Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



Cellule 33



PRÉFACE

MARTIN NIEMÖLLER

Un ministre hollandais, deux armateurs norvégiens, un colonel anglais, un diplomate yougoslave et un journaliste macédonien formaient la petite communauté à laquelle, pour la première fois, depuis sept ans et demi, je fus autorisé à adresser une prédication la veille de Noël 1944. C'était dans la maison d'arrêts de la Kommandantur du camp de Dachau. Les six membres de notre communauté sachant assez bien l'allemand, nous n'avions pas trop de peine à nous comprendre. Aussi avons-nous chanté nos chorals allemands avec une ferveur et une joie que beaucoup de paroisses de notre pairie pouvaient nous envier.

Notre paroisse, en outre, comptait presque autant de confessions que de nationalités : Calvinistes, Luthériens, Anglicans et Orthodoxes grecs s'y rencontraient, coupés de leurs Églises respectives comme de leurs familles et de leurs amis. Que pouvions-nous faire de mieux que de traduire dans la pratique, aussi bien que possible, l'Una sancta et de nous réunir autour de la Parole de Dieu et de célébrer ensemble la Sainte Cène ? C'est ce que nous fîmes, et tous nous avons été reconnaissants de la communion qui nous a ainsi unis comme disciples du même Maître et Sauveur.

À qui serait tenté de nous critiquer ou de nous en blâmer je ne puis que répondre : si vous aviez été dans notre situation, incarcéré pendant des années, privé de culte et de cure d'âme, attendant chaque jour notre libération ou... la fin, réduit à vous-même et à votre pauvreté spirituelle, vous vous seriez rendu avec nous dans la cellule 34 et vous vous seriez joint à nous.

Notre lieu de culte était une cellule ordinaire que mes trois collègues catholiques, mes compagnons de captivité pendant les quatre dernières années, avaient aménagée en chapelle pour y célébrer leur messe quotidienne. On n'y voyait qu'un autel avec un crucifix et des cierges. Quiconque visiterait aujourd'hui ce local aurait peine à croire que neuf personnes y trouvaient place et pouvaient même y célébrer le culte et la Sainte Cène. (Dans la suite, un couple allemand s'était joint à nous.)

Il est difficile de dire comment il arriva que nous ayons été autorisés à célébrer des cultes. Pendant des années, cela nous avait été interdit, parce que, prisonniers particuliers, nous ne devions pas avoir de contact entre nous. Tout à coup, peu avant Noël 1944, cela nous fut permis, grâce à une démarche du ministre hollandais van Dyck, et dès lors nous pouvions nous réunir toutes les quatre semaines, avec, en plus, des facilités aux jours de fêtes religieuses. C'est ainsi qu'avant notre transfert de Dachau, nous eûmes en tout six occasions de nous édifier.

Si je me suis décidé à publier les sermons que je prononçai dans ces circonstances, c'est pour adresser mon salut à mes compagnons de captivité des derniers temps de Dachau, mais aussi pour attester qu'au milieu de ces jours d'effroi l'Évangile est resté pour nous la puissance de Dieu. Il demeure encore notre unique espérance.
Leoni (Lac de Starnberg) juillet 1945.

Martin Niemoeller.


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