Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SERMON SUR LA MONTAGNE
Transposé dans notre langage et pour notre temps



À LA MÉMOIRE DE SOPHIE GODET

Au moment où nous nous décidons à faire paraître une nouvelle édition de notre livre, nous tenons à consacrer une page à celle qui en lut la traductrice et que la mort nous a enlevée il y a deux ans.

Lorsque Mlle Sophie Godet s'adressa à moi Pour solliciter l'autorisation de faire paraître en français mon livre intitulé Le Sermon sur la Montagne, livre qui lui avait fait une profonde impression et dont elle s'était assimilé le contenu, j'en éprouvai une grande joie. je n'aurais en effet pu imaginer quelqu'un de mieux qualifié pour mener à bien la tâche ardue de traduire ce livre. Mlle Sophie Godet me semblait prédestinée à cette entreprise délicate.

Élevée dans la maison de son père, le professeur de théologie Frédéric Godet, dont les ouvrages sont fort appréciés en Allemagne, - Sophie Godet put se familiariser très jeune encore avec la langue allemande, qu'on cultivait dans sa famille et qu'on y parlait couramment à côté du français, et son âme sensible se passionna pour l'idée du Royaume de Dieu, tel qu'on le concevait dans cette atmosphère imprégnée de la lumière de l'Évangile. De la sorte elle était admirablement préparée à saisir toute la portée de mon livre, qui expose la révélation de la nouvelle vie propre au Royaume de Dieu, et à en transcrire les idées en langue française. Elle était d'autant mieux qualifiée pour cette entreprise que, depuis bien des années déjà, elle avait lu avec le plus grand intérêt mes Blätter zur Pflege persönlichen Lebens (Grüne Blätter) et qu'elle s'était ainsi familiarisée avec mes idées et mon style.

Ce fut donc avec le plus grand plaisir que je répondis à Mlle Sophie Godet que j'étais parfaitement d'accord avec son projet. je la priai cependant de ne pas « traduire » mon livre, mais plutôt de s'imprégner de son contenu, de s'en assimiler les idées, et de les exprimer ensuite librement en français sans se rapporter à la lettre du texte allemand. C'est bien ce que Mlle Godet a fait, et c'est ainsi qu'est née cette merveilleuse adaptation, que l'on ne devrait pas qualifier du nom peu adéquat de « traduction » du livre, puisqu'elle en représente bien plutôt une «re-création » conforme au génie de la langue française. Et comme Sophie Godet était remarquablement douée pour les langues, elle a réalisé dans ce Sermon sur la Montagne en français une oeuvre si excellente, qu'un pasteur allemand de Moscou put affirmer un jour qu'il aimait mieux lire la traduction française de mon livre que l'original allemand.

Il n'en aurait certes pas été ainsi, si Mlle Godet ne s'était laissée guider par un constant souci de s'acquitter consciencieusement de sa tâche. Ce scrupule de bien faire était d'ailleurs un trait fondamental de son caractère. Lorsqu'elle eut achevé la première ébauche de l'oeuvre, elle vint passer un mois au château de Mainberg, où je résidais alors, afin de se mettre encore mieux au courant de mes idées, grâce à tout ce qu'elle voyait et ce qu'elle entendait. En outre elle me soumit alors tous les passages de mon livre qu'elle croyait ne pas avoir entièrement compris, ou qu'elle croyait avoir imparfaitement rendus en français. De la sorte nous avons discuté de bien des termes intraduisibles, de bien des choses difficiles à exprimer, jusqu'à ce que nos méditations en commun nous eurent amenés à en trouver les équivalents. En accomplissant ce travail nous sommes restés pénétrés de la profonde vérité que, dans ce domaine plus que dans d'autres, les paroles ne sont que les symboles imparfaits d'une réalité que seule l'expérience intime peut révéler à l'âme, mais qui reste inaccessible au langage.

Lorsque le Sermon sur la Montagne parut en 1912, ce livre eut beaucoup plus de succès en France et dans la Suisse française que l'original n'en avait eu en Allemagne quelques années auparavant, si bien qu'il fut nécessaire de procéder à un second tirage trois mois après le premier. Cette deuxième édition s'épuisa assez rapidement, de sorte que depuis dix ans, il ne fut plus possible de se procurer le volume en librairie, et les événements s'opposèrent à une réédition. Il en fut de même d'un autre de mes livres que Sophie Godet avait traduit sous le titre de Ce qui fait obstacle à la vie.

Aujourd'hui que l'on procède à la réédition du Sermon sur la Montagne et qu'il est permis d'espérer que l'autre livre sera réédité un jour, lui aussi, - nous pensons à celle qui n'est plus et à laquelle nous aimons à croire que les lecteurs et lectrices de ce livre conserveront, comme son auteur, un souvenir reconnaissant.

Schloss Elmau, le 10 mai 1929.

Johannes Müller.



AVANT-PROPOS DE LA TRADUCTRICE

Il y a quelques années, un périodique allemand intitulé : Blätter zur Pflege persönlichen Lebens me tomba sous les yeux. Dès les premières lignes, j'eus l'impression de pénétrer dans une atmosphère toute nouvelle, où se retrouvaient cependant, ramenés à leur source et à leur fin, tous les éléments de vie que j'avais rencontrés ailleurs épars et fragmentaires. Je me trouvais en face de vérités qu'il ne s'agissait plus de croire, d'admettre ou de discuter, car elles portaient en elles-mêmes leur évidence, s'imposaient à quelque chose de plus profond que l'intelligence, le sentiment et la conscience, et devaient nécessairement se vérifier par l'expérience. je n'étais plus sur le terrain des idées, mais dans le domaine de l'intuition immédiate, non sur le terrain des principes, mais sur celui de la réalité même, de la vie, - mot dont on abuse aujourd'hui, mais dont le sens ne nous apparaît encore que confusément.

Un commerce familier avec les oeuvres de Johannes Müller a encore fortifié cette impression. Si, parmi ses nombreux écrits, j'ai traduit de préférence le Sermon sur la montagne (Die Bergpredigt verdeutscht und vergegenwärtigt), c'est qu'il m'a semblé contenir en substance ce que les autres développent et précisent en l'appliquant aux diverses faces de la pensée et de la conduite; je veux parler de l' «art de vivre», révélé et pratiqué par Jésus, et qu'il appartient à notre temps de saisir dans sa vérité, et à l'avenir de réaliser parfaitement.


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