiction des
maîtres. Mais la persécution avait
été transformée pour moi en
ciel sur la terre. Et maintenant, je me sentais
accusé par le souvenir de chacune de ces
bénédictions, de chacune de ces
délivrances ! Je sanglotais, les
fondements de mon être étaient
ébranlés. J'avais renié mon
Meilleur Ami, Celui qui m'avait soutenu comme une
mère ! Je voyais mon
égoïsme abject et j'avais horreur de
moi-même.
Je pleurai, agenouillé devant cette chaise
de 10 heures du soir à 1 heure du matin
environ. Mon père vint s'asseoir près
de moi et s'efforça de calmer mes
gémissements. J'avais complètement
oublié mon entourage et me lamentais
à haute voix sur mon état de
péché et mon abandon de Dieu. Je ne
voulais pas être consolé. Je mis mes
bras autour de mon père et continuai
à sangloter. Je disais :
« Laisse-moi pleurer ! »,
car je réalisais que mon témoignage
était mort et le sentiment de ma
culpabilité pesait lourdement sur mon
esprit. Je savais que Jésus-Christ seul
pouvait apporter la paix à mon coeur
désespéré, me rendre la joie
du salut et renouveler en moi un esprit bien
disposé.
Le secret de la repentance
chrétienne.
Je vais vous dire comment je fus conduit
à la victoire. Mon ciel semblait rempli de
nuages noirs, chacun d'eux représentant un
péché. Tandis que je les nommais et
les confessais, ils disparaissaient pour être
aussitôt remplacés par d'autres. Je
les appelais tous par leur nom : mes
désobéissances, mes retours au monde,
mes convoitises, mes mauvaises pensées et
tout ce qu'avait enfanté mon imagination,
mon égoïsme, ma paresse, les
mesquineries, les querelles, mes tromperies, mes
mensonges, mon orgueil, etc. Je les
énumérais sans crainte et sans honte.
Mais les nuages étaient toujours là.
Alors je pensai à mon manque d'amour, de
prière et je compris que mes
« manques » étaient des
péchés encore plus graves que les
autres. Qui pouvait dire pour combien de
créatures j'avais été une
pierre d'achoppement, quel était le nombre
de ceux que j'avais mal influencés par mon
infidélité ? Cette pensée
acheva de m'anéantir. La main de Dieu pesait
lourdement sur moi.
Ce n'est que sous cette pression divine que nous
pouvons réaliser la pleine mesure de notre
iniquité et voir l'immensité de notre
péché. Il existe une
« tristesse selon Dieu »
capable de briser en nous jusqu'au moindre vestige
de résistance. Cette repentance radicale
nous abaisse aussi radicalement et, dans ces
conditions, Dieu peut guérir et restaurer
l’âme sur-le-champ. Pour cela, il faut
aussi que le chrétien confesse toutes les
fautes dont il est conscient. Il ne peut pas
s'approcher de Dieu comme les pécheurs et
les êtres
irrégénérés, car ces
derniers n'ont jamais, connu la lumière,
tandis que l'enfant de Dieu rétrograde a
péché contre elle. Il est responsable
de ses transgressions
délibérées et
répétés, commises en
présence de la lumière et,
malgré elle.
C'est la raison pour laquelle, si souvent, la
repentance des chrétiens demeure
superficielle. Et beaucoup de ceux qui voudraient
être rétablis dans la communion avec
Dieu sont déçus. Cela vient de ce
qu'ils n'ont pas répandu tout leur coeur
devant Dieu. C'est encore pourquoi beaucoup de ceux
qui recherchent le baptême du Saint-Esprit ne
le reçoivent pas, car ils n'ont pas
touché le fond de la repentance, ils n'ont
pas réalisé la totalité de
leur iniquité. Le secret de la repentance
chrétienne est de confesser chaque
péché individuellement, autant les
omissions, si nombreuses, que les actes
répréhensibles.
« Il est la propitiation pour nos
péchés. »
Rien n'est plus terrible que
l'indifférence d'un chrétien
vis-à-vis de son Sauveur. C'est la porte
ouverte à la tiédeur, au manque de
prière, à l'insuffisance du sens des
responsabilités. Et peu à peu, au
milieu du tourbillon de la vie courante, la vie
spirituelle s'étiole et meurt. Au lieu d'une
religion du coeur apparaît l'effort pour
prolonger une profession de foi extérieure.
Nos instincts divins sont endormis et nous perdons
la conscience et la joie du salut. Si les compromis
d'une vie mêlée de plaisirs et de
satisfactions mondaines viennent s'y ajouter, notre
religion n'est plus qu'une chose vacillante,
pénible et méprisable. Impossible de
se retrouver en ordre avec Dieu jusqu'à ce
que tout cela soit reconnu et confessé.
Mon père avait posé sa main sur mon
épaule et priait avec moi. Finalement, il
demanda à Dieu de me donner la consolation
du pardon divin. Il cita ces paroles de I
Jean 1 /9 : « Si
nous confessons nos péchés, Il est
fidèle et juste pour nous les pardonner et
pour nous purifier de toute
iniquité. »
Je réalisais enfin que Dieu m'entendait. Et
maintenant, la conscience qu'IL ME PARDONNAIT
passait, merveilleusement douce, comme un souffle
même de Dieu, sur mon âme repentante.
La pensée qu'Il pouvait et voulait me
reprendre à Lui, malgré tout ce que
j'avais fait pour L'attrister et Le renier, fit
à nouveau couler mes pleurs.
Il devait être plus d'une heure du matin
lorsqu’enfin je me relevai. Je vois encore la
flaque de mes larmes sur le siège de cette
chaise. J'avais retrouvé la « PAIX
QUI SURPASSE TOUTE INTELLIGENCE ». Ma
joie divine était telle que je ne
désirais parler à personne, bien que
plusieurs m'adressassent des paroles
d'encouragement. Nous sortîmes avec
quelques-uns dans la nuit silencieuse. Cette
nuit-là, je pus à peine dormir. Une
seule pensée remplissait tout mon
être : « Jésus m'a
pardonné ». J'étais
débordant de cette allégresse que
Christ seul peut donner à ceux qui
s'abandonnent entièrement à Lui. Les
anciennes sources avaient été
rouvertes et envahissaient mon être d'un
repos et d'une joie indescriptibles.
Vous êtes-vous jamais réveillé le matin avec vos pensées et votre esprit centrés en Christ ? Eh bien, c'était Jésus et Jésus seul qui remplissait mon coeur ce matin-là. Mon père entra dans ma chambre et me dit de me dépêcher car nous devions prendre un train de bonne heure ; nous nous rendions à Plumstead, chez un M. Bristow, où il y avait aussi des réunions. Nous nous embrassâmes et je me mis presque à danser ; j'étais si heureux, si léger que j'aurais pu m'envoler. La gloire de Dieu brûlait en moi. Au petit déjeuner, je mangeai à peine et cependant il me semblait être à un banquet.
Retour de la faim et de la soif
spirituelles.
Nous devions être cinq ou six
à voyager ensemble ce jour-là. Une
fois installés dans le train, nous
éclatâmes en chants de louange, sans
nous occuper des autres voyageurs. Je sortis ma
Bible, l'ouvris au livre des Psaumes et
commençai à lire avec avidité.
Comme les paroles brillaient ! L'une
après l'autre, les promesses semblaient
choisies pour le moment que je vivais. Je me rendis
compte tout à coup que la faim et la soif de
la Parole de Dieu m'étaient revenues.
J'avais retrouvé ce même
appétit insatiable que j'avais connu
après ma conversion. Je ne pouvais plus
retenir des larmes de joie et elles
continuèrent à tomber sur ma Bible
ouverte pendant le reste du voyage.
C'était pour moi une preuve certaine que mon
coeur avait été renouvelé et
avait retrouvé son ancienne adoration. Des
vagues de louanges surgissaient en moi ; je
poussais des cris de joie ; je dévorais
la seule nourriture de l'âme
rachetée ; la Parole inspirée de
Dieu.
Quand nous sommes soumis au Saint-Esprit, notre
vie chrétienne se trouve en grande partie
dirigée par un instinct divin. Nous n'avons
pas besoin de nous forcer à accomplir
certaines choses — cela vient naturellement.
Il n'y a ni contrainte, ni pression
artificielle.
Au culte du matin, il y avait une cinquantaine
de personnes. Tout était simple, mais rempli
de chaleur et de zèle. L'orateur, le
missionnaire Charles Léonard, venait des
États-Unis et se rendait en Égypte
pour y accomplir son travail. Il nous raconta
comment Dieu agissait en Amérique ; il
croyait qu'un des plus grands réveils des
derniers temps avait éclaté et que
Dieu envoyait à nouveau son Esprit comme Il
l'avait fait à la Pentecôte et
à l'époque de l'Église
primitive. Bien des choses que j'entendais
étaient nouvelles pour moi, mais mon coeur
était grand ouvert ; j'étais
possédé du besoin irrésistible
d'être rempli de l'Esprit jusqu'à
déborder et revêtu de la puissance
à laquelle M. Léonard rendait
témoignage(2). Puis nous prîmes la
Sainte
Cène.
Mon ami le rouquin.
J’avais remarqué dans
l'assistance un garçon aux cheveux rouges,
à peu près de mon âge, dont je
m'approchai aussitôt. Nous devînmes
amis. J'ai depuis longtemps oublié son nom,
mais, s'il est quelqu'un que je me réjouis
de retrouver au ciel, c'est bien ce
rouquin-là. Dieu se servit de lui pour
m'indiquer le chemin d'une manière encore
plus claire. Et, à l'heure qu'il est, je
reste émerveillé de la sagesse qui
inspirait les conseils et la foi toute simple de ce
jeune garçon.
Il y avait un petit parc en face de chez M. Bristow
et mon nouvel ami proposa que nous nous y rendions
après déjeuner. Nous nous
assîmes sur un banc et je lui demandai s'il
avait reçu le baptême du Saint-Esprit.
Son visage s'éclaira tandis qu'il me
répondait affirmativement. Il
répétait sans cesse « C'est
merveilleux ! » Il éclatait
de rire de joie. Ses lèvres
frémissaient ; par moments, il fermait
les yeux et semblait perdu dans l'adoration. Je
l'aimais et lui posais force questions. Sa
réponse était toujours la
même : « Attends de l'avoir
reçu. »
Il avait sa Bible avec lui et il me lut plusieurs
textes, entrecoupant sa lecture de nombreux
« Alléluia ! » et
« Gloire à
Dieu ! ». Il adaptait chaque passage
à mes besoins. Quels moments bénis
nous avons vécus sur ce banc! La vue de sa
Bible abondamment soulignée fit surgir en
moi de violents remords et de nouveau je
pleurai ; c'était comme au temps
où j'avais moi-même rempli la mienne
de marques diverses et d'annotations ; j'avais
aussi inventé un système marginal me
permettant de situer n'importe quel récit.
Dans la sienne, certains passages étaient
soulignés en bleu, d'autres en rouge en
vert, en violet, etc.
Précieuses promesses.
Le bleu, me disait-il, rappelle ce qui
concerne le Saint-Esprit, par exemple la
prophétie de Joël :
« Et il arrivera après ces
choses que je répandrai mon Esprit sur toute
chair : vos fils et vos filles
prophétiseront : vos vieillards auront
des songes et vos jeunes gens des visions. Et
même sur les serviteurs et sur les servantes,
en ces jours-là, je répandrai mon
Esprit. »
Joël 2
/28-29.
Et voici le même passage dans les Actes,
où l'apôtre Pierre en constate la
réalisation le jour de la
Pentecôte ; il dit dans son discours que
ce don est aussi pour nous :
« Car la promesse est pour vous et
pour vos enfants et pour tous ceux qui sont
éloignés, autant que le Seigneur
notre Dieu en appellera. »
Actes
2/39.
Cette dernière phrase nous concerne, me dit
mon ami. Et maintenant regarde ici. Et il montra un
grand trait bleu dans la marge de Jean
14 :
« Et je prierai mon Père, qui
vous donnera un autre Consolateur, afin qu'Il
demeure éternellement avec vous ;
savoir, l'Esprit de vérité, que le monde ne
peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne
le connaît point ; mais vous le
connaissez, parce qu'Il demeure avec vous et qu'Il
sera en vous. Je ne vous laisserai point orphelins,
je viendrai à vous. »
Jean
14/16-18.
Et au verset 26,
Jésus dit :
« Mais le Consolateur, qui est le
Saint-Esprit que le Père enverra en mon nom,
vous enseignera toutes
choses et vous remettra en mémoire toutes
les paroles que je vous ai dites, »
« Oui, fis-je, je connais ces
passages. » — « Je
veux t'en montrer encore d'autres », me
dit-il avec sa charmante simplicité. Il
connaissait suffisamment la Bible pour la laisser
parler d'elle-même :
« Mais lorsque le Consolateur sera
venu, lequel je vous enverrai de la part de mon
Père, savoir l'Esprit de
vérité, qui procède de mon
Père, c'est lui qui rendra témoignage
de moi. Toutefois je vous le dis en
vérité, il est avantageux que je m'en
aille, car si je ne m'en vais, le Consolateur ne
viendra point à vous et si je m'en vais, je
vous l'enverrai. »
Jean
15/27 ; 16/7.
« Et quand Jésus fut
ressuscité des morts il rappela à ses
disciples les promesses qu'il leur avait faites.
Regarde :
« Et les ayant assemblés, il
leur commanda de ne point partir de
Jérusalem, mais d'y attendre la promesse du
Père, laquelle, dit-il, vous avez ouïe
de moi. »
Actes 1/4.
« N'es-tu pas un enfant de
Dieu ? » reprit mon compagnon.
— « Oui ! »
répondis-je. — « Alors c'est
la promesse du Père pour
toi. »
Mon coeur était plein de foi et je le crus. Nous lûmes encore
beaucoup de
passages dans les Évangiles et les
Épîtres.
« Mon âme te sera
fidèlement attachée. »
Puis il me parla de son expérience
et m'expliqua comment, par la puissance de Dieu en
moi, je me mettrais à parler une langue que
je ne connaissais pas. Ensuite il pria et, pendant
ce temps, mon coeur brûlait du désir
d'être aussi ardent et consacré que
lui. Nous fûmes inséparables
jusqu'à l'heure de la réunion.
Partout dans la maison, il y avait des gens qui
priaient et tous étaient si heureux, si
pleins d'attente et conscients que Dieu agissait
parmi eux.
À la réunion du soir, M.
Léonard prêcha de nouveau, mais je
n'entendis guère ce qu'il disait.
J'étais comme un captif qu'on vient de
mettre en liberté, dont les chaînes
sont tout à coup tombées, le laissant
hésitant, émerveillé, pouvant
à peine y croire ! O c'est une
chose merveilleuse que d'être en règle
avec le Père et d'avoir la certitude que
plus rien ne vous sépare de Lui. Le soleil
de l'amour de Dieu pouvait désormais
m'envelopper librement ; il n'y avait plus
d'entraves.
J'avais tellement de choses à dire au
Seigneur Vous savez ce que l'on ressent lorsqu'on a
été longtemps séparé
d'un ami intime et bien-aimé ; on veut
être SEUL AVEC LUI, et on en trouve le temps,
afin de pouvoir lui parler à coeur ouvert.
Impossible de contenir mes larmes ;
c'étaient des larmes heureuses, des larmes
bénies ; elles correspondaient à
la source de joie qui s'ouvrait en moi. Je pouvais
à peine attendre que le missionnaire
Léonard eût fini de parler. Au moment
où l'on annonça qu'on allait prier,
je tombai à genoux et oubliai mon entourage,
comme je m'oubliai moi-même. Mon esprit
s'était pour ainsi dire enfermé avec
Christ, se rapprochant toujours plus de Lui, tandis
que j'ignorais ce qui se passait autour de moi, Je
multipliai les
« Alléluia » et
déversai l'adoration de tout mon être
aux pieds de mon Rédempteur. Une telle
exubérance de louange naît tout
naturellement d'un « esprit contrit et
brisé », débordant de
reconnaissance comme l'était le mien ce
soir-là. Mon coeur était fixé
sur jésus qui avait ouvert mes lèvres
et ma bouche se répandait en louanges. Plus
je criais de joie, plus je voulais crier ; la
fièvre de mon exaltation était telle
que je ne pouvais m'arrêter. J'étais
si absorbé à offrir le sacrifice de
mes lèvres, à adresser des voeux et
des prières à mon Sauveur que je ne
réalisais pas le bruit que je faisais.
Dieu habite parmi les louanges
d'Israël.
Il en est tant qui n'avancent pas avec Dieu,
parce que leur foi est inactive. Les promesses SONT
LA, mais les hommes ne font pas un geste pour s'en
emparer. Et ce n'est rien moins qu'un crime que
de rester dans la passivité au lieu de
s'approprier le meilleur de ce que Dieu tient en
réserve pour nous, afin que nous puissions
faire face aux besoins immenses du monde et
pratiquer un christianisme agressif et victorieux.
Beaucoup ont peur de se montrer osés et
extravagants dans la louange. Un regard autour de
nous nous convaincra de la manière mesquine
et parcimonieuse dont les chrétiens louent
leur Dieu. Ce ne sont pas des « cris de
louange », mais une louange faible,
ô si faible, mécanique et à
demi convaincue. Les disciples n'étaient ni
tristes ni déprimés tandis qu'ils
attendaient la Promesse du Père dans le
temple. Au contraire, nous lisons dans Luc
24/52-53 :
« Et eux, l'ayant adoré, s'en
retournèrent à Jérusalem avec
une grande joie ; et ils étaient
toujours dans le temple, louant et bénissant
Dieu »
L’Écriture dit :
« Celui qui offre pour sacrifice la
Louange me glorifie. »
(Ps.
50/23.)
Elle nous commande aussi de « rendre
sa louange glorieuse ».
(Ps.
66/2.)
David proclame : « J'ajouterai
encore à toutes tes
louanges. »
(Ps.
71/14.)
La seule énumération des
différents titres donnés à
Christ dans la Bible suffirait à nous
occuper pendant longtemps, car il y en a plus de
680. Le chemin de la victoire est pavé par
les louanges de Dieu sortant de nos lèvres.
Si ce fut mon cas, ce sera aussi le
vôtre !
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